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Sécurité des JO 2024 : "On a renforcé les garanties au Sénat : la surveillance algorithmique, ce sera sous le contrôle humain et celui de la CNIL. La reconnaissance faciale aurait pu être un outil supplémentaire, mais le débat n'est pas mûr. Il faut trouver le juste équilibre entre sécurité et garantie des libertés" selon Agnès Canayer, sénatrice (apparentée LR) de la Seine-Maritime

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Transcription
00:00 – Merci d'être avec nous ce matin Agnès Canailler, d'avoir accepté notre invitation.
00:03 Vous êtes élue de la scène maritime, apparentée au groupe Les Républicains,
00:06 vous êtes l'une des rapporteurs de ce texte sur l'organisation
00:09 des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.
00:11 L'examen a débuté hier, on va évidemment en parler dans quelques instants,
00:14 mais d'abord la réforme des retraites évidemment qui est toujours dans l'actualité.
00:18 Ça y est, le texte a été présenté en Conseil des ministres,
00:21 il arrivera en commission dès lundi à l'Assemblée nationale.
00:23 Est-ce que c'est un texte que vous voterez en l'État ?
00:26 – Écoutez, oui, puisque le Sénat a toujours voté de manière constante
00:31 les propositions qui sont dans ce texte de loi,
00:34 à savoir les 64 ans et les 43 années de cotisation,
00:38 donc nous sommes cohérents, nous sommes dans la lignée,
00:41 donc le Sénat votera sans problème, en tout cas la majorité sénatoriale votera,
00:46 même si nous aurons effectivement sûrement des amendements d'amélioration
00:49 de ce dispositif extrêmement technique et complexe,
00:52 mais qui pourra, et on l'a vu encore avec l'actualité,
00:56 difficultés de bord qu'il faudra certainement corriger.
00:59 – Notamment sur quoi ?
01:00 Parce qu'on entend des sénateurs et des Républicains s'inquiéter
01:02 notamment sur le fait que certains Français vont devoir cotiser 44 ans,
01:06 est-ce que ça, ça fait partie des choses que vous allez chercher à modifier dans le texte ?
01:10 – Oui, tout à fait, je pense que ça, ça fait partie des dispositions
01:13 pour qu'il y ait une plus grande égalité, notamment sur les carrières longues,
01:17 il y a aussi toute la question de la pénibilité,
01:19 sans remettre en question tous les critères,
01:22 mais au moins mieux accompagner les carrières et les fins de carrière.
01:26 Je pense qu'il y a pas mal de propositions à faire aussi sur le travail des seniors,
01:30 notamment dans la transmission aussi,
01:32 parce qu'ils sont aussi des atouts pour les entreprises
01:35 et il y a certainement moyen aussi d'atténuer les dernières années,
01:40 notamment sur des postes un peu difficiles.
01:42 – Avec aussi des mesures coercitives,
01:44 parce que beaucoup disent l'index senior qu'il y a dans le texte, ça ne suffit pas.
01:47 Hier soir, Olivier Véran a dit qu'il était ouvert sur ce sujet
01:50 à des modifications parlementaires, il faut des mesures plus coercitives ?
01:53 – Oui, je pense qu'il faut aussi inciter fortement les entreprises
01:57 à maintenir les seniors dans les entreprises et à les utiliser de manière positive,
02:02 en leur confiant des responsabilités, notamment de transmission aux plus jeunes,
02:05 je pense qu'ils ont un rôle majeur à mener dans ce domaine-là.
02:08 – Et puis on l'a vu, il y a cette polémique,
02:11 cet incendie allumé par Franck Riester sur notre antenne
02:13 qui dit que les femmes seraient un peu pénalisées par cette réforme.
02:16 Hier, en question d'actualité, Elisabeth Borne a dénoncé un faux procès.
02:19 "Nous protégeons les femmes qui ont une carrière incomplète et hâchée,
02:21 les femmes qui ont commencé à travailler tôt et qui ont des petites pensions."
02:24 Vous êtes convaincue par ça ?
02:26 – Écoutez, c'est un couac de communication,
02:29 alors c'est vrai qu'à la fois les femmes sûres,
02:32 les montants des pensions et notamment des minimums en profiteront largement,
02:37 puisque c'est elles qui ont les carrières les plus hâchées
02:39 et qui ont le moins de cotisations totales,
02:42 leur permettant d'avoir une retraite pleine et entière.
02:45 Néanmoins, on voit bien que l'allongement du délai de cotisation
02:48 et du report de la retraite, surtout, ne profitera pas aux femmes
02:51 qui ont une carrière et en même temps qui ont eu quelques maternités.
02:56 Donc voilà…
02:58 – Mais est-ce que c'est une réforme anti-femmes,
03:00 comme on l'entend du côté de la gauche ?
03:02 – Non, je ne pense pas que c'est une réforme anti-femmes.
03:05 Il y a des effets de bord sur les femmes qui ont effectivement un allongement
03:10 qui pèsera plus pour elles que pour les hommes.
03:12 Mais globalement, les femmes qui ont des carrières hâchées,
03:16 elles profiteront du minimum de retraite.
03:19 Donc c'est un équilibre à trouver,
03:21 peut-être qu'il y aura des mesures de perfectionnement à introduire
03:24 et ça, le Sénat fera son job.
03:25 – Et le Sénat qui examinera ce texte en mars.
03:28 En attendant, le Sénat examine en ce moment même un texte
03:32 sur l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
03:36 L'examen a débuté hier, vous en êtes l'une des rapporteurs,
03:41 on voit ce qu'il s'est passé hier en séance avec Steve Jourdin.
03:45 [Générique]
03:51 Bonjour Steve !
03:52 – Bonjour Anne, bonjour madame la sénatrice.
03:54 – Bonjour !
03:54 – Steve, le Sénat examine donc depuis hier un projet de loi
03:57 qui porte sur les JO 2024,
03:59 mais on a surtout parlé sécurité hier au Sénat.
04:01 – Oui, sur ce point, le gouvernement et le Sénat sont d'accord,
04:04 il faut muscler le jeu en matière de sécurité,
04:07 il faut dire que les chiffres donnent un peu le vertige.
04:09 15 000 athlètes sont attendus pour les Jeux,
04:11 4 milliards de téléspectateurs à travers le monde,
04:14 800 000 personnes à acheminer chaque jour en France,
04:17 50 000 forces de sécurité publique et privée seront déployées.
04:22 Alors tout ça demande un peu d'organisation et d'anticipation,
04:25 c'est tout l'objet du texte présenté hier par le gouvernement,
04:28 un texte trop axé sur la sécurité pour les communistes.
04:31 Écoutez.
04:33 – Nous ne pouvons que regretter et dénoncer un texte hautement sécuritaire
04:36 qui porte mal son nom, il est bien dommage
04:39 que ce texte nous parle moins de sport que de sécurité.
04:41 Ce projet de loi, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, est un cheval de Troie.
04:45 Tant les dispositions attentatoires aux libertés et droits fondamentaux
04:49 qu'il comporte seront susceptibles d'être pérennes
04:52 et c'est déjà le cas pour 11 d'entre elles.
04:55 – Et Sif, pendant la séance, il a notamment été question d'une mesure en particulier.
04:58 – Oui, de l'introduction de caméras intelligentes
05:01 dans le dispositif de sécurité.
05:02 Ce sont des caméras qui permettent de détecter des mouvements de foules suspects,
05:07 concrètement des algorithmes seront utilisés
05:10 pour repérer des comportements jugés anormaux.
05:12 Ces comportements seront automatiquement signalés aux forces de l'ordre
05:16 qui décideront s'il faut ou pas intervenir.
05:19 Il s'agit pour l'instant d'une expérimentation,
05:20 mais une expérimentation qui pourra tout de même être utilisée jusqu'en juin 2025,
05:26 soit après les JO.
05:27 Gérald Darmanin a expliqué le fonctionnement de ces caméras, écoutez-le.
05:33 Elle pourra regarder quel est l'événement que nous souhaitons retrouver
05:38 ou la situation que nous souhaitons retrouver
05:39 ou le comportement que nous souhaitons retrouver.
05:41 Un rassemblement extrêmement intempestif,
05:44 casse d'abribus, un sac posé par terre.
05:47 Il ne visera pas à rechercher M. Dossu, M. Darmanin ou M. Durand.
05:53 – Ces caméras de sécurité intelligente, la majorité sénatoriale est pour.
05:57 À condition que leur utilisation soit encadrée,
05:59 le Sénat soumet le dispositif à des mesures de contrôle humain,
06:03 à la formation des personnes habilitées à accéder au signalement
06:07 ou encore à l'accompagnement et au contrôle de la CNIL,
06:11 des garanties loin d'être suffisantes pour les écologistes.
06:16 – Et ne vous faites pas d'illusions sur les garde-fous
06:18 qui ont été introduits dans cette loi.
06:19 L'expérimentation qui est proposée ici n'offre donc aucune garantie
06:23 sur les droits et libertés des personnes, pour plusieurs raisons,
06:25 mais d'abord parce que ces algorithmes ne sont ni contrôlables ni transparents.
06:29 – Agnès Kenayel, on l'entend, la gauche est vent debout
06:32 contre l'utilisation de ces caméras.
06:34 Elles présentent des risques pour nos libertés individuelles, selon vous ?
06:39 – Effectivement, c'est un dispositif qui est innovant.
06:42 Et c'est une innovation qui est majeure, relevée comme telle par tous.
06:46 Mais nécessaire, vous l'avez dit, dans le cadre de cette sécurisation
06:49 des Jeux Olympiques, qui sont un événement d'ampleur inédite,
06:53 notamment avec la cérémonie d'ouverture en plein air, qui est du jamais vu.
06:58 Donc il faut, pour ce type d'événement, avoir des outils,
07:01 d'autant que le risque terrorisme est encore extrêmement présent
07:04 sur notre territoire, il ne faut pas se le cacher.
07:07 Donc, dès lors que l'on met en place des outils de vidéoprotection
07:11 et a fortiori intelligentes, donc couplés à des algorithmes,
07:15 il y a des traitements de données personnelles,
07:17 donc qui est atteint à des libertés individuelles.
07:20 Le tout est de trouver le juste équilibre et de mettre dans la balance
07:24 entre opérationnalité, sécurité nécessaire et garantie des droits
07:29 et des libertés, suffisamment de cliquets pour assurer
07:32 que ça ne penche pas dans le mauvais sens.
07:34 C'est ce qu'a fait d'une part le gouvernement en réécrivant le texte
07:38 après le passage devant le Conseil d'État et la CNIL,
07:40 et ce qu'on a fait au Sénat en renforçant encore ces garanties,
07:43 vous les avez citées, notamment sous le contrôle humain,
07:47 avec le contrôle permanent de la CNIL et avec des obligations
07:50 de formation.
07:51 Donc je pense qu'aujourd'hui, l'égard à l'enjeu,
07:55 nous sommes arrivés à un système proportionnel,
07:58 donc c'est pourquoi nous avons voté ce texte.
08:00 – Il n'y aura pas de reconnaissance faciale utilisée, vous le regrettez ?
08:04 Vous auriez souhaité qu'on utilise la reconnaissance faciale
08:07 à l'occasion de ces Jeux Olympiques ?
08:09 – Ça aurait pu être un outil supplémentaire, encore,
08:12 ça ne veut pas dire que forcément utilisé, mais un outil supplémentaire,
08:15 parce que déjà c'est dans 18 mois les Jeux Olympiques
08:18 et on a parlé effectivement d'un événement d'une ampleur
08:22 qui va susciter un nombre de forces de l'ordre considérable.
08:25 On sait déjà qu'il va y avoir un problème de recrutement
08:27 des agents des forces de sécurité privées,
08:30 pour lequel il manque encore aujourd'hui 20 000 personnes.
08:33 Ça va être une organisation extrêmement ciselée,
08:37 extrêmement complexe à mettre en place,
08:39 donc à un moment donné, il faut des outils.
08:40 Cependant, on voit bien que le débat n'est pas mûr,
08:42 on voit bien qu'à apporter cet outil qui là est encore plus intrusif,
08:47 la reconnaissance faciale, par la voie d'amendement,
08:50 dans un texte sur les JO et pour lequel le gouvernement n'est pas d'accord,
08:55 c'est dit que ce n'était pas le moment, ce n'était pas au point de base.
08:57 – Oui, mais face au risque d'attentat que vous pointez,
08:59 est-ce que ça n'aurait pas été un outil nécessaire ?
09:02 – Mais il y a un vrai risque, effectivement.
09:05 Alors après derrière, il y a un deuxième sujet,
09:07 c'est est-ce que c'est opérationnel ?
09:09 Est-ce qu'on est en capacité aujourd'hui
09:11 de mettre en place cette reconnaissance biométrique ?
09:14 Tel que l'avait présenté notre collègue Marc-Philippe Dobré,
09:16 c'est extrêmement cerné pour les JO,
09:20 sur des autorisations de 48 heures,
09:22 sur des caméras embarquées propres dans des camions, etc.
09:27 Donc c'était très très très ciblé.
09:29 Mais on a bien senti que l'opinion publique n'était pas prête,
09:33 ni la majorité sénatoriale.
09:35 – Ce texte prévoit aussi la possibilité de recourir à des scanners corporels,
09:39 donc quand j'arrive au stade,
09:41 et si je refuse de me soumettre aux scanners, qu'est-ce qui se passe ?
09:45 Eh bien vous serez l'objet d'une palpation, comme habituellement.
09:49 Il y a le choix, ce n'est pas une obligation.
09:52 Certains considèrent que le scanner est moins intrusif,
09:55 parce qu'on ne vous touche pas.
09:56 – Ça existe déjà dans les aéroports,
09:57 là c'est étendu effectivement aux enceintes sportives.
09:59 – Voilà, ça existe dans les aéroports,
10:01 il y a forcément une information obligatoire, on l'a rajoutée,
10:04 et il y aura une solution alternative, c'est la palpation corporelle.
10:08 – Il y a des inquiétudes de la part de certains,
10:11 qui disent que ce texte qui est fait pour les JO,
10:14 et face à l'ampleur évidemment du dispositif aux JO,
10:17 ne contiennent des dispositifs qui vont devenir pérennes,
10:19 et qui donc vont porter atteinte aux libertés publiques de manière durable.
10:22 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
10:24 – Ah oui, alors c'est vrai qu'il y a un intitulé du texte qui est sobre,
10:27 "JO et Paralympiques", sauf que quand on regarde sur les 19 articles,
10:31 il n'y en a que 8 qui concernent spécifiquement les JO.
10:35 Le reste c'est des mises en conformité de dispositifs,
10:38 ou alors comme la vidéoprotection intelligente,
10:40 une expérimentation dont les JO sont un accélérateur.
10:44 Oui, mais on le voit bien par exemple, l'histoire de la possibilité pour le SECO,
10:49 ce qui est le Centre de Coordination Opérationnelle
10:52 en matière de sécurité dans les transports,
10:54 d'élargir les visionnages dans le respect des garanties constitutionnelles,
10:58 des images qui sont rendues par les caméras de la RATP et la SNCF,
11:04 ça a manqué au moment des épisodes du Stade de France.
11:07 Donc il y aura d'autres grandes compétitions,
11:08 on aura les Mondiaux de cyclisme en 2027,
11:11 donc il y a un moment donné, on en aura encore besoin.
11:14 – Et puisque vous reparlez de ce fiasco,
11:16 de l'organisation de la finale de la Ligue des champions de Stade de France,
11:19 est-ce que ce texte répond à ça ?
11:21 Est-ce qu'avec ce texte, un tel fiasco pourrait ne plus se reproduire ?
11:25 – Ecoutez, malheureusement, je pense que les fiascos,
11:27 il y en aura toujours, parce que c'est aussi une question d'organisation
11:30 et de coordination, et la manière dont s'étaient anticipées
11:34 ces grandes manifestations, et on sait qu'on va en avoir encore de nombreuses,
11:38 elles ne sont pas simplement sportives, elles peuvent être aussi culturelles,
11:42 on va avoir des commémorations du débarquement,
11:45 du 90ème anniversaire du débarquement de Normandie,
11:46 enfin il y a plein d'événements, bref.
11:49 Des dispositions ont été introduites, notamment plus grande incrimination
11:53 quand on s'introduit frauduleusement dans un stade
11:57 ou qu'on s'introduit sur une aire de jeu,
12:00 et puis l'obligation de mettre en place des billets infalsifiables,
12:03 on avait vu que c'était un des gros enjeux.
12:05 Donc ce sont des dispositions,
12:07 vous assurez qu'elles, à elles toutes seules,
12:09 elles assureront la sécurisation de toutes les manifestations sportives,
12:13 ça je pense que nous en sommes loin.
12:14 – Selon vous on est prêt ?
12:15 La France est prête aujourd'hui à accueillir les JO ou pas ?
12:19 – À l'heure d'aujourd'hui, non.
12:20 – Il y a beaucoup de choses à faire encore ?
12:22 – Il y a encore 548 jours, donc il y a encore beaucoup de choses à faire,
12:25 il y a un enjeu de taille, je sais qu'effectivement
12:28 tous les acteurs sont mobilisés, que ce soit le COJO,
12:33 que ce soit le Dijopt, le délégué interministériel aux Jeux Olympiques,
12:37 évidemment le gouvernement,
12:39 beaucoup de ministères sont sensibilisés à ce sujet-là,
12:42 qui va, au fur et à mesure qu'on va se rapprocher,
12:44 devenir un sujet premier pour l'ensemble des actions.
12:48 Donc il y a beaucoup de réunions, mais c'est un enjeu de taille,
12:51 il faudra être au rendez-vous, il y a une vraie pression,
12:55 nous on suivra de près pour être sûr que tout sera prêt
12:58 pour l'ouverture en juillet 2024.
13:00 – Hier soir, Gérald Darmanin a dit qu'il ne pouvait pas dire
13:03 s'il sera nécessaire ou non de recourir à l'armée
13:05 pour sécurité les Jeux Olympiques, qu'est-ce que vous en pensez ?
13:09 – Écoutez, effectivement c'est un peu tôt, mais il faut le prévoir,
13:12 mais on ne peut pas le prévoir d'entrée de jeu,
13:14 c'est un moyen supplémentaire et qui sera subsidiaire,
13:19 c'est-à-dire que si on n'a pas les forces de l'ordre publiques suffisantes
13:23 et privées en nombre aussi suffisant,
13:27 alors il y aura toujours le recours à l'armée,
13:29 mais on ne peut pas dire aujourd'hui, alors qu'on est encore à plus de 18 mois,
13:32 on recourra à l'armée.
13:34 Il y a cette possibilité-là, je pense qu'il faudrait pouvoir s'en passer
13:38 parce qu'il y aura, et c'est un débat que vous aurez,
13:40 la sécurisation de tous les autres événements sur le territoire,
13:44 c'est-à-dire qu'il y a des inquiétudes fortes, de peur,
13:47 et on a eu ces débats-là hier, que les JO rendent impossibles
13:51 les autres festivals, les autres manifestations, notamment culturelles,
13:56 donc il y a les JO, mais il y a aussi le reste,
13:58 et il faudra trouver le juste équilibre.
14:00 Donc dire aujourd'hui qu'on réquisitionnera l'armée,
14:04 c'est un peu tôt, mais on sait que c'est une possibilité.
14:06 – Est-ce que juste sur cette question des festivals,
14:08 il y a un manque d'anticipation de la part du gouvernement ?
14:11 Ça ne date pas de quelques mois cette désignation de la France
14:13 pour accueillir les Jeux Olympiques.
14:14 Est-ce que quelque part le gouvernement a trop tardé à réagir
14:17 sur cette question de la culture et des festivals ?
14:20 – Oui, je pense que la circulaire qui vient d'être transmise au préfet,
14:26 effectivement, a un peu encore allumé le feu sur ce sujet-là,
14:29 parce qu'il y a une vraie inquiétude de pouvoir organiser,
14:32 parce qu'on sent bien qu'il va y avoir une focalisation
14:35 de l'ensemble des forces de l'ordre sur les Jeux Olympiques.
14:38 On voit que c'est chaque préfet qui décidera,
14:40 bon, il reste à savoir comment ça se fera dans le dialogue
14:43 avec les collectivités locales.
14:44 – Ça veut dire des risques d'inégalité territoriale ?
14:46 – Il y aura des risques d'inégalité, mais déjà, de toute façon,
14:49 les Jeux Olympiques ne sont pas sur les territoires.
14:50 Il y a 63 collectivités hautes, il y a des territoires qui n'ont pas de JO,
14:53 donc les territoires qui n'ont pas de JO, il y aura moins de dangers,
14:55 moins de sécurisations.
14:57 Alors voilà, est-ce que pour eux, ça ne sera pas plus simple ?
15:00 – C'est une autre question ou pas ?
15:02 – Oui, sur les tests génétiques.
15:04 Le texte prévoit effectivement la possibilité de recourir
15:06 à des tests génétiques sur les sportifs en matière de lutte contre le dopage.
15:10 On est en retard en la matière ?
15:12 – Oui, la France est en retard et la France a tardé à se mettre en conformité
15:15 avec le Code mondial anti-dopage.
15:17 C'est une demande de longue haleine de l'ITA,
15:20 qui est l'instance de contrôle,
15:21 et l'Agence française de lutte contre le dopage.
15:23 On a signé les engagements internationaux en 2007
15:26 et on ne s'était toujours pas mis en conformité.
15:28 Alors que nous, on a considéré au départ,
15:30 c'était prévu uniquement pour les Jeux olympiques.
15:32 Nous avons considéré au Sénat que dès lors que c'est une mise en conformité
15:35 avec des engagements internationaux, il fallait que ce soit pérenne.
15:38 C'est pour ça qu'on a réécrit l'article 4 qui introduit les tests génétiques
15:42 avec de nombreuses garanties, parce que là aussi,
15:44 il y a des enjeux d'atteinte aux libertés individuelles,
15:48 notamment l'impossibilité d'identifier,
15:51 de ne pas connaître le patrimoine génétique total,
15:54 et puis l'information nécessaire et obligatoire de l'athlète.
15:58 – Donc c'est un dispositif qui sera utilisé pour tous les événements sportifs,
16:01 pour toutes les compétitions sportives à partir de maintenant ?
16:03 – Oui, mais écoutez, les athlètes français sont déjà testés à l'étranger,
16:06 alors on ne voit pas pourquoi ils ne peuvent pas être testés en France.
16:09 – Concernant l'actualité, concernant ces Jeux olympiques,
16:11 hier, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien,
16:13 a demandé à Emmanuel Macron de ne pas accueillir d'athlètes russes
16:17 pendant les JO 2024. Qu'en pensez-vous ?
16:20 – Bah écoutez, on connaît la situation de l'Ukraine dramatique aujourd'hui,
16:26 si le président de la République ukrainien est remarquable dans sa maîtrise
16:31 et dans son commandement, on voit aussi qu'il a une forte communication,
16:35 qu'il fait pression sur tous les États.
16:38 Je pense que par contre, ce n'est pas une décision
16:39 qui dépendra du président de la République, mais bien du CIO.
16:42 Donc je ne pense pas que ce soit Emmanuel Macron qui soit à la manœuvre
16:46 pour décider si les athlètes russes participeront ou pas.
16:49 – Emmanuel Macron qui a dit au moment de la Coupe du monde de foot
16:52 qu'il ne fallait pas politiser le sport,
16:53 il peut prendre position là-dessus, après avoir dit ça ?
16:56 – Ecoutez, il peut toujours prendre position,
16:57 mais ce n'est pas lui qui a la main sur cette décision-là.
17:02 – C'est bon Siv ? – Oui.
17:03 – Allez, à tout à l'heure pour parler de ce texte.
17:05 – On va en barre à des textes, effectivement, et des JO 2024.
17:08 – On va parler de l'actualité dans votre département,
17:11 on va essayer de se connecter à Thierry Rabillet
17:13 du côté de Rouen dans quelques instants,
17:15 mais d'abord on va parler d'une actualité qui concerne également
17:19 la Seine-Maritime, ça concerne tout le territoire,
17:20 mais notamment le Vaud, c'est la décision annoncée par Marc Fesneau
17:25 de ne plus recourir aux néonicotinoïdes,
17:27 ces pesticides tueurs d'abeilles, dit tueurs d'abeilles,
17:30 qu'ont utilisé et qu'utilisaient notamment les producteurs de Bétrave.
17:34 On sait que c'est un sujet important dans votre département,
17:36 est-ce que Marc Fesneau a eu raison de prendre cette décision ?
17:40 – Écoutez, il n'avait pas beaucoup de choix,
17:41 parce que cette décision, elle, lui est imposée
17:44 par la Cour de justice de l'Union européenne.
17:46 Donc la France faisant partie de l'Europe,
17:47 il est normal qu'elle se mette en conformité avec les décisions de justice.
17:51 – Il y avait déjà des dérogations pour la France,
17:53 et Marc Fesneau a dit pas de troisième année de dérogation.
17:55 – Oui, il y avait déjà des dérogations,
17:56 mais si c'est pour être sanctionné et être condamné lourdement,
17:59 et on sait que de toute façon on avait l'épée de Damoclès au-dessus de la tête.
18:03 Maintenant c'est vrai que c'est un enjeu fort pour les Bétraviers,
18:06 moi je connais particulièrement cette question en Seine-Maritime,
18:09 qui est un gros producteur de Bétrave,
18:10 et c'est en partie de l'économie de la polyculture élevage
18:13 de nos fermes normandes, et déjà que l'élevage aujourd'hui souffre
18:18 de la hausse du coût de l'énergie,
18:20 le lin c'est très sujet au changement climatique,
18:24 maintenant la Bétrave qui vient aussi perdre sa rentabilité.
18:27 Donc c'est compliqué, il faudra que le gouvernement trouve des solutions,
18:31 d'abord qu'il y ait de plus en plus de recherches en la matière,
18:34 parce qu'il faut trouver des solutions alternatives,
18:37 et on voit que ça évolue très lentement,
18:39 et puis il faudra trouver aussi des modalités d'indemnisation,
18:41 parce que ça va mettre en péril toute une filière,
18:43 et pas simplement agricole, mais aussi toute la filière du sucre,
18:48 il y a des sucreries, une sucrerie de Fontaine-le-Dun,
18:51 derrière c'est aussi le transport par des camions,
18:53 bref il y a tout un écosystème autour du sucre,
18:55 et ces derniers éléments c'est pour faire importer du sucre venu d'Amérique du Sud,
19:00 qui lui est cultivé avec des néonicotinoïdes,
19:04 je ne vois pas très bien ce qu'on aura gagné.
19:06 – Vous dites une inquiétude évidemment pour les producteurs de Bétrave,
19:09 Marc Fesneau a promis de les soutenir,
19:11 est-ce que vous êtes inquiète sur le soutien du gouvernement,
19:14 ou est-ce que vous avez toute confiance en Marc Fesneau ?
19:17 – Écoutez, j'aurais plutôt confiance en Marc Fesneau qui connaît bien ces sujets,
19:23 maintenant il faut voir, et il faut voir à quelle hauteur,
19:25 et il faut voir si cette indemnisation, qui ne peut pas être une solution pérenne,
19:32 comment aussi des solutions vont être trouvées pour aider les agriculteurs
19:37 à continuer à produire de la Bétrave sans atteinte par des virus
19:44 qui viendraient abîmer la Bétrave.
19:46 – On a du mal à se connecter à Thierry Rabier, pour être tout à fait franche,
19:50 et pour aller du côté droit, du coup je vais vous parler de ce dont il comptait vous parler,
19:53 c'est ce projet de terminal métallier flottant,
19:57 il y a eu des référés qui ont été déposés par les écologistes,
20:00 et qui ont été rejetés, les écologistes qui disent évidemment
20:04 qu'ils vont maintenir le combat, qu'est-ce qui se passe du côté
20:08 de ce terminal métallier flottant, et est-ce que pour vous
20:10 ce projet est toujours indispensable ?
20:12 – Oui tout à fait, j'avais voté favorablement, je m'étais exprimée au moment du vote
20:18 du texte de loi sur le pouvoir d'achat qui a instauré des dérogations
20:21 pour la mise en place du terminal métallier flottant au Havre.
20:25 On en a besoin parce que la guerre en Ukraine a rebattu les cartes
20:29 en ce qui concerne effectivement la fourniture de gaz,
20:32 notamment avec la fourniture de gaz russe,
20:36 donc il faut trouver des solutions alternatives,
20:37 on a un problème, comment avoir suffisamment de gaz pour l'hiver prochain,
20:41 donc il faut trouver des solutions, d'autant que les quatre stations
20:45 de méthanisation sont aujourd'hui pleines, donc il faut trouver d'autres solutions.
20:50 Alternative c'est le terminal flottant, il est flottant, il est donc réversible,
20:55 ce n'est pas définitif, et d'une part, d'autre part c'est vrai qu'il faut aller vite,
21:00 parce que c'est l'hiver prochain, les délais sont contraints,
21:03 d'où la nécessité de réduire un certain nombre de procédures,
21:07 on est assez fort en France pour alourdir les procédures
21:10 et mettre énormément de temps pour sortir des projets,
21:13 on le voit sur les parcs éoliens offshore,
21:15 on le voit sur les lignes nouvelles de trains, etc.
21:19 On s'est assuré que tous les contrôles en matière de sécurité étaient assurés,
21:25 et sur la sécurité, on a cette vraie culture du risque industriel au Havre
21:30 dans cette zone industrielle fortement sévéso,
21:32 on s'est assuré, ce sur quoi on a raccourci les délais pour travailler en temps masqué,
21:38 et on a raccourci les délais sur les autorisations environnementales,
21:42 sachant qu'on n'est pas du tout dans un terrain naturel,
21:46 on est en pleine zone industrielle, donc je pense que c'est un bien,
21:50 et qu'il faut que cela se mette en place, il y a eu des débats,
21:54 l'État, le préfet a mené des réunions d'explications,
21:57 notamment près de la population et auprès des associations,
22:01 principalement écologistes, qui sont inquiètes sur le sujet,
22:04 je ne sais pas s'il a levé leurs doutes,
22:05 mais moi je suis certaine que ce FSRU est nécessaire.
22:09 – On va terminer en parlant d'une actualité
22:12 qui se déroulera au Sénat la semaine prochaine,
22:14 puisque reviendra le texte sur la constitutionnalisation
22:17 de l'interruption volontaire de grossesse.
22:19 En octobre dernier, le Sénat avait rejeté ce texte à 172 voix contre 139,
22:24 et là il y a une nouvelle formulation de ce texte
22:27 que vous examinerez la semaine prochaine,
22:30 il n'y a plus le mot "contraception" dans la nouvelle formulation,
22:34 c'est "la loi garantit l'effectivité illégale
22:37 axée au droit à l'interruption volontaire de grossesse".
22:40 Est-ce que du coup ça change quelque chose ?
22:42 – Écoutez, moi je pense que cette constitutionnalisation de l'IVG,
22:46 je n'ai pas changé d'avis, c'est une fausse bonne idée,
22:49 on est très attachés, je suis très attachée à l'interruption volontaire de grossesse,
22:52 qui est un droit fondamental pour les femmes de disposer de leur corps.
22:57 Mais la constitutionnalisation, elle ne va pas renforcer l'effectivité,
23:01 contrairement à ce que soutiennent les défenseurs,
23:03 ça ne va pas renforcer l'effectivité du droit à l'interruption volontaire de grossesse,
23:07 ça ne va pas augmenter les moyens financiers des plannings familiaux,
23:10 ça ne va pas lutter contre la désertification médicale.
23:15 – Donc ça ne protégera pas plus l'IVG ?
23:17 – Ça ne protégera pas plus l'IVG, je pense, c'est symbolique.
23:20 Mais inscrire dans la constitution l'IVG pour un symbole,
23:25 c'est même plutôt dangereux parce que ça va modifier l'état même de la constitution.
23:30 Surtout que c'est quand même, passez-moi l'expression,
23:32 mais dans ce domaine-là, le bal des hypocrites,
23:34 parce que personne n'en veut de la constitutionnalisation,
23:39 pardon, c'est mollon, sous cette forme-là.
23:41 Personne ne veut d'une proposition de loi qui oblige un référendum,
23:45 personne ne veut de l'inscription dans le titre 8 consacré à l'autorité judiciaire,
23:49 personne ne veut de cette formulation qui vient de l'Assemblée nationale
23:53 et qui n'est pas bonne, qui est juridiquement incomplète
23:57 et qui créerait des effets forts
23:59 puisqu'elle empêche la conciliation avec la reconnaissance du droit de l'embryon.
24:04 Donc véritablement, le gouvernement n'en veut pas.
24:07 Beaucoup de députés ont voté en disant "toute façon le Sénat retoquera",
24:11 donc ça sera de la responsabilité du Sénat.
24:13 – Donc ils cherchent auprès de l'opinion publique
24:14 à faire porter la responsabilité sur le Sénat,
24:17 sur un Sénat qui passerait comme conservateur ?
24:18 – Exactement, et donc moi ce que je dis c'est que c'est au gouvernement
24:21 de prendre ses responsabilités, c'est au gouvernement de trouver la solution,
24:25 de réunir des constitutionnalistes et de faire des propositions
24:29 qui, s'ils veulent aller dans le sens de l'opinion publique,
24:32 eh bien permettra d'inscrire au moins proprement dans la Constitution
24:36 ce droit à l'interruption de l'autorité judiciaire.
24:37 – Donc c'est-à-dire à travers un projet de loi
24:38 et donc pas d'obligation de référendum ?
24:40 – Un projet de loi et ensuite un projet de loi bien écrit,
24:42 ce n'est pas le cas aujourd'hui.
24:44 – Et on suivra ce débat la semaine prochaine.
24:45 Merci beaucoup Agnès Canaillé d'avoir été avec nous.
24:48 Et pardon, on n'a pas réussi à se connecter avec la Seine-Maritime
24:50 mais vous avez pu parler de l'actualité de votre département.
24:53 Merci beaucoup d'avoir été avec nous pendant cette première demi-heure.
24:56 Dans 20 minutes on reviendra sur le texte dont on a parlé,
24:58 sur le texte sur les JO et notamment l'impact sur les festivals.
25:01 En 2024 sont-ils menacés ?
25:03 Quel impact pour les territoires concernés ? Ce sera le débat du Club.
25:06 D'abord on va parler du Parti Socialiste avec notre invitée,
25:08 Nicolas Maillard-Rossignol.

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