Audition à l'Assemblée nationale - Souveraineté énergétique : audition de Manuel Valls

  • l’année dernière
Un ancien premier ministre à l'Assemblée nationale. La commission d'enquête LR, mise sur pied pour faire la lumière sur les « causes de la perte d'indépendance et de souveraineté » de la France dans le domaine de l'énergie auditionne Manuel Valls. Il sera notamment question de la fermeture de la centrale de Fessenheim, décidée sous le quinquennat de François Hollande, une centrale à l'arrêt depuis le 30 juin 2020, et des conséquences de la politique et des objectifs énergétiques fixés, à l'époque, par le gouvernement socialiste. Retrouvez l'intégralité de cette audition sur LCP Assemblée nationale.

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Transcript
00:00:00 -Bien. Bonjour, mesdames et messieurs, chers collègues.
00:00:02 La commission d'enquête chargée d'établir les raisons
00:00:04 de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique
00:00:06 de la France a aujourd'hui l'honneur d'accueillir
00:00:09 un ancien Premier ministre, M. Manuel Valls.
00:00:13 M. le Premier ministre, c'est un honneur
00:00:14 pour notre commission d'enquête de pouvoir échanger avec vous
00:00:17 sur une question stratégique,
00:00:19 celle de la souveraineté et de l'indépendance énergétique
00:00:22 de la France.
00:00:23 Au cours de l'exercice de vos fonctions de Premier ministre,
00:00:25 des décisions importantes ont été prises
00:00:27 au niveau national, européen et international.
00:00:31 La loi de 2015 sur la transition énergétique
00:00:33 et pour la croissance verte,
00:00:35 les paquets énergie-climat successifs,
00:00:38 la conférence des Nations unies sur le climat à Paris.
00:00:42 C'est également au cours de vos fonctions
00:00:43 qu'ont été nommées diverses personnalités,
00:00:45 M. François Brotte à la présidence du directoire de RTE,
00:00:49 M. Daniel Ververde au CEA,
00:00:52 M. Jean-Bernard Lévy à la présidence d'EDF,
00:00:55 que nous avons tous les 3 entendus.
00:00:58 M. Yves Bréchet, ancien haut-commissaire
00:01:01 à l'énergie électronique, a par ailleurs fait part
00:01:03 de son expérience lorsqu'il était haut-commissaire
00:01:06 de 2012 à 2018.
00:01:09 Certaines décisions et certaines nominations
00:01:11 se sont révélées de la compétence du président de la République,
00:01:15 lequel avait pris l'engagement de réduire à 50 % en 2025
00:01:19 la part du nucléaire dans la production électrique.
00:01:21 Nous cherchons au sein de cette commission
00:01:23 à démêler le processus,
00:01:26 non pas en responsabilité,
00:01:28 mais bien le dialogue politico-administratif
00:01:31 qui a pu se construire pour mettre en oeuvre
00:01:34 des décisions qui, aujourd'hui, influent largement
00:01:37 la filière industrielle énergétique
00:01:40 et qui est chargée de garantir l'indépendance
00:01:43 ou la souveraineté de notre pays.
00:01:46 Je ne vais pas être plus long.
00:01:48 Votre analyse nous sera précieuse.
00:01:51 Et je vais sans plus tarder vous laisser la parole
00:01:53 pour un propos liminaire.
00:01:55 Avant cela, et en vertu de l'article 6
00:01:57 de l'ordonnance du 17 novembre 1958
00:01:59 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires,
00:02:02 il me revient de vous demander de bien vouloir prêter serment
00:02:05 de dire la vérité, toute la vérité,
00:02:07 et rien que la vérité, en conséquence de quoi,
00:02:09 je vous invite à bien vouloir lever la main droite
00:02:11 et dire "je le jure".
00:02:12 -Je le jure.
00:02:13 -M. le Premier ministre.
00:02:14 -M. le président, M. le rapporteur,
00:02:20 mesdames et messieurs,
00:02:21 il me semble pour moi aussi un honneur
00:02:23 d'être auditionné par votre commission
00:02:27 et de revenir quelques instants à l'Assemblée nationale,
00:02:31 une institution, une maison qui m'est chère.
00:02:35 Je le ferai, je l'espère, à cette audition.
00:02:40 Je le mènerai avec modestie,
00:02:43 parce qu'il s'agit d'une matière extrêmement complexe.
00:02:49 Vous la jugez, je crois que vous avez raison,
00:02:51 sur le temps, avec les nécessaires adaptations,
00:02:54 j'y reviendrai, qui se sont imposées.
00:02:57 Je rajouterai aussi que je suis un patriote.
00:03:01 Je pense que les enjeux du nucléaire
00:03:04 sont fondamentaux et vitaux pour notre pays
00:03:08 et qu'ils demandent du consensus.
00:03:10 Et en tout cas, j'imagine que c'est le but de vos travaux,
00:03:14 d'éclairer non seulement le passé,
00:03:17 mais le présent et surtout l'avenir.
00:03:21 Je vais essayer de répondre à un certain nombre de questions.
00:03:26 Vous en avez évoqué aussi.
00:03:29 Et puis, évidemment, nous y reviendrons
00:03:31 autant que nécessaire à travers vos questions.
00:03:35 Quelques mots sur, au fond, l'appréciation
00:03:40 que je peux porter sur la situation énergétique
00:03:43 actuelle de la France.
00:03:46 Et sur son évolution,
00:03:49 même si je ne suis plus aux responsabilités depuis 2016
00:03:53 et que j'ai quitté l'Assemblée nationale en 2018.
00:03:57 La fourniture d'énergie, je ne vous apprends rien,
00:03:59 repose sur un système des fournisseurs,
00:04:02 des types d'énergie, des infrastructures,
00:04:04 des opérateurs qui s'inscrivent dans le temps long
00:04:08 et qui ne changent pas du jour au lendemain.
00:04:12 La situation générale,
00:04:13 je ne parle pas du contexte actuel géopolitique
00:04:18 et de ses conséquences,
00:04:19 la situation générale d'aujourd'hui
00:04:24 est peu différente structurellement
00:04:26 de celle que nous connaissions il y a 5 ans ou même 10 ans.
00:04:30 Une majorité de notre énergie est d'origine fossile,
00:04:33 en particulier à destination du transport,
00:04:36 du logement et de l'industrie.
00:04:39 Cette situation, évidemment, évolue progressivement.
00:04:42 Et la guerre en Ukraine nous fait également accélérer
00:04:46 la réduction des énergies fossiles
00:04:49 au-delà des questions qu'elles posent à notre pays,
00:04:52 mais à l'ensemble des pays de l'Union européenne.
00:04:55 Le système électrique, lui, est un cas à part.
00:04:59 Il est plus complexe, là aussi, je ne vous apprends rien,
00:05:01 et c'est un marché complètement européen.
00:05:03 Il est déjà très décarboné en France
00:05:07 et il a été mis en tension forte
00:05:10 par le double effet de la fermeture du robinet de gaz russe,
00:05:16 qui alimentait une bonne partie
00:05:20 des centrales électriques allemandes,
00:05:22 et de la baisse de disponibilité du parc nucléaire français.
00:05:27 Ces 2 facteurs sont indépendants et se sont cumulés,
00:05:30 avec pour conséquence de nous faire passer assez près
00:05:33 de problèmes d'approvisionnement ponctuel.
00:05:37 À présent, en l'état des informations qui sont les miennes,
00:05:41 je note que les réserves de gaz sont constituées
00:05:44 et que la disponibilité du parc nucléaire s'est améliorée.
00:05:49 Concernant l'état de disponibilité du parc nucléaire,
00:05:55 je crois toujours modestement
00:05:56 qu'il ne faut pas inverser les causalités.
00:06:00 Depuis 50 ans, nous faisons confiance au nucléaire.
00:06:04 Cette confiance repose sur une fiabilité remarquable
00:06:07 que je veux défendre.
00:06:09 Un bilan extrêmement positif, au fond,
00:06:12 depuis que nous disposons d'électricité
00:06:14 ou d'électricité nucléaire.
00:06:16 Cette confiance repose sur le fait
00:06:18 que le pays ne prend aucun risque
00:06:21 en termes de sécurité et de sûreté du parc.
00:06:24 Cette absence de risque peut avoir pour conséquence
00:06:27 que nous préférions ponctuellement
00:06:28 prendre des risques d'approvisionnement
00:06:30 que des risques techniques.
00:06:32 C'est ce qui s'est passé
00:06:34 lorsque des cas de corrosion sous contrainte
00:06:37 sur une partie du parc se sont révélés.
00:06:40 C'est aussi ce qui s'est passé en 2016
00:06:43 lorsqu'il a été constaté, j'y reviendrai,
00:06:45 des concentrations anormales de carbone
00:06:48 dans les générateurs de vapeur d'une vingtaine de réacteurs.
00:06:53 Le parc a rencontré des problèmes génériques
00:06:54 donc en 2015-2016 et en 2021-2022.
00:06:59 Les autorités de sûreté sont là pour les surveiller.
00:07:02 Elles le font.
00:07:03 Ce sont des problèmes qui se résolvent,
00:07:05 comme en ce moment.
00:07:07 Quand on gouverne,
00:07:10 on s'y prépare le mieux possible.
00:07:14 On n'aime pas, a priori, que des problèmes apparaissent.
00:07:17 On s'en passerait.
00:07:18 Mais c'est comme ça. Ils apparaissent.
00:07:21 Et il est évident que ceux qui ont en charge
00:07:24 la responsabilité et le destin du pays
00:07:26 font face aujourd'hui à des défis considérables.
00:07:31 Le 1er, nous le connaissions déjà,
00:07:33 c'est celui du réchauffement climatique.
00:07:36 2e, ce sont les conséquences du conflit en Ukraine.
00:07:40 3e, c'est une de ces conséquences,
00:07:44 le coût de l'énergie.
00:07:46 Et puis, il y a le défi du renouvellement
00:07:49 du parc nucléaire.
00:07:52 Et de comment, à travers notamment
00:07:55 le discours du président de la République en février 2022,
00:07:59 nous traçons cette voie.
00:08:01 Quels sont les moyens que nous nous donnons
00:08:02 pour arriver aux objectifs assignés ?
00:08:06 L'important, en tout cas, c'est d'aller de l'avant,
00:08:10 de garder la capacité de résoudre et d'avancer,
00:08:14 non pas d'un point de vue politique seulement,
00:08:16 mais aussi d'un point de vue technique et technologique.
00:08:18 C'est là où le politique doit être modeste.
00:08:22 Moi, parce que je me méfie toujours
00:08:25 du déclinisme et du catastrophisme,
00:08:28 je dirais, peut-être que je m'avance trop,
00:08:30 que la situation d'aujourd'hui n'est pas si mauvaise
00:08:34 si on la compare à celle d'autres pays
00:08:36 qui n'ont pas de source d'électricité décarbonée.
00:08:40 Et je regarde toujours avec beaucoup d'intérêt
00:08:43 les défis qui sont ceux, par exemple, de l'Allemagne,
00:08:47 qui est confrontée, évidemment, à des choix financiers,
00:08:50 politiques, sociaux, énergétiques colossaux.
00:08:55 Elle en a les moyens.
00:08:56 Elle ne fera pas sans doute le choix du retour au nucléaire,
00:09:00 mais elle est confrontée, bien sûr, à ces défis.
00:09:04 Et je ne doute pas, de ce point de vue-là,
00:09:05 que vos travaux seront utiles.
00:09:07 Quel était l'état de la filière nucléaire en France
00:09:15 quand j'ai pris mes fonctions, le 1er avril 2014,
00:09:19 après 2 années passées au ministère de l'Intérieur,
00:09:23 et quelles ont été, au fond, ces évolutions
00:09:24 pendant ce mandat, cette responsabilité ?
00:09:29 L'état de la filière n'était pas tellement différent d'aujourd'hui.
00:09:36 Mais le contexte politique,
00:09:40 au sens le plus noble du terme, l'était.
00:09:44 Et je veux insister, parce que la mémoire
00:09:48 a tendance à s'effacer.
00:09:51 Fukushima, l'accident au Japon, était encore récent.
00:09:55 Il avait marqué les opinions, 2011-2012.
00:09:59 L'Allemagne venait de décider de renoncer au nucléaire,
00:10:05 avec des conséquences techniques et industrielles, pour nous.
00:10:10 Aréva allait mal.
00:10:14 Et Flamanville 3 avait des retards substantiels.
00:10:19 Et puis, nous avions aussi l'objectif.
00:10:23 On avait été assigné par le président de la République,
00:10:26 ainsi qu'au gouvernement, de bien préparer la COP21,
00:10:31 la conférence de Paris.
00:10:34 C'est vrai qu'il y avait un accord de gouvernement,
00:10:38 en tout cas, un accord parlementaire,
00:10:41 avec les écologistes, avec les Verts,
00:10:45 qui ont quitté d'ailleurs le gouvernement dès ma nomination.
00:10:49 Pas sur ce sujet-là,
00:10:52 qui n'était pas favorable au nucléaire.
00:10:55 Nous leur avions proposé, parce que je suis toujours transparent,
00:10:58 qu'ils restent au gouvernement, qu'ils assument éventuellement
00:11:02 cette tâche au ministère de l'énergie ou de l'écologie.
00:11:08 Ils ne l'ont pas fait.
00:11:11 Le président de la République, lui, je ne vous en prends rien,
00:11:14 c'est même un des sujets que vous avez abordé,
00:11:17 s'était engagé sur la limitation à 50% du nucléaire
00:11:22 dans la production électrique
00:11:25 et sur la fermeture des réacteurs de façon amèbre.
00:11:29 Dans ce contexte, nous nous sommes donnés comme objectif
00:11:33 de soutenir la filière nucléaire sans ambiguïté.
00:11:36 Je parle du moment où nous gouvernions.
00:11:40 Et qu'il n'y ait aucune, je veux insister là-dessus,
00:11:43 orientation irréversible prise en dehors de la fermeture
00:11:47 de Fassenheim.
00:11:49 Décision politique, on y reviendra,
00:11:51 et qui était aussi un enjeu,
00:11:53 vous le savez bien, M. le président,
00:11:56 un enjeu, on va l'appeler, diplomatique avec l'Allemagne.
00:12:00 En tout cas, un sujet de préoccupation aussi
00:12:02 pour les autorités allemandes, qui n'avaient pas manqué
00:12:04 de nous la transmettre à travers la chancelière Merkel.
00:12:10 La filière a tenu son rang.
00:12:14 Le parc nucléaire a fourni 3/4 de son électricité au pays.
00:12:19 Et nous avons opéré, je reviendrai bien sûr,
00:12:21 le sauvetage d'Areva,
00:12:24 nommé les patrons de qualité,
00:12:27 vous l'avez évoqué, à la tête d'EDF, Framatome et Areva,
00:12:31 au-delà des noms que vous avez cités,
00:12:33 mais Lévis, Fontana, Varin,
00:12:35 puis organisé avec les ministres en charge
00:12:38 la reprise par EDF de Framatome
00:12:40 et la nationalisation des autres parties d'Areva.
00:12:44 Aujourd'hui, mais vous avez sans doute, vous,
00:12:46 un oeil plus aigu que le mien,
00:12:50 tous les acteurs fonctionnent, j'imagine, avec leur défi
00:12:52 financier et technologique,
00:12:54 au sein d'une filière dynamique et qui recrute.
00:12:59 Le parc est vieillissant, donc il n'est pas anormal
00:13:02 qu'il y ait davantage de maintenance.
00:13:03 C'était vrai hier, c'est vrai aujourd'hui.
00:13:06 Affaire de maintenance à accomplir,
00:13:08 affaire au fil du temps.
00:13:10 Nous avons par ailleurs, je l'ai rappelé,
00:13:12 des autorités de sûreté qui sont,
00:13:14 probablement, parmi les plus exigeantes du monde.
00:13:18 Cela se traduit logiquement par une baisse de disponibilité
00:13:22 et donc une baisse de la production annuelle.
00:13:25 Mais elle doit remonter.
00:13:28 Par contre, c'est une filière qui manquait de projets neufs
00:13:32 pour entretenir la compétence des ingénieurs et techniciens
00:13:35 au meilleur niveau et qui en manque toujours.
00:13:39 Le dernier réacteur de production électrique
00:13:41 a été mis en service dans les années 90.
00:13:45 Voilà 1er point sur cet Etat,
00:13:49 sur ce que j'ai trouvé.
00:13:53 Je succédais à Jean-Marc Ayrault, on était déjà dans un quinquennat.
00:13:56 J'étais ministre de l'Intérieur, donc j'assume évidemment
00:13:59 tout ce qui a été fait pendant ces 5 ans.
00:14:03 Quelle a été la stratégie ?
00:14:05 Quelles ont été les principales décisions
00:14:08 prises en matière énergétique ?
00:14:10 Pourquoi elles ont été prises et quels ont été leurs fondements ?
00:14:16 Nous étions et j'étais favorables au nucléaire.
00:14:22 On reviendra sur le débat avant la présidentielle.
00:14:26 Et je rajoute, parce que c'est un élément qui est lié,
00:14:30 mais pas dans votre...
00:14:31 J'imagine que c'est un sujet que vous n'abordez pas,
00:14:33 en tout cas directement,
00:14:35 mais nous étions aussi évidemment favorables.
00:14:38 Nous savions quel était le lien avec le nucléaire civil
00:14:40 à l'aide de notre dissuasion nucléaire.
00:14:44 J'ai eu moi très vite d'ailleurs l'occasion de m'exprimer
00:14:47 sur ces questions-là,
00:14:51 dans le cadre d'un discours sur la transition énergétique
00:14:55 au Bourget, le 15 octobre 2014,
00:14:58 donc quelques mois après ma nomination,
00:15:01 pour insister que le nucléaire, c'est pour notre pays
00:15:05 une filière stratégique.
00:15:08 Et j'ai rappelé aussi les enjeux de cette filière,
00:15:12 ce que représentait en termes de chiffre d'affaires,
00:15:14 46 milliards d'euros,
00:15:16 les entreprises de toute taille, des PMU de Nivande,
00:15:18 les grands groupes qui forment un tissu industriel très compétitif,
00:15:21 et reconnus à l'étranger.
00:15:24 Je rappelais que ces entreprises
00:15:26 qui interviennent sur les marchés des centrales clés en main,
00:15:28 du remplacement des pièces, de l'entretien,
00:15:30 exportent et emploient directement,
00:15:32 ou indirectement à l'époque, 220 000 salariés.
00:15:36 J'avais visité d'ailleurs le site à Réva avant l'été, au Creusot,
00:15:40 et j'insistais sur le fait que, je me cite, pardon,
00:15:44 "le nucléaire, c'est pour la France un facteur d'indépendance
00:15:46 "et de puissance industrielle, économique, diplomatique, militaire.
00:15:49 "C'est un atout majeur pour le présent et pour l'avenir."
00:15:52 Et j'ai rappelé quels étaient, évidemment, les enjeux pour nous,
00:15:59 en dehors de l'Union européenne aussi,
00:16:01 notamment en Chine,
00:16:02 puisque la concurrence s'était intensifiée
00:16:05 avec de nombreux pays.
00:16:07 Donc l'idée était de mieux structurer la filière nucléaire,
00:16:11 de lui donner de la visibilité à l'étranger.
00:16:14 C'est important, et j'y insistais,
00:16:16 pour notre balance commerciale et pour nos emplois,
00:16:19 mais aussi également pour notre recherche d'innovation
00:16:22 et des progrès techniques que nous devons accomplir.
00:16:24 Et je veux insister là-dessus.
00:16:27 De nombreuses décisions ont été prises
00:16:30 pour préserver la filière.
00:16:33 Nous y reviendrons sans doute.
00:16:35 Je veux pas allonger mon propos.
00:16:37 1. Sauver les composantes d'Areva en 2015-2016.
00:16:41 2. Lancer le projet de 2 pairs à Inkel Point C à l'été 2016.
00:16:47 3. Lancer le projet de SMR.
00:16:52 Petit réacteur modulaire, vous le savez parfaitement.
00:16:55 4. Acter dans un texte de loi
00:16:57 le lancement du projet de stockage géologique
00:17:00 des déchets du parc nucléaire à CIGEO.
00:17:03 D'abord par une loi,
00:17:05 et ensuite, suite à un retockage du Conseil constitutionnel,
00:17:09 à travers une proposition de loi dite longuée au Sénat de 2016.
00:17:13 5. Soutenir le projet de réacteur de recherche ROVITS,
00:17:17 successeur du réacteur OSIRIS,
00:17:20 qui sert à produire des particules pour la physique nucléaire
00:17:23 et à tester les comportements des matériaux sous irradiation.
00:17:26 Mais OSIRIS, affermé en 2005, c'est un réacteur ancien
00:17:29 dont les normes de construction, semble-t-il, ne correspondaient plus
00:17:32 aux standards de sûreté nécessaires.
00:17:35 6. Soutenir le projet d'exportation
00:17:38 du concept d'usine de l'Agg en Chine.
00:17:40 Et je me suis d'ailleurs rendu à Pékin,
00:17:46 début 2015, pour rencontrer et le président Xi Jinping
00:17:50 et mon homologue Premier ministre,
00:17:52 pour promouvoir ce projet.
00:17:55 C'est un sujet important de ce déplacement.
00:17:59 6. Parmi les projets du CEA,
00:18:03 nous avons également soutenu le lancement
00:18:05 des études préliminaires du prototype Astrid.
00:18:09 7. A été acté pendant cette période,
00:18:13 évidemment, c'était de la responsabilité d'EDF,
00:18:15 le plan de grand carénage des mises en oeuvre après.
00:18:20 Il s'agissait de la vague d'investissements
00:18:22 indispensables pour le parc nucléaire
00:18:25 afin de lui permettre d'envisager de dépasser
00:18:28 la 4e visite décennale.
00:18:31 Et ce projet, cette idée, était évidemment activement soutenue
00:18:35 par le président de la République et par mon gouvernement.
00:18:39 C'est d'un projet autour de 50 milliards d'euros.
00:18:42 J'imagine qu'il y a eu des évolutions.
00:18:46 Nous pourrons, j'imagine, revenir sur ces sujets,
00:18:52 notamment sur CIGEO, Inkel Point,
00:18:55 et la faillite d'Areva.
00:18:59 Un des sujets, je crois, les plus complexes
00:19:02 que j'ai eu à traiter,
00:19:03 et on y a consacré, évidemment, beaucoup de temps.
00:19:07 J'évoque uniquement un point,
00:19:09 nous reviendrons, si vous le souhaitez, évidemment,
00:19:11 sur ces sujets,
00:19:13 sur le passage de l'hiver 2016-2017,
00:19:15 parce que là, la mémoire s'est effacée, on l'a oublié,
00:19:18 mais nous avons connu une situation analogue
00:19:21 à celle de ces dernières semaines, il y a 6 ans.
00:19:24 Des réacteurs avaient été mis à l'arrêt
00:19:27 à la demande de la SN pour des questions d'accumulation
00:19:30 de carbone dans certaines pièces métalliques sous pression.
00:19:35 Des réunions régulières de suivi ont été organisées
00:19:39 à Matignon, à l'automne, avec EDF,
00:19:41 pour évaluer les risques de défaillance pendant l'hiver,
00:19:47 et finalement, comme cette fois,
00:19:52 les choses se sont plutôt bien passées.
00:19:56 Donc, je veux uniquement évoquer ce point-là.
00:20:01 Je poursuis à propos de la stratégie
00:20:05 et des principales décisions que nous avons prises
00:20:09 alors que j'étais Premier ministre.
00:20:10 Avec la loi de transition énergétique,
00:20:13 au fond, nous cherchions à répondre,
00:20:16 et c'est des sujets, là aussi, complexes,
00:20:19 au retard, je crois, il faut l'admettre,
00:20:21 je crois que Jean-Louis Borloo vous l'a dit,
00:20:24 pris par la France sur la question des énergies renouvelables.
00:20:29 Alors que sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
00:20:31 il y avait eu une volonté affirmée dès le début
00:20:34 avec ce même Jean-Louis Borloo
00:20:36 qui occupait cette responsabilité de ministre de l'écologie.
00:20:41 Nous avons créé plusieurs outils.
00:20:44 Quand vous auditionnerez Ségolène Royal,
00:20:46 elle vous le rappellera bien mieux que moi.
00:20:48 Le chèque énergie pour protéger les prix Caire,
00:20:51 la PPE et la SNBC,
00:20:53 c'est-à-dire les outils de programmation tactique et stratégique.
00:20:57 C'était important de le faire
00:20:59 à quelques mois de la COP21.
00:21:02 Sur les concessions hydroélectriques, un mot,
00:21:05 nous étions pressés par la Commission européenne
00:21:08 de les ouvrir à la concurrence,
00:21:09 et nous voulions surtout nous assurer
00:21:11 qu'elles continuent à tenir leur rang.
00:21:13 Nous avions imaginé des alternatives, d'ailleurs,
00:21:15 à la mise en concurrence pour en garder le contrôle.
00:21:19 Nous avons aussi lancé des dispositifs de protection
00:21:21 des industriels énergogouvernement intensifs
00:21:25 pour qu'il y ait une visibilité
00:21:27 et l'accès à de l'énergie à bon marché.
00:21:29 Nous avons accéléré, c'est toujours un sujet,
00:21:33 sur la rénovation thermique des logements du bâtiment
00:21:36 avec un crédit d'impôt transition écologique créé en 2014,
00:21:40 confirmé et renforcé ensuite,
00:21:42 devenu aujourd'hui ma prime rénov'
00:21:45 avec 7 millions de bornes électriques en 2030.
00:21:48 Tout ça a été dans la loi de 2015.
00:21:51 Donc la loi de transition énergétique,
00:21:53 je ne veux pas m'y attarder, comme son nom l'indiquait,
00:21:56 se donnait pour objectif que la France change de braquet,
00:21:59 pardon d'être familier, en matière d'énergie renouvelable.
00:22:03 Il y avait une volonté partagée au sein du gouvernement
00:22:07 pour aller en ce sens, et à titre personnel,
00:22:09 j'étais évidemment très favorable, d'ailleurs,
00:22:13 j'ai fait de nombreux déplacements sur ce sujet,
00:22:17 et le point de vue qui était défendu,
00:22:19 c'était que la part du nucléaire était à terme,
00:22:23 sans doute, trop grande pour ne pas présenter
00:22:26 des risques de toute nature, qu'il fallait la réduire,
00:22:29 en tout cas qu'il y ait un véritable appel d'air
00:22:32 vers l'éolien et le photovoltaïque.
00:22:35 C'était ça, le principe.
00:22:37 Et la question, ce n'était pas dans le niveau de 50%
00:22:42 que la direction que l'on souhaitait prendre
00:22:44 pour ouvrir à d'autres sources non carbonées
00:22:47 que le nucléaire et l'hydroélectrique.
00:22:50 A l'époque, l'atteinte de l'objectif des 50%,
00:22:54 je pense que c'est là où il y a un débat,
00:22:55 sans doute sur un objectif très ambitieux,
00:22:58 reposait sur le développement rapide des énergies renouvelables
00:23:00 et sur une capacité d'export de la production électrique superflue.
00:23:05 Il ne s'agissait pas de faire baisser de façon artificielle
00:23:07 la production nucléaire, mais bien de se tourner
00:23:10 vers un cap différent à moyen ou long terme.
00:23:14 Alors sur les 50%, je crois qu'il faut être clair,
00:23:19 il y avait un accord politique, je vais revenir.
00:23:24 Il y a eu un accord qui a été formulé
00:23:30 avant l'été ou pendant l'été 2011.
00:23:35 Moi, je n'étais pas membre de la direction du Parti socialiste,
00:23:38 donc je n'y ai pas participé,
00:23:40 entre la 1re secrétaire de l'époque, Mme Martine Aubry,
00:23:45 et les écologistes pour préparer
00:23:48 et la présidentielle et les élections législatives.
00:23:50 Il y avait un accord programmatique et un accord électoral.
00:23:55 Et cet accord était très ambitieux
00:23:57 sur les sujets que nous évoquons,
00:24:01 avec sans doute des ambiguïtés de langage,
00:24:04 sortie programmée du nucléaire
00:24:07 ou sortie programmée du tout nucléaire.
00:24:09 Ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:24:10 D'où ensuite l'apparition du chiffre des 50%.
00:24:17 Le débat a eu lieu pendant les primaires.
00:24:19 Et je reviens sur le contexte.
00:24:22 L'accident au Japon,
00:24:26 le climat créé par le retrait de l'Allemagne,
00:24:32 les pressions européennes,
00:24:35 une opinion toujours adhérée au nucléaire,
00:24:40 mais qui était sans doute plus sceptique à ce moment-là,
00:24:44 et sans doute aussi des formes d'emballement
00:24:46 dans le débat interne d'une formation politique
00:24:48 à l'occasion des primaires.
00:24:49 Et nous y avons tous participé, moi aussi.
00:24:52 Je me suis d'ailleurs rendu,
00:24:53 très jeune candidat à cette primaire,
00:24:55 mon score était remarquable, j'ai fait 6%,
00:24:58 mais ça a ouvert une carrière politique spectaculaire.
00:25:01 Je suis rendu à Fassenheim,
00:25:04 où la discussion avec les syndicats a été rude,
00:25:08 mais forcément intéressante.
00:25:10 Mais la plupart des candidats à la primaire,
00:25:13 en tout cas les principaux, François Hollande, Martin Aubry,
00:25:16 ensuite Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, moi-même,
00:25:19 étions favorables à ces objectifs.
00:25:23 Mais nous n'étions pas favorables au contenu de l'accord
00:25:27 avec l'Everest.
00:25:30 C'est pour cela, mais vous le dira mieux que moi,
00:25:33 qu'il vient s'exprimer devant vous,
00:25:35 le candidat François Hollande, dans son projet,
00:25:39 s'en est tenu, au-delà des objectifs
00:25:41 en termes d'énergie renouvelable,
00:25:43 au 50% pour aller vite,
00:25:45 et, je crois, à la fermeture des 2 réacteurs de Fassenheim.
00:25:50 Alors que dans l'accord PS-Vert,
00:25:54 il y avait la fermeture progressive de 24 réacteurs sur 58.
00:25:59 Le chiffre, je n'en suis pas responsable,
00:26:01 je ne sais pas pourquoi on est arrivé à cela,
00:26:03 mais c'était l'idée qui circulait.
00:26:05 On avait pris les centrales ou les réacteurs les plus anciens.
00:26:11 Il y a eu d'ailleurs un incident politique
00:26:15 autour d'une 4e mesure de l'accord,
00:26:19 qui était la démobilisation de la filière du MOX,
00:26:24 ce mélange d'oxyde d'uranium et de plutonium
00:26:26 qui permet de recycler en partie le combustible d'uranium
00:26:29 déjà utilisé.
00:26:31 Et le candidat François Hollande,
00:26:34 avec mon soutien et celui de celui
00:26:39 qui était porte-parole de la campagne, Bernard Casse-Neuve,
00:26:43 a amené à ce qu'on retire ce point.
00:26:48 D'ailleurs, aussi, dans les porte-parole de cette campagne,
00:26:52 j'avais dit qu'on n'arrêtera pas le nucléaire,
00:26:54 donc pas non plus le MOX, ni l'usine de l'Agg.
00:26:57 C'était pendant la campagne électorale.
00:27:00 Donc, voilà pour le contexte.
00:27:02 Je rappelle,
00:27:05 pas si ça a beaucoup d'intérêt que je le fasse,
00:27:07 mais dans ce propos liminaire, je le fais,
00:27:11 que ce sujet-là était un débat de la campagne présidentielle.
00:27:15 Le président de la République sortant,
00:27:20 pour qui j'ai de respect et estime,
00:27:23 mais en a fait un sujet de campagne.
00:27:28 J'ai noté d'ailleurs qu'il avait tenu
00:27:30 au moins 3 réunions publiques très importantes
00:27:33 sur ce sujet-là.
00:27:35 Une à Pierre-Lac, Tricastin, en novembre,
00:27:37 une autre à Fassenheim, en février 2012,
00:27:41 et une autre à Saint-Laurent-les-Eaux, en mars,
00:27:43 parce que c'était un des sujets importants.
00:27:50 D'ailleurs, nous-mêmes, dans la campagne, nous disions,
00:27:52 est-ce que ce sont des rencontres du président de la République
00:27:54 ou des meetings ?
00:27:56 Les deux, sans doute, mais c'est le jeu.
00:27:58 Il n'est pas le seul à avoir fait ça avant et après.
00:28:03 Donc, le sujet est venu.
00:28:05 Moi, je ne peux qu'exprimer qu'un regret, d'ailleurs,
00:28:08 à ce moment-là, c'est que je crois que,
00:28:11 sur ce sujet-là, j'y insiste,
00:28:13 les grandes forces politiques,
00:28:14 en tout cas celles qui gouvernaient depuis longtemps,
00:28:15 à l'époque, les choses ont changé depuis,
00:28:19 pour que l'on ne se soit pas davantage accordé sur ce sujet-là,
00:28:23 qui avait toujours fait l'objet de contextes,
00:28:27 parce qu'au-delà des choix qui ont été faits
00:28:29 à la fin de la 4e République et au début de la 5e,
00:28:32 au-delà du plan Messmer,
00:28:35 les années 80-90 ont été marqués
00:28:37 par un renforcement impressionnant, d'autre part,
00:28:39 que nucléaire, les choix des gouvernements
00:28:42 de France-Habiterrin et ensuite de Jacques Chirac.
00:28:45 D'ailleurs, avec la particularité que, souvent,
00:28:48 au début des quinquennats ou des septennats à l'époque,
00:28:52 pas tous, mais se passait par l'abandon d'un projet.
00:28:58 Pour la gauche, en 81, beaucoup d'ici n'étaient pas nés,
00:29:01 enfin, vous lisez les livres d'histoire, comme moi,
00:29:03 moi, j'étais né, et actif déjà,
00:29:07 commencé par la fermeture de Plogov,
00:29:09 puis l'abandon ensuite, mais vous l'avez évoqué hier,
00:29:11 de Superphénix, et Fessenheim,
00:29:14 même si cela a duré un certain temps.
00:29:16 D'ailleurs, comme je l'ai écrit une fois,
00:29:19 je ne peux pas échapper à la formule,
00:29:21 une des choses qui m'a toujours...
00:29:24 Ce n'est pas le rapporteur, mais il ne le signale pas,
00:29:26 qui m'a fait sourire, mon fort intérieur,
00:29:29 c'est que le président Macron, c'est ça, la continuité,
00:29:32 s'est trouvé à mettre en oeuvre une décision
00:29:34 qui avait été négociée entre Martine Aubry et Lévesque.
00:29:38 Je le dis pour égayer un tout petit peu la commission.
00:29:42 Pourquoi je dis ça et je redeviens sérieux ?
00:29:44 C'est parce que les choix dans ce domaine-là,
00:29:47 et vous connaissez tous les deux d'autres aussi ces sujets-là,
00:29:51 nécessitent évidemment beaucoup de temps.
00:29:55 Nous y reviendrons si vous voulez.
00:29:59 Et nous l'avons bien vu en 2010,
00:30:07 par rapport à cet objectif qui avait fait l'objet de débats au Sénat,
00:30:13 je vais en dire un mot,
00:30:15 en 2018,
00:30:18 Nicolas Hulot a décalé de 10 ans l'objectif des 50 %,
00:30:23 et tous ces éléments de plafond
00:30:24 viennent d'être supprimés aujourd'hui par le Sénat.
00:30:28 Pendant la discussion au Parlement de la loi,
00:30:35 il y a eu des tentatives de rendre plus difficile
00:30:39 le dépassement de durée au-delà de 40 ans
00:30:44 de la durée de vie des centrales.
00:30:47 Je veux rappeler que ce point a été constamment refusé
00:30:51 par mon gouvernement et notamment par la voix
00:30:53 de la ministre Ségolène Royal,
00:30:55 que davantage de pouvoirs ont été donnés à la SN.
00:30:58 Et c'est la manière que nous avions choisie
00:31:01 pour consolider, dans le sens de ce que vous disiez il y a un instant,
00:31:04 le consensus national sur le nucléaire.
00:31:08 Quel est l'impact de la loi sur la filière nucléaire ?
00:31:12 J'imagine qu'il y a des points de vue différents.
00:31:15 Moi, je crois qu'il faut distinguer le parc en exploitation
00:31:18 et les projets neufs.
00:31:20 Et concernant les projets neufs, là aussi,
00:31:23 j'y insiste, comme je l'ai fait sur Areva,
00:31:28 nous avions plusieurs facteurs
00:31:31 qui pouvaient nuire à l'attractivité.
00:31:34 Fukushima,
00:31:36 des difficultés de construction sérieuses,
00:31:38 Ouelles 3, bien sûr, et Flamanville 3.
00:31:42 Et une opinion, les choses ont changé depuis,
00:31:45 qui, en tout cas, me pouvaient marquer
00:31:47 un certain scepticisme.
00:31:51 Comment les conséquences des arbitrages que je viens d'évoquer
00:31:55 ont-elles été appréhendées ?
00:31:58 D'abord, concernant la sécurité d'approvisionnement en énergie
00:32:02 et les besoins d'investir dans le réseau électrique.
00:32:05 Je ne vais pas être long.
00:32:06 A aucun moment, il n'a été envisagé
00:32:09 que les investissements dans le réseau
00:32:12 ou la sécurité d'approvisionnement
00:32:14 puissent être dégradés du fait de la loi.
00:32:18 La sécurité d'approvisionnement
00:32:21 prédominait sur tous les autres sujets.
00:32:24 A aucun moment, je n'ai été sollicité
00:32:27 pour prendre des décisions mettant en jeu
00:32:29 la sécurité d'approvisionnement
00:32:30 par rapport à la nature du parc électrique national.
00:32:34 Il n'y a eu aucune alerte de la part de RTE
00:32:37 sur la production électrique à ce moment-là.
00:32:41 Voilà pointe.
00:32:43 A l'époque, d'ailleurs,
00:32:45 François Broad l'a rappelé aussi devant votre commission,
00:32:48 la France exportait son électricité,
00:32:51 et assez largement.
00:32:53 Je veux insister sur ce point-là.
00:32:57 Pour consolider le système de production électrique,
00:33:00 nous avons aussi mis en oeuvre
00:33:03 le mécanisme de capacité
00:33:05 qui oblige les fournisseurs d'électricité
00:33:07 à s'assurer d'avoir accès à la production d'énergie suffisante
00:33:10 pour servir leurs clients.
00:33:12 Et qui assure que les centrales disponibles
00:33:14 sont rendues elles-mêmes disponibles pour cela.
00:33:17 C'est une mesure de protection de la sécurité d'approvisionnement.
00:33:21 Elle a été conçue en 2015-2016.
00:33:24 Elle est opérationnelle depuis le 1er janvier 2017.
00:33:29 Concernant le plafonnement
00:33:32 de la production relative au nucléaire,
00:33:35 il y a eu 2 décisions de limitation.
00:33:38 Une que je pourrais appeler ferme, mordante,
00:33:42 qui a créé des débats,
00:33:45 et qui en crée encore.
00:33:47 La limitation à 63,2 GW nucléaire installée
00:33:50 qui visait à forcer la fermeture de Fessenheim.
00:33:54 Et une qui était programmatique,
00:33:58 les 50 % au 2025.
00:34:00 Cet objectif visait à cadrer
00:34:03 les exercices de programmation,
00:34:06 y compris, bien sûr, les enjeux de sécurité d'approvisionnement.
00:34:11 Il y a eu, bien sûr, aussi le sujet de la durée de vie des réacteurs.
00:34:16 Les premiers s'approchaient de leur fin de vie.
00:34:19 Et on n'avait pas forcément...
00:34:21 Sans doute les techniciens, oui,
00:34:23 mais les choses ont beaucoup évolué au cours de ces dernières années.
00:34:26 Nous n'avions pas la certitude donc qu'ils pouvaient prolonger
00:34:30 jusqu'à 40 ans. Et dans tous les cas,
00:34:33 la SN émettait des conditions exigeantes.
00:34:36 Et c'est bien normal à ce prolongement.
00:34:39 Il était donc nécessaire d'envisager
00:34:42 d'autres moyens de production s'il fallait les fermer.
00:34:46 Ces choses ont évolué. A l'époque, on parlait de 40 ans.
00:34:49 Aujourd'hui, dans le débat, suite aux décisions
00:34:52 qu'une entreprise a prise aux Etats-Unis, on parle de 80.
00:34:55 Le politique fait face aussi à ces évolutions technologiques
00:34:59 et au changement même de ceux qui les portent.
00:35:02 Et s'il fallait envisager
00:35:05 d'autres moyens de production,
00:35:08 eh bien, il fallait faire monter aussi en puissance
00:35:11 les énergies renouvelables.
00:35:14 Il n'y avait aucun objectif
00:35:18 de fermeture en dehors des 2 tranches
00:35:21 de 900 MW de Fessenheim.
00:35:24 Il fallait cependant prendre en compte
00:35:27 que certains réacteurs risquaient de devoir fermer.
00:35:30 Mais nous nous sommes absolument refusés
00:35:34 à fixer par la loi une limite
00:35:37 à la durée de vie des réacteurs.
00:35:40 Et bien sûr, une grande partie des choix qui étaient faits
00:35:43 étaient conditionnés à l'ouverture
00:35:46 de Flamanville 3.
00:35:50 Concernant la fermeture de Fessenheim,
00:35:53 il y a eu des évolutions.
00:35:56 La fermeture de Fessenheim, à l'époque,
00:35:59 nous avions parfois été reprochés
00:36:02 de ne pas aller vite vers cela.
00:36:06 Nous avions en tête que c'était une opération complexe
00:36:09 et pour cela qu'elle a duré.
00:36:12 Des délégués interministériels ont été nommés.
00:36:15 Il y a eu beaucoup de discussions entre la ministre et EDF.
00:36:18 Il y avait évidemment un débat sur le fait
00:36:22 qu'il était discutable
00:36:25 de ne pas avoir des réacteurs en bon état de fonctionnement.
00:36:28 A l'époque, je ne peux pas oublier
00:36:31 que les centrales avaient été au départ conçues
00:36:34 pour une durée de vite 40 ans.
00:36:38 Elles avaient été construites à partir de 1971
00:36:41 en service en 1977.
00:36:44 Il était normal de prévoir leur arrêt
00:36:47 à un horizon plus ou moins proche.
00:36:50 L'idée était donc que Flamanville 3 soit mise en place
00:36:54 pour un temps prévu.
00:36:57 Tout cela était aléatoire.
00:37:00 L'ouverture de Flamanville n'ayant pas eu lieu au davantage,
00:37:03 c'est encore le cas aujourd'hui.
00:37:06 Concernant les centrales à charbon,
00:37:10 nous avions en tête qu'il fallait les fermer
00:37:13 car elles étaient trop émettrices de CO2.
00:37:16 Il en restait 4 de mémoire.
00:37:19 Gardanne, Saint-Avol, Tommoselle, Le Cordonnet à Nantes et Le Havre.
00:37:23 Il existait dans la production, sur les centrales à gaz,
00:37:26 sur les effacements et sur les interconnexions.
00:37:29 En pratique, je ne vais pas me tromper,
00:37:32 les centrales n'ont pas été fermées au cours de ce mandat
00:37:35 malgré la volonté que j'avais émise.
00:37:38 Concernant la plignification, nous avons mis en place
00:37:42 2 outils importants, la stratégie nationale bas carbone
00:37:45 et la programmation pluriannuelle de l'énergie.
00:37:48 L'enjeu, c'est que la France accélère dans le domaine des énergies.
00:37:51 Je ne suis pas spécialiste de ces sujets,
00:37:54 il y a eu trop de volontarisme dans ce domaine.
00:37:58 On pensait atteindre de nombreux objectifs
00:38:01 et on s'est aperçu que c'était plus complexe.
00:38:04 L'objectif était indispensable et il est toujours pertinent.
00:38:07 Je le soutenais.
00:38:10 Voilà pour les éléments que je voulais vous donner
00:38:14 dans une déclaration préliminaire.
00:38:17 J'ai une conviction.
00:38:20 1re fois, le consensus me paraît nécessaire.
00:38:23 2e, le politique doit être modeste
00:38:26 par rapport au choix technique et technologique.
00:38:30 Et que parfois,
00:38:33 et pas seulement dans ce domaine-là,
00:38:36 nous sommes amenés à des changements
00:38:39 dus au contexte géopolitique
00:38:42 ou aux questions posées en termes d'approvisionnement d'énergie.
00:38:46 Le choix qui a été fait,
00:38:49 il y a un an maintenant,
00:38:52 par le président de la République,
00:38:55 de relancer avec force la filière nucléaire
00:38:58 et de se donner des objectifs en atteste.
00:39:02 Mais au-delà de ces choix,
00:39:05 j'ai la conviction, je crois que nous avons la capacité,
00:39:08 que c'est sur nos forces,
00:39:11 nos capacités technologiques,
00:39:14 nous pourrons réussir à faire des choses
00:39:18 et nous pourrons les atteindre.
00:39:21 C'est pour cela que l'ouverture de Flamanville est importante
00:39:24 dans ce débat stratégique.
00:39:27 Nous ne pouvons pas compter uniquement sur le prolongement
00:39:30 des centrales nucléaires.
00:39:34 Il faut être capable d'ouvrir, de faire marcher Flamanville,
00:39:37 mais aussi de se donner cet objectif de "petit réacteur"
00:39:40 qui permettrait à notre industrie nucléaire,
00:39:43 à notre filière nucléaire,
00:39:47 et à toutes les filières liées aux investissements
00:39:50 dans ce secteur, à la recherche,
00:39:53 à l'innovation, de faire unionner la France à l'export.
00:39:56 Car mon mandat,
00:39:59 ça s'est passé avant,
00:40:02 le quinquennat de François Hollande,
00:40:06 était marqué aussi avec un choc
00:40:09 dont je pense qu'on sous-estime les conséquences
00:40:12 par l'échec des Émirats.
00:40:15 Et c'est un choix arabe uni
00:40:18 qui a marqué durablement l'ensemble des acteurs
00:40:22 et qui a fait comprendre
00:40:25 que la concurrence allait être rude
00:40:28 et que les remises en question étaient indispensables.
00:40:31 Et d'une manière générale, je pense qu'il faut aussi
00:40:34 que les grandes institutions de cette filière
00:40:38 soient capables de se remettre en question
00:40:41 pour pouvoir accompagner les choix du pays
00:40:44 et de la France.
00:40:47 -Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre,
00:40:50 pour ce propos liminaire déjà très complet
00:40:54 qui forcément suscite un certain nombre de questions.
00:40:57 J'en aurais une première vraiment sur les enjeux politiques.
00:41:00 Le 50 %, le 2025,
00:41:03 c'est un sujet qui marque
00:41:06 une forme de tournant dans la posture
00:41:10 du gouvernement vis-à-vis du nucléaire,
00:41:13 du gouvernement au sens du temps long,
00:41:16 du consensus que vous avez décrit
00:41:19 qui naît dès après la 4e République.
00:41:22 J'ai le sentiment, avec les auditions successives,
00:41:26 qu'il y a une forme d'explication a posteriori
00:41:29 qui s'est construite sur ce que sont réellement ces 50 %.
00:41:32 C'est un objectif de temps long.
00:41:35 Vu de 2012, 2025 semble loin.
00:41:38 Dans l'idée,
00:41:42 dans les discussions qui s'installent,
00:41:45 on se rend compte que finalement, tout le monde avait déjà
00:41:48 une perception que 2012-2025, c'était une bonne dizaine d'années
00:41:51 et que ça allait très vite.
00:41:54 Et surtout, j'ai une incompréhension
00:41:58 de l'explication de ce que sont ces 50 %.
00:42:01 Encore une fois, les choix politiques,
00:42:04 c'est pas quelque chose qui me dérange, on fait tous de la politique,
00:42:07 mais c'est de bien comprendre ce qu'ils sont à l'époque
00:42:11 et de bien comprendre ce qu'ils sont à l'heure actuelle.
00:42:14 -Je vais vous donner un exemple.
00:42:17 Je vous ai parlé 2 fois d'un volet export.
00:42:20 En disant que finalement, les 50 %,
00:42:23 c'est une part de la consommation intérieure,
00:42:26 finale d'électricité.
00:42:30 Donc on peut réduire cette part du nucléaire
00:42:33 en exportant une partie de notre nucléaire au pays voisin.
00:42:36 C'est une explication que François Brotte nous a faite aussi.
00:42:39 -C'est une explication qui est très bien,
00:42:42 mais qui est très mal fait.
00:42:46 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:42:49 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:42:52 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:42:55 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:42:58 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:02 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:05 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:08 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:11 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:14 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:18 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:21 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:24 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:27 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:30 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:34 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:37 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:40 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:43 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:46 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:50 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:53 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:56 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:43:59 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:02 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:06 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:09 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:12 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:15 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:18 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:22 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:25 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:28 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:31 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:35 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:38 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:41 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:44 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:47 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:50 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:54 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:44:57 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:00 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:03 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:06 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:10 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:13 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:16 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:19 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:22 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:26 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:29 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:32 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:35 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:38 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:42 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:45 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:48 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:51 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:54 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:45:58 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:01 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:04 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:07 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:10 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:14 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:17 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:20 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:23 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:26 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:30 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:33 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:36 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:39 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:42 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:46 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:49 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:52 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:55 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:46:59 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:47:02 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:47:05 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:47:08 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:47:11 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:47:14 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:47:18 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:47:21 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:47:24 -C'est une explication qui est très mal fait.
00:47:27 -Je suis un ministre qui disparut il y a quelque temps,
00:47:30 qui est un grand spécialiste de ces questions.
00:47:34 C'est l'un de ceux qui a porté ce projet dans les années 80
00:47:38 auprès du président François Mitterrand
00:47:41 pendant sa campagne et par la suite.
00:47:44 Ma formation politique était en soi marquée par cela.
00:47:47 Elle était très favorable au nucléaire civil comme militaire.
00:47:52 Pendant ce quinquennat, et pendant que j'étais en responsabilité,
00:47:56 il y a eu des ambiguïtés, des contradictions, peut-être.
00:48:02 En tout cas, nous n'avons jamais, en gouvernant,
00:48:06 compris que l'objectif des 50 %
00:48:10 et la fermeture de Fassenheim
00:48:14 était une mise en cause du nucléaire.
00:48:17 Bien au contraire, puisque pour le reste,
00:48:20 dans les choix pour le pays comme dans les choix à l'export,
00:48:24 nous étions évidemment très allants.
00:48:27 Et nous étions aussi, j'y reviendrai, arc-boutés
00:48:32 sur la nécessité de sauver, de préserver, de renforcer,
00:48:36 le mot "sauver" est de trop, cette filière nucléaire
00:48:40 par rapport à un certain nombre de difficultés que nous avions.
00:48:44 -On s'interdira donc dans votre rapport
00:48:47 de préconiser la fin des primaires ?
00:48:51 -Je ne savais pas que vous aviez cette compétence,
00:48:54 mais c'est un conseil que je vous donne à titre personnel
00:48:58 pour en avoir été acteur, pour en avoir eu des points positifs
00:49:02 et pour en avoir été victime.
00:49:06 -Bien, pour revenir un peu sur des choses plus sérieuses,
00:49:11 mais qui répondent un peu
00:49:15 de cette disgression humoristique,
00:49:19 le sentiment, mais c'est difficile de relire,
00:49:23 parce que c'est l'histoire a posteriori.
00:49:27 Et pour le rapporteur comme pour moi,
00:49:31 je crois que nous n'étions pas dans le coeur du réacteur
00:49:34 à ce moment-là, bien trop éloignés d'être capables de l'être.
00:49:38 Et ce qui semble important, c'est de reposer parfois le contexte
00:49:42 et de bien prendre en compte le contexte
00:49:45 dans lequel les décisions sont prises.
00:49:49 Le débat sur le nucléaire devient
00:49:53 à l'occasion de votre mandat de Premier ministre,
00:49:56 à l'occasion de la législature, un débat politique en tant que tel,
00:50:00 s'efface progressivement, c'est le sentiment,
00:50:04 le débat sur la question de la sécurité d'approvisionnement
00:50:08 qui semblait quand même structurer le débat politique
00:50:11 sur les questions d'énergie dans les décennies précédentes.
00:50:15 C'est quelque chose qu'on retrouve finalement
00:50:19 dans l'organisation qui est antérieure à la vôtre,
00:50:23 des enjeux politiques dans la définition
00:50:26 des périmètres ministériels, et donc dans la définition
00:50:29 des espaces d'arbitrage interministériel.
00:50:32 Donc ma question, elle est là-dessus.
00:50:34 Comment est-ce que vous regardez a posteriori
00:50:37 et/ou dans le contexte la construction d'un ministère
00:50:42 qui mêle des intérêts qui peuvent être contraires,
00:50:46 énergie et environnement,
00:50:50 qui se retrouve finalement avec des arbitrages ensuite
00:50:54 où la question de la sécurité d'approvisionnement
00:50:57 n'est peut-être pas suffisamment mise en évidence
00:51:01 à l'occasion de la montée des arbitrages
00:51:04 en réunion interministérielle ? Je ne sais pas si ma question est claire.
00:51:07 -Je crois la comprendre.
00:51:10 M. le Président, d'abord, j'insiste sur le fait,
00:51:14 mais je l'ai fait tout à l'heure, donc je ne peux pas être redondant,
00:51:18 sur le fait que, pour nous, la sécurité d'approvisionnement
00:51:23 était une priorité.
00:51:27 Et n'a jamais été cette priorité effacée
00:51:31 au détriment d'autres sujets, je l'ai rappelé.
00:51:35 Il est vrai que nous n'avions pas les mêmes difficultés
00:51:40 que nous avons connues après, et que le fait que la France
00:51:44 garde largement son électricité était un élément
00:51:48 qui nous permettait d'être volontaristes
00:51:52 sur ces sujets-là.
00:51:56 Le choix qui est fait par le président Hollande,
00:52:03 partagé, évidemment, par son Premier ministre,
00:52:09 de nommer une personnalité forte
00:52:13 à la tête de ce ministère, choix qui avaient été faits avant,
00:52:17 par exemple, par le président Nicolas Sarkozy,
00:52:21 en nommant Jean-Louis Bordeaux, qui était une personnalité forte,
00:52:26 remarquable, qui était sans doute le meilleur ministre
00:52:30 de la politique de la ville que ce pays ait connu,
00:52:34 et donc qui avait une confiance pour mener cela.
00:52:38 Mais sur ces sujets-là, qui étaient prioritaires
00:52:43 pour les Français, peut-être pas avec encore
00:52:47 les mêmes préoccupations sur la question du réchauffement climatique,
00:52:51 se voulait aussi un signe fort par rapport à l'opinion.
00:52:55 Je le signale, ne parlons pas plus que cela politique,
00:52:59 mais je l'ai dit tout à l'heure, les Verts venaient de quitter
00:53:03 le gouvernement. Donc il s'agissait de montrer que ceux qui imaginent
00:53:08 que ce sont les Verts qui incarnent mieux que d'autres l'écologie,
00:53:12 et je vous le dis, dans votre débat, en tout cas, le président de la République,
00:53:16 moi-même, avions comme souci que cette priorité soit toujours affirmée
00:53:20 à travers celle qui avait été la candidate de la gauche,
00:53:24 en tout cas du Parti socialiste, en 2007,
00:53:29 quelques années auparavant. Dans ce ministère,
00:53:33 dans n'importe quel gouvernement et dans l'instructure
00:53:37 d'un gouvernement et de l'Etat, en tout cas des administrations,
00:53:41 il y a toujours eu ces contradictions.
00:53:45 Entre, on va aller vite, la priorité à l'écologie
00:53:50 et la priorité à l'industrie, et pas uniquement sur les questions
00:53:54 d'environnement ou liées au nucléaire.
00:53:58 Donc là, il y avait différentes tutelles qui étaient en tension.
00:54:02 C'est vrai aussi sur un autre sujet, qui était la préparation,
00:54:06 par exemple, de la COP 21, qui a été davantage portée
00:54:11 par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius,
00:54:15 qui a fait, de mon point de vue, un travail tout à fait exceptionnel,
00:54:19 qui a été une des clés, avec Laurence Tubiana à ses côtés,
00:54:23 du succès de la COP, parce que ça a été un succès
00:54:27 après les échecs précédents, notamment celui de Copenhague.
00:54:32 Donc oui, il peut y avoir des tensions, et quand vous avez
00:54:36 des personnalités fortes à Bercy, Michel Sapin, Arnaud Montebourg,
00:54:40 et une personnalité forte, Boulvard-Saint-Germain,
00:54:44 c'est-à-dire Ségolène Royal, et le président de la République,
00:54:48 et le Premier ministre, avec le secrétariat général du gouvernement
00:54:53 à ses côtés, arbitrés sur les décrets.
00:54:57 Sur les fondamentaux, sur les sujets les plus importants,
00:55:01 je crois que ça n'a jamais mis en cause ce que j'ai rappelé
00:55:05 tout à l'heure concernant la volonté de préserver la filière nucléaire,
00:55:10 les choix en matière de nucléaire,
00:55:14 et les choix en matière d'environnement.
00:55:18 Je ne peux pas parler à sa place, je ne permettrai jamais cela,
00:55:22 mais Ségolène Royal souhaitait préserver de la loi
00:55:26 tous les aspects liés au nucléaire.
00:55:30 Elle aurait souhaité que la loi soit essentiellement consacrée
00:55:35 à la question des énergies renouvelables.
00:55:39 Et que les aspects politiques liés aux engagements du président de la République
00:55:43 n'y figurent pas forcément.
00:55:47 Parce qu'elle sentait bien, en tout cas j'ai ce souvenir,
00:55:51 que cela pouvait créer des tensions,
00:55:56 soit avec les écologistes, soit avec la majorité sénatoriale.
00:56:00 Mais c'était difficile de parler de transition et d'énergie
00:56:04 sans évoquer ces aspects.
00:56:08 Et ces engagements qui avaient été pris, d'où les articles consacrés
00:56:12 aux 50 %.
00:56:17 -C'est intéressant ce que vous dites, parce que ça révèle une forme de constance
00:56:21 qui est redondante avec
00:56:25 le Grenelle de l'environnement,
00:56:29 qui avait lui aussi écarté la question du nucléaire du débat.
00:56:33 Comment vous lisez ça a posteriori ?
00:56:38 En écho avec la question que je vous posais tout à l'heure,
00:56:42 vous venez d'affirmer que la question de la sécurité d'approvisionnement
00:56:46 était une préoccupation du gouvernement. Je repose ma question.
00:56:50 Je n'ai pas le sentiment que c'était présent dans le débat public.
00:56:54 -Ah ! Alors ça, c'est une autre question.
00:56:59 C'est sans doute... Alors je fais appel à ma mémoire.
00:57:03 Mais cette question-là, celle de l'approvisionnement,
00:57:07 était moins importante dans les préoccupations.
00:57:11 Ça, c'est évident. Elle l'est aujourd'hui pour des raisons évidentes.
00:57:15 Ce qui me frappe, d'ailleurs,
00:57:20 d'une manière générale,
00:57:24 en regardant le que sais-je
00:57:28 sur ce sujet-là écrit par Cédric Lewandowski,
00:57:32 ce n'est pas une bible pour moi,
00:57:37 mais il y a des éléments intéressants.
00:57:40 Il consacre tout un chapitre aux questions d'opinion.
00:57:44 Ce qui est d'ailleurs assez frappant,
00:57:48 c'est que l'opinion est favorable à l'énergie nucléaire.
00:57:52 Je vais sur ce sujet-là,
00:57:56 pas uniquement sur la problématique de l'approvisionnement,
00:58:01 majoritaire, mais il y a eu progressivement, au fond,
00:58:05 une majorité, un nombre important de Français
00:58:09 qui exprimaient à travers les enquêtes d'opinion,
00:58:13 non pas du scepticisme, mais un sentiment
00:58:17 de ne pas avoir d'avis sur le sujet.
00:58:22 Il y a un consensus en France autour du nucléaire.
00:58:26 Et il y avait une forme de sûreté dans les choix qui ont été faits
00:58:30 pour l'approvisionnement en matière d'énergie,
00:58:34 de l'électricité, mais pas seulement,
00:58:37 et sur la question du prix.
00:58:40 Il est évident que cela a changé.
00:58:42 D'où les travaux que vous menez,
00:58:46 mais les choix opérés par le gouvernement actuel,
00:58:50 ou les débats qui ont eu lieu au Sénat ces derniers jours,
00:58:54 et qui me paraissent intéressants.
00:58:57 Mais à ce moment-là, si pour nous,
00:59:01 j'allais dire de l'intérieur, c'était une priorité
00:59:05 que nous étions très attentifs à ce sujet-là,
00:59:08 dans le débat public, ça ne l'était pas.
00:59:12 C'est sans doute vrai.
00:59:17 -Et du coup, sur la constance
00:59:21 d'écarter finalement le nucléaire des débats...
00:59:25 -Oui, je parlais de la nucléaire.
00:59:29 Soit, et sans doute avec Jean-Luc Borloo à l'époque,
00:59:35 il y a des interprétations plutôt,
00:59:38 soit parce que de toute façon, c'est un sujet, non pas tabou,
00:59:42 mais sur lequel et le président Sarkozy,
00:59:45 et le président Hollande, ou d'autres après,
00:59:48 considèrent qu'il n'y a pas de débat à avoir.
00:59:50 C'est un choix, on ne remet pas en cause celui de l'énergie.
00:59:54 Et ouvrir une conférence dans laquelle il y a des opposants,
00:59:59 c'est tout à fait légitime à l'énergie nucléaire,
01:00:02 n'aurait pas beaucoup de sens.
01:00:04 J'imagine que c'était ça, au moment du grenelle de l'environnement.
01:00:08 Pour ma part, si j'exprime mon avis,
01:00:13 c'est qu'il est difficile de parler de transition énergétique,
01:00:17 d'environnement, de sécurité en matière d'approvisionnement,
01:00:22 sans évoquer l'énergie nucléaire.
01:00:26 D'autant plus si vous donnez les objectifs,
01:00:29 c'est le cas de la loi,
01:00:32 transition énergétique pour la croissance verte,
01:00:35 en baissant la part du nucléaire,
01:00:37 de faire monter la part des énergies renouvelables.
01:00:40 Il y a forcément un sujet, et je pense que l'opinion est mûre.
01:00:44 J'y reviendrai en parlant de 6G.
01:00:47 Si j'ai le temps, si vous me donnez l'occasion,
01:00:50 pour dire que ces débats méritent de la transparence.
01:00:54 -Du coup, je reste pour une dernière question
01:00:58 sur la question de la construction
01:01:00 de l'arbitrage interministériel et le rôle du Premier ministre.
01:01:05 Au cours des auditions précédentes,
01:01:08 nous avons entendu que le comité à l'énergie atomique
01:01:11 s'était très peu réuni sous le quinquennat
01:01:14 pendant lequel vous étiez Premier ministre.
01:01:17 Est-ce que c'est quelque chose que vous aviez identifié en tête,
01:01:21 choisi ? -Non.
01:01:23 Pas identifié, pas en tête.
01:01:25 -Comment ça se fait alors que cette réunion,
01:01:28 dont la loi précise qu'elle doit se réunir une fois par an,
01:01:31 le rappel n'arrive pas au Premier ministre ?
01:01:35 -Est-ce qu'il y a eu...
01:01:37 Vous me posez pas une colle,
01:01:39 mais il n'y a pas eu de réunion
01:01:41 sous l'autorité du président de la République ?
01:01:44 2 ? Oui, je pense qu'il y en a eu 2.
01:01:48 Oui, pour y avoir assisté à l'Elysée,
01:01:51 j'ai en effet ça en mémoire,
01:01:54 mais en tout cas, ni priorité,
01:01:57 ni élément aujourd'hui
01:02:00 qui me frappe plus particulièrement sur ce sujet.
01:02:04 -J'en viens, vous voulez filière industrielle du nucléaire.
01:02:07 Vous avez abordé la question du sauvetage d'Arriva,
01:02:11 qui, je pense que nous en conviendrons,
01:02:14 était un dossier complexe.
01:02:18 Qu'est-ce qui met Arriva dans la situation
01:02:22 qui conduit à la nécessité d'un sauvetage ?
01:02:25 J'imagine que quand on a sauvé l'entreprise,
01:02:28 on a une vague idée de ce qui a conduit l'entreprise
01:02:31 dans cet état.
01:02:34 -On va dire que le nuage s'était accumulé,
01:02:38 ou les difficultés,
01:02:41 que nous avons constatées
01:02:44 une perte record de près de 5 milliards d'euros,
01:02:49 4,8 pour être précis,
01:02:52 dans une société contrôlée à 87 % par l'Etat.
01:02:58 Un plan d'économie de 1 milliard
01:03:04 a été mis en oeuvre,
01:03:07 mais je réponds à votre question,
01:03:10 et ensuite une restructuration, évidemment, vous le savez.
01:03:14 Cette perte et cette situation
01:03:18 sont sans aucun doute
01:03:21 le résultat de choix,
01:03:24 pour ne pas dire d'erreurs,
01:03:27 stratégiques.
01:03:30 Alors, ce qui peut être lié aussi
01:03:35 au retard de la gestion de l'arrivée,
01:03:39 au retard dans la construction des EPR,
01:03:43 au triplement des coûts pour celle-ci,
01:03:50 l'échec d'Abu Dhabi,
01:03:55 qui a représenté un choc, bien évidemment,
01:03:59 pour la filière,
01:04:02 et les choix qui ont été faits aussi,
01:04:05 que chacun connaît, sur la Finlande ou au Ramin.
01:04:11 Une start-up liée à l'uranium.
01:04:16 Ces choix ont pesé financièrement et structurellement.
01:04:21 Et donc, il fallait répondre
01:04:26 à une situation qui était extrêmement critique.
01:04:30 Avec sans doute, mais là,
01:04:33 qui a été faite et qui remonte
01:04:36 à la transformation de Formatum en Areva en 2001.
01:04:42 Un choix qui est fait à ce moment-là par Anne Leverjon,
01:04:46 qui a été nommée par Lionel Jospin,
01:04:49 que vous avez reçue hier.
01:04:52 Il y a déjà plus de 20 ans.
01:04:55 C'est un débat qui existait au sein de la filière,
01:04:59 qui est capable véritablement
01:05:02 de gérer les centrales nucléaires,
01:05:05 de les construire et de les gérer.
01:05:08 Et là, je pense que pendant une bonne quinzaine d'années,
01:05:12 la filière a vécu avec ce sujet-là,
01:05:16 qui n'est pas un sujet que politique, si on est honnête,
01:05:20 c'est un sujet technique et industriel,
01:05:23 qui explique en partie, peut-être pas seulement,
01:05:26 là, je m'aventure, aussi les difficultés d'Areva.
01:05:32 Sur sa capacité à mener de front, sur le plan industriel et financier,
01:05:36 l'ensemble de ces sujets.
01:05:40 C'est pour ça qu'il a fallu,
01:05:43 non seulement renflouer
01:05:46 de 5 milliards d'euros
01:05:49 d'augmentation de capital début 2016 à Areva,
01:05:53 c'est des choix financiers très importants,
01:05:56 qui ont aussi accompagné ceux concernant EDF,
01:05:59 mais nous avons surtout mis en chantier
01:06:02 le découpage, le mot est pas le bon,
01:06:05 c'est la réorganisation d'Areva,
01:06:09 Areva NC, Areva NP, Areva TA,
01:06:12 qui me paraissent viables.
01:06:15 Et nous avons également donné
01:06:18 les garanties nécessaires à nos partenaires finlandais,
01:06:21 que le chantier de L3 serait mené à terme.
01:06:26 Le projet a été mis en service,
01:06:29 l'année dernière, en 2022, si je ne me trompe pas.
01:06:32 Nous pensions à l'époque qu'il allait être mis en oeuvre
01:06:35 bien avant.
01:06:38 Pour m'être entretenu avec mon homologue finlandais
01:06:42 à plusieurs reprises, c'est un sujet, on va l'appeler,
01:06:45 douloureux. Donc, encore une fois,
01:06:48 mon rôle n'est pas de rappeler les responsabilités
01:06:51 des uns et des autres, mais il y a, sans doute,
01:06:54 vous parliez tout à l'heure de découpage ministériel,
01:06:58 là, il y a, je pense, un choix plus structurel
01:07:01 dans le portage EDF-Areva
01:07:04 de la filière,
01:07:07 des centrales nucléaires, et puis,
01:07:10 des erreurs stratégiques ou ponctuelles
01:07:14 concernant des dossiers industriels qui ont pesé lourd,
01:07:17 et enfin, un marché international
01:07:20 qui n'a pas aidé non plus Areva.
01:07:23 -Merci.
01:07:27 -Il y a l'action de restructuration d'Areva,
01:07:32 enfin, des membrements,
01:07:35 repositionnement, etc., qui est le plan de sauvetage d'Areva.
01:07:38 Sous votre mandat,
01:07:41 il y a également, sur le volet qui suit immédiatement
01:07:44 le réacteur, la transformation
01:07:48 de la vapeur en électricité,
01:07:51 un sujet avec la vente à General Electric
01:07:54 et Alstom Énergie.
01:07:57 Est-ce que c'est quelque chose qui vous préoccupe
01:08:00 à ce moment-là dans la capacité, alors que vous restructurez
01:08:04 de façon quasi contemporaine Areva,
01:08:07 de voir l'électrotechnicien derrière être démembré ?
01:08:12 -Il y a une autre commission d'enquête, non ?
01:08:15 Qui a suivi ce sujet. C'est un des sujets
01:08:18 que nous avons eu à traiter avec le président de la République,
01:08:24 immédiatement après mon arrivée. Et bien sûr, avec le ministre
01:08:27 de l'Economie, qui était Arnaud Montebourg.
01:08:30 À ce moment-là, sujet suivi ensuite par Emmanuel Macron,
01:08:34 dès sa nomination à la fin de l'été 2014.
01:08:39 Là-dessus, oui, il y avait évidemment
01:08:45 la question de l'indépendance, la souveraineté,
01:08:48 qui était posée.
01:08:51 Et ce que nous souhaitions, c'était le meilleur partenaire.
01:08:55 Et le choix qui a été fait était basé sur cette idée-là.
01:08:59 Choisissons le meilleur partenaire, celui qui soit le plus compatible
01:09:04 avec Alstom. Et c'est le choix de Gilles
01:09:07 qui a été fait à ce moment-là.
01:09:11 Et nous considérions, je considère que ces choix financiers,
01:09:16 ce qui avait été pris en termes d'engagement d'emploi,
01:09:20 du moment, mais aussi concernant les turbines,
01:09:23 allaient dans le bon sens.
01:09:26 En tout cas, c'était ça que j'avais et que j'ai toujours
01:09:30 à l'esprit pour cette période.
01:09:34 -Enfin, sur la filière, je crois qu'un dernier élément
01:09:39 qui est marquant dans votre mandat, qui est le choix
01:09:45 du financement, du mode de financement
01:09:47 du chantier d'Inkley Point. C'est un choix, là aussi,
01:09:50 qui vient en fin 2016, qui provoque du remous chez EDF
01:09:56 avec la démission du financier du groupe.
01:10:00 Comment est-ce que vous vous positionnez sur cette stratégie
01:10:06 qui fait porter au groupe français le financement
01:10:09 de ces 2 réacteurs anglais ?
01:10:12 -Je vous réponds. Entre les choix d'Areva,
01:10:16 d'Inkley Point, et de manière générale, le contexte,
01:10:20 je veux quand même insister, y compris par rapport
01:10:24 à l'avant-dernière question que vous avez posée
01:10:27 par rapport à Siemens. Le retrait du nucléaire
01:10:31 de l'Allemagne se traduit aussi par un retrait industriel,
01:10:36 notamment celui de Siemens. Dans le contexte, après,
01:10:40 on reconstruit... Il y avait des avocats, des défenseurs,
01:10:45 par exemple, d'un accord Alstom-Siemens.
01:10:49 Arnoldo a longtemps porté cette idée, et Jean-Pierre Chevalement,
01:10:53 à l'époque toujours élu sénateur de Belfort,
01:10:56 y était très favorable.
01:10:59 Les choses ne matchaient pas forcément
01:11:03 comme on pouvait l'imaginer. Mais dans le retrait
01:11:07 de l'Allemagne du nucléaire, dans l'abandon de la filière nucléaire
01:11:11 par l'Allemagne, il y a aussi des conséquences
01:11:14 sur les EPR avec le retrait de Siemens.
01:11:17 Dans le contexte, c'est un élément qui pèse.
01:11:21 L'autre élément, c'est que la Commission européenne
01:11:24 était très attentive à tous les choix que nous faisions.
01:11:27 C'est vrai sur EDF, c'est vrai sur Arriva.
01:11:30 Et Bruxelles, comme on dit, était attentive
01:11:34 sur ces sujets-là. Ça pesait avec, à l'époque,
01:11:39 pas sûr que c'ait beaucoup changé,
01:11:42 mais quand même, tout ce qui touchait au nucléaire,
01:11:45 au plan européen, n'était pas facile pour la France.
01:11:48 Car non seulement l'Allemagne était sortie du nucléaire,
01:11:52 mais l'Italie avait fait ce choix,
01:11:56 et la Belgique, depuis 2003, avait également fait ce choix.
01:12:00 Il y avait d'autres pays. L'Autriche était extrêmement défavorable.
01:12:04 C'est un contexte qui... Mais je réponds à votre question,
01:12:07 parce que je voulais pas oublier cette remarque.
01:12:11 C'est vrai que...
01:12:13 Alors, c'est vrai que c'est à l'été 2016
01:12:19 que l'Etat
01:12:23 donne son accord à EDF pour passer le contrat,
01:12:29 qu'il est approuvé, sur un "call point",
01:12:32 il est approuvé par le Conseil d'administration d'EDF
01:12:37 le 28 juillet,
01:12:39 que c'est un débat controversé en interne d'EDF.
01:12:43 Le CCE d'EDF a attaqué la décision.
01:12:49 Le syndicat, et notamment le syndicat CGT-Energie,
01:12:52 était très opposé.
01:12:56 Un directeur financier a démissionné avec Fraka.
01:13:02 Et nous avons demandé à un homme reconnu
01:13:08 pour ses qualités dans ce domaine-là, Yves Descata,
01:13:14 de nous fournir un rapport pour esquisser
01:13:18 les conditions du succès.
01:13:23 Ce projet est avancé depuis,
01:13:27 avec du retard.
01:13:30 Je ne sais pas si les objectifs financiers,
01:13:33 la rentabilité envisagée,
01:13:36 seront celles qu'on espérait,
01:13:39 mais c'est ce choix que nous avons fait.
01:13:41 Dans une discussion, évidemment,
01:13:43 également avec les autorités britanniques,
01:13:46 le président de la République et moi,
01:13:48 nous avons eu l'occasion de nous entretenir,
01:13:51 même pendant cette période difficile,
01:13:53 parce qu'il y avait le référendum sur le Brexit,
01:13:55 avec David Cameron, qui était Premier ministre
01:13:58 du Royaume-Uni.
01:14:01 Mais oui, c'est ce choix qui a été fait à ce moment-là.
01:14:05 Il nous paraissait le plus important pour avancer
01:14:10 et pour qu'EDF joue ce rôle.
01:14:13 Il y avait des débats au sein d'EDF,
01:14:15 mais c'est le choix qui a été fait par le président
01:14:17 et par mon gouvernement pour réussir cet objectif
01:14:22 qui nous paraissait important en termes de crédibilité
01:14:26 pour la France, pour l'Etat et pour EDF,
01:14:28 sur cette filière.
01:14:30 -Merci bien, M. le rapporteur.
01:14:35 -Merci, M. le président.
01:14:37 Merci, M. le Premier ministre, pour ces éléments
01:14:39 déjà très nombreux et précis.
01:14:41 Peut-être simplement pour épuiser au moins pour aujourd'hui
01:14:45 la question des 50 %,
01:14:47 2 questions en rebond à certains de vos propos.
01:14:53 Tout à l'heure, vous avez dit "je n'ai pas fait, moi, ce choix".
01:14:57 Des 50 %.
01:14:59 Je me permets de vous poser la question.
01:15:02 Est-ce que vous auriez fait ce choix ?
01:15:04 -Non.
01:15:06 Il y a eu une campagne des primaires en 2011.
01:15:13 Nous avons tous participé à ce débat,
01:15:17 avec chacun son niveau de responsabilité.
01:15:20 Je n'étais pas le favori de cette primaire.
01:15:23 Mais il y avait ce climat...
01:15:27 Moi, je ne parle pas d'emballement.
01:15:29 Mais il y avait ce climat, il y avait peut-être de l'emballement.
01:15:32 Et dans une primaire, d'ailleurs...
01:15:34 Bon, il y a un peu une course sur les mêmes sujets.
01:15:38 Et à l'époque, comme d'autres,
01:15:42 j'ai fait des propositions qui allaient...
01:15:45 qui confortaient ces idées-là.
01:15:47 Moi, je ne suis pas aux responsabilités.
01:15:49 Elles pouvaient être les miennes sur le plan politique.
01:15:53 Ce que je sais, c'est que François Hollande a été désigné,
01:15:58 qu'il n'a pas pris le contrat signé
01:16:03 entre l'EPS, le Parti socialiste et les Verts
01:16:07 pour sa partie programmatique,
01:16:10 qu'il a inscrit dans son programme
01:16:13 les objectifs d'énergie renouvelable,
01:16:17 des 50 % et la fermeture de Fasanag.
01:16:19 Mais c'est ça qui est resté.
01:16:21 Est-ce que moi, je l'aurais fait à ce moment-là ?
01:16:24 Sans doute, parce que je pense qu'il faut être franc.
01:16:28 C'est vrai que...
01:16:31 J'étais au ministère de l'Intérieur.
01:16:34 Et pendant 2 ans, le seul sujet qui me préoccupait
01:16:37 concernant les centrales nucléaires,
01:16:39 c'était les intrusions dans l'enceinte des centrales.
01:16:43 Et c'était un vrai sujet, évidemment,
01:16:47 avec le directeur général de la gendarmerie,
01:16:50 puisque c'est eux qui avaient cette responsabilité,
01:16:53 les gendarmes.
01:16:54 Cela a été un élément de préoccupation.
01:16:57 Mais je l'ai exprimé,
01:16:59 parce que comme ministre,
01:17:01 on a toujours l'occasion d'aborder d'autres sujets.
01:17:04 Et j'ai redit, je crois que je le rappelais,
01:17:07 dès 2012, mon soutien à la filière nucléaire.
01:17:11 Parce que dès qu'on a ouvert le capot,
01:17:15 on s'est rendu compte qu'il y avait là des enjeux
01:17:18 qui méritaient qu'on s'adapte à ces sujets.
01:17:24 -Alors justement, et ce sera la dernière question sur ce point,
01:17:29 je crois que chacun s'est adapté.
01:17:32 Parce qu'en septembre 2011,
01:17:36 justement au moment des primaires,
01:17:38 Ségolène Royal, qui devient votre ministre en charge de l'écologie,
01:17:42 prend 3 engagements en cas d'élection.
01:17:45 L'arrêt du chantier de l'UPR de Flamanville,
01:17:48 la sortie sous 40 ans du nucléaire,
01:17:52 et, je cite, "un plan d'action
01:17:55 "pour sortir de manière irréversible du nucléaire".
01:17:58 Force est de constater qu'elle porte des positions différentes
01:18:01 qui sont celles du président de la République
01:18:03 et de votre gouvernement.
01:18:06 Mais quand même, permettez-moi cette question un peu naïve
01:18:09 dans le débat interministériel et dans les débats politiques
01:18:12 et techniques que vous avez.
01:18:14 Est-ce que votre ministre, à l'époque,
01:18:16 plaide pour d'autres objectifs que ceux qui sont inscrits dans la loi,
01:18:20 des objectifs plus contraignants pour la filière nucléaire,
01:18:23 un plafonnement plus important ?
01:18:25 Est-ce que d'autres au sein du gouvernement, vous-même,
01:18:28 sont moyennement favorables à des objectifs de plafonnement
01:18:31 en volume de production ou en puissance ?
01:18:35 Et est-ce que la ministre, dans les discussions que vous avez avec elle,
01:18:38 dans la droite ligne des engagements qu'elle a pris en 2011
01:18:41 en cas de son élection, plaide pour un certain nombre
01:18:44 de cibles ou d'objectifs plus contraignantes ?
01:18:48 -C. Le Royal, mais je n'ai pas en mémoire
01:18:51 ses déclarations précises, avait déjà pris des engagements
01:18:54 lors de la campagne de 2007,
01:18:57 qui me semble être assez cohérente
01:19:00 avec ses déclarations lors de la primaire de 2011.
01:19:03 Elle avait atteint les 47 % au second tour.
01:19:07 Donc on était dans un autre contexte,
01:19:10 qui était l'élection présidentielle elle-même.
01:19:13 Encore une fois,
01:19:16 cela a été un sujet de débat
01:19:19 pendant la primaire.
01:19:23 Y compris Arnaud Montebourg,
01:19:26 qui sur ce sujet est allant aujourd'hui,
01:19:29 exprimait ses doutes sur l'avenir de la filière nucléaire.
01:19:32 Car il y avait, peut-être pas partagé partout,
01:19:35 mais il y avait une interrogation,
01:19:39 je ne dis pas un doute, mais sur la pérennité.
01:19:42 Moi-même, dans cette campagne,
01:19:45 je réalise un score autour de 5-6 %,
01:19:48 c'est le Royale 6-7,
01:19:51 nous avons été interrogés,
01:19:55 moi-même je me rappelle, par exemple sur Flamanville,
01:19:58 évidemment je n'étais pas d'accord pour une fermeture.
01:20:01 Mais la question du type d'industrie,
01:20:04 du type de centrales nucléaires,
01:20:07 les EPR, les SMR, et éventuellement après,
01:20:11 était dans le débat.
01:20:14 Comment on fait ? Comment on les réalise ?
01:20:17 Quel est le saut technologique, 3e, 4e génération,
01:20:20 que nous devons faire ?
01:20:23 Quand elle a été... Mais après, il y a une règle.
01:20:27 C'est la difficulté, M. le Président l'abordait en souriant tout à l'heure,
01:20:30 c'est celle de la primaire, c'est un débat ouvert à tout le monde
01:20:33 et que la déclaration reste.
01:20:36 C'est une pré-présidentielle avant la présidentielle,
01:20:39 sauf qu'il s'agit de son camp, et là on ouvre toute la boîte
01:20:43 et on voit qu'il y a des gens qui sont là,
01:20:46 qui sont là pour faire des choses,
01:20:49 et qui sont là pour faire des choses.
01:20:52 Et je pense que c'est un débat ouvert à tout le monde.
01:20:55 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
01:20:59 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
01:21:02 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
01:21:05 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
01:21:08 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
01:21:12 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
01:21:15 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
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01:21:24 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
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01:21:31 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
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01:21:40 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
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01:22:03 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
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01:33:08 Je pense que c'est un débat ouvert à tous.
01:33:12 Je suis un patriote, je suis un républicain,
01:33:15 et je crois beaucoup dans ces grandes entreprises
01:33:18 qui font de la colonne vertébrale de ce qu'est l'Etat français.
01:33:23 Et comme cette nation s'est construite par l'Etat,
01:33:27 j'y suis évidemment très attentif,
01:33:30 et notamment à ceux qui la dirigent.
01:33:34 Et EDF a eu la chance d'avoir des présidents,
01:33:37 je crois, de très grande qualité, qui se sont succédés.
01:33:40 Et donc j'ai eu l'occasion de les rencontrer.
01:33:43 Un ancien qui, parce qu'il avait réalisé
01:33:46 un rapport à la demande du président Nicolas Sarkozy,
01:33:50 François Rougely, que je connaissais depuis longtemps,
01:33:53 qui est venu souvent me rencontrer
01:33:56 quand j'étais à Matignon,
01:33:59 qui a alors disparu,
01:34:02 nous l'avons enterré il y a quelques jours.
01:34:06 Henri Poglio, qui est un homme de qualité,
01:34:09 se posait la question de son renouvellement,
01:34:12 des choix qui ont été faits,
01:34:15 et j'en suis solidaire, bien sûr, par le chef de l'Etat,
01:34:18 et le président Lévy aussi.
01:34:22 Donc il y avait une confiance.
01:34:25 Mais le sentiment, qui est d'ailleurs le même,
01:34:28 je vais utiliser une expression un peu générale,
01:34:33 mais EDF était à la croisée des chemins.
01:34:37 Et c'est ce sentiment que j'avais.
01:34:40 C'est vrai pour la filière. Je ne reviens pas sur Areva.
01:34:44 EDF était confronté à des problèmes financiers
01:34:48 qu'il a fallu résoudre.
01:34:51 Et il est évident que le retard pris sur Flamanville
01:34:58 et la nécessité de monter en puissance
01:35:02 par rapport au grand carénage
01:35:05 pouvait représenter une mise en cause des objectifs
01:35:13 que j'ai rappelés de la loi de 2015,
01:35:17 y compris par rapport à la fermeture de Fasenheim.
01:35:20 Et donc, du coup, ce n'est pas une question,
01:35:24 ce n'est pas le sens de vos questions politiques,
01:35:27 c'est une question technique, technologique, de savoir-faire.
01:35:31 C'est un défi pour EDF, pas uniquement quand j'étais Premier ministre,
01:35:35 mais pour aujourd'hui et pour demain.
01:35:38 Parce que c'est son savoir-faire.
01:35:42 À tous les niveaux de l'entreprise,
01:35:45 il y a des gens de très grande qualité,
01:35:48 mais cette entreprise doit être capable
01:35:51 d'atteindre les objectifs qu'elle s'assigne ou qu'on lui assigne.
01:35:55 Après, les problèmes liés aussi aux normes de sécurité
01:36:00 concernant Flamanville sont là,
01:36:03 et on ne peut que les constater.
01:36:06 Et sur le programme de grand carénage,
01:36:11 qui était un des premiers sujets que j'ai abordés
01:36:14 avec Jean-Bernard Lévy,
01:36:19 qui a été adopté par le Conseil d'administration
01:36:24 de janvier 2015, de l'entreprise,
01:36:27 qui est mis en oeuvre progressivement.
01:36:30 Si la trajectoire financière a été respectée,
01:36:33 le déploiement du programme,
01:36:37 notamment lors des visites décennales,
01:36:40 a conduit à une moindre disponibilité du parc nucléaire.
01:36:44 Donc, quel que soit le président de la République,
01:36:47 quel que soit le gouvernement,
01:36:50 ils doivent être très attentifs à la situation d'EDF,
01:36:54 à sa capacité à se réformer en interne,
01:36:57 car nous avons besoin que ces grandes entreprises durent,
01:37:00 mais aussi se réforment et s'adaptent.
01:37:03 Et soient capables, sans que celle-ci soit décalée
01:37:06 par rapport à la réalité,
01:37:10 qu'elles s'adaptent aussi à la commande publique.
01:37:14 Donc, ce plan,
01:37:18 qui était également lié au retour d'expérience de Fukushima,
01:37:23 doit être mis en oeuvre,
01:37:27 et qui est porté, bien sûr, à d'autres débats
01:37:30 sur le prolongement de l'âge des centrales nucléaires,
01:37:33 40, 60, 80 ans, mais en rassurant le politique,
01:37:36 parce que c'est une manière aussi de rassurer l'opinion.
01:37:40 -Mais, justement, vous avez évoqué
01:37:43 les difficultés financières d'EDF.
01:37:47 Effectivement, les anciens présidents d'EDF ont évoqué,
01:37:50 les anciens présidents n'ont mentionné que 2 causes
01:37:53 sous le contrôle du président,
01:37:56 ce sont les tarifs qui auraient été trop bas
01:37:59 pour supporter des investissements importants,
01:38:03 et puis, l'arène.
01:38:04 D'abord, je veux bien votre appréciation sur ces 2 points,
01:38:07 et peut-être aussi l'appréciation que vous avez à l'époque.
01:38:10 Est-ce que le président d'EDF, dans le cadre des entretiens
01:38:13 qu'il a avec vous ou vos administrations,
01:38:17 vous peut remonter des éléments qui pourraient faire penser
01:38:20 qu'il n'y a pas uniquement une question de prix et de tarifs arène
01:38:23 qui permettraient d'expliquer certaines difficultés financières
01:38:26 d'EDF dans les dernières années ?
01:38:29 -Bon, je...
01:38:30 Sur les 2 sujets, je...
01:38:34 Sur l'arène, le sujet préoccupation
01:38:37 exprimé longuement devant votre commission
01:38:40 par Jean-Bernard Lévy,
01:38:43 moi, je n'ai pas souvenir, je connaissais les tensions,
01:38:46 et je n'ai pas souvenir
01:38:50 que ce sujet-là soit venu à Matignon
01:38:53 comme un élément qui obligeait à des arbitrages.
01:38:56 Mais qu'il y avait une tension
01:38:59 pour la définir, pour définir ce rapport,
01:39:02 c'est incontestable.
01:39:06 En revanche, et vous en parlerez beaucoup plus longuement que moi,
01:39:09 oui, il y a eu sur la question du prix
01:39:12 beaucoup de dialogues, beaucoup de discussions
01:39:15 entre le président d'EDF et la ministre,
01:39:18 qui avait une préoccupation
01:39:22 qu'on peut comprendre à l'aune de ce qui se passe aujourd'hui,
01:39:25 qui était le consommateur.
01:39:28 C'était un vrai sujet.
01:39:31 Et dans les arbitrages, dans le temps,
01:39:34 parce qu'en plus, il fallait être attentif
01:39:38 à la Commission européenne et au Conseil d'Etat,
01:39:41 en tout cas aux autorités juridiques,
01:39:44 le président de la République, moi-même,
01:39:47 avons essayé de trouver à chaque fois un chemin de crête
01:39:51 qui paraissait légitime et les attentes financières d'EDF.
01:39:54 Encore une fois, sur tous ces sujets-là,
01:39:57 ça ne veut pas dire pour autant que ce n'est pas
01:40:00 des changements structurels, lesquels, je ne sais pas,
01:40:03 qui s'imposent pour cette grande entreprise qu'est EDF.
01:40:06 -Je vous remercie, M. le Premier ministre.
01:40:10 -Merci beaucoup, M. Maisonnet.
01:40:13 -Merci, M. le Président.
01:40:16 M. le Premier ministre, ma 1re question est simple
01:40:19 sur la question de la fermeture de la centrale de Fessenheim,
01:40:22 dans la mesure où je n'ai toujours pas compris,
01:40:26 à travers vos 1res réponses, pourquoi avoir laissé
01:40:29 la porte ouverte à la fermeture d'un site
01:40:32 qui était, selon vos propres mots, en bon état de fonctionnement
01:40:35 et qui avait une durée de vie encore intéressante,
01:40:38 qu'est-ce qui pouvait le justifier techniquement ?
01:40:42 Au moment de l'accord avec les Verts, il doit bien y avoir
01:40:45 des éléments autres qu'électoraux, scientifiques, donc, j'entends,
01:40:48 qui permettaient de vous rejoindre sur ce point de l'accord.
01:40:51 Donc quels sont-ils ? Et si c'était aujourd'hui à refaire,
01:40:54 mettriez-vous un terme au processus de fermeture de cette centrale ?
01:40:58 Prenant une réduction de la part du nucléaire
01:41:01 dans la production d'électricité, vous avez rappelé
01:41:04 à de nombreuses reprises que l'objectif était de passer
01:41:07 sous la barre des 50 % de nucléaire à l'horizon de 2025.
01:41:10 Nous sommes en 2023, à 2 ans de la date que vous préconisiez.
01:41:14 Quel regard portez-vous sur la non-réalisation de ces objectifs ?
01:41:17 Vous dites aujourd'hui que personne au gouvernement ne croyait réellement
01:41:20 à ces 50 % et à la fermeture d'autres réacteurs d'ici 2025.
01:41:24 Alors pourquoi avez-vous vous-même usé de ces éléments de communication ?
01:41:29 Le nucléaire que le gouvernement souhaite désormais relancer
01:41:33 souffre d'une pénurie de main-d'oeuvre et de la perte de savoir-faire
01:41:36 en cause de l'annonce de la fermeture d'une partie de nos centrales nucléaires
01:41:39 et le manque d'investissement des dernières années.
01:41:42 Aujourd'hui, avez-vous le regret de ne pas avoir lancé
01:41:46 de nouveaux réacteurs de recherche, de n'avoir lancé la construction
01:41:49 d'aucune nouvelle centrale, de ne pas avoir poussé les jeunes
01:41:52 à s'orienter vers ces métiers ?
01:41:55 Comment vous positionnez-vous aujourd'hui sur la relance
01:41:58 du nucléaire français ?
01:42:01 Si vous soutenez aujourd'hui un tel projet, comment expliquez-vous
01:42:05 ne pas l'avoir plus fait à l'époque ?
01:42:08 Vous avez évoqué à plusieurs reprises l'accident de Fukushima.
01:42:11 Nombre de spécialistes disent qu'un tel accident ne pouvait
01:42:14 et ne pourrait pas survenir dans les centrales françaises
01:42:17 en raison de leur dispositif de sécurité.
01:42:21 Disposez-vous à l'époque d'éléments scientifiques sérieux
01:42:24 et probants pour penser que ce risque était transposable
01:42:27 à la France ?
01:42:30 Je le redis, vous partagiez l'objectif 50% de nucléaire
01:42:33 à l'horizon de 2025 dans notre production d'électricité.
01:42:37 Le reste devait être couvert par les ENR.
01:42:40 On sait que le nucléaire, s'il présente des avantages
01:42:43 n'est pas pilotable rapidement.
01:42:46 Sa production ne peut pas fluctuer d'une heure à l'autre
01:42:49 et s'adapter au rythme des énergies intermittentes.
01:42:53 Quelles énergies auriez-vous compté utiliser
01:42:56 les jours où le vent et le soleil se seraient faits plus rares ?
01:42:59 Imaginez-vous réellement développer des énergies intermittentes
01:43:02 sans relancer des centrales à gaz ou à charbon
01:43:05 comme le font d'ailleurs nos voisins allemands ?
01:43:09 Si oui, pourriez-vous nous dire ce qui vous permettait
01:43:12 de le penser ?
01:43:15 En refusant de réinvestir dans notre parc national
01:43:18 tout en évitant de lancer de grands projets de recherche,
01:43:21 vous avez contribué à l'affaiblissement
01:43:25 de notre industrie nucléaire, tout jugement de valeurs mis à part.
01:43:28 Nous étions pourtant l'un des pays les plus avancés
01:43:31 dans la maîtrise de l'atome. Alors que nous perdions
01:43:34 nos savoir-faire et prenions du retard, vous avez choisi
01:43:37 d'investir dans les renouvelables. Ne regrettez-vous pas
01:43:41 de mettre un milliard d'euros dans des ENR dont la quasi-totalité
01:43:44 est fabriquée par des multinationales étrangères ?
01:43:47 Pourquoi ne pas avoir mis en place les conditions
01:43:50 du développement d'une industrie nationale
01:43:53 des énergies renouvelables ? Et ne trouvez-vous pas
01:43:57 dommage que la transition énergétique que vous appelez
01:44:00 de vos voeux ne s'appuie presque exclusivement
01:44:03 que sur des industries étrangères alors que nous étions
01:44:06 pratiquement leaders mondiaux dans le nucléaire ?
01:44:10 Voilà, M. le Premier ministre, ça fait beaucoup de questions
01:44:13 pour lesquelles on peut atteindre des réponses. Merci.
01:44:16 -Sans aucun doute.
01:44:19 Je réfute l'idée que par les choix que nous avons faits,
01:44:27 nous ayons affaibli, nous ayons eu la volonté.
01:44:31 Après l'autre, c'est un débat plus politique,
01:44:37 logique et normal dans cette enceinte
01:44:40 où bat normalement le coeur de la démocratie.
01:44:43 Nous ayons affaibli ou eu la volonté d'affaiblir.
01:44:46 J'ai rappelé tout à l'heure qu'au contraire,
01:44:49 l'objectif était de soutenir, de renforcer
01:44:55 cette filière.
01:44:58 Tous mes discours, mes déclarations,
01:45:01 l'attestent, mais aussi nos actes.
01:45:04 C'est vrai, je l'ai rappelé tout à l'heure,
01:45:09 concernant le choix sur Areva,
01:45:13 l'idée était de sauver là un des florons,
01:45:18 en tout cas une filière très importante.
01:45:21 Ca a été douloureux, parce que ça s'est traduit aussi
01:45:24 par des pertes d'emplois.
01:45:27 Et pour EDF,
01:45:31 deuxièmement, le choix de Fasenheim
01:45:37 est un choix à la fois politique,
01:45:40 je l'ai rappelé tout à l'heure,
01:45:43 il est basé sur le fait que c'est la plus ancienne,
01:45:46 mais avec des réacteurs qui étaient en très bon état,
01:45:51 qui avaient été renouvelés, la SN l'avait rappelé.
01:45:55 Là-dessus, je ne vais pas affirmer le contraire.
01:45:59 Il y a eu même un débat sur ce qu'il est sur une zone inondable,
01:46:03 des sujets techniques.
01:46:06 Il y avait, quand le choix a été fait,
01:46:10 aussi l'attente de nos amis allemands,
01:46:13 mais elle n'était pas, évidemment, prescriptible.
01:46:17 Ce n'est pas elle, c'est pas l'Allemagne
01:46:20 qui pouvait nous en poser un choix,
01:46:23 mais c'est ce choix politique,
01:46:27 la plus ancienne.
01:46:29 Je ne répondrai pas à la question
01:46:32 de ce que j'ai fait hier.
01:46:35 Dans mon action et dans mes déclarations
01:46:39 comme Premier ministre,
01:46:43 je n'ai rien fait pour éviter ce choix.
01:46:47 Il a été accompagné.
01:46:50 Un délégué interministériel
01:46:53 a été mis en place au début du quinquennat.
01:46:57 J'étais ministre de l'Intérieur,
01:47:01 donc je n'étais pas concerné par ces sujets-là.
01:47:05 Je n'ai plus aucune responsabilité.
01:47:08 Si je vous disais que j'aurais fait autrement,
01:47:11 tout ça n'aurait aucun sens.
01:47:14 Sur la relance
01:47:18 ou la construction de nouvelles centrales,
01:47:22 nous attendions l'ouverture de Flamanville
01:47:27 et aussi en Finlande
01:47:30 pour constater
01:47:33 la capacité de cette nouvelle génération,
01:47:38 de ces nouveaux réacteurs.
01:47:41 Tous les acteurs de la filière
01:47:44 partageaient cette idée.
01:47:47 C'est très important, et j'insiste là-dessus,
01:47:51 que Flamanville ouvre.
01:47:54 C'est très important pour la filière.
01:47:57 C'est un élément de la confiance.
01:48:00 C'est lié non plus à des questions politiques.
01:48:03 C'était réglé.
01:48:05 France-Hollande n'a pas arrêté le projet en 2012.
01:48:09 Mais il faut qu'ils réussissent pour redonner confiance
01:48:12 dans ce domaine-là.
01:48:15 En 2016, j'ai signé 2 lettres de mission
01:48:19 à Louis Gauthier, qui était secrétaire général
01:48:22 de la Défense et de la Sécurité nationale.
01:48:26 À Louis Gauthier et au GDSN,
01:48:29 parce qu'il y avait les questions
01:48:32 liées à notre sécurité,
01:48:35 à notre défense nationale
01:48:38 en matière de dissuasion.
01:48:42 Une première pour examiner
01:48:45 les problèmes de prolifération,
01:48:48 une pour examiner la pertinence pour la France
01:48:51 de se positionner sur le marché des SMR,
01:48:54 qui n'est ni l'idée du président Macron
01:48:58 ni du Premier ministre Valls,
01:49:01 mais qui viennent très loin de la fin des années 90.
01:49:04 Donc, une pour examiner la pertinence
01:49:07 pour la France de se positionner sur le marché des SMR,
01:49:10 et une pour faire une proposition
01:49:14 de choix préférentiel de technologie,
01:49:17 et à partir de là, ce qu'on appelle
01:49:20 l'équipe de France du SMR
01:49:23 se met en marche derrière EDF,
01:49:26 sur la base d'un design conçu
01:49:30 par le spécialiste des petits réacteurs nucléaires,
01:49:33 technique atomes, et aujourd'hui, le projet,
01:49:36 j'imagine ses évolutions technologiques
01:49:39 que je ne connais pas, est toujours activement soutenu.
01:49:42 C'est un exemple, parce qu'il y a eu des échecs
01:49:46 de débit sur lesquels j'insiste,
01:49:49 qui étaient malheureusement importants
01:49:52 pour le moral, le climat de notre filière.
01:49:55 C'est un exemple de collaboration
01:49:58 entre les acteurs français, EDF, CEA,
01:50:02 technique atomes, frame atomes, et d'autres.
01:50:05 Et donc, j'ai relancé,
01:50:08 ou en tout cas, c'est sous le quinquennat de François Hollande,
01:50:11 que ce programme, qui était Moribond, a été relancé.
01:50:15 Je prends cet exemple pour vous dire que, 1,
01:50:18 il faut attendre, c'est important pour la filière,
01:50:21 c'est important pour l'export,
01:50:24 l'ouverture de Flamanville,
01:50:27 il fallait attendre l'ouverture en Finlande,
01:50:30 quel point ensuite,
01:50:34 et pour la filière et à l'export.
01:50:37 Et ensuite, il y a eu la relance des SMR.
01:50:40 Et puis, je fais une réponse groupée
01:50:43 sur Fassaneim et sur l'avenir.
01:50:48 Je partage vraiment
01:50:52 le choix qui a été fait, ou annoncé,
01:50:55 plutôt, par le président de la République
01:50:58 il y a un an. Non pas parce que c'est Emmanuel Macron,
01:51:01 c'est pas le sujet, mais parce que ça paraît être
01:51:04 un choix important pour le pays.
01:51:08 Et c'est sur la base de ce discours
01:51:11 que je fais un consensus national.
01:51:14 Parce que j'ai le sentiment que les difficultés
01:51:17 qu'on a eues, même si je veux pas les exagérer,
01:51:20 qu'on a eues sur le parc nucléaire,
01:51:24 qui sont des difficultés techniques, franchement,
01:51:27 les problèmes d'érosion, ou d'autres types de problèmes
01:51:30 que nous avons connus et que j'ai rappelés,
01:51:33 sont pas dus à des choix politiques.
01:51:36 Il y a des problèmes techniques, technologiques, réels,
01:51:40 et ça m'a passionné de m'y pencher pendant que j'étais au gouvernement,
01:51:43 avant ou après aussi, ou d'entendre les collaborateurs spécialistes
01:51:46 sur ces sujets-là.
01:51:49 Mais c'est des sujets qui sont techniquement extrêmement complexes.
01:51:52 Et on apprend.
01:51:56 Qui aurait pu imaginer le retard pris par le père de Flamanville ?
01:51:59 Et je m'en désole, mais pas pour accuser quelqu'un,
01:52:02 mais parce que c'est cette réalité
01:52:05 à laquelle nous faisons face.
01:52:09 Mais ce que j'espère, surtout, ce qui me paraît le plus important,
01:52:12 c'est que toute cette équipe France que j'ai rappelée
01:52:15 soit au rendez-vous sur les choix de demain.
01:52:18 Le président de la République peut définir un cap,
01:52:21 mais ce qui a marché dans les années 50, 60 et 70 et 80,
01:52:24 c'est que derrière, c'est là où peut-être vous avez raison,
01:52:28 nous avons sans doute perdu de la capacité dans ce domaine-là.
01:52:31 Mais l'attribuer à mon seul gouvernement,
01:52:34 ou au gouvernement de François Hollande,
01:52:37 c'est trop rapide.
01:52:40 Je pense qu'il y a eu des difficultés qui viennent d'assez loin.
01:52:44 Mais le discours du président de la République
01:52:47 doit réarmer l'ensemble de la filière,
01:52:50 mais il faut que, d'un point de vue technologique,
01:52:53 je n'aborde même pas les questions financières,
01:52:56 qui sont déjà colossales,
01:53:00 doit être capable de les atteindre.
01:53:03 Et c'est là où on a un rendez-vous
01:53:06 avec l'histoire très importante.
01:53:09 Fukushima, non, vous avez raison,
01:53:12 il y a des centrales nucléaires en France
01:53:16 qui peuvent connaître un certain nombre de risques,
01:53:19 notamment en termes d'inondations, nous le savons.
01:53:22 L'agence y veille.
01:53:25 Nous savons tous que l'accident de Fukushima
01:53:28 est dû à un tsunami,
01:53:32 mais il n'est pas dû au risque même
01:53:35 de la centrale nucléaire.
01:53:38 Mais c'est un fait.
01:53:41 La France n'a pas fait ce choix.
01:53:44 Jusqu'à maintenant, personne ne considère
01:53:48 ou n'a considéré Angela Merkel, son gouvernement,
01:53:51 et l'Allemagne comme des gens
01:53:54 qui prennent des décisions légères,
01:53:57 pas étant désaccords.
01:54:00 Je pense que c'est un choix qui, peut-être,
01:54:04 est un peu privatisé du fait de la dépendance
01:54:07 au gaz et au pétrole russe.
01:54:10 Mais ils ont fait ce choix.
01:54:13 Donc, voilà.
01:54:16 Le choix qui a été fait en 2012, c'est la réduction
01:54:20 de la part du nucléaire dans la production électrique,
01:54:23 le choix du renouvelable,
01:54:26 la confirmation de l'EPR de Flamanville,
01:54:29 une politique à l'export, Inkelpoid, la Finlande,
01:54:33 des discussions avec le Japon,
01:54:36 qui a ensuite relancé un choix qui a été fait,
01:54:39 c'est à l'époque le Premier ministre Abe,
01:54:42 des partenariats, une concurrence qui commençait
01:54:45 à se faire sentir en Europe.
01:54:48 Un pays comme la République tchèque fait le choix
01:54:52 du nucléaire. Donc, avec quel type de partenaire ?
01:54:55 La Chine, des pays européens,
01:54:58 dans un climat défavorable au niveau de la Commission européenne.
01:55:01 C'est le rôle de la Commission,
01:55:04 donc je ne vais pas le juger.
01:55:08 Mais d'une certaine manière, les débats sur le passé,
01:55:11 ne m'intéressent que dans un seul domaine,
01:55:14 pas pour mettre en cause telle ou telle politique,
01:55:17 parce que si on rentre là-dedans, on trouvera tous des arguments.
01:55:20 Mais comment on fait pour être les mieux armés pour l'avenir ?
01:55:24 C'est ça qui m'intéresse. Je vous remercie de vos questions.
01:55:27 -Merci beaucoup, M. le Premier ministre. M. Dubois.
01:55:30 -M. le Premier ministre, j'aurais 2 questions.
01:55:33 Vous avez évoqué, au niveau de la loi de transition énergétique,
01:55:38 de vos choix et des problématiques qu'ils faisaient
01:55:41 sur les retards sur les ENR.
01:55:44 Et notamment, vous avez parlé du renouvellement
01:55:47 des concessions hydroélectriques,
01:55:50 qui était connu, donc, depuis 2011, avec une pression, donc,
01:55:54 de l'Union européenne, donc, depuis 2011.
01:55:58 Pourquoi, pendant l'ensemble de votre exercice à Matignon,
01:56:03 aucune décision ? Et pourquoi ?
01:56:08 Ensuite, je reviendrai sur le pilotage de l'AREN.
01:56:13 Vous avez dit que, tout à l'heure, avec des fortes personnalités
01:56:17 dans différents ministères, sous le gouvernement,
01:56:20 donc, sous votre gouvernement,
01:56:23 il vous fallait faire des arbitrages, notamment sur les décrets.
01:56:27 Jean-Louis Borloo nous a bien spécifié
01:56:31 que l'AREN se devait d'être piloté,
01:56:34 notamment sur 2 points, à la fois sur les volumes,
01:56:39 donc, qui étaient de 100 TWh
01:56:42 et jusqu'à, donc, 150 TWh à l'horizon 2020,
01:56:48 avec, donc, une production, à ce moment-là, de 400 TWh.
01:56:56 On savait, et vous le saviez, donc,
01:56:58 avec les arrêts de réacteurs sous maintenance,
01:57:01 que ça pouvait être piloté, et à la fois sur la tarification.
01:57:06 M. Philippe de La Doucette, de La Creu,
01:57:09 nous dit qu'en 2014, donc, son rapport
01:57:12 demande une évaluation de la tarification, également.
01:57:19 Et il nous dit que, depuis 2014,
01:57:23 donc, aucun décret, ce qui est vrai,
01:57:26 n'est sorti sur cette tarification.
01:57:30 Alors, pourquoi ? Vous n'avez pas fait l'arbitrage ?
01:57:33 -Sur cette 2e question, très honnêtement,
01:57:36 je suis incapable de vous répondre.
01:57:39 Le rôle du Premier ministre est vaste,
01:57:43 les épaules sont larges.
01:57:46 C'est vrai que les décrets sont préparés
01:57:49 par le secrétaire général du gouvernement,
01:57:52 le cabinet du Premier ministre,
01:57:54 et les ministres concernés.
01:57:57 Mais les arbitrages concernant la reine
01:58:02 ne sont pratiquement jamais,
01:58:05 à certains points, sont remontés.
01:58:08 Mais sur ces questions de tarification,
01:58:11 du niveau des TWh, ne sont pas montés,
01:58:14 en termes de pilotage, à mon niveau.
01:58:18 Et, à mon avis, ils ne sont pas montés
01:58:21 dans la réunion de la réunion de la reine.
01:58:24 Et, en ce qui concerne les TWh,
01:58:27 il reviendra dans son audition.
01:58:30 Peuvent remonter les arbitrages
01:58:34 plus cruciaux, plus stratégiques,
01:58:37 ou de nomination.
01:58:40 Mais j'ai indiqué tout à l'heure que, de mémoire,
01:58:43 je ne peux pas, moi, souvenir qu'on soit remonté
01:58:46 les tensions qui pouvaient exister
01:58:50 dans le cadre de la réunion de la reine.
01:58:53 Et je ne peux pas, moi, souvenir
01:58:56 que le gouvernement a été remonté.
01:58:59 Et je ne peux pas, moi, souvenir
01:59:02 que le gouvernement a été remonté.
01:59:06 Et je ne peux pas, moi, souvenir
01:59:09 que le gouvernement a été remonté.
01:59:12 Et je ne peux pas, moi, souvenir
01:59:15 que le gouvernement a été remonté.
01:59:19 Et je ne peux pas, moi, soumettre
01:59:22 que le gouvernement a été remonté.
01:59:25 Et je ne peux pas, moi, soumettre
01:59:28 que le gouvernement a été remonté.
01:59:31 Et je ne peux pas, moi, soumettre
01:59:34 que le gouvernement a été remonté.
01:59:38 Et je ne peux pas, moi, soumettre
01:59:41 que le gouvernement a été remonté.
01:59:44 Et je ne peux pas, moi, soumettre
01:59:47 que le gouvernement a été remonté.
01:59:50 Et je ne peux pas, moi, soumettre
01:59:54 que le gouvernement a été remonté.
01:59:57 Et je ne peux pas, moi, soumettre
02:00:00 que le gouvernement a été remonté.
02:00:03 Et je ne peux pas, moi, soumettre
02:00:06 que le gouvernement a été remonté.
02:00:10 Et je ne peux pas, moi, soumettre
02:00:13 que le gouvernement a été remonté.
02:00:16 C'est-à-dire que les opposants
02:00:19 à la filière nucléaire ont finalement,
02:00:22 depuis les années 90, une stratégie assez ciblée
02:00:26 sur des éléments du cycle complet.
02:00:29 sur des éléments du cycle complet.
02:00:32 Superphénix à la fin des années 90,
02:00:35 qui est la perspective de la fermeture du cycle,
02:00:38 cela a obtenu 2 éléments.
02:00:42 la définition du cycle complet
02:00:45 et la définition d'une durée de vie
02:00:48 pour les centrales par la fermeture de Fessenheim.
02:00:51 Parce que c'est la centrale la plus vieille qu'on ferme,
02:00:54 c'est la plus vieille. Et on crée un précédent
02:00:58 définissant une forme d'âge standard de l'arrêt.
02:01:01 Et puis, le dernier élément,
02:01:04 et vous l'avez abordé dans votre propos liminaire,
02:01:07 qui est de s'attaquer au cycle combustible
02:01:10 et ce qu'il en reste avec la filière MOX.
02:01:14 Qui est pourtant finalement une vision plutôt vertueuse
02:01:17 de l'économie de matière, du recyclage,
02:01:20 tout ce qu'on entend dans tous les domaines
02:01:23 nécessaires à l'économie circulaire,
02:01:26 mais qui ne serait pas valable pour le nucléaire.
02:01:30 En réalité, en écartant cette proposition du deal,
02:01:33 comme cela se dit maintenant,
02:01:36 de l'accord politique, vous semblez écarter
02:01:39 cette stratégie des écologistes,
02:01:43 mais celle sur la définition d'un âge standard
02:01:46 de fermeture des réacteurs. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
02:01:49 -Très bonne question.
02:01:52 Les autres étaient excellentes aussi.
02:01:55 Celle du rapporteur, évidemment.
02:01:58 Et au fond, d'abord,
02:02:02 cela renvoie au deal
02:02:05 qui n'est pas un accord politique
02:02:08 entre l'EPS, dont la 1re secrétaire
02:02:11 était Martine Aubry, et les écologistes.
02:02:14 L'un des éléments importants,
02:02:18 c'était le nombre de circonscriptions
02:02:21 et l'autre, c'était l'accord programmatique.
02:02:24 François Hollande, qui était conscient, je crois,
02:02:27 des enjeux de la filière nucléaire,
02:02:30 je suis certain,
02:02:34 a gardé les 50 %, je m'en suis déjà expliqué.
02:02:37 Et il est vrai que
02:02:40 la fermeture de Fassanheim,
02:02:43 je l'ai dit tout à l'heure,
02:02:46 elle ne repose pas sur les éléments objectifs,
02:02:50 même si c'est la plus ancienne,
02:02:53 pas la plus dangereuse,
02:02:56 mais celle qui aurait posé des problèmes techniques.
02:02:59 Quand je l'ai visitée,
02:03:02 il y avait un réacteur qui fonctionnait,
02:03:06 et l'autre qui était précisément en travaux ou en innovation.
02:03:09 Mais qui est basé sur un objectif.
02:03:12 Il y a une centrale nucléaire qui est fermée.
02:03:15 Pour créer ce cercle vertueux
02:03:18 pour les énergies renouvelables
02:03:22 et peut-être aussi pour ouvrir
02:03:25 une vraie filière sur le démantèlement des centrales.
02:03:28 En laissant ouverte la question
02:03:31 de l'âge, de la durée.
02:03:34 Et j'ai rappelé tout à l'heure
02:03:38 qu'on a écarté systématiquement au cours du quinquennat
02:03:41 ou de la législature,
02:03:44 tout débat sur la question de la durée.
02:03:47 Vous pouvez dire qu'il y a une contradiction.
02:03:50 Vous fermez la plus ancienne alors qu'elle est en bon état,
02:03:54 mais vous ne conseillez rien sur la question
02:03:57 de l'âge ou de la durée pour les autres.
02:04:00 C'est vrai. Mais d'un côté, il y en a une.
02:04:03 De l'autre, il y a tous les autres.
02:04:07 Pour confirmer cette volonté
02:04:10 de ne pas rentrer dans cette voie-là,
02:04:13 il y a le plan de grand carénage
02:04:16 qui reçoit notre soutien absolu.
02:04:19 Par là,
02:04:22 parce que le débat
02:04:26 est clair,
02:04:29 il y a peut-être des contradictions politiques
02:04:32 que vous voulez relever.
02:04:35 Sur les autres choix qui sont faits,
02:04:38 sur le Mox,
02:04:42 je l'ai rappelé tout à l'heure,
02:04:45 il n'y a pas eu...
02:04:48 Il y a eu contrairement une volonté
02:04:51 de conforter le développement du Mox.
02:04:54 - Comment ça se formalise ?
02:04:58 Parce qu'aujourd'hui, le Mox,
02:05:01 la filière n'est pas en pleine forme.
02:05:04 Il y a un certain nombre de décisions
02:05:07 sur la modernisation de la filière
02:05:10 qui n'ont pas été prises ?
02:05:14 - Non. La loi de 2015 ne prend aucune décision.
02:05:17 Elle renvoie plutôt aux travaux de planification
02:05:20 qui existaient sur ce sujet.
02:05:23 Toutes les études
02:05:26 de ce qu'on appelle le moxage
02:05:30 du palier 1300 MW
02:05:33 ont été faites à l'époque.
02:05:36 On a toujours voulu maintenir le moxage.
02:05:39 En regardant pour préparer cette audition,
02:05:42 on me rappelait que,
02:05:46 pour mémoire, dans l'histoire de la filière,
02:05:49 l'idée était que les combustibles usagés,
02:05:52 uranium ou plutonium,
02:05:55 pouvaient être recyclés dans les surgénateurs
02:05:58 à neutrons rapides.
02:06:02 C'est avéré plutôt comme un échec relatif.
02:06:05 Dès les années 80,
02:06:08 on avait enclenché le frein sur ce développement.
02:06:11 Il y avait un problème de débouchés
02:06:14 pour les combustibles usagés.
02:06:18 À partir de ce moment-là,
02:06:21 le développement du mox avait été lancé
02:06:24 avec l'usine Melox de Markhoul.
02:06:27 Aucun choix négatif
02:06:31 sur les technologiques sur cette filière.
02:06:34 Mais aucun choix ne remettait en cause le mox.
02:06:37 Ca s'est affirmé de 2 manières.
02:06:40 Un nom clair en octobre-novembre 2011,
02:06:43 quand certains sont revenus à la charge.
02:06:46 Et dans les choix qui ont été faits
02:06:50 par le gouvernement.
02:06:53 Vous avez fait une remarque très intéressante
02:06:56 en rappelant où faut-il aller
02:06:59 en rappelant où l'opposition au nucléaire
02:07:02 s'est manifestée de 2 manières.
02:07:06 Soit un message clair,
02:07:09 "il faut fermer".
02:07:12 C'était le choix des écologistes
02:07:15 qu'on peut comprendre philosophiquement.
02:07:18 En France ou en Allemagne.
02:07:22 Ma génération a grandi en voyant passer
02:07:25 des Dianes ou des Dechevaux
02:07:28 qui venaient de Suisse, de Belgique, d'Allemagne.
02:07:31 - Je ne sais pas si... - Oui.
02:07:34 J'ai vécu avec ça sur les routes de vacances.
02:07:38 - Sur les Volkswagen. - Oui, sur les Volkswagen à l'époque.
02:07:41 Ca, c'est un choix net.
02:07:44 Ou en s'attaquant de manière plus intelligente,
02:07:47 plus pernicieuse, on laisse le choix du vocabulaire,
02:07:50 à des éléments.
02:07:54 Il y en a juste pas à du...
02:07:57 Vous parlez de Superphénix, hier, des choix.
02:08:00 Je ne peux pas rentrer dans ce débat,
02:08:03 même si j'étais son conseiller de la communication.
02:08:06 J'avais pas voix au chapitre, fort heureusement,
02:08:10 sur ces sujets-là.
02:08:13 J'ai le sentiment, aujourd'hui,
02:08:16 que les choses ont changé assez radicalement.
02:08:19 Quand je vois la position des Verts, des Grunen,
02:08:22 au sein du gouvernement, sur d'autres questions,
02:08:26 sur les centrales à charbon,
02:08:29 sur les choix que la Belgique vient de faire,
02:08:32 même si il y a l'objectif de retarder la fermeture,
02:08:35 même en France,
02:08:38 il y a une réalité qui s'est imposée.
02:08:42 C'est pour cela, je profite de votre question,
02:08:45 qu'il y a eu un autre débat,
02:08:48 parce que c'est un autre élément de la filière,
02:08:51 qui est CIGEO,
02:08:55 qui a été poussé autant que possible pendant cette période.
02:08:58 Il répond aussi à une de vos autres questions.
02:09:01 La loi de 2006 prévoyait qu'un texte législatif
02:09:04 caractérise la notion de réversibilité
02:09:07 et définisse une phase industrielle pilote
02:09:10 afin qu'on ne puisse être donné par décret
02:09:14 l'autorisation d'exploiter.
02:09:17 On l'a mise dans la loi de transition de 2015.
02:09:20 Puis l'article a été mis, finalement,
02:09:23 dans la loi dite "Macron des questions économiques".
02:09:26 En août de la même année,
02:09:30 annulé par le Conseil constitutionnel,
02:09:33 on a utilisé une PPL sur proposition de Gérard Longuet,
02:09:36 un élu local assez concerné par le projet.
02:09:39 Et la demande d'autorisation de création de CIGEO
02:09:42 a d'ailleurs été déposée là,
02:09:46 je crois, récemment, par l'Andra.
02:09:49 C'était un élément qui a été très important
02:09:52 dans les remises en cause de la filière.
02:09:55 L'usine de la Hague était un des points symboliques.
02:09:58 Je crois qu'on vous en a parlé,
02:10:02 pas forcément de manière positive,
02:10:05 ces derniers temps, devant la Commission.
02:10:08 L'idée était vraiment de préserver tous les éléments
02:10:11 de la commission qui sont en train de se dérouler.
02:10:14 C'est-à-dire que, par exemple,
02:10:18 la commission de la Hague
02:10:21 est un des éléments de la filière.
02:10:24 Et au fond,
02:10:27 les événements nous ont donné plutôt raison,
02:10:30 je fais une pirouette,
02:10:34 parce que je considère qu'il n'y a aucun élément fondamental
02:10:37 qui a été mis en cause,
02:10:40 qui ne permette pas, demain, de relancer en force cette filière,
02:10:43 sinon, encore une fois, les sauts technologiques,
02:10:46 qui, pour moi, sont vraiment le seul élément
02:10:50 préoccupant, avec, évidemment,
02:10:53 les investissements financiers nécessaires.
02:10:56 Mais s'il y a cette volonté politique et cette capacité
02:10:59 à réaliser les sauts technologiques, nous serons capables
02:11:02 d'aller au-delà. Je dois dire que,
02:11:06 sur la durée de vie, je ne suis pas un spécialiste
02:11:09 de ces questions-là, mais reconnaissons qu'on a commencé
02:11:12 avec 35 ou 40 ans, et je répète ce que je disais tout à l'heure,
02:11:15 et aujourd'hui, on est sur l'idée de 80.
02:11:19 Je crois très important que l'opinion publique
02:11:22 soit en permanence éclairée
02:11:25 sur ces sujets-là.
02:11:28 Je suis convaincu que la SN doit aider pour qu'il n'y ait
02:11:31 aucun doute sur le fait qu'on prolonge,
02:11:34 et qu'on est capable de prolonger, les Américains,
02:11:38 mais avec d'autres éléments que les nôtres, d'analyse.
02:11:41 Ils sont très attentifs à la sécurité.
02:11:44 Eux, ils ont eu un accident nucléaire
02:11:47 qui n'a rien à voir avec le Japon et qui n'a rien à voir
02:11:50 avec le dysfonctionnement de Tchernobyl.
02:11:54 C'est un grand pays industriel.
02:11:57 Pour expliquer pourquoi on a cette capacité
02:12:00 de prolonger jusqu'à 80, tous les travaux nécessaires.
02:12:03 C'est un élément qui me paraît important pour qu'on garde,
02:12:06 en effet, tous les éléments du processus.
02:12:10 -Peut-être qu'il y a un saut technologique
02:12:13 dans la durée d'âge. -Bien sûr.
02:12:16 -C'est un élément qui est important.
02:12:19 -C'est un élément qui est important.
02:12:22 -C'est un élément qui est important.
02:12:26 -C'est un élément qui est important.
02:12:29 -C'est un élément qui est important.
02:12:32 -C'est un élément qui est important.
02:12:35 -C'est un élément qui est important.
02:12:38 -C'est un élément qui est important.
02:12:42 -C'est un élément qui est important.
02:12:45 -C'est un élément qui est important.
02:12:48 -C'est un élément qui est important.
02:12:51 -C'est un élément qui est important.
02:12:54 -C'est un élément qui est important.
02:12:58 -C'est un élément qui est important.
02:13:01 -C'est un élément qui est important.
02:13:04 -C'est un élément qui est important.
02:13:07 -C'est un élément qui est important.
02:13:10 -C'est un élément qui est important.
02:13:14 -C'est un élément qui est important.
02:13:17 -C'est un élément qui est important.
02:13:20 -C'est un élément qui est important.
02:13:23 -C'est un élément qui est important.
02:13:26 -C'est un élément qui est important.
02:13:30 -C'est un élément qui est important.
02:13:33 -C'est un élément qui est important.
02:13:36 -C'est un élément qui est important.
02:13:39 -C'est un élément qui est important.
02:13:43 -Merci beaucoup, monsieur le rapporteur.
02:13:46 Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre,
02:13:49 pour ces éléments, pour le temps que vous nous avez consacré,
02:13:52 pour la préparation qui a été la vôtre de notre entretien.
02:13:55 Je crois que c'est une constante dans les auditions que nous faisons.
02:13:58 C'est que les auditions précédentes ont été écoutées
02:14:02 et que les auditions courantes sont préparées.
02:14:05 Donc merci beaucoup pour le respect que vous avez formulé
02:14:08 à l'endroit du travail du Parlement.
02:14:11 Merci.

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