Premier long-métrage documentaire de la réalisatrice Emérance Dubas, Mauvaises Filles suit 4 femmes, insoumises, rebelles, incomprises ou simplement mal-aimées, ayant été placées en maison de correction à l’adolescence. Aujourd’hui chacune raconte son histoire et révèle le sort bouleversant réservé à ces « Mauvaises Filles » jusqu’à la fin des années 1970 en France.
Après avoir réalisé plusieurs portraits d'artistes lors de sa formation en Histoire de l'art, Emérance Dubas s'est consacrée à ce projet documentaire. Cette dernière souligne dans le dossier de presse du film, n'avoir jamais imaginé passer autant de temps sur ce sujet.
"Je n’aurais jamais pensé qu’il me faudrait sept années pour y parvenir ! Long est le chemin pour raconter ce qui hante une société. (...)
Tout a commencé grâce à ma rencontre avec l’historienne Véronique Blanchard. Elle rédigeait alors sa thèse de doctorat - "Mauvaises Filles : portraits de la déviance féminine juvénile (1945-1958)" soutenue en 2016 et publiée en 2019 sous le titre "Vagabondes, voleuses, vicieuses". En prenant connaissance de ses travaux, j’ai immédiatement cherché à mettre en lumière ces invisibles de l’Histoire sur grand écran."
Si le film The Magdalene Sisters de Peter Mullan abordait la maltraitance dont étaient victimes les jeunes filles dans les couvents irlandais, Mauvaises filles en est le pendant français. Édith, Michèle, Éveline et Fabienne y exliquent les sévices dont elles ont été victimes à l'époque.
Et si ces femmes n'avaient jusqu'ici pas pris la parole sur le sujet c'est en grande partie à cause de la remise en question systématique de la parole des femmes et des victimes de manière plus générale.
Emérance Dubas déclare : "C’est précisément cette remise en cause de la parole des femmes qui les a empêchées de parler si longtemps ! Après 2017, j’ai observé un changement du côté des institutions. Un regard intéressé.
J’ai également senti que les protagonistes du film étaient prêtes. Elles ne se connaissaient pas, et aucune n’a évoqué le mouvement #MeToo explicitement, mais sans doute ont-elles perçu que la société allait enfin pouvoir les entendre. Elles savaient qu’au crépuscule de leur vie, c’était le moment ou jamais de rétablir la vérité."
Avant de se pencher sur le sujet, la réalisatrice ignorait qu'une multitude de filles avaient été maltraitées dans ces institutions.
Elle explique : "J’ai été sidérée lorsque j’ai découvert le calvaire des filles mises au ban de la société derrière les hauts murs de la congrégation du Bon Pasteur. Même si j’ai grandi à Angers, la ville où se trouve la maison-mère de cette congrégation religieuse, personne n’en parlait dans mon entourage.
Il s’agissait d’une histoire collective taboue. Un secret bien gardé qui avait eu raison de ces adolescentes. Une double injustice en somme puisque, face à la honte, les femmes n’avaient eu d’autres choix que de se taire".
Après avoir vu le documentaire, les femmes ayant témoigné ont toutes eu la même réac
Après avoir réalisé plusieurs portraits d'artistes lors de sa formation en Histoire de l'art, Emérance Dubas s'est consacrée à ce projet documentaire. Cette dernière souligne dans le dossier de presse du film, n'avoir jamais imaginé passer autant de temps sur ce sujet.
"Je n’aurais jamais pensé qu’il me faudrait sept années pour y parvenir ! Long est le chemin pour raconter ce qui hante une société. (...)
Tout a commencé grâce à ma rencontre avec l’historienne Véronique Blanchard. Elle rédigeait alors sa thèse de doctorat - "Mauvaises Filles : portraits de la déviance féminine juvénile (1945-1958)" soutenue en 2016 et publiée en 2019 sous le titre "Vagabondes, voleuses, vicieuses". En prenant connaissance de ses travaux, j’ai immédiatement cherché à mettre en lumière ces invisibles de l’Histoire sur grand écran."
Si le film The Magdalene Sisters de Peter Mullan abordait la maltraitance dont étaient victimes les jeunes filles dans les couvents irlandais, Mauvaises filles en est le pendant français. Édith, Michèle, Éveline et Fabienne y exliquent les sévices dont elles ont été victimes à l'époque.
Et si ces femmes n'avaient jusqu'ici pas pris la parole sur le sujet c'est en grande partie à cause de la remise en question systématique de la parole des femmes et des victimes de manière plus générale.
Emérance Dubas déclare : "C’est précisément cette remise en cause de la parole des femmes qui les a empêchées de parler si longtemps ! Après 2017, j’ai observé un changement du côté des institutions. Un regard intéressé.
J’ai également senti que les protagonistes du film étaient prêtes. Elles ne se connaissaient pas, et aucune n’a évoqué le mouvement #MeToo explicitement, mais sans doute ont-elles perçu que la société allait enfin pouvoir les entendre. Elles savaient qu’au crépuscule de leur vie, c’était le moment ou jamais de rétablir la vérité."
Avant de se pencher sur le sujet, la réalisatrice ignorait qu'une multitude de filles avaient été maltraitées dans ces institutions.
Elle explique : "J’ai été sidérée lorsque j’ai découvert le calvaire des filles mises au ban de la société derrière les hauts murs de la congrégation du Bon Pasteur. Même si j’ai grandi à Angers, la ville où se trouve la maison-mère de cette congrégation religieuse, personne n’en parlait dans mon entourage.
Il s’agissait d’une histoire collective taboue. Un secret bien gardé qui avait eu raison de ces adolescentes. Une double injustice en somme puisque, face à la honte, les femmes n’avaient eu d’autres choix que de se taire".
Après avoir vu le documentaire, les femmes ayant témoigné ont toutes eu la même réac
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