• il y a 7 ans
Tout au long du XIXe siècle, les rapports entre peinture et photographie sont multiples, complexes, souvent paradoxaux.
Dédaignée par la plupart des écrivains, la photographie l’est aussi par les peintres. Nadar se bat longtemps avant de lui obtenir une petite place au Salon. Mais les photographes ne sont pas les seuls artistes à être refusés : ironiquement, c’est dans l’atelier du même Nadar qu’a lieu la première exposition des Impressionnistes. Ainsi que l’avait pressenti Töpffer, la notion même de ressemblance est profondément affectée par l’apparition de l’image photographique. Le peintre Gérôme en fait les frais, lorsqu’un de ses modèles refuse son portrait. Delacroix est déjà un artiste accompli lorsque le daguerréotype apparaît : il l’utilise mais dissimule l’usage qu’il en fait. La photographie influence de manière plus profonde les peintres de la génération suivante : photographe amateur, Degas cherche à saisir le mouvement instable, l’instant furtif, comme après lui Bonnard et bien d’autres.

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