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00:00 - 3 500 euros par mois. - C'est énorme.
00:03 Ils n'ont pas assez de personnel, 3 500 euros par mois...
00:05 - Et des subventions publiques aussi.
00:06 - Non mais 3 500 euros par mois.
00:07 Quand on donne 3 500 euros par mois, on a envie d'être tranquille.
00:09 - C'est ce que j'ai dit dans un article et que ça a adhé plus fortement
00:12 au directeur de la communication du groupe.
00:14 Quand j'ai dit que j'aimerais qu'on fasse le calcul rapidement,
00:16 3 500 euros par mois par 80 résidents, c'est 980 000 euros par mois.
00:21 - C'est ça, c'est énorme.
00:22 - Donc qu'est-ce que vous foutez de cet argent ?
00:24 Ou plutôt, combien réellement ma mère vous coûte ?
00:27 - Parce que quand on dit qu'il y a un soignant, quand il est soignant,
00:33 diplômé, il y a un soignant pour 11 résidents...
00:36 - C'est ça. - Pardon ?
00:37 - Donc ils font des profits de fou.
00:38 - Et surtout, si je peux me permettre, il y a un article qui est sorti
00:40 dans Le Parisien où Monsieur a témoigné sur les différents griefs.
00:43 Ils ont rappelé, juste pour dire, il y a une erreur sur le prix.
00:45 C'est pas 3 500, c'est 3 300 et c'est pas 80 résidents, c'est 82.
00:49 Non mais attendez, je vous parle des griefs de maltraitants,
00:51 si vous me répondez, qu'on s'est trompés sur le montant exact de la chambre
00:55 et qu'on s'est trompés sur le nombre précis de résidents.
00:57 Donc on peut s'attendre à ce surprenant.
00:59 - Non mais ça... Alors, aujourd'hui, votre maman, elle va comment ?
01:03 - Bah attendez, c'est pas fini. - Ah ouais, d'accord.
01:05 - Il y a encore pire. - Parlez-lui de nous.
01:06 - Oui, il y a encore pire. En fait, il y a le fauteuil roulant et puis il y a aussi,
01:09 et moi j'appelle ça de la maltraitance, dès qu'elle est arrivée,
01:13 on lui a mis des couches, culottes, jour et nuit.
01:16 - Ah. Voilà.
01:17 - Donc quand j'ai vu ça et surtout quand on a vu qu'elle faisait
01:21 des infections urinaires à répétition, infections urinaires qui étaient vues
01:24 détectées par ma petite sœur quand elle allait la voir,
01:27 parce qu'elle ne voyait rien, ils nous ont dit "Oui, mais vous comprenez,
01:31 votre maman, il faut lui mettre des couches parce qu'elle se déplace mal,
01:34 ceci, cela." Donc moi j'ai pris la colère, je suis remonté à Paris,
01:37 j'étais voir le cadre chef et je lui ai dit "Écoutez, je vais poser qu'une seule question.
01:40 Qu'est-ce qui vous incite, vous, soignante, à mettre une couche culotte
01:44 à un être humain ?" Et là, elle a compris, elle a dit "Oui, mais c'est parce que
01:48 votre maman a des pertes." Je lui ai dit "Non, elle n'a pas de pertes.
01:50 Elle n'est même pas incontinente. Alors si c'est comme ça, je pense que vous
01:53 devriez aller voir un urologue."
01:56 Ils ne veulent pas se déplacer pour l'emmener à chaque fois au toilette.
01:58 C'est pour favoriser la dépendance, pour aller plus vite.
02:01 Donc on a été voir l'urologue. Nous, on voulait absolument avoir des armes
02:04 pour leur dire "Regardez, c'est vous qui dites des bêtises,
02:07 maman n'est pas indépendante, enfin, dépendante ou incontinente."
02:13 Elle peut se déplacer, mais pas incontinente.
02:15 Donc on a pris rendez-vous avec l'urologue. L'urologue a demandé à l'établissement
02:17 de prendre un fichier et de remplir les nombres de fois qu'ils allaient
02:21 emmener maman aux toilettes. Ça s'appelle un planning, je ne sais plus comment.
02:26 Bref, peu importe. Et quand il a vu le planning, il a ausculté maman.
02:29 Et il lui a fait faire aussi une échographie de la vessie.
02:32 Il s'est rendu compte que la vessie était bien vide.
02:34 Donc elle sait faire pipi et elle sait détecter quand elle a envie de faire pipi.
02:38 Et surtout, il a certifié qu'elle n'était pas incontinente.
02:41 On a ramené le document à la résidence. Ils ont répondu "Ah oui, mais non,
02:46 mais on conteste." Parce qu'eux, ils sont urologues.
02:49 Donc ils ont contesté. Ça veut dire qu'aujourd'hui,
02:52 elle fait des infections urinaires à répétition.
02:55 Aujourd'hui, la seule parade qu'ils ont trouvée, plutôt que de se lever
02:58 et d'aller l'emmener aux toilettes quand elle a envie, parce qu'en plus,
03:00 ce n'est pas ça, c'est que quand vous avez quelqu'un qui vous demande
03:03 d'aller l'emmener aux toilettes, qu'est-ce que vous faites ?
03:05 Vous l'emmenez aux toilettes. Même si encore, c'était une personne
03:07 qui ne s'en rendait pas compte. Mais ce n'est pas le cas.
03:09 Donc pour parer aujourd'hui à l'urgence, pour éviter les infections urinaires,
03:12 il la garde d'antibiotiques.
03:15 - Aujourd'hui, elle y est toujours ? - Aujourd'hui, malheureusement,
03:17 elle y est toujours. Parce que c'est le moins pire.
03:20 - Donc là, actuellement, elle y est là ? - Oui.
03:23 - C'est dur de trouver une autre solution ?
03:25 - Pour son bien-être, elle doit appeler ses enfants chaque soir.
03:27 Ils doivent appeler pour elle ses enfants chaque soir.
03:29 Ce soir, c'était mon tour. Il n'a pas sonné le téléphone.
03:32 - Ah ouais ? - Non. Et puis quand il téléphone,
03:34 il m'appelle, il ne m'attend pas à ce que je réponde.
03:36 Il jette le téléphone à ma mère, alors des fois, elle ne l'a pas bien
03:38 sur l'oreille, et elle répond pas.
03:40 - Vous êtes le casse-couille de service pour eux.
03:42 - C'est vrai, vous êtes le casse-bonbon de service.
03:44 - Oui, bon... - Non, mais c'est ça.
03:46 Donc, ils disent, on n'a pas envie de lui parler, mais ils essaient...
03:48 - Mais s'ils n'ont pas envie, alors ? - Mais vous allez faire quoi ?
03:50 Parce que maintenant, vous payez 3 500 euros par mois,
03:52 et vous voyez votre... Mine de rien, l'état de votre maman se dégrader.
03:56 - Moi, franchement... Ouais.
04:00 - C'est tombé. - C'est quoi, elle a été tombée ?
04:03 - Oui, c'est déjà arrivé qu'elle tombe.
04:08 - Ils ne préviennent pas forcément.
04:10 - C'est pour ça qu'en plus de la colère, on est inquiet.
04:12 En fait, ça lui a déjà arrivé d'avoir la cheville de foulée,
04:19 alors qu'elle est en fauteuil roulant.
04:21 - C'est ça que je ne comprends pas, oui.
04:23 - Une autre fois, ma petite sœur s'est rendue compte
04:25 qu'elle avait les cheveux qui étaient collés par le sang.
04:27 Parce qu'elle avait une plaie à l'arrière du crâne.
04:38 Et là, ils ont appelé ma petite sœur en disant "quelle était ton vie ?"
04:42 Excusez-moi. En disant "quelle était ton vie ?"
04:44 Ils ne l'ont pas amenée aux urgences, ils n'ont pas fait de radio.
04:49 Alors ils ont appelé ma petite sœur qui a dit "écoutez, l'amener aux urgences,
04:51 ça ne sert peut-être à rien", et elle dit "oui, on va la surveiller,
04:53 il faut la surveiller".
04:54 Ma sœur est allée dès qu'elle a quitté le travail,
04:56 et elle a pris une photo d'ailleurs.
04:58 Ma mère était toute seule, dans le salon,
05:00 dans le salon où il y a tout le monde,
05:02 sur son fauteuil roulant, en train de dormir, devant la télé.
05:05 En fait, elle ne regardait pas la télé, c'est la télé qui la regardait.
05:08 Et le problème, c'est ça, c'est qu'ils font tout…
05:11 Alors, encore une fois, je n'incrimine pas le personnel,
05:13 mais ils font tout pour se débarrasser des tâches difficiles,
05:16 et surtout, s'ils n'ont pas véritablement la quantité de personnel qu'il faut,
05:20 ben voilà.
05:21 Alors, la dernière chose, c'est qu'on a été…
05:24 Excusez-moi.
05:25 La dernière chose, c'est qu'on a été obligés de fermer dans notre propre kiné,
05:28 parce qu'ils se refusaient de nous dire ce qu'ils avaient mis exactement en place.
05:32 Ils se refusaient de nous dire exactement ce qu'ils avaient mis en place.
05:35 Et là, on vient d'apprendre qu'ils ont demandé l'autorisation à notre kiné
05:39 de pouvoir faire installer dans la chambre de ma mère un appareil qui s'appelle Stand-Up.
05:42 En fait, c'est simple, vous parliez de viande tout à l'heure.
05:44 C'est une machine qui va soulever ma mère pour qu'elle puisse prendre la douche
05:47 parce qu'ils ont mal au dos.
05:48 En fait, c'est une viande, ma mère.
05:49 – En plus, vous avez payé le kiné, donc.
05:51 – Et je paie le kiné ?
05:52 – Non, non, non, oui, oui.
05:53 C'est parce que quand on donne 3 500 euros par mois,
05:56 on a envie d'être tranquille.
05:57 – Ah, mais il ne paye rien.
05:58 Le fauteuil roulant que vous voyez là, j'ai été obligé de négocier avec le pharmacien
06:01 parce que c'est celui que j'avais loué quand je faisais des grandes balades
06:04 au bord de mer avec ma mère.
06:05 Ils l'ont gardé presque volé.
06:06 Pourtant, ils ont une dotation de l'ARS.
06:09 [Musique]