• il y a 2 ans
Située à Ouches, en plein cœur de la Loire, la Maison Troisgros offre depuis 2017 une parenthèse enchantée en pleine nature, au milieu d’un domaine de 17 hectares. Un restaurant contemporain et une belle demeure attenante transformée en hôtel, qui mêlent raffinement et intimité.
Transcription
00:00 Je suis Marie-Pierre Troigon, donc je suis l'épouse de Michel et la maman de ses trois
00:10 enfants.
00:11 Nous sommes donc à Ouche, 6 kilomètres de Rouen, juste au pied de la côte rouenaise.
00:17 Un endroit un peu exceptionnel, je pense.
00:21 17 hectares, une ferme, une ancienne maison bourgeoise et un restaurant contemporain qui
00:27 lie les deux.
00:28 Et en fait, on a eu le plaisir et le bonheur de rencontrer Patrick Bouchin.
00:35 En fait, on l'a rencontré par curiosité, c'est-à-dire on est allé voir une exposition
00:39 sur le travail de Patrick Bouchin, qui est un travail quand même très atypique et particulier.
00:44 Et lorsqu'on est sorti de cette exposition, on s'est dit, voilà, c'est l'architecte
00:49 qu'on aimerait avoir.
00:50 Mais je crois que ce projet lui a tellement plu.
00:53 Patrick travaille comme ça, c'est-à-dire il fait réaliser une maquette et tout le
00:59 temps on se dit, ce lieu va être magique, féerique.
01:01 Il n'y a jamais eu de copie chez nous, c'est-à-dire on n'est pas allé voir qu'est-ce
01:07 qui se faisait ailleurs.
01:08 C'était une maison à nous, particulière, avec tout ce qu'on aime.
01:12 Je crois que du coup, elle est très personnelle et très accueillante.
01:16 En ça, la salle de restaurant, c'est uniquement un objet de Patrick Bouchin.
01:24 Les poteaux en fer, ce sont les troncs des chaînes que l'on voit un peu partout.
01:29 L'aspiration du restaurant, qui est quand même importante, c'est un tableau de Magritte
01:34 qui s'appelle Le Blanc-Saint.
01:35 Je crois que c'est toute l'aspiration de Patrick Bouchin, c'est-à-dire c'est une
01:39 cavalière qui est devant, derrière des chaînes, avec un jeu de miroir très subtil.
01:43 Je pense que l'idée de ce restaurant, c'était ça.
01:47 Il y a plein de références.
01:48 Toutes les lumières ici ont été dirigées par un éclairagiste d'opéra qui s'appelle
01:58 Philippe Bertome.
01:59 Tout ça fait que c'est une ambiance qui n'est pas un néon blanchade sur une peau
02:04 blanche et qu'en fait, tout le monde est beau dans cette cuisine.
02:07 Tout le monde est beau.
02:08 Moi, je pense que c'est une cuisine très pointue.
02:13 À la fois très simple, mais finalement, quand c'est très simple, c'est très complexe.
02:17 C'est toujours avec beaucoup de goût.
02:19 Je parle de goût, c'est le goût pointu.
02:22 C'est-à-dire qu'il n'y aura jamais quelque chose de fade sur le restaurant.
02:26 César, il est là depuis un petit moment, donc il est vraiment chef de cuisine.
02:30 Il prend de plus en plus à sa propre personnalité pour sa cuisine.
02:34 Petit à petit, Michel lui laisse toute cette responsabilité-là, mais il y a toujours
02:40 des décisions communes entre eux.
02:42 C'est-à-dire, s'il y a un plat secret, il y a forcément l'aval de Michel.
02:45 Il n'y a pas une initiative égocentrique.
02:48 C'est forcément un travail commun avec une influence plus ou moins grande de Michel,
02:54 mais c'est vraiment ça.
02:56 On voulait que ce soit un hôtel, mais que ça ne semble pas un hôtel.
03:02 C'est-à-dire qu'on arrive ici, c'est une maison de famille.
03:04 Je suis assez heureuse parce que j'ai une amie qui est venue dormir et qui m'a dit
03:08 « Ah, c'est drôle, j'ai fermé ma porte avec une clé et je me suis sentie chez moi.
03:13 » Pourtant, je suis sûre qu'elle n'a pas du tout le même style qu'ici, mais
03:16 voilà, ça veut dire que c'était gagné.
03:17 On a réfléchi, c'est quoi une belle chambre ? Une belle chambre, c'est un beau sol,
03:23 les belles peintures, les belles menuiseries.
03:26 Et après, vous mettez le mobilier que vous voulez.
03:28 Si vous mettez du très contemporain, ça peut marcher.
03:31 Ça peut marcher avec des meubles anciens, ça peut marcher avec des meubles des années
03:35 50, ça peut marcher avec tout.
03:36 L'idée, c'était de se dire « Si mon fils un jour veut tout changer, il aura quand
03:41 même une base très saine et ça sera assez facile.
03:46 » Mais ce goût du contemporain, je pense qu'il vient de notre goût de l'art contemporain.
03:52 On a peaufiné peut-être en s'informant, en voyant des expositions.
03:58 C'est une ouverture.
04:00 Peut-être que la grande idée, c'est Michel est comme moi.
04:05 En fait, nous, on a horreur de la routine.
04:07 J'ai horreur des endroits, les choses sont toujours pareilles.
04:10 Moi, ça tourne beaucoup.
04:11 Un jour, ça va me prendre tous les vases d'un endroit, les mettre à un autre, ou
04:16 les pots, ou les lampes.
04:18 C'est permanent, on va dire.
04:20 Mais ce n'est pas contraignant, c'est avec plaisir.
04:22 Ici, on n'a pas voulu non plus d'un jardin trop léché.
04:35 Je pense qu'il s'inscrit dans cette campagne.
04:37 Il se mélange à la plaine qui est derrière.
04:40 Tout ça s'inscrit.
04:41 Il y a une zone naturelle que l'on a gardée.
04:44 César a un peu développé ça aussi.
04:46 Il a voulu travailler en permaculture.
04:48 Chaque année, il prend un peu plus de mon jardin de fleurs pour faire sa permaculture.
04:52 Tout le monde apporte quelque chose aussi.
04:55 Il faut que ça intéresse tout le monde.
04:57 Je pense qu'il est simple et naturel.
04:59 Il s'inscrit dans une maison.
05:02 Il n'est pas parfait.
05:03 Il est omniprésent.
05:05 Si vous regardez une fenêtre, c'est un tableau.
05:07 Ou devant les temps, ou sur le champ.
05:10 C'est très varié et à la fois très cohérent.
05:12 C'est encore quelque chose qui va être, pour mes enfants, un endroit qui va progresser,
05:18 qui va s'améliorer.
05:21 Ça peut durer des années.
05:25 [Musique]

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