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00:00 Quand on va chez un franchisé, chez Total, j'y suis allé faire des entretiens là-bas,
00:03 vous connaissez ma démarche, d'aller rencontrer les gens avant de venir causer.
00:07 Ils ont la blouse Total, ils vendent des produits Total, ils vendent de l'essence Total,
00:11 il y a le drapeau Total à l'entrée de la caisse, mais ils sont à 1300 euros parce que c'est un franchisé.
00:16 - Ils sont créateurs d'emplois, vaut mieux avoir 1300 euros qu'être au chômage, cher monsieur.
00:19 - Non, ces gens là dont je parle, Mme Salmane, très concrètement,
00:24 cette personne que j'ai en tête, je ne peux pas vous redire le prénom parce que je ne veux pas tricher,
00:28 qu'on dise que j'ai des amis imaginaires, mais cette personne très concrètement,
00:33 et sa collègue qui était dans la même boutique, très concrètement,
00:37 leurs congés payés, elles ne les prennent pas pour aller faire d'autres travaux à côté.
00:40 - Mais là vous prenez un cas exceptionnel.
00:41 - Non, ce n'est pas un cas exceptionnel.
00:42 - Je veux dire, j'entends la tête de François Bayrou.
00:45 - Attendez, je réponds.
00:46 Ce n'est pas un cas exceptionnel, Mme Salmane, c'est que je vous demande d'essayer de vivre
00:50 pendant trois mois avec le SMIC et 1300 euros, et d'essayer, et d'essayer,
00:55 et de vous demander comment vous faites pour vous loger, vous nourrir, vous soigner.
01:00 - Tu ne sais pas où vous habitez déjà.
01:01 - Non, c'est pareil partout.
01:03 - Là, excusez-moi, mais...
01:04 - Ah non !
01:04 - Non, Mme Salmane, je vous demande...
01:06 - Non, que tu habites...
01:07 - Alors, choisissez la ville que vous voulez.
01:09 Choisissez la ville que vous voulez, dites-moi où est-ce que vous allez vous installer.
01:11 On fait un film autour de l'installation de Mme Salmane à Châteauroux, à Flixecours.
01:17 Où vous voulez, vous me dites, et je vais vous montrer comment vous vivez avec 1300 euros.
01:21 - On ne vit pas en survie, on est d'accord là-dessus.
01:23 - Alors, à partir du moment où on a des...
01:26 - Ces personnes, ces grandes firmes créent de l'emploi.
01:29 Vous n'allez pas dire le contraire.
01:31 - Je crois qu'il faut sortir de l'opposition.
01:33 - Est-ce que j'ai dit qu'il fallait ruiner ces grandes firmes et en finir avec elles ?
01:36 - Vous en parlez quand même avec beaucoup de descendants.
01:38 - À aucun moment j'ai dit ça.
01:39 Par contre, je dis que dans notre pays, les petits doivent payer petit en matière d'impôts
01:43 et les gros doivent payer...
01:44 - Ils payent déjà très court ça.
01:45 - C'est fini.
01:46 - Il nous reste deux minutes.
01:47 - On a une formidable avocate de Total quand même, quand Total paye 0 euros d'impôts sur les sociétés en France.
01:52 À ce moment-là, ils n'ont pas eu de chiffre là-dedans en France.
01:55 - Mais ce n'est pas vrai.
01:55 - On s'en revient juste, pardon.
01:57 - Comment se fait-il que les raffineries de Total, quand c'est aux Pays-Bas où il n'y a pas d'impôts sur les plus-values,
02:02 eh bien, bizarrement, ça rapporte et on paye de l'impôt minime là-bas.
02:06 En revanche, en France, elles ne font pas de plus-values.
02:08 Qu'on me dise pourquoi il y a 3 500 boutiques Total dans le pays et que soi-disant...
02:12 - C'est vrai, vous vaudrez les milliards de Total juste...
02:14 - Attends, je veux quand même répondre deux secondes.
02:16 - Non, Stéphane, c'est bon, on nous écoute.
02:17 - Bruno, il n'a pas parlé encore. Et puis on doit finir en 2 minutes 30 pour une question de temps de parole.
02:21 Bruno.
02:22 - Juste, moi, je suis d'accord avec François. La grève, elle appartient aux travailleurs.
02:26 Ce n'est pas lui, ni Martinez, ni Berger qui vont dire qu'ils vont être en grève dans la rue.
02:29 Les gens, c'est leur choix, c'est leur combat.
02:32 Après, nous, on a besoin de François et de Rachel Keke, par exemple,
02:34 pour expliquer ce qu'est la pénibilité, parce que Rachel, elle sait ce que c'est.
02:37 On a besoin de François parce que lui, il mène ses combats.
02:39 Il mène ses combats comme quelqu'un qui connaît ses dossiers. On a besoin de ça.
02:42 Et donc, nous, on a besoin de lui comme relais.
02:44 Il a compris depuis longtemps, malheureusement, parce qu'il le prend depuis 5 ans,
02:47 que dans l'Assemblée, c'est compliqué. Il prend des murs à longueur de journée, mais il continue à y aller.
02:52 Ça, c'est courageux. Et moi, je pense réellement qu'il va falloir allier les deux.
02:55 Et le combat électoral ne suffira pas. Le combat législatif ne suffira pas.
02:59 Il faudra vraiment débloquer le pays. Et de toute façon, il n'y a que comme ça que ça fonctionnera.
03:02 Mais il faut les deux. Et chacun sa place. Et François l'a très bien dit.
03:05 - Je veux vraiment relancer une invitation amicale à Mme Salmane.
03:10 - Amicale ?
03:11 - Bah oui, bien sûr. Moi, je viens ici sans hostilité.
03:14 - Est-ce que vous acceptez une invitation ?
03:16 - Non, non, non. Je laisse poursuivre.
03:18 - Je viens ici pour une invitation amicale à Mme Salmane.
03:21 Très sérieusement, je souhaite que finalement, il y ait une France d'en haut et une France d'en bas qui se croisent.
03:27 Et que vous veniez vous installer pendant un mois, deux mois en France, où vous voulez.
03:33 Et que l'on montre comment c'est difficile de vivre aujourd'hui avec le SMIC, avec le salaire minimum dans notre pays.
03:39 Alors que ce sont en plus des métiers qui sont souvent pénibles.
03:42 On l'a dit, ils tiennent le pays debout. Maintenant, il faut de la reconnaissance et de la rémunération.
03:46 - Non, non, mais je vais répondre.
03:48 - Merci François Ruffin.
03:50 - Vous me proposez un mois ou deux payés au SMIC. C'est bien ce que vous me proposez.
03:54 Bon, je ne peux pas exercer d'activité salariée puisque je suis avocate, vous le savez.
03:58 Mais si, admettons, je me mets dans ces conditions, je l'accepte. Mais pas pour cette durée-là.
04:02 Une semaine, ça sera déjà pas mal.
04:04 - Une semaine au SMIC, ce sera déjà pas mal.
04:06 - Vous me dites, vous lancez une invitation amicale d'un mois ou deux, je vous dis que c'est bien une semaine.
04:11 - Ne demandez pas aux gens de vivre en permanence avec ça, pour vous c'est une semaine.
04:13 - C'est déjà bien que j'essaye une semaine.

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