• il y a 4 ans
Les sociétés modernes sont caractérisées par le fait qu'elles ne peuvent fonctionner que dans un mode de stabilisation dynamique, c'est-à-dire qu'elles sont obligées de croître en permanence, d'accélérer et d'innover pour maintenir leur structure et leur statu quo institutionnel. Ce mode de stabilisation est lié à une façon particulière d'utiliser et d'expérimenter le temps : il devient le bien le plus rare de tous. Cependant, cette forme de conceptualisation et d'utilisation du temps engendre le risque d'une forme d'aliénation profonde : les acteurs sociaux n'ont pas la capacité de véritablement « s'emparer » du temps et de relier utilement leur vie au passé et à l'avenir. En bref, à l'ère de l'accélération, il devient de plus en plus difficile de relier le temps de notre vie quotidienne à celui de notre vie biographique et au temps de l'époque historique dans laquelle nous vivons. En revanche, si nous opérons dans un mode de résonance, qui est devenu aussi une aspiration moderne centrale, l'expérience du temps change fondamentalement de caractère : la résonance est un mode de relation au monde des choses, des personnes, du moi et de la vie en tant que totalité dans laquelle une appropriation transformatrice du temps est possible. Son trait caractéristique est un « lien » vivant entre le passé, le présent et le futur, une ouverture de l'horizon temporel et une immersion dans le temps qui contraste fortement avec la position mercantile. Il est donc permis de se demander si l'aliénation et la résonnance ne sont pas devenues deux modes alternatifs de lien existentiel avec le temps et de perception du temps ?

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