Regardez Le Mag Pol avec Vincent Parizot du 29 janvier 2023
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00:02 RTL dimanche soir. Le Magpol. Avec Vincent Parizeau.
00:07 Le Magpol, c'est-à-dire le magazine politique d'RTL. 20 minutes d'info politique avec à la une
00:12 ce climat de plus en plus tendu sur la réforme des retraites avec Elisabeth Borne pour qui la barre des 64 ans n'est plus négociable
00:19 et un Jean-Luc Mélenchon de plus en plus offensif à deux jours de la mobilisation intersyndicale.
00:23 Le grand jury de Clément Beaune, le ministre des Transports, à l'heure des grèves. On va l'écouter, débriefer avec ses interviewers.
00:29 Justement, tiens, le jugement des Français sur cette réforme, est-ce qu'il a évolué ces derniers jours ? Les ministres à la manœuvre ont-ils convaincu ?
00:36 On en parlera avec Adélaïde Zulfikars-Pazik de BVA.
00:39 Et puis à Marseille, est-ce qu'on a assisté au congrès ou aux obsèques du PS ?
00:44 Olivier Faure a gagné, oui. Le PS est sauvé, oui. Mais c'est un parti fracturé avec une ambiance délétère.
00:50 Marie-Bénédicte Allaire, qui en revient, nous racontera.
00:52 Vincent Parizeau, le Magpol sur RTL.
00:56 Le ton est donc en train de changer au gouvernement à deux jours de la nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites.
01:01 Ainsi, en plus d'Elisabeth Borne, qui je vous rappelle déclare que l'âge de 64 ans et l'accélération de l'augmentation de la durée de cotisation ne sont plus négociables,
01:10 eh bien on peut citer Gérald Darmanin. Ce matin dans Le Parisien, le ministre de l'Intérieur vise nommément Jean-Luc Mélenchon accusé, je cite,
01:18 "de défendre une idée bobo et gauchiste d'une société sans travail et sans effort".
01:23 Alors justement, le chef de file des Insoumis était hier à Villiers-le-Bel pour des voeux en forme de meeting devant ses sympathisants de la France Insoumise.
01:32 Et forcément, la réforme, on ne parlait que de ça. Reportage Magpol, Simon Marseille.
01:37 Une salle pleine de militants et sur toutes les lèvres cette question.
01:41 Les Français vont-ils redescendre dans la rue mardi ? Seront-ils encore plus nombreux que le 19 janvier pour manifester contre la réforme des retraites ?
01:48 Oui, il y aura du monde, il faut que ça continue.
01:51 Fatima Merofoyé et Christelle Médiatrice Scholey.
01:54 Alors je ne comprends pas ceux qui votent pour Macron. Leurs vieux sont différents de nos vieux, excusez-moi.
01:58 Elles craignent l'article 47.1 de la Constitution. Il permettrait au gouvernement de limiter la durée du débat.
02:04 Si vous faites passer ça avec des lois du 49.3, 47.1, WXYZ, comment justement nous on peut se battre avec ça ?
02:10 Manifester gentiment, on l'a fait. Est-ce qu'il n'y a pas une solution plus dure, un peu plus radicale ?
02:14 Même détermination quelques sièges plus loin chez la jeunesse cette fois.
02:18 Pierre, j'ai 20 ans, je suis étudiant en sciences politiques.
02:20 Alors vous allez manifester mardi prochain ?
02:22 Exactement. Déjà parce que c'est à retrait de mes parents, mais aussi parce que moi personnellement,
02:25 ça fait que je vais accéder encore plus tardivement à un emploi bien stable.
02:29 Il faut aussi que dans nos facs, on fasse de l'agitation pour essayer de faire massifier ce mouvement.
02:33 Crier sa colère dans la rue, d'accord, mais ce n'est pas suffisant pour Carlos Martins Bilongo, député du Val d'Oise.
02:38 Vous l'avez vu en 2019, il faut les deux, l'Assemblée et la rue.
02:41 Quelle marge de manœuvre vous avez, vous, les députés ?
02:44 On a déployé des amendements et après il faut la pression de la rue. Sans la rue, ça ne bougera pas.
02:48 Est-ce que c'est un mouvement qui peut s'inscrire dans la durée, d'après vous ?
02:50 Bien sûr, et vous le voyez dans les jours qui arrivent et les jours qui sont déjà passés.
02:53 Plus les députés du gouvernement vont à la télé, moins la réforme est appréciée.
02:57 Autant de sympathisants convaincus ici, tous hochent la tête, les yeux rivés sur Jean-Luc Mélenchon à la tribune.
03:03 Lequel d'entre nous, mesdames, messieurs, jeunes gens, accepte qu'il va au restaurant une fois pour sortir ?
03:10 Qui accepte d'être servi et de voir user quelqu'un qui pourrait être votre père, ou votre grand-père, ou votre grand-mère ?
03:17 La dignité nous interdit d'accepter une telle situation.
03:21 Vous, là, les jeunes devant, là, 67 ans, battez-vous, ne vous laissez pas faire.
03:27 Si vous vous comportez comme des moutons, vous serez tendus.
03:32 Évidemment, tous suivront attentivement l'examen du texte en commission dès demain, avant de se retrouver dans la rue mardi.
03:39 Un reportage Mac Paul de Cinemont, Marseille.
03:42 Et donc, dans ce contexte à deux jours des manifestations, ce midi, Clément Beaune, le ministre des Transports,
03:48 était l'invité du grand jury RTL Le Figaro, S.I. au programme Pédagogie et Fermeté.
03:53 On peut avoir un débat, et on doit avoir un débat, mais il doit être juste, il doit être serein, et nous, on doit à tout moment expliquer de manière offensive.
04:01 C'est une réforme d'effort qui est juste.
04:03 On veut répartir l'effort de travail collectif progressivement plus important,
04:07 en tenant compte des situations d'usure au travail, la situation particulière des femmes, la situation particulière de ceux qui ont commencé tôt.
04:13 Donc le cœur du projet, qui est cet effort collectif juste, bien réparti, non, ça on ne va pas le changer parce qu'on l'assume.
04:20 Et il y a eu des changements d'ailleurs, puisqu'il y avait un débat au début du mandat, au moment des élections législatives, sur l'âge légal.
04:25 65, 64 ans, il y a un choix qui a été fait après ces concertations, pour les 64 ans.
04:31 Il y aura sûrement des ajustements, mais le cœur de la réforme, il est là, on le défend, on le porte,
04:36 parce qu'on y croit et on pense que c'est nécessaire.
04:38 J'entends des gens qui disent encore aujourd'hui, à l'extrême gauche, la retraite à 60 ans.
04:42 Il faut dire ce que ça veut dire, il faut dire que c'est 85 milliards d'euros de dettes supplémentaires,
04:46 et donc du salaire en moins pour les Français.
04:48 J'entends des gens qui nous disent, on peut tout financer par de la taxation et de la fiscalité.
04:52 Il n'y a pas de fiscalité magique, ça a toujours un impact, sur l'économie, sur la création d'entreprises, sur l'emploi,
04:57 et en général à la fin, sur les plus modestes.
04:59 On dit c'est une réforme compliquée.
05:01 Oui, à certains égards, c'est une réforme qui est différenciée.
05:03 Je crois qu'il n'y a aucune réforme des retraites. Avant celle-ci, il y en a eu plusieurs,
05:06 qui a autant pris en compte les différences de situation.
05:08 On a le droit de faire grève, on a le droit de s'opposer à une réforme.
05:11 Il faut prendre en compte justement la fatigue des Français,
05:14 et donc je crois que gâcher les week-ends de départ ou de retour de vacances,
05:19 ça commence ce 4 février avec la zone A, des millions de Français, d'élèves et de leur famille,
05:24 je crois que ce n'est pas sérieux, il faut l'éviter.
05:26 Pardon de le dire clairement, la balle est dans le camp de ceux qui appellent à la grève.
05:30 Voilà donc pour l'essentiel de ce grand jury du ministre des Transports Clément Beaune,
05:35 et on y revient avec ses interviewers.
05:38 Bonsoir Olivier Bost, pour RTL évidemment.
05:40 Avec nous, et c'est une première, c'est la bougriou pour LCI, bonsoir.
05:44 Marion Mour du Figaro est là.
05:46 Bonsoir.
05:47 Et Marie-Pierre Haddad pour RTL.fr.
05:49 Bonsoir à tous.
05:50 Alors, est-ce qu'on peut dire qu'à l'instar d'Elisabeth Borne,
05:54 il était sur la ligne "on ne va plus négocier sur le cœur de la réforme",
06:01 à savoir les 64 ans et l'accélération de l'allongement du nombre de trimestres ?
06:07 Complètement, et pour moi il y a deux raisons à ça.
06:09 La première c'est de ne pas laisser croire à la rue, aux manifestants, aux grévistes,
06:13 qu'ils peuvent faire bouger les choses.
06:15 Donc c'est un signe de fermeté avant une nouvelle journée de mobilisation,
06:19 la journée de mardi.
06:21 Et puis le deuxième élément qui explique cette fermeté,
06:25 c'est pour ressouder la majorité, c'est-à-dire surtout pas laisser de place aux doutes.
06:30 On sait aujourd'hui qu'il y a des députés dans les différents groupes de la majorité qui doutent.
06:35 On sait que les LR, leur position est moins claire qu'il y a encore une semaine.
06:39 Donc il y a la volonté de montrer qu'au sein du gouvernement,
06:43 et c'est ce que fait Clément Borne,
06:45 il n'y a pas de doute sur le bien fondé de la réforme, sur sa justesse aussi.
06:50 C'est le message de ce dimanche.
06:52 - Et ça c'est un message qui s'adresse particulièrement aux députés républicains ?
06:56 - Il n'a pas eu de mots forcément aujourd'hui pour les républicains,
06:59 mais évidemment on sait que c'est une question capitale pour la majorité,
07:02 de faire en sorte que les républicains soient là.
07:04 Reste à savoir s'ils vont être des partenaires fiables.
07:07 Mais comme disait Olivier, il n'y a pas de changement majeur à noter.
07:09 En revanche, on comprend bien tout de même qu'à la marge de cette réforme,
07:13 outre les lignes rouges sur lesquelles le gouvernement ne bougera pas,
07:16 il va y avoir quelques bougées dans les jours qui viennent.
07:19 Les trois dossiers sur lesquels le gouvernement veut travailler encore,
07:22 c'est la question des femmes, puisque évidemment ça a infusé dans l'opinion publique,
07:28 la question des seniors, pour qu'ils ne soient pas pénalisés,
07:32 et puis ceux qui ont commencé à travailler tôt,
07:34 notamment ceux qui ont commencé à travailler autour de 20 ans.
07:37 Et donc ça, c'est trois points dont on comprend qu'ils peuvent évoluer
07:40 au cours des conversations avec les syndicats,
07:42 et puis évidemment avec les journées de mobilisation qui se multiplieront.
07:46 - Mais on voit bien qu'il y a quand même aujourd'hui,
07:49 et notamment à travers ce qu'a dit Elisabeth Borne ce matin,
07:52 une forme de raidissement.
07:54 C'est-à-dire, ne nous parlez plus, en gros le message c'est,
07:57 ne nous parlez plus de l'âge ou de la durée de cotisation.
08:00 De toute façon, sur ces points, on ne bougera pas, et on ne bougera plus.
08:03 Ce n'est plus négociable.
08:05 D'ailleurs c'est étonnant ce "plus", parce que ça a été négociable à un moment ?
08:09 - Oui, parce qu'ils sont partis de 65 ans.
08:11 Donc ils considèrent qu'après les discussions avec les syndicats,
08:13 ils sont tombés à 64.
08:15 Donc effectivement, ça a été à leurs yeux...
08:18 Mais c'est vrai qu'il y a eu une discussion, tous les syndicats y ont participé.
08:21 Donc le gouvernement a vraiment mené des discussions avec les syndicats,
08:25 mais n'a pas levé cette opposition totale de la part des syndicats
08:29 à l'âge de départ, à la retraite.
08:33 Ça reste aujourd'hui le point de blocage.
08:35 - Marie-Pierre Haddad ?
08:37 - Surtout que tout le monde a dans sa tête le chiffre de 64 ans.
08:40 Donc là Clément Bohn essaie, on l'a dit, d'ouvrir de nouvelles pistes de négociation.
08:44 Pour qui ? Surtout pour envoyer un message à Laurent Berger,
08:47 qui reste, encore une fois, la meilleure marge de manœuvre pour le gouvernement,
08:50 pour essayer de négocier.
08:52 Laurent Berger de la CFDT a dit "on ne bougera pas, on ne veut pas les 64 ans".
08:56 Donc du coup, Clément Bohn ouvre de nouvelles portes sur les femmes,
08:59 sur la pénibilité, sur l'index senior notamment.
09:02 - Est-ce que vous avez eu le sentiment aussi, Olivier Bost,
09:05 que d'une certaine manière, lors de ce grand jury,
09:08 Clément Bohn a banalisé l'opposition massive à ce projet de loi ?
09:13 Il dit en gros "une réforme d'effort, une réforme où on demande aux gens de travailler plus,
09:18 c'est jamais populaire".
09:20 - Oui, il a intégré, et je pense que le gouvernement a intégré,
09:24 le fait que dans l'opinion, il n'arriverait pas à retourner l'opinion,
09:29 retourner les Français sur l'avis qu'ils se sont fait sur cette réforme des retraites,
09:34 et qu'il fallait désormais faire avec.
09:36 En revanche, ce qu'ils vont scruter quand même, c'est l'évolution de la mobilisation.
09:40 Et ça, autant pour les grèves que la mobilisation dans les rues, dans les cortèges,
09:44 ça ils vont regarder, et ils ont un espoir de ce côté-là.
09:47 Alors, soyons clairs, pas le mardi qui vient, pas après-demain,
09:51 mais en revanche, dans les semaines qui viennent,
09:53 ils font un petit espoir pour voir si la mobilisation va rester aussi forte,
09:59 ou si finalement, et c'est leur pari de départ finalement, il y a une forme de résignation.
10:04 La bataille de l'opinion, d'ailleurs, on va en parler dans quelques minutes
10:07 avec la directrice générale de l'Institut BVA.
10:10 Merci Olivier Boss, Céla Bougrillou, Marion Mourgue, Marie-Pierre Haddad.
10:15 On marque une courte pause, et dans un instant, on revient sur ce congrès du PS,
10:20 celui de la désunion, mais qui a peut-être sauvé le parti.
10:23 A tout de suite.
10:24 Le Mac-Pol, Vincent Parizeau.
10:26 Dimanche soir, le Mac-Pol, avec Vincent Parizeau.
10:29 Et tout d'abord, une information toute chaude,
10:32 puisque les 40 000 adhérents du Parti Communiste
10:35 devaient choisir depuis vendredi, entre deux textes d'orientation,
10:40 dans la perspective du prochain congrès, qui se tiendra en avril,
10:44 et bien, la chose paraît d'ores et déjà entendue,
10:47 Fabien Roussel l'emporte très largement dans ce vote interne,
10:52 et il devrait donc être réélu au poste de Premier Secrétaire du Parti Communiste.
10:57 Le Parti Socialiste, lui, vous l'avez compris, ça a été plus compliqué.
11:01 On peut dire qu'il a sauvé les meubles hier à Marseille,
11:03 lors de son congrès, après deux semaines très, très mouvementées.
11:06 Et vous le savez sans doute, un scrutin contesté,
11:09 des jours de palabres, de discussions, de négociations.
11:12 Finalement, la victoire d'Olivier Faure a été actée.
11:15 Le patron du PS est reconduit pour un troisième mandat,
11:17 mais il devra composer avec deux adjoints,
11:19 et notamment Nicolas Maillard-Rossignol,
11:22 c'est-à-dire celui qui lui contestait ce succès.
11:25 Bonsoir Marie-Bénédicte Allaire.
11:26 Bonsoir Vincent, bonsoir à tous.
11:28 Alors, vous avez suivi pour RTL ce congrès du PS à Marseille.
11:31 Le parti est très fragilisé, c'est ce que vous avez constaté en allant voir les militants.
11:36 Oui, c'est pour ça qu'en arrivant au congrès,
11:38 beaucoup de militants étaient comme Abdelkrim, un socialiste marseillais.
11:41 On est députés, on est désolés, on est…
11:44 Cette bataille des Gaules est très malvenue.
11:46 Les retraites et la situation inédite au niveau de l'inflation, il y a de quoi faire.
11:50 Entre Macron et Mélenchon, il y a une place, il y a un boulevard.
11:53 C'est le rôle du Parti Socialiste.
11:55 Jean Jaurès, Léon Blum, Mitterrand, je crois qu'ils nous regardent.
11:58 Ce serait bien d'être à la hauteur.
12:00 Être à la hauteur pour ne pas faire partir ceux qui se tournent de nouveau vers le PS.
12:04 Dans sa section de Toulouse, Guillaume voit arriver de nouveaux adhérents
12:07 et il espère vite oublier la semaine écoulée.
12:10 Ça a été vécu difficilement, de certaines paroles.
12:12 Après, je pense qu'on se souvient tous du congrès de Reims en 2008.
12:15 Ça a été très compliqué, bien plus que ce congrès de Marseille.
12:18 Et pourtant, quatre ans après, ça ne nous a pas empêché de gagner la présidence de la République
12:22 et les législatives derrière.
12:23 Reims, épisode resté célèbre, où Martine Aubry et Ségolène Royal s'étaient déchirées sans parvenir à un accord.
12:29 Bon, alors finalement, l'accord a été trouvé.
12:31 Nicolas Maillard-Rossignol devient premier secrétaire délégué.
12:34 C'est totalement inédit.
12:35 Ça peut fonctionner ?
12:37 Bien, Olivier Faure et Nicolas Maillard-Rossignol n'ont pas trop de choix.
12:40 Ils vont devoir rechercher plus de consensus.
12:42 C'est ce qu'attendent les militants comme Corentin, 17 ans, qui vient de la Sarthe.
12:46 Qui nous écoute, qui écoute toutes les personnes qui agissent tous les jours pour le Parti Socialiste.
12:51 Le pouvoir, par exemple, comme signe concret.
12:53 Des référendums au sein du parti sur ce qu'on pense réellement, par exemple sur la retraite, sur la valeur travail,
12:58 et ce qu'on est pour ou contre le nucléaire.
13:01 Un fonctionnement moins vertical, plus souple, c'est aussi ce que demande Sophie, qui vient de Seine-et-Marne.
13:06 Les gens ne se retrouvent pas forcément dans un parti politique, donc il y a besoin d'ouvrir.
13:10 Moi, j'ai plein de jeunes autour de moi qui me disent "non, on ne rentrera pas dans un parti,
13:15 mais on aimerait bien si c'était une réunion et on aimerait bien parler".
13:18 Donc là aussi, on doit se réinventer.
13:20 22 000 militants ont voté pour le Congrès de Marseille.
13:23 Ils ont été jusqu'à 200 000 au PS.
13:25 Alors, ce parti n'est pas mort à Marseille, il a même encore des forces vives, vous l'avez entendu,
13:29 mais ses dirigeants ont un sacré défi à relever.
13:32 Marie-Bénédicte Allaire, merci.
13:34 Retour maintenant sur le dossier retraite, car avant de changer de ton ces dernières heures, on en a parlé,
13:39 depuis plusieurs semaines, le gouvernement, l'exécutif, la majorité se sont déployés sur le terrain et dans les médias
13:46 pour tenter de convaincre les Français de la nécessité des bienfaits de cette réforme,
13:50 du recul de l'âge légal à 64 ans, de l'accélération de l'allongement de la durée de cotisation.
13:55 Alors, les Français ont-ils été convaincus ? Le mur d'opposition s'est-il fissuré ?
14:01 On en parle avec l'invité du Magpol, Adélaïde Zulfikars-Persic.
14:05 Bonsoir.
14:06 - Bonsoir.
14:07 - Vous êtes la directrice générale de BVA France et vous avez publié cette semaine un sondage
14:12 qui nous montre une opinion toujours aussi fermement opposée à cette réforme, voire même un peu plus.
14:18 - Oui, j'allais dire, elle est même davantage opposée à cette réforme, puisqu'on a plusieurs indicateurs
14:23 qui vont dans le sens d'une progression de la contestation.
14:26 D'abord, la réforme elle-même, on était à 6 Français sur 10 opposés avant la première journée de mobilisation,
14:32 on est passé quasiment à 7 sur 10, donc une progression assez spectaculaire.
14:36 Puis, le mouvement social en tant que tel, on a une progression du soutien au mouvement,
14:42 avec 68% des Français qui l'approuvent, c'est 5 points de plus par rapport à avant la première journée de mobilisation.
14:48 Et puis, au-delà de ce soutien majoritaire, on a un souhait très majoritaire aussi que ce mouvement se poursuive,
14:54 avec 62% des Français, signe d'une volonté chez une partie des Français d'inscrire le mouvement dans la durée.
15:01 - Qu'est-ce que ça peut nous dire, ça, de la mobilisation de mardi prochain ?
15:05 En tout cas, ça signifie un soutien au mouvement social ?
15:09 - Oui, très clairement, il y a un soutien.
15:11 Et c'est vrai que la question qu'on se posait tous avant la première journée de mobilisation,
15:15 c'était, en fait, au-delà de cette première journée, est-ce que le mouvement va durer ?
15:18 Et puis, les indicateurs qu'on avait, notamment avant les fêtes de fin d'année,
15:22 pouvaient laisser penser qu'on aurait un départ assez en fanfare,
15:26 mais qu'ensuite, le mouvement pourrait s'essouffler parce qu'on avait des Français
15:28 qui étaient quand même davantage inquiets et fatigués qu'en colère.
15:32 Ce qu'on voit là dans nos indicateurs, et c'est assez frappant,
15:34 c'est qu'entre la première et la deuxième journée de mobilisation,
15:37 on a une progression de la colère.
15:39 On est à 41% de Français qui estiment être en colère quand ils pensent à cette réforme.
15:45 C'est 5 points de plus par rapport au mois de décembre.
15:47 Et désormais, la colère est presque au niveau de l'inquiétude.
15:50 Et quand la colère, la dispute, est en inquiétude,
15:52 ça peut donner potentiellement quelque chose qui va s'inscrire davantage dans la durée.
15:57 Donc, je ne dis pas que ça va être le cas, mais en tout cas,
15:59 on peut s'attendre, mardi prochain, à avoir à nouveau une forte mobilisation
16:03 parce que les Français sont de plus en plus opposés à la réforme
16:05 et de plus en plus en colère par rapport à ce projet de loi.
16:09 On a vu ce matin, par exemple, dans le journal du dimanche,
16:12 Gérald Darmanin s'en prendre vertement à la gauche
16:16 sur le thème de la paresse, sur le thème du droit à la paresse.
16:20 On voit bien que le gouvernement change de ton ces dernières heures
16:24 vis-à-vis notamment de la gauche opposée à cette réforme.
16:28 Et pourtant, votre étude, elle montre aussi qu'à droite,
16:33 et même dans la majorité, chez Renaissance, il y a un taux d'opposition qui monte.
16:39 Ce qu'on observait en fait depuis qu'on parle de cette réforme,
16:43 c'est qu'on avait deux catégories de population qui étaient en soutien à la réforme.
16:47 C'étaient les sympathisants de la majorité présidentielle, évidemment,
16:49 et les sympathisants LR.
16:51 Ce qu'on observe depuis maintenant quelques jours,
16:53 et depuis la première journée de mobilisation,
16:55 c'est qu'on sent que ce soutien commence un petit peu à se fragiliser.
16:58 Même si les sympathisants Renaissance comme LR restent encore majoritairement en soutien de la réforme,
17:04 c'est des proportions qui sont moins importantes qu'elles ne l'étaient.
17:07 Et puis l'autre élément qui est assez frappant, c'est la position des retraités.
17:11 On a beaucoup souligné depuis qu'on parle du sujet,
17:14 les retraités soutiennent la réforme, et étaient jusqu'à présent opposés au mouvement social.
17:19 Depuis notre dernière enquête, celle qu'on a publiée sur RTL cette semaine,
17:23 on voit que désormais, les retraités d'une courte tête soutiennent le mouvement,
17:28 même s'ils restent encore aussi en soutien à la réforme.
17:32 Ils commencent à comprendre ce qui se passe dans l'opinion.
17:34 On voit vraiment que les choses bougent, que les lignes sont en train de bouger.
17:37 C'est pour ça que l'exécutif commence à montrer des signes d'ouverture de part et d'autre,
17:41 parce qu'il sent bien que tout seul, ils vont avoir des difficultés à faire passer leurs projets de loi.
17:45 Merci Adélaïde Zulfikar-Spaßig, directrice générale de BVA France.
17:50 Merci de nous avoir éclairés ce soir dans le Mac Paul.
17:53 Merci beaucoup.
17:54 On termine avec l'agenda de la semaine, comme chaque dimanche, on vous retrouve Marie-Pierre Haddad.
17:58 On commence évidemment avec cette réforme des retraites.
18:00 Et ça y est, la bataille parlementaire commence officiellement demain.
18:04 La réforme des retraites arrive à l'Assemblée en commission des affaires sociales.
18:07 7000 amendements ont été déposés, dont 6000 par la NUPES.
18:11 Concrètement, Vincent, c'est un entraînement avant le grand saut.
18:13 Dès demain, on va connaître les rapports de force, parce que tous vont être obligés de dévoiler leurs cartes.
18:18 Les députés n'ont que trois jours pour tout examiner, et ils vont forcément devoir trancher certaines batailles.
18:23 Et la majorité, de l'autre côté, elle va devoir préparer ses arguments.
18:26 Parce que pour l'instant, le compte n'y est pas.
18:28 Des députés Renaissance et aussi des députés Horizon hésitent à voter le texte,
18:32 et rien n'est garanti encore chez les Républicains.
18:34 Et alors après ?
18:35 Et bien c'est pour ça que je vous parlais d'un échauffement.
18:37 Rebelote le 6 février.
18:39 Si la réforme des retraites n'est pas adoptée en commission,
18:41 elle sera quand même présentée en séance dans l'hémicycle.
18:44 Et les députés vont devoir redéposer des amendements et redébattre une nouvelle fois.
18:47 Et donc le lendemain, mardi, nouvelle journée de mobilisation contre cette réforme,
18:51 qui s'annonce très suivie.
18:52 Et mercredi ?
18:53 Le gouvernement s'attaque à l'autre gros chantier du quinquennat.
18:56 C'est le projet de loi sur l'immigration qui va être présenté en Conseil des ministres.
19:00 Et c'est Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui est en première ligne sur le sujet.
19:04 Il a d'ailleurs aujourd'hui tendu la main aux députés Les Républicains,
19:07 dans une interview aux Parisiens, pour s'assurer de leur vote.
19:09 Mais la droite, elle, menace déjà de ne pas voter le texte.
19:13 Pourquoi ? Parce qu'il ne va pas assez loin, d'après elle.
19:15 Merci Marie-Pierre Haddad. Rideau sur ce Mac Paul.
19:19 Vivement le prochain. Et dans un instant, Alain Bougrain du Bourg refait la planète.
19:23 [Musique]
19:25 [SILENCE]