Un soir de cafard

  • il y a 16 ans
Poème de mon arrière grand mère Ida.
Ecrit en 1962 à l'âge de 70 ans à Tonneins.
Extrait de son recueil de poèmes dédicacés à son fils Marius.
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Lorsque la paix du soir redescend sur la Terre, Que le soleil a fui et que la nuit revient,
On soupire tout bas, est-ce là la dernière ? Combien en reste-t-il ? Est-ce bientôt la fin ?
On a le coeur étreint par une morne angoisse
A voir s'enfuir les jours sans plaisir et sans joie.
A quoi bon les regrets puisque la vie nous lasse ?
Ils sont loin les enfants, et jamais on les voit.
Ils ont fait leur vie, ils ont leurs soucis, il y a la famille, la femme, les enfants.
Et les peines sont lourdes pour celui qui nourrit et qui a charge d'âmes jusqu'à ce qu'ils soient grands.
Aussi, les vieux restent-ils dans les limbes, les limbes de l'oubli et l'on n'y pense plus.
S'ils ont de quoi vivre, ils ne sont pas à plaindre,
Mais le coeur agonise et le calice est bu.
Oh ! Vous les jeunes, quand sur votre chemin,
Vous rencontrez un Vieux tenant un chien en laisse,
Surtout ne riez pas et songez que ce chien
Lui prodigue à lui seul toute la tendresse
Que souvent lui refuse la horde des humains !