Oui, parce que si Elisabeth II est officiellement la reine du Canada, il en existe une autre qu’on connait beaucoup moins et qui s’appelle Romana Didulo.
Et c’est en février 2021 que cette Canadienne d’une soixantaine d’années s’est auto-proclamée officiellement chef d’État, commandeur en chef et surtout reine du Canada.
Et ça marche, elle a réussi en quelques mois à se créer une véritable petite communauté de fidèles surtout sur Telegram, avec plus de 75.000 abonnés, essentiellement au sein de la mouvance QAnons, dont elle reprend une partie des références, notamment l’idée d’un complot mondial des élites pédo-satanistes.
D’ailleurs une partie de la communauté QAnons est convaincue qu’elle est le nouveau Trump canadien. La preuve ? Son nom, Romana Didulo est l’anagramme de “I Am Our Donald” : « je suis notre Donald ».
Mais son parcours ne s’arrête pas là
Non, la pandémie a été, pour elle, un extraordinaire accélérateur d’audience. Elle a très vite adopté un discours antivax radical, et son activisme de clavier a commencé à se traduire dans le réel. Dès 2021, elle invite ses partisans à aller harceler, avec de fausses mises en demeure, des pharmaciens ou des personnels de centres de vaccination en leur expliquant qu’ils risquent la prison, voire une exécution, s’ils continuent à fournir des vaccins.
Et surtout, en novembre dernier, elle incite ses adeptes à je cite « tirer pour tuer » toute personne administrant des vaccins à des jeunes de moins de 19 ans.
Et ça lui vaudra d’ailleurs d’être détenue, pendant 48h, par la section antiterroriste de la Gendarmerie royale canadienne. On la retrouve malgré tout, en février à Ottawa, en train de haranguer les foules, du haut d’une tribune, pendant le blocage de la ville organisé par le mouvement canadien antivax du Convoi de la liberté.
Et que devient-elle aujourd’hui ?
Eh bien comme une bonne partie de la sphère covido-complotiste, elle a basculé sur le drame ukrainien. Le 15 février dernier, elle publie, par exemple, une déclaration officielle où elle explique qu’en tant que reine du Canada, elle s’oppose à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, tout en invitant la Russie à rejoindre l’organisation atlantiste.
Et pas plus tard que la semaine dernière, elle affirme, dans une vidéo virale, avoir reçu une montre signée de la main de Poutine en guise d’amitié entre leurs deux pays.
Alors tout ça est évidemment totalement absurde, mais ça reste le symptôme, assez déroutant, de la facilité avec laquelle des individus toxiques arrivent aujourd’hui, avec une simple connexion internet, à agréger une vraie communauté de fidèles. Et ça révèle surtout, qu’au-delà de l’offre que proposent ces promoteurs de discours délirants, il y a une véritable demande, et ça, c’est probablement le plus inquiétant.
L'équipe
Tristan Mendès FranceEnseignant dans le domaine du numérique et collabore à l’Observatoire du conspirationnisme
Retrouvez « Antidote » par Tristan Mendès-France tous les vendredi à 8h50 et sur le site
Et c’est en février 2021 que cette Canadienne d’une soixantaine d’années s’est auto-proclamée officiellement chef d’État, commandeur en chef et surtout reine du Canada.
Et ça marche, elle a réussi en quelques mois à se créer une véritable petite communauté de fidèles surtout sur Telegram, avec plus de 75.000 abonnés, essentiellement au sein de la mouvance QAnons, dont elle reprend une partie des références, notamment l’idée d’un complot mondial des élites pédo-satanistes.
D’ailleurs une partie de la communauté QAnons est convaincue qu’elle est le nouveau Trump canadien. La preuve ? Son nom, Romana Didulo est l’anagramme de “I Am Our Donald” : « je suis notre Donald ».
Mais son parcours ne s’arrête pas là
Non, la pandémie a été, pour elle, un extraordinaire accélérateur d’audience. Elle a très vite adopté un discours antivax radical, et son activisme de clavier a commencé à se traduire dans le réel. Dès 2021, elle invite ses partisans à aller harceler, avec de fausses mises en demeure, des pharmaciens ou des personnels de centres de vaccination en leur expliquant qu’ils risquent la prison, voire une exécution, s’ils continuent à fournir des vaccins.
Et surtout, en novembre dernier, elle incite ses adeptes à je cite « tirer pour tuer » toute personne administrant des vaccins à des jeunes de moins de 19 ans.
Et ça lui vaudra d’ailleurs d’être détenue, pendant 48h, par la section antiterroriste de la Gendarmerie royale canadienne. On la retrouve malgré tout, en février à Ottawa, en train de haranguer les foules, du haut d’une tribune, pendant le blocage de la ville organisé par le mouvement canadien antivax du Convoi de la liberté.
Et que devient-elle aujourd’hui ?
Eh bien comme une bonne partie de la sphère covido-complotiste, elle a basculé sur le drame ukrainien. Le 15 février dernier, elle publie, par exemple, une déclaration officielle où elle explique qu’en tant que reine du Canada, elle s’oppose à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, tout en invitant la Russie à rejoindre l’organisation atlantiste.
Et pas plus tard que la semaine dernière, elle affirme, dans une vidéo virale, avoir reçu une montre signée de la main de Poutine en guise d’amitié entre leurs deux pays.
Alors tout ça est évidemment totalement absurde, mais ça reste le symptôme, assez déroutant, de la facilité avec laquelle des individus toxiques arrivent aujourd’hui, avec une simple connexion internet, à agréger une vraie communauté de fidèles. Et ça révèle surtout, qu’au-delà de l’offre que proposent ces promoteurs de discours délirants, il y a une véritable demande, et ça, c’est probablement le plus inquiétant.
L'équipe
Tristan Mendès FranceEnseignant dans le domaine du numérique et collabore à l’Observatoire du conspirationnisme
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