Ukraine : "Par définition, la victoire nécessite une escalade", avertit Claude Malhuret

  • l’année dernière
Lors de la séance de questions au gouvernement, mercredi 25 janvier, le sénateur Claude Malhuret a appelé la France à suivre l’exemple allemand et à fournir des armements lourds à Kiev, afin de faire définitivement basculer le conflit en faveur de l’Ukraine. La possibilité d’une livraison de chars Leclerc est toujours à l’étude, lui a répondu la Première ministre Elisabeth Borne.

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Transcription
00:00 Chaque jour en Ukraine, des femmes et des enfants meurent dans les décombres de leurs immeubles pulvérisés.
00:07 Chaque jour, des soldats tombent parce que manquent les armes pour résister à Wagner et à ces vagues d'assaut de train de misère envoyées au massacre.
00:16 A Ramstein, il y a quelques jours, les Européens échouaient à s'accorder sur la livraison de Charleaux.
00:21 Immense déception qui a cédé la place aujourd'hui même à un immense soulagement,
00:26 l'accord des Allemands pressé par l'Europe de l'Est et du Nord pour livrer les Léopard 2.
00:31 La France est désormais devant ses responsabilités.
00:34 Après l'Angleterre, la Pologne, les Pays-Baltes et maintenant l'Allemagne, va-t-elle fournir les armements capables de changer l'issue de la guerre, les chars et une défense sol-air efficace ?
00:44 Le Président de la République a expliqué que ces armements ne doivent pas être escalatoires.
00:49 La décision allemande dissipe cet argument peu pertinent.
00:53 On ne peut dire aux Ukrainiens qu'on les soutiendra jusqu'à la victoire finale et en même temps qu'on ne veut pas d'escalade,
00:59 parce que par définition, la victoire nécessite une escalade.
01:03 Depuis un an, nous laissons à Poutine le monopole de l'escalade.
01:06 C'est lui qui fixe les lignes rouges et nous qui craignons de les franchir,
01:10 alors qu'à chaque franchissement, ces menaces ne sont suivies d'aucun effet, parce que la Russie est déjà au maximum de ses possibilités.
01:17 Quant au chantage à l'arme atomique, il est balayé depuis qu'à Samarkand,
01:23 Xi et Modi ont interdit à un Poutine pétrifié de s'en servir.
01:28 Il ne peut plus être l'excuse de nos indécisions.
01:31 Au bout d'un an de guerre, nous savons que si le coût du soutien à l'Ukraine est élevé,
01:35 le coût de ne pas chasser la Russie le serait bien plus.
01:39 Le but de Poutine n'est pas la seule destruction de l'Ukraine, mais la fin de l'ordre européen démocratique.
01:45 Il ne s'agit plus d'aider l'Ukraine à se défendre, mais à gagner.
01:50 Madame la Première Ministre, au-delà des efforts déjà accomplis,
01:54 le gouvernement français compte-t-il se joindre à nos alliés et livrer l'armement lourd indispensable ?
02:00 Et qu'en compte-t-il le faire ? Chaque jour de retard est un jour de deuil en Ukraine.
02:06 Pour vous répondre, la parole est à madame la Première Ministre.
02:10 (Applaudissements)
02:13 Merci, Monsieur le Président. Mesdames et Messieurs les sénateurs,
02:16 Monsieur le Président Claude Malluret,
02:19 Cela fait désormais onze mois que la Russie a lancé une offensive injustifiable,
02:25 inacceptable et brutale sur le territoire ukrainien.
02:29 Onze mois de bombardements, de morts et de drames insupportables pour le peuple ukrainien.
02:35 Onze mois que l'Ukraine résiste de manière héroïque.
02:40 Onze mois que la France lui apporte un soutien sans faille.
02:44 Et comme l'a répété le Président de la République il y a quelques jours,
02:48 nous serons au rendez-vous pour aider l'Ukraine jusqu'à la victoire.
02:53 Depuis bientôt un an, l'Ukraine peut compter sur l'aide militaire internationale.
02:58 Aux côtés de nos partenaires, la France en prend une part importante.
03:02 Nous en sommes un des premiers contributeurs par la livraison d'équipements,
03:06 de munitions et la formation de centaines de soldats ukrainiens.
03:10 Les matériels que nous livrons font la différence sur le terrain.
03:14 Les Ukrainiens le soulignent eux-mêmes régulièrement.
03:18 Je pense au canon César, au système de lance-roquettes unitaires,
03:22 au système de défense aérienne, anti-aérienne, crottale, livré en fin d'année.
03:27 Nous entendons les demandes du Président et du gouvernement ukrainien.
03:31 Rien n'est exclu et nous sommes mobilisés pour les soutenir dans la durée.
03:36 Nous voulons une action coordonnée avec nos partenaires internationaux
03:40 et qui répondent au mieux aux besoins de l'Ukraine pour assurer sa défense.
03:45 Pour notre aide militaire, nous voulons respecter trois principes.
03:49 Le premier, comme l'a indiqué le Président de la République,
03:52 c'est que notre aide ne doit pas provoquer d'escalade.
03:55 Personne n'y aurait à gagner et surtout pas l'Ukraine.
03:58 Le second, c'est que notre aide doit être utile et efficace rapidement.
04:03 Cela implique notamment que les forces ukrainiennes soient en mesure
04:07 d'être formées pour utiliser les équipements et qu'elles puissent
04:10 en assurer le maintien en conditions opérationnelles.
04:13 Enfin, nous ne devons pas et nous ne voulons pas affaiblir
04:18 significativement nos propres capacités de défense,
04:21 en particulier les plus critiques.
04:24 Je salue la décision de l'Allemagne sur le sujet des chars lourds.
04:28 Elle permettra de renforcer les capacités militaires ukrainiennes
04:32 en matière de combat blindé.
04:34 Nous avons été particulièrement réactifs aux demandes de l'Ukraine en la matière.
04:39 Début janvier, le Président de la République avait initié une dynamique
04:43 en annonçant la livraison de chars légers AMX-10RC.
04:47 La décision allemande renforce et amplifie le soutien engagé.
04:52 S'agissant des chars Leclerc, nous poursuivons l'analyse
04:55 avec le ministre des Armées.
04:57 La question de l'aide à l'Ukraine ne se limite pas à tel ou tel équipement.
05:01 Chaque pays dispose de domaines d'excellence,
05:04 comme la défense aérienne et l'artillerie pour la France,
05:07 et il est important de bien nous coordonner.
05:10 Enfin, j'ajoute que nous avons créé un fonds spécial de soutien
05:13 de 200 millions d'euros pour permettre à l'Ukraine d'acheter
05:16 le matériel dont elle a le plus besoin directement auprès de nos industriels.
05:21 Nous sommes également actifs au niveau européen
05:24 en prenant toute notre part à la facilité européenne pour la paix.
05:29 Monsieur le Président Maluret, vous le savez,
05:32 j'avais eu l'occasion de le rappeler lors du débat qui s'était tenu
05:35 le 26 octobre ici même, notre soutien à l'Ukraine dépasse le seul cadre militaire.
05:41 C'est aussi un soutien humanitaire, diplomatique,
05:45 un soutien grâce aux sanctions sans précédent de l'Union européenne
05:49 contre la Russie et un soutien bien sûr à la reconstruction du pays.
05:54 Nous agissons en lien constant avec nos partenaires européens et nos alliés.
05:59 Nous agissons avec détermination et constance.
06:03 Nous serons aux côtés de l'Ukraine jusqu'au bout, je peux vous l'assurer.
06:07 J'en remercie.
06:08 Merci Madame la Première Ministre.
06:10 [Musique]

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