Stéphen Delcourt peut être un manager heureux ! Un début de saison réussi avec quatre succès, dont la victoire finale de Grace Brown sur le Santos Tour Down Under, une première place au classement UCI... la FDJ - SUEZ marche sur l'eau en cette entame d'année et ce n'est pas pour déplaire à Stéphen Delcourt. Au micro de Cyclism'Actu, lors de la présentation de sa formation ce vendredi, le manager général de l'écurie française a fait le point sur le début de saison de son équipe, évoqué les ambitions de sa formation pour les prochains mois avec un effectif de qualité (Clara Copponi, Marta Cavalli, Cecilie Uttrup Ludwig, Marie Le Net...) et répondu aux différentes questions sur l'actualité du cyclisme féminin notamment sur le calendrier UCI pour 2023, avec 86 jours de course : "l'UCI a fait beaucoup pour nous mais n'a pas fait les bons choix pour le calendrier 2023 car ce n'est pas possible de ne pas pouvoir reconnaitre les parcours de La Vuelta par exemple. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase." Un coup de gueule de Stéphen Delcourt en accord avec celui de Sebastian Unzue, le manager des filles de la Movistar sur "le désordre complet du calendrier UCI féminin pour 2023."
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00:00 Bonjour à toutes et à tous, merci d'avoir été là.
00:03 Je suis au cœur.
00:05 La saison a démarré, mais on voulait faire un événement un peu spécial
00:09 parce que l'année 2022 pour nous c'est l'année de tous les records.
00:12 Moi je ne peux pas du tout dire que l'UCI a fait une erreur.
00:22 Il faut juste qu'on arrive à composer ensemble et on a le droit à l'erreur.
00:25 Si c'est raté sur l'année 2023, là où je serais intolérant vers l'UCI,
00:28 c'est si on recommence en 2024.
00:30 Et peut-être qu'on crie avant d'avoir mal.
00:32 Aujourd'hui, je pense qu'ils ont pris un mauvais choix au niveau du calendrier
00:36 de mettre la vuelta à Sandro là.
00:39 On fera le bilan en fin de saison.
00:40 La FDJ Suez s'est repartie pour une année avec de grandes ambitions, je suppose.
01:03 Oui, 2023 c'est l'année de la confirmation.
01:06 On a fait une excellente, une année record en 2022.
01:09 Le but, ça va être de confirmer au plus haut niveau.
01:12 On a démarré très très fort cette saison 2023 avec le mois de janvier en Australie
01:16 avec déjà quatre victoires.
01:17 Donc le rythme est donné maintenant.
01:19 Il faut rester au top sur cette saison.
01:22 Le grand rendez-vous, c'est le Tour de France 2023.
01:25 On s'en doute, parce que c'est l'éclairage immédiat pour le cycliste féminin.
01:29 Oui, on l'a vu.
01:29 Notre sport est devenu un sport visible grâce au Tour de France,
01:32 avec Laboussé et aussi les autres courses.
01:34 Alors oui, c'est un des gros objectifs et je dirais l'objectif majeur,
01:37 ça va être le Tour de France, mais ça passera par une très bonne campagne de classique
01:40 pour prendre confiance comme on l'a fait en 2022,
01:44 par une bonne volta et un gros giro pour arriver en forme sur le Tour de France
01:49 avec le minimum de pression possible.
01:50 On est là, chez FDJ.
01:55 Si je peux me permettre, que deux chemins parcourus.
01:58 Si on se souvient bien d'où ça part avec Gacin Merlot,
02:01 c'est quand même une sacrée belle histoire.
02:03 Oui, c'est une belle histoire familiale.
02:05 C'est une histoire maintenant entrepreneuriale où les bases ont été très solides dès le début en 2006,
02:10 avec Gacin Merlot qui a créé l'équipe, qui a su s'entourer de bénévoles
02:14 qui ont tout de suite cette fibre entrepreneuriale.
02:16 Et aujourd'hui, les 10 sont toujours présents.
02:18 On progresse, on essaye de franchir les étapes une par une, solidifier chaque palier.
02:24 L'aventure est belle, mais elle peut être encore plus longue.
02:28 Je pense qu'on a franchi un gros cap.
02:30 Maintenant, la marche d'après, elle est très dure.
02:32 C'est celle du maintien au très haut niveau le plus longtemps possible.
02:35 Le cyclisme féminin grandit, mais quand on écoute les déclarations de Sébastien Nunsvay
02:39 et le calendrier 2023, on va en parler parce que,
02:42 OK, 86 jours de course en 2023 par rapport à 67 en 2022,
02:47 mais la Vuelta c'est au mois de mai alors que normalement les filles sont au repos
02:51 et on ne connaît toujours pas le parcours.
02:53 Oui, en fait, elle avance très vite et je partage à 100% les propos de mon ami de Movistar.
02:58 On va très très vite, mais des fois trop vite et pas dans la bonne direction.
03:01 On est là aussi pour leur dire stop.
03:03 Aujourd'hui, ce n'est pas normal de ne pas avoir les parcours du Giro et de la Vuelta
03:06 au moment de l'année où on est.
03:07 On ne peut pas les reconnaître.
03:08 On ne peut pas travailler, on va dire sereinement.
03:10 Donc, il avance vite aussi pour certaines équipes et pas d'autres.
03:13 Là, il y a un vrai besoin d'accompagnement.
03:16 L'UCI a fait beaucoup pour nous, mais il y a quelques réglages à faire.
03:19 On est là pour les aider et travailler ensemble.
03:21 Mais cette année 2023 va être difficile, c'est sûr, au niveau logistique.
03:25 C'est à dire que le coup de gueule de Sébastien Nunsvay,
03:27 vous le rejoignez parce qu'il faut mieux s'organiser, tout simplement.
03:30 Oui, je le rejoins à 100%.
03:32 Après, je sais que les organisateurs ont certaines contraintes
03:34 avec leur pays, avec les préfectures.
03:36 Et nous, on ne maîtrise pas tout.
03:38 Mais aujourd'hui, nous, on met au centre l'intégrité de nos cyclistes
03:41 et d'enchaîner la Vuelta après les Ardennaises, ce n'est pas idéal.
03:45 Et surtout, de ne pas reconnaître le parcours en amont.
03:48 Aujourd'hui, on aurait eu en décembre le parcours.
03:50 On aurait le coup de gueule, il serait différent.
03:52 Il serait peut être plus compréhensif.
03:53 Aujourd'hui, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
03:55 On a envie de faire une grande Vuelta.
03:57 Et je pense que pour Movistar, encore plus que nous,
03:59 ils sont surmotivés sur leur terme.
04:00 Mais sans avoir le parcours, on n'est pas professionnels.
04:02 Donc, ils avancent vite, mais pas à la même vitesse dans chaque endroit.
04:07 Donc, on est là pour corriger les choses et on ne va pas se laisser faire.
04:10 On a ce côté un peu militant aussi avec Movistar.
04:13 On est deux équipes très proches.
04:14 On veut la même chose, faire briller le cycliste féminin de très haut niveau.
04:17 L'UCI fait bien, mais pas assez ou pas comme il faudrait.
04:21 L'UCI fait très bien.
04:23 Il ne faut pas oublier que le Women World Tour est une grande réussite.
04:25 Il y a des contraintes qu'on ne connaît pas, comme je le disais.
04:29 Je pense que l'UCI fait bien, mais il prend en compte
04:31 les contraintes des organisateurs et de certains pays.
04:33 Moi, je ne peux pas du tout dire que l'UCI a fait une erreur.
04:37 Il faut juste qu'on arrive à composer ensemble et on a le droit à l'erreur.
04:40 Si c'est raté sur l'année 2023, là où je serais intolérant vers l'UCI,
04:43 c'est si on recommence en 2024.
04:45 Et peut-être qu'on crie avant d'avoir mal.
04:48 Aujourd'hui, voilà, je pense qu'ils ont pris un mauvais choix
04:50 au niveau du calendrier de mettre la Vuelta à ce endroit là.
04:53 On fera le bilan en fin de saison et on verra.
04:56 Mais ils sont assez agiles pour changer.
04:58 Je sais que David et Amina sont des personnes qui ont décidé
05:01 d'investir dans le bon sens au cyclisme féminin, c'est à dire
05:03 on y va vite, mais on regarde et on accepte de se tromper et on corrige.
05:08 Stéphane, vous êtes le manager général de cette équipe féminine FDJ Suez.
05:12 S'il y avait un vœu à formuler en 2023 pour votre équipe, ça serait lequel ?
05:18 De faire rêver encore et encore,
05:22 encore plus de petites filles sur le bord des routes et donner aussi
05:25 cette lumière aux petits garçons, qu'ils soient éduqués à l'égalité hommes-femmes.
05:28 C'est la mission première de l'équipe avant les résultats.
05:30 Et si ça passe pour faire rêver
05:33 tous ces enfants par la victoire autour de France, on le prend avec.