IVG dans la constitution ? / Vers la semaine de 4 jours ? / Titres de séjours métiers en tension

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Mettez vous d'accord avec Christine Bouillot, François Kalfon, Kevin Bossuet et Pascal Bataille
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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-02-02##

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00:00 - Bonjour à toutes et à tous, si je vous dis que c'est la chandeleur, vous me direz
00:09 nous sommes le 2 février, bonjour à toutes et à tous et nous allons tenter de nous
00:14 mettre d'accord sans crêpes hélas sur ce plateau aujourd'hui.
00:18 Christine Bouillot, bonjour, vous êtes journaliste à Sud Radio, vous êtes notre correspondante
00:22 à Toulouse, bonjour à vous.
00:24 - Bonjour et on a le champion du monde de crêpes à Toulouse.
00:27 - C'est vrai ?
00:28 - C'est comme ça en passant.
00:29 - Je ne sais pas, pourquoi il est champion du monde ?
00:31 - Je n'étais pas dans le jury Valérie, mais je pense qu'il est dans le 7e.
00:35 - C'est les meilleures crêpes du monde.
00:36 - Il paraît que c'est les meilleures crêpes du monde, je vous le dis comme ça en passant.
00:38 - François Calfon, membre du bureau national du PS, bonjour, ancien député, Kevin Besuet,
00:43 professeur d'histoire en Sainte-Denis, bonjour à vous et Pascal Bataille, animateur, producteur,
00:48 chef d'entreprise, bonjour à vous.
00:50 Pas mal de sujets dans l'actualité, hier on n'a pas énormément parlé de la hausse
00:55 de la délinquance, de ces chiffres, avec un sondage ce matin dans le Figaro sur la
01:01 crainte des Français et l'inquiétude face à cette hausse de la délinquance.
01:06 Et puis la Une du Parisien sur l'agressivité au volant, vous vouliez l'évoquer Pascal,
01:11 on pourrait en dire quelques mots.
01:12 La retraite des seniors, la retraite, est-ce qu'il faut un index des seniors plus efficace
01:18 avec des contraintes ? Et puis, asile, immigration, des titres de séjour pour les métiers en
01:23 tension, bref, beaucoup de sujets aujourd'hui.
01:25 Tour de table de ce qui a retenu votre attention, Kévin, 5 coups de cœur pour une fois.
01:30 Oui, oui, c'est un coup de cœur parce que lundi, Elisabeth Born et Madame Romm ont
01:37 présenté notamment un futur projet pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme qui
01:43 dit qu'une visite d'un site mémoriel sera obligatoire au cours de la scolarité
01:50 d'un lycéen et d'un collégien.
01:52 Je trouve ça plutôt bien, je trouve qu'en effet, le fait de visiter par exemple un site
01:57 comme Auschwitz ou même le mémorial de Drancy, ça permet vraiment aux élèves de s'immiscer
02:04 dans ce qui a été la choix, dans ce qui a été les heures les plus sombres de notre
02:08 histoire et le fait que ça devienne obligatoire.
02:10 J'ose espérer qu'il y aura évidemment de l'argent supplémentaire pour nous aider
02:14 à faire ces voyages scolaires parce qu'on en fait déjà plein, des voyages scolaires,
02:18 des visites dans des mémorials, etc.
02:20 Mais le problème, souvent, on manque d'argent donc j'espère en effet que ça suivra des
02:25 faits.
02:26 Et je pense que vraiment les élèves peuvent comprendre ce qu'a été la choix.
02:29 Moi-même, professeur d'histoire, je n'avais pas très bien compris ce que c'était.
02:32 Enfin, j'avais compris, mais quand j'ai visité Auschwitz, quand j'ai visité des
02:36 camps comme Majdanek, etc.
02:38 J'ai pu comprendre vraiment ce que c'était et souvent il y a des élèves qui sont allés
02:42 à Auschwitz avec leurs parents par exemple et qui ne visitent pas les bons lieux, qui
02:46 ne visitent pas la Ljungbranche, qui ne visitent pas le sauna, tous ces lieux qui sont pourtant
02:50 symboliques, qui aident à la compréhension.
02:52 Donc le fait qu'on puisse rendre obligatoire ce genre de visite, je trouve ça plutôt
02:57 bien.
02:58 Donc pour une fois, bravo gouvernement !
02:59 Oui, mais est-ce qu'il y aura les moyens de le faire et de les emmener dans ces...
03:03 C'est toujours le même sujet.
03:04 C'est ça, c'est la question.
03:05 Mais la question aussi que je vous pose à vous, quand vous avez emmené, ça vous est
03:09 arrivé d'emmener des élèves sur des lieux de mémoire ?
03:11 Oui, ça m'est arrivé.
03:12 Est-ce que ça les fait changer de comportement ? Parce que je rappelle que vous vous enseignez
03:16 en Seine-Saint-Denis, que ce n'est pas toujours facile d'enseigner la Shoah.
03:18 Est-ce que la visite amène une perception différente ?
03:22 Oui, parce que la visite est préparée, il y a plusieurs cours en amont et puis il y
03:27 a quand même...
03:28 Quand vous allez sur les lieux, il y a quand même quelque chose de solennel, il y a quand
03:32 même quelque chose qui est organisé pour que se rende compte de la gravité des faits.
03:35 Et pour le coup, à chaque fois que j'ai amené des élèves sur des sites mémoriels,
03:39 ça s'est plutôt très bien passé.
03:40 Ils avaient beaucoup de questions et ça les aidait à comprendre.
03:44 Par exemple, par contre, quand je les ai amenés au château de Versailles, ils pensaient
03:46 qu'ils avaient bouffé des chips le midi, au château de Vincennes c'était la même
03:49 chose.
03:50 Mais les sites mémoriels, ils sont plutôt réceptifs et on leur parle de la Shoah, d'Hitler,
03:54 etc. depuis la tendre enfance.
03:56 Donc là, ils se disent "enfin, je vais comprendre ce qui s'est passé".
03:58 Donc non, pédagogiquement parlant, c'est utile.
04:00 Très bonne chose.
04:01 Christine, coup de cœur.
04:03 Oui, alors un coup de chapeau plutôt, parce qu'on a beaucoup décrié la science pendant
04:09 ces dernières années et la question des vaccins aussi.
04:13 Désolée, mais on est à trois jours de la Journée mondiale de lutte contre le cancer.
04:16 Hier, on a assisté ici à l'Oncopole, c'est-à-dire l'Institut universitaire du cancer, un institut
04:21 national avec celui de Paris, au résultat d'essais cliniques qui ont été lancés il
04:27 y a deux ans sur des patients sur ce qu'on appelle les vaccins thérapeutiques contre
04:31 le cancer.
04:32 Alors, ce sont des vaccins absolument géniaux parce qu'ils sont révolutionnaires.
04:36 Ils sont surtout personnalisés, c'est-à-dire que chaque patient aura son propre vaccin
04:41 thérapeutique.
04:42 Il ne va pas prévenir le cancer, mais il va venir soigner.
04:46 Et le principe, je schématise, évidemment, il va venir ce vaccin réveiller le système
04:52 immunitaire à chaque fois qu'il peut y avoir un risque de récidive.
04:54 Donc, ça fonctionne comme ça.
04:57 Le résultat est très positif.
04:59 Tous les patients, les six patients qui sont rentrés dans l'étude clinique il y a deux
05:03 ans, les six patients vont bien.
05:05 Donc, c'est vraiment un formidable espoir présenté par les médecins et les chercheurs
05:10 de l'Institut universitaire du cancer de Toulouse, Jean Coppel.
05:13 Maintenant, vont rentrer une centaine de patients dans ce schéma et ce processus thérapeutique.
05:18 On est encore loin de l'autorisation de mise sur le marché, mais on peut dire aujourd'hui
05:22 que la science avance et le traitement et les traitements autour du cancer font des
05:27 progrès puisqu'on a eu les chiffres aussi cette semaine sur l'évolution du taux de
05:33 survie quand on est atteint d'un cancer qui est aujourd'hui de 1 sur 2, quasiment 50 %.
05:37 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire de prévention, mais toujours est-il que la
05:40 recherche continue d'avancer avec des progrès qui sont remarquables.
05:44 Coup de chapeau aux chercheurs de l'Hôpital de Toulouse.
05:46 Ils ne sont pas les seuls, mais voilà.
05:47 Pour une fois qu'il y a des choses positives et que ce vaccin peut fonctionner.
05:52 Je ne sais pas si vous avez François à quel fond.
05:53 Évidemment qu'on ne peut que partager ce coup de chapeau.
05:55 Simplement, moi, j'appelle à notre vigilance collective sur l'absence de souveraineté
05:59 totale en matière de médicaments.
06:01 Aussi simple que l'augmentin ou le doliprane, mais aussi les anticancéreux.
06:05 Quand on sait que 99 % des substrats pour construire les médicaments sont en Asie, en
06:11 Chine, en Inde, etc. et qu'on tarde à relocaliser la production.
06:15 Ce qui était pourtant le monde d'après promis par Emmanuel Macron.
06:19 On se dit qu'on a quand même sur les basiques un problème de souveraineté.
06:22 J'entendais M.
06:23 Véran qui s'y connaît quand même dire "ah oui, mais les gens ne souhaitent pas avoir
06:27 des hygiènes type C.V.Z.O. près de chez eux".
06:29 Je crois qu'à un moment donné, il faut prendre en charge les éléments souverains.
06:33 Parce que c'est quand même dommage de mourir parce qu'il n'y a pas les médicaments nécessaires.
06:37 - Je voudrais, puisque vous évoquiez la santé, c'est un lien très éloigné, mais beaucoup
06:46 de gens ce matin se sont réjouis de voir que les sénateurs avaient adopté un amendement
06:55 qui permettait d'inscrire l'IVG dans la Constitution.
06:58 Je ne voudrais pas qu'on se leurre sur ce qui s'est passé.
07:01 On est très loin d'inscrire le droit à l'IVG parce que c'est un petit truc qu'ils ont fait
07:10 hier.
07:11 Ils ont transformé le mot "droit à l'avortement" en "liberté à l'avortement".
07:17 Et cela parce qu'ils ne voulaient pas, il y a une grosse nuance, qu'il ne voulait pas
07:20 que cet amendement soit adopté en l'état.
07:23 Donc ils ont voté sur le fait qu'on pourrait l'introduire.
07:29 Cette nuance entre "nu", "droit" et "liberté" n'est pas la même chose.
07:32 Et puis on est très loin de l'inscrire dans la Constitution, que ce soit bien ou pas,
07:35 je n'en sais rien.
07:36 Mais c'est une petite manip quand même de la part des sénateurs LR en particulier, qui
07:41 ne souhaitent évidemment pas qu'on inscrive l'IVG dans la Constitution.
07:46 Et il faudra un référendum en plus.
07:49 Donc on n'y est pas du tout.
07:50 - Vous avez tout à fait raison de souligner cette nuance qui est extrêmement importante.
07:55 La sémantique est indispensable, l'analyse de la sémantique est indispensable.
08:01 Et effectivement, l'ifférence entre liberté et droit, c'est essentiel.
08:05 Ce n'est pas rien ce qui s'est passé.
08:06 - Comme dit un médecin, le chemin de la constitutionnalisation de l'IVG reste ouvert.
08:11 Donc ça c'est le côté positif.
08:12 Mais c'est vrai que ça minimise grandement la portée de l'inscription de l'IVG dans
08:17 la Constitution.
08:18 Ce mot "liberté" et "droit" est très important.
08:21 - Disons que ça renvoie sénateurs et députés en commission, puisqu'il va falloir qu'ils
08:27 se mettent d'accord sur les mêmes termes.
08:29 Donc la discussion n'aura plus lieu au Sénat, qui était effectivement plutôt...
08:34 Puisqu'il y avait déjà eu un texte qui avait été présenté, je crois, pendant
08:37 l'été, qui avait été retoqué.
08:38 Donc cette subtilité du sénateur LR, Philippe Bas, de changer, il dit "la loi détermine
08:43 les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse".
08:47 Donc comme vous le dites, ils ont éliminé le mot "IVG", mais maintenant c'est en commission
08:51 mixte paritaire qu'il va falloir trouver un texte sur les termes.
08:56 Et vous n'êtes plus devant vos sénateurs qui sont en majorité contre l'inscription
09:02 dans le droit.
09:03 - Inscrire l'IVG dans la Constitution n'a strictement aucun sens.
09:07 Je ne vois aucune force politique dans notre pays vouloir mettre fin à l'IVG.
09:11 Enfin, ça n'a strictement aucun sens.
09:13 En outre, la différence entre droit et liberté, pour moi, c'est fondamental.
09:17 Les femmes sont libres de pouvoir avorter.
09:20 Si on fait passer ça comme étant un droit fondamental, c'est-à-dire qu'on remet en
09:25 cause par exemple la liberté de conscience du personnel médical.
09:28 Et moi, ça me pose en effet question.
09:30 Je suis pour l'avortement.
09:32 Je pense que c'est une avancée.
09:34 Simplement, il ne faudrait pas non plus qu'on aille vers une banalisation, qu'on aille vers
09:39 le fait qu'un enfant puisse être un objet.
09:41 Vous savez que l'avortement, c'est un acte médical qui est quand même atroce avec des
09:45 conséquences psychologiques.
09:46 Et il y a bien d'autres choses pour éviter d'être enceinte.
09:50 - Kevin, moi, ça me fait toujours marrer de dire ça, d'entendre des hommes parler de
09:56 ça.
09:57 Je ne connais pas beaucoup de femmes, et j'en connais beaucoup qui ont avorté, qui l'aient
10:01 fait de façon légère et totalement joyeuse en se disant "oui, c'est pas grave", etc.
10:08 C'est quelque chose de lourd, de difficile psychologiquement.
10:11 - Disons que si le combat de la gauche aujourd'hui, c'est d'inscrire dans la constitution l'IVG,
10:19 franchement, elle a peut-être autre chose à faire.
10:21 - Non, moi, je pense qu'on a la chance, entre guillemets, elle peut rester cette chance ou
10:25 ne pas rester, de ne pas avoir le même type de conflit qu'aux Etats-Unis entre Pro-Choice
10:29 et Pro-Life, où ils en viennent aux mains, voire aux meurtres.
10:32 Et je pense que c'est assez sacré.
10:35 Après que le débat soit légitime, il est légitime.
10:37 Et on voit bien qu'au Sénat, c'est l'influence de M.
10:41 Retaillot et d'une certaine droite de l'Ouest de la France, qui est la même d'ailleurs,
10:45 qui veut réhabiliter Charette, n'est-ce pas ?
10:48 - Le camp du mal !
10:49 - Non, mais je ne comprends pas que ce soit encore un peu...
10:52 - Le fascisme dans Tripotence ! Les bottes noires !
10:55 - Mais attendez, c'est vous qui vous qualifiez comme ça, moi je ne me serais pas permis.
10:59 Si vous dites que vous êtes le fascisme dans Tripotence et le camp du mal, c'est votre
11:04 problème, c'est pas le mien.
11:05 - Pas tous en même temps.
11:06 - On va marquer une pause, vous pourrez dire un mot, Pascal, si vous le souhaitez, dans
11:09 un instant, mais c'est fou qu'on en soit encore à débattre de l'IVG.
11:12 Donnons plutôt des moyens aux médecins qui veulent la pratiquer, pratiquer l'IVG, qui
11:18 aujourd'hui n'en ont pas forcément les moyens.
11:20 C'est compliqué aujourd'hui pour les femmes d'avorter en France, parce qu'il y a de moins
11:23 en moins de médecins qui veulent le faire pour diverses raisons.
11:27 A tout de suite.
11:28 - Sud Radio, mettez-vous d'accord.
11:31 9h-10h, Valérie Exper.
11:34 Avec vous sur Sud Radio jusqu'à 10h pour commenter l'actualité.
11:38 François Calfon, votre coup de gueule.
11:41 - Le coup de gueule, c'est qu'il y a eu, soit disant, une opération mâle-propre de Zelensky
11:45 vis-à-vis de la corruption en Ukraine.
11:47 Il faut savoir que l'Ukraine est candidate depuis longtemps à rejoindre l'Union Européenne,
11:52 c'est un pays qui a l'un des indices de corruption les plus forts.
11:54 Et là, puisqu'il va y avoir une visite des membres de l'Union Européenne et de l'OTAN
11:59 pour accroître ou non les subventions à la guerre, il y a eu des opérations opportunistes,
12:04 très visuelles, pour lutter contre la corruption auprès de certaines personnes très choisies.
12:08 La vérité, c'est qu'on sait que malheureusement plus d'un tiers de l'aide militaire et de
12:14 l'aide financière est détourné dans les paradis fiscaux, qu'avant même l'ouverture
12:19 de ce conflit, le clan Zelensky était connu pour avoir, mais ce n'est pas les seuls, en
12:23 Russie c'est exactement la même chose, je tiens à le dire, pour avoir un certain nombre
12:26 d'actifs dans les paradis fiscaux.
12:28 Voilà, c'est un problème.
12:29 Et plus largement, je pense que c'est un coup d'épée dans l'eau très clairement pour
12:34 faire baisser la pression sur le pouvoir ukrainien, plus largement on voit bien qu'il y a une
12:37 logique business qui est en train de s'enclencher dans cette guerre de manière forte, c'est-à-dire
12:41 que les Américains reviennent au cœur de l'Europe, imposent y compris aux Polonais,
12:46 aux Allemands, les ventes d'armes américaines.
12:49 Donc il y a une sorte de système qui est en train de se mettre en place, la guerre s'insère
12:53 de ceux qui meurent au front pour leur indépendance, ceux qui vivent dessus, y compris en Ukraine.
12:58 Et les industries de l'armement qui trouvent là un débouché.
13:02 Donc j'appelle notre attention collective sur le fait qu'il n'est jamais interdit
13:05 d'en réfléchir et de laisser parler seul la logique de guerre, surtout quand on sait
13:09 que le front actuel n'a quasiment pas bougé depuis 6 mois ou un an, quasiment pas bougé,
13:13 mais les estimations du nombre de morts c'est entre 150 000 et 260 000.
13:18 C'est-à-dire qu'il y a une verdinisation de ce conflit qui n'amène absolument à rien.
13:23 Essayons de changer nos lunettes sur ce conflit.
13:28 - Pascal.
13:29 - Tout à fait d'accord avec ce que vient de dire François Calfon.
13:31 Je trouve qu'aujourd'hui là on est en train de se faire, à l'insu de notre plein gré
13:36 comme disait l'autre, complètement embarquer, enfermer dans ce conflit où évidemment au
13:44 départ tout à fait légitimement, me semble-t-il, on est allé soutenir le peuple ukrainien
13:50 et où aujourd'hui on se trouve victime du système mis en place par Poutine qui fait
13:57 qu'effectivement on est bien obligé de réagir, de ne pas laisser faire, mais on est du coup
14:04 complètement instrumentalisé par Zelensky.
14:06 Moi je trouve qu'aujourd'hui il abuse de cette situation.
14:12 Aujourd'hui on est à demander des avions, demain des soucoupes volantes.
14:17 Il y a un moment où il faut raison garder dans la façon dont on est impliqué et effectivement
14:24 à sanctifier l'Ukraine et à considérer que tout est merveilleux en Ukraine et à devenir
14:29 un peu aveugle à la réalité de ce pays.
14:32 Jusqu'où ira-t-on ? Jusqu'à la faire entrer dans l'Europe ? Effectivement, on a vécu ça
14:39 à d'autres époques, des erreurs historiques graves sous le coup de l'émotion.
14:44 - La Libye par exemple.
14:46 - Aujourd'hui ne recommettons pas cette erreur et quand François Gallifrey on dit "réfléchissons",
14:53 c'est quelque chose qui devrait résonner très fort cet ancien.
14:56 Ouvrons les yeux et c'est valable sur plein de sujets d'ailleurs.
14:58 - Mais je note une évolution dans l'appréciation des Français, même des commentateurs, où
15:05 tout le monde a foncé effectivement tête baissée.
15:08 - C'était normal.
15:09 - C'était normal absolument.
15:10 - Mais si c'est la guerre c'est la politique, c'est pas la guerre.
15:13 - Kevin, vous souhaitez ?
15:14 - Non mais...
15:15 - Pas toujours le manque de nuance.
15:16 - Monsieur Zelensky a tout à fait compris comment fonctionnait le monde moderne, la
15:20 communication, il joue la bataille de l'opinion publique pour obtenir le plus possible, parce
15:25 qu'on sait très bien que c'est l'opinion publique qui fait basculer les gouvernements,
15:29 on l'a vu par exemple avec l'Allemagne, il a tout à fait raison de le faire.
15:32 Il faut quand même signaler que c'est Poutine l'agresseur, qu'à travers ce conflit on défend
15:36 également des valeurs, la souveraineté nationale, on défend les valeurs progressistes
15:41 contre un pouvoir poutinien qui est quand même autocratique et très conservateur.
15:45 Donc à un moment donné, il y a aussi une guerre de civilisation derrière, même si
15:49 évidemment Zelensky n'est pas tout propre et l'Ukraine n'est pas tout propre, mais la
15:53 volonté de Zelensky, il voit à long terme aussi, c'est l'intégration évidemment de
15:55 l'Ukraine à l'Union européenne, mais évidemment que ce pays n'est pas prêt.
15:59 - Il faut aller au-delà de ça, parce qu'effectivement ce qui se joue ici aujourd'hui aux frontières
16:04 de l'Europe, mais se jouera le rapport, le fameux mémo du général américain qui a
16:11 filtré hier sur la possibilité d'une guerre entre les Etats-Unis et la Chine à l'horizon
16:16 2025-2027, et me semble-t-il devrait tous nous alerter et nous alarmer.
16:23 Pourquoi ? Parce qu'effectivement ce qui se joue ici en Europe, ça risque de se jouer
16:27 pour Taïwan dans des années très proches et avec effectivement les mêmes conséquences.
16:37 - Je voulais juste donner un chiffre, pas deux, mais vous allez voir que c'est très
16:41 signifiant.
16:42 On dit que le besoin de financement des retraites c'est 15 à 16 milliards, je ne discute même
16:45 pas de ça.
16:46 Le budget militaire revu par Emmanuel Macron dans la nouvelle loi de programmation militaire
16:51 c'est 400 milliards d'euros, c'est-à-dire 200 milliards de plus.
16:54 Donc est-ce qu'on a envie de...
16:56 Alors on ne choisit pas tout seul, mais est-ce qu'il faut à ce point finalement être simplement
17:01 dans faire parler les armes, parce que bien sûr les besoins sociaux, il faut bien sûr
17:06 s'armer, c'est pas la même chose quand vous mettez 200 milliards sur l'armement ou 10
17:11 milliards sur les retraites, 10 milliards sur l'école.
17:12 L'école j'en passe et les meilleurs.
17:13 - J'ai l'impression d'entendre les socialistes dans les années 30 nous disaient qu'il ne
17:18 fallait absolument pas réarmer jusqu'au moment où Hitler a envahi l'Afrologue.
17:22 On est dans un monde de plus en plus instable, on a démilitarisé nos sociétés, il est
17:27 normal que l'on réinvestisse là-dedans.
17:28 Moi ce qui me choque c'est que l'Europe de la défense est complètement effacée, c'est-à-dire
17:32 que l'Allemagne accepte d'envoyer de plus en plus d'armes à l'Ukraine parce que les
17:39 Américains sont derrière.
17:41 Et c'est vrai que l'Europe n'existe que dans l'OTAN, on devrait peut-être s'interroger
17:45 là-dessus.
17:46 Donc c'est pour ça qu'il faut construire cette Europe de la défense, et si on veut
17:48 construire cette Europe de la défense, il faut peut-être un minimum de budget.
17:51 - Oui mais juste un petit point, parce qu'il met gravement en cause les socialistes pendant
17:55 la seconde guerre mondiale.
17:56 - Non, non, dans l'antre de guerre.
17:57 - Il y a eu 40 socialistes qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain, c'est un fait
18:00 historique, mais il y a eu à peu près toute la droite qui a voté les pleins pouvoirs
18:04 à Pétain.
18:05 Donc n'inversez pas l'histoire dans une forme de révisionnisme historique.
18:08 - Le pacifisme a des limites et l'antimilitarisme également.
18:12 - Non mais moi je pense que ce que souligne François, et là-dessus Kevin, moi je vous
18:17 rejoins sur le fait qu'il faudrait une Europe de la défense.
18:19 En revanche, ce qu'il faut avant tout, et c'est valable dans tous les sujets, y compris
18:23 dans l'IVG tout à l'heure, quand vous disiez "il n'y a aucune force politique aujourd'hui
18:29 qui remet en cause le droit à l'IVG".
18:30 Eh bien, raison de plus, je dirais, raison de plus pour anticiper et sanctuariser ce
18:37 sujet dans la Constitution.
18:39 Parce qu'aujourd'hui ce qui nous manque en permanence, on le voit bien, c'est de l'anticipation.
18:43 C'est de l'anticipation sur le Covid, sur les maladies infectieuses, sur les grandes
18:47 épidémies, c'est de l'anticipation sur les conflits.
18:49 Or on sait très bien, quand on lit les rapports de la CIA d'il y a 20 ans, que tout ça était
18:57 déjà anticipé.
18:58 Pourquoi au niveau politique, est-ce qu'on ne met pas en œuvre vraiment des stratégies
19:02 d'anticipation et on donne toujours l'impression de courir après l'événement et de réagir
19:08 au lieu d'anticiper ?
19:09 - Au lieu d'anticiper.
19:10 - En clair, moi je suis très sceptique sur les livraisons d'avions et de chars par la
19:14 France à l'Ukraine.
19:15 Je le dis d'une manière très concrète.
19:16 - Christine, pardon.
19:17 - Non, je ne vais pas épiloguer, mais simplement on arrive au 1 an du démarrage du conflit,
19:21 c'était le 24 février, donc on va voir aussi si l'opinion publique, notamment française,
19:26 a le même soutien, on verra aussi comment tout ça se retourne.
19:31 Il y a un élément qui sera amené aussi à débat, c'est que plusieurs personnalités
19:40 européennes ont proposé Zelensky comme candidat au prix Nobel de la paix.
19:43 Donc là aussi ça pose question, mais toujours est-il que là on arrive à une bascule certainement
19:47 de l'opinion par rapport à ce qu'elle était il y a un an.
19:53 Ça va être une date un petit peu charnière, donc il y a plusieurs questions qui se posent
19:56 autour de l'issue de ce conflit, en tous les cas comment on peut en sortir, on n'en voit
20:01 pas pour l'instant le début du commencement.
20:03 - Non, mais vous avez raison sur la bascule de l'opinion et on constate ici, même sur
20:07 ce plateau et sur le comportement de Zelensky, je ne sais plus ce qu'il disait tout à l'heure,
20:12 effectivement et dans peut-être l'excès aussi.
20:17 Pascal, votre...
20:18 - Un petit coup de cœur, oui.
20:22 - Oui, non, non, allez-y, allez-y.
20:25 - Sur effectivement cette mise en test pendant un an à l'Ursaf, alors c'est assez savoureux
20:31 que ce soit à l'Ursaf, mais enfin c'est mieux que nulle part, de la Picardie, de la semaine
20:38 de quatre jours qui est déjà mise en place dans plusieurs pays européens et dans 5%
20:44 des entreprises françaises, si je ne m'abuse, où la plupart du temps ont été constatées
20:50 à la fois une augmentation de la productivité, une baisse de l'absentéisme et une baisse
20:54 des démissions.
20:55 Donc ça veut dire qu'il y a quand même des effets vertueux certainement dans ce principe
20:59 d'organisation du temps de travail qui libère une journée de plus, à l'heure où on parle
21:03 de travailler plus vieux, plus longtemps, ça me semble effectivement une réflexion
21:08 intéressante et ça me semble aussi aller dans le sens de ce que je disais tout à l'heure,
21:13 c'est-à-dire qu'on teste, on essaye des choses, on anticipe, on réfléchit en amont
21:19 avant d'imposer des systèmes et peut-être qu'on va se rendre compte que ce système
21:22 de quatre jours est certainement d'ailleurs valable dans certaines branches et très
21:26 fructueux mais qu'il ne mérite pas d'être imposé à tout le monde comme les 35 heures,
21:32 d'ailleurs non pas, il y a eu quelques dérogations à l'époque aux 35 heures et comme cette
21:38 fameuse retraite à 64 ans me semble tout à fait aberrante en cela qu'elle est systématisée
21:44 et généralisée alors que je le disais la semaine dernière ici, on ne subit pas la
21:49 même charge quand on est comme nous des cadres ou des élus ou des professeurs et quand on
21:56 est derrière une chaîne ou à une caisse de supermarché.
21:58 Donc voilà, ça me semble intéressant de faire ce test, moi j'aimerais qu'il soit
22:02 un peu généralisé dans plein de branches pour voir si ça fonctionne ou pas.
22:05 On va en reparler mais c'est vrai qu'il y a un paradoxe au moment où on parle d'augmenter
22:11 le nombre d'heures de travail pour compenser, c'est une des hypothèses pour aller dans
22:16 le sens de la réforme des retraites.
22:18 On y revient dans un instant avec vous.
22:19 Avec vous jusqu'à 10h, nous parlons de cette expérience qui est tentée dans plusieurs
22:33 endroits en fait, il y a même une entreprise dans le nord, une entreprise du nord qui est
22:38 passée à la semaine de 4 jours, c'est un sujet dont on parle beaucoup aujourd'hui.
22:43 Le gouvernement voudrait expérimenter cette semaine sans perte évidemment de salaire,
22:48 4 jours payés 5 chez des fonctionnaires de l'Ursaf en Picardie mais il y a déjà
22:52 une société à Bapaume, des poseurs de douche qui ont expérimenté et ce n'est que du
22:59 bénéfice pour l'entreprise.
23:01 Moi je suis très passionné par ce qui se passe dans le monde du travail puisque les
23:04 schémas anciens explosent.
23:06 Il n'y a que les gens anciens qui gardent les schémas anciens.
23:09 Non, le travail n'est pas une valeur de droite et non, travailler plus n'est pas la preuve
23:13 qu'on est de droite.
23:14 Ça ne marche pas comme ça.
23:15 Je vais essayer de développer une pensée plus que 146, c'est toujours très difficile.
23:21 Ici il y a des gens qui ont un travail et qui quand ils rentrent chez eux, je parle
23:27 des professions intellectuelles, gardent la charge mentale.
23:29 Et la charge mentale elle, elle a explosé, c'est ça la réalité.
23:32 Le présentiel, il est lié au travail posté, c'est-à-dire au fordisme.
23:36 Et typiquement le fordisme est en train d'imploser.
23:38 Et moi ce que je trouve intéressant ce matin, c'est qu'on aurait eu le même débat, c'est
23:42 pour ça que je vous ai dit que les marqueurs ont évolué.
23:45 On aurait eu le même débat au moment des 35 heures, je serais venu ici, il y en avait
23:48 qui le faisaient, des fins de la semaine de 4 jours, on m'aurait dit "vous êtes un fainéant
23:52 et un gauchiste".
23:53 Aujourd'hui, la révolution du travail est telle qu'il y a 10 000 manières d'aborder
23:58 la question du travail.
23:59 Et dans la Silicon Valley, par exemple, quand ils n'ont plus d'argent à distribuer aux
24:03 gens qui font du codage, et bien ils embauchent les jeunes sans temps de travail lié au
24:08 contrat de travail.
24:09 Je rajoute un élément pour notre réflexion, la tendance à travailler moins n'est pas
24:14 une tendance du 19e et du 20e siècle.
24:16 Le chasseur-cueilleur travaillait maximum un tiers de sa vie.
24:20 Et pendant le Moyen-Âge, le travailleur moyen avait 120 à 130 jours de congé.
24:26 Il mourrait aussi à 20 ans ou à 30 ans.
24:29 Je nous invite à sortir de ce que nous faisons tous d'ailleurs, de nos schémas idéologiques,
24:35 et de réinterroger la centralité du travail, qui ne veut pas dire qu'elle n'est plus centrale,
24:40 mais qui veut dire qu'elle s'articule autrement dans la vie de chacun.
24:42 Vous vous travaillez que 3 jours, Kevin ? 3 jours et demi ?
24:46 18 heures au service de la certification.
24:48 Non, non, je suis à plus, j'ai des heures supplémentaires, j'ai le dispositif de work-fesh,
24:52 je corrige le make-up.
24:53 Plus sérieusement.
24:54 Moi je trouve qu'en France, il y a un problème avec le travail par rapport aux autres pays
24:58 européens.
24:59 Il suffit de regarder les chiffres, c'est-à-dire qu'en France, si on prend l'ensemble de la
25:04 population, un Français travaille environ 631 heures par an, et par personne.
25:10 En Allemagne, on est à 722 heures, en Grande-Bretagne, on est à 880 heures, en Suisse, on est à
25:15 943 heures, et quand on prend la zone euro, on est à 709 heures.
25:20 Donc on a quand même des Français qui travaillent beaucoup moins que le reste de l'Europe.
25:24 En fait, le problème en France, c'est qu'on rentre tardivement sur le marché du travail.
25:30 On a en effet un taux d'emploi chez les jeunes qui est plutôt très bas par rapport aux
25:34 autres pays européens, et on en sort également beaucoup plus vite.
25:37 On a en France un problème avec le taux d'emploi des seniors.
25:40 Mais de manière générale, je trouve que dans notre société, il y a un problème
25:43 avec le rapport au travail.
25:44 Il n'y a plus cette notion de mérite, il n'y a plus cette notion de goût de l'effort
25:48 qui commence d'abord au sein de l'espace scolaire où les enseignants, évidemment,
25:52 nivellent tout par le bas.
25:53 On a vu apparaître l'apparition des compétences...
25:55 - Vous allez vous faire des amis de votre collègue ?
25:57 - Vous savez, ces amis-là, ça fait longtemps que je les ai perdus.
25:59 Et on a vu apparaître notamment l'apparition de la notation par compétence et non plus
26:04 des notes chiffrées, ce qui fait que tout le monde a le même niveau.
26:07 Il n'y a plus d'excellence, il n'y a plus de classement, et ça se voit aujourd'hui
26:09 dans la société actuelle.
26:10 Quand vous discutez avec des professeurs à l'université, ils vous racontent que beaucoup
26:15 d'étudiants ne font absolument plus rien, et quand vous discutez avec des jeunes chefs
26:19 d'entreprise, ils rencontrent des jeunes parfois complètement démotivés, et il y a bien
26:23 un problème avec le rapport au travail.
26:24 Alors après, qu'il y ait une meilleure organisation pour le bien-être des salariés auquel, dans
26:28 ce pays, il faut travailler plus, c'est une évidence.
26:31 Et on le dit plein de fois avec la réforme des retraites.
26:33 - Alors, Kévin, je peux juste intervenir parce que ce qui m'agace, c'est de dire que
26:36 le jeune est fainéant.
26:37 Ça, c'est un truc où je trouve...
26:38 - Je n'ai pas dit les jeunes.
26:39 - Si, si, bien sûr.
26:40 - Si, si, vous parlez des jeunes qui sont fainéants.
26:41 Désolée, les jeunes ne sont pas fainéants.
26:43 - Non, mais on ne peut pas globaliser...
26:45 - On ne peut pas globaliser et dire que la fainéantise est l'appareil de la jeunesse.
26:49 Voilà, il y a certains adultes aussi dans le monde du travail, on en connaît tous dans
26:52 nos boîtes, qui sont les deux pieds sur le frein et qui ne sont pas des grands travailleurs
26:56 non plus.
26:57 Donc la généralisation, elle est quand même relativement courte.
27:00 Je pense que, en tous les cas, ce que l'on peut voir aussi depuis quelques mois, et je
27:05 ne sais pas si tout le monde est comme ça, c'est que le rapport au travail a changé.
27:08 Le télétravail aujourd'hui est devenu une constante et pas que chez les jeunes qui
27:13 veulent embaucher, c'est chez des seniors, chez des quinquarts qui se disent "ouais,
27:17 je préfère bosser de chez moi deux jours par semaine parce que ça m'a changé la vie
27:23 et je peux faire autre chose aussi à côté et ce n'est pas si mal".
27:26 Donc simplement, le rapport au travail a sans doute changé aussi par les années Covid.
27:30 C'est-à-dire qu'on s'est rendu compte de ce qui était important, pas important.
27:34 L'expérimentation des quatre jours, elle arrive à un moment un peu étonnant.
27:38 Par rapport au calendrier politique en ce moment qui nous agite sur le plan de l'emploi.
27:43 C'est ça, c'est ce que je disais juste avant la coupure.
27:47 On est en train même de réfléchir.
27:49 Certains proposent comme solution de travailler quelques heures de plus pour pouvoir assurer
27:56 les retraites.
27:57 Donc il y a un paradoxe complet, un grand écart qui est fait dans le contexte dans
28:03 lequel on est.
28:04 Peut-être que c'est une ouverture sur la qualité de vie au travail qui s'ouvre, une
28:05 discussion que l'on entend dans les cortèges si vous allez voir les manifestants.
28:10 Ils ne vous disent pas "j'ai pas envie de travailler deux ans de plus mais j'ai
28:13 déjà un boulot où la qualité de vie au travail se dégrade".
28:16 Donc je ne vois pas comment je pourrais allonger cette durée de travail qui aujourd'hui,
28:21 même si on a fait des efforts sur la robotisation, la mécanisation de certains métiers, parfois
28:28 il y a, comme vous disiez Yvan, des charges mentales qui ne sont pas prises en compte
28:32 et qui sont un véritable fléau dans les entreprises.
28:35 Il faut aussi reprendre certaines données sur la qualité de vie au travail.
28:38 Pour essayer de mettre tout le monde d'accord, je ne sais pas si on y arrivera, il y a un
28:42 consensus à mon avis sur un point, c'est que le volume de travail, c'est-à-dire
28:45 le taux d'emploi de la population en France n'est pas assez élevé.
28:47 Et ça, ça veut dire par exemple qu'il faut réindustrialiser le pays.
28:50 Quand je dis qu'il faut fabriquer des médicaments en France, il faut de la recherche et développement.
28:54 Je voyais toujours un document de BFM TV sur le fiasco de la filière nucléaire où on
28:59 a désinvesti lourdement, il faut 150 000 emplois.
29:01 Donc on peut parfaitement s'organiser autrement, c'est ce que vous disiez à l'instant,
29:05 et augmenter le volume de travail.
29:07 Et là, les statistiques que vous évoquiez remonteront et on sera au standard de l'Union
29:12 Européenne.
29:13 Parce qu'aujourd'hui, ça a été dit, peu de travail repose sur les mêmes personnes.
29:18 C'est une locomotive qui tire de plus en plus de wagons.
29:21 Et donc la solution, elle est bien sûr de faire la révolution du travail et d'augmenter
29:26 le taux d'emploi.
29:27 - Oui, je pense qu'il y a une façon de réconcilier Kevin et François en disant que ce qui est
29:34 en cause aujourd'hui, c'est la façon dont on travaille.
29:38 Et faire aimer, faire réaimer le travail, ce n'est pas forcément faire travailler les
29:44 gens plus, c'est les faire travailler mieux.
29:46 Et de façon...
29:48 Plus nombreux à travailler, mais pas chacun davantage.
29:52 - Oui, et travailler mieux, effectivement.
29:55 Et ça passe par la réindustrialisation, ça passe aussi par le fait de la part des entreprises
30:01 de savoir peut-être donner des conditions de travail meilleures, des salaires plus en
30:06 adéquation avec...
30:07 - Plus d'intéressement, plus de participation, plus de motivation.
30:10 - Plus de participation au reste de l'entreprise.
30:11 - On donne du sens, on entend beaucoup aussi.
30:13 - Aujourd'hui, on cherche 200 000 ans.
30:14 - Le sens de ce qu'on fait.
30:15 - Pardon, Fessine ?
30:16 - Oui, je disais Pascal, c'est qu'il y a aussi beaucoup d'entreprises et de DRH qui vous
30:20 disent pour recruter, on est obligé de donner du sens au poste que l'on propose.
30:24 Parce que sinon, les gens ne viennent pas.
30:26 C'est un vrai sujet.
30:27 - Mais aujourd'hui...
30:28 - Enfin, le sens c'est aussi...
30:29 Pardon, c'est à vous de le trouver aussi.
30:32 Je redonne l'exemple de l'infirmière qui fait la prise de sang.
30:36 Ça fait 35 ans qu'elle fait ce métier, elle adore son métier, elle continue.
30:40 Et elle me dit aujourd'hui, j'ai des jeunes infirmières qui ne veulent pas venir faire
30:44 ce métier.
30:45 - Ou qui partent très vite.
30:46 - Pardon ?
30:47 - Ou qui partent très vite.
30:48 - Oui, et qui n'arrivent même pas à recruter dans son labo pour faire les prises de sang
30:50 parce qu'il y a du boulot le samedi.
30:52 Et je lui dis, mais qu'est-ce qu'elles font ? Je le répète, j'ai déjà dit.
30:55 - Non, mais il ne faut pas faire d'enjeuiste.
30:56 - Elles vont faire de l'onglerie.
30:57 Je veux dire, le sens, il y a des gens qui trouvaient du sens à être infirmière.
31:00 Aujourd'hui, elles ne le trouvent plus.
31:01 Il y a des gens qui trouvaient du sens à être enseignant et qui ne le trouvent plus
31:05 non plus.
31:06 - Oui, mais les conditions ne sont pas forcément les mêmes aujourd'hui pour une jeune infirmière
31:08 qui démarre que pour la personne...
31:10 Moi, j'en connais aussi des infirmières passionnées et effectivement, elles ont démarré dans
31:13 un autre contexte, avec une autre relation à leur mission.
31:16 Juste d'un mot, il ne faut pas faire d'angélisme non plus.
31:20 Ça passe aussi par le fait de donner plus de souplesse à l'employeur pour éventuellement
31:25 licencier quelqu'un qui ne fait pas son boulot.
31:27 - Ils le faisont déjà en fait.
31:28 - Non, pas vraiment.
31:29 - Pas dans la fonction publique, mais ailleurs, ils l'ont.
31:31 - Pas dans les petits, pas dans les PME, peut-être dans des grands groupes, mais pas dans les
31:34 PME.
31:35 Aujourd'hui, ce n'est pas normal qu'en France, on cherche 200 000 personnes dans l'hôtellerie
31:43 et restauration sans les trouver.
31:44 Ce n'est pas normal.
31:45 - C'est peut-être un problème.
31:46 - Juste, le point, parce que je voyais Valérie faire un tort de la bouche sur la question
31:50 du sens.
31:51 Je vais oser un gros mot sur ce plateau.
31:53 Il y a aussi la répartition de la valeur ajoutée.
31:55 Les jeunes, quand ils voient qu'il y a des gens qui se font des centaines de millions
31:58 d'euros et qu'ils sont à 2500 balles avec aucune seconde partie de carrière, ils vont
32:03 faire influenceur et ils gagnent beaucoup plus et ils n'ont pas de chef.
32:06 Donc ça, c'est le premier point.
32:07 Le deuxième, ça, c'était le côté gauche.
32:09 Et j'ai un coup à gauche et un coup à droite.
32:11 Le deuxième, c'est qu'on ne réglera pas la question des emplois publics, des emplois
32:15 de première ligne simplement avec l'argent.
32:17 Ce n'est pas vrai.
32:18 C'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut quand même que cette société se ressaisisse
32:22 sur la question de l'intérêt général.
32:23 Et cela suppose que les dirigeants administratifs, politiques, affichent plus de vertu, d'une
32:29 certaine manière.
32:30 C'est vrai que c'est un petit peu neuneu de dire ça, mais je crois fondamentalement
32:34 que par exemple la question de l'hôpital, vous le disiez à l'instant, plus de vertu
32:39 bien sûr, mais aussi un droit consacré à la deuxième partie de carrière.
32:44 Aujourd'hui, je suis aide-soignante.
32:46 Les passerelles pour devenir infirmière sont pratiquement infranchissables.
32:50 Donc il faut que ce pays arrête d'avoir une vision aristocratique des carrières de
32:54 cadre, de cadre supérieur en mode si tu n'as pas fait la bonne école quand tu étais jeune,
32:58 alors tu restes un employé ouvrier toute ta vie.
33:00 Ça, c'est un pinceau.
33:01 On va marquer une pause.
33:03 On se retrouve dans un instant avec vous pour continuer nos débats.
33:06 A tout de suite.
33:07 Sud Radio, mettez-vous d'accord.
33:10 9h-10h, Valérie Expert.
33:13 Avec vous sur Sud Radio jusqu'à 10h dans la suite de notre sujet à propos de la semaine
33:21 de quatre jours et de notre rapport au travail.
33:25 Pascal l'évoquait tout à l'heure, ou c'est peut-être François, sur le manque de main-d'œuvre
33:30 dans un certain nombre de secteurs.
33:31 300 000, je crois, dans la restauration.
33:34 200 000, oui.
33:35 Moi, j'ai entendu 300, mais bon.
33:37 Et donc, dans le projet qui a été présenté hier, Asile-Migration, cette éventualité
33:45 de créer des titres de séjour pour les métiers en tension.
33:48 J'entendais Thierry Marx ce matin, qui est le président de l'UMI, l'Union des métiers
33:53 de l'hôtellerie et de la restauration, qui dit que c'est indispensable pour eux.
33:57 Je ne sais pas qui veut commencer.
33:59 Écoutez, il faut être concret.
34:00 Si on va à déjeuner dans un restaurant, dans une station balnéaire, ou pire, à Paris,
34:05 si vous voulez que votre confit de canard, votre tartare de bœuf, votre hachis parmentier
34:09 arrive à la table, c'est fait par des sans-papiers en cuisine.
34:11 Voilà la réalité.
34:12 Il n'y a qu'à aller dans toutes les brasseries les plus gauloises.
34:15 Donc, est-ce qu'on continue cette hypocrisie ou est-ce que ces gens qui travaillent, qui
34:19 cotisent parce qu'ils cotisent, est-ce que ces gens-là, on va les laisser dans les
34:24 caves, dans les arrières-salles de cuisine ? Ou est-ce qu'il n'y a pas une forme de
34:27 méritocratie qui est justifiable parce qu'ils contribuent à la croissance française ?
34:30 Mais ils sont payés, ils ont des fiches de paye.
34:33 C'est le paradoxe.
34:34 C'est ce qu'évoquait Sophie de Menton une fois ici.
34:36 C'est pour ça que je dis.
34:37 C'est qu'ils ont des fiches de paye et ils cotisent.
34:40 Darmanin, qui a toujours des formules un peu enfantine, disait qu'il faut être gentil
34:44 avec les gentils, méchant avec les méchants.
34:46 C'est un peu idiot.
34:47 Mais par contre, des gens qui contribuent, qui travaillent, qui sont courageux, n'ont
34:51 pas vocation à rester finalement dans la clandestinité et, je sais que je vais choquer, mais au moins
34:56 c'est un débat, n'ont pas vocation à repartir.
34:59 - Oui, Pascal ?
35:00 - Je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire François Calfond.
35:02 Je n'ai rien à ajouter là-dessus.
35:04 Ça me semble d'une pertinence totale quand on regarde un peu ce qui se passe en réalité
35:08 dans notre pays.
35:09 C'est-à-dire que dans les emplois sous-qualifiés, etc., il y a un taux d'immigrés en situation
35:16 irrégulière qui est complètement exponentiel par rapport au reste des emplois et il faut
35:23 faire quelque chose pour ça.
35:24 Ou alors que les bons français de souche, évidemment avec tous les guillemets du monde,
35:30 aillent dans les arrières-cuisines et dans les sous-entraînements et nettoyer les bureaux.
35:35 Mais sinon, s'ils ne veulent pas le faire, il faut légitimer ceux qui le font.
35:42 - Oui, Kevin ?
35:43 - Écoutez, moi je suis pour la méritocratie et je pense en effet que tous ces gens qui
35:47 travaillent méritent d'être régularisés, méritent un peu de stabilité.
35:53 Et là-dessus, je suis évidemment d'accord.
35:55 Mais moi, ce qui me gêne, c'est qu'en faisant ça, on donne raison aux patrons qui ont recruté
35:59 en toute illégalité ces gens.
36:01 Et pour moi, c'est un très mauvais appel d'air.
36:03 C'est-à-dire qu'on encourage les patrons à continuer à faire cela.
36:06 De toute manière, à la fin, on ne vous dira rien et on régularisera tous les gens que
36:12 vous avez embauchés illégalement.
36:14 Et puis, il y a quelque chose qui n'est pas compréhensible pour les Français.
36:16 Vous avez un taux de chômage élevé et de l'autre côté, on va chercher de la main-d'oeuvre
36:21 à l'étranger.
36:22 Donc, on revient sur le débat de tout à l'heure.
36:24 Pourquoi les Français, dit de souche, même si je n'aime pas cette expression, ne prennent
36:28 pas les emplois dans les restaurants, dans les chantiers, etc. ?
36:34 C'est bien qu'il y a un problème de rapport au travail.
36:36 C'est qu'aujourd'hui, les gens n'acceptent plus les métiers pénibles, veulent, sans
36:41 forcément avoir de diplôme, être payés le plus possible.
36:44 Sinon, ils ne se lèvent pas le matin et ne vont pas travailler.
36:47 Aller interroger des gens qui travaillent dans la restauration, c'est ce qu'ils vous
36:50 racontent.
36:51 Ils embauchent quelqu'un et au bout de trois ou quatre jours, la personne ne vient plus
36:54 parce que c'est compliqué de se lever à 6h du matin.
36:56 C'est quand même ça le problème.
36:57 Donc, il faut interroger l'ensemble de notre société.
37:02 Quand je vois la leçon en gauchisme qu'on a eue tout à l'heure, c'est l'irresponsabilité
37:08 des individus.
37:09 C'est à cause des méchants patrons qui organisent mal le travail.
37:12 Vous comprenez, c'est le contexte Covid.
37:14 Donc, c'est sûr qu'on a un rapport au travail qui a changé, comme si à l'échelle de l'histoire,
37:19 trois, quatre années avaient de l'importance.
37:21 Et de l'autre côté, on nous raconte en effet que c'est le système qui ne va pas.
37:25 Non, il y a un problème également de responsabilité individuelle avec des Français qui sont de
37:30 moins en moins dans le travail.
37:31 Moi, en tant qu'enseignant, je le vois.
37:33 Tout à l'heure, quand je disais les jeunes, évidemment qu'il y a des jeunes très courageux,
37:37 il suffit de franchir les portes d'une salle de classe pour voir en effet que c'est de
37:41 plus en plus compliqué de faire travailler les élèves, qu'on est dans une société
37:45 de loisiveté et que le goût de l'effort et du mérite n'existent plus.
37:51 Et ça a une conséquence sur le marché du travail.
37:54 - Je connais des jeunes qui sont méritants.
37:56 - Oui, à juste, je voulais vous lire, Véronique, une auditrice, qui me dit "Mon fils a 32 ans,
38:00 il travaille depuis son CAP à 16 ans, il fait 42 heures par semaine comme peintre auto-revuel,
38:07 donc il y en a plein des gens qui ont des boulots compliqués, difficiles".
38:10 - Vous dites une chose à son contraire, alors je suis là à dire que les gens sont des fainéants.
38:12 - Non, non, mais le problème c'est qu'il faut de la nuance.
38:15 Il y a quand même 200 ou 300 000 emplois.
38:17 - On a eu une diatribe sur la fainéantise généralisée.
38:19 - Non, moi, ce que je ne vois, c'est la couche des salaires.
38:21 Je suis très respectueux de la couche du travail.
38:23 - Alors, Christine, c'est quand même aujourd'hui très compliqué pour, et Pascal le sait,
38:28 de recruter dans les hôtels et dans la restauration, plus que jamais.
38:32 Plus qu'avant.
38:33 - Plus qu'avant.
38:34 - Plus qu'avant, et tout est combiné.
38:37 Donc il y a eu un effort qui a été fait sur les salaires,
38:39 donc il y a eu une véritable remise à niveau des salaires dans l'hôtellerie-restauration.
38:43 C'est vrai, et c'était un besoin.
38:46 Il y a une conception de l'organisation du travail qui est complexe,
38:50 parce que, évidemment, vous voulez aller au restaurant le soir,
38:53 et le soir, il faut bien que quelqu'un vous serve.
38:55 Donc il y a tous ces métiers-là, et peut-être que, peut-être, je dis bien peut-être, Kévin,
38:59 peut-être que la solution des quatre jours...
39:01 Alors je prends l'exemple, dans la restauration, des grands buffets à Narbonne.
39:04 Pourquoi ? Parce qu'on y est allé plusieurs fois, et il expérimente des choses.
39:08 Il a mis tous ses serveurs à quatre jours par semaine.
39:11 - Il a augmenté, et il a augmenté les salaires.
39:13 - Mais en termes... Je ne parle pas que des salaires, je parle de l'organisation du temps de vie.
39:17 Et il peut leur proposer et leur demander d'avoir cette fameuse coupure,
39:21 parce que c'est vrai que c'est compliqué de trouver quelqu'un
39:24 qui accepte de venir faire le service à midi.
39:27 Souvent, à Paris, par exemple, les serveurs, ils habitent loin de leur...
39:31 Avec le prix des loyers, vous habitez loin de votre travail.
39:33 Donc revenir ensuite pour le service du soir, tout ça, ça fait des contraintes
39:37 qui font que c'est difficile de trouver la bonne personne.
39:39 Donc il a mis ses serveurs là-dessus.
39:42 Donc tout ça, c'est un ajustement.
39:44 C'est pas l'unique mesure, les quatre jours, mais c'est, on va dire, une façon de repenser.
39:49 Regardez, par exemple, alors je sais pas comment c'est à Paris, mais en province,
39:52 le nombre de restaurants qui sont fermés le week-end.
39:55 C'est-à-dire que les patrons vous disent ouvertement
39:57 "Nous fournissons le repas du midi et du soir, du lundi au vendredi,
40:01 mais on veut nos week-ends."
40:02 C'est une réalité.
40:03 - Mais là, on parle de ce qui a commencé hier à coincer sur le projet de loi immigration,
40:09 à savoir les LR qui sont...
40:11 - Dans l'idéologie.
40:12 - Dans l'idéologie, ils sont contre la régularisation des sans-papiers
40:16 dans les métiers en tension.
40:17 Donc c'est la question qui doit se poser.
40:19 Est-ce qu'on doit régulariser ces sans-papiers qui ont un job,
40:23 qui bossent et qui font le boulot que les autres ne veulent pas faire ?
40:25 - Moi je pense, on a eu le débat tout à l'heure,
40:28 je pense qu'on s'en sortira pas de ces difficultés qui sont objectives,
40:31 tout le monde est d'accord sur le fait qu'elles soient objectives,
40:33 par du dogmatisme et de l'idéologie.
40:35 Ça sert à rien de stigmatiser les gens.
40:37 On s'en sortira par de l'inventivité.
40:39 Et je vais même vous dire une chose qui est un peu libérale,
40:42 j'en suis désolé pour mes amis de gauche dogmatique,
40:45 l'intelligence de l'Organisation du Travail ne passe pas que par la loi.
40:49 Elle passe aussi par de l'intelligence et un droit à l'expérimentation.
40:53 On a vu les URSSAF de Picardie.
40:55 Et tout cela doit permettre progressivement de changer de système,
40:59 changer de façon de voir.
41:01 L'UMI, puisqu'on en parle, les métiers de l'hôtellerie et de la restauration,
41:04 il faut distinguer le grain de livret.
41:06 Il y a des gens qui font vraiment leur travail,
41:08 qui le font passionnément et qui tiennent à leurs employés.
41:10 Et il y a des gens qui arrivent avec des camions sous vide,
41:13 qui font des marches de 2 à 3 fois, 4 fois,
41:16 sur des plats qui arrivent de manière industrielle,
41:18 et qui traitent avec la même noblesse le plat industriel que leurs salariés.
41:23 Et bien ceux-là, j'en appelle à ce que finalement,
41:26 ils soient lavés par ces nouvelles exigences du marché du travail
41:29 et du monde du travail.
41:30 Et Dieu merci, on a eu le cas dans la boulangerie.
41:33 Pour les plus jeunes, dans les années 70,
41:35 on mangeait que du pain blanc dégueulasse, industriel.
41:38 Et c'était la course au prix.
41:39 Et il y a eu un renouveau de cette profession,
41:41 qui permet maintenant, alors ils ont d'autres problèmes,
41:43 mais qui permet maintenant d'avoir du pain de qualité,
41:45 plus respectueux du métier.
41:46 Et bien vous avez plein de gens, dans Paris, dans les métropoles,
41:49 qui ouvrent des boulangeries créatives parce qu'ils sont passionnés.
41:52 Et bien tirons vers le haut ces problèmes-là,
41:54 plutôt que de les tirer vers le bas.
41:55 - Mais vous ne répondez pas à ma question.
41:57 Est-ce qu'il faut créer des titres de secours ?
41:58 - Moi je dis oui.
41:59 - Oui, oui, oui, détruis.
42:00 - Kevin, pour Kevin, vous c'est un appel d'air,
42:02 vous êtes sur la ligne des LR qui disent,
42:04 ça va ouvrir les vannes et appeler...
42:05 - Moi si vous voulez, dans les cas individuels,
42:07 je pense qu'il faut améliorer la situation de ces gens,
42:09 mais pas non plus créer d'appel d'air,
42:11 et qui est une question de principe.
42:13 Un patron qui a embauché quelqu'un dans l'illégalité,
42:16 on ne peut pas comme ça, par derrière, lui donner un blanc-seing.
42:19 Il a quand même violé la loi,
42:20 il doit y avoir des sanctions pour ces derniers.
42:22 - Oui. Christine, vous vous êtes favorable ?
42:24 - Oui. Alors disons qu'en plus, je pense qu'il y a une régularisation,
42:28 et il arrive aussi souvent, pardonnez-moi,
42:30 que ce sont des gens qui étaient avec des titres,
42:32 on va dire provisoires,
42:34 et qui, parce que le processus d'obtention des papiers
42:37 est parfois très compliqué,
42:39 parce que ce que je ne comprends pas,
42:41 c'est comment on peut accepter que quelqu'un ait une feuille de salaire,
42:44 et soit dans l'illégalité.
42:46 J'ai du mal à saisir, pardonnez-moi.
42:48 - Sophie vous l'expliquera, Sophie de Menton, très bien,
42:50 elle dit que c'est effectivement complètement absurde, ubuesque.
42:53 - C'est usus. Absolument.
42:55 Donc ça veut dire que si la personne est dans l'illégalité,
42:57 elle l'est depuis longtemps,
42:58 ou si elle ne l'est pas depuis longtemps,
42:59 c'est qu'elle y a basculé à un moment donné,
43:01 parce que les règles font que...
43:03 Il y a quand même eu des exemples de patrons
43:05 qui se sont mis en grève de la faim,
43:06 ce boulanger, je me souviens,
43:07 qui avait dit "je veux absolument qu'il soit régularisé".
43:09 Donc ça veut dire aussi peut-être qu'en amont,
43:12 dans la conception des titres de séjour, l'obtention,
43:17 peut-être qu'il y a des choses à revoir.
43:19 Je ne suis pas une spécialiste,
43:20 mais disons que des gens qui basculent dans la clansitinité,
43:23 il y en a aussi, parce que notre système les bascule dans la clansitinité.
43:26 Donc c'est aussi quelque chose qui est assez ubuesque.
43:29 - Je voudrais qu'on parle, Pascal,
43:31 c'était un autre de vos coups de coeur,
43:34 ou coups de gueule plus précisément,
43:36 c'est l'agressivité au volant,
43:37 et l'agressivité dans les rues.
43:40 C'est la une du Parisien ce matin,
43:42 suite à ce qu'on a tous observé.
43:45 Et puis il y a eu un drame absolu
43:47 d'une conductrice de 86 ans
43:49 qui, en quittant une place de parking,
43:51 a accroché une autre voiture.
43:53 Et la conductrice à qui elle refusait le constat
43:56 a été tuée puisqu'elle l'a écrasée.
43:59 Et c'est vrai qu'on voit, moi j'ai vu,
44:01 pas plus tard qu'hier,
44:02 quelqu'un, en plus, a brûlé une camionnette,
44:05 brûlé un feu rouge consciemment,
44:07 voyant le feu rouge,
44:08 des doigts d'honneur,
44:10 enfin c'est devenu.
44:11 Et puis beaucoup de morts aujourd'hui
44:13 de piétons et de cyclistes.
44:15 - Les cyclistes, effectivement,
44:17 et l'agressivité, je pense que malheureusement,
44:20 elle dépasse largement le cadre
44:23 de la circulation et des transports.
44:27 On est dans un monde
44:28 où les gens sont tordus,
44:30 où les gens sont effectivement crispés
44:33 et promptes à s'en prendre les uns aux autres.
44:36 Bon, alors c'est pas d'aujourd'hui
44:37 qu'on fait des doigts d'honneur
44:38 ou qu'on entend des noms d'oiseaux au volant.
44:42 Moi ce qui m'a un petit peu alerté,
44:45 c'était la hausse du nombre de morts de cyclistes.
44:49 Et moi ce qui me semble important,
44:52 c'est qu'aujourd'hui on n'est pas,
44:54 sous prétexte d'écologie
44:56 et de valoriser l'usage du vélo, etc.
45:00 On ne donne pas des certificats d'impunité à tout le monde
45:05 avec des règles qui sont valables pour les uns
45:07 et qui ne sont pas valables pour les autres.
45:09 Et s'il y a plus de morts à vélo,
45:11 je pense que c'est pas, à mon avis,
45:13 la faute des automobilistes,
45:14 c'est la faute des vélos.
45:16 Et c'est la faute surtout de ceux qui leur disent
45:18 "Allez-y, vous pouvez brûler les feux,
45:19 vous pouvez circuler à contresens dans n'importe quelle rue
45:22 et vous pouvez circuler sans casque
45:24 et sans avoir la moindre formation."
45:27 Donc méfions-nous, là encore,
45:30 de se donner des règles pour les uns
45:33 qui ne sont pas valables pour les autres.
45:35 - Je suis entièrement d'accord.
45:37 Reprenons les chiffres de mortalité routière.
45:39 Ils sont très bas, à 3 500.
45:41 Je donne quand même un comparatif.
45:43 Les accidents domestiques,
45:45 genre l'accident de barbecue, n'est-ce pas ?
45:48 Tous les accidents domestiques, c'est 30 000 morts par an.
45:51 On est conscients d'un impensé de la mortalité en France.
45:55 La deuxième chose, c'est qu'il y a effectivement
45:57 un conflit d'usage de l'espace public.
45:59 Et que les nouveaux moyens de déplacement
46:01 ont été conçus par ceux qui en étaient des militants
46:04 comme des moyens de déplacement un peu conquérants
46:07 contre la voiture.
46:08 Et vous avez les trottinettes, les monoroues, les vélos,
46:11 notamment en ville, eux-mêmes militants
46:14 pour la disparition des voitures de l'espace public,
46:16 qui n'inspectent aucune règle.
46:18 La Suisse a fait un spot, parce qu'ils ont le même problème,
46:20 mais ce n'est pas politiquement correct,
46:22 sur le comportement des vélos.
46:24 En France, vous faites ça, bien sûr,
46:26 vous êtes un boomer, c'est un nazi,
46:28 le point Godwin va vite être atteint.
46:30 Mais c'est un fait qu'il y a un problème de conflit d'usage
46:33 qui est encouragé de manière un peu politique
46:35 dans un discours anti-bagnole.
46:37 A l'arrivée, c'est quand même les cyclistes,
46:39 plus de 200 morts cette année.
46:41 Les trottinettes, en Ile-de-France, je crois qu'il y a eu
46:43 une quinzaine de morts en trottinette.
46:45 Donc c'est quand même des vies qui sont perdues,
46:47 et notamment des plus jeunes.
46:48 - Mais les vélos, aujourd'hui, oui...
46:50 - Et sauf auxquels on reste les communautés...
46:52 - Ils sont plus au feu, arrivent très vite...
46:54 - J'ai pas osé le dire, parce que je suis allé loin
46:56 dans la distribution de gauche.
46:58 - Ils ont le droit, il y a les panneaux pour filer tout droit.
47:00 - Oui, il y a un petit triangle qui appelle un petit peu
47:04 à la prudence aussi, quoi, non ?
47:06 - Non, qui les autorise à passer au feu rouge
47:08 ou tourner à droite alors que c'est interdit pour les roues,
47:10 les voitures, remonter les rues, etc.
47:12 Donc c'est comme dit Yvan, c'est le partage
47:14 de l'espace public qui n'est plus compréhensible.
47:16 Et ce sont les seuls usagers de la route,
47:18 il faut bien souligner, qui n'ont pas de demande,
47:20 ou il n'y a pas de permis en demande.
47:22 - Avec les trottinettes, je suis d'accord avec Pascal et François,
47:24 je pense qu'ils ont tout dit.
47:26 - Nous nous sommes mis d'accord, finalement.
47:28 - Et avec Christine, évidemment.
47:30 - Et avec Christine, évidemment.
47:32 - Parlons un jour des piétons, Valérie.
47:34 - Tu vas écouter aux joies du concert.
47:36 - Parlons un jour des piétons dans l'espace public,
47:38 parce que j'ai mon meilleur ami qui est malvoyant,
47:40 et je peux vous dire qu'aujourd'hui, il souffre le martyr
47:42 quand il marche dans Paris, entre les trottinettes,
47:44 les vélos, etc. - Et les trous dans la chaussée.
47:46 - Et les trous dans la chaussée, n'en parlons pas.
47:48 - Merci à tous les quatre. Dans un instant,
47:50 l'émission Média, on va parler de Mayotte,
47:52 avec un document à voir ce soir sur France 2,
47:54 absolument passionnant.
47:56 Mayotte, où la réforme des retraites
47:58 n'est pas très évoquée.
48:00 276 euros en moyenne
48:02 pour les retraités à Mayotte.
48:04 Bref, on va y revenir dans un instant.
48:06 Avec vous, à tout de suite.

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