• l’année dernière
VIOLENCES - « Emmanuel Macron est un mytho. » Les mots d’Andréa Bescond ont résonné à l’Assemblée nationale, le jeudi 9 février, lors de la cinquième édition des trophées médiaClub’Elles. Un prix qui récompense les femmes et les hommes ayant œuvré pour une meilleure représentation des femmes dans les médias, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

L’autrice et réalisatrice a reçu le trophée d’honneur pour son engagement contre les violences faites aux femmes et aux enfants, et son téléfilm À la folie. Des violences qu’elle préfère qualifier de « violences masculines ». « Qui fait du mal aux femmes et aux enfants ? Ce ne sont pas les femmes et les enfants, ce sont les hommes », souligne Andréa Bescond au début de son discours de remerciement.

Dans ce dernier, elle revient sur les viols dont elle a été victime enfant et avoue être relativement en paix avec son histoire. Mais elle déclare « avoir beaucoup de colère par rapport à l’inaction » politique. « Aujourd’hui, c’est 18 enfants violés chaque heure en France d’après les chiffres de la Ciivise. La Ciivise qui est créée depuis deux ans, qui envoie des préconisations sur le bureau des ministres de Justice et compagnie, […] ces personnes-là regardent les dossiers et il ne se passe rien. Ces préconisations ne sont jamais mises en place », fustige l’autrice d’Une simple histoire de famille, paru chez Albin Michel.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Emmanuel Macron est un mytho.
00:02 C'est à toi.
00:04 [Musique]
00:32 [Musique]
00:54 Oui, la colère dont tu parles, Hélène, je la vis chaque jour.
00:58 Parce que j'ai beaucoup de colère par rapport à l'inaction.
01:02 J'ai plus trop de colère par rapport à ma propre histoire.
01:04 Je crois que ça y est.
01:06 C'est bon, on en parle. J'en ai parlé.
01:08 J'ai été suivie.
01:10 De faire ces oeuvres artistiques,
01:12 des choses comme ça,
01:14 ça permet aussi de réparer beaucoup de choses chez moi.
01:16 Aujourd'hui, c'est 18 enfants
01:18 violés chaque heure en France
01:20 d'après les chiffres de la CIVIS.
01:22 La CIVIS, qui a été créée depuis deux ans,
01:24 qui envoie des préconisations sur les bureaux
01:26 de justice et compagnie dont je ne citerai pas le nom
01:28 parce que j'ai pas envie de me polluer.
01:30 Mais en tout cas, ces personnes-là regardent les dossiers.
01:32 Il ne se passe rien.
01:34 Ces préconisations ne sont jamais mises en place.
01:36 J'en veux beaucoup à monsieur Macron.
01:38 Mais c'est vrai que depuis
01:40 2017 et le quinquennat,
01:42 monsieur Macron a eu tout.
01:44 Il a eu tous nos témoignages.
01:46 Tous les témoignages qui ont buzzé au max,
01:48 entre Camille Kouchner, Vanessa Springora,
01:50 toutes les personnes
01:52 qui ont témoigné étant victimes
01:54 de PPDA, soit
01:56 d'élaïdes, enfin on est tellement
01:58 nombreuses et nombreux à avoir témoigné
02:00 de ces violences. Alors, évidemment,
02:02 quand on parle toutes les deux et que je me dis « oui, on n'est pas en Iran,
02:04 oui, on a le droit de gueuler ce matin,
02:06 j'ai même traité le président de mytho
02:08 dans le Parisien.
02:10 Chose que je pense, vraiment,
02:12 en plus, c'est sincère, je pense qu'il est mytho
02:14 sur les violences. C'est clair
02:16 qu'il a été complètement mytho.
02:18 Ça fait super plaisir de le dire à l'Assemblée.
02:20 Emmanuel Macron est un mytho.
02:22 Ça, c'est vrai.
02:24 - Et je crois, justement, que ça tombe bien
02:26 parce que ce 9 février, une proposition de loi
02:28 a été examinée à l'Assemblée nationale
02:30 sur la protection des enfants, justement,
02:32 sur les violences intrafamiliales
02:34 par la députée.
02:36 Proposition de loi déposée, pardon, par la députée
02:38 Isabelle Santiago.
02:40 - Ah, bah oui, Isabelle Santiago est toujours au taquet
02:42 pour les enfants. Et c'est génial.
02:44 Mais je crois qu'il faut vraiment...
02:46 Je fais appel à vous, à Yael Brown-Pivet,
02:48 mais vraiment, sur l'Assemblée nationale
02:50 et sur le nombre de députés,
02:52 il est important aujourd'hui de faire rentrer
02:54 la prévention contre les violences
02:56 à l'école, dans tous les programmes scolaires,
02:58 sur tout le spectre des violences.
03:00 Et c'est vraiment de là que ça part.
03:02 Et vraiment, je vous en prie.
03:04 Je sais qu'on parle de colère. Moi, ça fait des années
03:06 que je suis un peu sur le terrain, que je suis allée voir
03:08 en politique, etc., que j'ai vu que c'était bouché
03:10 et que, encore une fois,
03:12 on a accouché de choses qui étaient
03:14 vraiment pas à la mesure du fléau,
03:16 vraiment pas à la hauteur, malheureusement.
03:18 On est tellement en-dessous.
03:20 On parle, on parle, on parle.
03:22 Et maintenant, il faut qu'on nous écoute.
03:24 Et c'est tout à votre honneur de l'avoir dit ce soir.
03:26 (Applaudissements)
03:28 (...)
03:30 (...)
03:32 (...)
03:34 Merci à tous !
03:36 [SILENCE]

Recommandations