L’animateur qui incarnait l’école à la maison sur France Télévisions pendant le confinement relance le concept sur YouTube.
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00:00 Bonjour, Céline Bahidarcourt.
00:01 Bonjour.
00:02 Votre invité média a été le visage des programmes éducatifs de France Télévisions
00:05 pendant le confinement.
00:06 Il a décidé de relancer le concept, pas à la télé, mais sur Youtube avec une émission
00:10 hebdomadaire, Le Goût du Savoir.
00:12 Bonjour Alex Good.
00:13 Bonjour, bonjour, enchanté.
00:14 C'est en direct, tous les dimanches, à 10h.
00:17 Il y a déjà eu quatre numéros, on peut les voir aussi en replay.
00:19 Vous êtes entouré d'une équipe d'enseignants français, Histoire-Géo, SVT, Anglais, mais
00:23 on parle aussi cuisine, danse, psychologie.
00:27 C'est vraiment la même proposition éducative que les cours Lumni pendant la crise sanitaire.
00:31 Pourquoi ça s'est arrêté sur France Télé ? Ils auraient pu continuer le week-end ou
00:34 les vacances solaires.
00:35 C'est une bonne question, il faudrait que tu leur poses la question, nos amis de France
00:38 Télévisions.
00:39 Non mais écoute, c'est des choix, c'est la vie de la télé, c'est comme ça.
00:41 On pensait, nous, avec le prolongement de France 4 qui était prévu pour ça justement,
00:46 qu'on allait être un petit peu à l'abri et tranquille et pouvoir continuer notre mission.
00:49 Et puis tout s'est arrêté, net, soups.
00:52 Et donc on a décidé, les profs et moi-même, entre nous, de se dire bon écoute, on va
00:56 continuer à s'amuser.
00:57 Parce qu'il y avait une attente de la part des enfants, même des parents, vous en parlez ?
01:01 Tout le temps, c'était en permanent.
01:02 On nous demandait sans arrêt, mais pourquoi ça s'est arrêté ? Parce qu'il y a eu
01:05 des rediffusions quand même pendant un an.
01:06 Mais bon, au bout d'un moment, les enfants, ils sont pas bêtes.
01:08 Quand ils me voient habillé 14 fois en Spider-Man, ils ont bien compris que c'était l'émission.
01:11 C'est plus drôle d'ailleurs.
01:12 Parce que je ne m'habille pas tous les jours en Spider-Man.
01:13 Donc voilà, ils nous demandaient sans arrêt.
01:17 Et puis avec les profs, on s'est dit bon ben allez, on y va, on va s'amuser le week-end.
01:21 Oui, le dimanche, ils sont payés pour travailler le dimanche ?
01:23 Non, ils ne sont pas payés pour travailler le dimanche.
01:24 On fait ça entre nous pour l'instant.
01:27 Peut-être qu'à terme, ça nous rapportera un petit peu d'argent avec YouTube.
01:29 Mais pour l'instant, ce n'est pas du tout le cas.
01:30 On lance ça, on bosse comme des fous.
01:33 Parce que c'est un boulot titan.
01:34 On fait une émission tout seul.
01:36 Ce n'est pas tout à fait comme à la télé.
01:37 Parce qu'évidemment, la différence, c'est que là, les gens sont en direct.
01:39 Donc ils peuvent nous poser des questions.
01:40 C'est interactif.
01:41 Ce qui arrive souvent d'ailleurs.
01:42 Donc on répond aux questions.
01:43 Les professeurs répondent aux questions.
01:44 Et puis surtout, ils sont tous chez eux dans leur salon.
01:46 Ou parfois, ils sont en vacances, en week-end.
01:48 On a eu quelques expériences qu'on a mal tournées avec Adrien, notre prof de SVT.
01:51 Mais on s'amuse beaucoup.
01:52 Et vous aussi, vous êtes chez vous.
01:53 Ah ben moi aussi, je suis chez moi.
01:54 Alors moi, je suis chez moi ici ou chez moi aux Etats-Unis.
01:56 L'avantage, c'est que du coup, on ne se voit pas.
01:58 Et vous faites tout.
02:00 Vous faites la technique, vous faites les habillages.
02:02 Vous avez appris de nouveaux métiers.
02:03 On est tous devenus des YouTubers.
02:04 Oui, c'est ça.
02:05 On a appris à habiller les trucs.
02:07 On fabrique nos images, nos musiques.
02:09 Parce qu'il faut que tout soit libre de droits et tout ça.
02:11 Donc, le principal pour nous, c'est de s'amuser, c'est de répondre aux questions des enfants
02:14 et des parents.
02:15 De se dire aussi qu'on a fait d'ailleurs un gros reportage psychologique sur le temps
02:19 d'écran à les enfants.
02:20 Au moins, là, ils ont du temps d'écran intelligent.
02:22 On va aller pas voir les choses intelligentes et apprendre des trucs.
02:23 Et un long temps d'écran, ça dure à peu près deux heures.
02:26 Quand on sait que l'attention des enfants est assez courte.
02:29 Oui, alors en fait, l'idée, c'est que nous, on fait l'émission en deux heures en live.
02:31 Mais après, tout est découpé par matière.
02:34 Donc, si on veut tout savoir sur Pythagore ou sur Napoléon, c'est la semaine prochaine
02:38 ça.
02:39 Ou sur des problèmes de SVT d'animaux avec les tiabars le reins que tout le monde connaît
02:43 et tout ça.
02:44 Tout est découpé.
02:45 Et après, on peut regarder sur mon YouTube, à l'exode officiel, les séquences découpées.
02:47 - Et c'est pour quelle tranche d'âge ?
02:49 - Bah alors, en fait, pour le coup, là, ça rejoint ce qu'on faisait à la télé.
02:52 C'est-à-dire que pour écouter Benjamin, ça n'y a pas de tranche d'âge.
02:55 En fait, quel que soit notre âge, on apprend quelque chose.
02:57 Si on est un enfant, on apprend des trucs.
02:59 Si on est un grand-parent à la maison, on apprend aussi des choses.
03:02 C'était ce qui faisait la force de l'émission, c'est que c'était transgénérationnel et
03:05 qu'on peut regarder ça en écoute conjointe, si on veut, avec les parents ou les enfants.
03:09 Mais tout le monde apprend un truc.
03:10 Moi, j'apprends des trucs en permanence.
03:12 Donc c'est génial, je suis beaucoup plus intelligent qu'avant.
03:14 Et j'avais du chemin.
03:15 Donc tout va bien.
03:16 - Ce sont les cours dispensés en classe ou alors c'est un complément ?
03:19 - Non, non.
03:20 Alors, encore une fois, dans cette optique d'être transgénérationnel, c'est un peu
03:24 des mélanges de tous les cours, de toutes les classes.
03:27 On essaye de faire un cours qui parle à tout le monde.
03:29 Quand on fait du français, on essaye d'expliquer les principes de base et puis après d'aller
03:34 un peu plus loin.
03:35 Pareil en maths, pareil en SVT, pareil en cuisine, même quand on fait des choses rigolos.
03:40 Donc on essaie de s'amuser le plus possible.
03:42 - Tout ça avec le soutien du ministère de l'Éducation nationale ?
03:45 - Alors écoute, ils nous suivent, ils disent qu'ils vont nous aider.
03:47 On attend de savoir un peu comment.
03:49 Mais ils ont adoré l'émission, donc ça c'est déjà bien.
03:51 Voilà, et donc on avance.
03:54 Oui, ça vient par ailleurs, mais je suis pas inquiet.
03:56 - Vous savez déjà combien de personnes vous regardent en direct et puis après en reflet ?
04:00 - Pour l'instant, c'est pas énorme.
04:01 C'est aussi entre 600 et 1000 personnes au total.
04:03 Mais c'est déjà très bien.
04:04 Et puis ça va grossir, grossir petit à petit, grâce à vous notamment ce matin par exemple.
04:08 Et puis d'autres émissions comme ça.
04:10 Il y a plein de choses qui arrivent.
04:11 Le journal du Mickey où je travaille depuis 25 ans a fait un article dessus.
04:13 Et puis on travaille avec d'autres médias, donc ça va pas tarder à monter.
04:18 On se chauffe là.
04:19 - Voilà, c'est ça.
04:20 C'est tous les dimanches.
04:21 Et pendant les vacances scolaires ?
04:22 - Ah bah ça continue.
04:23 - Ah bon ?
04:24 - Ça continue tous les dimanches aussi.
04:25 - Pas de vacances pour vous ?
04:26 - Pas de vacances pour nous.
04:27 Et puis on va voir comment ça prend.
04:28 Mais on se demande si cet été on va pas faire un petit peu tous les jours.
04:31 Tu vois par exemple, pendant les vacances d'été, pour que les enfants puissent avoir
04:33 un moment tous les jours où ils se connectent de façon intelligente et qu'ils s'amusent.
04:38 - Comment France Télé a réagi quand vous avez lancé cette émission ?
04:41 Ils ont pas crié au plagiat ?
04:42 - Bah non parce que ça n'a pas grand chose à voir.
04:44 Même si c'est les mêmes équipes, c'est pas tout à fait la même émission.
04:47 Mais c'est vrai que c'est les mêmes professeurs.
04:48 Mais non, puis après c'est eux qui ont décidé d'arrêter.
04:50 Et puis c'est pas de la télé, c'est internet.
04:52 - Ils ont pas essayé de vous retenir ou de vous dire "tiens on va refaire l'Umni" ?
04:55 - Ah bah non, ça il fallait le faire avant.
04:57 - C'est trop tard.
04:58 - Non mais s'ils ont envie de le faire maintenant, nous on revient avec plaisir.
05:01 Mais la réalité c'est que de toute façon ils ont décidé que c'était plus leur place.
05:05 Voilà donc ils veulent pas le faire, bah on le fait nous.
05:07 On s'amuse.
05:08 - Vous animiez aussi le jeu "Y a pas d'erreur" sur France Télé qui a été arrêté à la
05:12 fin de la saison dernière alors que ça marchait très bien.
05:14 Que s'est-il passé ?
05:16 - Écoute c'est la télé.
05:17 Je sais pas ce qui s'est passé.
05:18 Je peux pas dire autre chose.
05:19 Je ne sais pas.
05:20 C'est comme ça mais c'est pas grave en même temps.
05:22 C'est la vie de ce métier.
05:23 J'ai eu des hauts, des bas, j'en ai eu plein.
05:25 Heureusement je fais plein de choses à côté.
05:26 Je m'occupe de l'éducation et l'éducation pour les enfants chez Ferreiro et le sport
05:31 pour les enfants chez Ferreiro, Nutella et tout ça.
05:33 Je m'occupe des jeux vidéo pour les enfants au journal de Mickey et chez Micromania.
05:36 Je fais plein de choses dans ma vie.
05:39 J'ai Ménopause qui va revenir au théâtre, des projets à Las Vegas.
05:42 Je suis pas un angoissé de la télé.
05:44 Si la télé veut pas de moi à un moment donné, ça m'est déjà arrivé quand je
05:47 suis parti d'Amziz, c'est pas dramatique.
05:49 - Et puis ça peut revenir.
05:51 - Ça peut revenir.
05:52 C'est comme ça.
05:53 Et l'intérêt c'est aussi de se dire qu'est-ce qui fonctionne aujourd'hui puisque la télé
05:55 en général a aussi du mal.
05:57 C'est comme ça.
05:59 Les gens veulent plus voir la même chose.
06:00 Et donc nous on réfléchit, on cogite.
06:03 Avec les profs on fait ça, on s'éclate.
06:05 Franchement j'ai l'impression d'avoir une bande de gamins qui m'appellent tous les
06:08 jours "Ah je veux faire ça, c'est génial !"
06:10 On s'amuse.
06:11 Adrien a pété son mur cette semaine en expérience chez lui.
06:16 - C'est un prof ?
06:17 - C'est le prof de SVT, Adrien James.
06:19 Nous on s'éclate.
06:20 Tu vois je vais tourner à l'école de notre prof de français Vincent Cassel, enfin Nicolas
06:24 Soley, vendredi matin.
06:26 On va tourner une petite séquence parce que justement il est en vacances.
06:28 Donc on va tourner le cours dans sa classe vendredi matin.
06:31 On réfléchit, on s'éclate.
06:33 - Vous êtes quand même conscient d'avoir sauvé une chaîne de télé ? En l'occurrence
06:37 France 4.
06:38 - On peut pas dire que ça a servi à grand chose mais en tout cas.
06:40 - Elle existe encore.
06:41 - Elle a été condamnée à disparaître.
06:42 - Mais tu vois elle a été maintenue par le président de la République pour devenir
06:45 la chaîne de l'éducation et de la culture.
06:47 Il y a beaucoup de Lapin Crétin dessiné par mon ami Romain Pujol.
06:50 Voilà aujourd'hui.
06:51 Donc Lapin Crétin, éducation, on a peut-être un peu la même lignée.
06:55 Mais l'important c'est que ça continue pour le dessin animé français.
06:58 Au moins l'avantage c'est que le dessin animé français continue d'exister.
07:01 Voilà c'est une bonne chose.
07:02 Après on est content de l'avoir sauvé pour ça.
07:05 Pas pour ce que nous on en fait dessus mais c'est la vie.
07:08 Encore une fois c'est la vie de la télé.
07:09 Après si tu as des questions à leur poser, vas-y n'hésite pas.
07:12 - Eh bien ce sera fait.
07:13 On vous souhaite bonne chance dans cette nouvelle aventure.
07:15 - Merci beaucoup d'avoir reçu.
07:16 - Merci d'être revenu Alex Good.
07:17 A bientôt.
07:18 - Merci, à très vite.
07:19 Et votre émission Le Goût du Savoir c'est tous les dimanches en direct à 10h sur Youtube
07:22 et chaque numéro est disponible en replay tout comme l'invité média.
07:25 A voir et à réécouter sur franceinfo.fr