La Terre des hommes est un film dont on ressort le souffle coupé, par sa justesse et sa façon de mettre en lumière une relation ambiguë mais surtout abusive. Sur fond d’exploitation agricole (milieu dépeint avec minutie et justesse), une jeune femme (Diane Rouxel) va être confrontée à un abus de pouvoir (de la part du personnage de Jalil Lespert) et se retrouver dans une relation non consentie, alors qu’elle est sur le point de se marier avec un autre homme (Finnegan Oldfield).
Ce second long métrage de Naël Marandin traite sans détour de la question du consentement, et les conséquences d’une relation abusive non consentie. Un film qui trouve un écho particulier à l’ère de Me Too. nous avons rencontré l'équipe du film, qui nous a précisément parlé des difficultés de mener à bien un projet comme celui-là, à une période alors pré-#MeToo.
"Nous sommes entrés en financement du film, avec mon producteur, avant l'affaire Weinstein", se souvient le réalisateur et scénariste Nael Marandin à notre micro. "Ce qui était très étonnant, c'était les réactions au projet. Les gens ne saisissaient pas la problématique du film, cette relation trouble." Et d'ajouter: "Je sortais de ces rendez vous en me disant que c'est la preuve qu'il fallait faire le film... Les actualités de ces dernières années ont complètement changé le regard sur le film."
Jalil Lespert confie avoir lui-même hésité, eu des réticences au départ, avant de changer complètement d'avis. "J'ai eu très peur et c'est très bizarre parce que je m'en suis souvenu en découvrant le film ici (au Festival du film francophone d'Angoulême, Ndlr.) En y repensant ce matin, je me suis dit : "Mais en fait, c'est vrai qu'au début, j'ai fui".
"C'est étonnant de se dire que jouer un gros méchant, on trouve ça hyper facile et même jouissif en général... Par contre, dès que ça touche à l'intime, à la sexualité, ça me dérange énormément. Je ne pense pas avoir trop froid aux yeux justement comme acteur. Mais j'ai eu des réticences en me disant : "comment je vais avoir, moi, de l'empathie pour lui." Ensuite, justement, moi, je l'ai abordé en me disant : "le sujet est plus fort que ton envie ou pas d'acteur".
"Il faut porter ce sujet. J'ai quelqu'un de très proche de ma famille dont la parole s'est libérée entre guillemets grâce à ce mouvement Me Too. Donc, je ne me suis pas plus posé de questions après ça sur mon envie de participer au projet."
"Puis, avec Naël Marandin, toutes nos discussions tournaient beaucoup autour de la notion de déni et sur le fait que cet homme, comme beaucoup d'hommes de pouvoir, à un moment donné de leur vie, ne pensent pas qu'ils ont du pouvoir quand ils séduisent. On ne se dit pas qu'on a une emprise sur l'autre parce qu'on a du pouvoir sur l'autre. Encore plus peut être pour cet homme. Il se sert de ce pouvoir pour séduire, comme on se servirait d'une belle bagnole ou je ne sais quoi."
"Son aveuglement et son déni m'intéressaient plus que sa violence. Parce qu'en fait, c'est ça qui f
Ce second long métrage de Naël Marandin traite sans détour de la question du consentement, et les conséquences d’une relation abusive non consentie. Un film qui trouve un écho particulier à l’ère de Me Too. nous avons rencontré l'équipe du film, qui nous a précisément parlé des difficultés de mener à bien un projet comme celui-là, à une période alors pré-#MeToo.
"Nous sommes entrés en financement du film, avec mon producteur, avant l'affaire Weinstein", se souvient le réalisateur et scénariste Nael Marandin à notre micro. "Ce qui était très étonnant, c'était les réactions au projet. Les gens ne saisissaient pas la problématique du film, cette relation trouble." Et d'ajouter: "Je sortais de ces rendez vous en me disant que c'est la preuve qu'il fallait faire le film... Les actualités de ces dernières années ont complètement changé le regard sur le film."
Jalil Lespert confie avoir lui-même hésité, eu des réticences au départ, avant de changer complètement d'avis. "J'ai eu très peur et c'est très bizarre parce que je m'en suis souvenu en découvrant le film ici (au Festival du film francophone d'Angoulême, Ndlr.) En y repensant ce matin, je me suis dit : "Mais en fait, c'est vrai qu'au début, j'ai fui".
"C'est étonnant de se dire que jouer un gros méchant, on trouve ça hyper facile et même jouissif en général... Par contre, dès que ça touche à l'intime, à la sexualité, ça me dérange énormément. Je ne pense pas avoir trop froid aux yeux justement comme acteur. Mais j'ai eu des réticences en me disant : "comment je vais avoir, moi, de l'empathie pour lui." Ensuite, justement, moi, je l'ai abordé en me disant : "le sujet est plus fort que ton envie ou pas d'acteur".
"Il faut porter ce sujet. J'ai quelqu'un de très proche de ma famille dont la parole s'est libérée entre guillemets grâce à ce mouvement Me Too. Donc, je ne me suis pas plus posé de questions après ça sur mon envie de participer au projet."
"Puis, avec Naël Marandin, toutes nos discussions tournaient beaucoup autour de la notion de déni et sur le fait que cet homme, comme beaucoup d'hommes de pouvoir, à un moment donné de leur vie, ne pensent pas qu'ils ont du pouvoir quand ils séduisent. On ne se dit pas qu'on a une emprise sur l'autre parce qu'on a du pouvoir sur l'autre. Encore plus peut être pour cet homme. Il se sert de ce pouvoir pour séduire, comme on se servirait d'une belle bagnole ou je ne sais quoi."
"Son aveuglement et son déni m'intéressaient plus que sa violence. Parce qu'en fait, c'est ça qui f
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