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00:00 La réalité c'est que l'extrême droitisation du macronisme, c'est aussi le reflet de sa fragilité.
00:05 Pourquoi ? Déjà parce que ça génère une crise absolument considérable dans ses propres rangs.
00:09 Il y a un certain nombre de frondeurs, comme on les appelle, qui sont y compris proportionnellement
00:13 dans un nombre supérieur à ce qui avait existé au moment de Hollande et de la déchéance de nationalité.
00:17 Mais surtout parce que la réalité c'est qu'on voit qu'il y a déjà, première chose, une forme d'incertitude importante.
00:23 J'ai écouté Emmanuel Borne qui disait que visiblement la caution pour les étudiants étrangers,
00:26 maintenant ça ne pourrait être que 10 euros.
00:28 Donc je veux dire que c'est quand même le symptôme qu'il y a un certain nombre de difficultés autour de cette loi-là.
00:32 Mais surtout, moi je pense que ce qui est très important, et encore une fois là j'aurai un désaccord avec le député du Parti Socialiste,
00:38 si le gouvernement et l'extrême droite peuvent avancer autant, c'est surtout parce qu'il y a une absence de réaction en face.
00:44 On sort d'une séquence de lutte des classes qui a été extrêmement importante.
00:47 L'année dernière on n'a pas arrêté de se battre pour l'augmentation des salaires, contre la réforme des retraites.
00:51 Il y a des jeunes qui se sont soulevés par centaines, par milliers, contre les violences policières.
00:55 Et on était dans une situation où le gouvernement était acculé.
00:58 Aujourd'hui, s'il reprend du poil de la bête et s'il se permet d'avancer de cette manière,
01:02 c'est pas parce qu'il y a un déroulé lent, inexorable, une progression inarrêtable en fait de l'extrême droite et de la droite.
01:09 C'est parce qu'en réalité, il est en train de prendre sa revanche sur des forces sociales extrêmement puissantes.
01:14 Et je terminerai sur ça. La tâche maintenant à mon avis c'est de tirer les bilans.
01:17 Et ils sont de deux ordres. La première chose, c'est que je pense qu'il faut réfléchir à où est le mouvement ouvrier,
01:21 et où sont ses directions dans cette situation.
01:23 J'entendais Sophie Binet ce matin qui disait que l'immigration était une chance pour la France.
01:26 Je suis d'accord avec elle, mais il aurait peut-être fallu le dire plus tôt, plus fort.
01:30 Il y avait une manifestation le 18 décembre.
01:32 C'était l'occasion d'appeler l'ensemble des secteurs du mouvement ouvrier, des organisations syndicales,
01:36 des organisations politiques à descendre dans la rue.
01:38 Et sur le terrain de la gauche institutionnelle, pour moi c'est la même chose.
01:41 On ne peut pas renvoyer l'alternative au calanque grec aux prochaines élections en disant "quand ce sera nous, on retirera la loi".
01:46 Non, la question c'est que le centre de gravité qui permet, et je finirai sur ça,
01:50 de mettre un coup d'arrêt à un gouvernement radicalisé et déterminé,
01:53 c'est évidemment dans les forces sociales qui sont exprimées,
01:55 qui ont la capacité de descendre dans la rue, de bloquer le pays.
01:57 [Musique]