Escalade, 220 kg, légende des playgrounds

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Aujourd’hui, nous avons décidé de vous parler d’un basketteur à part, Troy Jackson. Bon, le nom de famille Jackson, vous dit peut-être quelque chose, quoique, finalement, c’est aussi répandu aux États-Unis que peut l’être Dupont en France

Cependant, si on vous parle de Mark Jackson, 17 ans de carrière en NBA, rookie de l’année en 88, All-Star en 89 et meilleur passeur de la ligue en 97, ça vous cause déjà peut-être un peu plus. Puis si on ajoute que l’ancien meneur a été coach en NBA, notamment chez les Warriors avec Stephen Curry, avant de devenir consultant à la télé nationale, ça y est, nous sommes persuadés que vous le resituez.

Et bien ce qu’il faut savoir, c’est que Troy Jackson, c’est son petit frère, de 8 ans son cadet. Mais pourquoi donc allons-nous parler du petit frère de Mark Jackson aujourd'hui, et bien parce que tout simplement, à son échelle, il est devenu une vraie légende, plutôt connue sous le nom d’Escalade.
Transcript
00:00 Salut à tous, aujourd'hui nous avons décidé de vous parler d'un basketeur à part, Troy Jackson.
00:03 Bon, le nom de famille Jackson vous dit peut-être quelque chose,
00:06 quoique finalement c'est aussi répandu aux Etats-Unis que peut l'être Dupont en France.
00:09 Cependant, si on vous parle de Mark Jackson, 17 ans de carrière en NBA,
00:13 rookie de l'année en 88, All-Star en 89 et meilleur passeur de la ligue en 97,
00:17 ça vous cause déjà peut-être un peu plus.
00:19 Puis si on ajoute que l'ancien meneur a été coach en NBA, notamment chez les Warriors avec Stephen Curry,
00:23 avant de devenir consultant à la télé nationale, ça y est, nous sommes persuadés que vous le resituez.
00:27 Et bien ce qu'il faut savoir, c'est que Troy Jackson, c'est son petit frère, de 8 ans son cadet.
00:31 Mais pourquoi donc allons-nous parler du petit frère de Mark Jackson aujourd'hui ?
00:34 Et bien parce que tout simplement à son échelle, il est devenu une vraie légende,
00:38 plutôt connu sous le nom d'escalade.
00:39 Est-ce que déjà ça vous parle plus ?
00:41 Si vous êtes fan des Endo One Mixtape des années 2000, c'est forcément le cas.
00:44 Dans le meneur de 2m08 pour 205 kilos, ouais,
00:47 205 kilos, voire plus à certains moments de sa vie, a marqué son époque
00:50 et a inscrit son nom dans la légende des Playgrounds New-Yorkais.
00:53 Toute sa vie, ce personnage, rien que par son physique, a été à part,
00:56 une espèce d'ovni qui associait un physique quasi jamais vu dans le basket,
00:59 mais aussi des skills incroyables, avec des qualités de dribble et de passe
01:02 qui n'avaient rien à envier à celles de son frangin,
01:04 qui on le rappelle est tout simplement l'un des meilleurs passeurs de l'histoire en NBA.
01:07 Si vous en doutez, allez juste regarder le classement de ceux qui en carrière
01:10 ont délivré le plus de caviar dans l'histoire de la grande ligue.
01:12 Mark Jackson apparaît fièrement à la place numéro 5.
01:15 Ça classe un homme, non, quand même ?
01:17 Mais revenons à Troy, ou plutôt escalade, et à son parcours si atypique.
01:20 Parce que ouais, ce qu'il faut retenir concernant Troy,
01:22 c'est que jamais il ne s'est vanté d'être le frère de Mark.
01:24 Le lien de parenté était plutôt méconnu d'ailleurs, et s'était voulu.
01:27 Comme l'explique Grayson Boucher, alias le professeur,
01:29 légende des plaies grandes, mais aussi ami très proche d'escalade,
01:32 ce dernier a toujours voulu créer sa propre voie, indépendante de celle de son frère.
01:36 Troy était l'un de mes meilleurs amis, et on parlait au téléphone parfois plusieurs fois par jour.
01:39 Cependant, il ne parlait que peu de son frère,
01:42 car il ne voulait pas être reconnu à travers lui et profiter de sa célébrité.
01:45 Il voulait se faire son propre nom, se créer son propre chemin.
01:48 Plusieurs fois, je lui ai demandé pourquoi il ne mettait pas ce lien de parenté plus en avant.
01:51 Il répondait toujours la même chose, et ça choquait les gens.
01:53 Il voulait seulement construire sa propre route, sans qu'elle n'ait rien à voir avec son frère.
01:57 Et ce parcours, c'est ça qui va être intéressant à voir aujourd'hui.
02:00 Il l'a suivi, il l'a construit, en surmontant un à un les obstacles dressés sur son chemin,
02:05 souvent dus à son surpoids.
02:06 En 2005, alors que Mark Jackson avait pris sa retraite de joueur depuis un an,
02:09 c'est bien Troy qui faisait la couverture de Sports Illustrated.
02:12 En définitive, en croyant en lui, Escalade a fini par dépasser la renommée de Mark,
02:16 à tel point que parfois, quand les deux frangins se baladaient ensemble et que les kids s'arrêtaient,
02:20 c'était avec Troy qu'ils voulaient prendre une photo.
02:22 Pas avec Mark, c'est fou non ?
02:24 Alors pour en arriver là, quel parcours a suivi celui qui, avec son physique de mammouth,
02:27 s'était fait une spécialité de crosser ses adversaires,
02:29 avant de leur dunker sur la tronche avec une violence inouïe ?
02:32 Eh bien déjà, ce que nous retiendrons, c'est que Troy Jackson est né en janvier 1973 dans le Queens, à New York,
02:37 en étant le plus jeune d'une fratrie de cinq.
02:39 Le petit garçon, huit ans plus jeune que Mark, a apparemment mis du temps à mûrir et à s'épanouir,
02:43 caché un peu dans l'ombre de son frangin, qui selon lui, avait tout.
02:46 Le talent, la fame, la bogossitude, absolument tout.
02:49 Pourtant Mark, en grand frère attentionné, essayait de lui faire partager au maximum son aventure de joueur professionnel,
02:54 dans la plus grande ligue du monde.
02:55 Mais de ce qu'il se dit au final, cela lui a créé plus de complexe qu'autre chose.
02:58 Il se rendait compte qu'en raison de son poids, malgré sa passion immense pour la balle orange,
03:02 ses portes là ne lui seraient probablement jamais ouvertes.
03:04 C'est ainsi que même s'il était très heureux pour son aîné,
03:07 et pour ce qu'il pouvait vivre en tant que star de la NBA,
03:09 Troy lui voyait le basket comme une passion,
03:11 un plaisir qu'il voulait développer au maximum, plus que comme un futur métier.
03:14 Voilà pourquoi lui, au lieu de chercher les strass et les paillettes,
03:17 s'est vite fait la réputation du gentil géant,
03:19 vu qu'à à peine 15 ans, dans sa famille, il dépassait déjà tout le monde,
03:22 aussi bien en hauteur qu'en largeur.
03:23 Le souci c'est que son mal-être, souvent, il l'évacuait dans la bouffe,
03:26 et forcément, plus il mangeait, plus son poids s'amplifiait, un véritable cercle vicieux.
03:30 Quoi qu'il en soit, dans sa famille, mais aussi dans son cercle d'amis,
03:32 Troy trouva vite des moyens de se faire une place, notamment grâce à l'humour.
03:35 Sa mère Marie en parle encore.
03:36 "Il a mis du temps à se trouver une place,
03:38 parce que Mark, sans le vouloir, possédait déjà tout ce dont il aurait rêvé.
03:41 Mark a essayé de l'impliquer dans un maximum de choses,
03:44 mais j'ai l'impression qu'inconsciemment, ça lui a fait du mal au niveau de l'estime qu'il avait pour lui-même.
03:48 Mais peu à peu, il a trouvé sa voie.
03:50 Il a mûri, et il est devenu mon gentil géant,
03:52 qui s'est finalement intégré partout où il allait, grâce à sa personnalité.
03:55 Il ne pouvait pas passer plus de 5 minutes dans une pièce,
03:58 sans faire rire l'intégralité de l'assemblée."
04:00 Et le truc, c'est que mine de rien, il n'était pas non plus que le gentil clown de service,
04:03 car le gamin savait manier la balle orange.
04:05 À l'âge de 10 ans, il a commencé à jouer dans un collège de Brooklyn,
04:07 et même si son talent balle en main laissait tout le monde bouche bée,
04:10 il eut du mal quand même à faire sa place.
04:11 Bien sûr, déjà en surpoids, il manquait d'endurance,
04:14 et surtout, il ne prenait pas vraiment cette passion au sérieux.
04:16 Il ne s'entraînait que peu, jouait essentiellement sur son talent,
04:19 et était sûrement distrait par le rythme de vie incroyable que son grand frère partageait avec lui.
04:23 Pourquoi se tuer à la tâche dans le basket ?
04:25 L'argent, les soirées, les voitures de luxe, il y avait déjà accès.
04:28 Comme le disait encore sa mère, Mark, lui, dès ses 8 ans, savait qu'un jour, il voulait devenir pro.
04:32 Il bossait dur pour ça, et s'imposait une discipline de fer.
04:35 Troy, lui, avait le talent, c'est certain, mais pas l'éthique de travail, pas l'hygiène de vie.
04:38 Alors que pourtant, pour pas mal d'observateurs,
04:40 s'il avait pris un peu le basket au sérieux et avait soigné son alimentation,
04:43 il aurait pu jouer partout où il l'aurait voulu,
04:45 et ce serait probablement construit une grosse carrière en NBA.
04:48 Pourtant, à un moment, il a tenté de faire l'effort quand même.
04:50 Ça s'est vu à la fac, par exemple,
04:52 quand Troy a reçu une offre de la très célèbre université de Louisville,
04:55 qui était prête à lui offrir une bourse.
04:56 Là-bas, bien sûr, on lui a donné des conditions pour recevoir sa pension.
04:59 À son arrivée, Troy pesait pas loin de 235 kilos.
05:01 On lui a demandé de perdre du poids.
05:03 Il a fait l'effort, jusqu'à descendre à 170,
05:05 un régime drastique quand même.
05:06 Mais malgré ça, on ne lui a donné que des miettes en termes de temps de jeu,
05:09 et jamais, malgré ses qualités incroyables,
05:11 il n'a eu l'occasion de scorer plus de 3 points par match sur une saison.
05:13 Dans ces conditions, on comprend vite pourquoi, après 2 ans à la fac, il a laissé tomber.
05:16 Louis se retrouvait de moins en moins bien dans ce monde qui ne lui convenait pas,
05:19 et toutes ses privations le pesaient.
05:20 Peu à peu, il perdait sa joie de vivre,
05:22 et très vite, il a fermé les portes à cet avenir dont tout le monde rêvait pour lui,
05:25 mais qui ne lui convenait pas.
05:26 Néanmoins, dans sa famille, on l'encouragait à poursuivre,
05:28 on félicitait ses efforts,
05:29 et on soulignait à quel point, à la fac, il était apprécié par tout le monde.
05:32 Sa mère lui disait qu'il fallait qu'il insiste,
05:34 car avec son physique, jamais de la vie, il ne pourrait faire un boulot classique,
05:36 comme réceptionniste, par exemple.
05:38 Il ferait peur à tout le monde.
05:39 Mais n'en rien à faire, ce mode de vie, ses sacrifices, il n'en voulait pas.
05:41 À cette époque, il se sentait malheureux,
05:43 et lui, comme on l'a dit, il voulait créer sa propre voix,
05:45 briller dans un monde où il s'épanouirait, sans contrainte.
05:47 C'est ainsi que, naturellement, il prit la direction du streetball,
05:50 et ça tombe bien, près de chez lui, non seulement il y avait le Rucker Park,
05:52 le playground probablement le plus réputé au monde,
05:54 mais en plus de ça, le basket de rue était en plein essor.
05:57 Là, ce fut le début de la fame,
05:59 une grosse fame,
06:00 une fame qui dépassa probablement tout ce qu'il aurait pu lui-même prévoir.
06:03 Vous imaginez que forcément,
06:04 voir un mec associé à un physique de mammouth et un handle à la Kairi Irving sur les terrains,
06:07 ça n'est pas passé inaperçu.
06:08 Et vous voulez savoir quoi ?
06:09 Il a tapé à tel point dans l'œil des observateurs
06:11 que très rapidement, il fut amené à être payé pour jouer pour les Harlem Globetrotters.
06:15 Pas mal, non ? Ouais, clairement.
06:17 Sauf que Troy, lui, préférait largement le playground.
06:19 Avec l'envolée de Endo Han, qui compilait des mixtapes de streetballeurs et montait fortement en puissance,
06:23 cette voie, c'était sa chance.
06:24 La marque, d'abord réputée pour faire des paires de pompes qualitatives et pas chères,
06:27 s'est vite fait une place dans la rue,
06:28 et croyez-nous, elle a surfé sur cette vague en termes de hype.
06:31 Très vite, elle a cherché les meilleurs streetballeurs du pays,
06:33 pour filmer leurs tricks, organiser des matchs, des tournois,
06:35 et les emmener voyager dans le monde entier.
06:37 Le coup de com' était génial, en pleine époque Iverson,
06:39 les kids se régalaient à voir ces joueurs super stylés enchaîner les ankle breakers,
06:42 tandis que la marque, elle, peu à peu faisait fureur,
06:45 jusqu'à se retrouver au pied de Vince Carter, lors du fameux Slam Dunk Contest 2000.
06:48 Évidemment, Troy Jackson est monté dans le train.
06:50 Ce mode de vie, c'est tout ce qui lui convenait.
06:52 Sauf que, comme tout streetballer qui se respectait, il lui fallait un surnom.
06:55 Et rapidement, c'est apparu comme une évidence.
06:57 On l'appellerait "Escalade".
06:58 Pourquoi "Escalade" ?
06:59 Eh bien, c'est une référence à l'énorme bagnole Cadiac,
07:01 qui visuellement était imposante,
07:02 mais qui, sous le capot, possédait des capacités de voiture de course.
07:05 Tout ce qui correspondait à notre cher Troy.
07:07 Très vite, avec son niveau de jeu, son physique remarquable et sa personnalité attachante,
07:10 le mec est devenu le chouchou d'un paquet de fans.
07:12 Et lui, de son côté, s'épanouissait complètement dans un milieu qui lui correspondait de A à Z.
07:16 Après sa première participation à une mixtape en 2003,
07:18 plus jamais il n'a eu à travailler ou à s'inquiéter de son avenir.
07:21 Son destin était déjà tout tracé.
07:23 "Escalade" nous a rejoint pour notre tournée de 2003,
07:25 quand nous étions vraiment en train de décoller.
07:27 Et son impact a été énorme sur les fans.
07:30 On était obligé d'organiser des files d'attente devant lui,
07:32 pour que tout le monde puisse avoir son autographe après les matchs.
07:34 C'était drôle.
07:35 Les gens étaient intimidés devant lui au premier abord,
07:38 mais tous décantés quand il commençait à parler.
07:40 Il était comme un immense sourçon toujours souriant.
07:42 Il était bien plus sympathique et ouvert que ce que tous les gens auraient pu penser.
07:46 Et là, ce qui est fou, c'est que personne, absolument personne,
07:49 ne savait qu'il était passé par Louisville auparavant.
07:51 Ni même que Mark Jackson était son frère.
07:52 Non, il était juste "Escalade",
07:54 ce géant qui séduisait tout le monde par son jeu et son attitude.
07:57 Il savait comment gérer son image, comment gérer son business.
07:59 Il était toujours à l'heure, avait constamment un mot sympathique pour tout le monde.
08:02 Et bon gré, mal gré, partout où il allait, il devenait le centre de l'attention.
08:05 Troy Jackson voulait créer sa propre voix.
08:07 Il avait réussi.
08:07 Et son duo légendaire avec le Professeur, devenu son meilleur ami,
08:10 faisait définitivement rêver l'intégralité de la planète Streetball.
08:13 Les voir partager un ballon tous les deux,
08:15 c'était littéralement comme entendre de la poésie.
08:18 Il avait un QI basket fou et un vrai flair pour le jeu.
08:21 Il était un facilitateur, un leader.
08:23 Mais surtout, il jouait avec un flow incroyable.
08:25 Sûrement inspiré de son frère Mark.
08:27 Il était tellement fluide, il avait de superbes mains, un excellent toucher.
08:31 C'était dingue.
08:32 Dans Streetball, les gens l'aimaient surtout en raison de sa capacité unique à mener le ballon,
08:35 au vu de son gabarit.
08:36 Je ne pense pas que dans l'histoire de Streetball,
08:38 il y a déjà eu un joueur avec un tel physique capable de faire tant de choses balle en main,
08:42 et il n'y en aura probablement plus d'autres.
08:43 Ouais, le mec pouvait dribbler entre les jambes de multiples fois,
08:46 perdre son défenseur avec des tricks et des feintes de ouf,
08:48 puis lâcher une no look pass d'une précision absolue.
08:50 En parallèle, évidemment, il pouvait poster ses adversaires,
08:53 les prendre de vitesse sur un reverse,
08:54 et aller tomard en explosant absolument tout sur son passage.
08:58 Et c'est ça qui était le plus dingue, et qui laissait le plus les fans bouche bée.
09:00 Bien sûr qu'il pouvait jouer avec puissance,
09:02 mais la plupart du temps, c'était grâce à sa dextérité qu'il prenait le dessus,
09:05 et déséquilibrait ses vis-à-vis du jamais vu pour un joueur d'un tel gabarit.
09:08 Le mec, non content d'avoir trouvé sa place dans un monde qui lui correspondait complètement,
09:12 avait même réussi à créer sa propre façon de jouer,
09:14 et bien évidemment, c'est ça qui a marqué tous les fans à l'époque, sans exception.
09:18 Avec sa taille et ses qualités de dribble,
09:20 il voulait pratiquer le basket de la façon qui lui faisait prendre le plus de plaisir.
09:23 Son souci, c'était son poids.
09:25 Sûrement parce qu'il était le plus jeune de la fratrie.
09:27 Quand notre père était en week-end le samedi,
09:28 souvent il voulait lui faire plaisir vu qu'il était le plus jeune,
09:31 et régulièrement il l'amenait au McDo manger des Big Mac.
09:33 Depuis tout petit, il a été un surpoids.
09:35 Mais son sens du jeu lui a toujours permis de dominer à son niveau de compétition.
09:38 C'est seulement quand vous éleviez le niveau de jeu,
09:40 que vous vous rendiez compte que sa condition physique l'handicapait.
09:43 Ah ça, depuis tout petit, les burgers et la malbouffe, c'était son truc à Troy,
09:46 et ça s'est encore sûrement amplifié lors des tournées End1.
09:49 Tout le monde de ses coéquipiers aux cadreurs restait béat
09:51 devant la tonne de nourriture qu'Escalade pouvait ingurgiter à chaque repas.
09:54 Souvent après il culpabilisait, répétant qu'il n'aurait pas dû manger autant,
09:57 et beaucoup s'inquiéter pour sa santé.
09:59 C'est ainsi que ses coéquipiers voulaient le booster,
10:01 en essayant de le convaincre de les accompagner,
10:03 pour aller à la salle ou faire un footing par exemple.
10:05 Mais rien à faire, la plupart du temps, Escalade refusait,
10:07 et le repas d'après, l'orgie de bouffe reprenait de plus belle.
10:10 En 2005, après la couverture de Sports Illustrated,
10:12 qui probablement a représenté l'apexe de la carrière d'Escalade,
10:14 peu à peu les End1 mixtapes sont passés de mode,
10:17 et les streetballers de l'époque sont tombés dans l'oubli.
10:19 Et pourtant, ce n'était pas le cas d'Escalade,
10:20 qui au vu de la renommée qu'il avait pu acquérir,
10:22 continuait à faire des shows,
10:23 en participant à des pick-up games dans le monde entier,
10:25 avec son pote The Professor.
10:27 Ces deux-là avaient toujours une immense fanbase,
10:28 et partout où ils allaient, même indépendamment d'End1,
10:31 ça rametait les foules.
10:32 De plus, Escalade n'avait pas à s'en faire pour son salaire,
10:34 car pour toute marque, il était devenu un ambassadeur bankable,
10:37 toujours souriant, toujours aussi sympathique,
10:39 un candidat idéal pour tout spot publicitaire.
10:41 Cette vie-là, il l'aimait, et plus il l'aimait,
10:44 et plus il fréquentait les fast-foods,
10:45 jusqu'à encourir vers sa perte.
10:47 Car oui, à Los Angeles en 2011,
10:48 lors d'une tournée avec Le Professor,
10:50 ce qui devait arriver arriva.
10:51 Une crise cardiaque foudroyante,
10:52 due à une vie faite de beaucoup trop d'excès,
10:54 mit fin à ses jours.
10:55 Derrière lui, il laissait un nombre incroyable de fans,
10:58 mais aussi d'amis,
10:58 qu'il avait pu rencontrer au fil de ses voyages,
11:00 dans une tristesse absolue.
11:02 "Je n'ai jamais perdu un ami d'une crise cardiaque,
11:04 et je n'aurais jamais pensé que ça arriverait un jour.
11:06 Entre 2003 et 2011, on rigolait ensemble,
11:08 on faisait ce qu'on aimait,
11:09 on jouait au basket, on faisait le tour du monde.
11:11 Je me rendais même pas compte
11:12 qu'il mettait en danger sa santé à ce point.
11:14 Si aujourd'hui j'avais un ami dans la même situation,
11:16 je tenterais de l'aider.
11:17 Je l'encouragerais à être actif,
11:18 et à maigrir,
11:19 afin que nous puissions continuer à prendre du plaisir ensemble
11:22 le plus longtemps possible.
11:23 Mais à cette époque-là,
11:24 nous n'étions pas conscients du danger
11:25 que toute cette bouffe pouvait avoir sur sa santé,
11:27 et lui, il aimait trop cette vie.
11:29 Il appréciait tout ce qu'il faisait,
11:31 il était tout le temps joyeux,
11:32 et malgré quelques alertes sur sa santé,
11:34 desquelles il ne parlait que rarement,
11:35 jamais il n'avait envisagé de perdre du poids."
11:37 Et oui, ça faisait partie du personnage.
11:39 Comme Le Professor le disait,
11:40 l'escalade c'était escalade,
11:41 et personne n'avait le pouvoir de le changer.
11:43 C'est donc finalement en ayant vécu une vie d'excès,
11:45 mais une vie qui lui plaisait,
11:46 qu'à 38 ans, il quitta ce monde,
11:47 laissant orpheline la planète streetball,
11:49 et même plus globalement la planète basket en entier.
11:51 Lors du All-Star Game 2011 en NBA,
11:53 quelques jours après le décès d'Escalade,
11:54 beaucoup de joueurs lui ont rendu hommage,
11:56 ce qui montrait à quel point Troy Jackson avait marqué les esprits.
11:58 Sa vie aura donc été courte,
11:59 mais elle aura été intense,
12:00 et surtout, elle aura finalement correspondu à tout ce qu'il souhaitait,
12:03 devenant à son échelle, mais surtout à sa façon,
12:05 une icône incontournable du basket de rue.
12:07 Aujourd'hui, s'il était encore en vie,
12:09 il viendrait de fêter ses 50 ans,
12:10 et même en bonne santé,
12:11 il ne jouerait probablement plus au basket depuis un bon moment.
12:14 Cependant, au vu de son sourire et de sa bonhomie,
12:16 ce n'est pas difficile de penser qu'il aurait toujours une place
12:18 dans le monde de la balle orange,
12:19 en tant que speaker, en tant que coach,
12:20 ou même en tant que célébrité des réseaux sociaux.
12:22 Il y a fort à parier que oui,
12:23 même sans jouer, il kifferait encore ce qu'il fait,
12:25 et ça, malheureusement,
12:26 son hygiène de vie nous en aura privé.
12:28 Pour beaucoup, sa personnalité, c'était celle de Shaq,
12:30 mais puissance 1000,
12:31 alors comment imaginer qu'il serait tombé dans l'oubli ?
12:33 C'est impossible.
12:34 Aujourd'hui encore d'ailleurs,
12:35 on voit régulièrement des hommages,
12:36 des mixtapes, des posts et des highlights de lui sur les réseaux,
12:38 que ce soit Facebook, Instagram ou même TikTok.
12:41 Escalade est parti depuis plus de 10 ans, certes,
12:43 mais il garde encore une place immense dans l'esprit collectif.
12:45 Les plus anciens se rappellent de lui avec nostalgie,
12:47 quand les plus jeunes, eux, se font toujours une joie
12:49 de découvrir ses skills, même tant d'années après.
12:51 Le nombre de gens qu'Escalade a influencé
12:53 est incalculable aujourd'hui,
12:54 et son héritage est bel et bien toujours omniprésent.
12:57 Escalade serait une immense célébrité aujourd'hui,
12:59 j'en suis certain.
13:00 J'ai dit de mes propres vidéos depuis 2006,
13:02 et à son décès, j'ai fait un mix de ses meilleures actions.
13:04 Je l'ai mis sur YouTube, et ça n'a eu que peu de succès.
13:07 Je l'ai mis sur YouTube, et ça n'a eu que peu de succès.
13:09 Sûrement car avec la fin de l'aventure N1,
13:11 ce n'était plus le bon moment pour le streetball.
13:12 Mais plus tard, mon frère, qui est aussi boss dans la vidéo,
13:15 a fait ses propres mixes,
13:16 et là, c'est devenu quelque chose d'incroyable.
13:18 C'est devenu viral.
13:19 Certaines personnes qui ne le connaissaient pas encore,
13:21 sont devenues folles.
13:23 C'était quelque chose de complètement nouveau pour eux,
13:24 de voir un joueur avec son physique faire de telles choses.
13:27 S'il était encore vivant aujourd'hui,
13:28 il serait une célébrité sur YouTube et Instagram,
13:30 et pour beaucoup de gens, ça aurait été cool d'apprendre de lui,
13:33 et du parcours qu'il s'est construit malgré son poids.
13:35 Aujourd'hui donc, il ne nous reste plus d'Escalade
13:37 qu'un souvenir ému de la nostalgie, et des tonnes de mixtapes.
13:40 Ceci dit, même si évidemment,
13:41 on aurait préféré qu'il fasse davantage attention à son poids,
13:44 peut-on lui en vouloir ?
13:45 Non.
13:45 Malgré son physique,
13:46 qui à la base ne lui donnait aucune chance de réussir dans le basket,
13:49 il a finalement percé,
13:50 et vécu la vie dont il aurait toujours rêvé.
13:52 Et pour ça, respect M. Troy Jackson.
13:55 Avant de partir, abonnez-vous à la chaîne de Basketinfo,
13:59 mais aussi à celle du 6ème homme
14:00 pour avoir deux visions complémentaires de la NBA.
14:03 Les dernières vidéos mises en ligne apparaissent sous vos yeux.
14:06 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
14:09 ♪ ♪ ♪

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