• l’année dernière
Le réalisateur a suivi l’artiste aux 4 Victoires de la musique pendant 2 ans.

C’est l’histoire d’une jeune femme de 20 ans qui quitte sa ville de Martigues, sa famille, ses études, pour monter à Paris faire carrière dans la musique. En deux albums, Clara Luciani est devenue une valeur sûre de la chanson française, déjà auréolée de 4 Victoires de la musique, peut-être deux de plus vendredi prochain puisqu’elle est nommée dans les catégories « chanson originale » et « concert ». C’est son parcours artistique et intime que raconte Philippe Lézin dans le documentaire « Clara Luciani : ça commence comme ça », disponible mercredi 8 février sur Prime Vidéo, la plateforme d’Amazon. Pendant 24 mois, il a accompagné la chanteuse en studio d’enregistrement, dans les coulisses de ses spectacles. Il a rencontré ses parents, sa sœur, ses amis, son compositeur Ambroise, personnage essentiel dans le processus de création. On assiste à la naissance de « Cœur », qui comprend les tubes « Le reste » ou « Respire encore ». Des moments rares, pleins d’émotions, de rires, de larmes, de doutes. A l’image de Clara Luciani. Philippe Lézin est l’invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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Transcription
00:00 Bonjour Céline Bahidarcourt, je sens qu'on va fredonner avec vous ce matin.
00:03 Votre invité média est l'auteur d'un documentaire sur la chanteuse Clara Luciani,
00:07 nommée dans deux catégories d'ailleurs, Vendredi aux Victoires de la Musique.
00:10 Ça commence comme ça, c'est le titre de ce film qui sort demain sur Prime Vidéo,
00:15 la plateforme d'Amazon.
00:16 Bonjour Philippe Lézyn, vous avez filmé Clara Luciani pendant deux ans en studio d'enregistrement
00:21 pour son deuxième album, Chœur, dans les coulisses de ses derniers concerts à Paris
00:25 en fin d'année dernière.
00:26 Vous étiez aussi avec elle justement aux Victoires de la Musique 2022.
00:29 Elle vous a confié des archives vidéo de son enfance, ses proches témoignent, elle
00:33 aussi bien sûr.
00:34 C'est une femme extrêmement pudique.
00:35 Comment avez-vous fait pour la convaincre d'être suivie et de se livrer au temps
00:39 devant une caméra pendant si longtemps ?
00:40 Le temps et la confiance.
00:43 Elle m'a accordé du temps et elle m'a accordé sa confiance.
00:46 Et la première fois qu'on est rentré en studio, elle n'était pas favorable.
00:51 Elle avait peur du processus créatif qu'il soit rompu ou que je puisse apporter un grain
00:56 de sable entre Sage, son compositeur, réalisateur, ses musiciens et elle-même.
01:01 Et on a fait un deal.
01:02 Je lui ai dit "écoute, laisse-moi une journée avec toi dans le studio et si ça se passe
01:07 bien, je reviens demain".
01:08 Et à la fin de la journée, elle me dit "surtout, tu reviens demain".
01:11 Qu'est-ce qu'elle voulait montrer à travers ce documentaire ?
01:13 Au début, on ne lui a pas forcé la main, mais au début, elle trouvait ça intéressant
01:20 de montrer le processus créatif.
01:22 Et ensuite, on est parti sur son histoire intime.
01:26 On n'avait toujours pas vendu le documentaire avec Régis Lamanaroda, le producteur, et
01:32 Hugo Clément.
01:33 J'ai monté un petit teaser.
01:34 Je lui ai posé une question et je lui ai dit "pourquoi tu veux faire ce documentaire
01:37 finalement ?"
01:38 Elle voulait montrer aux plus jeunes qui ont vécu, peut-être comme elle, du harcèlement
01:46 à l'école qu'on pouvait y arriver et qu'elle pouvait être un exemple de réussite.
01:51 Donner de l'espoir.
01:52 C'est vrai que ce qui ressort dans votre film, c'est le peu de confiance qu'a Clara
01:56 Luciani en elle.
01:57 Elle se demande pourquoi le public aime ses chansons et l'aime elle.
02:01 C'est vraiment ça qui transparaît dans sa personnalité.
02:04 Pas uniquement ça, elle est vraiment solaire, mais elle passe du moins au plus.
02:09 Oui, j'ai découvert une artiste qui doute et en même temps qui a de l'audace.
02:14 Elle a énormément de paradoxes, Clara.
02:16 Elle est très très très riche et c'est un film qui raconte beaucoup de son sentiment
02:23 et de son rapport à l'amour.
02:24 L'amour de sa famille, la mésestime de soi aussi quand elle est rejetée à l'école,
02:31 le grand amour à travers les films de Rochefort ou de Platon, la rupture amoureuse, l'amour
02:38 du public, l'amour de la culture.
02:40 C'est un film qui parle énormément d'amour.
02:42 Vous avez donc assisté à la naissance de son deuxième album, celui qui comprend les
02:45 tubes "Le Reste" ou "Amour Toujours".
02:47 Vous êtes en studio alors que les chansons ne sont encore que des ébauches.
02:50 Par exemple, pour "Respire encore", voilà comment c'était au tout début.
02:53 C'est un peu trop "Mose à l'opéra".
02:56 *Chante*
03:09 C'est bien ça.
03:10 Super.
03:11 En fait, couplé en un.
03:12 Moi j'entends "il faut" et j'entends "respirez encore" mais je ne sais pas trop après.
03:15 Tracons et puis on va y arriver.
03:16 *Chante*
03:22 Et voilà ce que ça donne à la fin.
03:24 C'est formidable d'assister au processus de création d'un tube.
03:28 Vous ne pouviez pas savoir que ce serait un tube.
03:30 Impossible.
03:31 En montage, on a pris un tel pied.
03:32 Déjà, la séquence qui est très courte dans le film, elle dure au final peut-être
03:38 deux heures quand même parce qu'il répète sans cesse des accords.
03:41 C'est une lente répétition la création d'une chanson.
03:45 J'étais en studio avec eux et Ambroise a senti qu'il y avait un tube Clara.
03:52 Pas tout de suite, immédiatement.
03:54 Mais après, quand la chanson est arrangée, elle est chantée, elle a pris aussi le nom
04:02 de sa tournée "Respire encore tour" et c'est devenu la chanson du déconfinement.
04:06 Et en concert, c'est le moment magique.
04:11 Ambroise, son acolyte, son partenaire indispensable, c'est un personnage très important dans
04:18 le film.
04:19 Moi, je l'ai découvert.
04:20 Moi aussi.
04:21 Il vous raconte que pour la Grenade, autre tube, premier tube de Clara Luciani, ça
04:24 a été très compliqué.
04:25 Il y a eu combien de versions avant de trouver la bonne ?
04:28 Une centaine.
04:29 Et quand je l'ai découvert, et encore, je n'ai pas mis la main sur toutes les versions.
04:33 Il y a une version salsa qui existe, mais qui est soit cachée en enterrement, soit
04:38 introuvable.
04:39 Et elle a été cause de disputes aussi entre Pierre Cornet et Yann, cette chanson.
04:45 Les directeurs artistiques ne voulaient pas d'une guitare-voix classique qui trouvait
04:49 ça sympa, mais ils cherchaient autre chose.
04:52 Et je pense qu'à travers cette chanson aussi, ils cherchaient l'identité sonore de Clara.
04:56 Elle a galéré avant le succès, Clara Luciani ?
04:59 Elle a galéré dans sa vie personnelle et elle a galéré dans sa vie artistique.
05:03 Ça a mis du temps.
05:04 Pourtant, elle est jeune, elle n'a que 30 ans.
05:07 Oui, mais elle a eu tous ses jouets sur beaucoup d'audaces, où elle a quitté sa ville natale,
05:14 sa région, sa famille, Martigues, ses études qui cartonnaient.
05:18 Et elle a fait le pari de vivre de son art à Paris, justement, comme dans le film de
05:22 Demi.
05:23 Et au début, elle travaillait chez Zara, dans les petites boutiques.
05:28 Elle était hôtesse, elle a fait du BBC-ting, elle a fait du cours d'anglais, elle a travaillé
05:33 dans une pizzeria.
05:34 Et en même temps, elle participait au groupe La Femme, où elle chantait le soir sans gagner
05:40 vraiment d'argent.
05:41 Et la rupture amoureuse, une grande rupture amoureuse, lui a donné l'occasion de faire
05:44 ses premières chansons.
05:45 Mais au début, on lui disait qu'elle n'avait pas assez de voix, pas de présence scénique,
05:50 ce qu'Agathe raconte très bien dans le documentaire.
05:53 Les producteurs ont été très durs avec elle.
05:54 Alors pas ses producteurs, d'autres producteurs.
05:57 Mais quand un succès est là, il est évident, après le rôle des producteurs et de ceux
06:04 qui entourent des artistes, de les déceler, de les faire éclore.
06:08 C'est ce qui est formidable.
06:09 - Maintenant que vous la connaissez très bien, comment définiriez-vous Clara Luciani ?
06:14 - Elle n'a pas vraiment changé.
06:19 Elle a une intelligence du cœur, c'est une fille qui est très drôle, qui est très
06:26 sensible et qui remet toujours en doute tout ce qui lui arrive.
06:31 Elle a peur du lendemain, elle a peur que tout puisse s'arrêter.
06:34 Mais je pense que ça, ça ne changera pas.
06:37 - Vous êtes devenu ami ?
06:38 - Je ne sais pas.
06:41 C'est quelqu'un qui est très cher dans mon cœur et je pense qu'on a encore…
06:46 L'histoire ne fait que commencer.
06:47 - Ah, ça commence comme ça ?
06:48 - Ça commence comme ça aussi entre nous.
06:49 - Donc il y aura une suite peut-être ?
06:51 - Oui, alors si vous voulez l'anecdote que je vous ai racontée tout à l'heure,
06:55 Clara hier m'appelle en disant "on fait l'épisode 2" et ça se termine comme
07:00 ça.
07:01 - Bon, on va le faire le plus tard possible.
07:03 - Je veux bien filmer la fin mais ce n'est pas tout de suite, c'est évident.
07:05 - Merci beaucoup Philippe, merci d'être venu.
07:08 - Et l'épisode 1 s'appelle "Clara Luciani, ça commence comme ça".
07:11 C'est le nom de votre documentaire à voir dès demain sur la plateforme Prime Vidéo.

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