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Son garagiste a dû s'étonner, en découvrant une balise GPS cachée sous la voiture de son client. Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci, fait l'objet d'une surveillance quotidienne, en témoigne le traceur GPS repéré dans son véhicule. C'est la deuxième fois, que le militant poitevin décèle un dispositif de surveillance à son encontre. En mars 2022, une caméra de vidéo-surveillance est trouvée au domicile de son père. Le matériel est à moitié enterrée et recouvert d'un filet de camouflage et de feuilles. Julien Le Guet dénonce depuis « un watergate du marais poitevin » et des méthodes de « barbouzes » qui s'inscrivent dans une campagne de surveillance et de criminalisation à l'encontre du mouvement contre les bassines. Plusieurs enquêtes journalistiques révélées dans différents médias documentent le suivi dont font l'objet, notamment, les acteurs du mouvement des soulèvements de la terre qui réunit les différents collectifs mobilisés et qui coordonne la mobilisation contre l'accaparement de l'eau. Le 30 octobre 2022, au lendemain d'une manifestation à Sainte-Soline, Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur, les qualifiaient « d'écoterroristes ».
Au Média, Julien Le Guet revient sur la surveillance et la répression dont il fait l'objet et appelle à « la défense de l'eau », les 25 et 26 mars lors de la prochaine manifestation dans le Poitou. Son mot d'ordre, « pas une bassine de plus ! »

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Transcription
00:00 C'est vrai qu'aujourd'hui on est face à une violence,
00:02 mais une violence dans tous les États.
00:04 C'est vraiment la violence institutionnelle,
00:06 mais dans toute sa plénitude.
00:08 Violence physique, violence mentale,
00:11 violence juridique, judiciaire, tout ce qu'on veut.
00:13 Je suis Julien Leguay,
00:19 je suis un des porte-parole du collectif citoyen Bassine Non Merci,
00:22 qui se bat en Poitou-Charentes pour l'instant
00:24 contre des projets de méga-bassines,
00:26 des gros réservoirs d'eau à vocation d'usage agricole
00:29 pour soutenir l'agriculture intensive.
00:31 Notre mouvement fait l'objet depuis plusieurs mois et années
00:34 d'une surveillance policière toute particulière.
00:37 Il y a déjà eu des épisodes précédents.
00:38 Il y a un an et demi, on avait trouvé une caméra de surveillance
00:41 devant le domicile de mon père.
00:42 Et puis il se trouve qu'il y a une dizaine de jours,
00:44 en mettant mon camion chez le garagiste,
00:46 le garagiste, hors tour, m'a indiqué qu'il avait fait une belle trouvaille
00:50 puisqu'il a trouvé ce petit boîtier noir,
00:52 qui est un boîtier aimanté,
00:53 et qui est un boîtier qui contient une balise GPS
00:55 qui était installée sous mon véhicule.
00:58 Ça, Gérald, il va faire la gueule
00:59 s'il voit qu'on esquinte son matos comme ça.
01:02 Voilà, et puis là, il y a une carte SIM dedans.
01:05 La préfecture a bien confirmé qu'il s'agissait de matériel
01:08 installé par la police nationale.
01:10 Le fait qu'à deux reprises, on trouve ce genre de matériel
01:14 chez des collègues ou sur mes véhicules,
01:18 ça indique que le gouvernement Macron, Darmanin,
01:21 traite bien ce dossier avec la plus grande attention.
01:24 On a des préfets qui sont très à notre écoute,
01:26 sans mauvais jeu de mots.
01:28 Ça montre que ce dossier est explosif,
01:29 ça montre que ce gouvernement est aux abois
01:32 sur ces questions de flotte,
01:33 et qu'aujourd'hui, la seule réponse qui s'est donnée
01:35 à des citoyens, à des paysans,
01:37 à des gens qui s'intéressent à la nature,
01:39 à leur milieu de vie, face à ces préoccupations d'eau,
01:42 de rivières à sec, de biodiversité qui se délitent,
01:46 c'est la répression,
01:48 c'est la multiplication des affaires judiciaires,
01:51 et puis c'est surtout une débauche de moyens de gendarmerie,
01:56 puisque en parallèle de ce type de matériel,
01:58 il y a également tous les chantiers de mégabassines
02:01 aujourd'hui qui sont largement surveillés.
02:03 C'est des agents par milliers
02:05 qui se retrouvent lors des grosses manifestations,
02:07 et puis qu'il reste du temps à assurer du gardiennage privé
02:10 en assurant la surveillance directement de ces mégabassines.
02:13 L'addition, elle commence à être salée vis-à-vis de notre mouvement,
02:17 puisque ça fait plusieurs mois
02:19 qu'on fait l'objet d'une surveillance accrue,
02:22 et qu'à titre personnel, moi aujourd'hui,
02:24 je considère que je n'ai absolument plus aucune intimité ou vie privée,
02:29 puisque je pars du principe qu'il y a de fortes chances
02:33 que mon téléphone soit sur écoute,
02:35 que la plupart de mes conversations,
02:37 y compris par internet, soient suivies.
02:40 Puis il se trouve que je fais partie des nombreuses,
02:43 des 60 personnes qui ont été blessées
02:44 suite aux différents lancés de LBD, Flashball, etc.
02:48 On est 60 à avoir été blessés lors de la manif de Sainte-Soline,
02:51 il y a 5 camarades qui ont été hospitalisés.
02:53 Je me suis fait défoncer,
02:56 je me suis pris un énorme coup de matraque,
02:57 sans aucun ménagement, de toute la force de l'agent.
03:00 J'ai été sonné un petit peu, j'ai failli être interpellé,
03:03 et puis les camarades sont venus me sortir des griffes des agents.
03:07 Et je veux redire que cela relève de l'éco-terrorisme.
03:09 C'est vrai qu'aujourd'hui on est face à une violence,
03:11 mais une violence dans tous les états.
03:13 C'est vraiment la violence institutionnelle,
03:16 mais dans toute sa plénitude.
03:18 Violence physique, violence mentale,
03:20 violence juridique, judiciaire, tout ce qu'on veut.
03:23 Il y a une volonté délibérée de la part du gouvernement Macron
03:27 de faire la misère à tous les gens qui se battent aujourd'hui
03:30 pour la protection de l'environnement.
03:32 Il y a une véritable criminalisation vis-à-vis des gens qui…
03:37 des militants écolo, on va dire, au sens large.
03:40 Ou d'un côté, on nous qualifie d'éco-terroristes,
03:44 alors qu'il y en a qui aujourd'hui terrorisent l'écologie,
03:46 je pense que c'est vachement plus de l'autre côté.
03:48 Et puis qu'on a bien une écologie, un milieu naturel
03:49 qui est complètement terrorisé par nos politiques publiques.
03:53 La biodiversité dans le Marais-Pouet-de-Vin dont je suis issu,
03:56 elle s'est écroulée littéralement.
03:58 Et c'est bien le résultat des politiques publiques.
03:59 C'est qui les malfaiteurs dans cette histoire-là ?
04:02 Qui c'est qui mène notre société à sa perte ?
04:04 Qui c'est qui mène nos rivières aux assèques systématiques ?
04:08 C'est certainement pas nous.
04:09 Pour les gens qui habitent sur Saint-Sauline ou Mosey,
04:12 sur le Mignon, qui sont les deux premières communes
04:14 où il y a ces deux nouvelles méga-bassines qui ont été construites,
04:16 on a souvent des témoignages d'habitants
04:19 qui ont l'impression d'être dans une espèce d'état de siège.
04:21 C'est des balais incessants de bus avec des gardes mobiles.
04:25 C'est très régulièrement des survols d'hélicoptères
04:30 et des contrôles inopinés.
04:31 C'est une espèce d'état de guerre instauré par l'État
04:36 pour tout simplement préserver des cratères, des cratères privés.
04:40 On est face à des biens qui ont été payés par de l'argent public
04:42 pour payer une ressource qui est un bien commun qui appartient à tous.
04:46 Et où finalement le gardiennage, qui devrait être du gardiennage privé,
04:49 est assuré par des forces publiques, payé par des impôts.
04:53 De plus en plus on parle de la guerre de l'eau.
04:56 S'il y a une guerre de l'eau aujourd'hui,
04:59 c'est clairement l'État qui a instauré cette guerre de l'eau.
05:02 C'est clairement cette surmilitarisation,
05:05 c'est clairement cette manière de gérer l'ordre public
05:07 en interdisant systématiquement les manifs
05:10 et en étant capable de mettre, comme par exemple à Saint-Sauline,
05:12 1 700 agents sur le terrain.
05:14 1 700 agents lourdement équipés de LBD, bombes de désencerclement, etc.
05:21 Il y a une solution pour que ces tensions rebaissent,
05:23 c'est que le gouvernement entende enfin notre exigence.
05:26 Elle est claire, unique dans un premier temps.
05:29 C'est un moratoire sur tous ces projets de stockage d'eau à vocation agricole.
05:32 Moratoire et donc un arrêt des travaux, de tous travaux de bassinage
05:39 pour que, à l'inverse de ces logiques d'accaparement,
05:44 on rentre dans des logiques de gestion collective,
05:47 de co-construction de projets et de gestion de l'eau
05:51 à l'échelle des bassins versants.
05:53 Un bassin versant, c'est toutes les collines qui entourent une rivière ou un fleuve,
05:57 c'est toute l'eau qui s'écoule et qui va venir alimenter ce fleuve.
06:00 Et c'est bien à ce niveau-là qu'il faut réfléchir quand il s'agit de gérer l'eau,
06:04 et que ce soit l'eau pour l'agriculture,
06:05 mais que ce soit l'eau pour la rivière ou que ce soit l'eau pour l'eau potable.
06:08 Et donc aujourd'hui, il y a un certain nombre d'expériences
06:10 qui sont menées dans certains territoires, comme dans la Vienne,
06:13 où des citoyens, soutenus par des véritables élus de la République,
06:16 vraiment soucieux de l'intérêt général,
06:17 sont en train de mettre en place ce qu'ils appellent des projets de territoire alternatif
06:20 ou des projets de territoire citoyen,
06:22 où justement il s'agit de parler de la gestion de l'eau,
06:25 qui est vraiment, je le rappelle, un enjeu vital,
06:27 et en particulier avec ce réchauffement climatique,
06:30 qui fait que ça va devenir une ressource de plus en plus stratégique,
06:33 de plus en plus rare, de plus en plus dure à préserver,
06:35 qu'évidemment il faut absolument qu'on mette tout en œuvre
06:38 pour arracher cette eau des appétits voraces du capitalisme.
06:44 J'invite toutes les citoyennes, citoyens,
06:48 qui ont l'occasion de voir cette vidéo, de se mobiliser,
06:51 de se mobiliser pour nous rejoindre le 25 mars dans le Poitou,
06:56 on en dira plus, 25 et 26 mars, il y aura des rassemblements internationaux,
06:59 on va avoir des délégations qui vont venir d'un peu partout dans le monde
07:02 pour parler de la situation en eau chez eux,
07:04 et puis également on invite tous les citoyens et citoyennes
07:07 à être très très vigilants et à s'engager chez eux pour la protection de l'eau,
07:11 et notamment à faire le ménage très sérieusement,
07:13 parce que ce qui fait qu'aujourd'hui on arrive dans cette situation-là,
07:15 c'est que vous pourrez regarder qui gère votre syndicat d'eau potable,
07:19 qui gère le syndicat de préservation de la rivière,
07:22 le syndicat de rivières près de chez vous,
07:23 en fait vous vous apercevrez que dans toutes les instances liées à l'eau,
07:26 quasiment systématiquement, vous aurez des irrigants intensifs
07:30 ou des agriculteurs productivistes issus de la FNSEA
07:33 ou de la coordination rurale,
07:34 qui auront eu la stratégie de truster tous les postes à pouvoir.
07:39 Et aujourd'hui, je le dis au effort,
07:40 il faut une réforme de toutes les instances de gestion de l'eau,
07:44 à commencer par les agences de l'eau,
07:45 où aujourd'hui très clairement les rapports de gouvernance sont tronqués,
07:49 et aujourd'hui l'eau est confisquée par une alliance entre l'État et la FNSEA.
07:55 Ce qu'on dit souvent chez nous, c'est que sur cette bataille des bassines,
07:58 c'est la FNSEA et l'État contre le reste de la société.
08:01 Vous êtes le reste de la société, nous sommes le peuple,
08:04 nous sommes le peuple de l'eau et nous ne nous laisserons pas faire,
08:06 nous gagnerons cette bataille,
08:08 on la gagnera d'autant plus qu'on fera masse,
08:10 et comme on dit dans le marais, "Nobas Arad".
08:12 [Générique]

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