Rencontre Blinken-Abbas : un soutien américain timide

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Transcript
00:00 possible dialogue au Proche-Orient. Le secrétaire d'État américain poursuit sa tournée.
00:04 Après Jérusalem hier, Anthony Blinken est à Ramallah, aux côtés du président palestinien
00:08 Mahmoud Abbas, un dirigeant discrédité auprès d'une grande partie de la population, sans
00:14 prise directe avec les violences qui secouent à nouveau la région. Bruno Darrou, bonjour.
00:19 Anthony Blinken vient de rencontrer Mahmoud Abbas, visiblement, puisqu'il prône là,
00:23 des escalades. Oui, c'était attendu. Il la prônait à
00:27 Jérusalem, il la prône à Ramallah. Bon, le problème, c'est que qu'est-ce que peut
00:31 faire Mahmoud Abbas pour encourager des escalades ? On n'est pas du tout, en fait, dans cette
00:36 période-là. Alors, Anthony Blinken, il est dans son rôle en disant qu'il faut tout faire
00:41 pour essayer d'apaiser les tensions, de calmer les choses. Mais la vérité, c'est qu'on
00:46 est dans une période d'extrême tension qui a même contraint Mahmoud Abbas, qui est,
00:52 grâce à beaucoup de critiques, on va y revenir, à suspendre la coopération sécuritaire
00:57 avec l'armée israélienne. Donc, Anthony Blinken, lui, il essaye de dire calmer les
01:02 choses, mais vous voyez qu'on reste purement dans une logique sécuritaire, en fait. Et
01:08 le problème, c'est que Anthony Blinken, même si l'administration Biden a dit qu'elle
01:13 voulait revenir à une solution à deux États, ne peut pas vraiment proposer de solution
01:19 politique, tout simplement parce que les deux protagonistes, côté israélien et côté
01:25 palestinien, ne veulent pas vraiment se parler. Donc, on en reste purement dans une logique
01:29 sécuritaire. Quand les choses vont à peu près bien, bon, ça se passe relativement
01:34 bien. Et puis, quand il y a des moments de crispations comme ça, on dit bon, il faut
01:38 essayer de calmer les choses. Mais au-delà de ça, ce n'est pas ça qui va régler les
01:41 problèmes d'une population palestinienne qui se sent quand même assez abandonnée
01:47 par ces Américains. Ils avaient eu un espoir avec l'élection de Joe Biden. Mais au-delà
01:52 des paroles, c'est un peu le drame de cette affaire. C'est qu'il y a toujours un peu
01:57 les mêmes paroles d'appel à la paix, à l'apaisement, à la désescalade, mais que
02:03 sur le terrain, franchement, ça ne change pas grand chose.
02:05 Anthony Blinken qui annonce une rallonge 50 millions de dollars en faveur de l'Agence
02:13 palestinienne pour les réfugiés, de l'argent qui avait été coupé par Donald Trump, il
02:18 me semble.
02:19 Voilà, alors ça déjà, bon, ça, oui, si il a dit ça, c'est bien. C'est quand même
02:22 un premier geste concret. Mais vous voyez, entre l'approche sécuritaire, l'approche
02:27 économiste, j'ai envie de dire économiste, c'est-à-dire en fait, ce qu'on va faire,
02:31 puisqu'on ne peut pas régler les choses politiquement, on va essayer de faire en sorte que, comme
02:35 disaient les Américains eux-mêmes, on va essayer de faire en sorte que les Palestiniens
02:39 vivent mieux au quotidien en Cisjordanie. Donc, une paix économique, entre guillemets,
02:44 quoi. Voilà, une forme de paix économique qui permet aussi d'exclure complètement
02:50 la solution politique.
02:51 Et Mahmoud Abbas dans tout ça, leader contesté, ne porte plus vraiment le sein de la population ?
02:56 Non, alors Mahmoud Abbas, on pourra dire qu'il a quand même obtenu ce financement de 50
03:00 millions suite à la visite de Blinken. Il y a au moins un geste un peu concret, mais
03:04 au-delà de ça, franchement, il est très discrédité. Il a donc, après ce qu'a annoncé
03:11 Benyamin Netanyahou, après la série d'attentats, de représailles, etc., il a décidé, à
03:16 Mahmoud Abbas, de suspendre la coopération sécuritaire avec l'armée israélienne.
03:21 Bon, c'est un geste politique, parce qu'il est très critiqué par certains cadres de
03:26 son parti, le Fatah, par évidemment le Hamas et le djihad islamique, qui disent qu'il
03:30 n'a plus aucune légitimité, il a été élu en 2005, et même cette coopération sécuritaire,
03:37 qui était une des grandes avancées des accords d'Oslo dans les années 90, est maintenant
03:42 accusée, en fait, de faire le jeu d'Israël, c'est-à-dire que l'autorité palestinienne
03:47 est dénoncée par ses opposants, qui estiment qu'en fait, les forces de sécurité palestiniennes
03:53 font le jeu d'Israël, et parfois même vont lutter contre les opposants à l'autorité
04:01 palestinienne, les opposants palestiniens à l'autorité palestinienne en Cisjordanie.
04:04 Donc là, il l'a suspendue, mais sur le terrain, pour le coup, c'est pas ça qui va arranger
04:09 les choses, parce que cette coopération sécuritaire, elle permet quand même de déjouer des affrontements,
04:14 des attentats, des heurts entre colons et citoyens palestiniens en Cisjordanie, donc
04:21 elle a quand même au quotidien une utilité, là, le fait de la suspendre, c'est pas ça
04:26 dans l'immédiat qui va franchement calmer la situation sur place.
04:30 Anthony Blinken qui prône encore la solution à deux États.

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