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Léa Le Gentilhomme exerce un nouveau métier, celui de technicienne bocage : elle replante des haies sur le territoire de la Roche aux fées, en Sud Bretagne. Des haies massivement arrachées il y a 50 ans, lors du remembrement. Décidé pour favoriser l'agriculture moderne, intensive et mécanisée, il a radicalement transformé la campagne française : trois arbres sur quatre abattus, le cycle de l'eau, des sols et de la biodiversité bouleversés.
À travers le travail de Léa et du village de Martigné-Ferchaud, ce film raconte la nécessité actuelle à replanter, et ses difficultés. La profession agricole est-elle prête à retrouver ses haies ? Année de Production :

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00:00Il y a du charme, un alizier, du noisettier et du néphil.
00:24Moi j'aime bien planter des arbres, c'est mieux que les cours de maths.
00:36Tu la poses sur le côté, parfait. Tu peux refaire encore un petit trou. C'est vrai que les racines
00:45elles sont quand même assez profondes. Là on est pas mal. La réserve du plan est juste ici,
00:52donc ça s'appelle le collet, et du coup il faut l'enterrer très très légèrement. Encore
00:56un petit peu, top. Il y a bien la terre. Et là, quelqu'un qui vient tasser ? Et voilà.
01:22Cette histoire se passe au sud de Rennes, au pays de la roche aux fées.
01:30Et si cette histoire était un conte, la fée, ce serait elle.
01:36Léa exerce un métier nouveau, au nom peu poétique de technicienne bocage.
01:42Elle replante des haies et rebâtit des talus.
01:46Pas seulement pour réenchanter le paysage, mais pour répondre à une urgence qui ronge la
01:55Bretagne de l'intérieur. A Martigny-et-Ferchaud, commune agricole la plus étendue de ce territoire,
02:03cette question brûlante est inscrite tout en haut de l'agenda municipal.
02:07Là c'est vraiment un diagnostic sur les parcelles agricoles. On sait qu'il y a des
02:12soucis de qualité de l'eau sur ce secteur. Même si ce n'est pas que dû à l'exploitation
02:16agricole, c'est quand même une grosse partie. Là, on est vraiment sur un territoire agricole.
02:20Martigny-et-Ferchaud, c'est une zone de baignade. Il n'y en a pas tant que ça,
02:25en fait, en Ile-Vilaine. Et donc là, depuis cette semaine, on est en interdiction de baignade,
02:31parce qu'on a dépassé le seuil de toxicité, ce qui n'est pas surprenant.
02:38C'était prévisible avec les chaleurs.
02:40L'eau est vraiment de mauvaise qualité sur notre bassin. Et donc, il va falloir vraiment faire des
02:46actions fortes pour inverser la tendance. C'est-à-dire, on est à 3% d'eau de qualité sur
02:54notre bassin. Ça veut dire qu'il y a 97% qui ne sont pas de qualité. Il faut qu'on prenne le
03:00taureau par les cornes aujourd'hui. Ce n'est pas de dire demain, on verra. C'est dès aujourd'hui,
03:05il faut y aller. Il faut planter, il faut améliorer la qualité de l'eau.
03:09Ce que je trouve intéressant, c'est que les agriculteurs nous disent, on en a marre
03:13d'être toujours planté du doigt, c'est un territoire où c'est pollué, il faut faire
03:19quelque chose. Moi, je vois plutôt, on n'ira pas planter forcément chez tout le monde. Il y aura
03:25forcément des agriculteurs chez qui ça va être plus compliqué, mais il y a quand même une bonne
03:30dynamique qui se crée suite à ça. Pour retrouver une eau de bonne qualité, Patrick, le maire et son
03:47équipe ont décidé de protéger les haies existantes et d'en replanter le plus possible.
03:52Lui-même agriculteur, il veut montrer l'exemple dans ses propres champs.
04:01Les parcelles à risque pour la qualité de l'eau, c'est des parcelles qui ont une certaine pente et une
04:08certaine longueur de pente. Là, il y a 15 hectares, c'est un bassin versant. On est sur une parcelle
04:16à risque et c'est pour ça qu'on a un talus en bois. L'intérêt de la haie, c'est surtout de
04:24conserver le sol. Et puis après, il y a toute la problématique de la qualité de l'eau et donc tout
04:31ce qui est phosphore et nitrate qui sont dans la parcelle, s'ils s'en vont, ils s'en vont dans
04:37l'eau et on a des problèmes de qualité d'eau ensuite à venir derrière. Quand j'ai replanté
04:48cette haie-là, mes collègues m'ont dit « mais t'es malade, t'es complètement malade, tu perds plus
04:55de 2 mètres sur toute la longueur de ta parcelle ». Économiquement, du blé à la place de la haie,
05:02eh bien tu récoltes. La haie, on ne va pas la récolter tous les ans. La haie, ça va porter ses
05:10fruits sur de la durée. Et c'est ça justement le problème, c'est que l'immédiat, on ne l'a pas
05:18avec la haie. Alors que la culture annuelle, au bout d'un an, ça y est, on a le résultat,
05:24on a le revenu qui va avec. Là, le revenu de ça, le vrai rendement, c'est dans 20 ans,
05:30dans 30 ans, dans 40 ans, dans 100 ans peut-être. C'est même pour moi qu'on aura le fruit de cette
05:35haie-là. Mais ce n'est pas grave. Alors là, normalement, on arrive dans un endroit où il y a
05:44du passage de gibier. Parce qu'elle a aussi ce rôle-là, c'est d'abriter les gibiers. Là,
05:56il y a des passages qui sont connectés avec la haie qui est en face. Vous voyez là ? Ça,
06:11c'est un passage de gibier. C'est du sanglier, du chevreuil. Il longe la haie à l'autre côté,
06:19là. Et puis après, il traverse là. Et puis après, ils s'en vont plus loin.
06:23Oui, bonjour, c'est Léa Le Gentilhomme, la technicienne bocage de Rocheau Fait
06:36Communauté. Vous avez cinq minutes ? Je ne vous embête pas. J'appelais par rapport aux plantations
06:43de haies prévues cet hiver. Je voulais voir avec vous parce qu'il y a quelques endroits où il y a
06:46vraiment quand même pas mal de pentes. Et ça pourrait être intéressant d'aller faire un tour
06:53aussi sur ces parcelles-là, notamment la partie où il y a le chemin de randonnée qui permet de
06:59faire le tour de l'étang. Ça pourrait être intéressant sur la parcelle que vous avez,
07:04qui est un peu plus pentue, de refaire un peu une ceinture de bafon. En fait, elle existait dans
07:10les années 50, entre la zone qui est cultivable et puis la zone qui est un peu plus humide. Parce
07:14que c'est vrai qu'en termes de plantations anti-érosives, là, on est sur des plantations
07:17qui sont vraiment plus intéressantes. En tout cas, celle-ci, elle est vraiment en rupture de
07:25pente, là. Tout l'enjeu pour Léa est de trouver des volontaires pour accueillir ces haies. Elle
07:31même vit avec un agriculteur. Elle connaît bien leurs contraintes et leurs marges de manœuvre.
07:35Pour venir faucher ici ? Oui, parce qu'on ne peut pas passer avec les
07:44bruneaux de machine et les bruneaux de téléphone. Et les téléphones sont trois bancs. On peut faire
07:50une haie là et puis on laisse un petit passage, tu sais. Ouais, c'est pas plus mal. Et il vous
07:56faut combien en largeur ? 8 mètres, moins. Donc, on laisse 10. Ouais, 10 mètres. Une entrée,
08:0510 mètres. Là, on peut replanter un peu, là. On va voir, oui. Je ne sais pas ce que tu en penses.
08:12Ah bah si, ça me semble. Enfin, pardon. Il ne faut pas me dire où. Mais oui, là, ça me semble
08:18intéressant de replanter dans l'angle parce que la pente, elle vient par là, mais elle part aussi
08:22par là. Donc, si on arrive à bloquer l'angle, c'est ça qui nous intéresse. Donc, c'est plutôt
08:27bien. Dans le temps, tu partais de là, tu avais un chemin qui montait jusque tout le long là,
08:36jusque là. Ouais, bah vu les double haies. Et tu avais un chemin qui allait là et nous,
08:40on avait un champ qui était là. Tout le long du moment, tout changeait. Le massacre qu'on a fait,
08:45il y avait des trous, on petait les arbres dans les trous, puis on les laissait pourris. C'était
08:51honteux de voir ça. Puis maintenant, on recherche le bois. Et on replante, pourquoi ? On a fait des
08:59conneries.
09:21Donc là, c'est une photo aérienne actuelle. Et puis là, c'est la photo des années 50. On dit
09:46photo des années 50, mais c'est à priori entre 50 et 60, 65. Quand on voit des parcelles, on va
09:55prendre cette parcelle-là qui est assez pentue. On voit l'înée R2A sur le pourtour. On est sur
10:00une parcelle qui fait quasiment une vingtaine d'hectares, je pense. Et quand on met la photo
10:04des années 50, on voit le découpage des parcelles qui était vraiment beaucoup plus petit. En fait,
10:09parcelles qui devaient appartenir en plus à plein de propriétaires différents. Je vois
10:17régulièrement ces photos des années 50. Je ne vais pas dire que je m'y suis habituée un petit
10:21peu, mais c'est tout le paysage qu'on a complètement refait pour qu'il soit plus pratique à exploiter.
10:26Même si ça se comprend d'avoir modifié un petit peu le paysage, je pense que là,
10:33on a perdu beaucoup de repères quand même. Il y a en France actuellement 150 millions de
10:42parcelles appartenant à une pluie de propriétaires. 150 millions de parcelles imbriquées les unes
10:47dans les autres, cultivées à peu près par 3 millions d'exploitants. Ça fait en moyenne à
10:53peu près 50 parcelles par exploitant. Tout le monde est d'accord. Il faut remembrer ces parcelles,
10:59les regrouper.
11:17À partir des années 60, le remembrement agricole supprime les trois quarts du
11:21bocage français, soit un million et demi de kilomètres de haies. De quoi faire 37 fois
11:27le tour de la terre. Décidé et cofinancé par l'État, ce remembrement regroupe les champs,
11:41viabilise les routes, désenclave les fermes isolées.
11:57Après guerre, il faut nourrir le monde. La mécanisation, l'électricité arrivent dans
12:03les campagnes avec l'espoir d'une prospérité nouvelle. En Bretagne, la petite polyculture
12:09élevage fait place au blé ou au maïs. Les revenus agricoles augmentent. Le chauffage
12:16au bois est remplacé par le fioul. L'arbre perd alors toute valeur.
12:27À l'origine, il y avait au moins dix parcelles. Sur les 20 hectares, il y avait 9 ou 10 parcelles.
12:40C'était le début de la mécanisation, donc qui dit mécanisation, il fallait des grandes
12:51parcelles pour amortir le matériel. Je vous dis, notre optique, c'était de ne pas conserver
12:57les haies. À l'époque, on en voyait beaucoup trop. Sinon, produire un peu de bois, ça
13:03ne rapportait rien. On en avait tous un peu ras-le-bol d'entretenir les haies. Il n'y
13:11avait même pas de tronçonneuse quand on récupérait le bois l'hiver, c'était à la hache. En
13:16commençant à travailler chez mes parents, j'ai commencé par ça. Couper le bois à
13:19la hache et puis rentisser, comme on disait, c'était à la faucille le long des haies.
13:25Ça, ce sont tous les talus qu'on a abattus. Les verts, ce sont des talus à garder. Le
13:39rouge, il fallait l'abattre. C'était considéré comme inutile ou nuisible. Ça faisait partie
13:47de l'évolution. À l'époque, on ne parlait pas d'écologie. On nous disait déjà, pour
13:55améliorer votre revenu, produisez plus, labourez sous un beau chêne, semez du blé encore,
14:07passez du temps et venez récolter rien du tout parce que ça n'a pas poussé. On s'est
14:17rendu compte que ça nous coûtait cher. Il n'y avait jamais de rendement sur un talus
14:23où ils poussaient des châtaigniers par exemple. Quand on arrive pour récolter le blé et tout,
14:29couché à terre. Quand il n'y a plus du tout d'arbres, le blé peut être couché aussi,
14:34à part s'il y a beaucoup de réducteurs. Je vous rejoins là-dessus, vous avez raison. Mon père
14:39disait quand j'avais 15 ans qu'un bon talus protégeait la parcelle de blé sur presque 200 mètres
14:48de long. Quand il y avait des tempêtes. Oui, c'est sûr que moi je faisais davantage
14:59de revenus. Quand les haies ont disparu, on ne reverra jamais ça, des talus.
15:06Aussi dans ça non ? L'idée c'est par exemple d'essayer de refermer les parcelles,
15:10garder une haie par exemple ici et essayer de refermer là. Ce qu'on essaie de faire maintenant
15:15c'est de refermer les parcelles pour avoir une continuité. L'utilité des talus, oui,
15:21on ne les met pas n'importe où. Sur la commune en entier, vous avez calculé le linéaire,
15:27supprimé ? Les haies supprimées, oui. On en a supprimé 360 kilomètres.
15:36Ça fait peur. Je ne dis pas ça à tout le monde. C'est à peu près ce qui reste sur la commune
15:42maintenant ? Aujourd'hui, je ne sais pas ce qui reste. Je pourrais savoir mais je ne vais pas
15:49m'amuser à revoir tout ça. Malgré tout ce qu'on peut dire aujourd'hui, en mal ou en bien,
16:01on était assez content de ces choses-là, nous.
16:19À Martigny-et-Ferchaud, cent mille grands arbres ont été abattus lors du remembrement de 1983
16:25et le bocage a continué à disparaître ensuite,
16:28faute d'entretien, faute de main-d'oeuvre et au gré du regroupement des terres.
16:37Depuis 40 ans, le nombre de fermes a été divisé par dix sur la commune.
16:55Aux archives départementales, une quinzaine de boîtes documentent précisément ce remembrement
17:13ordinaire. Voici le parcellaire avant 1983, colorié selon les différents propriétaires.
17:26Des champs trop petits, dispersés, peu rentables. Les regrouper a donné lieu à des années de
17:35négociations sur la valeur des terres échangées. À l'époque, bien peu d'agriculteurs ont contesté
17:45l'arrasement des haies. Sur une centaine de recours administratifs, un seul courrier
17:51proteste contre la disparition des arbres. Grand est mon étonnement devant l'arrasement
17:58de ces vingt arbres en pleine vigueur, essence pure de chêne que l'on appelle chez nous des
18:04ragosses. Haies magnifiques et à ceux à qui incombe de faire ou de ne pas faire,
18:09je leur redis pitié pour cette haie.
18:21Regarde ce qu'ils ont fait de mon pays, t'as vu ? Voilà une terre qui était une terre très riche,
18:33une excellente terre productrice, une terre très lourde et puis d'un coup le remembrement est venu,
18:38haies sont venus, ils ont arraché n'importe quel talus sans tenir compte que l'ouest est là,
18:44que le vent d'ouest chez nous est prédominant. La Bretagne est un pays venteux, il y a du vent,
18:48si les bretons ont fabriqué des talus c'est pas uniquement pour fabriquer des talus,
18:51il y avait une raison, on n'a jamais tenu compte de ce que les bretons ont fait chez eux,
18:55on est venu leur dire voilà il faut faire de la bosse alors maintenant on a transformé la
18:59Bretagne en bosse grâce aux technocrates de Paris et à tous les messieurs qui font des plans.
19:04Quel est l'inconvénient de raser les talus ? Il y a énormément d'inconvénients,
19:08d'abord pour les abris, pour les bêtes et pour les oiseaux également il n'y en aura plus,
19:16il y aura beaucoup d'insectes ensuite, il faudra utiliser les insecticides ce qui entraînera la
19:22pollution automatiquement. Il y a des conséquences très importantes de tous ordres mais nous ne
19:29connaissons pas exactement la limite à laquelle nous devrons arrêter ces destructions, il s'agit
19:33d'abord du régime des eaux qui est contrarié, il s'agit de l'érosion par les vents, l'érosion du
19:38sol dont nous avons déjà constaté les effets, il s'agit également et d'une façon beaucoup plus
19:43générale d'une rupture de l'équilibre biologique ancestral de nos régions.
19:56Une étude environnementale de 1977 est jointe au dossier de Martigny et Ferchot. Elle demande
20:03avec insistance de replanter pour conserver la biodiversité, limiter l'érosion des sols,
20:09préserver l'eau. Ces recommandations n'ont jamais été appliquées.
20:26Les arbres ne sont pas les seuls à avoir été percutés par la modernité. Pendant le remembrement,
20:3190% des cours d'eau du département ont été redressés à la pelleteuse pour obtenir des
20:38parcelles rectilignes. Les zones humides ont été drainées pour gagner des terres,
20:43des mares supprimées. Le cycle de l'eau s'est alors dangereusement accéléré.
20:51En l'absence de haies, les rivières débordent, la terre s'enfuit,
20:55la pollution par les nitrates et les pesticides s'amplifie.
21:08Aujourd'hui, sur le bassin de la Villaine, on creuse à nouveau l'ancien lit des rivières,
21:16on les reméandre pour tenter de ralentir la circulation de l'eau.
21:38Là tu as cette parcelle là. J'ai tout ça moi, là, là, là et là. Ok. Et du coup là il y a la mare
21:49ici qu'on va forcément qu'on va pas y toucher et le but en fait c'est de mettre ça ensemble.
21:54Regrouper les deux parcelles là en fait parce que le problème c'est qu'ici on perd du temps,
21:59on peut rien faire pousser des deux côtés là et puis avoir des parcelles comme ça en pointe là
22:05c'est hyper contraignant pour le matériel, pour nous. Le but c'était aussi de profiter de tout ça
22:09pour restructurer l'exploitation. Et là c'était un chemin ? C'était un chemin creux. C'est un chemin
22:15creux qui desserre juste la mare. Et du coup le but en fait c'est comme là c'est humide,
22:19et bien c'est de partir plus haut et de planter carrément à la perpendiculaire du champ quoi.
22:24En limite de bas fond un peu ? Ouais, au dessus du ruisseau. Déjà de planter au moins jusque là quoi.
22:30Là c'est la carte des flux et on voit bien qu'il y a un gros flux qui passe entre le cours d'eau et la
22:36marie. Donc c'est ça qu'il faut aller vérifier sur place parce que si on fait un talus en
22:40perpendiculaire forcément on va vraiment bloquer le flux naturel et là c'est pas quelque chose de bénéfique.
22:44Pour obtenir l'autorisation d'abattre, les nouvelles règles demandent à François de
22:52compenser. Il doit replanter au moins le double des haies arrachées. Il y avait déjà une entrée ici ?
22:58Ouais. Mon grand-père en fait il venait dans le tracteur là et puis mon père dans là-bas. Elle n'est pas très profonde.
23:11Là à la limite il faut aller au moins comme ça en travers jusqu'au premier arbre là.
23:15Il faut aller comme ça. Bah ouais et encore là on a une petite cuvette. Après c'est cette zone là qui me
23:20chagrime en termes de... Enfin on voit bien qu'il y a vraiment une cuvette dans le milieu.
23:25C'est possible que ce tarp là en fait faisait partie d'une ancienne haie ? Ah bah c'est sûr.
23:30Pour moi il faut reconnecter la mare en plantant le long du cours d'eau du canal à partir de la mare
23:36à redescendre par là. De l'autre côté quoi ? Ouais.
23:43Il y a quand même pas mal de plantes. Ça arrive souvent quand on cartographie les plantations de haies qu'on a prévues.
23:49On se rend compte qu'il y avait une haie qui était présente à cet endroit là. Je veux bien aller voir la mare.
23:54D'un côté je me dis c'est bien, elle est située plutôt à un endroit qui est pertinent et on recrée une haie sur talus
24:00qui va vraiment avoir un rôle anti-érosif très important. Et en même temps on recrée quelque chose
24:04qui existait avant et qu'on a supprimé. Donc d'un côté c'est un peu dommage de l'avoir supprimé pour la replanter maintenant.
24:11Et d'un autre côté c'est quand même bien de réussir à reconstituer le paysage qu'on avait il y a quelques années.
24:18Et voilà on a été sur trop de suppression à un moment.
24:23Mais on peut un jour y arriver.
24:50Il est reparti carrément du pied ?
24:51Non il est reparti du côté de la tige.
24:53Sinon, quand vous voyez qu'il repart un peu du pied, ça peut être le...
24:57Il y a un mulot qui est très peu dedans.
24:59En général, il y a une explication.
25:02Sur les noyés, ça peut être les éolées.
25:04Le sorbier, c'est...
25:05Le sorbier des oiseleurs, c'est ça.
25:07Et l'autre, c'est le grand, c'est quoi, là ?
25:10Avec les boules ?
25:11C'est le sorbier des oiseleurs.
25:14Pour la jeune génération,
25:16se réapproprier quelque chose qu'on ne connaît pas,
25:18ce n'est pas simple.
25:19Quand j'ai fait le tour de certaines exploitations,
25:22on mange la haie et je dis
25:23« Là, vous avez un alizier. »
25:25Ce sont des arbres qu'ils ne connaissent plus.
25:27Souvent le chêne, oui.
25:29Le châtaignier, souvent, quand même.
25:31Mais le reste, ils ne connaissent plus du tout.
25:34La différence entre forêt et bocage,
25:36c'est qu'en forêt, il y a des arbres tout autour
25:38et en bocage, il y a deux côtés où il n'y a rien.
25:40J'ai envie de dire qu'il faut rééduquer tout le monde.
25:42Agriculteurs, habitants...
25:44Enfin, tout le monde.
25:46Donc là, je te dirais, par exemple, le noisettier,
25:48presque des deux côtés, tu peux le faire.
25:50À côté, tu as un autre tilleul.
25:53Moi, je laisserais le tilleul, mais au plus près au ralais.
26:05On vient sur un nouveau dossier
26:07avec un abattage d'une haie
26:11qui n'a pas été autorisée.
26:13Pas autorisée ou pas demandée ?
26:15Qui n'a pas été demandée.
26:17Effectivement, qui n'a pas été demandée.
26:20Vous voyez où c'est ?
26:22Ça, c'était deux parcelles qui forment comme un L.
26:24Ils ont abattu...
26:26Alors, il y a, je ne sais plus, 60 mètres...
26:30Pas beaucoup plus, 70 mètres.
26:32Elle a été abattue.
26:34Il a reconnu qu'il avait fait ça,
26:36mais comme souvent, c'est...
26:38On voulait juste faire du nettoyage.
26:41On voulait relier les deux parcelles.
26:43C'était plus facile pour cultiver.
26:47Les arguments classiques...
26:49Le matériel.
26:51Néanmoins, ils n'ont pas fait la demande.
26:53Donc, il comprend tout à fait
26:55qu'il est nécessaire
26:57de traiter ce dossier-là.
26:59Et donc, il sait bien qu'il a des compensations.
27:03Et puis, on est allé plus loin.
27:05Ici, là.
27:07Effectivement, il n'y a plus de haies non plus.
27:09Et a priori, il y en avait une avant.
27:13Est-ce qu'on envoie ce courrier ou pas ?
27:15Si on l'envoie, qu'est-ce qu'on met dedans ?
27:17C'est un peu de fermeté ou c'est de...
27:19Par rapport à ta demande,
27:21on a l'impression, quand même,
27:23nous, de fliquer un peu, quoi.
27:25C'est...
27:27Alors, c'est pas...
27:29C'est compliqué, quand même, là.
27:31Je comprends ta demande.
27:33Bon, il faudra quand même
27:35qu'on essaie de responsabiliser les gens
27:37par rapport à tout ça.
27:39C'est compliqué.
27:41Il faut faire attention aux précédents
27:43qu'on peut créer s'il ne nous fait rien.
27:45Est-ce qu'on est sur la fermeté
27:47ou est-ce qu'on est sur le rappel
27:49ou est-ce qu'on est sur...
27:53Moi, je pense qu'il faut être assez ferme
27:55quand on est sur de la compensation.
27:57Je suis plutôt ferme.
27:59Fermeté ?
28:01Ce qui était plutôt le cas, je veux dire.
28:03À un moment donné, on n'a pas le choix.
28:05C'est vrai qu'il y a un changement
28:07par rapport à avant, où l'agriculteur,
28:09il était chez lui, il disait
28:11je suis chez moi, je fais ce que je veux.
28:13C'est ici qu'on marque bien le changement.
28:15Il est toujours chez lui, quand même.
28:17Il est toujours chez lui.
28:19Tu comprends bien ce que je veux dire.
28:37On ne va pas trop pouvoir aller gratter
28:39sur la terre qui est ici.
28:41Pourquoi ?
28:43On est sur de la terre qui est...
28:45Je ne dis pas d'aller au bout là-bas.
28:47Là, on peut prendre sur la moitié.
28:49De toute façon, il va forcément gratter
28:51sur la longueur pour mettre le terrain lisse.
28:53Après, on va plutôt prendre la terre
28:55de ce côté-là.
28:57Ce n'est pas l'idéal.
28:59Moi, je suis en pente.
29:01Là, vous allez me refaire une cuvette.
29:03Après, là, c'est que du schiste.
29:05Il y a des pierres, c'est des pierres de schiste.
29:07Moi, j'ai 15 cm de terre.
29:09S'il fait ça, je n'ai que de la rocaille en dessous.
29:11Je ne sème plus.
29:13De toute façon, ça va vite redescendre.
29:15Moi, ce n'est pas le but.
29:17Là, si je vais sur 80-100 m,
29:19c'est que du schiste.
29:21C'est à voir comment vous calculez.
29:23Mais on ferait la plantation par là.
29:25Donc, on grignotera un peu ici
29:27et sur la bande d'herbe.
29:29Grosso modo, on va faire 2 m d'en bas
29:31pour faire 1 m en haut.
29:33Après, je dis 2 m,
29:35c'est le maximum.
29:37Mais je préfère être un peu plus...
29:39Donc, celui-là, vous le plantez ou je le plante ?
29:41Là, c'est vous.
29:43Il n'y a que celui du haut
29:45où je plante 120 m et le reste, c'est vous.
29:47C'est ça.
29:49Là, ce qu'on a à faire, ça me saoule.
29:51Mais je le fais
29:53parce qu'il faut le faire.
29:55Sinon, moi, je ne coupe pas de bois pour faire du chauffage.
29:57Moi, si je coupe, je mets de la tâche.
29:59Il faut le faire dedans. Je n'en veux pas.
30:01Donc, je ne garde pas le bois.
30:03En plus, j'ai une main taillée par une tronçonneuse
30:05où je ne servais pas de la main.
30:07C'est une cordée.
30:09À l'époque, faire du bois tout l'hiver,
30:11sous la flotte, c'est fini, ça.
30:13C'est fini.
30:15OK.
30:17C'est bon pour moi, comme ça.
30:19Est-ce qu'il y a des étangs ?
30:21T'as vu où la nuit, du coup ?
30:27T'as vu où la nuit ?
30:29Ouais, on en a un.
30:31En 2023, pour la première fois,
30:33un rapport gouvernemental publie
30:35les chiffres du remembrement.
30:37Il dévoile que les destructions de haies
30:39continuent aujourd'hui
30:41à un rythme très inquiétant.
30:49Les politiques s'emparent du sujet
30:51et une première proposition de loi
30:53arrive du Sénat.
30:59Cette loi, elle donne des objectifs chiffrés
31:01plus de 100 000 km de haies
31:03d'ici 2030,
31:05arriver à 1,5 million de km de haies
31:07en 2050,
31:09et puis, surtout, restaurer
31:11450 000 km de haies
31:13qui soient en gestion
31:15vraiment durables.
31:17Les incitations, c'est la création
31:19aussi d'un crédit d'impôt
31:21qui doit permettre d'équilibrer les charges
31:23parce qu'on sait qu'une gestion de haies,
31:25aujourd'hui, ça coûte aux alentours
31:27de 450 euros du kilomètre
31:29par an en gestion.
31:31Donc si l'agriculteur doit sortir ça
31:33de sa poche, je peux vous dire qu'il ne va pas y aller.
31:35Il va falloir qu'il trouve des compensations.
31:37Il faut qu'il y ait un équilibre économique.
31:39Il ne faut pas rêver.
31:41Est-ce que la haie, c'est une contrainte
31:43à la productivité ?
31:45D'avoir des haies fonctionnelles,
31:47ça va développer la biodiversité.
31:49C'est un mot assez commun.
31:51Mais aussi les auxiliaires de culture.
31:53On peut donner un exemple ?
31:55C'est-à-dire que
31:57sur des pucerons
31:59sur des céréales,
32:01si on a beaucoup de coccinelles
32:03qui sont hébergées dans la haie,
32:05elles iront consommer les pucerons
32:07et du coup, on aura moins besoin
32:09d'utiliser de produits phyto
32:11sur les céréales.
32:13C'est quelque chose d'important.
32:15Sachant que les produits phyto,
32:17ce ne sont pas des produits
32:19très agréables à manipuler.
32:23Toutes les haies que Christophe a
32:25sur son exploitation, ce n'est quasiment
32:27que des haies plantées.
32:29Il y a la haie de Châtaigny qu'on a vue tout à l'heure
32:31et les haies le long des cours d'eau
32:33qui s'étaient développées.
32:35Et que j'ai laissées pousser
32:37parce qu'avant, les pratiques
32:39n'étaient pas dans le laisser pousser.
32:41Le ruisseau, il fallait que ce soit propre.
32:43C'est un mot ça aussi.
32:45Quel sens on donne
32:47au mot propre ?
32:49On lui a donné le sens de stérile.
32:51C'est ça qui est un gros problème.
32:53En Bretagne, il faut vraiment introduire petit à petit
32:55des nouvelles espèces.
32:57Le sud de l'île Yvelines,
32:59il faut qu'on anticipe dès maintenant le chêne.
33:01On a des gros soucis de reprise sur le chêne.
33:03Même le chêne sessile qui n'a pas
33:05l'espèce endémique d'ici.
33:07C'est tout du chêne pédonculé.
33:09Il nous disait d'essayer le chêne plibessant
33:11ou le chêne tosin qui sont des espèces plus petites
33:13mais qui résistent beaucoup mieux
33:15à la sécheresse.
33:17Ne rien faire aujourd'hui serait quasiment criminel
33:19pour les générations qui viennent.
33:21On est quand même en île Yvelines
33:23avec 3% des eaux de surface qui sont
33:25en bon état écologique. On se retrouve aujourd'hui
33:27obligés de fermer certains captages
33:29parce qu'ils sont impropres à la consommation
33:31à un moment où on va en avoir absolument besoin.
33:33Avec les problématiques de canicule et de sécheresse,
33:35donc gardons ces haies
33:37qui vont permettre d'avoir des filtres
33:39pour limiter les pollutions
33:41de nos eaux de surface.
33:43À un moment, on pensait qu'on replante des haies,
33:45on en arase, ça doit être à peu près kif-kif.
33:47En fin de compte, on n'y est pas du tout.
33:49C'est-à-dire que sur 2017-2022,
33:51ça s'est accéléré,
33:53l'arrasement des haies s'est accéléré.
33:55On arase à peu près
33:5723.500 kilomètres
33:59de haies par an
34:01alors qu'on n'en replante que 3.000.
34:07Quelques mois plus tard,
34:09le ministre de l'Agriculture en personne
34:11vient en Bretagne s'engager en faveur de la haie.
34:15Objectif annoncé,
34:17replanter
34:19ou rénover 50.000 kilomètres
34:21de bocage d'ici 2030.
34:25L'idée, c'est
34:27oui, il faut qu'il y ait plus de haies
34:29dans les territoires de France,
34:31ici comme ailleurs. Alors ici, dans une région,
34:33il y a eu beaucoup d'efforts de faits
34:35avec une politique très forte
34:37et puis ailleurs, il faut qu'il y en ait plus
34:39mais en même temps, on va vous assouplir un certain nombre de choses
34:41pour qu'il n'y ait pas la crainte
34:43d'être dans une politique un peu statique
34:45du paysage.
34:55Le mouvement des agriculteurs
34:57fait tâche d'huile, ces barrages qui se multiplient
34:59et qui illustrent le malaise de la profession
35:01et des revendications qui vont de la simplification
35:03administrative au refus
35:05des terres en jachère. L'Ouest
35:07entre désormais dans la danse.
35:13Début 2024,
35:15éclate une crise agricole d'ampleur nationale.
35:17Au départ,
35:19les manifestants s'insurgent
35:21contre des revenus trop faibles.
35:23Mais les syndicats majoritaires dénoncent, eux,
35:25les contraintes environnementales.
35:27La haie est alors pointée
35:29du doigt.
35:31C'est une sinuée,
35:33ça réduit le vent, l'érosion,
35:35mais c'est énormément dans la réglementation différente.
35:37C'est l'absurdité
35:39ubue.
35:41Les 12 ou 14 normes qui s'appliquent à l'installation
35:43de haies le long des champs, c'est
35:45absurde. On a tous entendu parler
35:47des haies. Est-ce qu'en fait,
35:49c'est pas les normes écologistes
35:51ou écologiques qui viennent,
35:53qui les épuisent également ?
35:55Planter, le problème, c'est que j'ai
35:57spécialement envie d'entretenir.
35:59Trouver de la main d'oeuf pour faire le travail.
36:01Le bois, c'est un travail à part entière,
36:03en saison, quand il faut le faire.
36:05À la base, on est là pour s'occuper
36:07de nos animaux, de nos cultures.
36:09Le bois, c'est un autre
36:11boulot. L'entretien,
36:13c'est que des belles haies, c'est du boulot, c'est de l'entretien.
36:15Ça se fait pas tout seul.
36:17Et c'est après, on n'a pas de débouchés pour quoi faire.
37:29J'aurais pensé qu'il était mort, mais il est vivant.
37:47Un petit peu de verre sous l'écorce.
37:49Oui !
37:51C'est marrant, ce qu'on a planté est mort
37:53et il y a un petit chêne
37:55qui a poussé tout seul
37:57ici aussi, d'ailleurs.
38:05Et le dernier,
38:07je pense qu'il est mort.
38:13Mort.
38:1735 augers morts,
38:1918 bourrages morts et 105 vivants.
38:23Je m'attendais encore à pire.
38:25Quand on la voit de loin,
38:27on croit vraiment que c'est encore pire que ça, mais bon.
38:31C'est quand même vraiment pas des jolis sports.
38:35Là, on peut dire que c'est
38:37course contre la monte, ouais.
38:39On voit bien avec la sécheresse,
38:41à l'ombre des arbres, l'herbe était encore verte
38:43alors que partout ailleurs, c'était
38:45un paillasson.
38:47Le fait d'avoir des arbres aussi,
38:49ça crée un micro-climat
38:51qui va aussi
38:53permettre d'avoir plus de précipitations
38:55à cet emplacement-là.
38:57Mais en même temps, on se fait rattraper par la sécheresse
38:59donc
39:01c'est un petit peu fou
39:03d'arriver à ça en Bretagne, quoi.
39:07Ça fait cinq ans que je suis sur ce territoire.
39:09Il y a déjà eu trois années compliquées
39:11l'été.
39:13J'ai connu plus d'années compliquées que de bonnes années.
39:23La Bourse
39:41On a une liste de 50 essences
39:43et après, on choisit
39:45les essences en fonction des terrains.
39:47Par exemple, Martinière-Chaux, il y a toute une veine
39:49qui est vraiment très superficielle.
39:51quelles espèces. Avec le réchauffement climatique aussi. J'ai travaillé en Normandie un peu. Il y
39:56avait encore du hêtre dans les anciennes haies, mais dans les nouvelles on n'en mettait plus. Et
40:00ici le hêtre, c'est même pas la peine d'y penser en fait. Son air de répartition est en train de
40:05remonter et déjà en Normandie on était en limite de son air de répartition, à part s'il avait une
40:10bonne ressource en eau dans le sol. Sinon l'hygrométrie ambiante n'était pas suffisante
40:14pour lui permettre un bon développement. On se trouve à la Cuma, les Landes Fourragères et on
40:26est devant le stockage bois déchiqueté. Actuellement dans chaque tas, potentiellement
40:30il y a 150 tonnes de bois. On doit pouvoir en stocker 750 dans les cinq cases. Donc en fait
40:42c'est du bois globalement déchiqueté. À partir de la déchiqueteuse qui est juste derrière là,
40:48forcément ça va de pair. Il faut qu'on obtienne des morceaux de ce style pour
40:56alimenter les chaudières du réseau du pays de la rechauffée. Pour redonner de la valeur aux haies,
41:12le pays de la rechauffée met en place une nouvelle filière bois énergie.
41:26Une association, le collectif bois bocage 35, récolte la matière première dans tout le
41:31département, issu de haies durablement gérées. Aux agriculteurs qui hésitent encore à replanter
41:38à cause des coûts d'entretien, ils proposent des chantiers clés en main.
41:47Donc quand on parle de clés en main, c'est les chantiers sont totalement gratuits pour
41:50l'agriculteur. Vous n'avez rien à faire et on vous paye le bois. Ce qui reste à l'agriculteur
41:56finalement, ça correspond avec le prix du marché du bois en travaux forestiers. C'est le type de
42:03contrat qu'on peut faire aussi, c'est de laisser du bois à l'agriculteur. Au lieu de laisser de
42:08l'argent, on laisse du bois. Une fois déchiqueté puis séché, ce bois plaquette alimente les réseaux
42:35de chaleur des écoles, EHPAD, salles de sport et mairies de plusieurs communes, dont celle de
42:40Martigny et Ferchaud. Une énergie en circuit court, à prix maîtrisé, moins dépendant des
42:50fluctuations internationales. Fondée par des agriculteurs, l'association forme également
43:09leurs collègues à la connaissance et à l'entretien des haies, ou comment recéper, c'est-à-dire couper
43:15à ras certaines essences pour mieux les régénérer. C'est vrai qu'il aurait fallu repartir plus
43:25proche du sol. On le voit, la souche elle a déjà commencé à pourrir. Ce qui repart d'ici, de là,
43:30finalement ça va rester sur cette souche-là, ça ne va pas faire de nouvelles racines et donc on va
43:35être sur une souche qui ne va pas être très vigoureuse. Merci. Non mais voilà, du coup ça
43:54se fait. Alors en effet, il faut avoir une tronçonneuse qui coupe à peu près correctement.
44:00Quand on va voir des jeunes agriculteurs, ils disent qu'on ne connaît pas, on ne sait pas
44:05comment il faut faire. Qu'est-ce que c'est qu'un OV, qu'est-ce que c'est qu'une CP,
44:08qu'est-ce que c'est qu'un rejet, qu'est-ce que c'est qu'une branche, on ne sait pas ce que c'est,
44:12on n'a pas d'études. Alors on va des études agricoles et on ne sait pas entretenir le
44:15paysage. C'est quand même un peu gros et j'en ai encore eu la preuve il n'y a pas longtemps où
44:19des jeunes qui ont 20 ans, la haie ça gêne et ils font des formations agricoles. C'est un peu
44:24étonnant. Il faut sans doute voir aussi des choses au niveau des formations agricoles.
44:30Avec la tronçonneuse, là ça ne sert à rien d'aller plus bas que ça. Il faut quand même être à l'aise mais tu vois ici...
44:41Donc pour reprendre une haie comme ça, moi ce que je conseillerais c'est à la limite de
44:59recéper le noisetier, les quelques châtaigniers qui ne sont pas beaux, on les recèpe aussi.
45:11Olivier est l'un des agriculteurs qui a le plus replanté sur Montpellier.
45:41Il vit en Martinier-Ferchaud et parfois à l'endroit même où son propre père avait vu ses haies disparaître il y a 40 ans.
46:01Une fois par an, je taille les branches, je les mets en tas, souvent à proximité et entre trois et six
46:08mois après on vient, on les passe dans une machine qui s'appelle une déchiqueteuse qui fait
46:13justement ce produit, le bois plaquette, le bois déchiqueté. Il y a un réseau de chaleur qui va
46:19desservir aussi bien la ferme, c'est-à-dire la salle de traite pour chauffer l'eau de la salle de
46:23traite, la maison d'habitation où on habite nous et puis trois gîtes et un spa. Ça nous rend moins
46:29dépendants aux fluctuations des prix de l'énergie et puis ça vient en local et ça nous va bien quoi.
46:39Il faut accepter aussi quand même de consacrer tous les ans un peu de temps à l'entretien.
46:44Combien de temps tu passes par an ? En termes de coupe de bois, je ne passe pas loin de deux semaines, c'est
46:49l'entretien qui est plus difficile je crois à chiffrer parce que je le fais tout au même moment.
46:53Tu vois, c'est celle-là en fait. Elle a été plantée en 2000 ? Je pense que c'est 2003.
47:01J'ai fait une taille que j'appellerais un peu taille de formation. Je ne fais pas toujours pile poil,
47:10mais il y a une année où j'ai taillé plus, où notamment tout ce qui est sepé, tout ça j'ai vraiment...
47:14Là je peux déjà te dire, on voit que le recepage que tu avais fait, tu le sais maintenant, dis-moi.
47:24J'ai coupé trop. C'est parti quand même. La fois d'après c'est récupérable ?
47:30Oui, tu reprends un peu plus bas.
47:34Alors la question que je me pose maintenant, c'est par exemple un espace de 7 hectares, est-ce qu'il ne faudrait pas le recouper ?
47:42Et bien quand on réalise un plan de gestion, on se dit que l'optimum ce serait d'avoir des parcelles d'environ 4 hectares.
47:50L'optimum en fonction de quels critères ?
47:52Il ne faut pas que non plus que l'agriculteur ait une perte de productivité importante.
47:57Donc en fin de compte, entre 4 hectares ou 7-8 hectares, on se rend compte qu'il n'y a pas une grosse différence.
48:03Donc là je pourrais rediviser quoi.
48:04Ouais.
48:10Indice de biodiversité, tu es le premier à avoir un smiley vert sur les 17 que j'ai fait.
48:16Félicitations.
48:17Donc c'est pas mal.
48:21Donc en conseil de plantation, 1000 mètres de haies à plat et 791 mètres linéaires de haies sur talus.
48:32Redécoupage de cette parcelle-là.
48:34Ici également, pour réduire la taille de la parcelle.
48:38Après, tu as le linéaire de haies à exploiter par an.
48:43Si on considère que tu as besoin d'environ 150 mètres cubes,
48:46on est arrivé avec un chiffre de 66 mètres cubes par an que tu peux exploiter sans surexploiter ton bocage.
48:53Mais tu as 2000 mètres presque de haies qui ont été plantées dans les 10 dernières années.
48:58Donc ces 2000 mètres-là, dans 5-10 ans, ils vont produire.
49:04Et je pense que dans 10 ans, les 150 mètres cubes, ils sont quasiment atteignables.
49:16Je ne pense pas que ce soit un souhait ni des agriculteurs, ça c'est sûr,
49:36et même des collectivités de recréer le bocage, d'avoir un membrement.
49:40Ce qu'on veut juste, c'est avoir un bocage qui soit fonctionnel.
49:44Qu'on retrouve une continuité, qu'on retrouve une densité suffisante.
49:47Il faut aussi qu'on préserve ce qu'on a actuellement et qu'on arrive à bien entretenir le bocage qu'on a en fait.
49:58Du coup, je tiens le verre, je ne savais pas trop si on protégeait ou pas, tu me dis, ça va être un peu sensible.
50:03Parce que les chevreuils, ils vont les sécher.
50:05Ils vont taper dedans sinon, ok.
50:10Léa recrée 15 kilomètres de bocage par an.
50:13Depuis peu, elle n'a plus besoin de faire de la publicité pour ses replantations.
50:21Les volontaires viennent à elle plus spontanément.
50:37Malgré ses efforts, 20.000 kilomètres de haies continuent de disparaître chaque année en France.
50:43Et aujourd'hui, on en connaît précisément les conséquences.
50:49Quand on sait que les arbres permettent aussi de créer de l'oxygène et d'avoir une atmosphère qui est respirable,
50:54que l'arbre permet de nous chauffer, on peut avoir des oiseaux qui vont nicher dans le houppier,
51:00des milliers d'insectes qui vont se balader sur l'arbre.
51:03Au niveau racinaire, on peut avoir vraiment une biodiversité de folie aussi en sous-sol.
51:09C'est juste fou tout ce que ça apporte un arbre.
51:13C'est vraiment un couteau suisse.
51:15Donc replanter des couteaux suisses, c'est intéressant.
51:39Les arbres permettent aussi de créer de l'oxygène et d'avoir une atmosphère qui est respirable.
51:44Quand on sait que les arbres permettent aussi de créer de l'oxygène et d'avoir une atmosphère qui est respirable,
51:49on peut avoir des oiseaux qui vont nicher dans le houppier, des milliers d'insectes qui vont se balader sur l'arbre.
51:54C'est juste fou tout ce que ça apporte un arbre.
51:56Quand on sait que les arbres permettent aussi de créer de l'oxygène et d'avoir une atmosphère qui est respirable,
52:01on peut avoir des oiseaux qui vont nicher dans le houppier, des milliers d'insectes qui vont se balader sur l'arbre.
52:06Sous-titrage Société Radio-Canada

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