L’invité du jour - Stéphane de Groodt

  • l’année dernière
Fuyant les bancs de l’école, Stéphane de Groodt trouve refuge dans le sport automobile et le théâtre. L’acteur belge se construit petit à petit une carrière sur scène et au grand écran. Aujourd’hui, il sera sur le plateau de Télématin et viendra nous parler de ses futurs projets et de ses nouveaux rôles au théâtre !

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Transcript
00:00 - L'invité culture de Télématin, Damien, vous recevez le comédien Stéphane de Grote.
00:04 - Bonjour Stéphane de Grote. - Comment allez-vous ?
00:06 - Bien et vous ? - Ça va pas mal.
00:08 - Merci d'être là en direct puisque vous étiez évidemment sur scène hier soir.
00:10 - Oui. - Dans cette nouvelle aventure, ça s'appelle "La vie et la mort".
00:13 C'était au théâtre du Roux-Poing, ça a commencé avant-hier, une question d'amitié, de temps qui passe.
00:18 On y revient dans 1 minute 30 Stéphane, mais nous sommes le 27 janvier 2023.
00:23 Il y a 40 ans, jour pour jour, disparaissait Louis de Funès.
00:26 - C'est aujourd'hui, il y a 40 ans ? - Exactement, 40 ans pile poil.
00:29 - Mais vous m'annoncez ça comme ça ? - Oui, oui.
00:31 Je sais qu'il a compté pour vous, évidemment gamin, mais est-ce que si vous êtes comédien aujourd'hui
00:35 ou si vous avez eu l'envie de faire rire, est-ce que c'est un peu grâce à de Funès ?
00:40 - Ah oui, c'est un peu beaucoup parce que moi quand j'étais petit et quand j'étais à l'école,
00:44 j'étais assez gros, j'étais pas très bien dans ma peau et je me suis dit,
00:49 quand je voyais les films de Funès le dimanche soir, on en parlait le lundi matin à l'école
00:53 et tout le monde l'aimait de Funès parce qu'il faisait rire.
00:56 Et je me suis dit, j'avais l'impression de ne pas être très accepté par mon groupe.
00:59 Je me suis dit, en fond, si je veux me faire accepter, il faut que je fasse rire les gens,
01:03 donc je veux devenir Louis de Funès.
01:04 - Ah oui, donc c'est carrément, vous devez votre carrière au grand Louis.
01:07 - Mon envie de faire de la comédie part à Louis de Funès.
01:11 Du coup, j'ai adopté un peu le physique, j'ai enlevé quelques cheveux.
01:14 Et puis maintenant, il y a un petit problème de taille, mais on va s'organiser.
01:17 - On a retrouvé un document peu vu, qui colle au thème de votre pièce, qui parle d'amitié.
01:21 Alors regardez, c'est de Funès qui ségré à son ami Bourville d'avoir eu un geste capital
01:25 à son égard au moment du corneau.
01:28 Regardez et vous réagirez.
01:29 - J'aimerais que vous nous parliez un peu de Bourville.
01:32 - Ah oui, je pense bien.
01:33 - Car votre carrière avec Gérard Rory a débuté par deux films avec Bourville.
01:41 - Et je le dois beaucoup à Bourville aussi, parce que lui a accepté, à cette époque,
01:45 il a accepté que je sois au-dessus du titre avec lui.
01:48 Et ça, c'était très touchant, ça m'a fait très plaisir, parce que vous savez,
01:51 si on ne veut pas vous mettre au-dessus du titre, on ne vous met pas.
01:53 - Alors qu'à ce moment-là, Bourville aurait pu prétendre être seul au-dessus du titre.
01:56 - Bien sûr, bien sûr, très gentiment, elle a accepté.
01:58 - Regardez cet affiche-là, regardez l'affiche, donc Bourville de Funès,
02:03 les noms sont à égalité au-dessus de l'affiche, alors qu'à l'époque,
02:05 Bourville est une star de Funès, pas encore.
02:07 Vous avez eu, vous, des gens comme ça, qui au début de votre carrière,
02:11 vous ont tendu la main, ont été généreux ?
02:13 - Mais plein, en fait, je ne dois l'existence, mon existence dans ce métier,
02:18 qu'à travers des gens qui m'ont ouvert des portes, tendu la main,
02:21 qui m'ont écouté, qui m'ont regardé, ça a été à toutes les étapes, à tous les étages.
02:26 - Alors qu'on pourrait se dire qu'entre comédiens, entre comédiennes,
02:28 entre animateurs, entre animatrices, ça se tire un peu la bourre,
02:30 on essaie de tirer la couverture à soi ?
02:32 - Oui, alors plus tard, ça se passe un peu moins souvent,
02:34 c'est-à-dire que dès que vous existez, chacun a son précaré,
02:38 mais quand vous êtes plus jeune, ils se disent qu'il n'y a pas trop de problèmes, de risques.
02:42 - De risques.
02:43 - Mais non, je dois, par exemple, ma première expérience de théâtre,
02:47 je le dois à Stéphane Fresse, qui m'a fait venir à Paris,
02:49 et qui m'a proposé une audition.
02:51 Je dois mon premier film à…
02:54 Enfin, il y a plein de gens, on pourra faire une émission entière là-dessus,
02:57 mais non, c'est très important, et du coup,
02:59 moi, quand il y a des jeunes qui viennent me trouver,
03:00 j'essaye de les écouter, de les entendre, et de faire quelque chose,
03:04 parce que c'est difficile ce métier.
03:05 - En vous souvenant qu'à vos débuts, vous étiez content d'avoir quelqu'un
03:07 qui vous tende la main, et bon, c'est capital.
03:09 - C'est essentiel, parce que c'est très fermé comme métier.
03:12 En plus, moi, comme ma vie d'avant, j'étais pilote de course,
03:14 les gens me regardaient un petit peu de travers,
03:16 en disant "mais qui est cette personne ?"
03:18 - Une question d'illégitimité, ou en tout cas, c'est la question.
03:20 - Totalement. Le problème, c'est que quand j'étais sur un plateau de cinéma,
03:22 on me disait "mais toi, t'es pas comédien, t'es pilote de course",
03:24 et quand j'étais sur un circuit, on me disait "mais toi, t'es pas pilote, t'es comédien".
03:27 Donc c'était un petit peu compliqué pendant un certain temps.
03:29 - Aujourd'hui, c'est clair, vous êtes comédien.
03:30 - Oui.
03:31 - Et vous êtes à l'affiche, on y vient, de cette pièce,
03:33 "À la vie, à la mort", de Gilles Gaston Dreyfus.
03:36 On pourrait résumer "Mes amis, mes amours, mes emmerdes" globalement ?
03:41 - C'est un peu tout. C'est-à-dire qu'il y a des moments comme ça dans la vie,
03:44 où on fait le point sur ce qu'on est, sur ce qu'on devient, sur ce qu'on était.
03:48 - Notamment à l'occasion d'un enterrement.
03:50 - Oui, ça peut être un enterrement, ça peut être un mariage, ça peut être un anniversaire,
03:53 mais on ne se retombe pas très souvent sur notre vie, sur notre destinée.
03:58 Et Gilles Gaston Dreyfus, qui a un univers très singulier,
04:01 qui a un univers très poétique aussi, raconte assez bien ce moment de vie.
04:06 - Le temps qui passe, l'amitié, les petits secrets éventuellement qu'on avait l'un pour l'autre.
04:10 On va voir un extrait, Stéphane.
04:12 Non, non, c'est très bien, rassurez-vous.
04:14 Vous n'aimez pas ?
04:15 - Moi, je ne vais pas regarder, alors je vous propose de regarder tous les étoutes.
04:18 - Ça va durer 30 secondes, en fait, donc c'est à la sortie du cimetière de cet enterrement,
04:22 vous êtes trois amis.
04:23 Vous parlez qu'à vous et nombre de places.
04:25 - Et qu'à vous aussi.
04:26 - Qu'à moi.
04:27 - C'est amusant.
04:28 - Non, c'est bien, vous êtes en forme.
04:29 Regardez, extrait.
04:31 - Moi, j'étais certain que le maximum, c'était six places.
04:33 - J'ai une petite cousine qui est morte il y a quelques mois d'un cancer.
04:38 Elle avait mon âge en plus jeune.
04:40 Et son caveau, c'était la douzaine.
04:45 - Douze, c'est bien.
04:46 - Douze.
04:48 Deux fois six, c'est énorme.
04:50 - En fait, ce n'est pas notre caveau.
04:53 C'est un caveau de famille, mais pas de notre famille.
04:58 C'est un caveau de famille éloigné.
05:00 - On va citer Anne Benoît, la formidable comédienne.
05:05 - Bien sûr qu'on va la citer parce que je pense que c'est l'une de nos comédiennes les plus fameuses.
05:09 Elle est extraordinaire.
05:10 Elle a une force, elle a une puissance de jeu qui est rare.
05:13 Elle ouvre la bouche, elle dit un mot et vous êtes parti avec elle.
05:17 - Qu'est-ce que vous avez aimé dans cette pièce ?
05:18 Parce qu'une pièce sur l'amitié, le temps qui passe, on est d'accord,
05:21 ce n'est pas hyper original, mais c'est l'écriture de Gilles Gasson-Dreyfus,
05:25 c'est la thématique, c'est la manière dont tout ça s'imbrique.
05:27 Je connaissais son univers et Gilles m'a appelé il y a un an et demi en me disant
05:30 "j'aimerais bien que tu fasses partie de ma prochaine pièce qui sera jouée au Théâtre du Rond-Point,
05:33 dans la grande salle", ce qui est plutôt une belle invitation.
05:36 Et je lui ai dit "mais pourquoi pas, envoie-moi la pièce".
05:38 Il ne l'avait pas écrite en fait.
05:40 Donc il m'a dit "en fait, tu dois donner une réponse là maintenant".
05:43 - Donc vous avez dit oui uniquement de confiance, vous n'aviez rien lu.
05:46 - Non, je n'avais rien lu et je lui ai dit "mais au moins donne-moi la thématique".
05:48 Il m'a dit "mais c'est sur l'amitié".
05:53 Et comme c'est mon ami, je trouvais ça assez cocasse d'accepter un projet autour de l'amitié,
05:58 par rapport à mon ami.
06:00 Et donc il n'y a que quelques semaines que j'ai découvert la pièce,
06:03 à l'occasion d'une lecture.
06:05 C'était très amusant aussi, c'était assez cocasse et singulier que de faire ça.
06:08 Ça faisait partie de l'aventure, ça m'a beaucoup plu de faire ça aussi.
06:11 - On parle d'amitié, vous avez des amis dans ce métier ?
06:13 - Si bien sûr, évidemment. Si, si j'ai des amis, des amis chers, précieux.
06:16 - François-Xavier Demaison ?
06:18 - Oui, c'est un de mes vraiment bons amis.
06:20 - Il s'appelle François-Xavier Demaison, via le truchement d'une petite vidéo,
06:23 il est dans votre émission, regardez.
06:25 - Salut Stéphane, j'espère que tu vas bien et je pense que tu vas bien,
06:28 parce que tu es chez Télématin, de bon matin et en bonne compagnie.
06:33 Je voulais te redire toute l'amitié que j'ai pour toi,
06:36 toute l'admiration que j'ai pour l'auteur, l'acteur,
06:39 et j'espère que tu reviendras au Théâtre de l'œuvre pour refaire des textes en absurdi.
06:43 C'était un moment absolument suspendu.
06:47 Voilà, je t'aime mon pote, à vite, porte-toi bien.
06:50 - Oh, mais moi aussi je t'aime mon pote.
06:53 C'est un ami précieux, parce que c'est un ami de métier,
06:56 mais c'est un ami de la vie, c'est un ami de fête,
06:58 c'est un ami de confidence, c'est un ami de confiance.
07:01 - Et j'ai rebondi aussi Stéphane, quand on voit la pièce à l'issue,
07:03 on a envie d'appeler sa famille, ses amis, et de leur dire qu'on les aime.
07:07 Et de ne pas attendre qu'on soit au cimetière pour se dire,
07:09 je ne lui ai pas assez dit que je l'aimais.
07:11 C'est comme ça que j'ai un peu analysé cette pièce, en sortant.
07:14 - Non, mais bien sûr, on se le dit tous, à chaque fois qu'on est à un enterrement,
07:18 on se dit, je t'aime à la personne qui est dans la petite boîte en bois,
07:21 et on se dit, mais on aurait dû faire tellement de choses avant.
07:23 Après, j'ai l'impression qu'avec le temps qui passe, c'est ça la sagesse,
07:26 c'est d'enlever les couches de pudeur qui nous empêchent.
07:32 - Qui nous encombrent.
07:33 - Et d'être un peu, de réagir sans filtre.
07:36 Et c'est ça l'amitié profonde, c'est de se dire les choses,
07:38 de ne pas avoir peur d'être jugé, d'être jaugé, c'est de se lâcher.
07:42 Je trouve ça très touchant de la part de François-Xavier,
07:44 de dire comme ça publiquement qu'il aime son ami.
07:47 Et moi de lui dire aussi que je l'aime.
07:50 Après, il y a des gens qui ont des humeurs, des facilités à le dire.
07:53 Il y a des gens, des parents, qui ne disent jamais à leurs enfants qu'ils les aiment.
07:56 - Ce n'est pas qu'ils ne les aiment pas, ils ont du mal à exprimer.
07:58 Stéphane, on marque une petite pause, vous restez avec nous.
08:00 J'ai choisi un chanteur que vous adorez, que j'adore, que vous adorez,
08:04 Charles Aznavour, et on revient.
08:05 Mes amis, mes amants, mes emmerdes bien sûr.
08:07 En s'agrillant

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