En ce samedi après-midi, les fidèles, en attendant le début de la messe, sont en grande discussion dans l'église Notre-Dame de l'Annonciation à Zokak el-Blat, un quartier de Beyrouth. Et pourtant, un étrange silence règne entre les murs de pierre.
Le père Jean-Marie Chami arrive, il salue les fidèles, qui lui répondent en langue des signes. Depuis 18 ans, le père Chami sert la messe en langue des signes pour les fidèles sourds et malentendants. Cette messe étant la seule en langue des signes au Liban, la liturgie est œcuménique pour que les sourds de toutes les communautés chrétiennes s'y retrouvent.
"Pour les sourds et les malentendants, la messe traditionnelle est comme un théâtre muet", explique le père Chami.
Le prêtre a découvert le monde des sourds et des malentendants il y a une trentaine d'années. Il en est immédiatement tombé amoureux. Un jour, un groupe de sourds souhaitant aller à la messe lui a demandé de leur servir de traducteur. "Ça n'a pas été facile, se souvient le prêtre de 53 ans. Pendant de longues années, je leur traduisais la messe en langue des signes. Certains me considéraient comme un retardé mental, et se demandaient qui était ce type qui faisait des simagrées à côté d'eux", raconte-t-il en riant.
Il y a 25 ans, un prêtre français, capucin, a demandé au père Chami d'inviter des sourds à assister à sa messe. "Il m'a fait venir à l'autel pour interpréter, à ses côtés, la messe en langue des signes", se souvient le père Chami. Depuis, les sourds ont leur messe et le père Chami est leur aumônier. Dans l'église de Zokak el-Blat, ils sont pleinement acteurs de la messe et entonnent ensemble, en d'élégants gestes, prières et cantiques. Un second prêtre, formé par le père Chami, a été consacré en août dernier. Mais ce que ce dernier souhaite vraiment, c'est qu'un jour, un sourd soit ordonné prêtre.
Notre reportage, en images
Le père Jean-Marie Chami arrive, il salue les fidèles, qui lui répondent en langue des signes. Depuis 18 ans, le père Chami sert la messe en langue des signes pour les fidèles sourds et malentendants. Cette messe étant la seule en langue des signes au Liban, la liturgie est œcuménique pour que les sourds de toutes les communautés chrétiennes s'y retrouvent.
"Pour les sourds et les malentendants, la messe traditionnelle est comme un théâtre muet", explique le père Chami.
Le prêtre a découvert le monde des sourds et des malentendants il y a une trentaine d'années. Il en est immédiatement tombé amoureux. Un jour, un groupe de sourds souhaitant aller à la messe lui a demandé de leur servir de traducteur. "Ça n'a pas été facile, se souvient le prêtre de 53 ans. Pendant de longues années, je leur traduisais la messe en langue des signes. Certains me considéraient comme un retardé mental, et se demandaient qui était ce type qui faisait des simagrées à côté d'eux", raconte-t-il en riant.
Il y a 25 ans, un prêtre français, capucin, a demandé au père Chami d'inviter des sourds à assister à sa messe. "Il m'a fait venir à l'autel pour interpréter, à ses côtés, la messe en langue des signes", se souvient le père Chami. Depuis, les sourds ont leur messe et le père Chami est leur aumônier. Dans l'église de Zokak el-Blat, ils sont pleinement acteurs de la messe et entonnent ensemble, en d'élégants gestes, prières et cantiques. Un second prêtre, formé par le père Chami, a été consacré en août dernier. Mais ce que ce dernier souhaite vraiment, c'est qu'un jour, un sourd soit ordonné prêtre.
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