Un an après la sortie du livre « Les Fossoyeurs » de Victor Castanet, qui a révélé la maltraitance et les détournements d'argent public du gestionnaire d'EHPAD Orpea, les députés de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale auditionnent Laurent Guillot, directeur général du groupe, et le professeur Pierre Krolak Salmon, directeur médical. La représentation nationale les interroge sur les changements mis en oeuvre par la nouvelle direction générale pour assainir le groupe et lui redonner une éthique. Lourdement endetté, Orpea a été repris par la Caisse des dépôts (CDC), qui injectera 1,2 milliard d'euros. Retrouvez cette audition en intégralité sur LCP Assemblée nationale.
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00:00:00 Bonjour à toutes et tous.
00:00:02 Je salue bien sûr M. Laurent Guillot.
00:00:05 Alors, voici tout juste un an.
00:00:09 Suite à la publication du livre "Les Fossoyeurs",
00:00:12 notre commission des affaires sociales
00:00:14 s'est saisie de l'ensemble des questions soulevées
00:00:17 par l'ouvrage de M. Castaner.
00:00:19 Plutôt que de céder aux sirènes bien séduisantes
00:00:22 d'une inutile commission d'enquête
00:00:24 dont la mise en place aurait été trop longue
00:00:26 et le temps de travail excessivement court
00:00:29 en raison de la campagne électorale,
00:00:32 nous avons préféré faire oeuvre utile
00:00:34 en procédant entre le 9 février,
00:00:36 donc je disais il y a tout juste un an,
00:00:38 entre le 9 février et le 9 mars,
00:00:40 à de très nombreuses auditions
00:00:42 et en lançant parallèlement
00:00:43 4 missions flash transpartisanes
00:00:46 qui ont elles-mêmes auditionné 140 personnes.
00:00:49 Et effectivement, voilà le rapport qui est là devant vous.
00:00:54 Alors même que le Sénat venait à peine de mettre en place
00:00:57 sa propre commission d'enquête
00:00:59 au demeurant sur un champ d'investigation
00:01:01 beaucoup plus limité,
00:01:02 notre commission a été en mesure dès le 9 mars
00:01:05 de publier un rapport de 550 pages
00:01:08 dont le gouvernement a très vite retenu
00:01:10 un certain nombre de recommandations.
00:01:13 Nous avions commencé cette très importante série de travaux
00:01:16 par un échange avec M. Philippe Charrier,
00:01:18 alors président directeur général du groupe Orpea,
00:01:22 et M. Jean-Christophe Romercy, directeur général France.
00:01:26 "Échange" n'est d'ailleurs pas du tout le mot approprié,
00:01:30 car beaucoup d'entre nous qui étaient déjà présents l'an dernier
00:01:33 s'en souviennent certainement.
00:01:34 Cette audition tenait davantage d'un monologue
00:01:36 que d'un dialogue.
00:01:38 J'y avais mis fin en constatant
00:01:40 que la représentation nationale était outrée
00:01:43 de la piètre qualité des réponses fournies,
00:01:45 quand elles n'étaient tout simplement pas inexistantes
00:01:48 et même parfois accompagnées d'une attitude désinvolte
00:01:51 pour ne pas dire méprisante.
00:01:53 Certains collègues avaient déploré l'enrobage affectif
00:01:56 et les actes de contrition,
00:01:58 qui, face à de graves accusations
00:02:00 dont la plupart ont été avérées dans les mois qui ont suivi,
00:02:03 avaient tenu lieu d'expression
00:02:05 pour les représentants du groupe Orpea.
00:02:07 Nous devons aujourd'hui en sortir
00:02:09 et un an après faire le point avec vous.
00:02:12 Je vous remercie, M. Guillaume,
00:02:13 d'avoir répondu à notre invitation.
00:02:16 Donc vous êtes le nouveau directeur général,
00:02:17 M. le directeur médical également, que je salue.
00:02:20 Et j'espère que les commissaires, mais aussi nos conciliatoires,
00:02:23 puisque cette réunion est publique,
00:02:25 seront davantage satisfaits de vos propos et de vos réponses.
00:02:29 Nul n'ignore en outre qu'au-delà de très graves problèmes
00:02:32 de fonctionnement mis en lumière l'an dernier,
00:02:35 la situation financière et la gouvernance du groupe Orpea
00:02:38 ont radicalement évolué depuis.
00:02:40 Mais j'imagine que vous évoquerez avec nous
00:02:43 donc ces questions dans votre propos introductif.
00:02:47 J'indique qu'après votre intervention,
00:02:49 je donnerai la parole aux représentants
00:02:51 des groupes politiques pour 2 minutes chacun,
00:02:53 puis aux autres députés pour 2 minutes également,
00:02:56 et vous disposerez, bien sûr,
00:02:57 d'un temps nécessaire pour pouvoir répondre.
00:03:01 Je vous passe tout de suite la parole, M. Guillaume.
00:03:04 -Merci.
00:03:05 Merci, madame la présidente.
00:03:09 Mesdames et messieurs les députés,
00:03:12 je vous remercie vraiment de m'avoir convié ce matin
00:03:15 devant la commission des affaires sociales
00:03:17 de l'Assemblée nationale pour répondre à vos questions.
00:03:20 Je vous remercie d'autant plus chaleureusement
00:03:23 que je sais combien vos agendas
00:03:24 sont en ce moment extrêmement chargés.
00:03:27 J'essaierai de répondre à vos questions
00:03:29 avec le plus de précision et le plus de clarté possible,
00:03:34 avec le souci de transparence et de sincérité
00:03:37 qui m'anime depuis que j'ai pris la direction d'Orpea
00:03:41 au mois de juillet de l'année dernière.
00:03:44 Avec l'ensemble de l'équipe de direction qui m'accompagne
00:03:47 et un conseil d'administration renouvelé,
00:03:48 vous l'avez dit, madame la présidente,
00:03:51 nous sommes au travail depuis plusieurs mois maintenant.
00:03:55 Si Orpea change, si Orpea a changé,
00:04:00 des progrès gigantesques restent et doivent encore être faits
00:04:04 pour améliorer sur le terrain le quotidien de nos résidents,
00:04:07 de nos patients, de leurs familles,
00:04:09 de nos collègues dans les établissements
00:04:11 et pour nouiller à la hauteur des attentes collectives.
00:04:16 Et pour commencer, permettez-moi de prendre quelques instants
00:04:18 pour vous présenter mon parcours
00:04:20 et l'engagement qui m'a conduit à être présent aujourd'hui
00:04:23 devant vous.
00:04:24 Par mon histoire personnelle,
00:04:26 j'ai acquis la conviction que réussir,
00:04:28 c'est être utile et changer le cours des choses.
00:04:31 J'ai fait de mon mieux pour agir conformément
00:04:34 à cette conviction, d'abord au service de l'Etat,
00:04:37 au ministère des Finances, puis en rejoignant
00:04:39 le cabinet du ministre de l'Equipement, des Transports
00:04:41 et du Logement, Jean-Claude Guesso,
00:04:43 à la fin des années 90.
00:04:44 Et le combat mené à l'époque par le ministre
00:04:48 dans ses murs pour imposer la mixité sociale
00:04:53 dans la ville à travers la loi SRU m'a beaucoup marqué.
00:04:56 J'en ai retenu que la détermination politique
00:04:59 et le rôle du législateur sont essentiels
00:05:02 pour impulser le changement, comme vous l'avez fait l'an passé.
00:05:06 Et puis j'ai rejoint Jean-Louis Beffa chez Saint-Gobain,
00:05:08 où j'ai servi pendant une vingtaine d'années
00:05:10 jusqu'à devenir l'un des directeurs généraux adjoints.
00:05:13 Saint-Gobain m'a enseigné la rigueur et l'organisation,
00:05:17 mais plus encore, j'y ai appris la force exceptionnelle
00:05:21 du collectif des femmes et des hommes
00:05:23 qui composent l'entreprise lorsque sa mission
00:05:27 est en adéquation avec nos aspirations et nos valeurs.
00:05:30 Mesdames et messieurs les députés,
00:05:32 il n'existe pas, à mes yeux, de mission plus juste,
00:05:35 plus noble, plus utile que celle de prendre soin
00:05:38 des personnes les plus fragiles et parmi eux, de nos aînés.
00:05:42 Comme des milieux de Français, comme vous,
00:05:45 la lecture du livre de Victor Castaner
00:05:47 m'a choqué.
00:05:48 Ce que j'ai entendu, et vous l'avez rappelé,
00:05:50 ce que j'ai entendu lors des auditions
00:05:52 que vous avez menées m'a choqué également.
00:05:55 Les conclusions du rapport d'enquête
00:05:57 de la mission IGAS-IGF m'ont choqué.
00:06:00 A travers ces lectures et ces auditions,
00:06:03 j'ai rapidement acquis la conviction
00:06:05 que la crise déclenchée par le livre
00:06:08 était la responsabilité d'une poignée de dirigeants
00:06:12 peu scrupuleux, voire pour certains, crapuleux,
00:06:16 qui ont désorganisé l'entreprise
00:06:18 et dévoyé sa mission d'utilité sociale.
00:06:21 Ce livre m'a aussi fait comprendre
00:06:23 combien ce secteur était en souffrance.
00:06:26 Mais dans le même temps, j'ai aussi acquis la conviction
00:06:30 que les 17 000 résidents et les 75 000 patients
00:06:34 accueillis dans nos établissements chaque année
00:06:36 méritaient que l'on continue à prendre soin d'eux.
00:06:40 Il fallait s'engager auprès des 26 000 salariés
00:06:44 de l'entreprise en France,
00:06:46 profondément affectés par le scandale,
00:06:48 mais qui sont restés,
00:06:50 qui sont restés tous les jours aux côtés des plus fragiles,
00:06:53 de nos parents, de nos grands-parents,
00:06:55 dans nos territoires, dans les 350 établissements.
00:07:00 Et quelques mois seulement après ma prise de fonction,
00:07:03 j'ai réalisé que la crise que traversait Orpea
00:07:07 était plus profonde encore
00:07:09 que celle décrite par Victor Castaner.
00:07:12 J'ai réalisé que le groupe était au port du dépôt de bilan.
00:07:15 Vous en avez parlé, madame la présidente.
00:07:17 A cause d'un développement immobilier excessif
00:07:21 et un développement international excessif.
00:07:25 L'entreprise était devenue
00:07:27 la 1re foncière de santé d'Europe.
00:07:31 Ce n'était pas sa vocation et ce n'est pas,
00:07:33 ça ne doit pas être la vocation de l'entreprise.
00:07:36 Nous avons pris dans l'urgence et sous conciliation
00:07:39 les décisions nécessaires à son assainissement financier.
00:07:43 L'entrée de la caisse des dépôts qui a été annoncée
00:07:45 il y a quelques jours,
00:07:46 l'entrée de la caisse des dépôts et consignations
00:07:48 de Maïf, de MACSF, au capital d'Orpea,
00:07:52 va nous donner les moyens financiers
00:07:54 de mettre en oeuvre notre plan de refondation
00:07:57 tel que je l'ai annoncé le 15 novembre dernier
00:07:59 pour construire une entreprise plus éthique,
00:08:02 une entreprise plus humaine,
00:08:04 et une entreprise au service des plus fragiles
00:08:08 et de nos aînés.
00:08:10 Je vais commencer par une entreprise éthique.
00:08:13 Depuis ma nomination, plus de 34 dirigeants
00:08:16 ont été sanctionnés, ont quitté l'entreprise.
00:08:18 J'ai déposé plainte contre plusieurs d'entre eux
00:08:22 après avoir mis en évidence des malversations
00:08:24 qui engagent leur responsabilité pénale.
00:08:28 Concernant l'usage inapproprié des dotations publiques,
00:08:31 nous nous sommes engagés à rembourser à l'Etat
00:08:34 l'intégralité des sommes indument perçues
00:08:36 sur le soin à l'europrès.
00:08:40 Et je me tiens bien évidemment à disposition
00:08:42 des conseils départementaux
00:08:43 pour faire de même sur la dépendance.
00:08:46 Ces décisions étaient la condition première
00:08:49 pour regagner la confiance.
00:08:51 Et comme l'a dit lui-même Victor Castaner
00:08:54 le 25 janvier dernier sur France Inter,
00:08:56 le système tel qu'il existait avant a été stoppé.
00:09:01 Deuxièmement, une entreprise plus humaine.
00:09:08 Lors de mes 80 visites dans nos établissements,
00:09:10 j'ai pu constater l'implication quotidienne de nos équipes
00:09:15 auprès des personnes âgées.
00:09:17 Nos soignants, nos cuisiniers, nos auxiliaires de vie,
00:09:20 nos directrices et directeurs d'établissement,
00:09:22 l'ensemble de nos collaborateurs et collaboratrices
00:09:25 ont fait ce qu'ils pouvaient
00:09:27 pour assurer leur mission auprès des plus fragiles.
00:09:32 Mais pour prendre soin des plus fragiles,
00:09:34 il faut prendre soin de nos collègues
00:09:35 dans les établissements.
00:09:38 Ces professionnels méritent la reconnaissance
00:09:40 de notre entreprise et de la société dans son ensemble.
00:09:44 Depuis juillet, hors PA, change.
00:09:49 Alors qu'il n'existait aucun dialogue social
00:09:52 ni négociation annuelle obligatoire aboutie depuis 15 ans.
00:09:55 Depuis 15 ans, aucun dialogue social
00:09:58 ni aucune négociation annuelle obligatoire aboutie.
00:10:01 Nous avons signé d'ores et déjà 6 accords à l'unanimité
00:10:05 avec toutes les organisations syndicales
00:10:07 représentatives de la branche,
00:10:08 c'est-à-dire celles présentes dans l'entreprise
00:10:10 et celles qui ne sont pas présentes dans l'entreprise.
00:10:13 Le glissement des tâches était la norme,
00:10:15 sans pour autant que ça se traduise
00:10:17 par des perspectives d'évolution
00:10:18 pour nos collègues, les moins qualifiés.
00:10:21 Nous avons décidé d'investir davantage
00:10:22 dans la formation initiale et continue
00:10:24 pour leur donner enfin de réelles perspectives
00:10:27 d'épanouissement et de progression.
00:10:28 Dès cette année, nous allons proposer
00:10:31 1 000 formations diplômantes aux auxiliaires de vie non diplômés.
00:10:36 Les directrices ou directeurs d'établissements,
00:10:40 l'an dernier, ne pouvaient pas remplacer un salarié absent
00:10:44 ou changer une fenêtre
00:10:45 sans demander l'autorisation du siège.
00:10:48 Nous leur avons donné dès juillet dernier
00:10:50 l'autonomie nécessaire pour qu'ils puissent embaucher
00:10:53 ou faire des travaux sans demander l'autorisation.
00:10:57 La fréquence des accidents du travail,
00:10:59 quand je suis arrivé, j'ai constaté
00:11:01 que cette fréquence d'accidents du travail
00:11:02 est de 50 à 100 fois supérieure
00:11:04 à ce que j'ai connu dans ma vie antérieure dans l'industrie.
00:11:08 Nous avons désormais une ambition
00:11:10 pour la santé et la sécurité de nos collaborateurs
00:11:12 et nous avons recruté un directeur santé-sécurité,
00:11:14 ce qui n'existait pas.
00:11:16 Donc vous voyez, mesdames et messieurs les députés,
00:11:18 dans le soin apporté à nos collègues,
00:11:21 les choses changent.
00:11:22 Troisièmement, je voulais terminer
00:11:24 par le plus important, évidemment.
00:11:25 Nous sommes et nous devons redevenir une entreprise
00:11:28 au service des plus fragiles,
00:11:30 de nos parents, de nos grands-parents.
00:11:32 Le premier critère de bien-être,
00:11:34 le premier critère de bien-traitance,
00:11:36 c'est le temps, le temps consacré aux personnes âgées,
00:11:39 le temps attentif, le temps de présence,
00:11:42 passer les yeux dans les yeux, la main dans la main.
00:11:46 Ca veut dire des effectifs,
00:11:47 ça veut dire des effectifs suffisants pour les accompagner.
00:11:50 Et je sais que dans cette enceinte même,
00:11:52 plusieurs d'entre vous, dans plusieurs rapports,
00:11:54 ont porté des propositions
00:11:56 pour instaurer un ratio minimum d'encadrement.
00:11:59 J'y suis personnellement très favorable.
00:12:02 Depuis l'automne, nous avons recruté.
00:12:05 Nous avons recruté une à deux personnes de plus
00:12:08 par établissement.
00:12:09 J'en suis conscient, c'est insuffisant.
00:12:11 C'est pas assez, il faut qu'on fasse davantage.
00:12:14 Il nous faut aussi fidéliser notre personnel
00:12:17 pour garantir la stabilité des équipes.
00:12:20 Quand une personne différente passe chaque jour
00:12:22 pour faire votre toilette,
00:12:23 c'est une atteinte à votre intimité,
00:12:26 à votre pudeur, c'est une forme de maltraitance.
00:12:29 Nos résidents ont besoin de repères
00:12:31 et les familles doivent pouvoir échanger
00:12:33 avec les personnes qu'ils connaissent
00:12:34 et qui suivent leurs proches au quotidien.
00:12:38 Désormais, les objectifs de nos directrices
00:12:41 et de nos directeurs d'établissement
00:12:43 reposent majoritairement sur la qualité des soins
00:12:46 et le bien-être de nos résidents.
00:12:47 Avant, c'était des critères purement financiers.
00:12:51 Le professeur Pierre Crollac-Salmon,
00:12:53 qui est avec moi aujourd'hui,
00:12:54 qui a créé et dirigé l'Institut du vieillissement
00:12:57 des Hospices civils de Lyon,
00:13:00 j'ai souhaité qu'il vienne nous rejoindre,
00:13:02 qu'il vienne nous rejoindre comme directeur médical,
00:13:05 membre du comité de direction à mes côtés.
00:13:09 Toute décision dans l'entreprise
00:13:12 devra être prise et doit être prise et est prise avec lui
00:13:16 à l'aune du projet médico-social.
00:13:20 Parce que la question de la bientraitance
00:13:21 renvoie aussi à celle de l'humanité des soins
00:13:24 et de l'accompagnement.
00:13:25 Le professeur Emmanuel Hirsch nous a aussi rejoints
00:13:29 comme directeur de l'éthique,
00:13:30 et les travaux ont déjà commencé depuis son arrivée
00:13:33 sur ce sujet pour améliorer nos pratiques.
00:13:36 Le bien-être des résidents passe aussi par l'alimentation.
00:13:40 Et ce sujet-là, je sais qu'il vous remonte fréquemment
00:13:45 de vos territoires, et j'y suis attaché
00:13:47 parce que je suis convaincu que se nourrir,
00:13:49 ça doit avant tout rester un plaisir,
00:13:53 c'est aussi un moment de convivialité
00:13:55 et c'est évidemment aussi un moment de soin.
00:13:58 Nous avons d'ores et déjà augmenté de 35%
00:14:00 le budget des repas, tout en privilégiant
00:14:04 un approvisionnement local et de saison.
00:14:07 Mme la présidente, mesdames et messieurs les députés,
00:14:12 les choses ne vont jamais assez vite.
00:14:15 Je suis le premier, en interne avec les équipes,
00:14:18 à m'impatienter.
00:14:20 Certains médias, vous l'avez vu récemment,
00:14:22 ont effectué des reportages qui ont choqué
00:14:25 et qui ont choqué à juste titre,
00:14:26 car ils laissent entendre que des comportements révoltants
00:14:29 subsistent dans certains de nos établissements.
00:14:33 Je veux le dire très solennellement ici,
00:14:35 un soignant ou un collègue qui manque de respect à nos aînés
00:14:38 n'a pas sa place chez nous.
00:14:40 Sur ces comportements, ma ligne est simple,
00:14:43 tolérance zéro.
00:14:45 Depuis notre arrivée en juillet dernier,
00:14:47 nous changeons en RPA.
00:14:49 Nous le changeons dans la transparence
00:14:51 et dans le dialogue avec les résidents et les patients,
00:14:55 avec les proches, avec nos collaborateurs et nos soignants,
00:14:58 mais aussi avec la représentation nationale
00:15:01 et avec les pouvoirs publics.
00:15:03 Le temps de l'amélioration concrète vécue par tous
00:15:06 s'installe progressivement.
00:15:08 Je suis totalement conscient
00:15:09 qu'il nous reste énormément à faire.
00:15:11 La nouvelle équipe avec moi s'engage et fait son maximum
00:15:15 pour que nos décisions portent leurs fruits au plus vite,
00:15:19 concrètement, dans nos établissements,
00:15:21 dans nos territoires, auprès de nos aînés.
00:15:24 Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés,
00:15:26 je vous remercie très sincèrement
00:15:28 du temps que vous me consacrez
00:15:29 et que vous m'avez laissé pour m'exprimer devant vous.
00:15:32 Le professeur Pierre Crolac-Salmon et moi-même,
00:15:34 nous sommes à votre disposition
00:15:35 pour répondre à toutes vos questions.
00:15:38 -Merci bien, monsieur le directeur général.
00:15:40 Avant de donner la parole aux orateurs de groupe,
00:15:43 je souscris pleinement vos propos
00:15:45 concernant les professionnels de santé
00:15:47 qui travaillent dans ces établissements.
00:15:49 Bien sûr, nous ne sommes pas là pour jeter l'opprobre
00:15:52 sur les professionnels de santé.
00:15:54 Ils ont fait ce qu'ils ont pu avec les moyens
00:15:55 qu'on leur avait octroyés à l'époque.
00:15:58 Très bien. Donc je vais tout de suite passer la parole
00:16:01 à madame Annie Vidal pour le groupe Renaissance,
00:16:05 pour 2 minutes.
00:16:06 -Merci, madame la présidente.
00:16:16 M. Guillot, M. Crolac.
00:16:19 Les faits révélés dans le livre de Victor Castanet,
00:16:21 tout comme les nombreux témoignages,
00:16:23 ont provoqué une onde de choc qui, aujourd'hui,
00:16:26 nous rappelle la nécessité de poursuivre notre engagement
00:16:28 auprès de nos aînés
00:16:29 et appelle notre vigilance individuelle et collective
00:16:33 pour lutter contre toutes les formes de maltraitance
00:16:35 envers les personnes en situation de vulnérabilité.
00:16:38 Au-delà des situations de maltraitance décrites,
00:16:40 c'est aussi un système qui a été révélé,
00:16:43 visant toujours davantage de profits
00:16:45 au détriment des résidents
00:16:46 et rendant les conditions de travail des professionnels
00:16:49 extrêmement difficiles.
00:16:50 Merci donc, messieurs, de votre présence aujourd'hui,
00:16:53 qui, je l'espère, viendra restaurer l'image
00:16:56 que vos prédécesseurs ont laissée à la représentation nationale
00:17:00 et vos propos introductifs semblent encourageants.
00:17:03 Si Victor Castanet dit que les choses changent chez Orpea,
00:17:07 je cite, "pouvez-vous nous préciser
00:17:09 "ce que vous avez mis en place pour lutter
00:17:11 "contre la maltraitance envers les résidents,
00:17:13 "mais aussi envers les professionnels ?
00:17:16 "Comment mettre un terme à une maltraitance institutionnelle
00:17:19 "et systémique installée ?
00:17:22 "Comment pensez-vous restaurer la confiance
00:17:24 "dans vos établissements et, plus encore,
00:17:27 "initier un nécessaire processus de moralisation
00:17:30 "de tout le secteur privé ?"
00:17:33 Par ailleurs, et vous l'avez évoqué,
00:17:35 la Caisse des dépôts et consignations,
00:17:37 à la tête d'un groupement, notamment de Mutuel,
00:17:40 a fait acquisition de 50,2 % des actions de votre groupe,
00:17:45 pardon, ce qui s'inscrit
00:17:48 dans le plan de refondation que vous avez présenté
00:17:51 en novembre dernier.
00:17:52 Pourriez-vous nous indiquer en quoi ce plan
00:17:54 permettra d'enterriner un changement définitif
00:17:57 des pratiques qui ont pu avoir cours dans votre groupe,
00:18:00 pratiques financières et immobilières,
00:18:02 au détriment de la qualité de la prise en charge des résidents
00:18:05 et des pourvues d'humanité dans leur management ?
00:18:08 Je vous remercie.
00:18:09 -Merci bien, madame la députée.
00:18:11 M. Serge Muller pour le Rassemblement national.
00:18:14 -Merci, madame la présidente, M. le directeur général,
00:18:17 M. le directeur médical, mes chers collègues.
00:18:19 J'ai été aide-soignant en EHPAD pendant des années.
00:18:22 Je viens juste de quitter mes fonctions.
00:18:24 Pour avoir vécu des situations compliquées,
00:18:26 je vous assure que ce métier ne peut être réalisé sereinement
00:18:29 quand on n'a aucun moyen temporel
00:18:30 pour être attentif aux besoins des patients,
00:18:33 assurer leur hygiène, leur confort,
00:18:35 tout en étant humain avec eux.
00:18:37 Si on fait ce métier, c'est pour la beauté
00:18:38 des relations humaines qu'il engendre
00:18:40 et le plaisir d'aider son prochain.
00:18:42 C'est là que réside la complexité
00:18:44 du métier d'aide-soignant.
00:18:45 C'est dans le fait que ce soit un métier de coeur.
00:18:47 Le coeur, les soignants d'orpéa ont dû le mettre de côté.
00:18:53 Je cite certains témoignages de soignants de vos cliniques.
00:18:56 "On ne nous a jamais donné le temps
00:18:58 "ni les moyens de se concentrer sur la douche.
00:19:00 "Le respect de l'hygiène, le temps de toilette,
00:19:02 "la surveillance des escars, la prévention des chutes
00:19:05 "sont altérés par le manque de temps des personnels."
00:19:08 Et la liste est encore longue.
00:19:10 Où voyez-vous la place du coeur quand on doit courir
00:19:12 pour faire les toilettes, rationner le linge,
00:19:15 l'échange en laissant les résidents
00:19:17 dans une situation d'hygiène catastrophique ?
00:19:20 Où est la philosophie humanitude ?
00:19:22 Dans cette situation,
00:19:24 celle d'aller au travail en sachant pertinemment
00:19:26 qu'il rentrait dans un lieu
00:19:28 qu'il ne connaissait plus d'humanité,
00:19:30 mais dont la rentabilité était reine,
00:19:32 le coeur disparaît et l'éthique du soignant avec.
00:19:36 Tout cela engendre une forte pénibilité au travail,
00:19:39 les taux d'incidence élevés,
00:19:41 les troubles musculosquelétiques et les risques psychosociaux.
00:19:45 Dumas disait "Il y a des services si grands
00:19:48 "qu'on ne peut les payer que par l'ingratitude."
00:19:50 Je vous invite à le prendre en compte.
00:19:52 Je vous demande donc qu'avez-vous prévu
00:19:54 pour améliorer les conditions de travail
00:19:56 de vos aides-soignants qui ont un impact certain
00:19:59 sur la qualité des soins des résidents
00:20:01 et sur leur bien-être ?
00:20:02 Je vous demande enfin ce que vous pensez
00:20:04 du ratio soignant-soigné
00:20:06 demandé par de nombreux syndicats.
00:20:08 Je vous remercie.
00:20:10 -Merci bien, M. le député. Mme Caroline Fiat
00:20:12 pour la France Insoumise, groupe NUPES.
00:20:15 -Merci, Mme la présidente.
00:20:17 M. le directeur, vous en avez de la chance.
00:20:19 Après les scandales qui vous ont frappés
00:20:22 et que tout le monde a fait semblant de découvrir,
00:20:25 l'Etat est finalement venu à votre escousse
00:20:27 et vous a promis mondes et merveilles
00:20:29 lors de votre nomination plus de maltraitance sur P1.
00:20:32 Mes questions visent donc à s'en assurer.
00:20:34 L'un des points saillants de votre maltraitance
00:20:36 réside dans le rationnement alimentaire.
00:20:38 Or, il y a 3 jours, sur une chaîne d'information continue,
00:20:41 vous déclariez "Il n'y a pas de sujet de malnutrition.
00:20:44 "Les moyens ont été mis en oeuvre.
00:20:46 "Le budget alimentaire a été augmenté de 35 %,
00:20:49 "nous serions donc passés d'un budget de 4,20 euros
00:20:51 "par résident par jour et à un budget de 5,67 euros."
00:20:56 Ce chiffre impressionnant de 35 %
00:20:57 ne représente en fait qu'une maigre augmentation
00:21:00 du budget repas journalier d'1,47 euro.
00:21:03 Lorsqu'on met cette augmentation en perspective
00:21:05 de l'implantation des produits alimentaires,
00:21:08 je ne vous l'apprends pas,
00:21:09 38 % d'augmentation pour le riz, 110 % pour l'huile de tournesol,
00:21:12 20 % pour la farine, 28 % pour les steaks hachés,
00:21:15 23 % pour le beurre, 18 % pour les oeufs, j'en passe.
00:21:18 Si je corrige l'inflation sur votre augmentation,
00:21:21 votre augmentation n'est que dérisoire.
00:21:23 Pensez-vous que cela va réellement régler
00:21:25 les problèmes de rationnement et de dénutrition de nos aînés ?
00:21:28 Concrètement, combien avez-vous, par exemple,
00:21:31 augmenté les rations de viande
00:21:33 qui étaient comprises entre 40 et 60 grammes ?
00:21:36 Autre sujet qui me tient particulièrement à coeur,
00:21:38 le ratio minimal de soignants par résident.
00:21:40 Soignants par faisant fonction, s'il vous plaît.
00:21:42 Vous avez déclaré avoir dépensé toute l'enveloppe publique
00:21:45 destinée aux soins pour améliorer ce ratio.
00:21:48 Alors, qu'en est-il aujourd'hui exactement ?
00:21:50 Et pensez-vous utiliser votre enveloppe de dividende
00:21:52 pour embaucher ?
00:21:53 À l'heure où même la défenseur des droits alerte
00:21:55 sur la situation dans les EHPAD
00:21:57 et où les familles continuent de porter plainte
00:21:59 contre vos établissements,
00:22:00 nous attendons vos réponses avec impatience.
00:22:04 -Très bien. La parole est à M. Jérôme Guedj
00:22:06 pour le groupe socialiste et apparenté NUPES.
00:22:09 -Merci, madame la présidente.
00:22:11 Le livre de Victor Castaner, il a posé d'abord la question
00:22:15 d'un acteur privé du secteur commercial hors PA,
00:22:19 mais par extension,
00:22:23 nous sommes amenés à nous poser deux autres types de questions
00:22:26 au-delà du seul cas d'hors PA,
00:22:28 celle du secteur privé commercial dans le champ des EHPAD
00:22:34 et celle, plus largement, des EHPAD.
00:22:36 Il y a trois visions, et c'est sur ces trois questions
00:22:39 que je veux vous questionner.
00:22:42 Vous avez parlé de systèmes crapuleux
00:22:44 s'agissant d'hors PA.
00:22:45 Vous êtes en train de nettoyer les écuries d'Augias.
00:22:49 Il y a un enjeu pour les résidents,
00:22:54 il y a un enjeu pour les personnels, évidemment.
00:22:59 Il faut soutenir et les uns et les autres.
00:23:02 Aujourd'hui, dans le cadre du plan de redressement,
00:23:07 si j'ai bien compris, avec vos nouveaux actionnaires,
00:23:09 vous assumez le fait que votre EBITDA
00:23:12 va baisser significativement.
00:23:13 C'est-à-dire que là où vous étiez au-dessus de la moyenne
00:23:16 de la rentabilité des acteurs du secteur, à 26 ou 27 %,
00:23:19 vous assumez de venir plutôt autour de 20 %.
00:23:23 Est-ce que derrière ça, je me rends compte
00:23:24 que je n'ai pas à voir le temps, ça ne pose pas la question
00:23:27 qui n'est pas propre à hors PA,
00:23:28 mais qui est propre aussi aux acteurs du secteur,
00:23:31 qui est celle sinon de la seule financiarisation
00:23:35 de ce secteur de l'hébergement des personnes âgées,
00:23:38 mais d'avoir l'œil rivé sur cet indicateur ?
00:23:41 Et est-ce que, consubstantiellement,
00:23:42 ce type d'indicateur n'est pas orthogonal
00:23:45 avec des objectifs de qualité de la prise en charge ?
00:23:48 Et pour aller au bout de la question,
00:23:49 dans les 20 secondes qui me restent,
00:23:51 est-ce que vous avez le sentiment, dès l'instant où vous devenez
00:23:54 quasiment aujourd'hui un acteur un peu hybride,
00:23:57 avec des actionnaires qui viennent
00:23:59 de l'économie sociale et solidaire,
00:24:00 est-ce que c'est un secteur dans lequel il est raisonnable
00:24:03 d'envisager l'objectif de dégager une rémunération d'actionnaires
00:24:06 et pas de se concentrer sur un bénéfice raisonnable
00:24:09 pour pouvoir investir et poursuivre l'activité ?
00:24:13 Je m'arrête là, mais j'aurais bien d'autres questions.
00:24:14 -Très bien. Laissez-en pour les autres, M. le député.
00:24:19 M. François Gernigon, pour "Horizon" et "Apparenté".
00:24:22 -Merci, madame la présidente.
00:24:24 Nous voici donc à peu près un an après l'édition du livre
00:24:27 "Les Fausses Foyeurs" qui mettait en lumière
00:24:29 les maltraitances répétées au sein des EHPAD du groupe Orpea
00:24:33 et est annoncée la prise de contrôle
00:24:35 d'un groupement d'investisseurs emmené par la Caisse des dépôts,
00:24:38 action que je salue,
00:24:39 faisant de ce groupement l'actionnaire principal
00:24:42 avec 1,35 milliard d'euros injectés dans le groupe privé.
00:24:47 Le ministre de l'Autonomie, Jean-Christophe Combes,
00:24:50 l'a répété à plusieurs reprises.
00:24:52 Le secteur s'est beaucoup remis en question
00:24:54 depuis la sortie de cette enquête
00:24:56 pour mettre l'intérêt général et celui des résidents
00:24:59 avant les gains financiers.
00:25:01 Nous avons de toute évidence besoin des acteurs privés
00:25:04 pour continuer de renforcer le secteur du bien-vivir
00:25:06 et de l'autonomie,
00:25:08 surtout quand nous connaissons les besoins liés au vieillissement
00:25:11 de notre population dans les années à venir.
00:25:15 Cependant, nous avons également besoin,
00:25:18 un an après ces révélations,
00:25:20 d'avoir des acteurs privés lucratifs qui s'engagent,
00:25:23 qui s'engagent sur des actions concrètes
00:25:26 pour plus de moralisation,
00:25:28 pour plus d'attractivité des métiers du secteur,
00:25:31 comme avec les mécanismes de partage de la valeur,
00:25:34 finalement, pour une meilleure adéquation
00:25:36 des objectifs et des moyens mis en oeuvre.
00:25:40 J'ai personnellement souhaité faire
00:25:42 de la question du bien-vieillir une priorité de mon mandat.
00:25:46 Je suis depuis plusieurs mois sur le terrain
00:25:47 pour écouter, questionner et comprendre
00:25:50 comment améliorer les conditions de vie des seniors
00:25:53 ainsi que les conditions de travail de nos soignants.
00:25:57 En ce sens, ne pensez-vous pas qu'il serait opportun
00:26:01 que vous décliniez un plan d'action co-construit
00:26:03 avec l'ensemble des catégories professionnelles
00:26:05 afin de partager et de donner une vision de votre stratégie ?
00:26:10 Les résultats de son plan d'action
00:26:12 devront être mesurés à la fin de chaque année
00:26:15 afin de quantifier les résultats obtenus.
00:26:19 Ils devront être communiqués largement
00:26:21 afin de rassurer les résidents et leurs familles,
00:26:24 les salariés qui ont souffert du regard porté sur leur travail.
00:26:28 Je remercie.
00:26:29 -Merci bien. M. Sébastien Pétavis
00:26:31 pour le groupe écologiste NUPES.
00:26:35 -Madame la présidente, M. le directeur général,
00:26:37 le 1er février, vous annonciez l'accord trouvé
00:26:39 avec la Caisse des dépôts et des consignations
00:26:41 dans un communiqué de presse de 8 pages.
00:26:44 8 pages qui détaillent longuement le projet financier
00:26:46 de la restructuration d'Orpea,
00:26:48 mais pas une seule mention de l'humain,
00:26:49 pas un seul mot pour parler de l'amélioration
00:26:51 des conditions de travail encore désastreuses
00:26:54 du personnel soignant ou du quotidien
00:26:55 des personnes hébergées, traitées comme du bétail,
00:26:57 à des fins de rentabilité.
00:26:59 Les alertes se sont multipliées ces dernières années.
00:27:01 Pourtant, que se serait-il passé si Victor Castanet
00:27:05 n'avait pas révélé ce qui était déjà connu
00:27:07 depuis bien trop longtemps ?
00:27:09 Vous avez assuré sur ce plan de refondation
00:27:11 qu'on portait également un volet éthique.
00:27:12 Ce volet comprend notamment une nouvelle approche du soin,
00:27:15 une amélioration des pratiques médicales et éthiques,
00:27:18 ou encore le bien-être du personnel.
00:27:19 Mais nous ne pouvons cacher notre profond scepticisme
00:27:22 lorsque la poursuite des bénéfices reste le principal objectif
00:27:26 devant le soin, devant la qualité de vie,
00:27:28 aussi bien du personnel soignant que des personnes hébergées.
00:27:32 La puissance publique, par le biais de la caisse des dépôts,
00:27:34 va acquérir 50,2 % des parts d'Orpea.
00:27:37 Nous constatons qu'il s'agit là avant tout
00:27:39 d'une opération financière destinée à sauver le groupe
00:27:41 de la faillite, que d'une préoccupation de l'Etat
00:27:45 pour que le soin aux plus vulnérables
00:27:47 redevienne un bien public.
00:27:49 Dans cette optique, quel sera le rôle concret de l'Etat
00:27:52 dans le pilotage du groupe ?
00:27:53 Va-t-il relever de l'Agence nationale de participation
00:27:56 de l'Etat aux entreprises privées ?
00:27:58 Nous sommes d'autant plus sceptiques,
00:27:59 car cela ne signifie en rien le retour de l'humain
00:28:02 dans la politique de soin et d'assistance aux personnes âgées.
00:28:05 Dans cette optique, le groupe écologie s'interroge
00:28:08 sur l'objectif de ces 1,35 milliard d'euros
00:28:11 d'argent public injecté dans le groupe Orpea.
00:28:13 Pouvez-nous nous garantir qu'ils seront destinés
00:28:15 à donner des marges de manoeuvre pour recruter du personnel,
00:28:18 améliorer les conditions de travail et le soin,
00:28:21 ou Orpea va-t-elle devenir une énième entreprise privée
00:28:23 sous perfusion d'argent public ? Merci.
00:28:26 -Merci bien.
00:28:28 La parole est à M. Pierre Darréville
00:28:29 pour le groupe gauche démocrate et républicaine UPES.
00:28:34 -Merci, Mme la présidente, M. le directeur général.
00:28:36 La 1re question qu'on a envie de vous poser,
00:28:37 c'est de savoir qu'est-ce qui a vraiment changé
00:28:39 dans le quotidien des résidentes et des résidents ?
00:28:42 Qu'est-ce qui a changé du point de vue du personnel ?
00:28:45 Où en êtes-vous des sous-effectifs,
00:28:47 du taux de vacataires,
00:28:48 du ratio personnel/résident ?
00:28:51 Où en êtes-vous des infirmiers et infirmières de nuit ?
00:28:53 Où en êtes-vous du versement des salaires,
00:28:55 quels que soient les dysfonctionnements
00:28:57 rencontrés par le logiciel de paie ?
00:28:59 Où en êtes-vous du recours à des faisants-fonctions ?
00:29:03 Qu'est-ce qui a changé du point de vue des repas ?
00:29:05 En avez-vous fini avec le grammage ?
00:29:07 Où en êtes-vous sur la quantité, la diversité,
00:29:10 l'apport protéiné des repas qui puissent donner l'envie,
00:29:14 aussi encourager l'autonomie ?
00:29:17 Et je rejoindrai la question de Caroline Fiat
00:29:19 sur les effets de l'inflation.
00:29:21 N'ont-ils pas mangé l'augmentation
00:29:23 que vous avez mise sur les repas ?
00:29:27 Qu'est-ce qui a changé du point de vue de l'encadrement ?
00:29:29 De la culture et de la pratique
00:29:30 des directeurs nationaux et régionaux,
00:29:32 dont un certain nombre sont quand même restés en poste.
00:29:36 Qu'en est-il de l'autonomie des directeurs d'établissements ?
00:29:39 Enfin, qu'en est-il aussi de l'encadrement
00:29:41 des auxiliaires de vie en VAE,
00:29:43 dont vous avez parlé tout à l'heure,
00:29:44 qui, en réalité, à ma connaissance,
00:29:46 n'ont pas toujours d'encadrement ?
00:29:49 Qu'en est-il également des travaux nécessaires
00:29:52 dans les établissements qui le demandent ?
00:29:55 Qu'en est-il des tarifs ?
00:29:57 J'ai vu des augmentations qui m'ont un peu surpris
00:29:59 dans certains établissements.
00:30:00 Est-ce que vous avez des explications là-dessus ?
00:30:02 Et enfin, quels sont les objectifs financiers
00:30:05 de moyen terme qui vous ont été fixés ?
00:30:07 Et pouvez-vous nous préciser
00:30:09 les contours de votre but lucratif
00:30:11 si tant est que ce but est encore un sens ?
00:30:15 -Merci bien. Nous avons 6 petites questions,
00:30:17 mais je vais passer la parole à M. le directeur général
00:30:21 pour des éléments de réponse.
00:30:22 Et ceci permettra peut-être à Mme Fiat
00:30:26 de vous entendre, M. le directeur général,
00:30:27 puisqu'elle s'excuse, elle devra partir,
00:30:29 puisqu'elle doit présider la séance au sein de l'hémicycle.
00:30:33 Voilà. Merci.
00:30:34 -Souhaitez-vous, Mme la présidente,
00:30:36 que je commence par répondre à Mme Fiat ?
00:30:39 Sur... Madame la députée,
00:30:41 sur le rationnement alimentaire,
00:30:45 sur la question de l'alimentaire,
00:30:46 qui est une question extrêmement fondamentale,
00:30:48 parce que c'est un moment fondamental
00:30:51 de la vie de nos patients dans nos EHPAD.
00:30:54 Ca doit être, je l'ai dit tout à l'heure,
00:30:56 ça doit être vraiment un moment de plaisir,
00:30:58 un moment de joie,
00:30:59 et nous nous attachons à ce que ce soit le cas.
00:31:03 Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de malnutrition.
00:31:05 Vous savez que 50% des personnes
00:31:08 qui rentrent dans nos établissements
00:31:11 sont en état de malnutrition, déjà.
00:31:15 Et donc, nous nous attachons à faire améliorer cette situation.
00:31:20 Et d'ailleurs, 2/3 des situations de malnutrition
00:31:23 ont disparu après un an, parce que c'est un soin.
00:31:28 Comme je vous l'ai dit,
00:31:30 on a augmenté de 35% le budget alimentaire.
00:31:33 Clairement, vous l'avez noté, il y a de l'inflation.
00:31:35 Donc ces 35% tiennent compte de l'inflation,
00:31:38 mais l'inflation qu'on constate de façon générale
00:31:41 est plutôt de l'ordre d'une quinzaine de pourcents.
00:31:43 Donc nous avons fait des efforts réels sur ces aspects.
00:31:48 Après, je ne suis pas en train de vous dire
00:31:50 que tout est résolu.
00:31:51 Je n'ai pas de baguette magique.
00:31:52 Je ne suis pas capable de tout changer en 6 mois.
00:31:55 Une situation qui était très difficile
00:31:57 quand je l'ai trouvée.
00:31:58 Mais je peux vous garantir que l'alimentation
00:32:01 est un sujet fondamental
00:32:03 et qui passe aussi par un point qui est majeur,
00:32:05 qui est la formation de nos chefs.
00:32:08 La formation de nos chefs au quotidien
00:32:10 pour qu'ils s'adaptent et puis qu'ils l'ont adapté.
00:32:12 Ils ont aujourd'hui liberté pour dépasser leur budget,
00:32:16 ajuster comme ils le veulent.
00:32:19 Si quelqu'un, un de nos patients, un de nos résidents,
00:32:21 veut avoir plus à manger, il suffit qu'il le demande.
00:32:24 Il n'y a pas de sujet aujourd'hui.
00:32:26 C'est très clair.
00:32:28 Après, on s'engagera à...
00:32:30 Moi, je vous invite, Mme Fiat,
00:32:32 à venir dans nos établissements et à venir manger,
00:32:34 comme vous tous, je vous invite tous.
00:32:36 Vous nous aiderez à nous faire un retour
00:32:39 et à nous donner des éléments pour continuer à progresser
00:32:42 parce que, clairement, nous avons un travail gigantesque
00:32:45 à faire sur ce point.
00:32:46 Sur le ratio soignant-soigné,
00:32:49 sur le ratio soignant-soigné,
00:32:51 vous avez été plusieurs à poser cette question.
00:32:55 C'est clairement un point important.
00:32:59 Comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:33:00 moi, je suis favorable à ce qu'on augmente
00:33:03 et on contrôle ce ratio.
00:33:05 J'y suis extrêmement favorable
00:33:08 et nous mettrons les moyens en face si nécessaire.
00:33:12 Ce ratio-là, ce qui était le taux d'encadrement
00:33:15 entre le début de l'année 2022 et la fin de 2022,
00:33:20 j'étais là depuis 4 mois, il a augmenté de 10 %.
00:33:24 C'est pas encore assez.
00:33:25 Je vous l'ai dit, ça représente 1 à 2 personnes
00:33:28 par établissement parce qu'on a des difficultés
00:33:29 toujours à gruter,
00:33:31 mais c'est vraiment important qu'on le fasse.
00:33:33 Je vais reprendre...
00:33:36 Et parlons d'un dernier point que j'avais oublié
00:33:38 sur les dividendes.
00:33:39 Clairement, compte tenu de notre situation financière,
00:33:41 nous allons pas verser des dividendes
00:33:42 pendant plusieurs années
00:33:44 et tous les moyens que nous allons dégager,
00:33:46 notamment en recentrant l'entreprise
00:33:49 sur le soin et l'accompagnement
00:33:50 et en n'étant plus une foncière,
00:33:52 c'est-à-dire en sortant du développement international
00:33:55 à outrance,
00:33:56 en sortant des investissements immobiliers
00:33:59 faits sur fonds propres,
00:34:00 nous allons les remettre dans le soin et l'accompagnement.
00:34:04 J'espère, madame la députée Fiat,
00:34:06 que j'ai répondu à vos questions.
00:34:10 Madame la députée Vidal,
00:34:13 sur les sujets de lutte contre les maltraitances
00:34:17 qui concernent, je comprends,
00:34:18 à la fois les professionnels et les résidents.
00:34:22 Sur les professionnels, clairement,
00:34:25 la situation que nous avons trouvée
00:34:26 était extrêmement difficile.
00:34:28 Vous le savez.
00:34:31 Dès mon arrivée, nous avons repris le dialogue
00:34:34 avec les partenaires sociaux de façon extrêmement intense,
00:34:37 puisque après 15 ans sans accord social,
00:34:40 sans NAO signé,
00:34:42 nous avons désormais eu 6 accords signés à l'unanimité,
00:34:46 avec évidemment les représentants du personnel
00:34:48 qui étaient internes et qui ont été élus par le personnel,
00:34:52 mais aussi ceux qui étaient à l'extérieur,
00:34:54 parce que c'était important de recréer,
00:34:57 je dirais, un collectif de dialogue social
00:34:59 beaucoup plus large que seulement avec l'entreprise.
00:35:03 Dans ces accords, il y a eu des accords
00:35:04 qui ont eu vocation à organiser le dialogue social
00:35:10 et d'autres à donner des augmentations de salaire.
00:35:13 Donc nous avons prévu, notamment sur Clinéa,
00:35:15 des augmentations de salaire et la mise en place
00:35:16 d'un 13e mois qui est fondamental,
00:35:20 parce que ça permet de retenir mieux le personnel.
00:35:23 Et la rétention est un sujet fondamental.
00:35:25 Comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:35:27 avoir en permanence du personnel
00:35:28 qui n'est pas le même face à un résident,
00:35:32 pour moi, je considère que c'est une forme de maltraitance.
00:35:34 Peut-être que, Pierre, tu veux,
00:35:36 sur la maltraitance elle-même pour nos résidents,
00:35:40 faire une petite présentation de ce que tu fais
00:35:44 et puis répondre sur ce point.
00:35:47 -Merci, Laurent.
00:35:48 Mesdames et messieurs les députés.
00:35:51 C'est moi.
00:35:53 Mesdames et messieurs les députés, bonjour.
00:35:56 Avant de répondre précisément à cette question,
00:35:58 permettez-moi quelques mots introductifs
00:36:00 qui illustrent ma démarche pour rejoindre ce groupe,
00:36:04 ce groupe Orpea.
00:36:05 C'est d'abord un honneur d'être devant vous
00:36:07 et de pouvoir débattre de l'aide à la dépendance
00:36:09 des associés au grand âge.
00:36:12 Et avant d'accepter le poste de directeur médical
00:36:15 du groupe Orpea,
00:36:16 sachez que j'ai lu deux fois le livre de Victor Castanet.
00:36:20 Et comme de nombreux lecteurs,
00:36:22 j'ai été profondément bouleversé par l'histoire
00:36:25 de ces personnes qui ont souffert au terme de leur vie
00:36:27 dans le contexte de leur hébergement
00:36:28 en maison de retraite.
00:36:30 J'ai été très choqué par les malversations atroces
00:36:33 d'une équipe dirigeante cynique.
00:36:37 Ces détournements ont affaibli les ressources des établissements,
00:36:42 venant aggraver d'une part les grandes difficultés du secteur,
00:36:46 le défaut de valorisation des métiers, d'attractivité,
00:36:50 et la très grande complexité, d'autre part,
00:36:53 des soins à apporter à nos aînés les plus fragiles,
00:36:56 souvent en grande dépendance.
00:36:58 La grande complexité de la médecine associée
00:37:01 au vieillissement et à la dépendance.
00:37:04 Je me suis dit alors que je pouvais modestement apporter
00:37:07 mon export, mon expérience acquise au sein du CHU de Lyon,
00:37:11 deuxième CHU de France, au sein de l'Institut du vieillissement,
00:37:14 qui a organisé des parcours intégrés depuis le domicile,
00:37:19 les secteurs ambulatoires, les hospitalisations,
00:37:21 mais jusqu'à l'hébergement en unité de soins de longue durée
00:37:25 et aider surtout les équipes soignantes
00:37:27 à apporter les meilleurs soins.
00:37:30 Et enfin, j'ai été convaincu par la profonde sincérité
00:37:32 de la nouvelle équipe dirigeante du groupe,
00:37:35 emmenée par Laurent Guillot à la tête de la direction générale
00:37:38 et Guillaume Pépi à la tête du conseil d'administration.
00:37:41 J'ai perçu leur engagement profond
00:37:44 pour remettre le projet médico-soignant
00:37:46 au coeur des préoccupations de l'entreprise.
00:37:49 Et bien au-delà, j'espère aider l'ensemble du secteur
00:37:54 qui sert cette grande cause.
00:37:56 Alors, pour ce qui concerne la maltraitance,
00:37:58 qui est le sujet, un des principaux sujets
00:38:02 qui nous préoccupe,
00:38:05 il faut rappeler, vous le savez, que la mission de soins
00:38:09 et d'accompagnement des équipes
00:38:12 exige la bientraitance et la bienveillance.
00:38:14 C'est par essence le coeur du métier.
00:38:17 Un aide-soignant, une aide-soignante
00:38:19 qui se lève le matin,
00:38:20 vient travailler pour être bienveillant,
00:38:23 pour être bientraitante.
00:38:25 C'est notre devoir en tant qu'encadrant
00:38:29 d'organiser les conditions
00:38:32 pour que cette aide-soignante, cette infirmière
00:38:34 puisse être bientraitante et bienveillante.
00:38:38 Et c'est notre devoir de prévenir cette maltraitance,
00:38:43 de la dépister, de la détecter
00:38:45 et de la parer, de la traiter
00:38:48 d'un point de vue organisationnel.
00:38:50 Et puis, il faut savoir de quoi on parle
00:38:52 quand on parle de maltraitance.
00:38:53 Madame Bidal, vous le savez très bien,
00:38:56 nous le partageons.
00:38:58 Les petits gestes quotidiens, des gestes trop rapides,
00:39:03 des gestes techniques,
00:39:06 parfois peu enveloppés d'empathie,
00:39:09 parfois peu accompagnés de considérations de l'humain
00:39:12 avec une concentration sur ce caractère technique
00:39:17 du geste soignant,
00:39:18 eh bien, c'est de la maltraitance.
00:39:20 C'est de la maltraitance.
00:39:21 Et c'est pour ça que je l'ai déjà dit.
00:39:23 Pour moi, le risque de maltraitance
00:39:25 n'est jamais considéré comme nul.
00:39:27 C'est une vigilance permanente du quotidien.
00:39:30 Et puis, la maltraitance directe,
00:39:32 la maltraitance volontaire est exceptionnelle.
00:39:34 Elle relève de cas très particuliers
00:39:38 pour lesquels nous sommes très vigilants
00:39:39 et qui doivent faire l'objet de sanctions disciplinaires.
00:39:42 Alors, en pratique, que faisons-nous ?
00:39:45 Avec Emmanuel Hirsch, le professeur Emmanuel Hirsch,
00:39:47 nous organisons une démarche éthique et bientraitance
00:39:51 qui va aller jusque dans les établissements,
00:39:54 au plus près des équipes,
00:39:55 en organisant des cellules interdisciplinaires,
00:39:58 médecins, psychologues, directeurs,
00:40:01 mais aussi aides-soignants, infirmiers,
00:40:03 des cellules qui vont veiller à ce que chaque cas
00:40:06 qui soulève une question éthique
00:40:08 puisse relever d'une concertation interdisciplinaire
00:40:11 à l'échelle de l'établissement,
00:40:12 mais aussi à l'échelle de la région
00:40:14 et à l'échelle du comité d'orientation éthique
00:40:17 qu'organise Emmanuel Hirsch.
00:40:19 Nous renforçons, nous accélérons la formation
00:40:23 des référents bientraitants.
00:40:24 Il y en a près de 300 formés dans le groupe,
00:40:27 298 exactement à ce jour,
00:40:30 et il faut accélérer ça.
00:40:32 Et nous espérons pouvoir former
00:40:35 les deux référents bientraitants par établissement
00:40:38 d'ici quelques mois.
00:40:39 Donc voilà des actions très précises
00:40:41 pour nos établissements.
00:40:42 -Merci, merci, Pierre. C'est très clair.
00:40:49 M. le député...
00:40:50 Je vais remettre mes lunettes parce que je ne vous vois pas.
00:40:53 M. le député Muller...
00:40:54 Non, non, c'est ma problème de vue.
00:40:56 Ca n'a rien à voir.
00:40:59 M. le député Muller,
00:41:00 je suis complètement d'accord avec votre intervention
00:41:04 sur le temps nécessaire pour les soignants
00:41:08 et qui est source involontaire de leur part
00:41:12 de, parfois, de maltraitances
00:41:14 et qu'il faut complètement combattre.
00:41:16 C'est pour ça que je vous ai dit tout à l'heure,
00:41:18 l'une des premiers points,
00:41:19 c'est d'améliorer le taux d'encadrement.
00:41:22 Et comme je vous l'ai également dit,
00:41:24 je pense que votre aide collective
00:41:28 est bienvenue en la matière pour qu'on l'inscrive.
00:41:32 Et puis après, notre travail,
00:41:34 ce sera de former, trouver, embaucher,
00:41:37 parce que c'est un secteur également en tension
00:41:39 qui est difficile.
00:41:41 Sur les conditions de travail eux-mêmes,
00:41:43 je dois dire que moi, j'ai été choqué
00:41:46 par les taux de fréquence d'accident avec arrêt
00:41:49 dans ce secteur de façon générale.
00:41:51 Je viens d'un monde, de l'industrie,
00:41:54 où les taux de fréquence d'accident avec arrêt
00:41:56 sont autour de 0,5, 1.
00:42:00 C'est des taux de fréquence normaux
00:42:02 et quand on dépasse ça,
00:42:03 on s'inquiète de ce qui se passe dans une usine.
00:42:05 Nous sommes dans le secteur du soin,
00:42:08 où c'est encore plus important d'être en sécurité,
00:42:10 j'allais dire, et nous avons des taux de fréquence
00:42:12 d'accident avec arrêt de 40 à 50,
00:42:15 c'est-à-dire 100 fois plus.
00:42:16 C'est complètement inacceptable.
00:42:18 Donc, j'ai fait venir, pour rejoindre notre équipe,
00:42:22 un directeur santé-sécurité
00:42:23 et on est en train de mettre en place des programmes.
00:42:26 Ca concerne le port des chaussures,
00:42:28 ça concerne les gants,
00:42:29 ça concerne les petits équipements,
00:42:31 ça concerne, évidemment,
00:42:33 il y a énormément de mal de dos,
00:42:34 donc ça concerne aussi des porte-charges
00:42:36 qu'il faut mettre et qu'il faut avoir
00:42:38 et un taux d'équipement de nos maisons
00:42:41 qu'il faut mettre en place.
00:42:43 C'est un travail gigantesque.
00:42:44 Je l'ai fait dans ma vie précédente,
00:42:47 ça prend des années et des années et des années,
00:42:49 mais il faut l'engager pour que nos collaborateurs travaillent.
00:42:53 Le premier devoir qu'on a en vis-à-vis de nos collaborateurs,
00:42:56 c'est qu'ils rentrent chez eux en bonne santé le soir
00:42:59 quand ils ont fait leur journée de travail.
00:43:02 Sur leurs conditions de travail,
00:43:03 il faut parler aussi rémunération.
00:43:05 C'est très clairement un angle sur lequel nous allons travailler.
00:43:08 Fidélisation,
00:43:10 la mutuelle n'est pas au niveau où elle devrait être.
00:43:14 Donc il y a énormément de chantier
00:43:15 sur, je dirais, le côté financier,
00:43:17 qui est un côté qu'il ne faut pas éluder.
00:43:19 Et puis la formation elle-même.
00:43:22 Nous avons prévu un budget de 16 millions d'euros
00:43:27 de formation pour l'année qui vient,
00:43:29 qui est une augmentation de 16 millions.
00:43:32 C'est tout à fait significatif
00:43:33 et c'est vraiment un axe de travail important.
00:43:42 -Monsieur le député Gage
00:43:45 est revenu sur nos objectifs financiers.
00:43:48 En notant bien, d'ailleurs, que nos ambitions,
00:43:52 dans le cadre du plan de refondation
00:43:53 que j'ai proposé,
00:43:55 nos ambitions sont bien moindres
00:43:56 que celles qu'ils étaient par le passé.
00:44:00 C'est important parce qu'en fait,
00:44:02 ça souligne que notre oeil
00:44:06 n'est pas rivé sur l'indicateur de rentabilité,
00:44:10 il est plutôt rivé sur les EIG,
00:44:13 les événements indésirables graves,
00:44:14 combien nous en avons,
00:44:15 et je reçois cet indicateur toutes les semaines,
00:44:17 et je le regarde toutes les semaines
00:44:18 et je fais un débriefing sur les points
00:44:19 pour savoir ce qui se passe
00:44:21 et comment on peut le corriger,
00:44:22 sur le taux d'encadrement, sur la rotation du personnel.
00:44:25 C'est ça, les indicateurs
00:44:27 sur lesquels nos yeux sont rivés.
00:44:29 Après, il ne faut pas se tromper,
00:44:31 et nous restons une entreprise à but lucratif,
00:44:33 mais je suis complètement persuadé
00:44:35 qu'on peut être à la fois une entreprise
00:44:37 du secteur lucratif
00:44:38 et faire formidablement bien son travail,
00:44:40 et c'est ça, mon ambition.
00:44:43 Monsieur Guernigon,
00:44:49 c'était votre question portée
00:44:53 sur le plan d'action co-construit avec nos collaborateurs.
00:44:57 En fait, ce plan que j'ai proposé le 15 novembre,
00:44:59 il a largement été conçu avec nos collègues en interne,
00:45:04 mais surtout et beaucoup avec les remontées
00:45:06 que nous avions eues lors des Etats généraux
00:45:08 que nous avions faites au printemps
00:45:10 et que nous avons continuées entre le printemps et l'automne,
00:45:14 et donc avec plus de 1 700 pages de documents,
00:45:18 d'informations, de commentaires, parfois extrêmement touchants.
00:45:22 Notamment, on avait la discussion
00:45:26 sur les conditions de travail de nos collègues,
00:45:28 sur la difficulté qu'ils avaient à ne pas être maltraitants
00:45:31 compte tenu des moyens qu'ils avaient.
00:45:33 Et donc ce plan de refondation qu'on a construit,
00:45:35 qu'on a présenté,
00:45:38 il s'inspire largement des discussions
00:45:39 que nous avons eues avec eux.
00:45:41 Il a été communiqué.
00:45:42 Il y a des objectifs,
00:45:43 et nous allons communiquer de façon extrêmement régulière.
00:45:46 Et si vous le souhaitez,
00:45:47 je vous communiquerai avec vous de façon directe sur ce point.
00:45:51 Monsieur le député Pétavy,
00:45:55 vous avez souligné...
00:45:58 Vous avez souligné
00:46:03 la densité des communiqués de presse financière
00:46:07 que nous avons lorsqu'on a annoncé
00:46:11 le projet avec la Caisse des dépôts et consignations.
00:46:14 Je suis le premier...
00:46:16 Croyez bien, je suis le premier à le regretter,
00:46:17 mais ce sont des informations
00:46:19 que je suis obligé de donner au marché
00:46:22 qui ne représentent pas du tout ce qu'on veut faire.
00:46:25 Ce qu'on veut faire, et si vous prenez le plan de refondation
00:46:28 qu'on a proposé, qu'on a présenté le 15 novembre dernier,
00:46:32 il doit y avoir une vingtaine de pages
00:46:34 qui concernent les éléments financiers
00:46:36 et les cent, cent cinquante pages sur le soin,
00:46:38 sur nos collègues, sur nos collaborateurs,
00:46:40 et la priorité numéro un, c'est nos collègues,
00:46:42 parce que c'est eux qui font le travail au quotidien
00:46:45 auprès de nos patients et de nos résidents,
00:46:47 et c'est eux qui sont les vrais responsables
00:46:51 de la continuité de l'entreprise,
00:46:53 et c'est eux la valeur de l'entreprise.
00:46:56 Le rôle concret de l'Etat, non l'entreprise,
00:47:01 ne dépendra pas de l'Agence des participations de l'Etat.
00:47:03 Elle dépend directement de la Caisse des dépôts
00:47:05 et consignations, qui est une...
00:47:07 Nous serons donc une participation,
00:47:10 une des participations de la Caisse des dépôts
00:47:12 et consignations.
00:47:13 La Caisse sera évidemment représentée au Conseil,
00:47:16 de même que seront représentées les mutuelles MAIF et MACSF,
00:47:21 et c'est devant le Conseil que nous présenterons
00:47:26 régulièrement la stratégie avant de l'expliquer.
00:47:30 Encore une fois, comme je l'ai indiqué dans ma réponse
00:47:35 aux députés Gage,
00:47:37 l'objectif que nous avons de profitabilité
00:47:40 est bien moindre que celui que nous avions par le passé.
00:47:43 Le travail et la priorité,
00:47:46 ce sont nos collègues et nos patients,
00:47:50 nos résidents avant tout.
00:47:53 Mes objectifs personnels,
00:47:55 le premier de mes objectifs personnels financiers,
00:47:58 cette fois-ci, mon bonus, si vous voulez le dire comme ça,
00:48:01 est à 40 % sur le bien-être et les résidents,
00:48:05 30 % sur des objectifs généraux qualitatifs
00:48:08 de la mise en place du plan d'action
00:48:10 et uniquement 30 % sur le niveau financier.
00:48:13 Donc, vous voyez, nous avons rééquilibré,
00:48:15 et c'est normal et c'est logique,
00:48:17 et c'est au profit des patients et des résidents,
00:48:20 les objectifs de l'entreprise.
00:48:22 J'avais des questions après de M. Daréville.
00:48:29 Qu'est-ce qui a changé ? Alors que j'ai une question,
00:48:31 il y avait énormément de questions,
00:48:33 je vais essayer de les passer toutes en revue.
00:48:36 Vous me pardonnerez, j'espère, si j'en oublie une.
00:48:39 Qu'est-ce qui a changé sur le personnel ?
00:48:41 Dialogue social beaucoup plus intense
00:48:44 qui conduise à des...
00:48:47 Pour la première fois dans les dernières quinzaines d'années,
00:48:50 des négociations annuelles obligatoires abouties
00:48:53 et donc des augmentations de salaires,
00:48:55 la mise en place d'un 13e mois,
00:48:57 une réflexion qui est engagée sur les mutuelles.
00:49:01 Enfin, énormément...
00:49:03 J'allais dire, on remet...
00:49:05 On fait beaucoup de choses, mais la vérité,
00:49:07 c'est qu'on remet l'entreprise dans une démarche normale.
00:49:10 Après, on pourra faire du progrès incrémental encore.
00:49:13 Là, on en est encore à recréer les basiques
00:49:15 et ça ne va pas assez vite
00:49:16 et on essaye de faire tout notre possible.
00:49:19 On a amélioré le ratio d'encadrement de 10 %.
00:49:22 Sur les infirmières de nuit,
00:49:27 on n'a pas d'infirmières de nuit toutes les nuits.
00:49:29 On a comme...
00:49:31 On a un système d'astreinte dans nos établissements
00:49:36 et c'est un point extrêmement important.
00:49:42 On a redonné beaucoup d'autonomie à nos collègues
00:49:44 dans les établissements. Ils peuvent embaucher,
00:49:46 ils peuvent faire des dépenses de réparation.
00:49:48 Comme je vous l'ai dit,
00:49:50 les embauches étaient soumises
00:49:53 à l'approbation du siège historiquement.
00:49:55 Maintenant, nos collègues peuvent embaucher directement
00:49:57 et ils doivent parce que c'est localement
00:49:59 qu'on trouve les ressources, c'est localement
00:50:01 qu'on trouve les personnes et les aides-soignants
00:50:03 et les auxiliaires de vie pour venir nous aider.
00:50:06 Sur les VAE,
00:50:11 nous allons proposer à nos...
00:50:14 à la fois VAE et en proa, donc sur les formations,
00:50:16 nous allons proposer 1 000 formations
00:50:19 à nos auxiliaires de vie qui veulent se former,
00:50:21 qui veulent venir être soignants,
00:50:23 1 000 formations sur l'année 2023.
00:50:26 La culture, vous avez parlé de la culture,
00:50:28 la culture, elle change, mais elle change très lentement.
00:50:32 C'est très difficile quand vous avez été habitués
00:50:35 à recevoir des ordres et à ne faire qu'obéir
00:50:38 et à être...
00:50:41 vivre dans une culture de la peur,
00:50:43 c'est très difficile de changer du jour au lendemain.
00:50:46 Donc c'est vraiment quelque chose qu'on travaille
00:50:48 avec les équipes pour leur dire quels peuvent,
00:50:52 quels ont droit, je leur fais confiance,
00:50:53 c'est un acte de confiance que je leur ai donné,
00:50:57 mais il faut qu'elles saisissent cette opportunité,
00:50:59 et je les appelle à chaque fois que je les ai,
00:51:01 je les appelle à saisir cette opportunité.
00:51:03 Sur les tarifs, oui, nous augmentons nos tarifs.
00:51:08 Notre inflation, et ce problème-là,
00:51:11 je le partage avec les EHPAD publics
00:51:13 et les EHPAD associatifs,
00:51:15 l'inflation à laquelle nous faisons tous face
00:51:17 dans tout le secteur,
00:51:19 il est plutôt de l'ordre de 9 à 10 %,
00:51:21 c'est gigantesque, parce que c'est de l'inflation,
00:51:24 évidemment, sur les salaires, et c'est normal,
00:51:25 parce que les salaires sont faibles
00:51:27 et nos personnels sont touchés par l'inflation
00:51:30 alimentaire, l'inflation énergétique,
00:51:35 et donc ils ont besoin qu'on augmente leur rémunération.
00:51:39 On est touchés par l'inflation de la nourriture,
00:51:41 on est touchés par l'inflation de l'énergie,
00:51:43 même s'il y a un bouclier fiscal...
00:51:45 Un bouclier, pardon, pas fiscal, un bouclier énergétique
00:51:49 qui nous permet d'absorber une partie de cette...
00:51:52 Il en reste une part à notre charge,
00:51:53 et donc notre inflation globale, elle est très importante.
00:51:56 Elle est autour de 9 à 10 %,
00:51:58 et c'est pour ça que je comprends totalement
00:52:01 les EHPAD publics et les EHPAD associatifs
00:52:05 qui sont dans une situation...
00:52:06 Réellement dans une situation très difficile
00:52:09 et dont il va falloir s'occuper.
00:52:12 Mais nous avons cette situation aussi,
00:52:14 et donc nous devons augmenter malheureusement nos tarifs
00:52:17 dans des proportions qui sont parfois difficiles,
00:52:19 j'en ai complètement conscience.
00:52:22 Je crois que j'ai terminé les questions de ce 1er tour.
00:52:26 -Très bien, monsieur le directeur général.
00:52:29 Donc nous allons poursuivre avec toute une série de questions.
00:52:32 J'en ai pour l'instant 13.
00:52:34 Alors je passe tout de suite la parole pour 2 minutes,
00:52:36 mes chers collègues, à Eric Alouzet.
00:52:39 -Merci, madame la présidente.
00:52:40 -Je vous donne le micro.
00:52:41 -Merci, madame la présidente.
00:52:44 Monsieur le directeur général, messieurs,
00:52:46 nous sommes évidemment très intéressés
00:52:48 de pouvoir échanger avec vous ce matin.
00:52:50 Avant de vous poser ma question,
00:52:51 je voudrais vous dire que nous avons envie
00:52:54 de vous faire confiance, sans naïveté, bien évidemment.
00:52:58 Une crise si profonde soit-elle,
00:53:00 et c'est le cas, évidemment, pour Eurpea,
00:53:02 est toujours une opportunité de progrès,
00:53:04 et les éléments de réponse que vous venez d'apporter
00:53:06 aux questions de mes collègues vont dans ce sens.
00:53:09 Vous savez que vous êtes scrutés de très près,
00:53:12 vous êtes marqués à la culotte, si je puis dire,
00:53:14 et que vous n'avez pas le droit à l'erreur.
00:53:16 Votre responsabilité est énorme, vous le savez, bien entendu.
00:53:19 La pression est donc très forte sur le groupe Eurpea.
00:53:21 La réussite est impérative.
00:53:24 Ma question est la suivante.
00:53:25 Bien que vous ayez témoigné une certaine satisfaction
00:53:28 envers l'entrée majoritaire de la caisse des dépôts
00:53:31 et des consignations au capital d'Eurpea
00:53:33 dans les colonnes de France Info le 1er février dernier,
00:53:35 il semblerait qu'en coulisse, si je puis dire,
00:53:38 cette solution n'était pas celle que vous auriez privilégiée.
00:53:41 On a pu entendre ici et là que vous poussiez plutôt
00:53:44 pour une solution orientée vers des fonds minoritaires.
00:53:46 Je sais aussi, monsieur le directeur général,
00:53:48 et sauf si toutes vos réserves sont désormais balayées,
00:53:51 pourriez-vous nous apporter des éclairages
00:53:53 que vous jugerez nécessaires sur d'éventuels doutes
00:53:56 que vous auriez pu avoir quant au rachat d'Eurpea
00:53:58 par la caisse des dépôts et des consignations
00:54:00 et, le cas échéant, quelles auraient été
00:54:02 vos préconisations de sauvetage du groupe ?
00:54:04 Je vous remercie.
00:54:06 -Merci bien. M. Thierry Frappé.
00:54:08 -Merci, madame la présidente.
00:54:12 M. le directeur général, M. le directeur médical,
00:54:16 la situation de nos aînés en France
00:54:18 anime les débats parlementaires,
00:54:20 mais aussi rythme la vie de famille.
00:54:23 Avec l'abandon par le gouvernement de la loi Grand âge,
00:54:25 ce sont plus de 500 000 personnes âgées actuellement
00:54:29 qui résident sous responsabilité d'EHPAD
00:54:32 comme dans votre groupe.
00:54:33 Voici maintenant 12 mois que le scandale Eurpea a éclaté,
00:54:37 12 mois que votre entreprise fait couler de l'encre
00:54:40 sur l'ensemble des journaux et anime le débat.
00:54:43 Après ces nombreux mois, cette longue traversée du désert,
00:54:46 vous avez perdu la confiance de nos concitoyens,
00:54:48 des familles et de nombreux politiques.
00:54:50 Nous ne demandons qu'à vous l'accorder,
00:54:52 mais nous avons besoin de précision.
00:54:54 Que dire ? Que faire ?
00:54:56 Notre groupe a proposé une visite
00:54:58 au sein des établissements de santé de façon inopinée
00:55:01 dans un but d'évaluation in situ.
00:55:04 Qu'en pensez-vous ?
00:55:05 De plus, nous découvrons de nombreuses informations
00:55:08 au fil des jours.
00:55:09 C'est le cas dernièrement avec l'annonce de la caisse des dépôts
00:55:12 entrant au capital de l'entreprise
00:55:14 en devenant actionnaire majoritaire avec la Maïf et la MACSF
00:55:18 pour une durée imprécise, estimée actuellement à 5 ans.
00:55:23 Mes questions sont les suivantes.
00:55:24 Cette caisse des dépôts a-t-elle vocation
00:55:26 à rester actionnaire majoritaire sur le long terme ?
00:55:30 Enfin, pouvez-vous nous expliquer quels moyens seront mis en oeuvre
00:55:33 pour retrouver la confiance de l'opinion publique ?
00:55:36 Je vous remercie.
00:55:38 -Merci bien.
00:55:39 La parole est à M. Didier Martin.
00:55:42 -Merci, madame la présidente.
00:55:44 Rassurer les familles.
00:55:48 Je crois que votre présence devant nous et publiquement aussi
00:55:52 peut les rassurer parce que vous êtes l'élite de la nation,
00:55:54 en quelque sorte, à Nixpon,
00:55:56 qui a fait une brillante carrière dans l'administration
00:55:59 et puis dans l'industrie.
00:56:00 L'élite de l'université française aussi,
00:56:03 que vous représentez à travers vous.
00:56:05 Je ne veux pas vous flatter en disant ça, mais ça rassure.
00:56:07 Et puis les PEPI, et puis la CDC, tout ça,
00:56:11 on prend la mesure à la tête.
00:56:12 Mais sur le terrain,
00:56:14 il s'agit aussi de rassurer très concrètement.
00:56:17 Moi, en Côte d'Or, un seul établissement hors PA,
00:56:21 nous avons, en 2022, traversé une période
00:56:23 où il n'y avait plus de direction,
00:56:26 plus de médecins-coordinateurs,
00:56:28 plus d'infirmières-coordinatrices.
00:56:30 C'était absolument une catastrophe.
00:56:34 Et les familles se sont tournées très naturellement
00:56:37 vers nous, entre autres,
00:56:40 parce qu'il n'y avait aucun interlocuteur
00:56:42 par rapport à ce qui se passait.
00:56:44 Vraiment, les équipes ont été abandonnées sur le terrain.
00:56:47 J'espère que le cas de Messigny, en Côte d'Or,
00:56:50 n'est pas trop répété sur le territoire,
00:56:53 mais il faut rassurer.
00:56:54 Deuxièmement, il s'agit de transformer le scandale hors PA,
00:56:59 de sortir cette entreprise des abîmes où elle était tombée,
00:57:03 vouée aux gémonies, pour en faire un exemple.
00:57:05 Un exemple pour vous, pour votre entreprise,
00:57:07 pour la pérennité d'entreprise,
00:57:09 mais aussi pour tout le secteur,
00:57:11 parce que le secteur a été traumatisé
00:57:12 par le scandale hors PA.
00:57:14 Donc, vous nous annoncez un plan.
00:57:17 C'est bien.
00:57:18 Il s'agit d'améliorer le service aux plus vulnérables,
00:57:20 le management, les salariés, les conditions de travail,
00:57:23 le dialogue social, la gestion saine,
00:57:26 sans la course au profit,
00:57:28 et préparer ce virage de l'évolution démographique
00:57:33 dans notre pays de façon saine.
00:57:35 Ma question, elle est simple.
00:57:36 Vous l'avez évoquée brièvement.
00:57:38 Vous allez rembourser l'Etat
00:57:41 et rembourser les conseils départementaux.
00:57:43 Quelle méthode allez-vous suivre ?
00:57:45 Comment allez-vous estimer cette dette ?
00:57:50 Et comment le ferez-vous savoir, de façon générale,
00:57:53 quelle sera votre communication ?
00:57:54 -Merci bien, M. le député.
00:57:56 La parole est à M. Didier Legac.
00:57:58 -Merci, Mme la présidente.
00:58:00 Ecoutez, ma question va dans le même sens.
00:58:02 Alors, moi, je suis élu de Bretagne.
00:58:04 En Bretagne, il y a très peu d'établissements privés.
00:58:07 Il n'y a pas d'établissement du groupe Orpea.
00:58:09 Nous avons quasi essentiellement
00:58:11 que des EHPAD publics ou associatifs.
00:58:13 Bien. Ma question.
00:58:15 Le groupe Orpea a accepté de rembourser à la CNSA,
00:58:20 la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie,
00:58:22 les 55,8 millions d'euros d'argent public
00:58:25 réclamés au titre des mauvaises pratiques
00:58:27 passées au lieu des 25,7 millions envisagés.
00:58:32 La différence, 30 millions,
00:58:34 correspondrait à la rémunération de salariés du groupe,
00:58:37 c'est ce que vous avez déclaré,
00:58:38 en fonction d'aides soignants sans en avoir la qualification.
00:58:42 Alors, vous avez répondu en partie à ma question
00:58:43 tout à l'heure par la voix de la VAE,
00:58:45 car je voulais savoir quelles étaient justement
00:58:46 les actions concrètes que le groupe Orpea
00:58:48 envisageait de prendre,
00:58:50 notamment pour aider et accompagner son personnel
00:58:53 auxiliaire de vie.
00:58:54 Bon, vous avez parlé de VAE, mais essayez de développer,
00:58:56 parce que la VAE, c'est des formations externes.
00:58:58 Mais vous, en interne, qu'est-ce que vous mettez
00:59:00 comme action pour justifier cette différence
00:59:02 de 30 millions d'euros ?
00:59:05 Et puis, plus largement, est-ce que vous pouvez nous parler
00:59:06 un peu de votre nouvelle ligne politique RH,
00:59:09 notamment en matière d'apprentissage
00:59:11 ou de recrutement ? Voilà. Merci, monsieur.
00:59:14 -Merci bien. La parole est à monsieur Freddy Sertin.
00:59:17 -Merci, madame la présidente, monsieur le directeur général,
00:59:20 monsieur le directeur médical.
00:59:21 Permettez-moi d'introduire mes propos
00:59:22 en citant Simone de Beauvoir, qui, en 1970, écrivait
00:59:25 "que l'on reconnaît le degré de civilisation d'une société
00:59:28 "à la place qu'elle accorde à ses personnes âgées."
00:59:31 Et clairement, l'affaire qui concerne votre groupe
00:59:33 a mis en lumière tous les dysfonctionnements
00:59:34 de notre société face à la prise en charge
00:59:36 du vieillissement de nos aînés.
00:59:38 Alors oui, comme mes collègues l'ont rappelé,
00:59:40 cette affaire a choqué et ému la France entière, et a raison.
00:59:43 J'en retire toutefois aussi un autre enseignement.
00:59:45 Ce sujet a su mobiliser tant l'opinion publique
00:59:47 que l'opinion politique.
00:59:49 Et l'accompagnement des personnes âgées
00:59:50 a enfin été mis en lumière, que ce soit au domicile
00:59:53 qu'en établissements spécialisés.
00:59:56 En 2019, la direction de la recherche des études
00:59:58 et de l'évaluation des statistiques
00:59:59 a dénombré 770 000 places réparties
01:00:01 dans 11 000 structures d'hébergement
01:00:03 pour personnes âgées.
01:00:04 Les EHPAD représentaient alors 70 %
01:00:06 des dites structures d'hébergement.
01:00:08 Mais aujourd'hui, notre population vieillit.
01:00:10 La part des 75 ans devrait passer à 14,6 % de la population
01:00:14 contre 9,1 % en 2015.
01:00:17 Cet enjeu est donc majeur pour nous.
01:00:19 Serions-nous en mesure d'apporter aux résidents
01:00:21 tout le confort et le respect qu'ils méritent,
01:00:23 aux personnels encadrants et soignants,
01:00:24 les moyens pour faire leur métier dignement,
01:00:26 et aux familles, la confiance en ces structures
01:00:28 pour reprendre soin de leurs proches ?
01:00:30 Nous, députés Renaissance, nous porterons d'ici cet été
01:00:32 la proposition de loi visant à bâtir une société
01:00:34 du bien vieillir en France.
01:00:36 Et je ne doute pas que nous pourrons compter
01:00:37 sur l'ensemble des collègues ici présents
01:00:39 pour adopter nos mesures qui visent à répondre
01:00:41 pleinement à ces questions.
01:00:43 Quant à votre groupe, vous l'énonciez,
01:00:44 la Caisse des dépôts et consignations a annoncé
01:00:46 qu'elle allait en faire l'acquisition de 50,2 %.
01:00:50 Je salue ici l'arrivée de cet acteur dans votre capital,
01:00:53 ramenant ainsi la confiance.
01:00:57 Si nous comprenons bien, la Caisse des dépôts
01:01:00 veut avant tout éviter de nouvelles situations de maltraitance
01:01:02 et mettre en oeuvre des objectifs de qualité,
01:01:03 et nous ne pouvons que le saluer.
01:01:05 Dans ce cadre, M. le directeur général,
01:01:07 envisagez-vous de faire évoluer les statuts de votre entreprise
01:01:10 afin que celle-ci devienne une entreprise à mission.
01:01:12 Par ailleurs, comme votre groupe a présenté
01:01:14 un plan refondation le 15 novembre dernier,
01:01:17 celui-ci laisse entendre un certain nombre d'évolutions.
01:01:20 Or, je lisais l'interview de Victor Castaner,
01:01:22 l'auteur des "Fossoyeurs", à la Voix du Nord,
01:01:24 et il évoquait la présence encore de directeurs
01:01:27 et de directrices étant mis en cause.
01:01:28 Le fait que vous auriez conservé les mêmes fournisseurs...
01:01:30 -La parole est à Mme Astrid Panossian-Bouvet.
01:01:33 Vous avez dépassé votre temps, M. le député.
01:01:35 -Excusez-moi, Mme la présidente.
01:01:37 -Merci, Mme la présidente.
01:01:41 M. le directeur général,
01:01:44 merci de venir ici pour nous parler
01:01:46 de ce rétablissement de confiance.
01:01:49 On avait eu l'occasion de se rencontrer
01:01:51 lors d'un conflit dur en décembre dernier
01:01:55 avec d'autres collègues ici de la commission Affaires sociales,
01:01:58 M. Delaporte, M. Ruffin,
01:02:01 de vos salariés, de votre filiale,
01:02:03 tels à domicile, et j'avais pu, effectivement,
01:02:05 par moi-même, constater votre volonté sincère
01:02:08 et de rétablir le dialogue social à travers des NAO
01:02:10 et d'autres éléments tout aussi importants.
01:02:13 Moi, j'aimerais revenir sur une problématique
01:02:15 qui a été... Deux choses.
01:02:16 Une problématique qui a été soulevée
01:02:17 par le collègue Jérôme Gage sur les marges opérationnelles.
01:02:21 Vous avez effectivement annoncé dans vos communications
01:02:24 financières que vous souhaitiez passer de 26 %
01:02:26 à une vingtaine de %,
01:02:28 mais ma question, c'est est-ce que même 20 %
01:02:31 reste possible, en fait,
01:02:35 est compatible avec la volonté
01:02:37 et d'améliorer la qualité de vie de vos résidents
01:02:40 et les conditions de travail,
01:02:42 la qualité de vie de vos salariés,
01:02:43 tout en maintenant une politique d'investissement
01:02:45 dans les équipements ?
01:02:47 Et puis, j'avais une question plus précise
01:02:49 sur la situation des demi-dômes.
01:02:50 J'ai eu l'occasion de les rencontrer
01:02:52 il y a trois semaines,
01:02:54 et elles m'ont fait part d'un sujet,
01:02:57 mais qui ne concerne pas que les salariés demi-dômes,
01:02:59 mais l'ensemble des salariés qui se déplacent à domicile.
01:03:03 C'est la question des transports hors indemnité kilométrique,
01:03:09 puisque ça concerne à la fois
01:03:12 le temps de transport comptabilisé par l'employeur
01:03:14 entre chaque bénéficiaire
01:03:15 qui ne prend pas suffisamment le temps effectif passé
01:03:18 dans les transports et entre chaque patient,
01:03:20 et à cela s'ajoute la distance parfois importante
01:03:22 entre le domicile de l'aide-soignante
01:03:24 et celui de son premier bénéficiaire,
01:03:27 ce qui se traduit par moins de temps passé
01:03:30 auprès du bénéficiaire
01:03:31 et aussi un coût important
01:03:33 porté par le salarié
01:03:36 dans un contexte de hausse des prix du carburant.
01:03:38 Et donc, c'était aussi cette question
01:03:40 qui revenait régulièrement chez vos salariés,
01:03:42 mais également dans ce secteur,
01:03:45 y compris dans le secteur associatif.
01:03:46 -Merci, monsieur le directeur général.
01:03:47 -Merci, madame la députée.
01:03:49 La parole est à monsieur Emmanuel Taché de La Pagerie.
01:03:52 -Madame la présidente, monsieur le directeur général,
01:03:55 monsieur le directeur médical, chers collègues.
01:03:57 Le groupe Orpea a trahi la confiance
01:03:59 et souvent brisé la vie de milliers de familles
01:04:01 et de pensionnaires désirant tout simplement
01:04:03 passer leurs vieux jours de manière paisible,
01:04:04 digne et en sécurité.
01:04:06 Les soins apportés à nos aînés sont un enjeu de civilisation.
01:04:09 Ce scandale nous oblige et nous alerte.
01:04:11 La marchandisation et la logique de rentabilité
01:04:13 détruit tout et avilie jusqu'à notre humanité.
01:04:17 Nous pouvons regretter par ailleurs
01:04:18 que le gouvernement ait renoncé à une véritable politique
01:04:20 pour nos aînés en enterrant en 2021
01:04:22 la loi Grand âge et autonomie.
01:04:24 Il est également désolant que la proposition
01:04:27 portée par le Rassemblement national
01:04:28 visant à donner un droit de visite au parlementaire
01:04:30 dans les établissements sociaux et médico-sociaux
01:04:32 ait été écartée par pur dogmatisme et sectarisme.
01:04:36 Inévitable, je salue l'entrée au capital majoritaire
01:04:38 de la Caisse des dépôts et consignations,
01:04:40 donnant l'espoir de la fin d'une marchandisation débridée
01:04:43 et d'un meilleur contrôle de vos établissements,
01:04:45 mais ceci n'est toutefois pas un chèque en blanc.
01:04:48 De plus, l'annonce d'un mieux-disant pour nos aînés
01:04:52 et de la baisse future de la rémunération des actionnaires
01:04:54 a provoqué l'effondrement de 2/3 de la valeur boussière d'Orpea
01:04:58 depuis la semaine dernière, dont acte.
01:05:00 Ainsi, pensez-vous sincèrement qu'il est possible
01:05:02 d'allier dignité humaine avec la logique de rentabilité
01:05:04 et de lucre qui est la vôtre,
01:05:06 notamment à Miramas, dans ma circonscription ?
01:05:08 Enfin, il est regrettable
01:05:10 que les EHPAD associatifs non lucratifs,
01:05:13 confrontés à des difficultés majeures
01:05:15 et réclamés des investissements publics comparables
01:05:16 à se débloquer pour sauver Orpea,
01:05:18 vainement et au profit d'une structure
01:05:20 qui s'est gavée sur la fin de vie.
01:05:22 Quelles mesures concrètes va prendre Orpea
01:05:24 sous votre direction pour nous assurer définitivement
01:05:27 que la dignité de nos aînés est assurée
01:05:29 et que les travailleurs puissent assurer leur fonction
01:05:32 dans des conditions normales ? Je vous remercie.
01:05:34 -Merci bien. Je prends une dernière question
01:05:36 parce que M. Laurent Guillot souhaite répondre déjà
01:05:39 à cette 2e salle de questions.
01:05:40 Donc je prends... Comme on en a assez, je fais la moitié.
01:05:43 Donc je prends la 8e question.
01:05:46 C'est Nicole Dubré-Chirat. Madame la députée, vous avez la parole.
01:05:48 -Oui. Merci, madame la présidente.
01:05:50 Merci, messieurs, pour vos propos.
01:05:52 Excusez mon retard.
01:05:53 Donc peut-être avez-vous déjà répondu à certaines questions.
01:05:56 Le vieillissement de la population et la perte d'autonomie
01:05:58 constituent aujourd'hui l'une des principales préoccupations
01:06:01 des Français pour leur famille.
01:06:02 Il est primordial de mettre en place
01:06:04 une stratégie de prévention de la perte d'autonomie,
01:06:07 tant au niveau national que territorial,
01:06:09 de garantir à chacun un hébergement
01:06:11 ainsi que des prestations de qualité
01:06:13 qui sont bien accessibles et de lutter
01:06:14 contre toutes les formes de maltraitance.
01:06:16 C'est l'objet des réflexions que nous menons
01:06:18 afin de bâtir la Société du bien vieillard en France.
01:06:20 Depuis un an, vos établissements ont été mis en cause
01:06:23 et de nombreux établissements de votre groupe
01:06:25 ont fait l'objet d'un contrôle.
01:06:26 Quelle est la teneur de ces contrôles ?
01:06:28 Prennent-ils la forme, dans leur grande partie,
01:06:31 d'un envoi juste de pièces administratives
01:06:33 afin de garantir une prise en charge des personnes âgées
01:06:36 qui ont besoin d'aide et de soins au quotidien,
01:06:38 de répondre aux soucis des familles
01:06:39 et d'améliorer les conditions de travail du personnel
01:06:42 et de renforcer l'attractivité des métiers ?
01:06:44 Êtes-vous favorable à la mise en place
01:06:46 d'un ratio minimal de soignants par résident et à quel taux ?
01:06:50 D'autre part, une étude note
01:06:51 qu'une personne sur deux en établissement
01:06:53 est dénutrie ou à risque de dénutrition
01:06:56 et que les besoins caloriques ou protéiques
01:06:58 de 80 % des résidents n'est pas satisfait.
01:07:01 Quelles actions menez-vous pour améliorer la nutrition
01:07:03 des résidents de vos établissements ?
01:07:05 Et j'ai une question pour ma collègue Monique Iborra.
01:07:08 Le 1er janvier 2023, la Caisse des dépôts et consignations
01:07:11 a annoncé qu'elle allait faire l'acquisition
01:07:13 de 50,2 % des actions du groupe.
01:07:16 Orpea va donc bénéficier d'argent public.
01:07:18 Le 7 février à 14 h, l'action d'Orpea
01:07:21 se monnaie à 2,20 euros en hausse sur la journée
01:07:23 de plus 5,4 %.
01:07:25 Le jour de l'annonce de l'accord avec la Caisse des dépôts,
01:07:28 elle est montée à 5,28 euros.
01:07:30 On peut supposer donc que les actionnaires d'Orpea
01:07:33 se félicitent de l'intervention publique.
01:07:35 Est-ce le cas ? D'autre part, pensez-vous devoir modifier
01:07:38 le statut de votre entreprise ?
01:07:40 Au moins en France, l'actionnaire principal étant public.
01:07:43 Enfin, qu'est-ce qui devrait changer dans votre organisation,
01:07:46 dans les EHPAD, pour lutter contre la maltraitance
01:07:48 qui est dénoncée dans le livre de Castaner ?
01:07:51 -Très bien.
01:07:52 J'avoue qu'il y avait quand même des redites,
01:07:54 puisque le directeur général avait déjà répondu
01:07:56 à certaines de vos questions.
01:07:58 Mais bon, vous avez la parole, monsieur le directeur général.
01:08:01 -Merci, madame la présidente.
01:08:05 Et merci, monsieur le député Allosé,
01:08:09 pour votre marque de confiance.
01:08:11 J'ai envie de vous répondre que la confiance
01:08:12 n'exclut pas le contrôle.
01:08:14 Et donc, je suis extrêmement, et je continue,
01:08:18 comme je l'ai déjà dit publiquement,
01:08:19 à être extrêmement favorable à tous les contrôles.
01:08:22 Et en nombre, parce que quand je compare la situation en France
01:08:27 des contrôles et celles de nos pays voisins,
01:08:30 parfois, dans certains pays alentours,
01:08:33 le contrôle est plus strict et plus important.
01:08:36 Et je pense que c'est normal,
01:08:37 et je pense que c'est une des missions
01:08:39 des pouvoirs publics de le faire.
01:08:41 Alors, oui, j'ai effectivement dit sur France Info
01:08:51 que la caisse des dépôts était la meilleure des solutions
01:08:55 que nous pouvions trouver.
01:08:58 Mon rôle était de s'assurer qu'il y avait une solution.
01:09:03 Parce que, comme je l'ai dit dans mon propos introductif,
01:09:06 pour les salariés,
01:09:08 pour les patients et les résidents d'Orpéa,
01:09:12 il fallait y trouver une solution.
01:09:14 Et donc, mon rôle comme directeur général
01:09:17 était de m'assurer que si jamais,
01:09:19 pour une raison que je ne comprenais pas,
01:09:20 mais le plan A, qui était mon plan A,
01:09:23 d'arriver de la caisse des dépôts ne fonctionnait pas,
01:09:25 il me fallait obligatoirement un plan B.
01:09:28 Parce que je ne pouvais pas laisser une incertitude planer
01:09:32 qui pouvait venir d'une décision de la caisse des dépôts,
01:09:35 d'un désaccord avec les créanciers,
01:09:37 une raison que je ne maîtrise pas,
01:09:40 mais j'étais obligé d'avoir un plan B.
01:09:42 Et ce plan B n'était pas ma solution privilégiée,
01:09:45 mais j'étais obligé d'avoir une autre solution.
01:09:47 Et voilà pourquoi, peut-être, certains en ont déduit
01:09:50 que j'aurais préféré autre chose.
01:09:52 Pas du tout. Je suis parfaitement satisfait.
01:09:54 Et au contraire, vous voyez,
01:09:56 pour les patients, pour les résidents,
01:10:01 pour nos collaborateurs dans les territoires,
01:10:04 pour nos fournisseurs, même pour nos créanciers,
01:10:08 il n'y a pas de meilleure solution
01:10:10 que la caisse des dépôts et consignations
01:10:13 et MAIF et MACSF pour rassurer tout le monde
01:10:18 et continuer à mettre en place notre plan de refondation.
01:10:21 Monsieur le député Frappé,
01:10:28 je retrouve votre question.
01:10:30 Oui, la caisse des dépôts, combien de temps elle va rester ?
01:10:34 Je ne peux pas le dire.
01:10:35 Je pense que la caisse des dépôts est un investisseur de long terme.
01:10:38 Ca fait partie des éléments qui rassurent tout le monde.
01:10:41 Et évidemment, il n'y a pas d'engagement,
01:10:43 il n'y a pas d'élément qui nous permette de dire,
01:10:45 mais dans le système français,
01:10:48 la caisse des dépôts est quand même un investisseur
01:10:50 de très long terme et accompagne ses participations,
01:10:53 en général, de façon très longue.
01:10:54 Il y a très, très peu de sessions, donc soyez rassurés.
01:10:58 Je pense que la caisse des dépôts sera là pour longtemps.
01:11:01 S'agissant des visites inopinées,
01:11:04 moi, je vous invite tous à passer dans les EHPAD Orphéa.
01:11:09 C'est une autorisation personnelle
01:11:10 qui n'engage personne d'autre.
01:11:12 Vous êtes tous les bienvenus.
01:11:14 Venez passer du temps avec nos aînés.
01:11:19 Ca leur fera du bien aussi,
01:11:20 et je pense que vous, vous apprendrez beaucoup de choses
01:11:22 et vous pourrez ainsi...
01:11:25 N'hésitez pas à me faire remonter les informations
01:11:28 que vous glanez à ces opérations
01:11:30 pour que je puisse, moi aussi, être parfaitement au courant.
01:11:33 Venez aussi déjeuner.
01:11:35 Nos aînés apprécieront énormément
01:11:39 que vous venez déjeuner avec eux.
01:11:41 La confiance, comment on va...
01:11:45 C'était votre dernière question, M. le député Frappé.
01:11:47 La confiance, elle viendra par les bonnes pratiques,
01:11:52 elle viendra des établissements,
01:11:54 elle viendra de la qualité de ce qu'on va faire
01:11:57 auprès de nos aînés,
01:11:59 auprès de nos patients et de nos résidents tous les jours.
01:12:03 Et donc, oui, on mettra du temps à la retrouver, c'est normal.
01:12:07 La confiance se perd très vite.
01:12:08 Elle met énormément de temps à se retrouver,
01:12:10 mais c'est uniquement par la qualité du travail
01:12:13 sur le terrain, tous les jours, au quotidien,
01:12:15 auprès de nos aînés,
01:12:16 qu'on retrouvera la confiance
01:12:18 de la population française et de nos députés.
01:12:27 -Oui, M. le député Martin.
01:12:28 J'ai bien en tête
01:12:30 les sujets et les complexités que posent...
01:12:35 Enfin, c'est pas un sujet complexité,
01:12:36 c'est pas acceptable de ne pas avoir de directeur,
01:12:38 de medco et d'IDEC dans un établissement.
01:12:43 Je vais regarder, dès en rentrant,
01:12:46 la situation de Messigny et des terrasses du Suzon
01:12:49 pour être sûr que c'est bien le cas
01:12:52 et que tout a été corrigé aujourd'hui.
01:12:56 On a une rotation du personnel qui est extrêmement importante
01:12:59 et sur laquelle il faut qu'on travaille.
01:13:00 C'est ce que je disais tout à l'heure sur les rémunérations,
01:13:03 sur les moyens qu'on met en oeuvre,
01:13:09 mais dans ce secteur, de façon générale,
01:13:11 pas que hors PA, tout le secteur a des gens qui tournent beaucoup,
01:13:14 et ça, c'est vraiment un problème,
01:13:16 parce qu'après, ça crée des trous dans l'organisation
01:13:18 pendant une semaine, deux semaines, un mois, deux mois,
01:13:20 qui sont créateurs de difficultés,
01:13:22 et ça, c'est un sujet sur lequel on travaille.
01:13:26 Je l'ai dit, je me suis engagé à rembourser les sommes
01:13:31 à l'euro l'euro du passé.
01:13:35 Ca a été vrai pour la CNSA
01:13:36 et pour l'intégralité du montant de la CNSA.
01:13:39 Pour les départements, je crois qu'il faut qu'on ait,
01:13:41 département par département, une discussion
01:13:43 et qu'on mette ça en oeuvre
01:13:47 dans les semaines et les mois qui viennent.
01:13:49 Monsieur le député Le Gac, oui.
01:13:54 Donc, comme je venais de le dire, sur la CNSA, les 30 millions,
01:13:58 je pense sur le fond...
01:13:59 Non, je vais le redire.
01:14:01 Je pense que ce montant de 30 millions,
01:14:06 nous avions les éléments pour dire de ne pas l'embourser.
01:14:08 J'ai décidé de le rembourser.
01:14:09 J'ai décidé de dire...
01:14:11 Oui, on est en train de refaire une refondation.
01:14:14 Vous comprenez, on a un travail gigantesque
01:14:16 sur les territoires, dans les EHPAD,
01:14:18 ligne à ligne, etc.
01:14:20 Il y a un moment, il faut enlever les cailloux
01:14:21 qu'on a dans le chasse-flaussure.
01:14:23 Le montant était un caillou que j'avais dans la chaussure.
01:14:24 J'ai préféré le mettre derrière moi
01:14:26 et courir un peu plus vite.
01:14:27 Sur les dispositifs qui concernent les faisants-fonctions,
01:14:33 c'est très clair, par ailleurs.
01:14:34 Il n'y avait pas assez de formation chez Orpea avant.
01:14:37 Et sur les faisants-fonctions,
01:14:42 on est obligé...
01:14:44 On est en place un dispositif de VAE et de PROA.
01:14:48 Les 2 dispositifs de PROA,
01:14:51 il y a un dispositif d'accompagnement également
01:14:53 qui est nouveau, qui a été mis en place par le gouvernement
01:14:56 et qui nous permet également de faire de la qualification
01:14:59 du personnel de façon, je trouve, aussi intéressante
01:15:02 en concurrence de la VAE.
01:15:04 La VAE, il y a du travail de simplification administrative
01:15:08 à faire parce que c'est un dossier extrêmement complexe,
01:15:11 extrêmement lourd.
01:15:12 Je sais que vous vous êtes tanchés sur le sujet.
01:15:16 Et on l'attend avec impatience, votre travail,
01:15:20 parce que c'est un vrai sujet.
01:15:22 Le nombre de...
01:15:24 Le nombre de juries est aussi un sujet
01:15:30 qu'il faut qu'on règle ensemble.
01:15:33 Nous avons des...
01:15:35 Et sur le sujet d'alternance et d'apprentissage,
01:15:39 nous avons 2 organismes de formation en interne,
01:15:44 2 IFAS internes,
01:15:46 qui, je dois dire, sont en région parisienne.
01:15:49 Donc ça cause une difficulté.
01:15:51 C'est très bien pour la région parisienne,
01:15:52 mais pour tous les territoires,
01:15:55 aller déplacer un de nos collègues
01:15:58 en région parisienne avec le logement,
01:16:00 c'est une très grande difficulté.
01:16:02 Et donc on est en train de trouver des accords
01:16:04 avec d'autres instituts de formation
01:16:06 pour pouvoir accélérer nos formations.
01:16:10 Et puis nous allons doubler le nombre d'alternants.
01:16:13 Est-ce que j'ai oublié ? Merci, monsieur le député.
01:16:17 Monsieur le député Certain,
01:16:18 je vais remettre mes lunettes, sinon je ne vous revois plus.
01:16:21 Sur la question des statuts,
01:16:25 oui, j'avais annoncé déjà en juillet dernier,
01:16:29 en fait, quelques semaines après mon arrivée,
01:16:31 que je considérais que, compte tenu de la nature,
01:16:35 de la nature de l'activité qui était celle d'Orpea,
01:16:39 passer en entreprise à mission
01:16:41 était une chose qui me paraissait nécessaire.
01:16:45 Donc nous nous engageons
01:16:46 dans le process d'entreprise à mission.
01:16:48 La seule chose que j'ai dite en même moment,
01:16:50 c'est que je ne pensais pas,
01:16:51 je ne voulais pas faire un coup de peinture sur l'entreprise
01:16:55 et que donc je ne voulais pas passer
01:16:57 en entreprise à mission immédiatement,
01:16:59 parce que je pensais que les fondamentaux
01:17:00 étaient à reconstruire.
01:17:01 On ne passe pas en entreprise à mission
01:17:03 si on n'a pas les valeurs.
01:17:05 On ne passe pas une entreprise à mission
01:17:06 si on n'a pas un projet d'entreprise collectif.
01:17:10 Et donc il y a un travail gigantesque à faire.
01:17:13 Et j'allais dire, le nœud sur le travail sera,
01:17:16 à la fin, sur le cadeau,
01:17:18 sera de passer en entreprise à mission
01:17:19 et ce sera quelque chose qu'on fera bien évidemment.
01:17:23 Et vous avez, dans les dernières secondes,
01:17:29 posé la question sur les directions et les fournisseurs.
01:17:32 Les fournisseurs, mon axe principal de travail,
01:17:36 c'est toujours le bien-être de nos patients
01:17:37 et de nos résidents.
01:17:39 Il y a des fournisseurs qui sont des fournisseurs
01:17:40 de tout le secteur
01:17:42 et qui sont des fournisseurs clés sur les protections,
01:17:45 sur des éléments de soins qui sont fondamentaux.
01:17:51 Je ne peux pas couper ces fournisseurs,
01:17:53 même si leur pratique par le passé était contestable.
01:17:56 On a arrêté ces pratiques.
01:17:58 On a remis les choses au carré
01:17:59 avec les dirigeants de ces fournisseurs.
01:18:01 Mais l'intérêt du soin, l'intérêt de nos patients
01:18:05 commande et commande
01:18:07 que nous continuions à travailler avec eux.
01:18:10 Et en revanche, évidemment,
01:18:11 toutes les pratiques du passé ont cessé.
01:18:15 -Les mêmes fournisseurs que ceux avec les RFA d'hier ?
01:18:18 -Les mêmes fournisseurs que ceux avec les RFA d'hier,
01:18:20 monsieur le député Gage.
01:18:22 Néanmoins, les RFA, maintenant,
01:18:26 sont non pas extérieurs à l'entreprise
01:18:29 et profitant à quelques-uns,
01:18:30 mais ils sont intérieurs à l'entreprise
01:18:32 et, quand il concerne le soin et la dépendance,
01:18:35 100% redonnés,
01:18:37 soit à l'enveloppe soins, soit à l'enveloppe dépendance,
01:18:39 pour s'assurer.
01:18:40 Après, évidemment, ça pose un problème éthique,
01:18:43 on est d'accord, mais quand un fournisseur
01:18:44 a une position extrêmement forte et extrêmement utile
01:18:47 et a la quarantaine de modèles de protection
01:18:52 qui est nécessaire pour s'assurer
01:18:54 que la bonne protection va sur la bonne personne,
01:18:58 c'est notre, c'est l'intérêt du patient
01:19:02 et du résident qui commandent.
01:19:04 Madame la députée Panossian-Bouvet,
01:19:09 j'ai bien noté votre question
01:19:11 sur la marge opérationnelle à 20%.
01:19:13 Sachez que le secteur a pris l'habitude
01:19:16 de communiquer sur cette marge,
01:19:18 mais ce qu'on paye avec cette marge après,
01:19:20 c'est encore tout l'immobilier.
01:19:22 C'est-à-dire que, quand on dit 20%,
01:19:24 on n'a pas encore payé le loyer
01:19:26 et on n'a pas encore payé les frais centraux.
01:19:29 Donc, et c'est une grande partie...
01:19:33 Le loyer est une très grande partie,
01:19:35 plus de la majorité de ces 20%,
01:19:37 et après, il nous reste les frais centraux à payer.
01:19:39 Donc la marge, quand on est à 20%,
01:19:42 la marge opérationnelle des activités de soins
01:19:44 et d'accompagnement est, en fait, très faible.
01:19:49 Domidome, j'ai bien noté votre point.
01:19:55 On va mettre ça dans le cadre du dialogue social,
01:19:58 si vous le voulez, madame la députée,
01:20:00 parce que je pense que ce qui est très important,
01:20:02 c'est de passer et que l'entreprise,
01:20:05 dans l'ensemble de ses composants,
01:20:07 prenne l'habitude de passer par le dialogue social
01:20:09 et par les instances du dialogue social.
01:20:11 J'ai bien noté le point.
01:20:12 Je vais le faire repasser à ma directrice de Domidome,
01:20:16 mais je crois que c'est un point
01:20:17 qui concerne un peu plus largement que moi,
01:20:20 et on va se pencher sur le sujet.
01:20:23 Monsieur le député Taché de La Pagerie,
01:20:30 sur le doigt de visite, je crois que j'ai répondu.
01:20:32 Je vous invite à venir dans tous les EHPAD or PA.
01:20:36 Et sur la question de la dignité,
01:20:39 l'articulation dignité-rentabilité,
01:20:41 moi, j'ai vraiment une position ferme sur le sujet.
01:20:44 Je pense qu'on peut faire...
01:20:47 Enfin, même une condition de gagner sa vie
01:20:50 quand une entreprise, c'est de bien faire son travail.
01:20:53 Sinon, tôt ou tard, on perd de l'argent.
01:20:58 Tôt ou tard, on tombe.
01:21:00 Tôt ou tard, il arrive ce qu'il arrive avec or PA.
01:21:03 Et donc, bien faire son travail, c'est une condition
01:21:07 pour être rentable de façon durable.
01:21:11 Et la baisse du cours de bourse,
01:21:15 qui est, je dirais, incroyable,
01:21:20 parce qu'il faut se souvenir qu'il y a un an et demi,
01:21:24 le cours de bourse était à 100,
01:21:26 et qu'aujourd'hui, on est plutôt à 2.
01:21:28 Cette baisse du cours de bourse, c'est exactement ça.
01:21:31 C'est une entreprise qui ne fait pas bien son travail,
01:21:33 qui, à un moment, le paye.
01:21:35 Et donc, moi, je suis totalement convaincu,
01:21:39 par mon histoire, par ce que j'ai fait dans ma vie
01:21:42 en entreprise et au service de l'Etat,
01:21:45 qu'on peut faire les deux.
01:21:46 Maintenant, la condition sine qua non,
01:21:48 c'est de bien faire son travail,
01:21:49 et c'est ce à quoi on s'attache tous les jours
01:21:55 depuis qu'on est arrivés.
01:21:59 -Madame la députée Dupré-Chirat,
01:22:01 combien de contrôles on a eus ?
01:22:08 Alors, on a eu 179 contrôles de mémoire,
01:22:12 enfin, environ 170, 180 contrôles,
01:22:17 sachant qu'on a 227 établissements en France.
01:22:20 Donc, je pense qu'on a été le groupe, le groupement,
01:22:23 l'association la plus contrôlée, et c'est normal.
01:22:26 Ca ne me choque pas du tout.
01:22:28 Et je l'ai déjà dit, mais revenez quand vous voulez.
01:22:32 J'ai une...
01:22:34 Mon engagement, c'est un engagement de transparence,
01:22:36 de contrôle.
01:22:38 C'est normal, ça fait partie de la normalité.
01:22:42 La grande majorité de ces contrôles
01:22:43 ont été des contrôles physiques, pas uniquement sur papier,
01:22:46 et des contrôles inopinés,
01:22:48 c'est-à-dire qu'on n'a pas été prévenus avant.
01:22:50 Et je trouve ça parfaitement bien.
01:22:54 Sur le ratio minimal de soignants,
01:22:56 comme je l'avais indiqué tout à l'heure,
01:22:58 je suis extrêmement favorable.
01:23:00 Je trouve que c'est une bonne mesure.
01:23:04 Le nombre de soignants, comme l'a dit la défenseure de droit,
01:23:08 comme vous le dites régulièrement dans cette assemblée,
01:23:11 le nombre de soignants par résident
01:23:14 est un des critères fondamentaux de la qualité de ce qu'on fait.
01:23:18 Et donc, j'y suis favorable.
01:23:21 Sur les sujets de dinutrition,
01:23:23 peut-être, Pierre, tu veux dire un mot ?
01:23:26 -Pardon.
01:23:33 Oui, madame la députée Dupré-Chirac.
01:23:35 Votre question précise sur les objectifs caloriques.
01:23:38 J'ai envie d'y répondre d'abord précisément.
01:23:41 Les menus sont conçus
01:23:43 pour atteindre 2 200 kcal par jour,
01:23:47 ce qui dépasse légèrement les recommandations de l'Anset,
01:23:50 ce qui sont de 2 000 kcal par jour.
01:23:53 Et puis, en termes d'apport protéique,
01:23:56 85 grammes de protéines par jour,
01:23:58 ce qui dépasse aussi les recommandations
01:24:00 de 70 grammes par jour.
01:24:02 Mais au-delà de ça, je voudrais partager avec vous
01:24:07 le fait qu'il est important
01:24:10 de réfléchir qualitativement à nos repas.
01:24:13 Le repas est un moment de plaisir,
01:24:15 en tout cas, un vecteur de plaisir très important
01:24:18 pour nos aînés.
01:24:20 C'est un moment de convivialité.
01:24:21 Laurent Guillault l'a dit.
01:24:23 C'est un moment où on va apporter des échanges,
01:24:26 des échanges sociaux.
01:24:28 Et donc, ce que nous prévoyons,
01:24:31 ce que j'aimerais vraiment apporter
01:24:33 à la réflexion de l'entreprise,
01:24:34 c'est de réfléchir sur les aspects personnalisés du repas,
01:24:39 l'encadrement.
01:24:41 Et puis, si vous voulez, d'un point de vue médical,
01:24:44 augmenter presque sans limite les apports caloriques
01:24:48 pour tous, finalement, à un moment,
01:24:50 ça ne fait plus sens puisque certains vont être
01:24:53 dépassés par ces apports en termes de volume,
01:24:56 en termes d'envie, en termes de demande.
01:24:58 Et puis, pour d'autres, ce sera encore insuffisant
01:25:02 pour des raisons parfois neurologiques
01:25:04 qui stimulent l'appétit.
01:25:06 Et donc, nous voulons travailler sur la personnalisation
01:25:10 des repas et sur le plaisir autour du repas.
01:25:13 C'est un objectif du projet médico-soignant qui convoque
01:25:17 aussi finalement la réflexion sur tous les plaisirs du quotidien,
01:25:21 le petit bonheur.
01:25:22 Monsieur le député Muller a évoqué le moment de la toilette.
01:25:25 C'est un moment extrêmement important qui rejoint
01:25:28 l'impératif de formation, j'ai envie de dire formation,
01:25:33 formation et montée en compétence des soignants.
01:25:36 C'est un acte de soin qui va être disposé à la carte
01:25:41 en fonction de la personne, de ses besoins,
01:25:44 de son altération cognitive, de son altération locomotrice.
01:25:48 Et nous devons ajuster les moyens d'assistance à la toilette
01:25:52 de façon personnalisée.
01:25:54 Voilà ce que je voulais dire sur ces moments
01:25:56 qui rassemblent des plaisirs pour nos aînés.
01:26:00 -Oui, je pense que Mme la députée avait encore une question
01:26:05 à laquelle je n'avais pas répondu, si vous voulez.
01:26:09 Effectivement, le jour de l'annonce,
01:26:10 il y a eu une augmentation du cours de bourse.
01:26:13 Mais je crois qu'il faut se situer dans la longue durée
01:26:16 et l'arrivée de la caisse des dépôts et consignations
01:26:18 va se traduire par une dilution massive des actionnaires.
01:26:22 Et comme vous le voyez,
01:26:24 les actionnaires historiques ont tout perdu.
01:26:28 C'est les conséquences de la mauvaise gestion
01:26:32 de l'entreprise et, dans une certaine façon, c'est normal.
01:26:37 -Très bien. Merci, M. le directeur général.
01:26:39 Nous allons poursuivre avec les 8 autres questions.
01:26:42 Je passe tout de suite la parole à M. Arthur Delaporte.
01:26:46 -Merci, Mme la présidente.
01:26:52 Bonjour, monsieur.
01:26:54 Comme ma collègue, Danosian Bouvet, le soulignait,
01:26:57 j'ai été aussi très impliqué dans l'accompagnement
01:27:00 des salariés de la filiale Domidome,
01:27:04 notamment de l'agence de Caen, qui s'était engagée
01:27:06 dans un conflit social de 45 jours
01:27:08 et qui a fini, à l'issue de ce conflit,
01:27:10 par obtenir une revendication importante,
01:27:13 qui était celle de la revalorisation
01:27:15 de l'indemnité kilométrique à 45 centimes du kilomètre
01:27:17 et qui était déjà une avancée,
01:27:19 puis des hausses de salaire aussi importantes
01:27:22 qui ont bénéficié, et je tiens à le dire,
01:27:24 à l'ensemble des salariés du groupe.
01:27:26 Donc je remercie aussi ces 8 salariés
01:27:28 de s'être mobilisés pour cela.
01:27:31 Et donc je souhaite, évidemment,
01:27:32 et comme vous l'avez répondu, je ne reviendrai pas dessus,
01:27:34 que le dialogue social qui a été engagé,
01:27:37 les élections professionnelles qui sont en train d'avoir lieu
01:27:40 dans cette branche qui était auparavant absolument délaissée
01:27:43 et puisse se tenir et que la négociation se poursuive.
01:27:47 Donc voilà, ça, c'est quelque chose que je salue
01:27:49 et donc ça va dans le bon sens.
01:27:51 Maintenant, je souhaitais savoir un petit peu
01:27:53 plus d'un point de vue stratégique
01:27:54 comment vous envisagiez l'avenir de cette filiale,
01:27:57 puisqu'il y a eu dans les échos, il y a 3 semaines de cela,
01:28:00 un article qui disait que le fonds d'investissement KKR
01:28:03 serait intéressé pour reprendre le contrôle
01:28:06 de cette filiale de l'aide à domicile,
01:28:07 qui représente à peu près 2 % du chiffre d'affaires du groupe,
01:28:10 mais sur lesquels vous enregistrez des pertes.
01:28:12 On sait aujourd'hui que l'avenir, notamment du vieillissement,
01:28:15 se situe aussi dans l'amplification
01:28:18 du secteur de l'aide à domicile.
01:28:20 Donc est-ce que Orpea entend lâcher ce sujet
01:28:23 ou continuer, peut-être à travers sa filiale de domicile,
01:28:26 à être un des acteurs moteurs, voire exemplaires,
01:28:29 on peut le souhaiter, sur le sujet,
01:28:31 et donc sur la filière de l'aide à domicile ?
01:28:33 Voilà, c'était un petit peu le sens de ma question.
01:28:36 Quelle est votre stratégie sur l'aide à domicile ?
01:28:38 Est-ce que c'est, en gros, une filiale
01:28:40 dont il faut se débarrasser parce qu'elle génère des pertes ?
01:28:43 Et dans ce cas-là, si elle génère des pertes pour Orpea,
01:28:45 est-ce qu'il y a un avenir, tout simplement,
01:28:47 pour l'aide à domicile à Orpea ou ailleurs ?
01:28:49 -Très bien. La parole est à madame Farida Amrani.
01:28:54 -Merci, madame la présidente.
01:28:56 M. Guillaume, au cours du scandale de maltraitance
01:28:58 au sein des établissements Orpea,
01:29:01 nous apprenions le rationnement des résidents,
01:29:04 le sous-effectif chronique,
01:29:05 l'insuffisance du suivi sanitaire, le rationnement des couches,
01:29:09 mais aussi la répression syndicale
01:29:11 ainsi que les maversations financières.
01:29:13 En 2012, la somme versée aux actionnaires
01:29:16 était de 26,5 millions d'euros.
01:29:19 Puis, en 2019, elle s'élevait à 77,5 millions.
01:29:24 M. Guillaume, en 7 ans, le groupe Orpea a multiplié
01:29:28 par 3 la somme des dividendes versées à ses actionnaires.
01:29:32 Si la mise en place
01:29:36 du rationnement humain systématique est incontestable,
01:29:40 tout aussi incontestable est l'absence de rationnement
01:29:43 des profits réalisés par ce groupe.
01:29:45 Plus récemment, afin d'éviter votre redressement judiciaire,
01:29:51 la Caisse des dépôts a injecté 1,5 milliard d'euros
01:29:55 en faisant...
01:29:57 Elle devient l'actionnaire principal et majoritaire du groupe.
01:30:01 Malgré ces révélations qui ont choqué le pays tout entier,
01:30:07 à ce jour, aucune remise en cause
01:30:10 des dérives structurelles de l'EHPAD privé lucratif
01:30:14 ni la privatisation du secteur de la dépendance n'ont eu lieu.
01:30:18 M. Guillaume, vous avez récemment déclaré,
01:30:21 historiquement, Orpea dégageait plutôt des marges
01:30:25 autour de 26 %,
01:30:27 et au 1er semestre 2022,
01:30:31 elles étaient tombées à 17 %.
01:30:34 Nous devons d'abord les redresser.
01:30:36 C'est ce que vous avez dit, monsieur.
01:30:38 Nous apprenons qu'en 2022, Orpea n'a pas versé de dividende,
01:30:42 mais quand sera-t-il dans les années suivantes ?
01:30:45 Surtout, quelle action comptez-vous réellement mettre en oeuvre
01:30:48 pour empêcher que de tels drames humains se produisent ?
01:30:51 Je sais que vous avez déjà répondu à cette question-là,
01:30:54 mais voilà. Merci.
01:30:56 -Merci bien.
01:30:57 La parole est à madame Karen Heraudy.
01:31:01 -Madame la présidente, monsieur Guillaume,
01:31:02 monsieur Colac-Salmon.
01:31:05 Orpea est devenu le symbole de la maltraitance
01:31:07 de nos personnes âgées,
01:31:08 le symbole de l'orgueil, ignoble expression
01:31:10 symbolisant le profit fait sur le dos
01:31:13 et la santé des résidents en Ehpad.
01:31:15 Depuis l'apparition des faux soyeurs en janvier 2022,
01:31:18 les scandales se sont multipliés, ont ému,
01:31:20 ont fait couler beaucoup d'engre.
01:31:22 Mais si on en croit la défenseuse des droits,
01:31:24 rien n'a changé.
01:31:25 Le mois dernier, elle écrivait à ce sujet.
01:31:27 "La réponse des pouvoirs publics n'est pas à la hauteur."
01:31:30 De manière polie, elle dénonce en réalité
01:31:31 les belles paroles du gouvernement
01:31:33 qui n'ont jamais été suivies des faits.
01:31:35 Je tiens à souligner la cause première
01:31:37 de tous ces dysfonctionnements,
01:31:39 l'insupportable élargissement du marché
01:31:40 au domaine de la santé et de la dépendance.
01:31:44 Si la NUPES était au taux de pouvoir,
01:31:45 alors les Ehpad privés habitucratifs
01:31:47 seraient transformés en structures associatives,
01:31:49 coopératives ou publiques.
01:31:51 En un seul mot, sans spéculation
01:31:55 et surtout au service de l'humain, d'abord.
01:31:59 J'en viens donc à ma 1re question.
01:32:00 Comptez-vous enfin mettre en place
01:32:02 la nécessaire recommandation de la défenseuse des droits ?
01:32:04 En 1er lieu, le respect du ratio minimal
01:32:09 8 soignants pour 10 résidents dans les Ehpad.
01:32:12 Ensuite, je viens à l'entrée de la caisse des dépôts
01:32:14 au capital Orpea.
01:32:16 La presse nous a informé des dysfonctions
01:32:19 entre vous, M. Guyot, et Guillaume Pépi,
01:32:21 président d'Orpea.
01:32:23 On apprend que vous avez essayé par l'intermédiaire de Rothschild
01:32:25 de faire entrer des fonds étrangers au capital
01:32:28 à la place de la caisse des dépôts.
01:32:30 M. Guyot, je vous demande donc, craignez-vous,
01:32:34 à ce point, la diminution des dividendes
01:32:36 liées à l'entrée de la caisse des dépôts ?
01:32:38 Si c'est le cas,
01:32:39 si vous êtes autant obsédés par la rentabilité,
01:32:44 alors je crains la réponse à ma 1re question.
01:32:49 Je vous en remercie.
01:32:51 -Très bien. La parole est à Mme Rachel Keke.
01:32:55 -Merci, Mme la présidente.
01:32:57 M. le directeur général, comme tout le monde le sait,
01:33:00 la sortie du livre "Les Fossoyeurs" du journaliste Vincent Castaner
01:33:04 a permis de mettre la lumière sur la maltraitance
01:33:09 de beaucoup de nos aînés dans vos différents établissements.
01:33:13 En mai 2021, la Défense des droits vous a fait 64 recommandations
01:33:19 concernant Orpea.
01:33:21 Le 16 janvier dernier, un nouveau rapport
01:33:24 sur le suivi des recommandations
01:33:26 est, je trouve, assez sévère, vous concernant.
01:33:30 On lit dans ce nouveau rapport que depuis mai 2021,
01:33:35 la défense des droits a été saisie
01:33:38 par 281 nouvelles réclamations
01:33:42 dénonçant des atteintes aux droits.
01:33:45 De nombreuses directives n'ont pas été réunies
01:33:48 et de nombreuses directives n'ont pas été mises en place,
01:33:52 comme par exemple l'urgence d'une ratio minimale
01:33:55 d'encadrement avec notamment l'objectif
01:33:57 de 8 équivalents temps plein pour 10 résidents.
01:34:02 Des professionnels déclarant préférer quitter leur poste
01:34:05 plutôt que continuer à travailler dans des conditions
01:34:08 qui les rendent eux-mêmes complices de la maltraitance.
01:34:12 Je suis convaincue que de bonnes conditions de travail
01:34:15 amènent de bonnes conditions de prise en charge
01:34:18 de nos seniors aussi, je me demande.
01:34:21 Qu'en est-il des questions de sous-traitance ?
01:34:25 Quels secteurs sont impatés par cela actuellement ?
01:34:28 La restauration, l'entretien.
01:34:31 Qu'avez-vous mis en place pour vous rassurer
01:34:35 que les conditions de travail sont respectées ?
01:34:39 Serez-vous prêts à nous communiquer
01:34:41 les noms des boîtes de sous-traitance
01:34:43 pour mieux comprendre les conditions de travail ?
01:34:46 Merci.
01:34:48 -Très bien. La parole est à madame Fanta Berreté.
01:34:52 -Merci, madame la présidente.
01:34:54 Monsieur le directeur, monsieur le professeur,
01:34:56 merci pour vos présentations.
01:34:58 J'ai un hémicycle au démarrage.
01:34:59 J'espère ne pas être redondante avec un de vos propos.
01:35:03 Parmi les 4 axes de travail que vous proposez,
01:35:05 il y a celui de l'enrichissement de l'impact économique
01:35:09 et social des entreprises du groupe.
01:35:11 Étant membre du groupe d'études sur l'ESS à l'Assemblée,
01:35:14 cet axe m'intéresse naturellement.
01:35:17 Dans un rapport publié en 2022 de l'université Gustave Eiffel
01:35:21 et de la chaîne d'économie sociale et solidaire
01:35:23 intitulé "L'ESS dans la petite enfance et le grand âge
01:35:27 à l'heure néolibérale",
01:35:28 il est noté que les EHPAD privés lucratifs
01:35:31 subissent une gestion marquée par une pression financière
01:35:34 caractérisée par une hiérarchisation
01:35:36 des indicateurs de qualité avec un indicateur prégnant
01:35:40 qui est le taux d'occupation.
01:35:42 Pour rompre avec la pression financière sur les EHPAD,
01:35:45 le rapport suggère notamment d'inscrire ces établissements
01:35:48 à partir de leur territoire et ce, sur un modèle
01:35:51 de société coopérative d'intérêt collectif, SCIC.
01:35:56 La SCIC est une structure juridique
01:35:58 qui associe donc les entreprises classiques,
01:36:00 des collectivités territoriales, des instituts de recherche
01:36:03 et aussi des personnes physiques,
01:36:04 notamment des citoyens et des bénévoles.
01:36:07 Au regard de vos objectifs et des attentes de la population,
01:36:12 il est certainement nécessaire de vous réinterroger
01:36:14 afin que les acteurs du grand âge avec lesquels vous faites partie
01:36:17 puissent avoir un impact social positif dans la société.
01:36:20 Ma question est donc la suivante.
01:36:23 Quelles sont vos pistes de travail au regard de ce type de modèle ?
01:36:26 J'ai bien entendu votre réponse
01:36:27 concernant les entreprises à mission par ailleurs tout à l'heure.
01:36:31 -Très bien. Mme Caroline Janvier.
01:36:35 -Merci, madame la présidente.
01:36:38 Alors moi, je voudrais vous interroger
01:36:39 sur le modèle économique de l'EHPAD commercial.
01:36:43 Voyez-vous, ici, au sein de cette commission,
01:36:45 nous avons eu beaucoup de débats
01:36:47 au moment de la publication du livre de M. Castaner,
01:36:51 et certains allant même,
01:36:52 et je pense notamment au précédent président
01:36:54 de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand,
01:36:56 eh bien, à évoquer l'hypothèse
01:36:59 d'un modèle d'accompagnement de nos aînés
01:37:03 sans EHPAD privé lucratif, sans structure commerciale,
01:37:07 donc qui reposerait uniquement sur des EHPAD publics
01:37:10 et des privés associatifs, privés non lucratifs.
01:37:14 Je pose cette question-là,
01:37:15 puisque si nous avons finalement préféré
01:37:19 renforcer les processus de contrôle
01:37:22 et donc, quelque part, diminuer les marges d'autonomie
01:37:26 du secteur public, du secteur privé associatif,
01:37:28 nous nous posons maintenant la question
01:37:29 quand nous voyons, effectivement,
01:37:32 la feuille de route de la CDC,
01:37:34 qui dit que les actionnaires devront s'habituer
01:37:36 à des rémunérations plus faibles,
01:37:39 la cession des actions du Fonds de pension canadien,
01:37:42 qui a perdu beaucoup d'argent dans cette histoire.
01:37:45 Et donc, c'est vrai que j'aimerais, moi, être éclairée
01:37:48 sur la façon dont vous pensez
01:37:50 que cela est réellement possible de combiner
01:37:53 le respect d'un certain nombre d'exigences éthiques,
01:37:57 d'un certain nombre de principes de bientraitance
01:38:00 et de qualité d'accompagnement
01:38:02 avec, eh bien, un modèle lucratif,
01:38:05 et ce n'est pas un gros mot,
01:38:07 mais voilà, c'est une question importante.
01:38:10 Je vous remercie.
01:38:12 -Merci bien. La parole est à madame Laurence Christol.
01:38:16 -Je vous remercie, madame la présidente,
01:38:18 monsieur le directeur, monsieur le professeur.
01:38:20 Ma question rejoint, en fait,
01:38:22 les derniers échanges avec mes collègues.
01:38:26 Bien entendu, sur le plan du personnel des EHPAD,
01:38:29 on sait bien qu'un personnel bien traité
01:38:31 est un personnel bien traitant,
01:38:33 et que pour l'espérer, on doit insister
01:38:35 sur la formation, l'accompagnement.
01:38:38 Et je sais qu'en propos luminaire,
01:38:40 vous avez parlé du dialogue social
01:38:43 et également des mesures que vous avez mises en place
01:38:45 en termes de recrutement et de formation.
01:38:47 Ces points-là me semblent importants,
01:38:48 mais ma question est plus globale, si vous le permettez.
01:38:54 Aujourd'hui, avec l'avancée en âge
01:38:56 et le vieillissement de la population
01:38:58 et de la perte d'autonomie,
01:38:59 on se rend compte que le modèle des EHPAD
01:39:02 est peut-être aujourd'hui en train de changer.
01:39:05 J'ai connu les EHPAD à un moment
01:39:07 où c'était plus des lieux de vie qu'aujourd'hui,
01:39:12 avec des patients, excusez-moi, des résidents
01:39:15 qui étaient admis, justement, à un âge
01:39:18 où ils pouvaient se permettre de pouvoir bénéficier
01:39:19 d'un plan de réhab, d'adoptation,
01:39:21 de soutien, d'accompagnement
01:39:23 pendant plusieurs années.
01:39:24 Aujourd'hui, la situation a énormément évolué
01:39:28 en l'espace de quelques années,
01:39:30 et on se retrouve plus avec des patients que des résidents.
01:39:33 Donc ma question est, avez-vous des pistes,
01:39:38 des réflexions sur la façon dont on doit pouvoir imaginer
01:39:43 le devenir, la vie de ces personnes plus âgées,
01:39:48 plus en perte d'autonomie,
01:39:50 au sein de ce modèle d'EHPAD que nous connaissons à ce jour
01:39:54 et qui n'est absolument pas le modèle
01:39:56 des services de long séjour que nous connaissions
01:39:57 il y a une vingtaine d'années ?
01:39:59 Et je vous remercie.
01:40:00 -Merci bien. Et nous en arrivons à la dernière question
01:40:03 de madame la députée,
01:40:04 Katiana Levasseur, à qui je passe la parole.
01:40:07 -Merci, madame la présidente.
01:40:09 M. le directeur, M. le directeur médical,
01:40:12 nous aimerions vous faire confiance
01:40:14 sur les réponses que vous apportez,
01:40:15 car vous êtes dans la lumière
01:40:17 et vous devez être irréprochable.
01:40:20 Nous voulons savoir qui participe au Conseil de la vie sociale,
01:40:24 et en ce qui concerne les arrêts maladie,
01:40:26 nous avons constaté qu'ils se produisent le matin à froid.
01:40:29 Ne pensez-vous pas qu'il serait nécessaire
01:40:31 de changer les rythmes de travail des soignants,
01:40:33 c'est-à-dire les échléancés sur la journée
01:40:36 pour prodiguer les soins ? Merci.
01:40:39 -Vous exploitez.
01:40:40 -Merci bien. Et bien voilà, M. le directeur général.
01:40:43 La 3e salle de questions, et je vous laisse la parole.
01:40:47 -Merci beaucoup, madame la présidente.
01:40:50 J'ai bien noté la question du député de La Porte
01:40:53 et la question des indemnités kilométriques qui revient,
01:40:57 et donc je ferai la même réponse
01:40:59 qu'à madame la députée Panossi-Ambouvé,
01:41:01 qui est qu'on allait regarder le sujet.
01:41:04 Sur l'avenir de l'activité du domicile
01:41:07 dans le groupe Orpea,
01:41:08 la rumeur selon laquelle CACR est intéressée
01:41:12 et serait en train d'acheter demi-domes
01:41:13 est complètement infondée.
01:41:16 Il n'y a pas du tout de discussion,
01:41:21 et je ne souhaite pas en avoir.
01:41:24 Après, il y a une vraie question de fond
01:41:25 qui est de bien trouver l'équilibre
01:41:29 et le modèle économique du domicile
01:41:31 avec des contraintes qui sont extrêmement fortes,
01:41:35 mais aussi, et c'est important,
01:41:38 des sujets de protection de nos patients et de nos résidents,
01:41:42 de suivi de la qualité des soins à domicile,
01:41:46 qui est un sujet extrêmement compliqué,
01:41:47 c'est-à-dire plus compliqué encore que dans les EHPAD,
01:41:49 où il y a un collectif,
01:41:51 il y a un directeur d'établissement
01:41:52 qui est là en permanence,
01:41:54 il y a l'équipe soignante qui est proche
01:41:58 et qui, dès qu'il y a un comportement
01:42:03 qui n'est pas adéquat, peut immédiatement agir.
01:42:06 Dans le domicile, c'est plus compliqué.
01:42:08 Et donc, c'est un sujet sur lequel on réfléchit beaucoup
01:42:13 pour trouver à la fois le modèle de bien-traitance
01:42:16 le plus adapté et le modèle économique
01:42:18 qui fait que cette activité est intéressante.
01:42:21 Et par ailleurs, si elle est intéressante pour nous,
01:42:22 il s'agit aussi d'être intéressante
01:42:24 pour tous les autres intervenants du secteur.
01:42:26 Donc c'est un vrai sujet.
01:42:30 Madame...
01:42:33 Ah, c'est parti.
01:42:35 Madame la députée Amrami,
01:42:38 l'augmentation des dividendes par 3,
01:42:43 je suis arrivé en juillet dernier,
01:42:47 donc tout ce qui concerne avant juillet dernier,
01:42:51 je dois dire, je n'en prends pas beaucoup de responsabilité.
01:42:54 J'en prends la responsabilité des conséquences.
01:42:59 Et ça, c'est très important,
01:43:03 parce qu'il y a une dette d'Orpea
01:43:06 vis-à-vis de ses personnels,
01:43:07 vis-à-vis de ses patients et de ses résidents
01:43:09 qu'il faut aussi traiter d'un certain point de vue.
01:43:15 Oui, j'ai dit que les marges, il fallait les redresser,
01:43:18 parce que dans les 17 %,
01:43:19 comme je l'ai dit à madame la députée Pannossian-Bouvet,
01:43:23 dans cette marge de 17 %,
01:43:25 je dois payer encore les loyers,
01:43:27 je dois payer les équipes au siège qui travaillent,
01:43:29 et que 17 %, c'est insuffisant,
01:43:32 mais ça veut pas dire...
01:43:34 Ça veut pas dire qu'au coeur de mon projet,
01:43:38 au coeur du projet qu'on porte avec l'ensemble de l'équipe,
01:43:42 parce que c'est pas moi, un homme tout seul,
01:43:45 qui peux redresser cette entreprise,
01:43:47 il y a aussi et il y a surtout,
01:43:50 il y a principalement le soin et l'accompagnement.
01:43:53 On payera pas de dividende, en effet, en 2022,
01:43:56 et compte tenu de la situation de l'entreprise,
01:43:58 on n'en payera pas non plus dans les années qui viennent.
01:44:02 Je crois que le principal projet pour l'instant,
01:44:05 c'est vraiment de remettre l'entreprise au carré,
01:44:08 remettre l'entreprise sur les rails.
01:44:10 Madame la députée Erodi, vous m'avez posé 2 questions,
01:44:17 une sur la défenseur des droits
01:44:19 et sur le taux d'encadrement
01:44:22 entre les soignants et les résidents.
01:44:26 Comme je disais tout à l'heure dans mon propos liminaire,
01:44:28 je suis moi extrêmement favorable à ce qu'on mette,
01:44:31 on définisse des critères d'encadrement,
01:44:37 mais avec une durée d'adaptation,
01:44:39 parce que le vrai sujet, c'est si on dit aujourd'hui,
01:44:44 voilà quel est le taux, on a un sujet de recrutement,
01:44:46 on a un sujet de formation,
01:44:48 on a un sujet d'avoir réellement ces personnes,
01:44:52 parce qu'on peut dire sur le papier
01:44:56 qu'on met ce critère,
01:45:00 mais si on n'est pas capable de le faire réellement,
01:45:02 donc moi, j'y suis favorable,
01:45:03 mais disons avec le temps pour former les équipes,
01:45:07 pour pouvoir avoir le monde réellement sur le terrain,
01:45:09 c'est ça qui m'importe.
01:45:12 -Vous avez fait état de ma supposée préférence
01:45:17 pour des fonds d'investissement
01:45:18 plutôt que la Caisse des dépôts et consignations.
01:45:20 J'ai déjà répondu à cette question,
01:45:22 mais je vais vous le redire,
01:45:23 puisque je crois que c'est important.
01:45:26 Non, ma solution privilégiée était celle de l'arrivée
01:45:29 de la Caisse des dépôts et consignations,
01:45:31 mais je me devais, en responsabilité,
01:45:33 comme chef d'entreprise,
01:45:37 prévoir tous les cas et toutes les solutions,
01:45:39 y compris celles où la Caisse des dépôts et consignations
01:45:42 ne souhaitait pas venir
01:45:43 ou pour une contrainte quelconque ne pouvait pas venir
01:45:46 et avoir donc un plan B.
01:45:49 J'allais dire, heureusement,
01:45:51 et après de longues discussions nocturnes
01:45:53 et avec la Caisse des dépôts et consignations
01:45:56 et avec les créanciers,
01:45:57 nous avons fait aboutir le plan A
01:45:58 et je m'en réjouis tous les jours.
01:46:01 Madame la députée Keke, vous avez être revenue
01:46:06 très longuement sur le rapport de la défenseure des droits,
01:46:09 et vous avez raison, ce rapport est très important,
01:46:11 très intéressant.
01:46:12 Il ne concerne pas Orpea en tant que tel,
01:46:14 il concerne tout le secteur
01:46:17 et porte des recommandations
01:46:22 qui me semblent être très importantes.
01:46:24 Elles me semblent tellement importantes
01:46:25 que nous avons décidé, de façon interne,
01:46:28 d'en faire un suivi, ligne à ligne,
01:46:30 de ces 64 recommandations
01:46:31 avec le professeur Pierre Crollac-Salmon
01:46:35 pour voir comment nous progressions
01:46:37 et avoir des indicateurs de progression
01:46:39 sur ce rapport.
01:46:41 Et donc, je vous le confirme,
01:46:44 que nous sommes et nous allons rester
01:46:47 une entreprise à but lucratif,
01:46:50 mais une entreprise à but lucratif
01:46:53 qui fait son travail,
01:46:56 qui prend soin de ses patients et de ses résidents
01:46:59 et qui prend soin de ses collaborateurs,
01:47:01 parce que sans prendre soin des collaborateurs,
01:47:03 il n'y a pas de soin des résidents et des patients.
01:47:07 -Madame la députée Berethet m'a posé la question...
01:47:12 Ah oui, sur la hiérarchisation des critères.
01:47:18 Ca, c'est une excellente question,
01:47:20 la hiérarchisation des critères.
01:47:23 Vous voyez, les critères qui étaient dans les bonus
01:47:28 et dans les critères de rémunération
01:47:29 de mes prédécesseurs étaient principalement axés
01:47:33 sur les indicateurs financiers et de développement.
01:47:36 A mon arrivée, j'y ai spécifiquement demandé,
01:47:38 ça faisait partie de mes conditions pour arriver,
01:47:40 que le premier critère qui était le mien
01:47:42 dans ma rémunération soit le critère qui porte
01:47:44 sur la bientraitance et l'accompagnement
01:47:47 des personnes que nous avions dans nos établissements,
01:47:49 que ce soit des résidents ou des patients.
01:47:52 Et ça représente 40% de ma rémunération variable,
01:47:56 30% étant sur des critères financiers
01:48:00 et 30% sur des critères, j'allais dire généraux,
01:48:02 de performance des services de santé.
01:48:05 De performance décidée par le Conseil d'administration.
01:48:07 Donc vous voyez, et je pense que c'est un élément
01:48:10 extrêmement important, c'est la même chose
01:48:12 dans les établissements.
01:48:14 C'est-à-dire que les directeurs d'établissements
01:48:15 qui, historiquement, avaient un bonus
01:48:18 sur des critères financiers,
01:48:19 aujourd'hui, 80% de leur rémunération variable
01:48:24 sont sur des critères qui ont trait
01:48:26 au soin, à l'accompagnement, à la sécurité
01:48:28 dans leurs établissements.
01:48:29 Et ça, c'est un changement fondamental
01:48:31 dans la façon même d'apporter les budgets.
01:48:35 -Comment vous...
01:48:36 (Propos inaudibles)
01:48:37 -On a des indicateurs de satisfaction.
01:48:43 On a des indicateurs de EIG,
01:48:46 donc d'événements indésirables graves.
01:48:49 Premier, je vais revenir sur des points techniques,
01:48:51 mais la première chose que j'ai faite en arrivant,
01:48:55 c'est de demander que me soient reportés toutes les semaines,
01:49:00 chacun individuellement,
01:49:01 chacun des événements indésirables graves
01:49:04 et que ces événements qui étaient, historiquement,
01:49:08 envoyés aux ARS dans un délai moyen de 15 jours
01:49:11 sont maintenant envoyés dans un délai inférieur à 2 jours,
01:49:14 qu'ils me soient remontés et qu'on les regarde.
01:49:17 Donc, dans un premier temps,
01:49:19 ça va se traduire par une augmentation des EIG.
01:49:22 Pourquoi ? Non pas parce qu'il y en a plus,
01:49:24 mais juste parce qu'on les déclare.
01:49:26 Et donc, ça, c'est fondamental.
01:49:27 Donc, moi, je suis "satisfait", si on veut se parler franchement,
01:49:31 je suis satisfait de cette augmentation
01:49:33 parce que maintenant, je sais ce qui se passe un peu plus,
01:49:35 beaucoup mieux.
01:49:36 Et ça veut dire qu'après chaque événement,
01:49:38 il y a un plan d'action, il y a un programme d'action
01:49:42 et qu'on vérifie que ce programme d'action
01:49:43 est mis en place et mis en oeuvre.
01:49:45 C'est vraiment fondamental.
01:49:47 Pierre, tu veux peut-être te commenter ou... Non ?
01:49:51 Oui, bien sûr. Pas la même chose.
01:49:53 -Madame la députée, prenez le micro.
01:50:02 -Je vous le donne ?
01:50:03 -Non, non. Prenez le micro.
01:50:06 -Pardon. J'ai appuyé.
01:50:09 Donc, j'étais vraiment sur le modèle de structure juridique
01:50:12 parce que ce qui me paraissait intéressant,
01:50:13 si je recoupe la question de la députée Christal, par exemple,
01:50:16 qui dit que ces gens-là deviennent des patients,
01:50:19 le fait de pouvoir faire entrer aussi
01:50:21 beaucoup plus de bénévoles, de la société civile, etc.,
01:50:24 c'est également pour moi un moyen, en fait,
01:50:26 de maintenir aussi ces personnes-là
01:50:30 avant qu'elles deviennent vraiment patients, etc.
01:50:33 Donc, la structure, on a parlé d'entreprise à mission,
01:50:36 mais est-ce que c'est quelque chose
01:50:37 qui pourrait vous intéresser
01:50:38 ou vers lequel vous pourriez aller en montrant l'exemple ?
01:50:43 -Oui, on n'a pas prévu d'aller vers ce modèle.
01:50:47 On a prévu d'aller vers une entreprise à mission
01:50:51 et, pour aller dans votre sens,
01:50:53 de renforcer les conseils de la vie sociale
01:50:56 dans les établissements
01:50:57 en incluant beaucoup plus de personnes,
01:50:59 beaucoup plus de monde,
01:51:00 et de créer un niveau de conseil de la vie sociale
01:51:03 qui soit pas uniquement au niveau de l'établissement,
01:51:05 mais qui soit aussi au niveau régional
01:51:07 pour pouvoir, je dirais, donner un peu de conseil
01:51:11 et de soutien aux familles
01:51:13 qui, dans un conseil de la vie sociale,
01:51:15 se trouvent parfois un tout petit peu seules,
01:51:17 d'abord parce que toutes ne s'engagent pas dans le CVS,
01:51:22 mais aussi toutes n'ont pas l'habitude
01:51:25 et, je dirais, le talent
01:51:31 ou le temps pour s'engager autant qu'on devrait,
01:51:34 et donc avoir un comité de la vie sociale régional
01:51:37 qui pourrait leur apporter des conseils,
01:51:38 leur dire ce qui se passe dans cet autre conseil.
01:51:40 Et avoir des échanges nous semblait être un moyen
01:51:43 de répondre à cette nécessité
01:51:44 qui est en effet très importante
01:51:48 de mieux s'ancrer sur le territoire
01:51:50 et de faire venir de façon plus ouverte
01:51:52 les gens dans nos établissements.
01:51:53 Les établissements d'Orpéa ont une tradition
01:51:56 d'être plutôt, je dirais, des établissements
01:51:57 qui sont fermés.
01:51:59 Et ce qu'on veut faire
01:52:00 et le changement qu'on veut impulser,
01:52:01 c'est vraiment de l'ouvrir
01:52:03 et de l'ouvrir à tout le monde
01:52:05 parce que c'est une nécessité aussi pour nos résidents.
01:52:09 Madame la députée Janvier,
01:52:14 sur le modèle économique,
01:52:15 je pense avoir répandu déjà.
01:52:18 Moi, je considère qu'on a besoin
01:52:21 d'une certaine diversité dans les modèles
01:52:24 pour essayer de voir lequel est le meilleur
01:52:27 ou qu'est-ce qui peut apporter quoi dans le temps.
01:52:29 Vous voyez, les EHPAD privés,
01:52:31 si je remonte aux années 80-90,
01:52:35 elles ont apporté,
01:52:38 les EHPAD privés à ce moment-là,
01:52:39 une amélioration très sensible
01:52:41 sur la qualité de l'hébergement dans cette époque.
01:52:46 Et moi, je pense qu'aujourd'hui,
01:52:48 en tout cas, ce que je souhaite faire
01:52:51 d'Orpea, c'est un modèle sur la qualité
01:52:53 qui peut servir de modèle à l'ensemble des entreprises.
01:52:57 On part de loin, on a un travail gigantesque à faire,
01:53:01 mais j'ai du temps.
01:53:02 Et l'arrivée de la caisse des dépôts et consignations,
01:53:05 de ce point de vue-là, est aussi un gage du temps long
01:53:08 et de permettre de progresser de façon importante.
01:53:12 Et l'autre sujet qui va avec ce sujet de diversité,
01:53:19 des modèles entre public, privé, lucratif
01:53:23 et privé-associatif,
01:53:25 c'est qu'il y a un besoin très fondamental
01:53:27 de maillage du territoire,
01:53:29 ce qui signifie des investissements
01:53:32 pour être sûr qu'on a un maillage complet,
01:53:33 parce que des personnes qui viennent dans nos établissements
01:53:36 veulent être près de leur famille,
01:53:37 veulent être près de où, de là où elles ont vécu,
01:53:42 et il faut qu'il y ait suffisamment d'investissements.
01:53:44 Et ça, je pense que le privé est de nature
01:53:47 et a la capacité de le faire.
01:53:49 Madame la députée Christol,
01:53:55 sur la perte d'autonomie.
01:53:57 Je vais peut-être...
01:53:58 Parce que ça, c'est une très bonne question.
01:54:01 Je vais la passer à Pierre.
01:54:03 Non pas que j'ai pas des éléments de réponse,
01:54:06 mais avec son expérience de médecin,
01:54:10 il a plus de réponses que moi.
01:54:13 Le modèle...
01:54:15 Merci, madame, pour cette question
01:54:17 qui souligne une évolution sociétale incontestable.
01:54:23 Et ça a été très bien rapporté par mes collègues
01:54:26 Olivier Guérin et Claude Jandel dans leur rapport,
01:54:29 qui montre la nécessité de médicalisation plus forte
01:54:32 des maisons de retraite,
01:54:34 alors que les unités de soins de longue durée
01:54:36 pourraient être dédiées à des soins plus pointus,
01:54:39 plus spécialisés.
01:54:41 Et donc, vous faites référence à la continuité d'aide
01:54:45 et de soins qu'on peut apporter à nos aînés
01:54:48 à partir du domicile jusqu'à des établissements
01:54:51 de plus en plus médicalisés.
01:54:54 Vous savez peut être que la moyenne d'âge augmente
01:54:58 dans ces établissements.
01:55:00 Au sein d'Orpéa, la moyenne d'âge est à 88,9 ans,
01:55:05 presque 89 ans.
01:55:08 Et la durée de séjour dans les établissements
01:55:13 est de deux ans et demi.
01:55:14 Donc, la population concernée est en grande majorité
01:55:18 très, très dépendante et présente des polypathologies,
01:55:20 des maladies qui se combinent et qui combinent leur impact
01:55:26 de sévérité.
01:55:27 Je voudrais qu'on réfléchisse vraiment intensément dans le
01:55:32 groupe sur la continuité d'aide qu'on peut apporter depuis le
01:55:35 domicile jusqu'à des structures ambulatoires,
01:55:38 jusqu'à l'hébergement.
01:55:40 Que ce ne soit pas un jour, je suis à domicile,
01:55:43 le lendemain, je suis en EHPAD, qui est peut être
01:55:47 une approche beaucoup plus progressive.
01:55:50 Les hébergements temporaires à l'étranger que je visite
01:55:54 actuellement, il y a des hébergements qui sont proposés
01:55:57 de durée très, très courte et qui permettent aux seniors
01:56:00 d'échanger, de rencontrer d'autres personnes,
01:56:03 de bénéficier d'assistance de courte durée et de se familiariser
01:56:08 à la communauté.
01:56:09 Je pense qu'on peut aussi inventer des nouveaux supports
01:56:12 à domicile, des nouveaux supports ambulatoires qui vont adoucir
01:56:17 cette transition et vraiment personnaliser l'aide qu'on peut
01:56:20 qu'on peut apporter.
01:56:21 C'est un vaste chantier extrêmement pertinent pour
01:56:25 qu'on propose des soins et une aide à la carte et qui soit
01:56:30 beaucoup plus continu et douce pour nos aînés.
01:56:38 Madame le Vavasseur, Madame la députée, vous aviez deux
01:56:43 questions.
01:56:44 L'un sur la participation au CVS.
01:56:46 Elle est, j'allais dire, trop faible, malheureusement.
01:56:50 Donc, il faut qu'on travaille beaucoup plus sur comment
01:56:54 attirer, et notamment des gens qui sont en dehors de la proximité
01:56:59 immédiate de nos établissements, pour les faire vivre et les faire
01:57:04 vivre de façon plus intense qu'aujourd'hui.
01:57:08 Et sur la question des arrêts maladies à froid, c'est un point
01:57:11 auquel j'ai été toujours sensible.
01:57:14 Vous savez, dans beaucoup de nos usines, notamment en Asie,
01:57:17 de chez Saint-Gobain, nous faisions, avant d'arriver,
01:57:21 exactement du stretching, des exercices pour s'échauffer et
01:57:28 ne pas ne pas avoir les accidents qui sont les accidents du début
01:57:32 de tour d'usine parce que c'est effectivement un moment où on est
01:57:36 froid et comme quand on fait du sport, si on ne s'échauffe pas
01:57:39 avant, on risque des points.
01:57:41 Et donc, ça, c'est des sujets sur lesquels il va falloir qu'on
01:57:43 travaille.
01:57:44 Prendre les cinq minutes d'échauffement le matin,
01:57:47 c'est une bonne idée.
01:57:49 Après, il faut faire attention.
01:57:52 On ne peut pas toujours décaler certaines missions dans le temps
01:57:55 parce qu'il faut s'adapter à la vie de nos patients et de nos
01:57:59 résidents.
01:58:00 Et le point fondamental, c'est vraiment que nos soignants,
01:58:04 nos auxiliaires de vie, soient là au moment où il y en a
01:58:07 besoin et pas que l'organisation de travail dicte la vie de nos
01:58:14 patients et nos résidents.
01:58:15 C'est vraiment dans l'autre sens qu'il faut concevoir les choses,
01:58:19 c'est à dire avoir une organisation du travail qui
01:58:22 s'adapte à la vie réelle et aux besoins réels de nos patients
01:58:25 et nos résidents.
01:58:26 Par exemple, certains veulent se lever à 8 heures le matin,
01:58:28 d'autres veulent se lever à 10 heures.
01:58:29 Il faut que notre organisation du travail s'adapte à
01:58:32 ces conditions.
01:58:33 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est
01:58:35 vraiment très, très important.
01:58:36 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est très,
01:58:39 très important.
01:58:40 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est très,
01:58:42 très important.
01:58:43 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est très,
01:58:45 très important.
01:58:46 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est très,
01:58:48 très important.
01:58:49 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est très,
01:58:52 très important.
01:58:53 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est très,
01:58:55 très important.
01:58:56 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est très,
01:58:58 très important.
01:58:59 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est très,
01:59:01 très important.
01:59:02 Et c'est ce que je disais, c'est un travail qui est très,
01:59:04 très important.
01:59:05 -Merci.
01:59:06 -Merci.
01:59:07 -Merci.
01:59:08 -Merci.
01:59:09 -Merci.
01:59:10 -Merci.
01:59:11 -Merci.
01:59:12 -Merci.
01:59:13 -Merci.
01:59:14 -Merci.
01:59:15 -Merci.
01:59:16 -Merci.
01:59:17 -Merci.
01:59:18 -Merci.
01:59:19 -Merci.
01:59:20 -Merci.
01:59:21 -Merci.
01:59:22 -Merci.
01:59:23 -Merci.
01:59:24 -Merci.
01:59:25 -Merci.
01:59:26 -Merci.
01:59:27 -Merci.
01:59:28 -Effectivement, le député Alloset l'a dit,
01:59:31 nous avons envie de vous faire confiance.
01:59:33 En tous les cas, sachez que nous souhaitons votre réussite
01:59:36 parce que nous souhaitons le bien-être de nos aînés.
01:59:39 Donc voilà, bien sûr, et des bonnes conditions de travail
01:59:44 également de nos professionnels de santé.
01:59:47 Donc voilà, nous prêtons donc une attention toute particulière,
01:59:50 bien sûr, à l'évolution du groupe Orpea.
01:59:54 Eh bien, mes chers collègues, on se retrouve, nous, demain
01:59:56 à 8h45 en application, effectivement,
02:00:01 donc de l'article 91 pour examiner à la fois les amendements
02:00:05 et poursuivre l'examen du texte
02:00:06 dans le cadre de la réforme sur les retraites.
02:00:09 Voilà. Bon appétit.
02:00:11 Et encore une fois, merci, monsieur le directeur général,
02:00:13 également pour la qualité de vos réponses.
02:00:15 Merci.