• il y a 5 ans
Menacée d'annulation, maintenue envers et contre tout, délocalisée... Retour sur une édition quelque peu particulière du festival.

Début juin. A quelques semaines de l'ouverture prévue du Festival international de Baalbeck, une pluie de roquettes tirées depuis la Syrie s'abat sur Baalbeck, deux d'entre elles tombant pour la première fois près du célèbre site archéologique.

La sécurité du site du Festival ne peut plus être garantie, ni pour le public, ni pour les artistes. Que faire? Annuler? Ce serait abdiquer, estime le comité organisateur, qui opte pour la résistance et la délocalisation, une première dans l'histoire du Festival, fondé en 1956.

Les membres du comité partent en quête d'un lieu pouvant héberger le plus ancien, connu et prestigieux des festivals libanais. Le choix se portera sur la Magnanerie de Sad el-Baouchrieh, en banlieue de Beyrouth. Si le bâtiment n'a pas la dimension monumentale des temples romains de la Békaa, il en émane un esprit historique et patrimonial que le festival contribuera à faire connaître.

Malgré ce déplacement en zone plus sûre, la soprano américaine Renee Flemming décide d'annuler sa participation, craignant pour sa sécurité, alors que Assi Hallani choisit de reporter son spectacle, une grosse production, à l'année prochaine, espérant un retour à Baalbeck.

Mais quatre dates tiennent toujours, la rockeuse Marianne Faithfull, la chanteuse de jazz brésilienne Eliane Elias, le chanteur libanais Marcel Khalifé et les danseurs de PUZ/ZLE.

A la Magnanerie, un espace qui accueille pour la première fois un festival, tout est à faire : Construire la scène, les gradins (pour 2000 spectateurs assis), les loges des artistes, installer la buvette, les toilettes, l'éclairage, le son, prévoir le dispositif de sécurité, la décoration... Un travail de titan qui va radicalement métamorphoser la Magnanerie.

Mais pendant les travaux, le sort continue de s'acharner sur le festival et le Liban. Trois jours avant l'ouverture, Marianne Faithfull annule sa participation, pour cause de vertèbre fracturée. Le lendemain, une voiture piégée explose dans la banlieue-sud de Beyrouth, faisant 27 morts et des dizaines de blessés. Puis, le jour du concert d'Eliane Elias, qui marque l'ouverture du festival, deux voitures piégées sèment la mort à Tripoli. 45 personnes sont tuées et 500 blessées.

Le Liban flirte avec l'abîme.

Comme un symbole de la résistance culturelle face au chaos ambiant, le concert d'Eliane Elias aura lieu, s'ouvrant sur une minute de silence "en solidarité avec ceux qui souffrent".

Retour, en images, sur les coulisses du Festival de Baalbeck 2013, une édition particulière.

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