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00:00 Comment va Nadia ? Nadia, elle occupait l'appartement des deux retraités qu'on avait reçus ici.
00:04 Elle est où là actuellement ? Elle est relogée ou pas ?
00:08 – Elle est relogée, elle a trouvé comme une grande…
00:11 parce que c'est quelqu'un qui ne souhaitait pas être aidé,
00:14 c'est quelqu'un qui est autonome, donc du coup elle a retrouvé un logement,
00:17 par ses propres moyens, et aujourd'hui Nadia va bien avec,
00:21 comme vous pouvez l'imaginer, la machine à laver médiatique
00:25 qu'il a quand même un petit peu usée, quelques difficultés qui en vont contre,
00:29 mais elle est en train de se reconstruire et j'espère que ça va aller de mieux en mieux pour elle.
00:32 – Et le couple de retraités à retrouver sont à sa maison ?
00:35 – Le couple de retraités, en tout cas Nadia n'est plus là-bas,
00:38 pour vous dire s'ils sont là-bas ou pas, je ne peux pas vous le dire,
00:39 mais en tout cas Nadia a effectivement retrouvé un logement.
00:42 – D'accord, alors Laurent, vous, on rappelle votre histoire,
00:45 vous avez acheté une maison avec votre femme Elodie,
00:47 140 000 euros l'année dernière dans l'Essonne,
00:49 vous avez eu du mal à l'habiter car une famille de squatteurs
00:51 occupait des lieux, sur les réseaux sociaux on a appris
00:53 qu'ils avaient acheté la maison à bas prix en sachant que leur maison était squattée,
00:57 c'est ça l'histoire ? – C'était ça l'histoire.
00:59 – Exactement, donc voilà, et aujourd'hui ?
01:02 – J'y habite, j'ai fait des travaux, c'est long, c'est dur, mais on avance.
01:07 – D'accord, plus de problèmes ? – Plus de problèmes.
01:09 – Ils sont partis ? – Ils sont partis,
01:11 je n'ai plus jamais revu. – Plus de nouvelles ?
01:12 – Plus de nouvelles. – Fini.
01:13 – D'accord, très bien.
01:14 Alors, aujourd'hui, vous avez vu, il y a des squatteurs qui ont été délogés
01:22 par des gendarmes d'une maison à Villieu, à la Villieu d'ailleurs, c'était hier,
01:27 qui, Gilles, vous, vous trouvez que ce n'est pas normal,
01:29 parce qu'ils vont durcir les lois sur les squatteurs,
01:32 vous pouvez dire ce qui va se passer maintenant ?
01:33 – Alors, la loi va être durcée, effectivement, les squatteurs pourront être passibles
01:37 de 3 ans de prison au lieu d'un, et de 45 000 euros d'amende contre 15 000,
01:42 donc ça s'est passé au Sénat, hier, et donc, normalement,
01:46 l'Assemblée nationale devrait confirmer, et on aura un durcissement de la loi.
01:49 Mais je reviens à votre question sur le fait de déloger des squatteurs en plein hiver.
01:53 – Eh oh, petit ongle, tranquille.
01:56 – Pour une fois, je vais être hors la loi, pourquoi ?
01:59 Parce qu'on a le droit, on a le droit de virer des squatteurs,
02:02 ce ne sont pas comme des locataires mauvais payants, on a le droit,
02:04 vous avez le droit de les expulser, mais les expulser alors que la semaine prochaine,
02:09 on va avoir un froid terrible en France, notamment dans la Creuse,
02:12 vous allez jeter 2 personnes de 20 ans à la rue,
02:14 je vous rappelle que c'est un fléau, vous allez accroître le nombre de SDF.
02:17 – Personne de 20 ans dans la rue, sinon, elles peuvent travailler.
02:19 – Ben voilà, tu as tout dit.
02:20 – Il voulait créer…
02:23 – Tu l'as dit dans ton énoncé, tu t'es cramé tout seul.
02:25 – Pas du tout, dans la maison qu'il squattait…
02:28 – Tu t'es cramé tout seul, ils peuvent aller bosser.
02:30 – Maison qui est inhabitée, il voulait travailler dans cette maison,
02:32 il voulait créer un endroit collectif, il voulait créer un lieu de vie.
02:36 – Gilles, toi qui es légaliste, tu m'étonnes.
02:38 – J'ai dit que je ne l'étais pas pour une fois.
02:39 – Premièrement, effectivement, la loi autorise à faire une différenciation
02:42 entre les mauvais payeurs parce qu'ils ont un souci de vie et des squatteurs qui viennent,
02:46 et là en l'occurrence, il n'y a en plus pas d'enfants,
02:48 ce n'est pas une famille, ce sont deux jeunes de 20 ans,
02:50 et ensuite tu dis, il voulait créer effectivement un lieu,
02:52 notamment pour vendre du pain, des choses un peu associatives,
02:55 et bien tu ne vas pas par effraction pour faire ça.
02:57 Tu vas sonner à la porte du monsieur le maire, et tu dis à monsieur le maire,
03:00 écoutez, j'ai un projet de vie pour le village, pour réveiller le village,
03:04 comment est-ce qu'on peut travailler main dans la main,
03:05 aidez-nous, on n'a pas forcément beaucoup de moyens,
03:07 le village n'était pas contre en plus, et donc tu ne vas pas faire par effraction.
03:10 – Elle a raison, mais attends, arrête, moi aussi je peux dire n'importe quoi.
03:12 – Ils ont 20 ans en plus, ce ne sont pas des gens de 50 ou 60 ans.
03:14 – Je connais dans une maison, je dis non, non, mais je vais faire une maison d'eau,
03:16 pour accueillir des gens qui sont en difficulté, arrête de croire,
03:19 toi franchement, arrête de croire au père Noël mon chéri, excuse-moi.
03:23 Maître Séroussi, vous savez que vous êtes d'accord avec Gilles ?
03:26 – Non, non.
03:27 – Vous savez croire, vous savez croire.
03:29 – Alors, bien sûr, moi j'aime beaucoup Gilles Verdez,
03:31 mais au-delà de ça si vous voulez, je suis plutôt légaliste,
03:34 alors je suis légaliste dans le sens où il y a une loi,
03:37 cette loi a la vocation à s'appliquer, effectivement Gilles Verdez a raison,
03:40 ces gens-là doivent être expulsés parce que,
03:43 j'allais dire, en tant que squatteur, pendant la traite hivernale,
03:46 cette règle ne s'applique pas, maintenant moi en revanche, ce que je dis,
03:49 c'est que cette loi pour moi ne pose problème.
03:51 – Ah.
03:52 – D'accord, elle ne pose problème pourquoi ?
03:53 – Vous pensez que les squatteurs, il faut les laisser pendant la traite hivernale ?
03:57 – Alors moi non, moi je pense, si vous voulez, que soit tout le monde
04:00 est logé à la même enseigne, soit tout le monde est logé à la même enseigne,
04:03 auquel cas il n'y a pas de différence.
04:04 – Non, non, non, on ne peut pas mettre sur le même plan quelqu'un qui va rentrer
04:09 par infraction dans une maison.
04:11 – Et sa vie par exemple, qui travaille et qui malheureusement,
04:15 parce qu'il y a de l'inflation, il y a des soucis de vie, une maladie ou autre,
04:18 et qui pendant 2-3 mois peut-être aura des soucis pour régler sa situation.
04:21 – Je l'entends parfaitement.
04:22 – Déjà pour moi il y a infraction, le mec qui rentre dans la maison,
04:25 on ne sait pas quoi ça.
04:25 – Mais attendez, on me pose une question, si je peux répondre,
04:28 ça serait très volontiers.
04:28 – Bien sûr, tu as raison Hervé, vas-y Hervé.
04:30 – Alors, moi ce que je veux dire c'est que,
04:31 qu'est-ce qui différencie pour vous quelqu'un qui rentre dans un logement
04:34 avec un bail, qui reste en 2-3 ans, 4 ans, sans jamais payer un euro de loyer,
04:38 et finalement cette personne-là ne peut pas être expulsée
04:41 parce qu'elle est protégée par la loi, puisque la loi pendant la période urbaine
04:44 empêche le préfet de mettre en place sa France publique.
04:48 – Je ne dis pas 2-3 ans, je dis jusqu'à la fin de la tribu vermale
04:51 et qu'on peut faire des familles.
04:52 – Maintenant il y a déjà une vraie différence,
04:53 c'est que dans un cas on a autorisé la personne à rentrer
04:55 et dans l'autre cas elle est rentrée toute seule,
04:57 ce n'est déjà pas la même chose.
04:58 – Mais quand il dit 2-3 ans c'est inadmissible.
04:59 – Oui, mais la question est de savoir à partir de combien de mois non payés
05:06 la personne devient mauvais payeur à squatter, effectivement.
05:08 – C'est une bonne question.
05:09 – Parce qu'on peut se dire 2 mois, 3 mois et ensuite on paye,
05:13 mais effectivement si ça dépasse 6 mois au bout d'un moment c'est super agressif.
05:15 – Non, mais d'abord il y a des assurances aujourd'hui pour loyer un payé,
05:18 donc on peut s'en sortir et tout ça,
05:20 ce n'est pas du tout la même chose,
05:21 dans un cas on a signé un bail avec quelqu'un, on a accepté,
05:23 après la personne a merdé, bon c'est à voir,
05:27 il y a des assurances, il y a plein de choses.
05:28 Dans l'autre cas, quelqu'un est rentré chez vous par infraction,
05:31 et tout d'un coup il a dit "défraction" et tout d'un coup il a dit "c'est qui était chez vous".
05:34 Pardon maître, ce n'est pas du tout la même chose.
05:36 Et déjà tout à l'heure que vous êtes arrivés, c'était incroyable,
05:37 vous êtes arrivés en disant "aujourd'hui Nadia va bien, elle est partie,
05:41 elle a trouvé un appartement, elle a machiné",
05:44 non, je suis ravi, mais vous êtes arrivés en nous expliquant
05:46 tout d'un coup qu'elle avait fait le bien autour d'elle et tout.
05:49 Nadia a juste rendu un appartement, elle ne payait pas ses loyers
05:53 et elle a enfin fait ce qu'elle devait faire après 3 ou 4 ans.
05:55 On ne va pas en faire une héroïne non plus.
05:57 – Alors, moi généralement je pense que vous êtes hors sol.
05:59 – Pardon ?
06:00 – Je pense que vous êtes totalement hors sol.
06:01 – C'est-à-dire quoi ?
06:01 – Je vous l'ai dit, je vais vous l'expliquer,
06:02 ça veut dire quoi ? Je vais vous donner l'explication.
06:03 Vous êtes hors sol pourquoi ?
06:04 Vous êtes hors sol premièrement parce que vous êtes en train de nous expliquer
06:07 qu'il y a des assurances.
06:08 Est-ce que vous savez quelles sont les conditions pour qu'un assureur
06:11 assure votre logement au cas de loyer impayé ?
06:12 Vous êtes hors sol, on gagne tous notre vie ici,
06:14 il n'y a aucune difficulté pour qu'on soit assuré.
06:16 Mais les gens qui sont à l'extérieur, ce n'est pas le cas, il faut gagner.
06:18 – Ça c'est vrai.
06:19 – Il faut gagner un minimum 3 fois le montant du loyer.
06:21 Est-ce que vous connaissez le montant du loyer ?
06:23 Qui va assurer aujourd'hui quelqu'un qui travaille avec 1200 euros par mois ?
06:26 Ce n'est pas possible.
06:27 Donc ce que vous êtes en train de dire ne s'applique pas dans la réalité.
06:29 Ça c'est la première chose.
06:30 La deuxième chose, je pense que vous méconnaissez totalement
06:32 l'origine de la traité de Bernal.
06:34 La traité de Bernal, c'est l'abbé Pierre qui l'a mise en place.
06:36 – Oui bien sûr, c'est bon.
06:37 – Je suis désolé de vous le dire, l'abbé Pierre en 2023 ou pas,
06:40 en l'occurrence c'est l'abbé Pierre qui l'a mise en place,
06:41 cette traité de Bernal existe encore.
06:43 Et pour moi, et je vais être clair avec vous,
06:45 les gens qui sont squatteurs ou ceux qui ont un bail et qui ne payent pas,
06:48 ont froid de la même façon.
06:49 – Mais au sens où, c'est pas la question maître.
06:52 – C'est la question, la question est-ce qu'il fallait les foutre dehors ?
06:55 – Mais oui, c'est pas la question maître.
06:56 La question c'est qu'aujourd'hui…
06:58 – Attends, je vais demander à Laurent, Laurent qu'est-ce que t'en penses toi ?
07:01 – Ah moi, bah oui.
07:02 – Il n'y a même pas de débat.
07:03 – Bah en fait c'est eux ou moi ?
07:05 Enfin moi, dans mon cas, c'est ma résidence principale.
07:07 Donc ça aurait été moi à leur place là.
07:09 – Mais c'est ça.
07:10 – Moi aussi j'ai froid.
07:11 – Moi j'ai payé moi.
07:14 – Il a raison, quand Gilles Verdes dit on va mettre deux personnes dans le froid,
07:16 il y a aussi la froid.
07:18 – Mais les propriétaires aussi.
07:19 – Mais c'est la Végis alors, qu'est-ce qu'il y a ça ?
07:20 – Ça fait 8 ans qu'ils étaient dans cette maison inoccupée, 8 ans.
07:24 On les expulse le 2 février,
07:25 on ne pouvait pas attendre le 23 mars, la fin de la trêve hivernale.
07:28 Mais enfin vous délirez, ça fait 8 ans.
07:30 – Et les avocats vivent de ça, pardon le dire,
07:33 les avocats vivent de ça parce que chacun, on sait qu'il y a la loi,
07:35 et puis il y a l'application de la loi.
07:37 Alors la loi c'est, ils peuvent être virés,
07:39 mais comme c'est très long l'application de la loi,
07:41 on arrive à l'hiver, ils ne peuvent pas être virés,
07:43 le temps de remettre la loi, on réarrive,
07:45 et ça dure comme ça des années.
07:46 Et puis il y a les avocats qui gagnent de l'argent,
07:48 il faut arrêter tout ça maintenant.
07:49 La trêve hivernale, c'est une somme de présenter,
07:51 on sait que ça va durer 4-5 ans.
07:52 – Sophie tu veux parler à Gilles ?
07:54 – Il y a un truc que je ne comprends pas en fait.
07:55 – Non mais Gilles, ils n'étaient pas dans la baraque depuis 8 ans,
07:57 ils ne sont pas arrivés à 12 ans les donnecs.
08:00 – Elle est inoccupée depuis 8 ans.
08:03 – Tu dis n'importe quoi.
08:04 – Une fois de plus tu dis n'importe quoi.
08:06 – Et alors, ce n'est pas parce que la maison était inoccupée,
08:08 parce que la dame qui était propriétaire est décédée,
08:12 et son fils a décidé de récupérer,
08:13 bon il n'occupait pas la maison,
08:15 mais ce n'est pas une raison de rentrer chez les gens et de s'y installer.
08:18 – Mais je vous parle d'humanité, vous me parlez de dames et de noms.
08:21 – Ce que je veux dire, et je veux dire juste un truc sur Gilles,
08:24 Gilles le pauvre c'est qu'il veut faire plaisir à tout le monde.
08:26 – Mais il ne fait plaisir à personne.
08:27 – Tu ne peux pas décider, un moment décider c'est froisser quelques personnes,
08:32 à un moment toi tu veux faire plaisir à tout le monde,
08:34 et en fait à l'arrivée tu vas faire plaisir à personne.
08:35 – En l'espèce ça s'entend ton argument,
08:37 s'il s'agit d'une famille avec des enfants et qui fait froid,
08:40 là ce sont deux jeunes de 20 ans, tu peux trouver,
08:45 tu vas frapper aux portes, tu vas aux associations,
08:47 tu travailles, tu bosses, tu as 20 ans.
08:50 – Laurent, tu es d'accord, tu es d'accord, tu es d'accord,
08:51 mais la question est que tu…
08:52 – Je ne sais plus quoi lui dire à Gilles, je ne sais pas lui dire,
08:56 je ne sais pas, je ne sais pas, il vit sur une autre planète,
08:59 – Alors lui aussi il est hors sol.
09:01 – Hors sol ouais.
09:02 – Maître Siroussi.
09:03 – Moi concrètement la question que je vais vous poser à tous,
09:05 parce qu'il y a grand monde ici qui a dit oui,
09:07 ces gens-là concrètement vous les mettez où ?
09:09 – Mais c'est quoi le problème des propriétaires ?
09:11 – Ce n'est pas le squat qui doit régler la règle du logement.
09:14 – Je ne sais pas qui ils sont, chez vous, je suis en train de parler en général.
09:16 – Et les propriétaires on les met où ?
09:18 – Je suis en train de vous expliquer maintenant,
09:18 moi ce que je vous dis c'est que ces gens-là,
09:21 vous savez qu'il y a 300 000 personnes qui sont dans la rue,
09:23 il y a 58 000 enfants, ces gens-là lorsqu'ils partent de chez eux finalement,
09:26 ils partent… – Mais non.
09:27 – Non mais non, ce n'est pas le même délai.
09:28 – Mais il y a des logements sociaux prévus et faits,
09:30 il y a des logements sociaux, on en fait quoi des logements sociaux ?
09:33 – Vous connaissez bien les logements sociaux.
09:35 – Il n'y a pas de place dans les logements sociaux.
09:36 – Vous connaissez les délais pour obtenir un logement social en France ?
09:39 – Oui.
09:39 – Non mais ce n'est pas une question, vous posez beaucoup de questions.
09:42 – Ce n'est pas la question du propriétaire ça maître.
09:45 – Ça je comprends tout à fait ce que vous dites,
09:47 et bien sûr on a envie qu'il n'y ait personne dans la rue,
09:51 parce que personne ne vous dira "j'ai envie de voir les gens dans la rue".
09:53 Mais ce n'est pas une raison pour aller squatter
09:56 une maison qui n'est pas la nôtre et les propriétaires…
09:58 – Et sinon c'est lui qui a un logement social.
10:00 – Non mais je ne comprends pas, après tout ce qu'on a entendu,
10:02 comment on peut encore défendre les squatteurs ?
10:03 C'est toujours les mêmes arguments, on veut criminaliser les plus précaires,
10:05 mais les propriétaires on en fait quoi ?
10:07 Les propriétaires ce n'est pas contrairement à ce qu'on croit,
10:08 l'immense majorité des propriétaires ce ne sont pas des gens fortunés,
10:11 ce sont des gens qui parfois sont aussi dans le besoin,
10:12 c'est-à-dire qu'on les laisse dehors et tout le monde n'en a rien à foutre,
10:14 et les squatteurs vous voulez les sauver ?
10:16 – Vous vous en foutez que lui soit dehors en revanche, il a très bien mal ?
10:18 – Attendez, le cas de Laurent est un cas différent.
10:20 – Ah mais c'est toujours ça.
10:21 – Il y en a plein comme ça.
10:22 – Excusez-moi.
10:23 – Le coup de retraité c'était pareil.
10:24 – Je vous permet de vous répondre.
10:25 D'abord premièrement, moi je ne suis pas là ni pour défendre les squatteurs,
10:27 ni pour les inciter à squatter, d'accord, qu'on soit bien d'accord.
10:30 Lorsqu'on a travaillé toute sa vie, lorsqu'on a mis l'argent de côté,
10:32 avec les difficultés des retraites qu'on connaît aujourd'hui,
10:35 à l'évidence, d'accord, quelqu'un qui a capitalisé,
10:37 qui va avoir son loyer pour pouvoir vivre, il a le droit de l'avoir,
10:40 il n'y a aucune difficulté.
10:41 Mais aujourd'hui il y a une réalité qu'on ne peut pas nier,
10:43 ces gens-là on en fait quoi ?
10:45 Voilà la réalité, on fait quoi ? On leur marque dessus ?
10:47 – Ce n'est pas leur problème, les propriétaires.
10:49 – Oui, oui, dans ces cas-là, alors, attendez, excusez-moi,
10:53 vous m'invitez quand même pour parler d'une loi qui a été passée,
10:55 cette loi elle a été prise quand même par le pouvoir politique.
10:56 Aujourd'hui, clairement, la réalité, on est là.
10:59 – Cette loi, elle a très bien fait d'être passée.
11:00 – Mais on leur propose quoi aux gens aujourd'hui ?
11:02 On leur propose la prison ou la rue ? C'est soit la prison, soit la rue.
11:04 – Mais travailler, ils peuvent travailler aussi, non ?
11:06 – Mais parce que les gens qui squattent, c'est-à-dire qu'ils ne travaillent pas,
11:10 il y a beaucoup de gens qui travaillent, qui travaillent.
11:12 – Mais il n'y a pas besoin d'économiser, qui prennent…
11:15 – Vous dites que ce n'est pas le travail ou la rue,
11:17 mais vous, vous confondez le travail des pouvoirs publics
11:23 avec le squat qui n'est pas là pour réguler la crise du logement en France
11:27 et la loi qui vient de passer.
11:29 Oui, elle remet un peu d'égalité entre les peines qui étaient attribuées
11:32 aux propriétaires qui viraient comme monsieur les squatteurs,
11:38 et les squatteurs qui sont le problème de base.
11:41 Mais le problème en fait, ce n'était pas la loi et ce n'était pas la punition.
11:44 Le problème, c'est que les préfets n'agissent pas.
11:46 Alors on ne va pas cette fois-ci regretter qu'un préfet ait agi,
11:50 vire deux personnes de 20 ans qui peuvent travailler, gagner leur vie
11:54 et avoir un logement de façon normale comme nous tous,
11:58 alors que d'habitude on se plaint toute la journée
12:00 que les préfets n'appliquent pas les lois.
12:02 – D'accord. – Gilles Verdes, tiens.
12:03 – C'est bizarre de manquer d'humanité à ce point-là.
12:05 Moi je vais vous poser une simple question.
12:07 Vous préférez que ces deux personnes de 20 ans, ces deux jeunes hommes,
12:11 soient à la rue la semaine prochaine et qu'ils meurent de froid ?
12:14 [Rires]
12:24 – On n'entend pas tes conneries.
12:26 – Ou alors qu'on les laisse deux mois de plus dans une maison inoccupée.
12:29 – Tu sais ce que je peux faire ?
12:30 Je peux faire que ces deux personnes aillent chez toi.
12:32 [Rires]
12:34 [Applaudissements]
12:40 – Ces deux personnes, si elles nous écoutent, qu'elles aillent chez Gilles Verdes.
12:43 – C'est ça, tout n'est pas là en ce moment.
12:45 – D'accord, donneur d'options.
12:47 – Je t'ai répondu, je crois qu'ils ont la même réponse que moi.
12:49 – Toi si tu avais un squat, tu ne serais pas dans une caravane comme monsieur.
12:51 Tu irais prendre un autre appartement, t'as les moyens.
12:53 Donc déjà c'est une autre question. Moi ce qui me rend fou,
12:55 quand je regardais face à Baba l'autre jour, il y avait une vieille dame qui m'a touché
12:57 qui disait "j'ai travaillé 40 ou 42 ans, je gagne 1200 balles"
12:59 et il y a des gens qui n'ont jamais rien foutu qui gagnent 960.
13:03 Donc c'est 240 euros l'écart entre les gens qui foutent rien et les gens qui travaillent.
13:07 Et bien dans ce pays c'est ça qui m'agace aussi.
13:09 Il y a des propriétaires qui ont travaillé, qu'il faut protéger
13:11 et il faut arrêter systématiquement pour se mettre du côté de la bien-pensance
13:15 de vouloir défendre ceux qui ne travaillent pas, ceux qui squat, ceux qui rentrent par effraction.
13:19 Ben si c'est ça, c'est ça le problème.
13:21 Ce monsieur n'a pas des appartements, ce n'est pas le problème.
13:25 Il en a un problème.
13:27 – Et voilà !
13:29 – Ce monsieur il n'a pas des appartements, donc si il y a quelqu'un chez lui, c'est lui qui est dehors.
13:33 – Est-ce que tu veux répondre à Gilles ?
13:35 Il faut différencier entre quelqu'un qui rentre par effraction, qui se meurt la loi,
13:38 et une famille qui a des difficultés pour payer son loyer.
13:40 Et pour répondre à Gilles, c'est vrai, tu es humain, tu es deux personnes qu'on va foutre dehors,
13:45 qui ont 20 ans, alors travailler ce n'est pas que le problème,
13:47 c'est dur de se loger aussi quand tu travailles.
13:49 Tu vas foutre deux personnes dehors.
13:51 Mais alors, il est où ton côté humaniste quand tu passes le matin sur les grands boulevards parisiens
13:55 et que tu vois des gens dormir dans la rue par terre ?
13:57 Ça ne te dérange pas ?
13:58 Ça te dérange pour les deux personnes qui sont rentrées par effraction ?
14:00 Moi ça me dérange plus de voir des gens qui disent rien,
14:02 qui ne rentrent pas chez les gens par effraction, qui crèvent de faim dehors dans la rue,
14:05 tranquillement, sans qu'on s'occupe d'eux,
14:07 que les deux qui sont rentrés en cassant des portes, moi il ne me dérange pas les deux qui sont rentrés.
14:10 En cassant des portes, il ne me dérange pas.
14:12 On ne rentre pas en cassant des portes.
14:14 [Applaudissements]
14:20 – Gilles défend toujours les délinquants.
14:22 – Chéri, il nous reste 5 minutes d'émission, j'aimerais quand même que Benjamin dise un mot.
14:24 – Au revoir.
14:26 Franchement, merci de me faire parler après tout le monde où tout a été dit, j'apprécie.
14:30 – Qu'est-ce que tu penses de la…
14:32 – Il a raison, à je ne le consente pas.
14:34 – La position de Gilles.
14:36 – Non, Gilles il dit n'importe quoi que d'habitude,
14:38 il est dans la démagogie absolue, il veut se faire bien voir.
14:40 – Mais bien voir par qui ?
14:42 – D'abord tu dis une chose stupide, c'était inhabité, moi si j'ai une baraque,
14:46 j'ai le droit de la laisser inhabité, c'est ma maison, c'est mon droit,
14:49 c'est chez moi et tu ne rentres pas chez moi par effraction.
14:51 – C'est comme si un meuf parfois le laisse inhabité.
14:53 – Voilà, voilà, elle le laisse inhabité.
14:55 – Un meuf en voyant, un message fort.
14:57 – Le seul bémol que je mets effectivement c'est que si les gens sont de bonne foi
14:59 et qu'ils ont un vrai problème, on trouverait une solution,
15:01 mais dans ce cas-là on ne rentre pas chez les gens par effraction.
15:04 Et monsieur l'avocat, j'ai un truc à vous dire quand même,
15:06 parce que vous êtes venu plusieurs fois et votre jeu quand même…
15:08 – Il est très sympa.
15:10 – Il fait très bien ce métier, mais quand on vous entend parler,
15:12 vous trouvez quand même le moyen d'essayer de tirer la procédure le plus longtemps possible.
15:15 – Bien sûr.
15:16 – Et moi je te dis la vérité, vous allez faire son boulot,
15:19 vous allez le reprocher de faire bien son travail.
15:21 – Non, mais son métier c'est de faire sa vie.
15:23 – Non mais c'est juste à cause de vous, grâce à vous,
15:25 il arrive à tirer quand même un peu trop loin.
15:28 – Un peu trop loin.
15:29 – Un mec qui fait bien son travail, je ne vais pas le reprocher.
15:32 – Il y a un truc que je ne comprends pas, la loi elle s'applique aussi au squatter ?
15:35 – Oui.
15:36 – C'est la même loi ?
15:37 – Je vais quand même mettre juste un mot, et après j'en aurai terminé.
15:41 Vous m'avez invité aujourd'hui pour parler de cette loi.
15:43 Moi je vais vous dire une chose, cette loi pour moi c'est de la poudre de parmimpimpin.
15:46 Ça veut dire quoi ?
15:47 Ça veut dire que concrètement avant, on avait un an de prison,
15:50 c'est passé à trois ans de prison.
15:52 Est-ce que quelqu'un connaît ici l'état des prisons françaises ?
15:54 150% de la population, à Montserrat-Rey, il n'y a plus personne qui peut être incarcéré.
15:58 Il y a des criminels à l'extérieur, des pélophiles qui sont dehors,
16:01 et on va les mettre en prison, ces gens-là qui sont en pré-préfection.
16:04 – C'est pour ça qu'on voudrait les prisons qu'on ne va pas les mettre en prison.
16:06 – Laissez-le finir.
16:07 – Deuxièmement, on est passé de 15 000 euros à 45 000 euros d'amende,
16:10 mais ces gens-là n'ont pas un euro devant eux, qui va payer ?
16:13 En l'occurrence c'est de la démagogie pure, c'est une loi qui est démagogique,
16:16 et qui pour moi ne change absolument rien à une loi qui était plus faible,
16:19 et qui ne s'appliquait déjà pas.
16:20 – Les mille-mètres c'est aussi, donc vous dites que les lois ne servent à rien.
16:23 – Si les gens sont insolvables, finalement ce n'est pas la peine de faire des lois,
16:26 ça ne sert à rien, parce que oui sur les prisons c'est faux,
16:28 hier on a vu un mec cacher son chat par la fenêtre, il a pris 8 mois de prison…
16:31 – En chien, en chien, le chat c'est qu'à sally.
16:33 [Rires]
16:35 – Il a fait 8 mois de prison ferme, alors arrêtez de dire aux gens en fait
16:38 "les prisons sont pleines et vous êtes insolvables",
16:40 alors faites ce que vous voulez, on s'en bat les couilles.
16:42 – La question n'est pas de dire "allez en prison",
16:45 la question n'est pas de dire "on vous sort du squat, on vous met en prison",
16:48 la question c'est d'envoyer le message de dire "on ne peut plus rentrer chez les gens impunément",
16:52 si vous rentrez chez les gens impunément, il n'y a plus ce côté,
16:55 il y aura une trêve jusqu'au mois de mars, au mois de mars vous pouvez manger des cacahuètes,
16:58 ça veut dire que vous pouvez vous faire virer du jour au lendemain,
17:00 on ne vous parle pas d'aller en prison, on ne veut mettre personne en prison,
17:03 on dit juste que quand tu rentres chez quelqu'un en cassant une porte
17:06 et en te couvrant d'une association, moi je vais aller chez Cyril
17:09 et je vais dire "je monte une association pour les pingouins en danger"
17:11 – On va bosser !
17:12 [Rires et applaudissements]
17:19 – On va faire des films et j'aimerais qu'on termine,
17:22 parce que j'aimerais qu'on soit tous énervés ce week-end, on terminera par Gilles Verne,
17:25 il laissera le mot de la fin.
17:27 – Je pense qu'il faut arrêter de prioriser les gens qui font chier le monde,
17:31 je pense que concrètement il faut ouvrir des nouvelles prisons, mais ça c'est autre chose,
17:35 et je pense qu'un squatteur a délibérément une envie active de nuire
17:40 de voler ce qui ne lui appartient pas, donc au bout d'un moment, arrêtez de les excuser,
17:45 donc je sais que vous faites votre boulot, mais arrêtez de les excuser.
17:47 – Une fois je vous fais la même confusion.
17:49 – Et j'aimerais encore vous dire, il y a des gens qui travaillent…
17:51 – Et Cyril, il faut aller en prison.
17:52 – Vous êtes hors sol totalement.
17:53 – Mais arrêtez ça, arrêtez, c'est vous qui connaissez le monde,
17:56 nous on vit dans le monde de oui oui, on a plein de pognon, arrêtez.
17:58 – Attendez, attendez, allez voir qui, qui se croit aujourd'hui ?
18:00 – On n'est pas des riches hein.
18:01 – Pardon, il y a des gens qui bossent, qui ont un job, il y a des gens qui ont deux jobs.
18:04 – C'est insupportable cet argument, on ne connaît pas les gens.
18:06 – D'une, on peut cumuler les jobs, et de deux, même si on ne travaille pas,
18:09 il y a quand même le RSA, et le RSA c'est aussi fait avec nos impôts,
18:12 donc en fait ça c'est l'État qui doit gérer ça, mais ce ne sont pas les particuliers
18:15 qui doivent braquer pour ce genre de choses.
18:17 – Bravo, bravo, bravo.
18:18 – S'il vous plaît, s'il vous plaît, j'aimerais avoir la vie de Lucas,
18:22 Lucas qui a 29 ans, qu'est-ce que tu en penses toi Lucas ?
18:25 – Moi je sais que s'il y a des gens qui rentrent chez moi,
18:28 ils se retirendt coup de pied au cul.
18:30 – C'est toujours ça que tu disais.
18:32 – C'est le bon sens.
18:34 – C'est mon cousin, je l'adore.
18:39 On va laisser le mot de la fin à Gilles Verdez.
18:43 [Cris de joie]
18:46 – S'il vous plaît, c'est toujours bon, il nous énerve,
18:48 on est énervé ce week-end, c'est sympa.
18:50 – Je vais vous parler avec mon cœur.
18:52 – Oh merde.
18:53 [Cris de joie]
18:54 – Avec ton cœur.
18:55 – Je préfère.
18:56 – J'espère que ton cœur ait ni moins de conneries que ta tête.
18:59 [Rires]
19:00 – Je préfère un squatteur dans une maison inhabitée jusqu'à fin mars
19:05 plutôt qu'un squatteur en danger de mort dans le froid la semaine prochaine.
19:08 [Cris de joie]
19:09 – Laissez les squatteurs pendant la trêve hivernale, laissez-les tranquilles.
19:13 – Oh là là, oh là là, oh là là.
19:15 – Hé Laurent, qu'est-ce que tu lui réponds ?
19:17 – J'aimerais bien savoir quel squatteur était en prison.
19:20 – Aucun.
19:21 – Il n'y en a pas ?
19:22 – Il n'y en a pas.
19:23 – Voilà, la répartie de Gilles.
19:25 – Merci Gilles.
19:26 [Musique]