Soir Info Week-End du 11/02/2023

  • l’année dernière
Eliot Deval revient sur l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans ce Foir'Info Week-end.
00:00:04 On décrypte comme chaque soir, on débat de l'actualité du jour avec autour de ce
00:00:09 plateau Judith Vintraube, journaliste au Figaro Magazine.
00:00:11 Bonsoir.
00:00:12 A vos côtés Jean Messia, bonsoir Jean.
00:00:15 Président de l'Institut Apollon, Nathan Devers, l'agrégé de philosophie autour
00:00:18 de la table.
00:00:19 Bonsoir Nathan.
00:00:20 L'agrégé de philosophie à côté de l'ancien chef du RED, Jean-Michel Fouvert.
00:00:23 Bonsoir Olivier.
00:00:24 Bonsoir Jean-Michel.
00:00:25 Dans un instant le sommaire, mais tout de suite le rappel des titres avec Isabelle Piboulot.
00:00:28 C'est à vous Isabelle.
00:00:30 Pierre Palmat sous l'emprise de cocaïne lors de son accident.
00:00:37 Hier soir en Seine-et-Marne, la voiture qu'il conduisait est entrée en collision avec un
00:00:42 autre véhicule.
00:00:43 Si les jours de l'humoriste ne sont plus en danger, trois blessés graves sont à déplorer,
00:00:48 dont une femme enceinte qui a perdu son bébé de 6 mois.
00:00:51 Une enquête est ouverte pour homicide et blessures involontaires.
00:00:54 Le bilan s'alourdit après l'attentat à la voiture Bélier dans un quartier juif de
00:01:00 Jérusalem-Est.
00:01:01 Hier, un garçon de 8 ans a succombé à ces blessures.
00:01:04 Pourtant, à trois, le nombre d'Israéliens a décédé.
00:01:07 Un véhicule a foncé sur un arrêt de bus.
00:01:09 Le chauffeur de 31 ans a été abattu par des policiers, arrivé rapidement sur les
00:01:14 lieux.
00:01:15 Et puis le 15 de France, stoppé net en Irlande au tournoi des 6 nations.
00:01:20 Une première après 14 victoires.
00:01:22 L'Irlande s'est imposée 32 à 19.
00:01:24 Le dernier revers des hommes de Fabien Galtier, daté du 17 juillet 2021 en Australie.
00:01:31 Soir info, week-end.
00:01:34 Au sommaire ce soir, les manifestations contre la réforme des retraites.
00:01:38 963 000 manifestants dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur.
00:01:43 Une mobilisation toujours haute.
00:01:45 Les syndicats maintiennent la pression et menacent de mettre la France à l'arrêt.
00:01:49 La journée sociale la plus dense, selon Jean-Luc Mélenchon.
00:01:52 Alors peut-on parler d'une mobilisation réussie ? A quoi s'attendre désormais ?
00:01:56 On en débat tout au long de cette édition.
00:01:57 Le député LFI Thomas Porte persiste et signe.
00:02:01 Il assume son tweet contre Olivier Dussopt, au lendemain de son exclusion pour 15 jours
00:02:06 de l'Assemblée nationale.
00:02:07 Une sanction jugée trop forte du côté de la NUPES.
00:02:10 Alors est-ce le cas ? Qu'est-ce que cela révèle ? On en débat dans cette émission.
00:02:14 Et puis, plus de 25 000 personnes ont trouvé la mort dans le séisme qui a frappé lundi
00:02:19 la Turquie et la Syrie.
00:02:21 C'est le dernier triste bilan officiel communiqué aujourd'hui.
00:02:24 Dans le froid hivernal, les sauveteurs continuent à extirper des personnes vivantes, dont des
00:02:28 enfants.
00:02:29 Nous serons en liaison en fin d'émission avec Jean-Rémi Meunot.
00:02:32 Il est chef de mission SOS Chrétien d'Orient.
00:02:35 Il est actuellement sur place pour porter secours à la population.
00:02:39 La parole à vous dans un instant.
00:02:44 Mais vous qui nous regardez, installez-vous confortablement.
00:02:46 On va revenir tout de suite.
00:02:48 On marque une très courte pause.
00:02:50 Restez avec nous sur CNews.
00:02:53 De retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:02:57 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:02:58 Autour de la table, Judith Vintraub, Jean Messiaen, Nathan Devers et Jean-Michel Fauvergue.
00:03:03 L'actualité, bien évidemment marquée aujourd'hui par la mobilisation contre la réforme des
00:03:08 retraites, va largement y revenir pendant cette édition.
00:03:11 Quatrième manifestation, un samedi cette fois pour ceux qui ne pouvaient pas se joindre
00:03:16 au cortège de la semaine.
00:03:17 Et selon les chiffres, une mobilisation toujours importante.
00:03:20 963 000 manifestants en France, 93 000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur.
00:03:26 La CGT parle de 2,5 millions de personnes.
00:03:29 Pour avoir une idée, le 7 février, c'était 757 000 manifestants qui avaient battu le
00:03:34 pavé.
00:03:35 On va voir sur cette journée de mobilisation en France avec Mathilde Kouvilleur-Flornoy.
00:03:39 « C'est la première fois depuis janvier que les manifestations contre la réforme des
00:03:45 retraites ont lieu un samedi.
00:03:47 Pour ce quatrième acte, selon les chiffres de la préfecture, ils étaient 12 000 à
00:03:50 Marseille, 23 000 à Nantes, 25 000 à Toulouse et 8 000 à Clermont-Ferrand.
00:03:55 Dans la capitale, la mobilisation est en hausse par rapport à mardi dernier.
00:03:59 Selon la CGT, ils étaient 500 000 à manifester, 93 000 selon la préfecture et 112 000 selon
00:04:05 le cabinet occurrence.
00:04:06 Plusieurs personnalités politiques ont été aperçues dans les différents cortèges,
00:04:10 notamment Jean-Luc Mélenchon à Marseille.
00:04:12 « Je pense que M. Macron, s'il compte sur l'usure, se trompe de pays.
00:04:16 Ça ne m'étonnerait pas, mais ici, c'est la France.
00:04:18 » En tête de cortège, quelques débordements
00:04:20 ont éclaté dans l'après-midi à Paris.
00:04:22 Une voiture, une poubelle ainsi qu'un vélo ont été incendiés rue de Charonne, dans
00:04:26 le 11e arrondissement.
00:04:27 Entre jets de projectiles et dégradations de façade, la tension est montée entre les
00:04:31 forces de l'ordre et les manifestants.
00:04:33 10 personnes ont été interpellées.
00:04:38 Pour encadrer la manifestation, 10 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés, dont 4 500
00:04:42 dans la capitale.
00:04:43 En région, peu d'incidents ont eu lieu.
00:04:46 Les syndicats ont déjà annoncé une cinquième journée de mobilisation le 16 février.
00:04:50 Les manifestations de ce samedi ont rassemblé plus de personnes que mardi dernier.
00:04:54 Mais les chiffres avancés par la CGT sont tout de même en dessous de la mobilisation
00:04:58 du 31 janvier.
00:04:59 Alors Judith Vintreau, vous qui avez l'habitude d'observer les mouvements sociaux, est-ce
00:05:05 que vous parleriez d'une réussite des syndicats, même si la barre des 1 million n'a pas été
00:05:11 franchie ce week-end ? Une mobilisation plutôt réussie ?
00:05:14 Oui, plutôt réussie, par le nombre, par la diversité des gens.
00:05:21 Le but de Laurent Berger, le patron de la CFDT, en convainquant ses partenaires syndicaux
00:05:26 d'organiser des manifs le samedi, c'était de faire venir les familles.
00:05:29 Il y avait effectivement beaucoup de familles.
00:05:31 Je suis allée me balader en bordure des manifs.
00:05:34 Effectivement, il y avait beaucoup de familles.
00:05:36 Après, à quoi bon ? Parce que même 1 million, on est presque 49 millions d'électeurs en
00:05:46 France, ça fait une large majorité qui n'a pas manifesté.
00:05:49 Nathan Devers, plutôt un succès cette mobilisation selon vous ?
00:05:53 Il me semble que c'est un succès pour deux raisons.
00:05:55 D'abord, la raison de nombre et de diversité que Judith a dit.
00:05:58 Puis la deuxième, c'est que c'était une manifestation globalement extrêmement digne.
00:06:02 C'est-à-dire qu'à l'exception des quelques images qui ont pu être montrées, il n'y a
00:06:06 pas eu de violence, il n'y a pas eu d'action ou de sous-gants.
00:06:09 Il y a eu des voitures brûlées, mais on y reviendra tout à l'heure.
00:06:12 Oui, mais c'était quand même globalement, par rapport à cette manifestation de au moins
00:06:15 un million de personnes dans toute la France, c'était des actes qui étaient marginaux
00:06:19 et qui témoignent, me semble-t-il, d'un retour en force de ce qu'on pourrait appeler la
00:06:22 manifestation à l'ancienne, celle des syndicats, celle justement qui est dans la représentativité,
00:06:28 dans les corps intermédiaires, dans aussi une organisation qui est très canalisée.
00:06:31 Et si vous voulez, c'est un petit peu le contraire de la mobilisation type Gilets jaunes,
00:06:35 celle qui a été improvisée, spontanée, non représentative, etc.
00:06:38 Et dans ce contexte, à mon avis, ce dont il faut tenir compte, c'est que quand on a
00:06:44 une manifestation aussi digne, qui est un moment de politisation générale autour d'un
00:06:49 débat qui est intéressant, qui mobilise notre vision du travail, notre vision de la
00:06:52 société, notre vision de l'économie, etc., le gouvernement devrait tendre l'oreille,
00:06:56 écouter et avoir du respect.
00:06:57 Si le gouvernement se crispe, reste sourd et reste rigide, le risque, c'est que ça crée
00:07:02 un climat où la seule incitation, c'est d'incitation à la violence.
00:07:06 Et ça, évidemment, ce serait...
00:07:07 Oui, on y reviendra justement à cette question tout à l'heure.
00:07:10 Avant de vous entendre, Jean-Michel Fauvergue, Jean Messiaen, on va écouter Jean-Luc Mélenchon.
00:07:13 Alors Jean-Luc Mélenchon qui a salué une manifestation très dense, il a également
00:07:20 parlé d'Emmanuel Macron, qui a moralement perdu, selon lui, écoutez-le.
00:07:27 S'il avait le bon goût de parler, ça serait bien parce que ça améliorerait le niveau
00:07:31 de mobilisation populaire contre lui.
00:07:34 Je pense que c'est pour ça qu'il s'est, parce que c'est prudence de sa part, il sait que
00:07:39 l'état d'exaspération du pays à son égard est complet et que maintenant, lui, ne lui
00:07:44 reste plus grand-chose comme moyen d'action.
00:07:47 La violence, bon, ça, c'est l'autoritarisme, c'est encore ce qu'on vient de voir à l'Assemblée
00:07:55 nationale.
00:07:56 Bon, voilà, ça.
00:07:57 Et puis après, il lui reste la dissolution.
00:07:59 Il a déjà menacé tout le monde.
00:08:00 On lui a déjà dit dix fois "Bah vas-y, chiche, pour voir".
00:08:04 Bon, voilà, je pense qu'il est dans une situation qui le condamne à perdre.
00:08:10 De toute façon, moralement, il a perdu déjà.
00:08:12 Jean Messiah a la journée sociale la plus dense selon Jean-Luc Mélenchon et il dit
00:08:17 "Emmanuel Macron a perdu moralement".
00:08:19 Qu'est-ce que vous comprenez déjà dans "a perdu moralement" ? C'est vrai qu'on peut
00:08:22 s'interroger sur le sens de cette phrase.
00:08:24 En tout cas, une journée sociale dense, la plus dense depuis plusieurs années selon
00:08:30 vous, ou en tout cas le mouvement qui se crée depuis quelques semaines ?
00:08:33 Alors, c'est un mouvement qui est effectivement assez dense, qui provoque un certain consensus
00:08:41 dans le pays, puisque même ceux qui ne manifestent pas soutiennent à l'arrière, si vous voulez,
00:08:48 sans manifester, mais ils soutiennent quand même le rejet de la réforme, puisque c'est
00:08:52 de ça qu'il s'agit.
00:08:53 Que ce soit un rejet parlementaire avec ce qui se passe à l'Assemblée, que ce soit
00:08:57 à travers les sondages ou que ce soit la mobilisation dans la rue, on sent quand même
00:09:01 qu'il y a une crispation et un refus de cette réforme généralisée.
00:09:05 Maintenant, le problème, si vous voulez, c'est que d'ailleurs, le gouvernement, je
00:09:09 crois que c'est exprimé cet après-midi en disant que ça ne changera rien quant à
00:09:14 sa volonté de faire passer cette réforme, parce qu'effectivement, c'est vrai que c'est
00:09:18 un million de personnes, c'est vrai qu'on a une mobilisation légèrement supérieure
00:09:22 à celle de mardi, mais en même temps, on est samedi, donc c'est un peu normal que
00:09:24 les gens le samedi soient plus libres de manifester qu'en milieu de semaine.
00:09:29 Je crains qu'on n'ait pas là face à un blocage généralisé du pays, comme s'il
00:09:34 y avait plusieurs millions de personnes dans la rue.
00:09:37 C'est toujours peu ou prou les mêmes qui manifestent et c'est ça qui est un peu étonnant
00:09:41 si vous voulez, quand on constate le hiatus qu'il peut y avoir entre le rejet massif
00:09:48 qu'il y a dans la population française par rapport à cette réforme et la capacité
00:09:52 de mobilisation qui reste quand même modeste au regard du potentiel qui peut être celui
00:09:58 du refus et celui d'une expression du refus dans la rue, si vous voulez.
00:10:05 En fait, beaucoup de Français se disent "je vais laisser les autres manifester et
00:10:09 de toute façon s'ils obtiennent quelque chose, ça sera aussi valable pour moi".
00:10:12 C'est un peu comme tous les sujets d'ailleurs, parce qu'il y a un rejet de la politique
00:10:16 gouvernementale dans plein de domaines, que ce soit le domaine social, le domaine sécuritaire,
00:10:21 le domaine migratoire, mais la mobilisation des Français, en tout cas dans la rue, se
00:10:26 fait attendre.
00:10:27 On s'interrogera d'ailleurs tout à l'heure pour savoir si c'était une manifestation
00:10:29 contre la réforme ou une manifestation contre Emmanuel Macron, mais toujours sur le nombre,
00:10:34 cette mobilisation Jean-Michel Fauvert.
00:10:36 Il est effectivement peu de monde quand on voit finalement le nombre de Français qui
00:10:40 s'opposent à la réforme.
00:10:42 Il semblerait qu'on soit sur le même étiage, un peu en deçà d'ailleurs des grosses manifestations
00:10:49 qu'il y a eu il y a quelques temps, pas celle de mardi bien sûr, là on est samedi.
00:10:53 En plus il y avait les familles aujourd'hui, donc le nombre aurait dû être beaucoup plus
00:10:58 important que ça.
00:10:59 On est sur un étiage à peu près identique, ce qui veut dire que d'une manière générale,
00:11:03 pour l'instant, en tout cas pour l'instant, ce mouvement de foule dans les manifestations
00:11:11 clairement ne prend pas, et en tout cas ne s'agrandit pas.
00:11:16 Mais pourquoi il prendrait finalement ?
00:11:17 Je ne sais pas, on ne sait pas, c'est difficile à expliquer pourquoi fonctionne une manif.
00:11:24 Quand vous avez 70% des Français qui rejettent la réforme, on n'a pas 70% des Français
00:11:29 dans la rue, donc il y a un paradoxe.
00:11:31 Exactement, là aussi, d'une façon générale, on a un chiffre qui baisse aussi sur les gens
00:11:38 qui sont contre cette réforme-là, qui baisse un peu, pas énormément.
00:11:42 Mais c'est vrai, vous avez raison dans ce que vous dites Jean, d'une manière générale
00:11:45 aussi, tout le monde ne va pas manifester.
00:11:47 On est aussi face à une société qui est, rappelons-le, de plus en plus individualiste
00:11:52 et donc les gros mouvements de foule ne coalisent plus, ne coalisent pas face à ces mouvements
00:11:58 individualistes d'une manière générale.
00:12:00 Il faut quand même souligner aussi, et je voulais aussi le souligner après ce qu'a
00:12:05 dit Nathan, qu'effectivement on est dans des manifs qui sont des manifs syndicales,
00:12:12 on est sur le retour de la manif traditionnelle, mais on ne l'avait pas perdue cette manif
00:12:16 traditionnelle.
00:12:17 Pendant les Gilets jaunes, rappelez-vous, il y avait des manifs climat qui étaient
00:12:21 plutôt bien encadrés et sur lesquels il n'y avait pas de violence, il n'y avait
00:12:23 aucune violence et qui drainaient, pour le coup, beaucoup de jeunes qui étaient intéressés
00:12:27 par ça.
00:12:28 Ils étaient là, donc c'est pour ça que ça s'est bien passé.
00:12:31 Et beaucoup de jeunes et beaucoup de gens sur ces manifs-là.
00:12:36 Donc, il faut se féliciter du fait qu'effectivement il y a eu quelques heures, mais d'une manière
00:12:42 générale que ça soit plutôt bien passé.
00:12:44 Alors quelques heures, justement.
00:12:45 On va en parler dans un instant, on va marquer une très courte pause.
00:12:50 On pourra aussi s'interroger sur l'après 7 mars, qu'est-ce qui va se passer, les conséquences
00:12:55 de cette mobilisation d'aujourd'hui.
00:12:56 Et puis est-ce qu'on assiste aussi à la résurrection, si je puis dire, des syndicats
00:13:00 qui étaient intéressants, qui avaient un peu disparu aussi au moment des Gilets jaunes.
00:13:03 On va continuer à parler de cette réforme des retraites et de la mobilisation autour,
00:13:08 de l'ambiance à l'Assemblée nationale également.
00:13:11 Ce sera dans un instant.
00:13:12 Restez avec nous sur CNews.
00:13:13 A tout de suite.
00:13:14 Et de retour sur le plateau de ce Whareinfo weekend.
00:13:20 Bienvenue si vous nous rejoignez autour de ce plateau.
00:13:22 Toujours Judith Vintraub, Jean Messiaen, Nathan Devers, Jean-Michel Fauvergue.
00:13:25 Et on continue de parler de la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:13:29 C'est effectivement l'actualité de la journée.
00:13:31 Un pari plutôt réussi pour les syndicats.
00:13:34 Pas un million de personnes dans les rues en France, mais pas loin.
00:13:38 Une manifestation plutôt familiale.
00:13:41 On vous propose d'écouter d'ailleurs des participants à Montpellier cet après-midi.
00:13:45 Écoutez.
00:13:46 Ça fait 30 ans que je ne suis pas venue manifester parce que bon, peut-être que je n'avais pas
00:13:54 l'occasion et tout ça.
00:13:55 Et aujourd'hui, je me suis décidée pour les générations à venir, pour mon petit-fils,
00:14:01 mes enfants et tout.
00:14:02 Et surtout pour moi parce que j'ai seulement 60 ans et je me sens impactée par cette réforme.
00:14:09 Comme les jours d'avant, je suis mobilisée pour l'école parce que je ne vois pas des
00:14:14 enseignants.
00:14:15 Je suis dans le premier degré, donc je suis professeure des écoles et je ne crois pas
00:14:18 réussir à faire le même travail qu'entre 64 et 67 ans puisqu'on a des études qui finissent
00:14:24 tard.
00:14:25 Et je souhaite que ça reste comme ça parce que je souhaite qu'on garde des enseignants
00:14:27 formés de qualité jusqu'au bout.
00:14:30 Et en même temps, je n'ai pas envie qu'on offre une qualité d'éducation et une qualité
00:14:36 d'école moindre aux enfants, aux parents et à toute l'école.
00:14:40 Deux participants, des raisons différentes, mais bien assez proches.
00:14:43 Est-ce qu'on peut parler d'une réforme contre la mobilisation ou une réforme contre
00:14:47 Emmanuel Macron plus globalement ?
00:14:49 Emmanuel Macron a eu ce génie de redonner ses lettres de noblesse à l'action collective.
00:14:56 Puisque vous savez, ça ce n'est pas d'hier, en 1983, Gilles Lipovetsky signait un bouquin
00:15:01 qui s'appelait "L'air du vide" où il expliquait qu'effectivement, il n'y avait plus raison
00:15:07 si vous voulez, les gens ne trouvaient pas sens aux actions collectives de manière générale
00:15:11 et à la mobilisation sur des questions particulières.
00:15:15 Là, Emmanuel Macron a suscité, dans une société qui est devenue archi-individualiste,
00:15:20 parce qu'on parle quand même d'un million de personnes, je veux dire, dans une société
00:15:24 où chacun ne voit que son intérêt individuel immédiat, réussir, alors que ce soit d'ailleurs
00:15:30 les Gilets jaunes et encore plus ces manifestations-là, réussir à mettre dans la rue, contre une
00:15:35 réforme et in fine contre lui, contre sa politique, autant de personnes, ça relève quand même
00:15:41 de la gageur.
00:15:42 Donc Emmanuel Macron a suscité un sentiment collectif, en tout cas une raison de se mobiliser
00:15:49 dans un monde, il faut bien le dire, où la raison d'une mobilisation et d'une action
00:15:54 collective avait perdu un peu de sens.
00:15:56 Nathan Devers, je vous pose la même question, effectivement, est-ce qu'on se mobilise contre
00:16:00 la réforme des retraites aujourd'hui si on descend dans la rue ou c'est un peu plus large ?
00:16:04 Je pense qu'on se mobilise sur un refus d'une certaine manière d'être gouverné.
00:16:09 C'est la phrase de Michel Foucault, la critique, c'est l'art de ne pas être trop gouverné.
00:16:13 Et que c'est un peu vraiment ça, on ne peut le dire plus concrètement, c'est le sentiment
00:16:17 d'avoir une goutte d'eau qui fait déborder un vase, qu'il y a un contexte.
00:16:20 C'est-à-dire qu'il y a deux choses qui sont problématiques, à mon avis, dans cette réforme,
00:16:24 du point de vue de ses opposants.
00:16:25 Son contenu, on en a beaucoup parlé, l'allongement de la durée de travail, etc.
00:16:30 Mais sa méthode, c'est-à-dire le monopole de la vérité de la part du gouvernement.
00:16:35 Cette réforme a quand même été faite en prenant un rapport du Conseil d'orientation des retraites,
00:16:41 en lui imposant une interprétation qui n'était ni dans le rapport.
00:16:44 Le rapport se fondait sur quatre hypothèses.
00:16:46 Parce que c'était un rapport qui portait sur l'avenir, l'avenir est par principe imprévisible.
00:16:51 Qui, il y a un an et demi, aurait su qu'il y aurait une guerre en Ukraine, une crise de l'énergie, etc.
00:16:54 On ne sait pas de quoi est fait l'avenir.
00:16:56 Et d'ailleurs, le président Ducor a dit lui-même, ce rapport-là, il ne donnait pas une seule direction.
00:17:01 Le gouvernement a donc imposé une version de la vérité.
00:17:04 Et à partir de là, ils imposent une seule solution.
00:17:07 Alors qu'encore une fois, il y avait d'autres solutions possibles,
00:17:09 qui étaient l'augmentation des cotisations salariales, patronales, de taxer les super profits.
00:17:15 Enfin, elles ne sont pas forcément bonnes, ces solutions-là.
00:17:17 Mais on pouvait avoir un débat avec plusieurs solutions.
00:17:20 Et à chaque fois, on a eu refus d'une discussion sur la vérité, refus d'une discussion sur les solutions.
00:17:25 Ce qui fait une situation de monopole.
00:17:27 La démocratie, c'est l'inverse.
00:17:28 Et il me semble que c'est surtout cette méthode qui est contestée,
00:17:31 et pas seulement le contenu de la réforme en elle-même.
00:17:33 Une méthode contestée.
00:17:33 Je vous pose la question tout de suite, Judith Vintrob, il est 22h30.
00:17:37 On va retrouver Isabelle Piboulot pour faire un point sur les dernières actualités.
00:17:41 On parlera aussi des heurts dans un instant avec Jean-Christophe Couvy,
00:17:44 secrétaire national Unité SGP Police, qui nous attend.
00:17:47 Il est en liaison avec nous.
00:17:48 Mais tout de suite, je le disais, le rappel des titres avec vous, ma chère Isabelle.
00:17:52 [Musique]
00:17:56 À Brest, le mystère persiste sur les circonstances de la mort d'Elena Klujou.
00:18:00 Son corps calciné a bien été retrouvé jeudi dans une forêt du Finistère.
00:18:05 La jeune élève infirmière avait disparu après une soirée en boîte de nuit le 29 janvier.
00:18:10 Le principal suspect est quant à lui décédé après une double tentative de suicide.
00:18:15 Au moins 48 personnes arrêtées en Turquie,
00:18:18 42 pour pillage et 6 pour escroquerie par téléphone.
00:18:22 Les individus ont agi dans 8 provinces sinistrées.
00:18:25 Après le tremblement de terre qui a frappé le sud du pays lundi,
00:18:29 les suspects ont été placés en détention.
00:18:31 Pour rappel, la catastrophe a fait au total plus de 25 000 morts en Turquie et en Syrie.
00:18:38 Enfin, au football, en cette 23e journée de Ligue 1,
00:18:41 instant difficile pour le PSG après sa 3e défaite de la saison au championnat face à Monaco.
00:18:47 Au score 3-1, Butzinier, Golovin et Ben Yeder, auteurs d'un doublé.
00:18:52 Zahir Emry a réduit le score pour Paris, privé de Mbappé et Messi.
00:18:57 Une défaite pour les Parisiens à 3 jours de la réception du Bayern Munich en Ligue des Champions.
00:19:04 Merci Isabelle. Effectivement, le PSG n'est pas très en forme ces derniers jours.
00:19:09 Judith Vintrobon continue donc de parler de la réforme des retraites.
00:19:12 Je le disais, on va parler d'ailleurs dans un instant avec Jean-Christophe Couvy.
00:19:16 Mais cette question qu'on se posait à l'instant, Judith Vintrobon,
00:19:19 est-ce que les gens descendent dans la rue uniquement contre la réforme des retraites
00:19:22 ou alors contre une méthode, voire même contre un homme, le chef de l'État Emmanuel Macron ?
00:19:27 C'est sûr que l'antipathie vis-à-vis d'Emmanuel Macron et le refus de sa méthode de gouvernement
00:19:36 sont très présents quand on interroge des manifestants.
00:19:39 Ce qui est frappant aussi, c'est que quand vous leur demandez
00:19:43 s'ils pensent que la manifestation fera reculer le gouvernement,
00:19:48 la réponse en général est non.
00:19:50 Ce qui n'empêche pas qu'ils sont très contents d'être là.
00:19:52 Je parle des adultes bien sûr, puisque les enfants ne sont pas contre la réforme des retraites.
00:19:56 On ne leur a pas demandé leur avis, ils sont instrumentalisés.
00:19:59 Il y en avait pourtant dans les cortèges cet après-midi.
00:20:02 À mon avis, vous ne pouvez pas demander à un enfant de cet âge
00:20:07 de vous expliquer pourquoi il est contre la réforme des retraites.
00:20:10 À part que papa et maman lui ont dit qu'on allait bien rigoler.
00:20:13 D'ailleurs, on a bien rigolé.
00:20:15 Il y avait une très bonne ambiance.
00:20:18 Nathan parlait du refus de discuter du gouvernement.
00:20:22 Je trouve que les responsabilités sont partagées.
00:20:25 Certes, Elisabeth Borne a dit "64 ans, ce n'est pas négociable".
00:20:29 D'ailleurs, c'est une grande erreur de l'exécutif d'avoir permis
00:20:33 que se focalise l'hostilité à la réforme sur un âge qui n'avait pas lieu d'être.
00:20:37 Il pouvait tout à fait jouer sur la longueur de cotisation,
00:20:41 la durée de cotisation, si ça aurait permis à un débat
00:20:45 beaucoup plus riche de s'instaurer, sans remettre cette barrière d'âge.
00:20:51 Chose pour laquelle il y a d'autant moins d'excuses,
00:20:53 que c'est déjà pour ça que la première fois,
00:20:56 quand Édouard Philippe a imposé l'âge pivot, que tout s'est bloqué.
00:21:00 Ensuite, le contexte sanitaire, etc.
00:21:02 Mais on savait que c'était un point de blocage.
00:21:05 Donc, faute, erreur politique de l'avoir fait.
00:21:09 Mais le blocage, le refus de discuter, il est dû aussi aux 17 ou 18 000 amendements
00:21:15 déposés à la NUPES, à l'Assemblée nationale, qui est le lieu du débat.
00:21:19 Et c'est là que devrait avoir lieu ce débat.
00:21:22 Il y a un paradoxe d'ailleurs, Mathilde Panot de la NUPES,
00:21:25 qui demandait aussi à débattre les week-ends.
00:21:28 Elle s'est exprimée...
00:21:29 Oui, à bloquer le week-end, à faire de l'obstruction le week-end.
00:21:32 C'est vrai que c'est un paradoxe un peu, Jean-Michel.
00:21:34 Oui, tout à fait. Qu'elle demande ça.
00:21:36 Oui.
00:21:36 Tout à fait. Je la trouve, vous m'excuserez l'expression,
00:21:39 mais je la trouve un peu gonflée là-dessus.
00:21:41 Parce qu'en fait, en réalité, il y a effectivement une opposition formelle à ce texte
00:21:47 avec des rappels aux règlements, des arrêts de séance, etc.
00:21:54 Et le week-end ne servira pas à grand-chose d'autre qu'à continuer à faire ça.
00:21:58 Et là, ils doivent en être au deuxième article, au troisième.
00:22:02 Ça ne va pas avancer du tout.
00:22:04 Donc qu'ils y soient le week-end ou qu'ils n'y soient pas, ça ne change pas grand-chose.
00:22:08 Et puis, je voudrais quand même dire en tant qu'ancien député
00:22:12 que quand même dans ce pays, il y a des règlements qui légifèrent sur le travail
00:22:17 et que travailler H24, 365 jours par an à la chambre, on ne fait pas du bon boulot.
00:22:25 Et on en arrive, en plus du fait qu'il y a des professionnels des coups de gueule,
00:22:37 eh bien, il y a une espèce de situation générale d'énervement qui fait que ce n'est pas bon du tout.
00:22:43 Et pour le bon déroulé des débats, il vaut mieux avoir quelques repos quand même de temps en temps.
00:22:50 – Allez, on va s'intéresser dans un instant à la suite du mouvement
00:22:53 puisque l'intersyndical a appelé à bloquer le pays le 7 mars.
00:22:56 Alors, à quoi s'attendre ?
00:22:58 Mais avant, on va s'intéresser tout de même sur les échauffourées.
00:23:02 Il y a eu des échauffourées en tête de cortège.
00:23:04 Alors, on s'habitue.
00:23:06 C'est vrai que c'est assez étonnant parce qu'on se dit que la manifestation s'est bien passée.
00:23:09 Pourtant, il y a eu quand même, vous allez le voir sur ces images, des véhicules incendiés.
00:23:15 Il y a eu des voitures volées.
00:23:17 On le voit, l'utilisation de gaz lacrymogène, des feux de poubelle.
00:23:21 Bref, des images que l'on commence à connaître par cœur.
00:23:25 Il y a Jean-Christophe Couvy, secrétaire national, unité SGP, police, qui nous a rejoints.
00:23:31 Jean-Christophe Couvy, bonsoir.
00:23:33 Merci d'être en liaison avec nous.
00:23:37 Peut-être sur le... Pardonnez-moi, sur le...
00:23:44 De manière globale, pardon, je cherchais mes mots.
00:23:47 Est-ce qu'on peut dire que la stratégie de la police a bien fonctionné ?
00:23:51 Que les fauteurs de troubles ont permis aux Français de manifester dans le calme,
00:23:56 malgré les images de voitures brûlées, de poubelles brûlées que l'on a pu voir ?
00:24:03 Oui, bonsoir.
00:24:04 Écoutez, oui, moi, ce que je vois, c'est qu'il y avait 240 villes qui étaient concernées par les manifestations
00:24:10 et qu'enfin, effectivement, tout s'est bien passé.
00:24:12 Alors, à part quelques petits points, toujours un peu points sensibles.
00:24:16 Rennes, j'ai deux collègues CRS qui ont été blessés suite à des jets de clochet et molotov.
00:24:22 Brest aussi, où il y a eu quelques petits déheurts avec quelques blessés.
00:24:25 Et après, Paris. Paris, bon, c'est la convergence, c'est la capitale.
00:24:29 Il y a des groupes ultra radicalisés qui essaient toujours d'utiliser la manière violente pour revendiquer.
00:24:36 D'ailleurs, on ne sait même pas ce qu'ils revendiquent,
00:24:37 puisque du coup, on ne comprend pas trop pourquoi ils brûlent les voitures.
00:24:40 Et enfin, il n'y a aucune argumentation.
00:24:43 Il n'y a pas de revendication.
00:24:45 C'est juste encore se montrer en découdre avec les policiers et faire régner l'anarchie.
00:24:50 Donc là, on a vu qu'on avait changé quand même de registre, c'est-à-dire qu'on est moins attentif.
00:24:56 Au lieu que mes collègues soient, j'allais dire, toujours, comme vous voyez là, par exemple, sur les images, en attente,
00:25:02 on fait des bons offensifs de temps en temps pour éviter justement que les personnes se regroupent trop en nombre.
00:25:08 Donc, on essaie de casser un petit peu les groupes pour ne pas qu'ils se constituent
00:25:12 et surtout qu'on fait des interprétations.
00:25:14 Et on est beaucoup plus proactifs qu'avant.
00:25:17 On va y revenir aussi sur l'évolution du maintien de l'ordre.
00:25:20 Mais alors, il y a eu un filtrage en amont.
00:25:22 Il y a eu 1000 personnes contrôlées.
00:25:24 Vous parlez de ces fauteurs de troupes, ces éléments radicaux.
00:25:27 On peut aussi les appeler les « black blocs », ceux qui sont habillés tout en noir, avec leurs cagoules noires.
00:25:33 C'est si compliqué que ça de les empêcher de s'infiltrer dans une manifestation.
00:25:39 Je le disais, 1000 personnes contrôlées et pourtant encore une nouvelle fois des heurts à la tête du cortège cet après-midi.
00:25:48 En fait, quand vous... Si vous voulez, le maintien de l'ordre, ce n'est pas une science exacte.
00:25:54 Donc, il y a des points de contrôle. Ce n'est pas totalement hermétique.
00:25:57 Après, on fait des palpations, des fouilles.
00:26:00 On demande effectivement d'ouvrir les sacs, essayer de détecter des éventuels « black blocs ».
00:26:05 Mais c'est compliqué parce qu'ils sont aussi un peu organisés.
00:26:10 Ils arrivent à s'infiltrer, à infiltrer des éléments, des choses, des déguisements, notamment avec plusieurs points de passage.
00:26:20 Ils louent aussi des fois des appartements en Airbnb quelques jours avant pour stocker du matériel.
00:26:25 Il y a des gens qui les aident.
00:26:26 Donc, il y a toute une organisation.
00:26:29 Ce sont des professionnels du désordre.
00:26:32 Donc, ils sont bien rodés.
00:26:34 Donc, ce n'est pas une science exacte.
00:26:36 On fait ce qu'on peut.
00:26:36 Effectivement, quand on voit qu'il y a des préfiltrages comme il y a eu là, aujourd'hui, il y a moins quand même de débordements.
00:26:42 La semaine dernière, il y avait eu moins de préfiltrages.
00:26:44 On a vu qu'ils avaient pu intervenir un peu plus violemment dans la manifestation.
00:26:50 Donc, encore une fois, on a changé un petit peu la manière de travailler.
00:26:53 Et on voit que maintenant, on est tout de suite actifs.
00:26:55 On ne laisse pas gangréner la manifestation.
00:26:58 Jean-Christophe Couville, vous restez avec nous.
00:27:00 Jean-Michel Fauvergne, on voit la difficulté d'identifier ces éléments radicaux en amont.
00:27:06 Est-ce qu'il y a des failles, peut-être, dans le renseignement avant les manifestations ou ça restera toujours compliqué ?
00:27:14 Non, moi, je ne le dirais pas comme ça.
00:27:16 Ça restera évidemment, forcément compliqué.
00:27:19 Le maintien de l'ordre, ce n'est pas une science exacte.
00:27:22 Et effectivement, Jean-Christophe Couville a dit que c'est difficile d'abord de contrôler tout le monde.
00:27:28 Et ensuite, même quand vous contrôlez, vous avez des gens qui passent à travers des mailles de filet,
00:27:32 qui se regroupent à un certain moment et qui vont se retrouver et qui se changent
00:27:37 et qui récupèrent du matériel dans des endroits bien précis, qui se changent
00:27:41 et qui sont devant la manif et qui créent ce désordre-là.
00:27:45 Mais ce que je voudrais rajouter aussi, c'est que les contrôles en amont sont toujours faits sous l'autorisation du procureur de la République
00:27:55 et que les maintiens d'ordre, maintenant, sont souvent judiciarisés,
00:27:58 c'est-à-dire que les interpellations se font immédiatement, des officiers de police judiciaire sont sur place.
00:28:06 Et c'est vrai, ce que dit Jean-Christophe Couville est exact.
00:28:09 On a vu, pour l'œil aguerri, un petit changement de tactique entre les deux manifs importantes.
00:28:16 On voyait dans les précédentes manifs, pas celle de mardi, mais celle d'avant,
00:28:20 des ouvertures qui laissaient passer la BRAV ou d'autres types de fonctionnaires de police très véloces
00:28:30 qui allaient chercher les manifestants violents et qui les ramenaient derrière.
00:28:36 Là, ça s'est un peu moins passé et là, c'était maîtrisé différemment.
00:28:41 Jean-Christophe Couville, avant de vous libérer, cette dernière question.
00:28:44 On a vu un maintien de l'ordre évoluer, notamment depuis les Gilets jaunes.
00:28:50 Alors là, par exemple, effectivement, vous le disiez, des scènes de violence, mais finalement maîtrisées,
00:28:57 ce qui n'était pas le cas lors de précédents maintiens de l'ordre. Je le répète, notamment lors des Gilets jaunes.
00:29:01 Est-ce qu'il y a eu une évolution depuis l'arrivée du nouveau préfet de police Laurent Nunez ?
00:29:06 Ou c'est aussi lié au fait que les syndicats sont eux aussi habitués à défiler avec un service d'ordre également assez efficace ?
00:29:15 Je vais dire un peu tout. C'est-à-dire qu'effectivement, les syndicats, le fait d'avoir un service d'ordre,
00:29:21 donc tout est bien organisé, coordonné, on est en lien direct avec la salle de commandement,
00:29:27 par exemple, de la préfecture de police de Paris. Donc si vous voulez, on est très réactif.
00:29:31 Et puis on fait le ménage dans les syndicats. Quand d'ailleurs les Black Blocs,
00:29:36 on les appelle les Black Blocs ou les Mans subversifs, dès lors qu'ils passent à l'action,
00:29:40 souvent ils voulaient tout de suite se réfugier parmi les manifestants.
00:29:44 Comme ça, on ne pouvait pas les interpeller parce que ça faisait un peu comme une muraille, un mur.
00:29:49 Et donc du coup, il y avait aussi des manifestants qui ne faisaient rien, qui étaient pacifiques
00:29:53 et qui pouvaient recevoir ou des coups, des gaz lacrymogènes, etc. Donc c'était compliqué de gérer ça.
00:29:59 Maintenant, avec le service d'ordre des syndicats, c'est un peu plus hermétique.
00:30:02 Donc du coup, ils ne peuvent plus se réfugier parmi la populace.
00:30:05 Et après, effectivement, changement de préfet, changement de méthode.
00:30:08 Le préfet Nunez nous a écoutés aussi parce que nous aussi, on fait passer des messages.
00:30:14 On a des façons de travailler, des évolutions.
00:30:17 Et puis, on a bien vu que le maintien de l'ordre classique avec, j'allais dire,
00:30:22 une masse de fonctionnaires devant comme une phalange, difficile à manœuvrer,
00:30:27 c'était compliqué dans ce nouveau schéma.
00:30:30 Donc on préfère avoir des petits groupes constitués de policiers, beaucoup plus mobiles,
00:30:35 plus actifs, proactifs et qui interviennent, qui font des bons offensifs
00:30:39 et qui peuvent tout de suite, j'allais dire, être plus efficaces.
00:30:43 Donc ça, c'est un changement de mentalité. Et puis surtout, on ne subit plus.
00:30:47 Voilà, on défend aussi les commerces. On refuse à ce que les banques brûlent, les commerces brûlent.
00:30:53 Et ça, c'est un changement aussi politique parce que quand on est en unité constituée,
00:30:58 on obéit au préfet, on obéit à la force publique et on n'a pas d'initiative sur le terrain.
00:31:04 Merci Jean-Christophe Couvy pour votre éclairage ce soir sur ces débordements.
00:31:08 Alors de la manifestation de Jean-Christophe Couvy, secrétaire national Unité SGP,
00:31:12 des débordements des voitures brûlées, il est vrai, mais maîtrisé par les forces de l'ordre.
00:31:19 On va maintenant s'intéresser à la suite, puisque dès le départ de la manifestation,
00:31:24 les représentants des différents syndicats se sont exprimés.
00:31:27 L'intersyndical qui veut une France à l'arrêt dès le 7 mars.
00:31:31 Les syndicats de la RATP ont d'ailleurs appelé à la première grève reconductible du mouvement
00:31:36 contre la réforme des retraites à compter du 7 mars.
00:31:39 Et lors d'une conférence de presse, donc, les syndicats ont confirmé leur appel à un 5e acte,
00:31:43 également le 16 février. Bref, ça continue. Et ils se disent prêts à durcir le mouvement. Écoutez.
00:31:50 Malgré tout, le gouvernement et les parlementaires restaient sourds à la contestation populaire.
00:31:55 L'intersyndical appellerait les travailleurs et les travailleuses, les jeunes et les retraités
00:32:00 à durcir le mouvement en mettant la France à l'arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain.
00:32:08 Et oui, on appelle à ce que la journée du 7, on puisse avoir des modes d'expression extrêmement diverses
00:32:14 qui vont de la manifestation à d'autres rassemblements dans les endroits, y compris.
00:32:18 Moi, je suis assez partisan que dans beaucoup d'endroits, on puisse se réunir,
00:32:21 même à 25 ou 30 devant la mairie de son village, si c'est ça qu'on peut faire le 7.
00:32:25 Le 8 mars, c'est une bonne occasion, encore plus que les années précédentes,
00:32:29 puisqu'il y a toujours des mobilisations. Le 8 mars, c'est une occasion exceptionnelle
00:32:34 de se mobiliser autour de la journée internationale du droit des femmes,
00:32:38 parce que tout le monde le sait maintenant, cette réforme, elle va essentiellement ou beaucoup pénaliser les femmes.
00:32:44 Donc ça tombe bien. Le 8, c'est après le 7.
00:32:47 Et dans un instant pour en parler, on va retrouver Serge Sobrera et les secrétaires généraux du service public EF-OTAR.
00:32:53 Alors une perspective de mouvement qui se durcit, peut-être pour des Français des difficultés.
00:33:00 On va voir ce qu'il en sera. Selon vous, cette question, on parlait d'un gouvernement qui n'écoute pas.
00:33:06 C'est ce que disent aussi les syndicats. Du coup, cette perspective de blocage, c'est la faute du gouvernement ou des syndicats ?
00:33:13 Julie de Vintreau.
00:33:14 C'est sûr qu'un gouvernement qui ne tenterait pas quelques réformes que ce soit ne bloquerait pas le pays.
00:33:20 Et la France pourrait continuer tranquillement à s'enfoncer, à perdre ses industries, à perdre son école,
00:33:29 son système de santé à se délabrer. Mais dans la joie et dans la bonne humeur, ce serait formidable.
00:33:34 Moi, je suis toujours étonnée qu'on impute la responsabilité du blocage à un gouvernement qui essaye de gouverner.
00:33:42 On peut juger cette réforme mal faite, mal pensée. C'est d'ailleurs largement mon cas.
00:33:50 Mais dire que le gouvernement est responsable des blocages parce qu'il veut réformer, ça me paraît une absurdité.
00:33:59 À part ça, vous avez noté dans les extraits que vous avez passés l'extrême réticence de Laurent Berger,
00:34:06 qui nous sort les réunions à 25 devant les mairies comme l'acte ultime de rébellion et la mobilisation maximale,
00:34:15 alors que la CGT, Sud et d'autres veulent bloquer le pays. Et le vrai test, c'est ça.
00:34:22 Ce sera est-ce que le pays va être bloqué ou non le 7 mars.
00:34:26 Alors on va justement en parler avec Serge Sobrera, secrétaire général Service public FO Tarn, qui nous a rejoint,
00:34:34 qui est en liaison avec nous pour cet échange. Merci à vous de nous avoir rejoint.
00:34:42 Dans quel état d'esprit vous êtes ce soir ? Est-ce qu'effectivement, vous êtes prêt à bloquer le pays à partir du 7 mars ?
00:34:50 C'est ce qui a été annoncé. Et si oui, avec quel type d'action ?
00:34:55 Mais disons que pour le moment, vous le comprenez très bien, on est dans le cadre d'une intersyndicale.
00:35:01 Vous le savez bien, pas de recul d'annuité de cotisation, pas d'âge de recul de l'âge de départ à la retraite.
00:35:07 Souvenez-vous aussi, ce même président, en 2019, disait à des médias qu'il ne croyait pas qu'il fallait décaler l'âge de départ légal à la retraite,
00:35:16 qui était déjà à l'époque à 62 ans. Cette réforme des retraites est profondément injuste.
00:35:22 Nous serons tous concernés, tous perdants. Je vais juste prendre un exemple pour vous répondre à votre question.
00:35:31 Oui, parce qu'on attend votre réponse, Serge Sebréa.
00:35:34 Alors juste un exemple.
00:35:37 Les revendications, on les a entendues, c'est vrai, on les connaît aujourd'hui.
00:35:43 Pardonnez-moi pour aller vite, comme le temps qui vous est imparti finalement n'est pas extensible.
00:35:49 Quel type d'action vous envisagez ?
00:35:52 Disons que nous, pour le CET, vous le savez, tous les leaders des organisations syndicales se déplaceront chez nous dans le Tarn, la terre de Jean Jaurès.
00:36:04 Nous verrons le soir un intersyndical.
00:36:07 Mais nous, déjà, au niveau des modalités d'action concernant le mouvement pour la suite,
00:36:15 pour nous, c'est bien sûr les assemblées générales qui vont le décider.
00:36:20 Mais je pense qu'on se dirige tout droit vers un durcissement du mouvement et un blocage certainement.
00:36:28 Et dans le Tarn, tous les syndicats se mettraient d'accord ?
00:36:32 On entendait Laurent Berger et Philippe Martinez qui n'ont pas tout à fait la même vision pour la suite.
00:36:40 Comment ça se passe, vous, dans le Tarn, très concrètement, entre syndicats ?
00:36:46 Disons que nous, déjà, pour notre part, nous l'avons fait remonter à notre secrétaire confédérale, M. Jouyault.
00:36:53 Nous, les territoriaux, par le biais de notre union départementale, lors de nos assemblées générales, nous sommes pour un blocage.
00:37:01 Vous comprenez très bien qu'aujourd'hui, des millions de Français dans la rue, on n'est pas écoutés, on est méprisés.
00:37:07 Donc je pense qu'il y a des modalités d'action qui se préparent. On a tout ça sur le feu.
00:37:16 Mais il est clair qu'on va aller vers un durcissement. Et je pense qu'un blocage va s'imposer dans les prochains jours à venir.
00:37:24 – Alors un blocage, vous le dites, on le sait, une grève, ça coûte cher, à commencer par vous, à commencer par les salariés.
00:37:32 Est-ce que vous pensez pouvoir tenir dans le temps ? Dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui ? Tenir dans le temps ?
00:37:39 – La fin justifie les moyens. Vous voyez... Enfin moi, je parle souvent avec des agents qui travaillent dans les EHPAD,
00:37:46 du personnel qui... Leur métier est difficile, soit physiquement et mentalement. Autres, nous, ça va.
00:37:54 Ce personnel sera le matin résident. L'après-midi, ils seront des agents. Et ils auront comme résidence administrative
00:38:02 leur EHPAD. Donc non, je pense qu'il faut stopper tout ça. Parce que je pense que dans les tiroirs et dans les cartons de l'exécutif,
00:38:11 c'est peut-être pas eux qui le mettront en place. Mais il y a 67 ans qu'ils règnent là et autour du spectre.
00:38:18 Donc 64 ans, pour eux, c'est juste une marche de plus à franchir.
00:38:22 – Avant de vous libérer, Serge Sobrera, cette dernière question.
00:38:26 Qu'est-ce que vous attendez du gouvernement ? Très clairement qu'il abandonne purement et simplement sa réforme ?
00:38:32 Ou alors il peut y avoir encore des concessions que vous pourriez entendre ?
00:38:37 – Non, non, non, pas de concessions. Cette réforme, on ne veut pas qu'il l'abandonne pure et simplement.
00:38:46 – Merci en tout cas, Serge Sobrera, d'avoir été avec nous ce soir en direct sur CNews.
00:38:51 Secrétaire général, Services publics, FO, Tarn. C'est vrai que c'est intéressant aussi, Nathan Devers,
00:38:56 d'entendre ce qui se passe également en région.
00:38:59 Parfois, il peut y avoir aussi un décalage avec ce qui se passe à Paris.
00:39:02 On l'entend souvent là encore.
00:39:05 Une détermination, en tout cas de la part de Serge Sobrera, qui est très claire ce soir.
00:39:09 – Oui, oui, qui est extrêmement claire. Et encore une fois, le durcissement,
00:39:11 il signifie qu'en face, vous avez un gouvernement qui est sur une ligne dure depuis le début.
00:39:17 Donc à partir de là, c'est normal que quand on est dans le paradigme du bras de fer,
00:39:21 que la personne en face continue de faire le bras de fer.
00:39:24 J'aimerais juste faire une remarque quand même, qui me venait en écoutant M. Sobrera,
00:39:28 c'est que vous vous souvenez quand même la jeunesse du macronisme, c'était quoi ?
00:39:31 Le mouvement En marche.
00:39:33 Il tirait son nom d'une chose, c'était cette procédure en quelque sorte de faire une grande marche
00:39:38 et de demander aux marcheurs d'aller toquer aux portes des maisons, dans les villes,
00:39:42 dans les campagnes, dans tous les territoires, pour demander aux gens quelles étaient leurs idées
00:39:46 pour la France et par capilarité de former un programme
00:39:49 qui reprenait les bonnes idées des citoyens.
00:39:51 Et si vous voulez, en écoutant M. Sobrera, je me disais exactement ça,
00:39:55 c'est-à-dire qu'il y a eu vraiment une révolution copernicienne, une inversion totale de méthode
00:39:59 entre ce qui était initialement la méthode, où on aurait dû aller toquer chez M. Sobrera,
00:40:02 chez tout le monde, enfin pas spécialement lui, mais chez tous les gens
00:40:05 qui ont des bonnes idées pour la France, qui ont des choses à dire,
00:40:07 qui sont concernés par leur métier, par leur domaine, par un pan de la société
00:40:10 et qui peuvent faire remonter comme ça des bonnes idées collectivement,
00:40:13 et qu'en fait, ça a été évidemment exactement le contraire,
00:40:15 c'est-à-dire de demander aux gens de se durcir.
00:40:17 Donc entre la porte ouverte du début, qui était un assez beau paradigme d'ailleurs,
00:40:21 peut-être éventuellement un peu démagogue, mais qui était quand même une belle idée,
00:40:24 et aujourd'hui qui est l'inverse, qui est la porte fermée, le bras de fer et le durcissement,
00:40:27 eh bien en effet, on est venu au blocage, et contrairement à Judith,
00:40:30 je pense que la responsabilité, elle vient quand même du gouvernement qui crée un climat.
00:40:33 Ça ne veut pas dire que les oppositions sont toujours à la hauteur,
00:40:35 mais que c'est quand même le gouvernement qui crée le climat
00:40:37 à partir duquel tout le monde se définit.
00:40:39 Alors Jean Messia, le numéro 1 de la CFDT, on en parlait,
00:40:43 Laurent Berger a de nouveau pointé du doigt, je vais le citer,
00:40:45 une forme de folie démocratique du gouvernement à ignorer ce qui se passe.
00:40:50 On entendait ce secrétaire général Services publics et faute-armes, Serge Chobrera,
00:40:55 donc il y a un instant dire "non, moi non plus, je ne veux rien entendre, pas de concession, rien du tout".
00:41:00 Le dialogue, de part et d'autre, il est complètement bloqué aujourd'hui ?
00:41:03 Il est complètement bloqué parce qu'en fait, effectivement,
00:41:06 je rejoins Nathan Devers sur la jeunesse du macronisme,
00:41:09 et la jeunesse du macronisme était avant tout une escroquerie.
00:41:12 C'est-à-dire qu'on a fait croire effectivement aux gens qu'on...
00:41:15 C'est comme pour le grand débat national, on fait semblant de regrouper,
00:41:19 de rassembler toutes les idées, et au final, qu'est-ce qu'on en fait ?
00:41:22 Le grand débat national, il y a eu des cahiers de doléances, quelqu'un les a vus ?
00:41:26 Par quoi ça s'est traduit ? Par rien du tout.
00:41:28 Y compris d'ailleurs...
00:41:30 On va peut-être demander à Jean-Michel Fauvert, il pourra peut-être nous éclairer.
00:41:33 Le problème aussi, alors ça, ça ne concerne pas qu'Emmanuel Macron,
00:41:35 même si Emmanuel Macron poursuit sur cette ligne,
00:41:38 c'est que depuis 40 ans, le mot "réforme" est devenu, à pour cent,
00:41:44 si vous voulez, l'abandon d'un bout de France,
00:41:47 que ce soit sur le plan social, notre État-providence,
00:41:51 que ce soit sur le plan sécuritaire, sur le plan migratoire,
00:41:54 sur le plan budgétaire, etc.
00:41:56 Donc les Français, si vous voulez, vivent une espèce de dépossession généralisée
00:42:01 de ce qui constituait la colonne vertébrale de la France.
00:42:06 Et à chaque fois qu'on a une réforme, c'est pour demander aux Français
00:42:09 encore plus d'efforts par l'abandon d'un acquis social
00:42:12 ou d'un pan qui a été chèrement acquis dans l'histoire.
00:42:15 Donc évidemment, au bout d'un moment, si vous voulez, à force de faire ça,
00:42:19 le degré d'acceptabilité des Français s'émousse.
00:42:23 Et effectivement, les Français réclament l'arrêt.
00:42:26 Parce que, juste pour terminer là-dessus,
00:42:28 la raison qui fait qu'aujourd'hui, le gouvernement veut faire passer
00:42:32 l'âge de la retraite à 64 ans,
00:42:34 est-ce que le passage de la retraite à 64 ans va mettre un cran d'arrêt
00:42:38 au glissement de cet âge de la retraite ?
00:42:41 Non, parce qu'on n'a pas modifié finalement l'infrastructure
00:42:45 du système de retraite, c'est-à-dire la croissance économique,
00:42:49 l'emploi et la démographie.
00:42:51 Ça fait 30 ans qu'on en parle, aucun gouvernement n'a jamais initié
00:42:55 quoi que ce soit sur ces domaines, préférant le court terme,
00:42:58 le conjoncturel du décalage de l'âge de la retraite,
00:43:00 parce que c'est plus simple.
00:43:01 Donc aujourd'hui, c'est quoi ? Aujourd'hui, c'est 64 ans,
00:43:04 mais 64 ans, ça ne résoudra pas le problème Ad vitam aeternam.
00:43:07 Dans trois ou quatre ans, vous aurez un autre gouvernement
00:43:10 qui viendra en disant 64 ans, vu l'évolution démographique,
00:43:13 on a besoin de passer à 66.
00:43:15 Mais Julie de Vintraube, après je vous poserai la question,
00:43:18 Jean-Michel Fauvergue, sur l'intention première d'En Marche.
00:43:21 Julie de Vintraube, c'est vrai que là, on entendait ce syndicaliste
00:43:25 nous dire, nous, de toute façon, on n'est pas écouté,
00:43:26 ça, on l'a entendu toute la journée, on n'est pas écouté.
00:43:28 Et dans ce cadre de la réforme des retraites, mais pas seulement.
00:43:33 Pourquoi absolument vouloir passer cette réforme des retraites ?
00:43:38 Quand on observe, je suis le premier, je n'ai pas d'avis,
00:43:40 mais on dit bien, c'est parce qu'il y a l'Union européenne qui le demande.
00:43:43 Alain Minc, d'ailleurs, cette phrase circulait sur les réseaux sociaux,
00:43:47 disait c'est pour répondre au marché.
00:43:50 C'est-à-dire que, est-ce que le gouvernement est obligé
00:43:53 de tourner le dos aux Français parce qu'il y a d'autres intérêts
00:43:55 à côté qui ne sont pas avouables ?
00:43:56 Non, ça, c'est une présentation complotiste.
00:44:00 Évidemment que l'Union européenne préfère une France
00:44:05 avec des comptes à l'équilibre.
00:44:06 Et évidemment que le poids des retraites grève les finances publiques.
00:44:12 Et dans le rapport du corps, où il y a effectivement plusieurs scénarios,
00:44:17 il y en a un qui est certain, c'est que si on ne fait rien,
00:44:20 les pensions vont dramatiquement baisser.
00:44:24 Mais dramatiquement.
00:44:25 C'est-à-dire que dans 10-15 ans, vous ne toucherez plus que 30 à 34 %,
00:44:30 d'après les chiffres du corps, de mémoire, de votre salaire antérieur,
00:44:35 votre rémunération antérieure.
00:44:37 Donc ça, c'est la misère pour tous les retraités assurés.
00:44:42 Mais Jean Messiaen n'a pas tort de dire que cette réforme
00:44:45 ne résout pas le problème, puisque la démographie est ce qu'elle est.
00:44:50 Raison pour laquelle moi, je suis pour introduire une part de capitalisation,
00:44:54 comme en ont déjà les fonctionnaires.
00:44:58 Non, ce n'est pas l'objectif.
00:44:59 L'objectif de cette réforme, c'est d'introduire le privé.
00:45:01 Non, parce que sinon, ce serait dire...
00:45:02 C'est de faire gérer les retraites par BlackRock.
00:45:05 Vous croyez que les fonctionnaires n'ont pas de retraite par capitalisation ?
00:45:09 Non, mais...
00:45:10 Vous connaissez l'après-fonds, maintenant ?
00:45:12 Je connais cela, mais ça reste des dispositifs exceptionnels
00:45:15 et n'ont pas de droit commun.
00:45:17 Et dans les systèmes qui se portent le moins mal,
00:45:19 c'est le recours à la capitalisation qui permet d'éviter une faillite inéluctable.
00:45:27 Donc je suis d'accord, cette réforme-là ne garantira pas la pérennité du système.
00:45:32 Mais si vous avez un moyen de relancer la démographie en France
00:45:38 et pendant que vous y êtes en Europe,
00:45:40 ça m'intéresse parce que la baisse qu'on constate en France,
00:45:43 on la constate absolument fortement.
00:45:44 C'est sûr que ce n'est pas en liquidant la politique familiale
00:45:48 comme l'a fait François Hollande qu'on va relancer la démographie.
00:45:50 Il y a des gouvernements en Europe qui sont proches de vos idées.
00:45:55 Je ne les vois pas non plus.
00:45:57 Jean-Michel Fauvergne...
00:46:00 Je réponds juste à ça.
00:46:01 Le modèle hongrois, effectivement, c'est parce que c'est à ça que vous pensez.
00:46:04 La Hongrie a entamé une politique nataliste,
00:46:08 qui évidemment, une bonne politique démographique, ce n'est pas de la magie.
00:46:13 Ça ne se voit pas du jour au lendemain.
00:46:15 Mais disons, engager les choses aujourd'hui ne garantit jamais de réussir,
00:46:19 mais ne rien engager garantit d'échouer.
00:46:21 Alors voilà, ce qui est intéressant, Jean-Michel Fauvergne,
00:46:23 c'est qu'il y avait peut-être d'autres solutions sur la table aussi
00:46:26 pour sauver la réforme des retraites.
00:46:28 Et on nous a proposé aujourd'hui uniquement le report à l'âge de 64 ans.
00:46:33 C'est ce qui bloque.
00:46:34 Et justement, est-ce que...
00:46:35 Et beaucoup de Français pour en revenir,
00:46:38 beaucoup de Français estiment qu'ils n'ont pas été entendus
00:46:40 parce qu'il y a peut-être d'autres solutions, effectivement, d'autres propositions.
00:46:44 Et finalement, il est où ce projet d'En Marche,
00:46:48 d'écouter les Français que vous avez rejoints à l'époque ?
00:46:52 Oui, le projet au départ, effectivement, on attend la décrit,
00:46:55 c'était d'entendre, d'écouter les Français.
00:46:58 Et partant de là, et partant de leur désir à ta,
00:47:00 de faire un programme politique, mais pas que là-dessus.
00:47:02 Il y avait aussi des grandes visions d'avenir.
00:47:04 Et il y avait la nécessité aussi de pouvoir rendre pérennes
00:47:09 des réformes qui avaient été faites après la première guerre mondiale,
00:47:12 la deuxième guerre mondiale, pardon,
00:47:13 en particulier la réforme des retraites, la sécurité sociale,
00:47:16 et de pouvoir les rendre pérennes en les finançant.
00:47:19 Et on est exactement aujourd'hui là-dessus.
00:47:23 Il faut arriver à financer notre système de réforme.
00:47:27 Mais moi, la réalité des choses, c'est qu'aujourd'hui,
00:47:29 on est en train de parler de la réforme de la retraite.
00:47:31 Mais est-ce qu'il n'y avait pas d'autres solutions ?
00:47:33 Parlons plutôt, et c'est là où je rejoins aussi Judith,
00:47:38 parlons plutôt de la nécessité de faire des réformes,
00:47:41 d'avoir une vision d'avenir dans ce pays.
00:47:43 Et ça, c'est bien le rôle du président de la République
00:47:46 qui a été élu pour ça.
00:47:47 Et c'est bien le rôle du gouvernement que d'appliquer
00:47:51 ce qu'a dit le président de la République.
00:47:52 Donc, on doit avoir une vision à long terme et pas à court terme en disant...
00:47:56 Alors effectivement, tout le monde est contre
00:47:58 l'augmentation de l'âge de la retraite.
00:48:01 Vous demandez à quelqu'un, tu préfères travailler moins ou...
00:48:04 Tu préfères travailler plus ?
00:48:05 Tout le monde vous dira, mais je préfère travailler moins.
00:48:07 Mais la problématique, c'est qu'au niveau de la solidarité nationale
00:48:11 et non pas du problème individuel, de la solidarité nationale,
00:48:17 nous avons besoin de financer nos retraites.
00:48:19 Et pour financer nos retraites, on est sur cette réforme-là.
00:48:22 Et il y aura d'autres réformes.
00:48:23 Il faut...
00:48:24 Nathan Devers, je vous donne la parole dans un instant, mais il est 23h.
00:48:28 Isabelle Piboulot nous attend.
00:48:30 On ne la voit pas, mais elle nous accompagne toutes les demi-heures.
00:48:32 Isabelle Piboulot, le point sur les dernières actualités.
00:48:36 Je la vois.
00:48:37 Pierre Palmatte sous l'emprise de cocaïne lors de son accident.
00:48:42 Le pronostic vital de trois personnes est toujours engagé.
00:48:45 Parmi elles, une femme enceinte qui a perdu son bébé de six mois.
00:48:49 Hier soir, en Seine-et-Marne, la voiture conduite par le comédien
00:48:52 a percuté de face à un autre véhicule,
00:48:54 lui-même tamponné dans le cadre d'un sur-accident.
00:48:57 Une enquête est ouverte pour homicide et blessures involontaires.
00:49:01 Dans l'actualité internationale, près de 26 millions de personnes
00:49:05 pourraient avoir été touchées par les séismes
00:49:07 qui ont frappé la Turquie et la Syrie lundi.
00:49:10 Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé
00:49:14 s'est rendu à Alep auprès des sinistris.
00:49:16 L'OMS appelle à une aide financière d'urgence de 42,8 millions de dollars
00:49:21 pour répondre aux besoins sanitaires immédiats.
00:49:25 Et dans le même temps, Volodymyr Zelensky a rendu hommage aux victimes des séismes.
00:49:29 Le président ukrainien s'est entretenu avec l'ambassadeur turc à Kiev.
00:49:33 Il a également signé un livre de deuil.
00:49:36 Au total, la catastrophe en Turquie et en Syrie a fait plus de 25 000 morts.
00:49:42 — Merci beaucoup, Isabelle. Prochain point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
00:49:45 Ce sera à 23h30. Dans un instant, on va revenir sur l'exclusion du député Thomas Porte.
00:49:51 Elle est fille hier. Il persiste et signe aujourd'hui.
00:49:54 On va s'intéresser donc à l'ambiance plutôt houleuse dans l'hémicycle.
00:49:58 Mais avant, on continue de parler de cette réforme des retraites.
00:50:01 Jean-Michel Fauvert et Nathan Devers nous disaient à l'instant qu'il s'agit avant tout
00:50:05 de voir à long terme – et c'est le rôle du président de la République –
00:50:08 même si cette réforme est impopulaire.
00:50:10 — Mais j'étais tout à fait d'accord avec les prémices de votre raisonnement,
00:50:13 qu'en effet, le rôle d'un président, d'un homme d'État,
00:50:16 c'est de voir les choses à long terme, quitte à être impopulaire.
00:50:18 Moi, l'argument de dire que cette réforme est impopulaire, pour moi,
00:50:20 ce n'est pas spécialement le bon argument, d'ailleurs, parce qu'une bonne politique,
00:50:24 une grande politique peut être impopulaire et doit parfois l'être.
00:50:26 Et je suis d'accord avec vous pour définir l'homme d'État comme un bâtisseur.
00:50:29 D'ailleurs, je trouve que ce serait un bon nom de parti politique plus tard.
00:50:31 C'est quelqu'un, hein ? Les bâtisseurs, vous voyez ?
00:50:33 Mais alors, en vous écoutant, je me posais une question.
00:50:36 Je me disais franchement, pour un historien dans 100 ans,
00:50:39 quelle trace laisseront les deux mandats d'Emmanuel Macron en matière de,
00:50:44 vraiment, d'une construction, d'une logique de bâtisseur,
00:50:47 de construire la France de demain ?
00:50:48 Je ne parle pas de réforme comptable,
00:50:50 qui relève un petit peu quand même d'une certaine forme de technocratie
00:50:53 que tout le monde aura oubliée dans 100 ans.
00:50:55 Peut-être dans 10 ans, on s'en souviendra,
00:50:56 mais dans 100 ans, il n'y aura pas des thèses en histoire
00:50:58 sur la réforme des retraites de 2023.
00:51:00 Tout le monde s'en moquera.
00:51:01 Quelqu'un même comme François Hollande, il a laissé dans l'histoire, vous voyez,
00:51:05 le mariage pour tous, c'est quelque chose qui restera,
00:51:07 quoi qu'en ait pensé les gens sur le moment.
00:51:09 Je veux dire, quelle va être la trace laissée dans l'histoire par Emmanuel Macron ?
00:51:12 Je pose vraiment la question.
00:51:14 À part sa réaction face à des crises, mais qui n'étaient pas de lui,
00:51:16 mais cet homme-là, me semble-t-il, n'aura laissé de traces,
00:51:19 ni vraiment culturelles, ni vraiment architecturales,
00:51:21 ni vraiment politiques, ni vraiment constitutionnelles,
00:51:24 dans un pays comme la France.
00:51:25 Ce n'est pas illogique, puisque Emmanuel Macron
00:51:27 voulait faire sortir la France de l'histoire.
00:51:30 C'est quelqu'un qui ne croit pas en la France,
00:51:33 qui ne croit pas qu'il y a une culture française,
00:51:36 une identité française.
00:51:37 Vous avez dit qu'un président devait être un bâtisseur,
00:51:39 mais vous savez, un bâtisseur dans l'histoire,
00:51:41 la plupart du temps, il est quand même populaire,
00:51:42 parce que quand on veut construire un pays,
00:51:44 on ne fait de grande chose qu'en se basant sur le peuple,
00:51:48 qu'en se basant sur la volonté du peuple.
00:51:50 Un grand homme d'État, c'est quelqu'un qui sait capter
00:51:53 la volonté du peuple, qui sait l'agglomérer, l'agréger
00:51:56 et la transformer en un souffle prométhéen.
00:51:59 Ce n'est pas quelqu'un qui va gouverner
00:52:01 contre la volonté d'une majorité,
00:52:03 et encore moins dans des réformes de gestion technocratique
00:52:06 que soit personne ne comprend, soit que tout le monde rejette.
00:52:10 Or, c'est ça, Macron, et sur la trace qu'Emmanuel Macron
00:52:12 laissera sur la grande fresque de l'histoire de France,
00:52:15 ce sera une tâche invisible à l'œil nu.
00:52:17 Mais là où je ne suis pas d'accord,
00:52:18 c'est qu'au début de sa campagne, en 2017,
00:52:20 Emmanuel Macron convoquait les références de Gaulle,
00:52:23 Giscard, Mitterrand, Pompidou,
00:52:24 il disait "je vais être tout ça".
00:52:26 Donc l'ambition était énorme, et je ne pense pas que c'était vrai.
00:52:28 Son livre programme s'appelait "Révolution".
00:52:30 Mais je pense qu'à la fois la couronne et la bille
00:52:33 étaient bien trop larges pour lui.
00:52:35 Et peut-être que les débats houleux à l'Assemblée nationale
00:52:38 seront écrits dans les livres d'histoire, qui sait, plus tard.
00:52:41 Alors, peu de chance.
00:52:43 Mais...
00:52:43 J'espère que non.
00:52:44 J'espère.
00:52:45 Parce que ça me rend vraiment triste.
00:52:46 Exactement, et notamment avec le député LFI,
00:52:49 Thomas Porte, exclu 15 jours de l'hémicycle.
00:52:52 Et aujourd'hui, il parle d'une sanction disproportionnée.
00:52:55 Il ne regrette en aucun cas son tweet.
00:52:57 Alors, pour ceux qui n'ont pas suivi l'histoire,
00:52:59 on va revoir son tweet.
00:53:01 Il s'est mis en scène avec le pied sur un ballon
00:53:03 à l'effigie du ministre du Travail.
00:53:05 Avec ces mots, "Monsieur le ministre Olivier Dussopt,
00:53:08 retirez votre réforme des retraites".
00:53:11 La classe politique a vivement réagi après ce twist,
00:53:14 condamnant ce geste.
00:53:15 On va justement écouter Éric Woerth et Marine Le Pen.
00:53:17 Il faut qu'il s'excuse.
00:53:21 Il faut qu'il retire ce tweet.
00:53:23 Imaginez-vous un instant, un député Renaissance,
00:53:26 écraser la tête de M. Mélenchon sous ses propres pieds.
00:53:29 J'en ai été très choqué.
00:53:30 J'ai d'ailleurs tout de suite dit ce que j'en pensais
00:53:33 et appelé mes collègues de la NUPES à la raison.
00:53:37 Mais plutôt que de présenter ses excuses,
00:53:41 nos collègues de porte préfèrent être dans la surenchère.
00:53:44 Du côté de la France insoumise,
00:53:46 la députée Raquel Garidoelle parle d'un abut de pouvoir sur tweet.
00:53:50 Sandrine Rousseau, elle aussi, s'est exprimée.
00:53:53 Elle parle d'une sanction excessive qui banalise
00:53:56 celle du Rassemblement national, qui était un propos raciste.
00:54:00 Alors ça, on le rappelle, c'était une sanction infligée
00:54:04 à Grégoire Dufournace, du député Rassemblement national.
00:54:08 Effectivement, petite fonte de français dans le tweet de Sandrine Rousseau.
00:54:11 Bref, cette sanction, est-ce qu'elle vous semble juste ?
00:54:17 Proportionnée en tout cas.
00:54:18 Proportionnée ?
00:54:18 Oui, tout à fait.
00:54:19 Alors, on s'aperçoit bien quand même pour la gauche
00:54:22 et pour la NUPES et l'FI en particulier,
00:54:26 qu'on est un peu comme dans l'affaire Katnass.
00:54:29 C'est que c'est toujours bien d'accuser les autres.
00:54:32 Et là, il y a toujours des leviers de bouclier de la part de la NUPES.
00:54:37 Mais quand ça leur tombe dessus, il ne faudrait pas faire comme ça.
00:54:41 En réalité, les deux sanctions, c'est des sanctions identiques.
00:54:45 Elles sont de la même hauteur.
00:54:46 Et d'ailleurs, elles sont très exceptionnelles, ces deux sanctions-là.
00:54:49 Très, très exceptionnelles.
00:54:51 C'est une bonne chose parce que dans l'ambiance actuelle de l'Assemblée nationale,
00:54:57 l'idée de remettre un peu d'ordre et en particulier de se servir de ces leviers-là,
00:55:02 c'est quelque chose qui me paraît important.
00:55:03 - Julie Vintraube, en moins de quatre mois,
00:55:07 deux députés exclus de l'Assemblée nationale.
00:55:10 C'est du jamais vu pour que les téléspectateurs s'en rendent compte dans la Ve République.
00:55:14 Du coup, vous disiez tout à l'heure, moi, j'avais un moment absolument très triste,
00:55:16 qu'est-ce que ça révèle de l'état d'esprit dans l'hémicycle ?
00:55:19 - Et 6 000 euros de retenue ?
00:55:23 - Et 6 000 euros de retenue ? - En tout.
00:55:25 - Moi, je trouve que la condamnation de Grégoire de Fournasse est inéquitable.
00:55:32 Il s'est expliqué sur son propos, il parlait du bateau et des réfugiés.
00:55:36 Je ne suis pas d'accord pour mettre sur le même plan ce qu'a fait ce député de la France insoumise.
00:55:44 La France insoumise n'a que l'expression "violence symbolique" à la bouche.
00:55:48 Dès qu'il y a une réforme qui lui déplaît, ça y est,
00:55:53 l'auteur de la réforme fait acte de violence symbolique.
00:55:56 Qu'est-ce qu'il y a de pire dans le registre de la violence symbolique
00:56:01 que de prendre un ballon qui figure la tête d'un ministre et de feindre, de l'écraser ?
00:56:08 Je trouve ça abominable.
00:56:10 La sanction tombe et c'est tout à fait, à mes yeux, justifié, mais le mal est fait.
00:56:18 Les gens qui, dans la rue, assistent et sont sensibles à l'hubris permanente
00:56:26 dans laquelle sont Jean-Luc Mélenchon et la plupart des membres de ses troupes
00:56:31 vont se sentir autorisés à la surenchère.
00:56:34 L'exemple vient d'en haut.
00:56:36 Un député n'est pas censé montrer l'exemple de cette violence.
00:56:40 L'exemple vient d'en haut, justement.
00:56:41 Regardez cette photo.
00:56:42 Elle a été prise pendant la manifestation, justement, de la CGT, Nathan Devers.
00:56:47 On va la voir, donc.
00:56:49 Une poupée gonflable qui représente Elisabeth Borne pendue.
00:56:53 Alors Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, a réagi via un tweet.
00:57:00 Il demande à Philippe Martinez de s'expliquer.
00:57:03 On va peut-être voir le tweet de Stéphane Séjourné.
00:57:06 Manifester est un droit fondamental en incitant à la haine ou à la violence,
00:57:08 en l'affaiblit et on souille notre pacte social.
00:57:12 Cette mise en scène abjecte, qui est ni plus ni moins qu'une incitation au meurtre,
00:57:15 appelle une condamnation sans ambiguïté de Philippe Martinez.
00:57:19 Nathan Devers.
00:57:20 Oui, je voulais justement mettre en relation ce tweet avec cette image.
00:57:24 Dans les deux cas, il s'agit de violences, d'appels aux violences contre les élus,
00:57:29 dans un climat où, sur les réseaux sociaux, vous avez ça en permanence,
00:57:32 des appels au meurtre, des appels à l'agression, etc.
00:57:35 Et ça réactive la grande distinction politique entre ceux qui auraient voté
00:57:39 pour la mort du roi et ceux qui auraient voté contre.
00:57:42 Et on peut tout à fait être révolutionnaire, être un grand partisan de la révolution
00:57:46 et estimer que si on avait eu à voter pour ou contre la condamnation à mort de Louis XVI,
00:57:50 on aurait voté contre.
00:57:52 Moi, c'est mon cas, je n'aurais pas voté pour la mort,
00:57:53 ni pour la sienne, ni pour la guillotine de personne.
00:57:56 Mais j'aimerais dire quand même que toute cette affaire du tweet de Thomas Porte,
00:57:59 moi, me semble affligeante de A à Z.
00:58:01 Le tweet est affligeant et j'étais entièrement d'accord avec ce que vous avez dit,
00:58:04 scandaleux, dans un climat de violence, etc.
00:58:06 Mais moi, la sanction, elle me pose problème à deux titres.
00:58:10 D'abord, je suis contre l'idée de sanctionner les parlementaires,
00:58:13 pas du tout pour les protéger, mais parce que la vraie sanction, c'est les urnes.
00:58:16 Si vous voulez un parlementaire, il est sanctionné en fin de mandat,
00:58:18 il est élu, il est réélu ou il n'est pas réélu.
00:58:20 Et les électeurs ne sont pas des imbéciles.
00:58:22 Et quand ils voient des comportements qui sont affligeants,
00:58:24 ils ne revotent pas pour ou en tout cas, s'ils revotent pour,
00:58:26 c'est qu'ils estiment qu'il y a une légitimité.
00:58:28 Premièrement.
00:58:28 Deuxièmement, c'est que dans l'histoire de notre Parlement,
00:58:31 il y a eu quand même, quand on regarde l'histoire des débats parlementaires
00:58:34 sous la troisième ou sur la quatrième République, mais surtout sous la troisième,
00:58:37 c'était d'une vulgarité sans nom.
00:58:39 C'était parfois d'une violence sans nom.
00:58:41 Et je trouve ça, si vous voulez, un peu malsain,
00:58:43 cette logique consistante, un peu malsaine,
00:58:45 cette logique consistant à aller attraper tous les parlementaires
00:58:48 qui se comportent un peu mal.
00:58:49 Et encore une fois, je ne les défends absolument pas.
00:58:51 Je n'aime pas du tout ce genre d'attitude.
00:58:53 Et en leur disant, vous allez être punis.
00:58:55 Et troisième argument.
00:58:56 Jean Messiaen, vous terminez votre troisième émigrance.
00:58:59 Jean Messiaen n'est pas d'accord avec le fait de ne pas sanctionner
00:59:03 justement les députés rassemblés.
00:59:04 Et troisième argument, et juste rapidement,
00:59:06 je fais un lien qui est évidemment différent,
00:59:08 parce que ce n'est pas en contexte politique,
00:59:09 mais vous avez vu que dans le cadre du séisme qu'il y a eu en Turquie,
00:59:11 on a tous vu le dessin de Charlie Hebdo.
00:59:13 Ce n'est pas du tout politique, ce n'est pas la même chose.
00:59:15 Ce dessin-là, encore une fois, évidemment, il faut le valoriser,
00:59:19 il faut qu'il puisse exister, il ne faut pas sanctionner
00:59:21 un journal comme Charlie Hebdo pour avoir fait un dessin ainsi.
00:59:23 C'est absurde.
00:59:24 Et alors, encore une fois, ce que je dis,
00:59:25 ce n'est absolument pas de défendre Thomas Porte.
00:59:28 On peut estimer que son tweet est abject, et c'est mon cas,
00:59:30 mais estimer que la réponse consistant à être dans cette logique de sanction
00:59:33 est une réponse qui n'est pas constructive sur le plan de la démocratie.
00:59:36 Jean Messia et Jean-Michel Fauvergne.
00:59:37 Non, mais c'est-à-dire, quand vous êtes député,
00:59:40 ça appelle un certain nombre de devoirs.
00:59:43 Vous êtes appelé à un certain nombre de devoirs,
00:59:45 et vous ne pouvez pas tout faire.
00:59:46 Poser avec la tête de quelqu'un,
00:59:49 fut-elle symbolique à travers un ballon et votre écharpe tricolore,
00:59:53 un député ne devrait pas faire ça.
00:59:55 Là où je vous rejoins, c'est que les sanctions,
00:59:57 effectivement, sont un peu à géométrie variable.
01:00:00 C'est-à-dire qu'on s'est précipité sur le député Grégoire de Fournasse,
01:00:03 alors que franchement, ce qu'il avait dit ne relève absolument pas du scandale,
01:00:07 puisque comme ça a été rappelé, il parlait des bateaux et des migrants,
01:00:11 et n'aimait certainement pas du député qui s'exprimait.
01:00:13 Et là, d'ailleurs, il n'a pas été sanctionné pour racisme,
01:00:16 mais pour avoir provoqué un chahut.
01:00:18 Donc c'est quand même assez spectaculaire comme sanction.
01:00:22 Par contre, lorsque vous avez un député Renaissance
01:00:24 qui fait un salut nazi dans l'hémicycle,
01:00:26 lorsque vous avez un député à l'époque LREM
01:00:29 qui tabasse un collègue à coup de casque,
01:00:31 ou une députée qui mort au sang à l'oreille le chauffeur d'un taxi,
01:00:38 là, bizarrement, il n'y a aucune sanction qui est prise.
01:00:41 Donc on peut effectivement s'étonner du deux poids,
01:00:44 de deux mesures qu'adopte l'Assemblée en fonction des comportements.
01:00:47 Mais n'empêche que, s'agissant de Thomas Porte,
01:00:49 ce qui moi me scandalise, si vous voulez,
01:00:52 ce n'est pas que son comportement de voyou ait été sanctionné par l'Assemblée nationale,
01:00:56 c'est toute la racaillosphère islamo-gauchiste
01:01:00 qui fait bloc derrière lui pour le défendre.
01:01:03 Quant à la symbolique, si vous voulez, des têtes,
01:01:06 parce que la France Insoumise semble adorer les têtes sans les corps,
01:01:10 que ce soit la tête de Marine Le Pen qui avait été baladée au bout d'une pique
01:01:14 par Taha Bouhafs, membre de la France Insoumise à l'époque,
01:01:17 ou ce qu'on vient de voir avec Elisabeth Borne,
01:01:20 aujourd'hui, si vous voulez, qui découpe les têtes aujourd'hui ?
01:01:25 Il y avait même la tête d'Emmanuel Macron.
01:01:26 Et la tête d'Emmanuel Macron. Qui découpe les têtes aujourd'hui ?
01:01:29 Quand on parle d'islamo-gauchisme, c'est qu'en fait,
01:01:31 il y a aussi une symbolique islamiste derrière ça.
01:01:35 Mais non, c'est la symbolique révolutionnaire.
01:01:36 Mais les deux !
01:01:38 C'est-à-dire, chacun, il verra ce qu'il souhaite.
01:01:40 Il y a une symbolique révolutionnaire,
01:01:42 mais il faut faire attention avec la symbolique révolutionnaire,
01:01:44 parce que vous savez que ceux qui ont coupé les têtes,
01:01:46 ont fini par voir les leur découper aussi.
01:01:48 Donc moi, je serais la France Insoumise,
01:01:50 je ferais très attention au maniement de ce concept.
01:01:52 On n'en est pas là non plus.
01:01:55 Non, mais c'est-à-dire, on ne comprend pas les symboliques.
01:01:58 Je voudrais quand même préciser qu'une partie des gens
01:02:01 qu'a cité Jean Messia, pour certains,
01:02:06 ont eu une procédure judiciaire.
01:02:09 Donc la justice s'est emparée de ça.
01:02:10 Vous parliez du coup de casque, etc.
01:02:12 La justice s'est emparée de ça.
01:02:13 Oui, mais l'Assemblée devait s'enculer.
01:02:14 Là, on est sur des sanctions.
01:02:18 On est sur des sanctions,
01:02:19 et qui sont d'ailleurs prévues dans le règlement de l'Assemblée nationale.
01:02:22 Toutes ces sanctions-là, et d'ailleurs, c'est les sanctions plus lourdes.
01:02:24 Il y a quatre types de sanctions.
01:02:26 La première, c'est le rappel à l'ordre, etc.
01:02:28 Et là, c'est la sanction la plus lourde.
01:02:29 C'est prévu par le règlement de l'Assemblée nationale.
01:02:32 Et à un certain moment, quand on voit ce qu'on voit aujourd'hui
01:02:36 à l'Assemblée nationale, et qui a commencé effectivement très loin dans le temps,
01:02:42 sauf que dans le temps de la Troisième République,
01:02:44 il n'y avait pas de réseaux sociaux.
01:02:45 Il n'y avait pas...
01:02:46 Ce n'était pas retransmis en direct.
01:02:47 On ne le voyait pas.
01:02:48 Là, l'Assemblée nationale, c'est le miroir de ce que peuvent voir
01:02:53 à la fois nos anciens, qui regardent souvent l'Assemblée nationale
01:02:57 dans les Ehpad en particulier, et ce que voient aussi nos jeunes gamins.
01:03:01 Et ça, on ne peut pas passer outre ça.
01:03:05 Et moi, je le redis, ces sanctions-là, deux sanctions de ce type-là,
01:03:10 de chaque côté, ça me semble être tout.
01:03:12 Alors, on a aussi beaucoup parlé cette semaine d'un autre député LFI,
01:03:17 Louis Boyard, après cette passe d'armes avec Gérald Darmanin.
01:03:21 On va la revoir dans un instant.
01:03:22 Eh bien, sachez que des patrouilles de police ont été mises en place
01:03:24 autour de son domicile pour des diverses menaces reçues récemment par l'élu.
01:03:29 Une surveillance qui s'inscrit dans le contexte particulier
01:03:32 de la réforme des retraites, justement, et d'une demande du ministre de l'Intérieur,
01:03:35 Gérald Darmanin, d'une protection renforcée plus globale sur les élus.
01:03:39 Et pourtant, voyez ce qu'il disait à propos de la police, Louis Boyard.
01:03:42 On regarde la séquence.
01:03:45 Je n'ai pas de leçons à recevoir d'un ministre qui instrumentalise la police
01:03:49 à des fins politiques.
01:03:51 Je n'ai pas de leçons à recevoir d'un ministre qui dit que la police n'a jamais tué,
01:03:55 alors que c'est un fait que la police tue.
01:03:57 Ses propos seraient presque apprêtés à rire
01:04:00 s'ils n'étaient pas si graves de la part d'un représentant de la nation.
01:04:03 Mais dans vos propos, monsieur le député,
01:04:07 vous avez redit ici, dans le temple de la démocratie,
01:04:10 que ceux qui gardent notre sécurité, qui meurent sous la balle des terroristes,
01:04:14 qui meurent sous le couteau de ceux qui attaquent les femmes et les enfants,
01:04:17 qui attaquent nos concitoyens les plus pauvres,
01:04:20 les policiers, ces petits gens,
01:04:23 ces ouvriers de la sécurité pour parler comme le Parti communiste
01:04:25 que vous avez très longtemps abandonné,
01:04:27 vous les réinsultez ici en disant qu'ils tuent.
01:04:30 C'est une honte.
01:04:31 Pourquoi il ne va pas au bout de sa logique, Louis Boyard,
01:04:34 en refusant la protection policière ?
01:04:36 Alors c'est ça, c'était ma question.
01:04:37 Est-ce qu'il doit des excuses à la police aujourd'hui ?
01:04:39 Puisque même Gérald Darmanin, aujourd'hui,
01:04:41 lui met à disposition des patrouilles de police.
01:04:44 Et surtout, je termine juste mon propos,
01:04:46 quel signal il va envoyer à son propre électorat ?
01:04:49 Parce qu'en fait, quand Louis Boyard dit "la police tue",
01:04:52 il le pense vraiment, mais c'est aussi un signal
01:04:55 qu'il envoie à ses électeurs,
01:04:57 qui sont dans des zones largement enracaillées, si vous voulez.
01:05:01 Donc il va devoir aller s'expliquer auprès de ses électeurs
01:05:05 en disant qu'il fricote avec les condés,
01:05:08 pour reprendre les expressions des médias.
01:05:10 Ça va être très malaise pour lui.
01:05:12 Le BG, c'est pas très jeune.
01:05:14 Jean-Michel Fouvert, il date de la Révolution française,
01:05:17 mais c'est vocabulaire.
01:05:18 Non mais, c'est pas une protection spécifique à Louis Boyard,
01:05:22 c'est une protection pour un ensemble de députés,
01:05:25 et pour tous les députés.
01:05:27 Parce que Louis Boyard aussi a eu la bonne idée
01:05:29 de dénoncer les députés qui avaient voté contre le repas à 1 euro.
01:05:36 Il les a dénoncés.
01:05:37 Et voilà, il y a des espèces de manières de faire
01:05:42 qui sont phénoménales aujourd'hui.
01:05:45 Mais Louis Boyard, ça sera pas le seul à être sous surveillance policière.
01:05:48 Il y a des rondes et patrouilles qui sont organisées.
01:05:50 Et même si Louis Boyard refusait cette surveillance policière,
01:05:54 qui est une surveillance par rondes et patrouilles,
01:05:56 elle se ferait quand même.
01:05:57 Pourquoi ?
01:05:58 Parce que c'est l'honneur, d'abord du ministre de l'Intérieur,
01:06:01 qui dirige l'ensemble de la police et de la gendarmerie,
01:06:04 mais c'est l'honneur des policiers aussi de faire ce job-là
01:06:07 quand quelqu'un est menacé.
01:06:08 Donc ils le feront quand même.
01:06:09 Et c'est pour ça que...
01:06:10 Ils ne pourraient pas être à leur place.
01:06:11 C'est en ça que...
01:06:12 Non mais, je ne sais pas s'ils prendront contact avec lui,
01:06:14 mais c'est pour ça que...
01:06:16 C'est en ça que le service de la police nationale,
01:06:19 le service des gendarmes nationaux,
01:06:21 c'est quelque chose de phénoménalement important à respecter
01:06:25 parce qu'il protège tout le monde, y compris ceux qui leur crachent dessus.
01:06:28 - Julie de Vintraud, vous attendez des excuses de Louis Boyard ?
01:06:31 - Non, je n'attends rien de Louis Boyard.
01:06:34 Cela dit, je condamne absolument toutes les menaces à l'encontre de Louis Boyard
01:06:40 et de la députée,
01:06:41 parce qu'il me semble qu'il faut dire ça en préalable.
01:06:45 Louis Boyard n'a pas contenté de publier la liste des députés
01:06:49 qui ont voté contre cette folie injustifiée
01:06:54 qui était le repas à un euro pour tous les étudiants,
01:06:57 quel que soit le revenu,
01:06:59 qui allait coûter des sommes folles
01:07:02 en visant une cible beaucoup trop large
01:07:04 et renforcer des inégalités existantes.
01:07:09 Le 6 février, Louis Boyard s'est rendu à l'université de Rennes-Lieu
01:07:14 où il a harangué lors d'une AG qui était interdite
01:07:19 aux opposants à la grève des jeunes étudiants
01:07:23 en les incitant à bloquer la fac.
01:07:25 Le lendemain, il y a eu des barricades enflammées
01:07:28 qui empêchaient l'accès au bâtiment dans lequel il a fait cette harangue.
01:07:33 Tout ça est prévu par le code pénal
01:07:36 parce que ça s'appelle empêcher un enseignant d'exercer sa fonction.
01:07:41 Ce n'est pas cible d'un an de prison au maximum
01:07:45 et 15 000 euros d'amende.
01:07:48 Qu'on protège Louis Boyard, c'est très bien.
01:07:50 Qu'on lui demande de rendre des comptes
01:07:52 pour ce qu'il fait et pour ses abractions à la loi,
01:07:54 ce serait bien aussi.
01:07:55 Ce qui me paraît un peu fort de café,
01:07:57 ce n'est pas pour parler de ma propre personne,
01:07:59 mais je suis menacé depuis deux ans.
01:08:01 J'ai écrit à trois reprises au ministre de l'Intérieur
01:08:04 pour avoir une protection
01:08:05 alors que je suis un fervent défenseur des forces de l'ordre,
01:08:08 de l'État de droit.
01:08:09 Je n'ai jamais eu la moindre réponse.
01:08:11 Mais cette personne de Louis Boyard
01:08:15 qui lui insulte la République,
01:08:16 insulte la France, insulte la police,
01:08:19 et là, bizarrement, Gérald Darmanin met pour lui une protection.
01:08:24 On marche sur la tête.
01:08:26 - Non, ce n'est pas une protection, je le répète.
01:08:27 - Oui, oui.
01:08:28 - En fait, ce sont les patrouilles du commissariat local
01:08:32 qui ont eu un signalement en disant "passez plus régulièrement".
01:08:36 Ce n'est pas non plus une protection,
01:08:37 c'est une précision aussi importante.
01:08:39 Néanmoins, ça montre aussi une institution policière.
01:08:42 - Les protections de personnalités qui sont en danger,
01:08:46 quelles qu'elles soient,
01:08:47 elles sont étudiées par l'unité d'antiterroriste
01:08:50 pour savoir l'état de la menace.
01:08:51 Et à partir de ce moment-là,
01:08:53 elles sont autorisées par le ministère de l'Intérieur
01:08:55 avec des fonctionnaires du SDLP, du service de la protection.
01:08:59 Elles sont autorisées.
01:09:01 Ou si l'état de la menace ne le nécessite pas,
01:09:05 elles ne sont pas autorisées.
01:09:06 - Il y a un biais politique quand même.
01:09:07 - Nathan Devers, pour conclure sur cette affaire de Louis Boyard,
01:09:10 après on prendra la direction de la Syrie pour un témoignage,
01:09:13 puisque là-bas, c'est aussi l'horreur qui se passe en ce moment.
01:09:17 Nathan Devers.
01:09:17 - Oui, on dit souvent que les débats publics
01:09:19 sont orchestrés, structurés de manière très caricaturale.
01:09:22 Je constate que les débats sur la police
01:09:25 le sont au carré, si vous voulez.
01:09:26 Et moi, je trouve ça terrible
01:09:28 que vous avez d'une part des gens
01:09:29 qui font exprès de dire cette phrase "la police tue",
01:09:32 qui est une phrase évidemment équivoque,
01:09:34 qui crée évidemment un amalgame
01:09:35 entre est-ce qu'il s'agit de parler de la fonction d'une institution,
01:09:38 comme si la police était créée pour tuer,
01:09:40 est-ce qu'il s'agit de parler de tous les policiers,
01:09:41 est-ce qu'il s'agit...
01:09:42 Parce qu'à chaque fois, leur argument de rhétorique,
01:09:43 c'est de dire "oui, mais il arrive que la police tue".
01:09:44 Bah oui, toute institution, vous avez toujours des problèmes.
01:09:47 Vous pouvez prendre ça sur n'importe quel métier.
01:09:48 Vous avez des professeurs de piano qui peuvent être aussi des criminels.
01:09:51 Enfin, vous voyez, vous n'allez pas dire "le piano tue".
01:09:54 Et en face, des gens d'autre part qui disent
01:09:56 "non, non, tout va très bien, madame le marquise,
01:09:58 il ne faut surtout pas remettre en question rien du tout,
01:10:00 cette institution est parfaite".
01:10:01 Moi, j'estime que la police, comme toutes les institutions,
01:10:03 comme quand on parle de l'hôpital, comme quand on parle de l'école,
01:10:06 comme quand on parle de l'université,
01:10:07 c'est une institution, enfin même des institutions
01:10:10 qui sont confrontées à un certain nombre de problèmes,
01:10:11 de problèmes budgétaires, de problèmes de formation,
01:10:13 de problèmes peut-être de manque de personnel,
01:10:15 enfin même pas que peut-être,
01:10:16 de problèmes aussi peut-être de doctrine,
01:10:18 d'ordre qui peuvent être reçus,
01:10:19 de problèmes aussi d'individus,
01:10:21 comme dans toutes les institutions,
01:10:22 qui se comportent mal, qui ne font pas honneur à l'institution.
01:10:24 Ça, il y a ça dans tous les métiers.
01:10:25 Et je regrette l'absence de débats vraiment nuancés là-dessus,
01:10:29 sans être absolument une seule seconde
01:10:31 dans l'insulte de ce très beau métier
01:10:33 qui est nécessaire à une société,
01:10:34 qui est nécessaire à une République,
01:10:35 et qui est fait dans la quasi-totalité des cas
01:10:37 par des gens de manière extrêmement honorable,
01:10:39 avec beaucoup d'abnégation,
01:10:40 mais encore une fois, une réflexion sur l'institution
01:10:42 et une réflexion critique sur une institution,
01:10:44 c'est une insulte à personne, de la même manière
01:10:46 que quand on dit que l'hôpital en France va mal,
01:10:47 ça ne revient pas à insulter les soignants,
01:10:49 ça revient à dire "voyons, si on ne peut pas changer des choses
01:10:51 dans l'organisation de l'hôpital".
01:10:52 Et je pense qu'on pourrait avoir des réflexions analogues
01:10:55 sur la police.
01:10:55 Et évidemment, ça n'est jamais rendu possible
01:10:57 ni par ceux qui passent leur temps à dire que la police tue,
01:11:00 ni par ceux qui passent leur temps à combattre
01:11:02 ceux qui disent que la police tue.
01:11:03 Et on aura l'occasion d'avoir ce débat sur la police
01:11:07 et sur les réformes des retraites.
01:11:08 On va observer de très près ce qui se passe
01:11:10 à l'Assemblée nationale la semaine prochaine,
01:11:11 voir si les débats sont toujours aussi houleux,
01:11:14 bien évidemment, vous pourrez suivre tout cela sur CNews.
01:11:17 Il nous reste 9 minutes à présent.
01:11:19 L'actualité également marquée par ce terrible drame,
01:11:23 ce terrible séisme.
01:11:24 C'était lundi qui a frappé la Turquie et la Syrie.
01:11:28 On a appris le dernier triste bilan aujourd'hui.
01:11:31 25 000 personnes ont trouvé la mort dans le froid hivernal.
01:11:35 Les sauveurs, les sauveteurs continuent d'extirper
01:11:39 malgré tout des personnes vivantes, dont des enfants.
01:11:42 Je vous propose de retrouver à présent Jean-Rémi Meunot,
01:11:45 de chef de mission SQoS Chrétien d'Orient.
01:11:48 Jean-Rémi Meunot, bonsoir.
01:11:50 Merci d'être en liaison avec nous depuis la Syrie.
01:11:55 Donc, racontez-nous, quelle est la situation sur place ?
01:12:01 Bonsoir.
01:12:02 Bien écoutez, la situation est vraiment catastrophique en ce moment.
01:12:05 Il y a des gens qui n'ont plus de maison,
01:12:07 qui n'ont plus d'appartement.
01:12:09 Ils doivent dormir soit dans des centres d'accueil
01:12:12 qui ont ouvert au point de goût dans toute la ville,
01:12:14 soit même sur les trottoirs, sous des bâches.
01:12:17 Donc aujourd'hui, avec le froid, la nuit est moins de 0°C.
01:12:20 C'est dramatique, c'est compliqué
01:12:22 et on ne sait pas où cette situation catastrophique va s'arrêter.
01:12:25 Vous avez vécu, vous, sur place, le tremblement de terre en Syrie ?
01:12:30 Oui, oui, j'étais présent à Alep quand le tremblement de terre est apparu.
01:12:35 On s'est fait réveiller en pleine nuit, on a eu très peur évidemment.
01:12:38 On a essayé d'abord de se cacher sous une table par réflexe,
01:12:42 puis de sortir dehors très rapidement
01:12:43 afin d'éviter un potentiel effondrement de l'immeuble.
01:12:46 Il y avait des centaines de personnes dans la rue qui se réunissaient,
01:12:49 qui n'osaient plus re-rentrer à l'intérieur.
01:12:51 Les répliques se multipliaient.
01:12:53 C'était vraiment une situation dramatique
01:12:56 et en plus avec une pluie diluvienne qui nous tombait dessus.
01:13:00 Il n'y avait rien qui n'allait pour les Syriens à ce moment-là.
01:13:04 Alors on le sait, le contexte géopolitique est très compliqué en Syrie.
01:13:11 Est-ce que l'arrivée des secours a été retardée par ce contexte géopolitique ?
01:13:18 Racontez-nous.
01:13:21 Totalement, oui, l'arrivée des secours s'est faite très tardivement.
01:13:24 Il a fallu compter finalement sur les pays voisins de la Syrie,
01:13:27 le Liban qui est venu aider.
01:13:29 On a reçu également ici de l'aide de la part de l'Algérie, de l'Égypte,
01:13:34 enfin voilà, les pays arabes.
01:13:35 Mais au niveau de l'Occident,
01:13:36 on n'a toujours pas vu la moindre aide qui était venue.
01:13:39 On a vu qu'il y en avait beaucoup qui arrivaient en Turquie,
01:13:42 mais rien du tout en Syrie.
01:13:43 Donc on trouve ça dommage parce que dans une situation,
01:13:46 dans une catastrophe naturelle comme celle-là,
01:13:48 je pense qu'il faut laisser la politique de côté
01:13:50 et mettre tout en œuvre pour sauver les potentiels survivants.
01:13:53 Parce qu'on le rappelle, il y a le régime syrien aussi
01:13:56 qui est responsable de la situation sur place,
01:13:59 d'où effectivement la complexité, la difficulté aussi
01:14:03 pour la France de venir en aide à la Syrie.
01:14:07 Merci.
01:14:09 Oui, oui, mais évidemment, on peut comprendre
01:14:12 que c'est une situation plus compliquée qu'avec la Turquie par exemple,
01:14:16 vu que les relations diplomatiques l'ont coupée depuis plus de dix ans.
01:14:19 Cependant, sans reprendre potentiellement des relations diplomatiques,
01:14:25 mais au moins une levée partielle des sanctions
01:14:27 comme ce qu'on voit actuellement avec ce que les États-Unis essaient de faire,
01:14:30 c'est je pense une bonne solution pour permettre à l'aide
01:14:33 d'arriver le plus rapidement possible en Syrie,
01:14:34 pour aider ces dizaines de milliers de personnes,
01:14:37 ces centaines de milliers de personnes qui n'ont plus de logement.
01:14:39 Alors justement, Jean-Rémi Meunot, le haut commissaire au droit de l'homme,
01:14:42 a demandé un cessez-le-feu immédiat en Syrie
01:14:45 pour faciliter l'aide aux victimes du séisme,
01:14:48 qui est le séisme qui a dévasté une partie du pays
01:14:52 au moment où les stocks de secours s'épuisent.
01:14:55 Comment ça se passe le cessez-le-feu ? Tient-il ?
01:14:58 Est-ce que les secours peuvent arriver ?
01:15:00 Est-ce qu'ils arrivent au compte-gouttes ces dernières heures ?
01:15:02 Les secours arrivent au compte-gouttes
01:15:07 et tout ce qui est les secours des lieux tenus par le gouvernement
01:15:12 vers les lieux tenus par les dissidents, c'est très compliqué.
01:15:16 Il y a des pourparlers qui sont menés en coordination avec le Croissant rouge syrien
01:15:23 pour essayer de faire passer les convois humanitaires
01:15:26 des zones tenues par le gouvernement vers les zones tenues par les dissidents.
01:15:29 Mais voilà, il y a une très mauvaise entente évidemment entre les deux,
01:15:32 ce qui complique forcément l'arrivée de l'aide dans les zones non gouvernementales,
01:15:37 déjà qu'il y a très peu d'aide dans les zones gouvernementales.
01:15:39 Alors ce séisme, cette catastrophe naturelle s'ajoute à l'horreur de la guerre.
01:15:43 Quel est l'état d'esprit des habitants, des Syriens que vous croisez ?
01:15:47 Mais disons que ça fait plus de dix ans qu'ils subissent une guerre civile,
01:15:52 plus plusieurs années qu'ils subissent une crise économique terrible.
01:15:56 Ils se disaient qu'ils avaient suffisamment vécu de catastrophes comme ça
01:16:01 et donc là le séisme qui arrive en plus au milieu de toutes ces crises,
01:16:07 ce n'est plus la goutte d'eau qui va déborder le vase,
01:16:09 c'est que le vase a débordé depuis longtemps et ils sont complètement désespérés,
01:16:13 ils ne savent plus quoi faire,
01:16:15 ils ne savent plus s'ils doivent essayer de reconstruire leur maison
01:16:18 ou alors si une autre catastrophe s'abattra sur eux dans les prochains mois,
01:16:23 dans les prochaines années.
01:16:25 Donc ils sont vraiment désespérés et pour eux il y a un cauchemar
01:16:27 et aujourd'hui on voit de plus en plus de familles,
01:16:29 de plus en plus de jeunes qui veulent quitter la Syrie le plus rapidement possible
01:16:33 pour trouver une autre vie, pour rejoindre un autre pays, un autre endroit où vivre.
01:16:39 Jean-Rémi Meunot, Jean Messia, je souhaite vous interpeller.
01:16:44 Oui, j'ai cru comprendre qu'Israël, en tout cas Benjamin Netanyahou,
01:16:49 avait autorisé à aider, à apporter une aide à la Syrie
01:16:54 et que le régime syrien aurait refusé cette aide.
01:16:59 Donc effectivement, pourquoi l'aide n'arrive pas en fait ?
01:17:03 Est-ce que c'est l'Occident qui veut envoyer de l'aide
01:17:06 et le régime syrien qui s'y oppose ?
01:17:08 Ou est-ce que tout simplement l'aide occidentale se concentre davantage sur la Turquie
01:17:13 avec la Syrie comme le parent pauvre de cette aide ?
01:17:17 Parce que je vois bien qu'il y a une problématique diplomatique qui n'est pas facile,
01:17:23 mais dans ce genre de circonstances en général,
01:17:25 la diplomatie devient un peu plus souple dès qu'il s'agit de sauver des vies.
01:17:30 Donc je ne vois pas quel serait l'intérêt du régime syrien
01:17:33 à refuser une aide occidentale dans ces conditions.
01:17:38 Alors oui, après il faut toujours évidemment se méfier avec ce genre de déclaration
01:17:42 parce qu'Israël a dit quelque chose de son côté.
01:17:44 Le gouvernement syrien a dit le contraire,
01:17:47 comme quoi il n'avait jamais demandé l'aide d'Israël
01:17:50 vu qu'il ne reconnaît pas l'État d'Israël de toute manière.
01:17:54 Nous ce qu'on voit c'est qu'en tout cas la Syrie a fait appel à une aide humanitaire internationale
01:17:59 que certains des pays, principalement les pays arabes, ont répondu
01:18:03 en envoyant l'Algérie, en envoyant des avions, l'Égypte a envoyé des avions,
01:18:07 l'Irak, le Liban également.
01:18:09 Le gouvernement syrien a reçu un soutien de la part de ses voisins.
01:18:14 Cependant en Occident, on a vu qu'il y a eu beaucoup de soukouistes qui sont partis en Turquie,
01:18:20 beaucoup d'organisations qui sont parties aider en Turquie.
01:18:22 En Syrie, on n'a rien vu jusqu'à présent,
01:18:25 à part les ONG qui étaient déjà présentes sur place,
01:18:28 comme nous-mêmes SOS Chrétien d'Orient.
01:18:30 Jean-Rémi Meunot, on arrive au terme de cette émission.
01:18:33 Peut-être un dernier mot d'espoir ?
01:18:36 On lisait que les sauveteurs continuaient encore à extirper des personnes vivantes.
01:18:40 C'est encore le cas en Syrie ou pas ?
01:18:44 Oui, c'est encore le cas.
01:18:46 Il y a encore aujourd'hui un enfant très jeune qui a été sorti des décombres vivants.
01:18:51 Hier également un fils et sa mère qui ont été sortis des décombres.
01:18:56 Donc on a encore des petits miracles qui arrivent.
01:18:59 On espère que ça va continuer dans les prochains jours.
01:19:01 Mais malheureusement, au milieu de tout ça,
01:19:03 il y a également beaucoup de personnes qui se retrouvent à la rue,
01:19:06 qui n'ont plus de maison, qui ont besoin d'un soutien.
01:19:09 Et c'est très difficile de les soutenir.
01:19:12 J'étais encore en visite cet après-midi dans un centre.
01:19:16 Ça fait six jours que le séisme a eu lieu.
01:19:17 Et c'était la première fois que nos NGOs venaient les voir pour évaluer leurs besoins.
01:19:22 Effectivement, une situation catastrophique sur place en Syrie et en Turquie.
01:19:26 Après le séisme, je vous rappelle,
01:19:27 25 000 personnes ont trouvé la mort dans cette catastrophe naturelle.
01:19:31 Merci beaucoup, Jean-Rémi Meunaud, pour votre témoignage.
01:19:33 Je le rappelle, vous êtes chef de mission SOS Chrétien d'Orient
01:19:36 et vous êtes actuellement à Alep en Syrie.
01:19:40 On arrive au terme de cette émission Soir Info Week-end.
01:19:43 Un grand merci, Jean-Michel Fauvergue.
01:19:45 Merci, Nathan Devers.
01:19:47 Merci, Jean-Messia. Merci, Julie de Vintraube.
01:19:49 On se retrouve demain soir pour certains d'entre vous.
01:19:53 Jean-Messia, dimanche ? Non, vous n'êtes pas là le dimanche général.
01:19:56 En tout cas, un grand merci.
01:19:57 L'actualité continue, bien évidemment, sur CNews.
01:20:00 Cette émission, à revoir sur notre site www.cnews.fr.
01:20:05 L'édition de la nuit, ce sera à minuit.
01:20:07 Tout ce qu'il faut retenir de l'actualité de la journée, ce sera avec Michael Dorian.
01:20:12 Excellente soirée sur notre antenne.
01:20:15 [Musique]
01:20:20 Eh bien, merci.
01:20:22 [Musique]
01:20:23 163 000 Français selon le ministère de l'Intérieur.
01:20:27 Rien qu'à Paris, la CGTA recensait 500 000 personnes.
01:20:31 112 000 d'après le cabinet, en l'occurrence, et contre 93 000 selon la préfecture.
01:20:36 Des chiffres globalement en hausse par rapport à mardi dernier.
01:20:39 Les syndicats se disent déjà prêts à mettre la France à l'arrêt le 7 mars prochain.
01:20:44 Qu'est-il arrivé à Elena Klujouf, à Brest ?
01:20:48 Le mystère reste entier sur les circonstances de la mort de la jeune élève infirmière disparue le 29 janvier.
01:20:54 L'autopsie a permis de déterminer que son corps a été brûlé après son décès.
01:20:59 Mais la cause de la mort n'a pas encore été établie.
01:21:02 Jeudi, le principal suspect est décédé après une double tentative de suicide.
01:21:07 Un attentat a probablement été évité sur la côte belge.
01:21:11 À La Panne, un homme armé a été arrêté à proximité du théâtre qui accueillait l'élection de Miss Belgique.
01:21:18 L'individu, d'une quarantaine d'années, a été interpellé vers 17h30, avant le début de la cérémonie.
01:21:25 Une seconde arme à feu a été découverte dans sa voiture.
01:21:28 À ce stade, ses motivations ne sont pas encore connues.
01:21:32 ...