Soir Info Week-End du 18/02/2023

  • l’année dernière
Eliot Deval revient sur l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans Soir Info Week-end et pour échanger,
00:00:05 débattre, décrypter l'actualité autour de ce plateau ce soir.
00:00:08 Nathan Devers, agrégé en philosophie, bonsoir mon cher Nathan.
00:00:11 A vos côtés Benjamin Morel, bonsoir Benjamin.
00:00:14 Maître de conférences en droit public, fidèle au poste Jean Messia, bonsoir Jean.
00:00:19 Président de l'Institut Apollon, Judith Vintro, comme chaque samedi soir également.
00:00:23 Bonsoir Judith, ce grand reporter au Figaro Magazine.
00:00:26 Dans un instant, le sommaire de l'émission mais avant, le rappel des titres. Avec vous Isabelle Piboulot.
00:00:31 Dans les Hauts-de-Seine, un individu s'est suicidé dans le quartier d'affaires de la Défense.
00:00:38 Vers 17h, il s'est jeté de plusieurs étages provoquant un énorme bruit.
00:00:42 La chute aurait été perçue par les passants comme une détonation,
00:00:46 engendrant un mouvement de panique dans le centre commercial des Quatre-Temps.
00:00:50 L'accès en transport en commun au quartier de la Défense a été interrompu.
00:00:55 C'est une première. La Russie est accusée par les Etats-Unis
00:00:58 d'avoir perpétré des crimes contre l'humanité en Ukraine,
00:01:01 déclaration de la vice-présidente américaine Kamala Harris,
00:01:04 qui prévient "les responsables devront rendre des comptes".
00:01:08 En presque un an de guerre, les Etats-Unis ont documenté ou répertorié
00:01:12 plus de 30 600 cas de crimes de guerre commis par les forces russes.
00:01:17 Plus de 44 000 morts en Turquie et en Syrie depuis les séismes du 6 février.
00:01:22 Le bilan ne cesse de s'alourdir. Les sauveteurs sont toujours à pied d'œuvre.
00:01:26 Même si les chances de retrouver des survivants s'amenuisent,
00:01:29 deux personnes ont encore été sauvées des décombres aujourd'hui en Turquie.
00:01:33 Il s'agit de la catastrophe naturelle la plus meurtrière dans la région depuis des siècles.
00:01:40 Merci Isabelle. Isabelle Piboulot, on vous retrouve à 22h30,
00:01:44 Soir Info Week-end. Au sommaire ce soir, les dernières révélations concernant Pierre Palmade.
00:01:50 Il aurait consommé de la drogue 30 minutes avant de prendre le volant.
00:01:53 Il aurait également refusé de céder sa place de conducteur.
00:01:56 Alors que deux victimes sont toujours dans un état grave,
00:01:59 le frère de l'une d'entre elles pointe la responsabilité de l'Etat et de la justice.
00:02:03 On en parle à 23h dans cette émission.
00:02:07 Les conséquences de dix jours de débat sur la réforme des retraites,
00:02:11 attitude désastreuse de certains députés, dissension au sein de la NUPES,
00:02:15 éviction d'Aurélien Pradé chez les Républicains.
00:02:18 Ces deux semaines auront laissé des traces à leur point retenir.
00:02:21 Quelle suite désormais pour le projet de loi ?
00:02:24 La rue peut-elle encore faire lier le gouvernement ? On en débat dans un instant.
00:02:28 Et puis, un article sur les enfants trans publié par la caisse d'allocations familiales
00:02:33 fait polémique. Des médecins et des intellectuels accusent la CAF de désinformation et de partialité.
00:02:39 Alors est-ce le signe d'une idéologie woke de plus en plus intrusive ?
00:02:42 Est-ce le rôle des pouvoirs publics de s'emparer de la question des trans, des enfants trans ?
00:02:47 L'avis de nos invités ce soir, Sophie Audugé, déléguée générale SOS Éducation, nous rejoindra également.
00:02:55 Et puis nous reviendrons aussi sur les dernières déclarations d'Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine.
00:02:59 Il a répondu au JDD, au Figaro et à France Inter ce soir.
00:03:03 Il dit vouloir la défaite de la Russie, mais sans l'écraser.
00:03:06 Un programme très riche donc. On va marquer une très courte pause pub.
00:03:13 On va revenir dans un instant. Préparez-vous à tout de suite sur CNews.
00:03:17 Et de retour sur le plateau de soir, Info Week-end, toujours avec Nathan Devers, Benjamin Morel, Jean Messia, Judith Vintraub.
00:03:28 On va démarrer, si vous le voulez bien, avec la réforme des retraites.
00:03:32 On va parler de la suite, mais avant, revenir sur ces dix jours de débat qui se sont achevés hier soir à minuit,
00:03:38 dans la confusion d'ailleurs, deux semaines qui auront laissé des traces.
00:03:42 Chahut à l'Assemblée, on en a beaucoup parlé avec le comportement des députés de la France Insoumise.
00:03:47 Amendement en pagaille, ce qui a provoqué des dissensions au sein de l'alliance de gauche, la NUPES.
00:03:51 Et aujourd'hui, Aurélien Pradié démit de ses fonctions de numéro 2 au sein des Républicains.
00:03:56 Sur fond, là encore, de désaccords sur les traites.
00:03:58 Alors, qu'est-ce qu'ont pensé les Français de ces deux semaines de débat ?
00:04:02 Eh bien, on vous a posé la question. Regardez.
00:04:04 Un poulailler.
00:04:07 Bordélique.
00:04:08 Le bazar.
00:04:09 Antidémocratique.
00:04:10 Fuirile, quoi.
00:04:11 Honteux.
00:04:12 Et lamentable.
00:04:13 Obstrué.
00:04:14 Pathétique.
00:04:16 Alors, je vous demande votre avis dans un instant.
00:04:18 Mais avant, regardez cette photo.
00:04:20 Cette photo, c'est celle du ministre du Travail Olivier Dussopt.
00:04:24 Photo prise cette nuit, à la fin des débats.
00:04:27 Un homme seul sur les bancs de l'éminisque.
00:04:28 Un homme qu'on a vu fatigué ces derniers jours.
00:04:31 Et un homme qui s'est aussi emporté hier soir à la fin des débats.
00:04:35 Regardez.
00:04:36 Mesdames et messieurs les députés insoumis, vous m'avez insulté 15 jours.
00:04:42 Vous chantez, mais vous m'avez insulté.
00:04:45 Personne n'a craqué.
00:04:46 Personne n'a craqué.
00:04:47 Et nous sommes là, devant vous, pour la réforme.
00:04:51 Benjamin Morel, on a entendu le ressenti des Français
00:04:55 après ces 10 jours de débat à l'Assemblée nationale.
00:04:57 On en a presque oublié le fond du dossier,
00:05:00 même si on l'a un peu évoqué ici.
00:05:02 Qu'est-ce que vous retenez de ces débats à l'Assemblée nationale ?
00:05:05 On en a une vision tronquée.
00:05:06 Je relativiserai cette vision, je dirais un peu apocalyptique, qu'on en a eue.
00:05:09 Mais en même temps, je la purerai, je dirais, à la fois par trois points.
00:05:12 Et trois points sur les trois premiers points.
00:05:14 L'obstruction, ce n'est pas nouveau.
00:05:15 Celle qui invente l'obstruction moderne, c'est la droite sur la loi Savary.
00:05:18 C'est là qu'on a Jacques Toubon, qui crée notamment
00:05:20 ce qu'on appelle les amendements Côte-Cotier.
00:05:21 C'est ce qu'on a vu.
00:05:22 Vous mettez quelques allitérations et vous bloquez le système.
00:05:25 Deuxième limite, on est loin des records.
00:05:27 Le record, c'est 2006, la loi de F, 138 000 amendements.
00:05:31 Souvenez-vous, Jean-Louis Debré, avec ses piles d'amendements à l'époque.
00:05:33 Troisième élément, la violence, elle a toujours existé au Parlement.
00:05:37 Voyez les débats sur la loi Veil.
00:05:39 Vous voyez le dernier duel en France entre Ribière et Defer, c'était en 67.
00:05:43 Vous savez, pour origine, une altercation parlementaire.
00:05:46 Donc, ce n'est pas si nouveau, entre guillemets.
00:05:48 Trois points quand même qui, pour moi, marquent une rupture.
00:05:51 Le niveau, il est très faible.
00:05:52 Et là, on est quand même, je dirais, dans une cour d'école avec de mauvais écoliers.
00:05:57 Deuxième élément, on a aujourd'hui une médiatisation beaucoup plus forte de ces débats.
00:06:02 Et donc, vous pouviez jouer à ça dans les années 60.
00:06:05 Jouer à ça aujourd'hui, c'est délétère pour l'image de la vie politique.
00:06:09 Troisième élément de limite, je ne suis pas contre l'obstruction.
00:06:12 L'obstruction, au vu de la rationalisation du régime parlementaire,
00:06:15 qui est celle qui existe en France,
00:06:17 c'est souvent pour l'opposition la seule façon de se faire entendre.
00:06:20 Mais vous avez une obstruction intelligente.
00:06:21 Ce que proposait notamment le parti communiste en termes d'obstruction
00:06:24 pour faire battre la majorité, dont on a vu qu'elle pouvait être battue
00:06:26 sur certains amendements, était une obstruction intelligente.
00:06:29 Le mur d'amendement à CIO qu'a mis la FI a probablement beaucoup plus servi le gouvernement.
00:06:34 Et ça a beaucoup desservi le Parlement.
00:06:36 Et en ça, l'obstruction qui a été menée a été une obstruction imbécile.
00:06:39 Ce qu'on l'a vu, Judith Vintraud, on le disait, des débats houleux, des interrogations.
00:06:43 On a envie de dire aujourd'hui, avec des conséquences,
00:06:45 tout ça, pour ça, finalement, ça va continuer.
00:06:47 Le texte va partir au Sénat.
00:06:48 Mais finalement, qu'est-ce que vous en retenez ce soir ?
00:06:50 On en retient que dans une configuration où pour la première fois depuis très longtemps,
00:06:56 le fait que l'exécutif n'ait qu'une majorité relative à l'Assemblée
00:07:01 pouvait restaurer le rôle de l'Assemblée nationale,
00:07:05 pouvait permettre que des vrais débats aient lieu,
00:07:08 que des vrais compromis soient obtenus par une vraie discussion, un vrai débat,
00:07:14 une des oppositions, à savoir la France insoumise,
00:07:17 je ne mets même pas toute la Nubes dans le même sac,
00:07:19 puisque les alliés de Jean-Luc Mélenchon, eux, l'ont pressé de retirer ces amendements,
00:07:26 a saboté complètement le débat parlementaire.
00:07:30 Alors, je trouve ça extrêmement paradoxal.
00:07:33 On ne peut pas crier au pouvoir absolu du président de la République,
00:07:38 l'accuser de gouverner tout seul,
00:07:40 et faire en sorte que dans un des lieux où on dispose d'une influence,
00:07:45 il n'y ait plus d'impact possible au débat parlementaire.
00:07:48 Ils neutralisent un des outils qui sont à leur disposition.
00:07:53 D'un temps de vert, je vous posais la question de savoir si effectivement,
00:07:56 on a assisté à une mutation de la façon de faire de la politique,
00:07:59 notamment avec la France insoumise, mais vous vouliez réagir, Jean-Métiens.
00:08:03 Oui, parce qu'en fait, ce à quoi on a assisté, il me semble, ces dernières semaines,
00:08:07 c'est un mélange des genres.
00:08:08 C'est-à-dire que le Parlement doit être le Parlement,
00:08:11 la manifestation doit être la manifestation,
00:08:14 les sit-ins doivent être les sit-ins,
00:08:15 mais on ne peut pas faire rentrer dans le Parlement la manifestation.
00:08:19 On ne peut pas transformer le Parlement, en tout cas l'Assemblée nationale, en ZAD,
00:08:23 parce qu'en fait, avec la Nubes, il ne manquait plus que les enceintes,
00:08:26 les punks à chiens et les cacapultes, en gros.
00:08:29 En plus des vociférations et du comportement,
00:08:32 et je ne parle même pas du look de certains députés,
00:08:34 donc c'est quelque chose qui, moi, m'insupporte et m'indigne.
00:08:38 La deuxième chose, c'est qu'on entend parler beaucoup les progressistes en disant
00:08:41 « ah oui, mais en 67, il y avait des duels encore »,
00:08:43 ce qui est parfaitement vrai,
00:08:44 mais il est toujours assez succulent d'entendre des progressistes regretter une forme de passé.
00:08:50 Une forme de passé.
00:08:51 Je ne regrette pas les duels, Jean-Métiens.
00:08:53 Les duels et la manière dont on se comportait dans l'Assemblée nationale,
00:08:56 parce que si vous remontez à des temps antédéluviens,
00:09:00 on fumait au sein de l'Assemblée nationale,
00:09:02 on buvait également,
00:09:04 on arrivait même complètement torché parfois avant le débat.
00:09:08 Donc bon, tout ça...
00:09:09 - Ah, il faut pardonner.
00:09:10 - Ça, c'est pas fini.
00:09:12 - On a changé d'époque, pour le meilleur ou pour le pire,
00:09:17 et en tout état de cause, même quand il y avait ce genre de comportement,
00:09:20 ça avait quand même plus de gueule quand c'était Mendes France ou Léon Blum
00:09:24 que quand c'est Mathilde Panot et Daniel Obono, excusez-moi.
00:09:27 - Alors justement, Nathan Le Verre,
00:09:28 est-ce qu'on a assisté à une mutation de la façon de faire de la politique,
00:09:30 notamment avec la France insoumise ?
00:09:32 - Écoutez, je pense qu'on vit dans le règne de l'image.
00:09:34 On a tous vu des images d'un débat,
00:09:36 et je suis d'accord avec vous, qui était de mauvaise qualité, en effet,
00:09:39 et donc les gens disent "c'est pitoyable, c'est antidémocratique, c'est pathétique", etc.
00:09:43 On ne réfléchit pas sur les conditions.
00:09:45 Qu'est-ce qui explique que le débat fut pitoyable
00:09:47 pour discuter de la réforme des retraites ?
00:09:50 Ce qu'il explique, c'est l'utilisation par le gouvernement
00:09:53 de l'article 47 alinéa 1 de la Constitution,
00:09:57 qui permet d'accélérer la procédure de discussion de la réforme des retraites.
00:10:02 C'est un peu technique, mais c'est un article, normalement,
00:10:04 qui s'applique aux lois sur le budget de la Sécurité sociale,
00:10:08 qui fait qu'après un temps X qui est relativement court,
00:10:10 si l'Assemblée n'a pas décidé,
00:10:12 le gouvernement envoie la version du texte de son choix au Sénat.
00:10:16 Donc ça permet de court-circuiter complètement le Parlement.
00:10:19 Donc dans ces conditions,
00:10:20 quand vous avez un gouvernement qui refuse de donner le temps long
00:10:27 que méritait cette réforme,
00:10:28 évidemment que ça ne crée pas les conditions d'un débat de bonne qualité.
00:10:32 Ensuite, il me semble quand même que oui,
00:10:35 la vie parlementaire a toujours été violente, difficile,
00:10:37 pas toujours de très haute facture,
00:10:39 mais là, il y a quand même une singularité,
00:10:42 c'est que les députés aujourd'hui,
00:10:44 leurs moyens de communication, ce sont les réseaux sociaux.
00:10:47 Avant, c'était essentiellement les chaînes parlementaires,
00:10:49 éventuellement le JT du soir,
00:10:50 si vraiment leur intervention avait une grande audience.
00:10:54 Là, c'est les réseaux sociaux.
00:10:55 Et il me semble que les députés de tous les partis politiques,
00:10:58 peut-être plus dans certains,
00:10:59 et peut-être ensuite plus en fonction de leur âge,
00:11:01 les jeunes députés pensent beaucoup en se disant
00:11:03 "je vais essayer de faire du buzz,
00:11:05 de faire quelque chose qui va devenir viral sur les réseaux sociaux".
00:11:07 Et évidemment, ça implique un certain nivellement par le bas, me semble-t-il.
00:11:10 Benjamin Morel, vous vouliez réagir.
00:11:12 Effectivement, c'est la façon dont le débat a été posé
00:11:17 qui pose aussi problème selon vous ?
00:11:18 Le 47-1, je l'ai dénoncé, notamment dans des tribunes,
00:11:21 donc je suis assez d'accord avec Nathan.
00:11:23 Après, il ne faut pas non plus lui faire porter toute la responsabilité.
00:11:26 C'est-à-dire que, grosso modo,
00:11:27 sans être trop technique en matière de droit parlementaire,
00:11:30 aujourd'hui, il y a des façons d'hubiler l'obstruction,
00:11:32 notamment ce qu'on appelle depuis 2009 le temps l'échellatif programmé.
00:11:35 Ça a à peu près les mêmes effets que le 49-1,
00:11:38 que le 47-1 à peu près.
00:11:39 Grosso modo, vous prévoyez un temps de débat préalable,
00:11:42 et ensuite, on examine toute la réforme avec ce temps de débat,
00:11:46 à ceci près quand même qu'il y a un vote sur chaque article, etc.
00:11:49 Le gouvernement a fait un choix baroque
00:11:51 pour des raisons essentiellement de pouvoir user du 49 à l'inéatroi,
00:11:54 quoi qu'il arrive, en utilisant ce 47-1.
00:11:57 Donc, en effet, ça n'a pas tout à fait servi de débat,
00:11:59 et ça a conduit à un jeu d'obstruction
00:12:01 qui a fait qu'on n'a pas pu examiner l'ensemble du texte.
00:12:03 Donc, le gouvernement est responsable d'avoir choisi
00:12:06 quelque chose de totalement baroque et de totalement absurde.
00:12:09 L'opposition, et notamment à l'FI,
00:12:11 et je ne mets pas toute la nupe dans le même panier là-dessus,
00:12:14 a fait un choix baroque également de tout ou bloquer,
00:12:16 quitte à ce que l'article 7 ne soit pas examiné.
00:12:21 Or, il faut bien voir encore une fois qu'il y a eu des motions référendaires
00:12:26 qui n'ont pas eu, même si elles n'ont pas été votées
00:12:28 par l'ensemble de la nupe, etc., parce que c'était une motion RN,
00:12:32 mais n'ont pas eu une majorité absolue contre elles.
00:12:34 Il y a eu des articles qui ont été rejetés,
00:12:36 il y a eu des amendements qui auraient pu passer.
00:12:38 Il y aurait pu y avoir, justement, comme ça a été bien dit,
00:12:41 un débat global au sein du Parlement
00:12:43 qui aurait fait battre le gouvernement sur plusieurs dispositions.
00:12:46 Je ne dis pas que c'est bien, je ne dis pas que c'est mal,
00:12:47 mais ça aurait été possible.
00:12:49 Si jamais il y avait eu une stratégie parlementaire intelligente
00:12:52 avec des amendements qui étaient des amendements
00:12:54 en capacité de réunir des majorités,
00:12:56 y compris avec une partie de la majorité des modèles,
00:12:59 des horizons dont on voyait très bien qu'ils n'étaient pas tout à fait
00:13:01 sur la même ligne que le gouvernement,
00:13:03 eh bien le gouvernement aurait probablement été bien en peine
00:13:05 de reconnaître et d'assumer son texte.
00:13:07 Ça, c'était parlementairement assez intelligent.
00:13:10 Ça n'a pas vraiment à voir avec le temps du débat,
00:13:12 ça a à voir avec la façon dont vous exploitez politiquement ce temps.
00:13:15 Et il a été par l'opposition très, très mal exploité.
00:13:18 Et autre conséquence aussi de ces dix jours de débat,
00:13:20 c'est la destitution d'Aurélien Pradié
00:13:22 à son poste de numéro 2 chez Les Républicains.
00:13:24 On va en parler dans un instant.
00:13:25 On marque une très courte pause.
00:13:27 Restez avec nous sur C News.
00:13:30 A tout de suite.
00:13:31 Et de retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:13:37 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:13:38 Toujours avec Nathan Devers, Benjamin Morel,
00:13:41 Judith Vintraube, Jean Messiaen.
00:13:43 Nous vous accueillons autour de ce plateau, Sophie Audugé.
00:13:45 Bonsoir.
00:13:46 Vous êtes déléguée générale SOS Éducation.
00:13:48 Dans un instant, on va revenir avec vous sur cette alerte
00:13:51 des psychiatres, de psychologues, d'intellectuels,
00:13:53 suite à un article de la CAF qui a publié un article
00:13:56 sur "Mon enfant étrange genre, comment l'accompagner".
00:13:58 Eh bien, des questions se posent.
00:14:00 On vous entendra dans un instant.
00:14:02 Mais en attendant, on continue de parler des conséquences
00:14:05 de ces 15 jours, de ces dix jours de débat.
00:14:08 La réforme des retraites, notamment la destitution
00:14:10 d'Aurélien Pradié à son poste de numéro 2
00:14:13 chez Les Républicains.
00:14:14 Ces prises de position répétées n'étaient plus conformes
00:14:17 avec les valeurs de cohérence d'unité et de rassemblement
00:14:19 qui doivent guider la droite républicaine.
00:14:21 A justifié Éric Ciotti, le patron des LR,
00:14:24 dans un communiqué.
00:14:25 Les précisions tout de suite d'Élodie Huchard.
00:14:26 La malédiction du numéro 2 a encore frappé
00:14:32 chez Les Républicains ce samedi.
00:14:34 C'est donc Éric Ciotti qui annonce qu'il démet
00:14:36 de son poste de vice-président exécutif Aurélien Pradié.
00:14:39 Il précise ses motivations.
00:14:41 Il dit ceci, ces prises de position répétées n'étant plus conformes
00:14:44 avec les valeurs de cohérence d'unité et de rassemblement
00:14:47 qui doivent guider la droite républicaine.
00:14:49 L'aventure personnelle dans une situation aussi grave
00:14:52 pour notre pays ne peut se substituer à l'action collective
00:14:55 et à l'esprit de responsabilité.
00:14:57 Il faut comprendre que c'est la fin d'un feuilleton
00:14:59 au sein des Républicains.
00:15:00 Il y avait eu un bureau politique ce mardi.
00:15:02 Et justement, la question, c'était d'arrêter une position claire
00:15:05 pour le groupe, notamment à l'Assemblée nationale.
00:15:08 Aurélien Pradié qui menait sa partition,
00:15:10 qui voulait aller jusqu'au bout pour les 43 annuités maximum.
00:15:14 Pour les carrières longues, finalement,
00:15:16 les Républicains mettent Aurélien Pradié au pied du mur.
00:15:18 Soit il rentre dans le rang, soit il peut mener
00:15:21 son aventure personnelle comme le dit Éric Ciotti seul.
00:15:23 Oui, mais pour ça, il faudrait davantage de soutien.
00:15:26 Aurélien Pradié n'est pas, par exemple, en mesure de créer
00:15:28 un groupe à l'Assemblée nationale.
00:15:29 Il faudrait au moins 15 collègues à voir effectivement
00:15:32 donc dans les prochains jours si Aurélien Pradié prend hâte
00:15:35 de cette décision ou s'il décide de créer son propre parti.
00:15:38 - Judith Vintraub, on le rappelle, Aurélien Pradié,
00:15:40 c'était le porte-parole de Valéry Pécresse
00:15:43 qui soutenait un départ de l'âge à la retraite à 65 ans à l'époque.
00:15:48 Bref, selon vous, il ne peut pas être dehors et dedans aujourd'hui
00:15:53 après ces dernières déclarations et son opposition
00:15:56 à la réforme des retraites, Aurélien Pradié ?
00:15:58 - D'abord, il n'est pas viré-viré.
00:16:00 Il est démis de ses fonctions au sein de la direction des Républicains.
00:16:04 Ça rappelle en fait beaucoup l'épisode d'Athalie Kosciusko-Morizet en 2015.
00:16:10 C'était à l'occasion des régionales.
00:16:12 Elle s'était élevée, elle était vice-présidente du parti,
00:16:15 elle s'était élevée contre le nini de Nicolas Sarkozy
00:16:19 face au Rassemblement national.
00:16:22 Ni fusion, ni désistement, on ne fait pas le barrage républicain
00:16:26 face au Rassemblement national.
00:16:28 Elle l'avait critiqué.
00:16:31 Nicolas Sarkozy ne l'avait pas reconduite dans la nouvelle direction
00:16:34 qu'il avait faite après l'élection.
00:16:37 Et comme Aurélien Pradié, elle se voyait à un destin national,
00:16:41 ce qui est tout à fait leur droit d'ailleurs,
00:16:42 et elle s'est mise à essayer de bâtir une trajectoire
00:16:47 pour mettre en route, mettre sur orbite sa candidature présidentielle,
00:16:52 chose qu'elle n'a finalement pas réussi à faire.
00:16:55 Aurélien Pradié a tout à fait le droit d'avoir des ambitions.
00:17:00 Il se contredit lui-même, c'est déjà un petit peu plus embêtant.
00:17:03 Il met en porte à faux le parti qui obtient une concession
00:17:07 demandée par le même Pradié au gouvernement.
00:17:10 Olivier Dussopt, le ministre, dit même
00:17:12 "on a repris les termes de votre demande"
00:17:16 et cerise sur le gâteau, il se fait applaudir par la NUPES.
00:17:19 Je parle d'Aurélien Pradié quand il intervient dans l'hémicycle.
00:17:22 Ça fait beaucoup pour un mouvement qui déjà a un peu de mal
00:17:25 à montrer sa cohérence.
00:17:26 Effectivement, et Benjamin Morel, Aurélien Pradié,
00:17:28 qui se revendiquait d'une droite populaire,
00:17:31 se réclame de Jacques Chirac.
00:17:32 Quelle ordre dans cette affaire ?
00:17:33 Avec l'éviction d'Aurélien Pradié, avec des LR qui se cherchent,
00:17:37 qui n'arrivent plus vraiment à convaincre cette droite populaire,
00:17:41 est-ce qu'on n'assiste pas tranquillement à la fin des Républicains ?
00:17:45 Je crois qu'il faut attendre avant de voir.
00:17:46 C'est-à-dire que très clairement, 2027 c'est loin.
00:17:49 C'est très très loin.
00:17:50 Les grandes élections qui comptent pour les Républicains,
00:17:52 c'est pas tant les européennes, c'est essentiellement les élections locales.
00:17:55 Elles arriveront juste avant ou juste après les prochaines présidentielles.
00:17:58 La force de LR aujourd'hui, c'est son armée d'élus locaux.
00:18:01 Donc il y a encore de beaux jours à LR.
00:18:02 Et l'électorat d'Emmanuel Macron, de centre droit,
00:18:05 il est orphelin en 2027 pour l'instant.
00:18:07 Parce qu'Emmanuel Macron ne peut pas se reporter candidat à l'élection présidentielle.
00:18:12 Donc LR a peut-être potentiellement un avenir.
00:18:14 La question c'est sur quel logiciel, avec quel candidat, et dans quelle perspective.
00:18:17 Et là Aurélien Pradié proposait un logiciel,
00:18:20 il croyait-il ou pas, un peu différent de celui d'Éric Ciotti.
00:18:24 Mais ce que je trouve très intéressant dans cette affaire,
00:18:25 c'est qu'en réalité, il est démis de ses fonctions après le débat.
00:18:31 Ce qui montre bien qu'en réalité, on a un Éric Ciotti.
00:18:34 Tout à l'heure, je rejoins tout à fait ce que disait Judith,
00:18:36 mais Ciotti, ce n'est pas Sarkozy.
00:18:38 L'autorité sur LR aujourd'hui n'est pas du tout la même.
00:18:42 La réalité, c'est que ce coup de force d'Éric Ciotti,
00:18:47 c'est également une marque de faiblesse.
00:18:48 Aujourd'hui, le groupe tient très, très difficilement.
00:18:51 Le groupe vote depuis le début de la législature en ordre dispersé.
00:18:54 Mobiliser les élus LR est extrêmement compliqué en séance.
00:18:58 Et donc ce faisant, quand le gouvernement deal avec Ciotti,
00:19:01 il deal avec quoi en réalité ?
00:19:02 Il deal avec un député qui a un peu plus d'influence que les autres,
00:19:05 mais qui ne tient pas réellement le groupe.
00:19:06 En essayant de fragiliser Aurélien Pradié,
00:19:09 qui n'était pas tout à fait tout seul dans cette démarche,
00:19:12 et bien Ciotti essaye de montrer qu'il a de l'autorité,
00:19:14 mais la réalité, c'est que cette autorité,
00:19:15 il en a déjà en grande partie perdue.
00:19:17 - Allez, il est 22h30, l'heure de retrouver Isabelle Piboulot.
00:19:20 On fait un point sur les dernières actualités à vous, Isabelle.
00:19:23 - Plus d'une semaine après les faits,
00:19:27 un des passagers du véhicule de Pierre Palmade l'affirme,
00:19:30 l'humoriste de 54 ans aurait insisté pour prendre le volant,
00:19:34 malgré son état sous cocaïne et médicaments de substitution.
00:19:38 Sous bracelet électronique, Pierre Palmade est désormais assigné à résidence
00:19:42 à l'hôpital Paul-Bruce de Villejuif, au sein d'un service d'addictologie.
00:19:46 Agression aux urgences de l'hôpital Ambroise-Paris à Boulogne-Biancourt,
00:19:50 cinq membres du personnel ont été blessés par un patient cet après-midi.
00:19:55 Ce dernier était en unité d'hospitalisation courte durée
00:19:58 lorsqu'il s'en est pris à deux médecins, deux infirmiers et un agent de sécurité.
00:20:03 Le patient a été interpellé par la police.
00:20:06 A Munich, Anthony Blinken s'est entretenu avec son homologue chinois Wang Yi.
00:20:11 Réuni pour la conférence sur la sécurité,
00:20:14 le chef de la diplomatie américaine a abordé l'incident du ballon chinois,
00:20:18 abattu aux Etats-Unis.
00:20:20 "Cela ne doit plus jamais se produire", a déclaré Anthony Blinken.
00:20:24 Wang Yi a quant à lui dénoncé une réaction absurde et hystérique des Américains.
00:20:29 Merci Isabelle, Isabelle Piboulot qu'on retrouve à 23h.
00:20:34 Dans un instant, on va parler de cette promotion de l'idéologie trans par la CAF,
00:20:39 en tout cas dénoncée par des médecins et des intellectuels.
00:20:42 Mais avant, peut-être un dernier mot sur la suite concernant la réforme des retraites.
00:20:45 Alors maintenant, le 28 février, le texte va passer en commission au Sénat du 2 au 12 mars.
00:20:52 Le texte sera dans l'hémicycle au Sénat.
00:20:54 Le 26 mars, ce sera la fin des débats au Parlement, on va peut-être le voir à l'image.
00:20:59 Et puis avant la fin de l'été, entrée en vigueur,
00:21:02 vous avez les dates donc à l'antenne du projet de loi.
00:21:05 Les syndicats de leur côté, ils maintiennent toujours la pression.
00:21:08 Après quatre premières journées de mobilisation contre la réforme,
00:21:11 ils annoncent vouloir mettre la France à l'arrêt le 7 mars prochain.
00:21:15 "On bloque tout", c'est aussi le mot d'ordre de Jean-Luc Mélenchon.
00:21:17 Le 7 mars, on bloque tout.
00:21:22 On met tout le pays à l'arrêt.
00:21:24 [Applaudissements]
00:21:25 On arrête tout, partout.
00:21:30 Vous avez compris ? Tout, partout.
00:21:34 C'est pas moi, Mélenchon, qui vous le dit tout seul.
00:21:38 C'est tous ces gens, M. Macron.
00:21:42 Alors la suite, à quoi s'attendre ?
00:21:44 Est-ce que les syndicats La Rue, Nathan Devers pourraient faire plier le gouvernement ?
00:21:49 On a vu que les quatre premières manifestations,
00:21:51 même s'il y avait du monde dans La Rue, ça n'a pas fait énormément bouger les choses.
00:21:54 Écoutez, je ne suis absolument pas devin.
00:21:57 Vous n'avez pas de boule de cristal, malheureusement.
00:22:00 Pas en ce coup, mais je n'ai pas de boule de cristal.
00:22:02 Écoutez, il me semble-t-il, on peut, sans prévoir l'avenir,
00:22:05 voir déjà ce qui s'est déjà passé.
00:22:07 Nous avons eu des affaires à des manifestations qui étaient pacifiques,
00:22:10 qui étaient républicaines, qui étaient importantes numériquement,
00:22:14 qui n'étaient pas non plus massives, mais qui étaient très importantes numériquement,
00:22:17 et qui se sont déroulées dans le calme et dans le respect des institutions.
00:22:21 Et manifestement, le gouvernement n'a pas écouté cela.
00:22:24 C'est-à-dire que le gouvernement a estimé qu'il fallait qu'ils continuent dans leur ligne,
00:22:28 qu'ils avaient raison parce qu'ils avaient le monopole de la rationalité économique,
00:22:32 qu'il y avait le no alternative un peu tachérien,
00:22:35 que de toutes les manières, cette réforme était indiscutable,
00:22:37 et qu'à partir de là, les gens qui sortaient dans La Rue pour manifester
00:22:41 exprimaient leur mécontentement avec un degré de politisation assez élevé et assez intéressant.
00:22:46 Ces gens-là n'étaient pas audibles.
00:22:48 Donc à partir de là, il me semble que ça crée le climat qui est dangereux pour deux raisons.
00:22:52 C'est que si ces manifestations continuent de manière sereine,
00:22:56 manifestement, sauf surprise, il y a toujours de l'imprévisible dans l'histoire,
00:22:59 mais je ne vois pas pourquoi le gouvernement changerait de ligne,
00:23:01 et je ne vois pas pourquoi le gouvernement reculerait,
00:23:02 puisqu'ils ont quand même gagné une grande partie du raffort de force.
00:23:06 Et si les manifestations se radicalisent ou prennent des formes qui sont,
00:23:09 si vous voulez, moins syndicales,
00:23:11 eh bien là, on pourrait avoir affaire à de l'imprévisible.
00:23:14 Peut-être un dernier mot, Benjamin Morel, avant de passer au prochain sujet.
00:23:18 Je disais, le 28 février, le texte va donc passer en commission au Sénat.
00:23:21 En même temps, il va y avoir des manifestations dans La Rue,
00:23:24 des blocages éventuellement attendus.
00:23:26 À quoi est-ce qu'on peut s'attendre ?
00:23:27 On peut s'attendre à des blocages, mais alors,
00:23:29 comment est-ce qu'une réforme sociale, timbre, réforme des retraites,
00:23:33 échoue historiquement ?
00:23:34 Il y a deux options.
00:23:35 Soit il y a en effet un blocage, ce blocage structurel,
00:23:37 il fait douter la majorité.
00:23:39 Et au bout d'un moment, la majorité se fissure.
00:23:41 Et grosso modo, ne sait plus trop comment agir.
00:23:43 Et à ce moment-là, ça craque, le gouvernement est obligé de retirer sa réforme.
00:23:46 La stratégie des syndicats, à ce niveau-là, est assez incompréhensible.
00:23:49 Enfin, on comprend les luttes entre CFDT et CGT,
00:23:53 mais là, la majorité peut plus fissurer, parce que le texte, il va au Sénat.
00:23:57 Donc, c'est trop tard pour bloquer.
00:23:58 En réalité, là, vous allez bloquer le pays,
00:24:00 mais vous n'allez pas faire qu'au Sénat, ça va se passer différemment.
00:24:04 Et in fine, si jamais ça se fissure en lecture définitive,
00:24:07 ça passera par un 49 aléatoire.
00:24:09 L'autre façon, c'est quand ça dégénère.
00:24:11 C'est un peu la stratégie Mélenchon.
00:24:13 Et là, vous avez le CPE, les Gilets jaunes, pour des raisons différentes.
00:24:16 Les manifestations deviennent incontrôlables
00:24:18 et le gouvernement ne sait plus comment faire.
00:24:19 Donc, du coup, il lâche du lest.
00:24:21 Cette stratégie-là, elle est dangereuse, problématique,
00:24:25 et on ne sait pas tout à fait où elle va, surtout en pleine crise du pouvoir d'achat.
00:24:28 Donc, on a des syndicats qui ont mal joué
00:24:30 et on a une nouvelle stratégie qui, probablement,
00:24:33 ne va pas non plus donner des choses très, très heureuses.
00:24:35 Donc, les syndicats auraient probablement gagné à mieux jouer.
00:24:38 Et on observera tout cela de très près,
00:24:40 bien évidemment, dans les jours et les mois qui viennent.
00:24:44 On va parler de cette promotion de l'idéologie trans par la CAF,
00:24:48 en tout cas l'alerte de médecins, d'intellectuels,
00:24:54 après un article publié sur le site de la Caisse d'Allocations Familiale.
00:24:57 Mais avant, j'ai une question à vous poser.
00:24:59 Est-ce que si les hommes deviennent plus féminins,
00:25:02 il va y avoir un problème ?
00:25:04 Ce n'est pas moi qui le dit, cette phrase, c'est l'acteur Vincent Cassel.
00:25:07 Je ne sais pas si vous l'avez vu passer.
00:25:09 Ça a fait du bruit ces dernières heures.
00:25:11 L'auteur, qui est vivement critiqué après une interview accordée au Guardian
00:25:17 pour la sortie de son prochain film,
00:25:19 il a répondu sur la question de la masculinité dans le cinéma américain.
00:25:22 Voici sa réponse.
00:25:23 Il est presque honteux d'être masculin de nos jours.
00:25:26 Vous devez être plus féminin, plus vulnérable.
00:25:28 Mais si les hommes deviennent trop vulnérables et féminins,
00:25:31 il va y avoir un problème.
00:25:32 Conséquence, ces dernières heures, il se fait traiter de misogyne,
00:25:36 Julie Devin-Troupe, sur les réseaux sociaux.
00:25:38 Vous comprenez ces critiques à l'endroit de Vincent Cassel ?
00:25:41 Venant d'où elles viennent sur les réseaux sociaux,
00:25:43 je les comprends tout à fait, puisque c'est tout un courant,
00:25:46 je n'ai pas l'air de dire de pensée, mais disons de pensée,
00:25:49 qui considère que la masculinité est toxique.
00:25:53 On a la caricature de ça avec Alice Coffin,
00:25:57 élue de la mairie de Paris, élue écolo,
00:25:59 qui vous explique qu'elle veut passer une vie sans hommes,
00:26:03 elle ne lit pas de livres écrits par des hommes,
00:26:05 elle ne regarde pas de films faits par des hommes,
00:26:08 elle est bien embêtée parce que forcément,
00:26:10 il y a eu un papa pour qu'elle se retrouve sur Terre à un moment.
00:26:15 Donc cette idée de tout ce qui est viril doit être éradiquée.
00:26:21 Vincent Cassel a parfaitement raison de dénoncer cette idéologie
00:26:26 qui s'insinue dans les trucs les plus étranges
00:26:30 et en même temps les plus quotidiens.
00:26:31 Regardez cette campagne télé de la sécurité routière.
00:26:36 Je ne sais pas si vous l'avez vue,
00:26:38 on voit un jeune homme qui tient son bébé dans les bras
00:26:40 et qui lui parle de façon qui cligne,
00:26:42 tu seras un homme mon fils,
00:26:44 et dans le texte, il y a tu peux te peindre les ongles,
00:26:47 tu peux etc.
00:26:49 Mais il faut que tu sois vivant.
00:26:51 Et un des psys qui a conçu cette campagne
00:26:55 explique que la proportion très importante d'hommes responsables
00:26:59 et des victimes à la fois d'accidents de la route
00:27:02 prouvent que c'est bien la masculinité
00:27:06 qui est en cause dans cette affaire.
00:27:08 Juste un mot, un contre-argument là-dessus,
00:27:12 c'est cette virilité, cette masculinité
00:27:15 qui fait que par exemple,
00:27:18 un petit garçon se battra plus facilement qu'une petite fille,
00:27:22 mais c'est aussi elle qui fait qu'on dira à un garçon
00:27:26 il ne faut jamais frapper une fille.
00:27:28 En tout cas quand on l'élève correctement.
00:27:30 Si on veut faire disparaître cette différence-là,
00:27:34 ce que "virilité" veut dire,
00:27:37 je trouve qu'une éducation correcte,
00:27:39 c'est de dire à un homme "tu n'es pas un homme si tu frappes une femme",
00:27:43 on n'a qu'à continuer comme ça.
00:27:45 - Jean-Michel.
00:27:46 - Non, moi je pense que le problème, si vous voulez,
00:27:48 a commencé déjà dès mai 68,
00:27:50 c'est-à-dire que la question initiale, c'était le père.
00:27:53 Il fallait en finir avec le père
00:27:54 parce que le père, c'est l'autorité,
00:27:56 le père, c'est la limite,
00:27:57 c'est le nom NON du père.
00:28:00 Et puis ensuite le nom NOM du père a fini par être attaqué.
00:28:04 Et ensuite, la phase ultime,
00:28:07 c'est de s'attaquer à l'homme en tant qu'homme,
00:28:09 en tout cas à la masculinité,
00:28:10 en tant qu'attribut, je dirais, de l'homme.
00:28:15 Donc ça, ça me pose vraiment un problème.
00:28:18 La deuxième chose, c'est face à la guerre.
00:28:20 Tout le monde parle de la guerre d'Ukraine,
00:28:22 avec beaucoup d'admiration pour les Ukrainiens, etc.
00:28:24 à juste titre.
00:28:25 Mais qui se bat sur le front en Ukraine ?
00:28:28 Est-ce qu'il y a une parité,
00:28:29 des cercueils ou des gueules cassées
00:28:31 entre les hommes et les femmes ?
00:28:32 Bien sûr que non.
00:28:33 Donc moi, je m'étonne, si vous voulez,
00:28:34 de cette société qui sacralise l'écologie,
00:28:38 le respect de la nature absolument,
00:28:40 qui va créer des associations de protection
00:28:43 des coléoptères à poils rats.
00:28:45 Mais lorsqu'il s'agit de la nature humaine,
00:28:47 c'est-à-dire l'attribut génital
00:28:51 avec lequel l'être humain naît,
00:28:52 eh bien, il y a toute une campagne,
00:28:55 toute une volonté de l'estomper,
00:28:57 voire de l'effacer,
00:28:58 comme si le ressenti de ce que nous étions
00:29:02 était beaucoup plus important,
00:29:04 ou en tout cas, visait à nier
00:29:06 la manière dont la nature nous a conçus.
00:29:09 Et dernier point que je veux dire,
00:29:11 c'est que toute cette attaque
00:29:14 contre la virilité et la masculinité
00:29:17 ne concerne que l'homme blanc de 50 ans,
00:29:20 en tout cas l'homme blanc.
00:29:22 C'est-à-dire, elle ne concerne pas
00:29:23 les hommes issus de la diversité
00:29:25 qui, eux, peuvent exprimer
00:29:27 une masculinité exacerbée,
00:29:28 une virilité exacerbée.
00:29:30 D'ailleurs, la publicité en rend con
00:29:31 puisque vous savez que dans la publicité,
00:29:34 lorsqu'on voit des couples mixtes,
00:29:36 c'est jamais un homme blanc et une femme noire.
00:29:38 C'est toujours un homme issu de la diversité
00:29:40 avec une femme blanche.
00:29:41 Donc, en fait, l'attaque de la masculinité
00:29:43 est uniquement sur la masculinité occidentale.
00:29:46 Et j'en termine par dire
00:29:48 que ça, c'est très dangereux
00:29:49 parce que du coup, ça rejoint aussi
00:29:52 tout ce qu'on dit sur le grand remplacement.
00:29:55 C'est-à-dire qu'à partir du moment
00:29:56 où vous n'avez plus d'hommes
00:29:58 dignes de ce nom pour défendre une civilisation,
00:30:01 pour défendre une façon de vivre
00:30:03 et que la qualité d'homme n'est reconnue
00:30:05 qu'à des envahisseurs
00:30:08 qui viennent d'autres pays
00:30:09 où la masculinité est promue,
00:30:12 eh bien, on est face à ce problème aujourd'hui.
00:30:15 On a peut-être eu un peu de mal
00:30:17 à vous suivre sur la fin.
00:30:18 J'en ai compris.
00:30:19 Les envahisseurs.
00:30:20 Je pense que les téléspectateurs le comprennent très bien.
00:30:23 On a bien compris.
00:30:23 Peut-être avant d'aller sur un autre sujet
00:30:25 avec vous, Sophie Audugé,
00:30:27 qui rejoint le sujet de maintenant,
00:30:31 Nathan Devers, vous vouliez réagir.
00:30:32 Je voulais juste te dire,
00:30:33 si Vincent Cassell s'est traité de misogyne,
00:30:35 ce n'est pas pour cette déclaration-ci spécifiquement.
00:30:38 C'est surtout pour la suite de la phrase,
00:30:40 de l'interview,
00:30:41 où il faisait l'apologie d'Andrew Tait.
00:30:43 Il disait que c'était un homme
00:30:44 dont les réflexions étaient très intéressantes.
00:30:45 Andrew Tait, c'est un monsieur
00:30:48 qui a notamment sur les réseaux sociaux
00:30:50 tous ses comptes ont été bannis pour ça,
00:30:52 qui a fait l'apologie du masculinisme
00:30:54 le plus violent.
00:30:57 Et donc, c'est surtout cette partie-là
00:30:59 des déclarations de Vincent Cassell
00:31:00 qui a suscité de telles accusations.
00:31:04 Moi, il me semble une chose quand même,
00:31:06 et ça va être en lien avec la discussion
00:31:08 qu'on avait tout à l'heure,
00:31:09 c'est que Vincent Cassell,
00:31:11 sa phrase était de dire
00:31:13 "il y a des hommes trop vulnérables,
00:31:14 virgule trop féminins".
00:31:16 Vous voyez, il fait l'association lui-même
00:31:18 entre vulnérabilité, féminité,
00:31:20 force et masculinité.
00:31:21 Ce sont des associations qui, elles,
00:31:24 relèvent d'une construction sociale.
00:31:26 Là, on n'est pas dans le domaine
00:31:27 de la sexualité,
00:31:28 on est dans le domaine du genre,
00:31:29 c'est-à-dire de quelles valeurs
00:31:30 sont associées culturellement,
00:31:32 idéologiquement, socialement
00:31:33 à l'assignation d'un sexe ou d'un chromosome
00:31:36 d'un point de vue génétique à la naissance.
00:31:37 Et là, on est dans deux registres différents.
00:31:39 Et il me semble à ce titre que
00:31:41 cette association, par exemple,
00:31:42 entre vulnérabilité et féminité
00:31:44 relève peut-être de la pensée de Vincent Cassell.
00:31:46 Moi, je ne suis pas du tout un donneur de leçons,
00:31:47 je ne suis pas là pour dire
00:31:48 qui est misogyne et qui ne l'est pas.
00:31:50 Mais en tout cas, c'est extrêmement discutable.
00:31:52 En tout cas, des psychiatres
00:31:53 et des psychologues et des pédiatres,
00:31:55 des intellectuels aussi,
00:31:57 eux ont dénoncé la désinformation
00:31:59 de la Caisse d'Allocations Familiales.
00:32:01 Ils ont adressé une lettre ouverte
00:32:02 au ministre de la Santé
00:32:05 et une lettre ouverte, d'ailleurs,
00:32:06 relayée par le Figaro.
00:32:08 En janvier dernier, la CAF a publié
00:32:09 sur son site un article
00:32:11 "Mon enfant étrange genre,
00:32:12 comment bien l'accompagner ?"
00:32:14 On voit les précisions avec le sujet
00:32:15 de Miquel Dos Santos.
00:32:17 Et puis ensuite, on vous entendra
00:32:18 Sophie Audugé sur le sujet.
00:32:20 Pas de témoignage des professionnels de santé.
00:32:24 Pas de mention des effets indésirables
00:32:26 ou irréversibles des thérapies de conversion.
00:32:29 Voici quelques-uns des reproches
00:32:30 faits à l'article de la Caisse d'Allocations Familiales
00:32:33 sur l'accompagnement des enfants transgenres.
00:32:35 Christian Flavigny, pédopsychiatre
00:32:37 et l'un des 80 signataires d'une lettre ouverte
00:32:40 adressée au ministre de la Santé, François Braune.
00:32:42 Pour lui, cette publication présente un double danger.
00:32:45 Il relaie sans aucune autre hypothèse
00:32:50 une thèse américaine qui est la thèse du mauvais corps,
00:32:53 c'est-à-dire l'idée d'une erreur naturelle
00:32:57 qui se serait produite.
00:32:58 Il abonde dans le sens de laisser l'adolescent
00:33:03 ou même l'enfant déterminer les choses,
00:33:07 il n'est pas encore en mesure de déterminer pour lui-même
00:33:10 s'il est d'un sexe ou de l'autre.
00:33:12 S'il se montre clément avec les réseaux sociaux
00:33:14 accusés par certains de promouvoir la transidentité,
00:33:18 Christian Flavigny n'épargne pas les militants
00:33:20 des droits des personnes transgenres,
00:33:21 les seuls à avoir été sollicités pour cet article.
00:33:24 Il est particulièrement dangereux d'orienter d'entrée de jeu
00:33:28 ce que font les militants d'association
00:33:30 vers l'idée qu'il faudrait passer dans l'autre corps
00:33:34 pour se sentir bien.
00:33:35 Avec cette lettre ouverte, les 80 signataires
00:33:37 réclament une nouvelle publication
00:33:39 ou à défaut le retrait de l'article.
00:33:42 Et pour en parler, Sophie Audugé, déléguée générale SOS Éducation,
00:33:46 est avec nous.
00:33:47 La CAF qui a réagi, on voit le communiqué.
00:33:49 Les familles ont des attentes plurielles,
00:33:51 nous avons des réponses plurielles, sans parti pris.
00:33:53 Nous essayons de traiter ces sujets de manière équilibrée,
00:33:57 mais ce n'est pas parce qu'un sujet ne fait consensus
00:33:59 qu'il ne faut pas en parler.
00:34:01 Sophie Audugé, déléguée générale SOS Éducation,
00:34:04 merci d'être avec nous ce soir.
00:34:05 Vous allez nous éclairer peut-être pour ceux,
00:34:08 les téléspectateurs qui nous regardent,
00:34:10 quand on parle de la théorie de l'affirmation de genre,
00:34:12 on parle de quoi en quelques mots, pour bien recontextualiser ?
00:34:15 Alors en fait, d'abord c'est très important effectivement
00:34:18 de contextualiser et de se mettre d'accord sur les termes.
00:34:21 Donc le sexe, c'est une catégorie binaire
00:34:23 qui distingue le mâle et la femelle
00:34:26 par ses fonctions reproductives
00:34:27 et qui caractérise des mammifères.
00:34:28 En l'occurrence, les humains sont des mammifères.
00:34:30 Le genre est un attribut social,
00:34:34 une catégorie, un stéréotype,
00:34:36 qu'on attribue à des rôles sociaux,
00:34:38 du masculin à du féminin.
00:34:40 L'identité de genre, c'est une identification psychologique
00:34:42 que la personne porte sur elle-même.
00:34:45 Et donc la transidentité,
00:34:46 c'est quand une personne qui est née fille
00:34:51 va psychologiquement s'identifier profondément garçon.
00:34:55 C'est à partir de ce moment-là qu'on va parler de transidentité.
00:34:58 Alors ce qui est important, c'est qu'on peut parler d'idéologie
00:35:01 à partir du moment où on manipule les mots.
00:35:03 Et donc c'est une guerre sémantique qui est en cours.
00:35:06 Ce qu'il faut savoir, c'est que ce qu'on a longtemps appelé
00:35:09 la transsexualité est un trouble profond,
00:35:14 persistant, c'est-à-dire qui ne s'amenuse pas avec le temps,
00:35:17 et qui va apparaître chez des très jeunes enfants
00:35:20 entre 2 et 4 ans.
00:35:21 Ces très jeunes enfants, qui sont une très très petite minorité,
00:35:26 puisqu'on parle de 1 sur 10 000 garçons et 1 sur 20 000 filles,
00:35:30 c'est une souffrance immense qui fait que l'enfant,
00:35:32 de manière obsessionnelle, va rejeter son sexe.
00:35:36 Et donc la famille se rencontre très tôt,
00:35:38 et cet enfant est dans une souffrance immense,
00:35:40 et donc va pouvoir l'accompagner.
00:35:42 Et il faut savoir que dans 75 à 80% des situations de ces enfants-là,
00:35:46 ils vont se réconcilier avec leur sexe de naissance à l'adolescence.
00:35:50 Ce que vous nous dites, c'est qu'on sait les identifier.
00:35:52 On connaît, c'est quelque chose de...
00:35:53 Alors on sait les identifier, disons qu'on sait,
00:35:56 quand cette souffrance est profonde à cet âge si jeune,
00:35:59 qu'il y a possiblement une incongruence
00:36:02 entre le sexe biologique et le sexe psychique.
00:36:04 Ce qu'on sait aussi, c'est que dans la très très grande majorité
00:36:06 des cas de ces enfants-là, avec le temps,
00:36:08 ils vont se réconcilier avec leur sexe biologique
00:36:10 et ils vont vivre, peut-être en étant plus efféminés
00:36:13 pour les garçons ou plus masculines pour les filles,
00:36:16 mais ils vont choisir, en ayant été accompagnés
00:36:19 sur toute leur vie, au moment où ils sont adultes,
00:36:22 ils vont choisir de rester avec ce sexe biologique.
00:36:24 Pour les autres, ils vont s'engager dans un parcours de transition,
00:36:27 à la fois médicamenteux et à la fois chirurgical,
00:36:30 qui est d'une complexité immense,
00:36:31 qui présente des risques très importants
00:36:33 sur la santé psychique et physique.
00:36:35 Et les études prouvent que ces personnes
00:36:38 vont toute leur vie durant maintenir, malgré tout,
00:36:43 même après leur chirurgie,
00:36:45 un sentiment d'incongruence profond,
00:36:47 c'est-à-dire que c'était un trouble.
00:36:48 Sauf qu'il y a une quinzaine d'années,
00:36:50 en fait, ce trouble a été modifié,
00:36:53 c'est-à-dire qu'il y a eu des textes de loi
00:36:54 et qu'ils sont passés dans à peu près tous les pays
00:36:56 industrialisés, en France, à Roselyne-Bachelot, en 2010,
00:36:59 et ils ont dépathologisé ce qu'on appelait à l'époque
00:37:01 la dysphorie de genre.
00:37:02 Et à partir de ce moment-là, on a confondu
00:37:05 ce qui était la transidentité
00:37:07 de ce qui était la transsexualité.
00:37:09 Et ce qu'on rencontre aujourd'hui,
00:37:11 c'est un mouvement qui n'a rien à voir avec ça,
00:37:13 c'est-à-dire que ce ne sont pas des enfants de 2 à 4 ans,
00:37:15 ce ne sont pas 1 sur 10 000 garçons
00:37:17 ou 1 sur 20 000 filles,
00:37:18 c'est presque 60 à 70 voire 80 % de jeunes filles,
00:37:23 ce sont des adolescentes,
00:37:24 c'est-à-dire ce qu'on a appelé la dysphorie tardive,
00:37:27 et ce sont des jeunes filles qui souvent
00:37:29 ont d'autres troubles psychologiques ou psychotiques.
00:37:33 Il faut savoir que nous, en France,
00:37:34 ce phénomène est apparu il y a 5 ans,
00:37:36 mais qu'évidemment, il explose littéralement,
00:37:39 qu'il y a un phénomène très important
00:37:41 qui commence justement à avoir une...
00:37:44 - Mais comment on l'explique ce phénomène ?
00:37:46 - Par tout un ensemble de phénomènes...
00:37:48 - Parce qu'il y a 40 ans,
00:37:50 on entendait très peu parler de ces sujets-là.
00:37:53 - Alors, on a quand même la Suède, la Finlande, l'Angleterre.
00:37:56 En Angleterre, la clinique du genre pour mineurs
00:38:00 a été créée il y a 30 ans,
00:38:01 ils ont annoncé la fermeture en août de cette année.
00:38:03 - Donc ils ferment, eux, en Angleterre.
00:38:04 - Ils ferment en Angleterre, évidemment.
00:38:06 Et là, on a toutes les semaines des informations nouvelles
00:38:10 sur un rapport très pointu, un audit,
00:38:12 qui a été demandé par la NHS,
00:38:14 qui est finalement l'équivalent de la Sécurité sociale
00:38:18 ou du ministère de la Santé chez nous,
00:38:19 qui donc prouve qu'il y a eu des transitions
00:38:22 chez des enfants beaucoup trop rapides.
00:38:23 Alors, pour répondre à votre question, très simplement,
00:38:25 ce qu'on appelle l'affirmation du genre ressenti,
00:38:27 c'est une idéologie qui consiste à dire
00:38:30 que la personne de l'enfant, quel que soit son âge,
00:38:33 est capable de s'identifier du genre qu'elle souhaite,
00:38:37 indépendamment de son sexe biologique.
00:38:39 C'est-à-dire qu'on nie toute réalité du sexe biologique.
00:38:42 - Donc la CAF relaie une idéologie, dans le cas précis.
00:38:45 - La CAF relaie une idéologie,
00:38:47 et quand elle exprime qu'effectivement,
00:38:50 il n'y a pas de consensus,
00:38:52 parce que c'est un service public,
00:38:54 elle ne devrait pas relayer une idéologie.
00:38:56 Elle devrait relayer des informations
00:38:58 surdonnées pour aux banques,
00:38:59 et justement, s'il n'y a pas consensus,
00:39:01 expliciter qu'effectivement,
00:39:04 tout un ensemble de professionnels
00:39:05 et d'autres pays font marche arrière,
00:39:06 puisqu'il y a des risques très importants
00:39:09 de se tromper de diagnostic
00:39:10 et d'emmener des enfants en souffrance
00:39:12 vers une transition,
00:39:13 alors que leur souffrance n'est pas de cette origine-là.
00:39:16 Et il faut savoir aussi que l'Académie de médecine en France
00:39:18 a pris position, mais que les politiques ne l'ont pas écoutée,
00:39:20 parce qu'aujourd'hui, on n'est plus sur un problème
00:39:22 de santé publique,
00:39:23 alors que c'est un véritable scandale sanitaire.
00:39:25 C'est un scandale sanitaire qui est déjà un scandale,
00:39:28 qui a été un scandale en Suède,
00:39:29 qui est un scandale en Angleterre,
00:39:31 depuis évidemment la fermeture de la Tavistock.
00:39:33 Là, il y a quelques heures,
00:39:34 est sorti un documentaire-choc aux Etats-Unis.
00:39:37 Ça devient un scandale sanitaire aux Etats-Unis.
00:39:39 Et malgré qu'on soit plusieurs à avoir informé,
00:39:42 nous en l'occurrence, la SOES Éducation,
00:39:43 le ministre de l'Éducation,
00:39:44 quand il a sorti la circulaire,
00:39:45 en disant "Attention, ce n'est pas dans l'intérêt de l'enfant
00:39:48 d'engager les parents et les enfants
00:39:50 dans une transition rapide,
00:39:51 puisque au contraire, il y a un gros risque
00:39:55 que ces enfants aient une autre souffrance",
00:39:56 actuellement en Angleterre,
00:39:58 c'est 40% des enfants qui ont transitionné trop vite
00:40:00 qui seraient autistes.
00:40:02 Il faut voir, en fait, la situation est extrêmement grave.
00:40:05 Donc nous, on redit haut et fort
00:40:07 qu'on ne s'intéresse pas à la question des adultes
00:40:09 qui font ce qu'ils veulent de leur corps,
00:40:10 mais alors ce n'est pas un sujet.
00:40:12 Par contre, cette guerre des sexes,
00:40:14 cette guerre des genres qui est devenue un enjeu politique,
00:40:17 on leur dit une chose très simple,
00:40:18 vous ne touchez pas aux enfants.
00:40:20 - Julie de Vintraube, je vous laisse la parole dans un instant.
00:40:22 Jean-Messia, vous liez réagir également.
00:40:23 Benjamin Morel, qu'on va devoir libérer tout à l'heure,
00:40:25 peut-être cette question aussi.
00:40:27 C'est des militants qui ont participé à l'écriture
00:40:30 de cet article sur le site de la CAF,
00:40:34 donc la CAF qui est un service d'État.
00:40:37 Comment est-ce qu'on peut le comprendre sur cette question-là ?
00:40:39 Est-ce que c'est le rôle, finalement, des pouvoirs publics
00:40:43 d'accompagner les Français sur ce genre de questions ?
00:40:46 Ou alors ça relève davantage de la sphère privée ?
00:40:49 - Alors, il y a deux sujets, je dirais.
00:40:51 Il y a un sujet qui est un sujet de dévolution, en effet,
00:40:54 et je dirais qu'il y a un sujet presque médical.
00:40:56 Vous l'avez abordé, je ne conteste pas les chiffres
00:40:58 parce que je ne suis pas spécialiste du sujet,
00:41:00 mais vous avez des gamins qui, en effet, sont en souffrance
00:41:02 parce qu'ils ont un rapport difficile avec leur genre, etc.
00:41:05 Que les pouvoirs publics les accompagnent, etc.
00:41:07 Je ne connais pas la proportion aussi bien que vous,
00:41:09 mais ça m'apparaît relativement normal.
00:41:10 On est quand même sur un cadre très minoritaire.
00:41:12 Ensuite, il y a un phénomène social,
00:41:14 et ce phénomène social, il faut aujourd'hui le considérer.
00:41:17 Vous avez, parce que, prédominance culturelle des États-Unis,
00:41:21 parce que si vous ouvrez certaines plateformes,
00:41:23 ce type de questions se posent de manière récurrente,
00:41:26 vous avez des effets mimétiques dans la population,
00:41:29 auprès des enfants et auprès des parents.
00:41:31 Et donc, ce faisant, ça rentre dans les foyers
00:41:34 d'une façon ou d'une autre, ce type de questionnement.
00:41:36 Qu'ensuite, vous fassiez rentrer cette question-là
00:41:38 dans le cadre d'une politique publique,
00:41:40 ça se pose à deux éssions.
00:41:41 La première éssion, c'est que,
00:41:42 si jamais vous devez adresser votre politique publique
00:41:45 à des gens qui vont biberonner à ces questions-là,
00:41:49 dans le cadre de produits culturels américains.
00:41:51 Malgré tout, dès le moment où vous cherchez
00:41:53 une forme d'efficacité de la politique publique,
00:41:55 on peut d'une certaine façon l'entendre.
00:41:57 Ça ne veut pas dire cautionner, mais on peut l'entendre.
00:41:59 De l'autre côté, ce qui me semble réellement choquant,
00:42:01 en revanche, c'est qu'on fasse rentrer, en effet,
00:42:04 des associations militantes dans ce type de politique.
00:42:06 Il n'y a pas que là-dessus.
00:42:08 On parlait du planning familial, etc.
00:42:10 Il y a quelques mois, dès le moment où vous faites rentrer
00:42:12 des associations militantes parce que vous considérez
00:42:15 qu'elles vont avoir une approche, etc.,
00:42:17 vous dépendez d'elles d'un point de vue idéologique.
00:42:20 Or, les pouvoirs publics, justement,
00:42:22 doivent être neutres idéologiquement.
00:42:24 Pour ça, à partir de là, ils ont intérêt
00:42:26 de trouver des ressources en interne.
00:42:28 Est-ce que, Judith Vintraub, ça ne montre pas aussi
00:42:29 que les pouvoirs publics sont perméables
00:42:31 à ce genre d'idéologie, aujourd'hui ?
00:42:32 Ah oui, ils sont très, très largement gangrénés,
00:42:36 et j'utilise le mot à dessein, par ce genre d'idéologie.
00:42:39 Moi, je suis allée à la source, après qu'on a publié
00:42:42 le texte de protestation des philosophes, des médecins.
00:42:45 Le texte est extraordinaire parce qu'il ne parle pas
00:42:48 de sexe biologique, il ne le conteste pas.
00:42:51 Il parle de sexe assigné à la naissance,
00:42:54 comme s'il y avait un bureau des sexes qui décidait
00:42:58 "ce petit bébé est une fille, ce petit bébé est un garçon".
00:43:01 C'est du militantisme pur et dur.
00:43:04 Ça commence, je parle du texte de la CAF,
00:43:07 par se réjouir que de plus en plus d'enfants et d'ados
00:43:11 se déclarent non-binaires, c'est-à-dire ni hommes ni femmes,
00:43:15 ou d'un genre différent que de ce fameux genre assigné.
00:43:19 C'est une évolution des mentalités dont se réjouit ce texte.
00:43:22 Ça veut dire que c'est très bien, mais malheureusement,
00:43:25 il y a encore trop de familles qui coïncent.
00:43:27 Les seuls intervenants soi-disant sachants
00:43:30 sont des gens d'une association qui milite
00:43:34 pour la promotion du transgenreisme.
00:43:36 Il y en a trois, pas un, il y en a trois.
00:43:39 Et aucune voie autorisée de scientifiques, d'experts,
00:43:43 ne soit hors de cette sphère.
00:43:45 Et à la fin, on vous dit qu'il est très important
00:43:50 pour les jeunes qui se sentent dans cette situation-là
00:43:52 d'aller consulter des psychologues, un psychologue ou un psychiatre.
00:43:56 Mais attention, il faut le choisir parmi les gens
00:43:59 ouverts aux questions de transgenreisme.
00:44:01 Donc la boucle est bouclée.
00:44:03 Et j'en finirai par là.
00:44:05 La réponse du responsable de la CAF,
00:44:07 c'est à la fois de l'hypocrisie, du foutage de gueule.
00:44:10 Moi, je suis fourieuse qu'une institution comme celle-là
00:44:14 se permette ça.
00:44:14 La langue de bois, effectivement.
00:44:16 On l'a vu, Jean-Mécien.
00:44:16 Et puis, Nathan Devers, vous avez étudié le sujet, d'ailleurs,
00:44:21 de la transidentité.
00:44:22 On écoute Jean-Mécien et on vous écoute après, Nathan.
00:44:25 Moi, je crois qu'il n'y a pas d'enfant transgenre.
00:44:30 Je crois que c'est une invention de notre époque,
00:44:35 d'une époque qui est malade mentale sur un certain nombre de questions.
00:44:40 Je vais vous expliquer pourquoi.
00:44:42 Je pense qu'effectivement, quand on est en phase d'adolescence,
00:44:45 la problématique du changement de son corps,
00:44:48 la problématique sexuelle est une problématique très importante
00:44:51 et on se cherche...
00:44:53 - Le sexe, ça existait.
00:44:54 - Oui, mais ça, ça existe.
00:44:55 Après, le problème, c'est que dans ces interrogations existentielles
00:45:02 par rapport au changement de son corps et par rapport à son sexe,
00:45:05 est venue se loger une idéologie progressiste
00:45:10 qui transforme des questions qui ont traversé des générations
00:45:14 d'adolescents en questions presque médicales
00:45:18 ou en questions psychologiques, psychiatriques,
00:45:21 qui entraînent effectivement un encouragement presque
00:45:24 à la transition de genre.
00:45:26 Donc moi, je suis radicalement opposé à cela.
00:45:29 Je pense qu'il y a effectivement des enfants qui,
00:45:31 lorsqu'ils sont adolescents, se cherchent, c'est normal,
00:45:34 peuvent avoir des mal-êtres sur cette question, c'est normal.
00:45:38 Un accompagnement psychologique peut être nécessaire,
00:45:41 mais tout ça finit par se stabiliser dans 99,99% des cas
00:45:46 et il y a coïncidence dans 99,99% des cas
00:45:51 entre le sexe biologique et le genre.
00:45:56 Après, si vous voulez, évidemment, quand on fait de la propagande
00:45:59 et notamment sur des enfants qui déjà se posent cette question,
00:46:03 eh bien là, vous créez des situations qui sont d'ailleurs,
00:46:06 qui peuvent être dramatiques, puisque lorsque vous changez de genre,
00:46:10 c'est irréversible.
00:46:11 Donc vous créez des véritables catastrophes humaines
00:46:14 et vous cassez l'avenir d'être mentien.
00:46:17 J'ajoute que lorsque la CAF fait cette campagne,
00:46:20 moi, je serais très heureux de voir les agents de la CAF
00:46:23 aller faire cette propagande en Seine-Saint-Denis.
00:46:25 Là, on va se marrer, parce que pour aller le faire à Sevran ou à Trappes,
00:46:28 je peux vous dire que là, ils seront reçus.
00:46:30 Parce que comme par hasard,
00:46:33 parce que quand Emmanuel Macron dit qu'en France,
00:46:35 on a plusieurs identités,
00:46:38 eh bien les territoires où il y a d'autres identités
00:46:40 que l'identité française, cette question-là, bizarrement,
00:46:43 se pose pas avec la même acuité.
00:46:44 Donc vous voyez bien que c'est vraiment une maladie de notre époque,
00:46:47 une maladie idéologique et qui n'a rien à voir, en fait,
00:46:51 avec la médecine, ni même avec la psychologie.
00:46:53 Nathan Devers, Nathan Devers,
00:46:57 qu'on n'a pas entendu sur le sujet,
00:46:58 un sujet que vous avez pourtant étudié,
00:47:02 est-ce que cette idéologie qu'on voit finalement...
00:47:08 Excusez-moi, j'en perds mes mots.
00:47:11 Vous voyez cette idéologie qui s'invite à la CAF,
00:47:18 notamment peut-être à l'école.
00:47:19 Je vous poserai la question dans un instant, justement.
00:47:21 Est-ce qu'elle vous inquiète ?
00:47:23 Non, alors déjà,
00:47:25 premièrement, juste sur la CAF,
00:47:27 on parle de campagne, je pense que c'est un article dans une revue
00:47:30 qui, en magazine, qui en temps normal,
00:47:33 doit être lu, je ne sais pas, peut-être par quelques dizaines,
00:47:35 quelques centaines de personnes, quelques milliers à tout casser.
00:47:38 Quand on lit l'article, franchement,
00:47:40 cet article, en fait, il parle du fait que quand vous avez des enfants,
00:47:43 vous avez un enfant qui vient vous dire,
00:47:45 un enfant garçon biologiquement,
00:47:46 qui vient vous dire "je suis une fille" ou réciproquement.
00:47:48 L'article dit, il est court, cet article, c'est un tout petit texte,
00:47:51 il dit en gros aux parents "réagissez avec écoute et avec bienveillance".
00:47:56 Je le cite littéralement.
00:47:58 Non, vous n'avez pas tout lu.
00:47:59 Je l'ai sous les yeux, la conclusion de l'article.
00:48:01 L'entourage doit donc essayer d'être à l'écoute et d'accompagner au mieux.
00:48:05 Important de dédramatiser.
00:48:08 Dites aux enfants que ce n'est pas un drame, écoutez-les.
00:48:10 Et ils disent évidemment de la part des parents, souvent avant même d'avoir un enfant,
00:48:14 "j'aimerais bien avoir une fille, j'aimerais bien avoir un garçon".
00:48:16 Il y a des attentes sur un genre.
00:48:16 Je cite l'article.
00:48:18 C'est tellement cliché.
00:48:19 Je ne fais pas de clichés, je cite un article.
00:48:21 Non mais c'est très cliché.
00:48:23 Vous avez le droit de ne pas être d'accord avec l'article.
00:48:24 Et moi, je ne dis pas spécialement que je suis d'accord,
00:48:26 je dis juste que c'est ce que dit l'article,
00:48:27 il appelle à l'écoute et à la bienveillance.
00:48:29 Et il n'y a pas de message dans l'action au-delà.
00:48:32 Si, il y a un seul message qui dit qu'il faudrait créer un dispositif de dialogue
00:48:35 entre les parents et les enfants à ce sujet.
00:48:37 C'est ce que dit l'article.
00:48:38 Je pense qu'il y a eu une surinterprétation du contenu de l'article.
00:48:41 Premièrement.
00:48:41 Deuxièmement, la question de l'éducation...
00:48:44 Surinterprétation, il y a quand même, datant de vers 80 personnes,
00:48:47 des professionnels du secteur de la santé, des intellectuels, qui allèrent.
00:48:49 Donc, il y a quand même...
00:48:51 Mais ce qu'ils disent est respectable, on peut les entendre.
00:48:53 Moi, je me permets de penser qu'il y a eu une surinterprétation du contenu de l'article.
00:48:58 Je vous coupe, on continue la discussion.
00:49:00 On vous rappelle. 23h, Isabelle Piboulot nous attend.
00:49:03 On va remercier Benjamin Morel.
00:49:04 Merci beaucoup, Benjamin, d'avoir été avec nous à Très Vite
00:49:08 pour nous éclairer, notamment sur toutes ces questions politiques.
00:49:10 C'est toujours passionnant.
00:49:11 On va retrouver Isabelle Piboulot tout de suite pour un point sur les dernières actualités.
00:49:15 On continue de parler de la question des genres dans un instant.
00:49:18 Et puis, on reviendra sur l'affaire Palmade.
00:49:20 À vous, Isabelle.
00:49:21 Emmanuel Macron affirme vouloir la défaite de Moscou face à l'Ukraine.
00:49:27 Mais le chef de l'État met en garde ceux qui veulent avant tout écraser la Russie,
00:49:32 ce qui ne sera jamais la position de la France.
00:49:34 Le président de la République a accordé un entretien au journal du dimanche,
00:49:38 au Figaro et à France Inter.
00:49:39 Selon lui, la fin du conflit ne se conclura pas militairement.
00:49:44 Le 24 février marquera un an de guerre en Ukraine.
00:49:47 Selon une enquête OpinionWay pour Le Parisien, 80% des Français sont dés sont inquiets.
00:49:54 Ils s'alarment des conséquences du conflit sur leur propre foyer.
00:49:57 Par ailleurs, 77% redoutent une troisième guerre mondiale.
00:50:01 La crainte d'un risque nucléaire demeure également.
00:50:05 Dans le reste de l'actualité, l'ancien président américain Jimmy Carter en soins palliatifs chez lui.
00:50:11 Après une série de courts séjours à l'hôpital, l'ex-chef d'État démocrate de 98 ans
00:50:17 a choisi de passer le temps qui lui reste auprès de sa famille.
00:50:20 Jimmy Carter avait exercé en tant que 39e président des États-Unis de 1977 à 1981.
00:50:26 Il est à ce jour le plus vieux président américain encore en vie.
00:50:30 Mais la conclusion de l'article ?
00:50:32 Et de retour sur le plateau de Soir Info Weekend.
00:50:34 Il est 23h passé de deux minutes.
00:50:36 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:50:37 Nous sommes toujours avec Nathan Devers, Judith Vintraub, Jean Messiaen et Sophie Audugé,
00:50:41 déléguée générale SOS Éducation.
00:50:43 On revient sur cet article polémique publié par la Caisse d'Allocations familiales
00:50:48 sur la question de la transidentité chez les jeunes.
00:50:51 Et Nathan Devers, vous vous exprimiez sur le sujet à l'instant.
00:50:55 Et vous disiez finalement que cet article publié ne vous choquait pas plus que ça,
00:51:00 contrairement à Sophie Audugé.
00:51:02 Je disais juste que cet article était un appel à l'écoute, à la bienveillance
00:51:06 et que ça n'allait pas bien plus loin dans la conclusion de l'article.
00:51:09 Sur la question que vous me posiez, sur cette idéologie ou ce changement des mentalités.
00:51:13 Tout cela date en moyenne, disons, d'un livre qui a été publié en 90 par Judith Butler
00:51:18 qui s'appelle "Troubles dans le genre" et dont la thèse consiste en gros à dire
00:51:22 qu'il y a un sexe qui est biologique, qui vient de la naissance,
00:51:26 assigné au sens où il est imposé biologiquement à l'homme comme être humain.
00:51:30 Et que ensuite, tout le reste est de l'ordre de ce que Judith Butler appelle de la performance,
00:51:35 c'est-à-dire la construction sociale d'un genre,
00:51:37 qu'elle appelle performance au sens de la théâtralisation de la chose.
00:51:40 C'est-à-dire que ça se fait par mimétisme sur ce qu'on observe dans la société
00:51:43 et qu'évidemment, la manière dont se structurent les genres évolue dans l'histoire
00:51:47 en fonction de la civilisation, de la période, de la culture.
00:51:50 La manière dont se construisait par exemple la virilité dans la Grèce antique
00:51:54 ou dans la Rome antique n'avait absolument rien à voir avec celle dont elle est structurée aujourd'hui.
00:51:58 Vous savez que par exemple, Jules César, au moment dans la Rome antique,
00:52:01 quand il faisait les triomphes militaires, les slogans qui accompagnaient ces triomphes,
00:52:06 c'était "Jules César, homme de toutes les femmes, femme de tous les hommes".
00:52:09 C'était la manière, et ça c'était évidemment une des représentations possibles
00:52:13 de la virilité sous la Rome antique.
00:52:15 Vous le trouvez ça dans Petron, vous le trouvez ça partout.
00:52:17 Ce n'est pas la même chose qu'aujourd'hui.
00:52:19 Et Judith Butler, appelée, c'est les dernières pages de ce livre,
00:52:22 a de la fluidité dans la manière de construire la performance par rapport au genre.
00:52:26 Alors là où je vous rejoins en partie, c'est qu'il y a une distinction qui est importante à faire
00:52:30 entre enfant et adulte.
00:52:32 C'est-à-dire qu'évidemment, cette fluidité-là,
00:52:34 elle ne se pose pas de la même manière selon que vous avez 25 ans ou 4 ans.
00:52:37 Et par rapport à l'enfance, je finis juste par rapport à l'enfance,
00:52:39 en effet la question de l'éducation, c'est une question très complexe.
00:52:42 Parce que je pense qu'il y a deux écueils à éviter.
00:52:44 Il y a un premier écueil, et là on parle de sexualité, on peut parler de n'importe quoi d'ailleurs.
00:52:48 Il y a un premier écueil qui est d'estimer qu'à un enfant de 6 ans,
00:52:50 tout ce qu'il va dire, on va lui dire "formidable, t'as raison, c'est génial, continue dans ta route".
00:52:54 Et ça évidemment, ce n'est pas rendre service à un enfant que d'aller toujours dans son sens.
00:52:58 Et il y a un deuxième écueil inverse, qui est l'écueil consistant à dire que tout ce que dit l'enfant,
00:53:02 non seulement on ne l'écoute même pas,
00:53:05 c'est non seulement on ne va pas lui donner raison ou de droit, mais on ne l'écoute même pas.
00:53:08 Et ces deux écueils, à mon avis, il faut s'en tenir à équidistance.
00:53:11 Le problème aujourd'hui, c'est que derrière toutes ces histoires,
00:53:19 il y a une volonté de déconstruction.
00:53:21 Parce que le mot n'a pas été prononcé dans toute cette analyse.
00:53:24 On a beaucoup parlé d'idéologie, c'est une idéologie déconstructiviste, qui déconstruit tout.
00:53:29 On a beaucoup parlé de la déconstruction de l'histoire, de la déconstruction de la France,
00:53:33 de la déconstruction de nos traditions, de nos racines,
00:53:35 et effectivement, in fine, il s'agit de la déconstruction de l'être humain lui-même.
00:53:40 On parle beaucoup d'homme déconstruit.
00:53:42 Alors c'est devenu tellement ridicule que maintenant, ça devient une blague.
00:53:45 Mais c'est plus qu'une blague.
00:53:47 Quant au genre fluide, parce que c'est ça aussi, le gender fluid,
00:53:51 mais en fait, ça va poser des absurdités sans nom.
00:53:55 C'est-à-dire que le jour où on va...
00:53:57 Vous savez qu'aujourd'hui, il y a la parité en politique.
00:54:00 Donc moi, je peux très bien dire, avant la liste aux élections européennes, par exemple,
00:54:06 je suis une femme.
00:54:07 Donc le lundi, je me fais femme pour être inscrit comme une femme.
00:54:10 Sur la liste électorale.
00:54:12 Et puis trois jours après, je change, je deviens homme.
00:54:16 Vous voyez, vous voyez...
00:54:18 Est-ce que vous voyez le délire...
00:54:20 C'est peut-être un autre débat.
00:54:21 Est-ce que vous voyez le délire dans lequel on est en train de verser ?
00:54:23 Sophie Audugé, on va...
00:54:24 C'est le même débat dans le sport.
00:54:25 Voilà, il y a le même débat dans le sport, effectivement,
00:54:28 mais Sophie Audugé pour avancer, peut-être pour conclure aussi.
00:54:30 On reste sur les enfants.
00:54:31 Je ne suis pas du tout d'accord avec ce que disait Nathan pour plusieurs raisons.
00:54:36 La première chose, c'est que je ne sais pas si vous avez des enfants.
00:54:38 Mais je crois que c'est très dangereux de projeter
00:54:42 la façon dont les parents reçoivent une souffrance de son enfant
00:54:46 quand on n'a pas d'enfant.
00:54:47 Alors moi, je veux bien qu'on fasse des clichés avec le parent qui accepte tout
00:54:50 et le parent qui accepte rien.
00:54:51 Quand vous avez des enfants et que votre enfant souffre,
00:54:54 à part d'être un parent totalement dysfonctionnel,
00:54:56 évidemment que vous êtes à l'écoute et que vous n'avez qu'une obsession,
00:55:00 c'est de réduire la souffrance de votre enfant.
00:55:02 Donc rien que de penser ça et de théoriser ça en considérant
00:55:06 qu'on peut dire que les parents vont être soit d'une extrême, soit à l'autre,
00:55:10 ça me paraît complètement aberrant.
00:55:11 Le deuxième élément qui me semble très important,
00:55:14 et vous avez fait l'erreur comme beaucoup font l'erreur,
00:55:16 vous allez dire on parle de sexualité.
00:55:17 On ne parle pas de sexualité.
00:55:18 Parce que tant pour les transsexuels, la population d'aujourd'hui,
00:55:23 ces jeunes qui, à l'adolescence, se disent être nés dans le mauvais corps,
00:55:27 ils commencent à parler de mauvais corps quand ils sont allés sur les réseaux sociaux,
00:55:30 qu'ils ont trouvé cette solution pour donner une étiquette à leur mal-être.
00:55:34 Mais enfin, à la base, il n'y a pas du tout d'antériorité dans l'enfance.
00:55:37 Ce ne sont pas des enfants qui ont une obsession de ne pas porter le sexe qu'ils portent.
00:55:42 Ils ont juste une euphorie à être quelque chose d'autre.
00:55:45 Ils ont une euphorie à avoir une transidentité, c'est-à-dire à se différencier.
00:55:49 Et parmi ces enfants, certains, un nombre très infime aura une souffrance
00:55:53 dont l'origine est possiblement cette obsession de ne pas avoir ce sexe-là.
00:55:57 Mais dans la majeure partie des cas, ce n'est pas ça le sujet.
00:56:00 Et d'ailleurs, quand vous leur demandez est-ce que vous voulez le changer de sexe,
00:56:02 est-ce que vous allez faire des opérations de chirurgie,
00:56:04 de changement, de reconstruction d'un autre sexe, ils vous disent non.
00:56:07 Par contre, ces enfants-là, on va leur administrer des bloqueurs de puberté,
00:56:10 on va leur administrer des hormones croisées.
00:56:12 Et ces bloqueurs de puberté vont faire que ces enfants,
00:56:15 couplés avec les hormones croisées, vont être avertis.
00:56:17 - Non, aux enfants, c'est interdit ?
00:56:21 - Bien sûr que non.
00:56:23 Les enfants en France prennent des bloqueurs de puberté, des hormones croisées.
00:56:26 La première fille qui a eu une mastectomie avait 14 ans en France.
00:56:28 - Je crois que c'était interdit par la loi de prescrire des bloqueurs de puberté.
00:56:32 - Non, il n'y a pas de loi qui est interdite. Bien sûr que non.
00:56:34 C'est d'ailleurs pour ça que les pays, la Suède, la Finlande, l'Angleterre et les États-Unis,
00:56:38 aujourd'hui, ont mis des lois.
00:56:41 Quand ils n'ont pas mis de loi, ils disent que les enfants qui vont être mis sous hormones,
00:56:45 enfin, sur bloqueurs, plus sous hormones, doivent rentrer obligatoirement dans un protocole de recherche.
00:56:49 Ils doivent être suivis, ce qui n'est pas du tout le cas, ce qui n'était pas du tout le cas avant.
00:56:52 C'est bien pour ça qu'on parle de scandale sanitaire.
00:56:54 Et les effets des bloqueurs de puberté, qui vont ensuite être complétés par des hormones croisées,
00:56:59 ce sont des effets qui sont irréversibles. Ils sont irréversibles à court terme, mais ils sont irréversibles à long terme.
00:57:03 C'est-à-dire que c'est des enfants qui, si on coupe les deux, seront infertiles.
00:57:06 C'est pour ça qu'on demande de ne pas agir trop vite.
00:57:09 Il faut bien savoir que le fait d'avoir dépathologisé la dysphorie de genre,
00:57:13 le fait d'avoir fait cette loi absurde d'associer thérapie de conversion avec l'identité de genre,
00:57:19 fait que des psychiatres, des psychologues et même des profs n'ont pas le droit de questionner l'enfant.
00:57:26 Et c'est ça qui est aberrant.
00:57:27 Comment on peut considérer, vous l'avez évoqué un petit peu,
00:57:29 comment on peut considérer qu'une personne à 12 ans, à 15 ans, à 17 ans même,
00:57:34 n'est pas en capacité de se tromper sur elle-même, à des âges où il est tellement difficile de savoir qui on est.
00:57:40 On passe des fois toute une vie à savoir qui on est.
00:57:42 Comment on peut considérer que ces enfants-là, on doit immédiatement...
00:57:45 La question n'est pas de savoir de ne jamais les traiter.
00:57:47 La question est de savoir de prendre le temps de s'assurer que cette souffrance, elle peut être traitée autrement.
00:57:54 Parce que sinon, ils vont s'engager dans un protocole de traitement médicamenteux chirurgico-chirurgico
00:58:00 qui va être extrêmement lourd avec des conséquences irréversibles.
00:58:02 Merci beaucoup Sophie Audugé d'avoir accepté notre invitation ce soir, d'avoir accepté de débattre.
00:58:08 Après, on le disait, cet article publié sur le site de la Caisse d'Allocations Familiale et qui fait débat,
00:58:15 on aura l'occasion certainement d'en parler.
00:58:17 Je vous propose à présent de revenir sur les suites de l'affaire Pierre Palmat.
00:58:21 Vous pouvez rester avec nous si vous le souhaitez Sophie Audugé.
00:58:24 Et des nouvelles révélations aujourd'hui au lendemain de sa mise en examen pour homicide involontaire.
00:58:28 Le comédien transféré, placé sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique.
00:58:33 Les dernières informations avec Maureen Vidal tout de suite et on en parle après.
00:58:37 Placé sous surveillance électronique et assigné à résidence au sein du service d'addictologie de cet hôpital à Villejuif,
00:58:46 Pierre Palmat est mis en examen pour homicide et blessure involontaire.
00:58:50 Le parquet de Melun, qui a initialement requis le placement en détention provisoire de l'humoriste,
00:58:55 a annoncé hier faire appel de cette décision.
00:58:58 Une demande qui sera réexaminée dans les mois à venir.
00:59:01 Le juge des libertés de la détention a visiblement été sensible aux arguments de l'avocate de Pierre Palmat
00:59:06 qui a proposé une solution alternative au placement en détention provisoire qu'avait demandé le parquet de Melun.
00:59:11 Elle a présenté un dossier solide.
00:59:14 Mais comme le parquet a fait appel, la cour d'appel de Paris va devoir examiner à nouveau ce point-là
00:59:19 dans un délai de deux mois.
00:59:21 Les deux passagers du véhicule, qui avaient été mis en examen pour non-assistance à personne en danger,
00:59:26 ont finalement vu leur statut s'alléger en tant que témoins assistés.
00:59:29 Et durant leurs 48 heures de garde à vue, ils ont fait de nouvelles révélations.
00:59:33 La veille du drame, ils auraient passé la journée à consommer des drogues avec Pierre Palmat,
00:59:38 mais 30 minutes avant l'accident, l'humoriste aurait repris une dose de stupéfiants.
00:59:43 Inquiets, face à l'état dans lequel se trouve Pierre Palmat,
00:59:46 le passager aurait demandé à prendre le volant à sa place.
00:59:49 Une proposition qu'il a déclinée.
00:59:51 En parallèle, les images de vidéosurveillance de ses lits en bière confirment bien
00:59:56 que les deux passagers se sont rendus au domicile de l'humoriste après l'accident.
01:00:01 Alors le grand frère de l'une des victimes s'est exprimé ce soir.
01:00:05 Et pour lui, la décision du juge d'assigner le comédien dans un service d'addictologie
01:00:09 et non en détention est absurde.
01:00:11 Alors je vais le citer, vous le voyez à l'antenne.
01:00:13 Aujourd'hui, s'il continue de consommer de la drogue, de la cocaïne, de conduire une voiture,
01:00:17 de commettre des meurtres de cette manière, je trouve que l'État et sa justice
01:00:20 ont un haut degré de culpabilité.
01:00:22 L'État et la justice sont aussi coupables que lui.
01:00:25 Alors on va le rappeler, le juge a considéré que les conditions d'une détention provisoire
01:00:30 n'étaient pas réunies.
01:00:31 Tant qu'il n'est pas jugé, là aussi on le rappelle, Pierre Palmat est présumé innocent.
01:00:35 Son contrôle judiciaire s'a mis sous bracelet électronique.
01:00:37 Son enfermement dans un service d'addictologie, bien ce n'est pas une sanction,
01:00:42 mais c'est des mesures, le temps de l'enquête.
01:00:45 Néanmoins, pour beaucoup, à commencer par le frère de la victime,
01:00:50 cette sanction, ou en tout cas la façon dont la décision du juge d'instruction ne passe pas,
01:00:57 on peut le comprendre.
01:00:58 Est-ce que vous partagez, Julie de Maintreau, cette colère ?
01:01:00 Oui, on le comprend parce qu'en plus, Pierre Palmat a déjà eu des ennuis avec la justice,
01:01:07 précisément en liaison avec sa consommation de cocaïne.
01:01:12 Le simple fait qu'il dispose toujours de son permis de conduire,
01:01:17 alors que, sauf erreur de ma part, il avait été pris au volant en ayant consommé des stupéfiants,
01:01:26 peut interroger.
01:01:27 Visiblement, il n'y a pas eu du tout de suivi, d'inspection thérapeutique vérifiée.
01:01:37 Vraiment, le frère de la victime a parfaitement raison d'être en colère.
01:01:40 Nathan Devers, la colère du frère de la victime,
01:01:43 la colère aussi partagée par beaucoup de Français ces derniers jours,
01:01:47 depuis hier soir en tout cas, après cette décision du juge,
01:01:49 une décision qui n'a pas été comprise.
01:01:51 On a rappelé les conditions dans lesquelles cette décision avait été prise,
01:01:55 mais comprenez cette colère ?
01:01:58 Écoutez, je comprends d'abord la souffrance inouïe des proches des victimes
01:02:04 et que cette souffrance prenne la forme qu'elle peut prendre n'importe laquelle,
01:02:08 si vous voulez, dans les jours et les semaines qui suivent ce drame,
01:02:11 c'est tout à fait humain.
01:02:12 Ça pourrait même prendre la forme du désir de vengeance,
01:02:16 je ne fais pas l'apologie de la vengeance,
01:02:18 mais qu'on puisse ressentir ce sentiment-là,
01:02:20 ce serait tout à fait humain et je le comprends.
01:02:22 Il me semble cependant que dans un état de droit,
01:02:24 le principe c'est qu'on n'obéit pas à la psychologie,
01:02:27 on n'est pas soumis par ces réactions psychologiques
01:02:30 qui, encore une fois, font partie de la nature humaine,
01:02:32 mais on essaye de se placer à un état au-dessus,
01:02:35 qui est précisément que la justice n'est pas là pour entendre les souffrances,
01:02:40 les colères, les indignations, les pulsions, les instincts politiques
01:02:43 qui se répandent dans la société à la suite de tel ou tel fait divers,
01:02:47 aussi dramatique puisse-t-il être,
01:02:48 mais de réagir selon une hiérarchie des normes,
01:02:51 selon un état de droit et avec une optique qui est différente.
01:02:54 En l'occurrence, dans le cas de Pierre Palmol,
01:02:57 il faudrait voir au cas par cas,
01:02:58 mais des homicides involontaires commis par des personnes
01:03:01 qui ont consommé des stupéfiants ou qui sont en état d'ébriée,
01:03:05 - C'est vrai qu'on a appris cette semaine qu'on ne va pas en prison en France.
01:03:07 - Non, on ne va pas en prison, premièrement.
01:03:09 Deuxièmement, le bracelet électronique, c'est une privation de liberté.
01:03:12 Je ne suis pas juriste, mais sauf erreur de ma part,
01:03:14 imaginons que Pierre Palmol, demain, soit condamné à 10 ans de prison.
01:03:17 Eh bien, s'il a passé un an sous bracelet électronique,
01:03:19 ce sera considéré comme une des 10 années.
01:03:21 Donc c'est une privation de liberté.
01:03:23 Et troisièmement, là, dans cette situation-là,
01:03:25 il est en service d'adictologie.
01:03:27 Donc si vous voulez, on peut se demander, là, dans ce cas-là,
01:03:30 la prison, quel est son but ?
01:03:31 Parce que c'est un grand débat philosophique.
01:03:33 Quelle est la fonction d'une prison dans une société ?
01:03:36 Pour ma part, je pense que la fonction première d'une prison...
01:03:39 Quelle est la fonction d'une prison dans une société ?
01:03:41 - Déjà, quand on se pose la question... - De protéger la société.
01:03:44 - C'est ce que j'allais vous dire.
01:03:45 Je pense que la fonction d'une prison, c'est d'y enfermer des gens
01:03:48 qui, s'ils étaient dehors,
01:03:50 présenteraient ou représenteraient un danger pour la société.
01:03:54 Et pas autrement.
01:03:56 Et donc là, à partir de là, quelqu'un est mis en service d'adictologie,
01:03:59 ça se comprend, l'avocat avait sans doute dit
01:04:02 qu'il y avait tel ou tel service qui était capable de l'accueillir.
01:04:04 Donc à partir de là, c'est quelque chose, c'est une décision...
01:04:06 Jean Messia voudrait réagir, Nathan, à vos propos.
01:04:09 En fait, c'est marrant parce qu'à chaque fois que j'entends la question
01:04:11 "à quoi sert la prison ?", je ne sais pas pourquoi,
01:04:13 mais dans 100% des cas, ce sont des gens qui sont contre la prison.
01:04:17 Or, la prison a quand même une vertu,
01:04:19 parce que quand on dit "pique-pente de la prison",
01:04:22 alors évidemment que la prison, ce n'est pas un endroit agréable,
01:04:24 ce n'est pas un endroit où on aimerait être,
01:04:26 mais elle a aussi ses vertus.
01:04:28 C'est-à-dire que réduire le raisonnement
01:04:31 à dire que la prison est, par exemple, l'école du crime,
01:04:34 comme on l'entend souvent dans la bouche de certains,
01:04:37 ou que la prison ne sert à rien, si elle sert.
01:04:39 La prison sert à quelque chose, elle sert à sanctionner
01:04:42 et elle sert à protéger.
01:04:43 Donc une fois qu'on a dit ça, c'est très important.
01:04:45 Là, sur le cas de Pierre Palmade,
01:04:48 le problème, c'est qu'effectivement, c'est un récidiviste.
01:04:50 La deuxième chose, c'est que c'est une affaire un peu hors norme
01:04:53 parce qu'elle a ému le pays.
01:04:55 Or, il me semble que la justice, les juges,
01:04:58 rendent la justice au nom du peuple français.
01:05:01 Est-ce que dans cette affaire, par rapport à l'émoi
01:05:04 que cette affaire a suscité, le capital de sympathie
01:05:07 qui était celui de Pierre Palmade avant,
01:05:08 et la grande déception des Français
01:05:10 par rapport à ce comportement qui a été tragique,
01:05:13 est-ce que les juges ont rendu la justice
01:05:15 au nom du peuple français ?
01:05:16 Ils auraient pu, à tout le moins,
01:05:18 suivre les réquisitions du parquet.
01:05:20 Ce n'était pas compliqué.
01:05:21 On ne leur demandait pas d'être plus sévères que le parquet,
01:05:23 mais au moins suivre les réquisitions du parquet.
01:05:25 Pourquoi ce pas de côté ?
01:05:27 Pourquoi cette mièvrerie,
01:05:29 alors même que le parquet requerait quelque chose de plus sévère ?
01:05:33 C'est ça qui est incompréhensible.
01:05:34 - Vous répondez à temps et puis on ira après sur la question du trafic de coquillage.
01:05:38 - On ne leur demandait pas.
01:05:40 Vous parlez de pression de l'opinion.
01:05:42 Le principe de la justice, c'est qu'un juge,
01:05:44 il n'est pas là pour prendre des décisions populaires ou impopulaires,
01:05:46 ni dans un sens ni dans l'autre.
01:05:48 Un juge, il est là pour prendre des décisions de manière aveugle,
01:05:50 en considérant uniquement la loi et son interprétation.
01:05:53 Et il n'est pas là ni pour ce souci.
01:05:55 - Attendez, il ne doit pas prendre sa décision
01:05:57 ni en se souciant de ce que peuvent penser les supérieurs,
01:06:00 de ce que peut penser le président de la République,
01:06:01 ni d'avoir peur des pressions verticales,
01:06:03 ni d'avoir peur des pressions qui viendraient de l'opinion
01:06:06 et de la manière dont cet événement est représenté dans l'événement.
01:06:09 - Le problème, si vous voulez, c'est que si vous tirez ce raisonnement jusqu'au bout,
01:06:13 vous vous retrouvez avec une justice qui est totalement déconnectée
01:06:17 des besoins de la société qu'elle incarne.
01:06:19 C'est pour ça qu'aujourd'hui,
01:06:20 vous avez 67% des Français qui ont une défiance
01:06:24 vis-à-vis de la justice et de ses décisions.
01:06:25 Quand les Français n'arrêtent pas d'entendre
01:06:27 à longueur de manchettes et à longueur de journaux
01:06:30 que vous avez des multirécidivistes qui ont été libérés,
01:06:33 quand vous avez des gens qui normalement devaient être en prison
01:06:36 et qu'ils sont à l'extérieur et qu'ils ont commis des viols, parfois des meurtres,
01:06:40 eh bien les Français finissent par effectivement
01:06:42 avoir une forme de décrédibilisation de leur justice.
01:06:46 Donc la justice, elle ne peut pas être complètement déconnectée,
01:06:49 elle ne peut pas être complètement aveugle, comme vous le dites.
01:06:52 Il faut qu'à un moment, la justice soit enracinée
01:06:55 dans un pays, soit enracinée dans un contexte.
01:06:58 On a eu ce débat et on l'aura à nouveau,
01:06:59 mais je voudrais profiter de la présence de Sophie Audugé ce soir,
01:07:03 je le rappelle, déléguée générale SOS Éducation,
01:07:05 pour parler d'une autre question qui a soulevé cette affaire,
01:07:08 celle de la consommation, du trafic de cocaïne.
01:07:12 Je vous propose d'écouter la chanteuse Rose.
01:07:14 Alors elle, elle était addicte à la cocaïne.
01:07:16 Aujourd'hui, elle s'en est sortie.
01:07:18 Elle témoignait cet après-midi sur notre antenne.
01:07:20 Écoutez.
01:07:21 Je pense que déjà, pas tous les fumeurs de joie
01:07:24 ont fini cocaïnomane.
01:07:25 Par contre, tous les cocaïnomanes ont commencé
01:07:27 par souvent d'autres choses avant, ça c'est sûr.
01:07:31 Pour moi, ça a été un parcours mondain
01:07:33 qui a été lié à l'alcool et aux effets de l'alcool.
01:07:36 L'alcool, parfois, on le supporte plus ou moins bien.
01:07:41 Pour les gens comme moi qui ne le supportaient pas,
01:07:42 la cocaïne était quelque chose qui venait contrer
01:07:45 une ivresse trop rapide, par exemple.
01:07:47 Alors derrière, il y a la question de la prévention,
01:07:49 bien évidemment, et ce débat, est-ce qu'il faut légaliser ?
01:07:52 La cocaïne n'est pas une excuse,
01:07:54 c'est une circonstance aggravante.
01:07:55 Non mais c'est bien sûr une circonstance aggravante.
01:07:58 Non, non, mais c'est une circonstance aggravante.
01:08:00 Bien évidemment, mais la question de la prévention,
01:08:02 aussi de la consommation de cocaïne,
01:08:05 la consommation de stupéfiants qui a été soulevée,
01:08:08 la question de la prévention, certains disent
01:08:09 il vaut mieux légaliser le cannabis
01:08:11 pour finalement s'attaquer au trafic de cocaïne
01:08:14 quand d'autres disent non, c'est la même chose,
01:08:16 attaquons-nous à tout.
01:08:17 C'est ce qu'ont fait les Pays-Bas.
01:08:18 Les Pays-Bas ont légalisé effectivement le cannabis.
01:08:22 Aujourd'hui, les Pays-Bas sont presque devenus un narco-État,
01:08:26 tellement les mafias de la drogue gangrènent l'économie,
01:08:31 gangrènent le pays à tel point que le gouvernement des Pays-Bas
01:08:34 est obligé de se balader sous escorte permanente,
01:08:36 comme en Colombie, il y a 30 ans.
01:08:38 Et justement, on en est où aujourd'hui, Sophie Dujet,
01:08:40 en France, sur cette prévention de la cocaïne, du cannabis ?
01:08:45 On a entendu dire, beaucoup de gens,
01:08:47 découvrir l'ampleur des dégâts de la cocaïne aujourd'hui.
01:08:50 On en est où de la prévention ?
01:08:51 Oui, sauf qu'on entend sur toutes les télés depuis,
01:08:54 effectivement, ce drame absolu et une famille totalement décimée,
01:08:57 ce qui est quand même absolument abominable.
01:09:00 Alors, effectivement, ça arrivait avant Pierre Palmade.
01:09:02 Il faut quand même savoir qu'il y a d'autres familles
01:09:04 qui ont été décimées comme ça par des gens qui avaient bu,
01:09:08 qui avaient pris des drogues, etc.
01:09:10 Donc, il y a quand même en France une banalisation,
01:09:14 d'ailleurs au même titre, qu'on banalise et qu'on héroïse
01:09:18 les jeunes transgenres, on banalise, on héroïse
01:09:23 les fumeurs de cheat, enfin, vous appelez ça comme vous voulez,
01:09:26 mais enfin, il y a aujourd'hui, on le sait,
01:09:29 des consommations de plus en plus jeunes,
01:09:31 des consommations de cocaïne de plus en plus jeunes,
01:09:33 et c'est un véritable fléau.
01:09:34 Mais là, personne ne bouge, et ça, c'est quand même assez dramatique.
01:09:37 C'est-à-dire qu'on a Papandiaï qui nous dit
01:09:39 "je vais mettre en priorité l'éducation à la sexualité",
01:09:41 je crois que très clairement, il devrait mettre en priorité
01:09:44 le fait d'informer les jeunes sur les risques, effectivement,
01:09:47 des drogues, le fait, ce qu'a dit cette femme qui n'est pas nouvelle,
01:09:50 enfin, je veux dire, on n'est pas tombé de la dernière pluie,
01:09:52 quand même, de savoir que la plupart des cocaïnomanes
01:09:55 ou des héroïnomanes ont commencé en fumant des joints,
01:09:57 je suis d'accord, mais on entend une autre petite musique
01:09:59 qui dit "non, ce n'est pas la même chose,
01:10:00 il vaut mieux légaliser le cannabis en France".
01:10:02 Non, mais je veux dire, M. Maciel a dit,
01:10:04 l'expérience des pays qui ont tenté ça est catastrophique.
01:10:07 Donc, il faut qu'on arrête d'aller dans le mur
01:10:10 en voyant que d'autres pays tentent des trucs
01:10:11 où nous, on s'était posé la question,
01:10:13 et eux, ils y chouent, mais nous, on y va quand même
01:10:14 pour se dire peut-être que nous, on va y arriver.
01:10:16 Non, je pense que là, en l'occurrence,
01:10:18 on sait bien que la consommation de drogue,
01:10:20 notamment chez les plus jeunes, augmente.
01:10:22 On sait qu'il y a régulièrement, malheureusement,
01:10:25 des vies de jeunes qui sont brisées.
01:10:27 Bon, ils ne tuent pas d'autres personnes,
01:10:28 ils se tuent eux-mêmes, c'est quand même aussi dramatique,
01:10:30 et que c'est aux adultes de protéger les enfants de ces risques-là.
01:10:34 On a eu une carence au niveau de la prévention,
01:10:37 de tout ce qui est addiction, cocaïne...
01:10:40 Manifestement, manifestement.
01:10:42 Chez les élèves aujourd'hui, chez les adolescents...
01:10:43 Manifestement, je veux dire, vous parlez à n'importe quel élève,
01:10:46 et même en dehors de Paris, je veux dire,
01:10:48 quand vous êtes fin de collège et puis début de lycée,
01:10:50 enfin, c'est rarissime qu'on n'ait pas...
01:10:52 que les élèves ne vous disent pas que oui,
01:10:54 on leur a proposé de la drogue à un moment ou à un autre.
01:10:56 Enfin, je veux dire, c'est rarissime.
01:10:58 Julie, dans la troupe, vous vouliez intervenir.
01:11:00 Oui, non, effectivement,
01:11:03 il y a sans doute des politiques publiques à revoir,
01:11:05 mais je ne suis pas sûre que ce soit
01:11:09 vraiment dans le domaine de la prévention.
01:11:13 On s'est orientés vers une politique qui consiste peu ou prou
01:11:17 à ne pas sanctionner le consommateur
01:11:20 et à traquer exclusivement le vendeur,
01:11:24 avec, soyons gentils, un succès relatif.
01:11:29 Enfin, grosso modo, à chaque fois qu'on supprime un point de deal,
01:11:31 il va s'installer plus loin, donc ça ne va pas.
01:11:35 Alors, je ne vais certainement pas prétendre sur le plateau ce soir
01:11:38 à avoir la solution miracle.
01:11:40 Les pays essayent des solutions différentes qui, effectivement,
01:11:44 je pense à l'Espagne aussi,
01:11:47 plus souple vis-à-vis du cannabis dans l'espoir qu'eux,
01:11:50 et effectivement partout où c'est essayé,
01:11:53 la consommation de drogues dures dont cocaïne augmente.
01:11:57 Donc, visiblement, il ne faut pas séparer les deux.
01:12:00 Mais je n'ai pas de solution miracle.
01:12:02 Je m'interroge juste sur le fait qu'on ait complètement abandonné
01:12:07 la sanction du consommateur.
01:12:08 La politique de la sanction est effectivement arrêtée.
01:12:09 On va revenir sur les dernières déclarations d'Emmanuel Macron.
01:12:12 Tout autre sujet sur l'Ukraine dans un instant,
01:12:15 mais avant, Nathan Devers, sur cette question de la prévention de la drogue
01:12:18 qui a été posée après ce drame et cette affaire Pierre Palmad.
01:12:22 Oui, sur ce point, je suis assez d'accord avec Judith.
01:12:23 C'est-à-dire qu'il y a un prisme français qui consiste à avoir
01:12:28 toujours la responsabilité du vendeur et pas celle du consommateur,
01:12:32 c'est-à-dire de l'offre et pas de la demande.
01:12:33 Évidemment, il y a une demande en France,
01:12:34 et elle est particulièrement importante,
01:12:35 même plus que dans beaucoup de pays occidentaux.
01:12:37 Le deuxième aspect sur la prévention,
01:12:40 ce que je dis est juste une hypothèse et pour le coup, c'est assez subjectif.
01:12:42 Mais je trouve que la prévention liée aux drogues illégales ou légales,
01:12:46 on pourrait parler du tabac, de l'alcool,
01:12:48 un de ses défauts en France, c'est qu'elle est souvent
01:12:51 essentiellement structurée autour du discours strictement scientifique,
01:12:54 qui a évidemment sa légitimité, qui a évidemment son importance.
01:12:58 Mais il me semble que les choses ne se jouent pas seulement à ce terrain-là.
01:13:00 Ça veut dire, prenons le cas de quelqu'un qui va être dans un état de dépendance
01:13:04 au tabac, à l'alcool, aux drogues, etc.
01:13:06 Évidemment, il écoute un scientifique, il est d'accord avec lui, un addictologue,
01:13:09 il va se dire "je suis parfaitement d'accord", etc.
01:13:11 Mais il ne se reconnaît pas pleinement,
01:13:12 il ne reconnaît pas son expérience subjective
01:13:15 dans le miroir que lui tend la science qui est objective.
01:13:17 Et il me semble qu'un témoignage personnel,
01:13:20 un film sur quelqu'un qui a une vie qui est brisée par la cocaïne,
01:13:24 ça peut avoir plus de poids psychologique,
01:13:26 ça peut avoir plus l'effet de déclic
01:13:28 que uniquement les paroles des addictologues et des scientifiques.
01:13:30 En tout cas, ce drame de Pierre Palmade nous a amené
01:13:32 à parler de cette problématique du trafic de drogue,
01:13:36 de l'addiction à la cocaïne, on le rappelle très dangereuse
01:13:39 et avec, bien évidemment, des conséquences dramatiques.
01:13:42 Merci beaucoup, Sophie Audugé, d'avoir été avec nous ce soir.
01:13:46 Je rappelle, déléguée générale SES éducation, merci pour votre éclairage.
01:13:51 Dans l'actualité, je le disais également ce soir,
01:13:53 l'entretien d'Emmanuel Macron accordé au Journal du dimanche,
01:13:56 au Figaro et à France Inter, il a été publié ce soir.
01:13:59 Emmanuel Macron affirme vouloir la défaite de Moscou face à l'Ukraine,
01:14:03 tout en mettant en garde ceux qui veulent, avant tout, écraser la Russie,
01:14:07 ce qui ne sera jamais la position de la France.
01:14:10 Je suis convaincu qu'à la fin, ça ne se conclura pas militairement, ajoute-t-il.
01:14:15 C'est une interview au lendemain de son discours
01:14:17 lors de la conférence sur la sécurité de Munich,
01:14:19 où le chef de l'Estat français avait dit que la Russie ne devait pas gagner.
01:14:22 Écoutez-le.
01:14:23 La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre.
01:14:29 Et l'agression russe doit échouer.
01:14:33 Parce qu'on ne peut pas accepter la banalisation du recours illégal à la force,
01:14:39 parce que sinon c'est toute la sécurité européenne,
01:14:40 mais plus généralement la stabilité mondiale qui serait remise en cause.
01:14:44 Alors, le président français qui veut intensifier son soutien à l'Ukraine,
01:14:50 également, Judith Vintraud, pour aller vers des négociations crédibles.
01:14:53 Comment est-ce que vous comprenez la ligne de la France,
01:14:55 la ligne d'Emmanuel Macron en tout cas en ce moment ?
01:14:57 Parce qu'il y a eu plusieurs changements de posture ces derniers mois.
01:15:01 Je sais de suivre.
01:15:02 Alors, j'ai vu que Zelensky avait salué un changement de ton,
01:15:07 donc un durcissement vis-à-vis de la Russie.
01:15:10 Mais en même temps, les confidences qu'il a faites aux Figaro, à France Inter et au JDD
01:15:16 vont plutôt dans le sens du discours qu'il tenait avant,
01:15:20 quand il essayait de maintenir un dialogue qui est aujourd'hui totalement rompu avec Vladimir Poutine.
01:15:26 Dire "il ne faut pas humilier l'ennemi", c'est du bon sens.
01:15:29 Enfin, on le sait depuis au moins la Première Guerre mondiale,
01:15:33 c'est une erreur stratégique qui peut avoir des conséquences dramatiques,
01:15:39 de vraiment écraser un ennemi.
01:15:40 Il dit une autre chose dans ses confidences,
01:15:44 c'est que tous les hommes susceptibles de prendre le pouvoir si Poutine le perdait,
01:15:50 sont pires que lui.
01:15:52 Alors, c'est ça que je n'ai pas...
01:15:53 Effectivement, je n'ai pas bien saisi cette phrase.
01:15:56 Qu'est-ce qu'il faut comprendre derrière ?
01:15:58 C'est-à-dire que pour Emmanuel Macron, Vladimir Poutine doit rester à la tête de la Russie.
01:16:03 C'est ce que moi j'ai compris.
01:16:05 En tout cas, la phrase, c'est ça.
01:16:06 C'est "autour, c'est pire que Vladimir Poutine",
01:16:10 tout simplement parce qu'on sait que Poutine a écrémé tous ses opposants,
01:16:15 que du cercle de pouvoir ne sont membres que des gens qui lui ont fait allégeance
01:16:21 et qui, depuis le début de l'offensive russe en Ukraine,
01:16:26 le poussent à aller plus loin, et toujours plus loin, et encore plus loin.
01:16:29 On a eu beaucoup de discours, beaucoup plus durs encore,
01:16:34 si c'est possible, que l'été, celui de Poutine.
01:16:36 On n'a pas vu, en tout cas, un haut dirigeant qui tienne un discours plus nuancé
01:16:41 ou qui émette des doutes sur la pertinence de ce que Poutine persiste
01:16:46 contre toute vraisemblance à appeler une opération,
01:16:49 et qui soit resté dans le cercle du pouvoir.
01:16:53 En tout cas, Jean-Massia, pas question de dialogue pour le moment,
01:16:56 de la part d'Emmanuel Macron, ce qui n'était pas le cas dans les premiers mois,
01:16:59 on se souvient du conflit.
01:17:01 Moi, je trouve que ce n'est pas une très bonne stratégie.
01:17:03 D'abord parce que la France reste quand même un pays extérieur à ce conflit.
01:17:08 Notre territoire n'est pas envahi.
01:17:10 Alors, j'entends qu'il y a eu une invasion russe de l'Ukraine,
01:17:14 donc la Russie est la puissance qui agresse.
01:17:18 Mais maintenant, le rôle de la France dans tout ce type de conflit
01:17:22 a toujours été d'être une puissance d'équilibre.
01:17:24 Donc, qu'on ait aidé les Ukrainiens, si vous voulez, dans les premiers temps,
01:17:28 à repousser l'invasion russe, je pense que c'était une bonne idée.
01:17:31 Mais d'abord, il faut faire attention à ne pas aider ad vitam aeternam l'Ukraine,
01:17:35 parce qu'il y a un autre sondage qui est paru aujourd'hui
01:17:38 qui montre que les Français sont très inquiets
01:17:40 sur les conséquences à moyen long terme de cette guerre
01:17:43 sur leur foyer, sur leur pouvoir d'achat
01:17:46 et même sur l'occurrence d'une troisième guerre mondiale.
01:17:51 Donc, il faut faire attention, si vous voulez, au fait que si nous sommes belligérants,
01:17:56 nous ne nous embarquions pas dans une guerre, finalement,
01:17:59 dont on ne connaît pas l'issue.
01:18:00 Sachant que Poutine et la Russie, de manière générale,
01:18:03 ont un rapport au temps qui est très différent du nôtre,
01:18:07 qui est en rapport au temps qui ressemble à leur géographie,
01:18:10 c'est-à-dire à l'immensité de l'espace russe.
01:18:13 Et on sait combien cette immensité du réservoir géographique russe
01:18:18 a sauvé la Russie à travers l'histoire,
01:18:22 que ce soit du temps des guerres de Napoléon
01:18:24 ou que ce soit au cours de la seconde guerre mondiale.
01:18:26 Donc, moi, je crois que la sagesse voudrait maintenant,
01:18:30 après presque plus d'une année de conflit,
01:18:34 de commencer maintenant à rechercher les chemins de la paix.
01:18:38 Et je pense que les deux parties prenantes aujourd'hui,
01:18:41 comme les choses ne se dessinent pas forcément
01:18:44 de manière très claire sur le terrain,
01:18:45 sont peut-être plus ouvertes à une négociation
01:18:48 qu'elles ne l'étaient au début.
01:18:50 Parce qu'au début, tout le monde croit qu'il va gagner,
01:18:52 tout le monde croit qu'il va pouvoir avoir le dessus.
01:18:54 On voit bien que les choses ne sont pas si simples.
01:18:56 Et donc, aujourd'hui, il y a peut-être une fenêtre de tir,
01:18:58 si je puis me permettre, pour la négociation.
01:19:00 Nathan Devers, on vous écoute dans un instant,
01:19:02 mais il est 23h30 et nous retrouvons Isabelle Piboulot
01:19:05 pour le rappel des titres.
01:19:09 Rupture chez les Républicains.
01:19:11 Éric Ciotti a démis de ses fonctions son numéro 2,
01:19:14 Aurélien Pradié, justifiant des prises de position répétées
01:19:18 non conformes aux valeurs du parti.
01:19:20 Aurélien Pradié étant notamment opposé à une partie
01:19:22 de la réforme des retraites.
01:19:24 Le député Dulotte avait menacé de ne pas voter le texte
01:19:27 pour obtenir des concessions du gouvernement.
01:19:30 Manifestation contre la future loi sur l'immigration.
01:19:33 Plusieurs mobilisations ont eu lieu à Paris, Lyon et Marseille.
01:19:37 Dans la capitale, près de 1 200 personnes ont dénoncé,
01:19:40 je cite, "une immigration jetable" et réclamé
01:19:43 "la régularisation des sans-papiers".
01:19:45 Le projet de loi, défendu par le ministre de l'Intérieur,
01:19:49 prévoit plusieurs mesures pour faciliter les expulsions,
01:19:52 une réforme du droit d'asile et en volet intégration.
01:19:56 Un échange franc et direct à Munich.
01:19:58 Anthony Blinken s'est entretenu avec son homologue chinois,
01:20:01 Wang Yi, réuni pour la conférence sur la sécurité.
01:20:05 Le chef de la diplomatie américaine a abordé l'incident
01:20:08 du ballon chinois abattu aux Etats-Unis.
01:20:11 "Cela ne doit plus jamais se produire", a déclaré Anthony Blinken.
01:20:15 Wang Yi a quant à lui dénoncé une réaction absurde
01:20:18 et hystérique des Américains.
01:20:20 Merci Isabelle.
01:20:25 Et le prochain point, ce sera minuit avec Miquel Dorian
01:20:27 pour l'édition de la nuit.
01:20:28 On arrive bientôt au terme de cette édition de Soir Info Week-end.
01:20:32 Nathan Devers, on a donc entendu le président Emmanuel Macron
01:20:36 qui change encore un peu de posture par rapport au début
01:20:40 du conflit de la guerre en Ukraine.
01:20:43 L'inquiétude des Français, Jean Messia en parlait,
01:20:46 il devrait être davantage consulté selon vous ?
01:20:50 Non, je pense qu'Emmanuel Macron, déjà, change de position,
01:20:54 c'est de l'homéostasie, c'est-à-dire qu'il s'adapte à une situation
01:20:56 qui elle-même est évolutive et que sur ce plan,
01:20:58 Emmanuel Macron a essayé de maintenir le dialogue avec Poutine.
01:21:02 Jusqu'au moment où ça n'était plus possible.
01:21:03 Et là, c'est plus possible.
01:21:04 Dès son arrivée à l'Elysée en 2017, quand il reçoit
01:21:07 Vladimir Poutine en grande pompe au château de Versailles,
01:21:10 qu'il dit qu'il l'entend tout en rappelant les attaques
01:21:13 qu'il y avait eues pendant la campagne contre lui venant de la Russie.
01:21:15 Mais il le fait, donc il lance une possibilité de dialogue.
01:21:18 Pendant les semaines qui ont précédé le début de l'invasion,
01:21:21 de l'agression russe en Ukraine, il a fait le maximum.
01:21:24 Évidemment, ça n'a pas servi à grand-chose,
01:21:26 mais ça, pour le coup, ce n'était pas de la responsabilité
01:21:29 d'Emmanuel Macron, mais de celle de Vladimir Poutine.
01:21:32 Et à partir de là, il a pris le parti qui était de soutenir l'Ukraine.
01:21:36 Et en effet, tant que le conflit n'est pas arrivé à son terme,
01:21:40 il n'a pas de raison de changer ce cap.
01:21:42 Ensuite, il me semble que la question n'est pas de décider
01:21:47 de l'effort de guerre et d'un positionnement plutôt géopolitique
01:21:51 en fonction de l'évolution de l'opinion.
01:21:53 Parce que si vous voulez, là, ce serait totalement irresponsable.
01:21:56 Ce ne serait pas l'attitude d'un homme d'État.
01:21:57 En revanche, il faut que le coût de cette guerre en France,
01:22:00 le coût économique, le coût social, le coût énergétique,
01:22:02 soit, si vous voulez, ne vienne pas affecter les catégories
01:22:05 qui sont déjà les plus précaires et les plus vulnérables
01:22:07 dans la population française.
01:22:09 Merci, Nathan.
01:22:10 On aura l'occasion d'en reparler.
01:22:11 On va suivre tout ça de très près.
01:22:12 Il nous reste un peu plus de deux minutes,
01:22:14 peut-être une petite respiration de faim avant de se quitter
01:22:18 avec le retour du carnaval de Dunkerque.
01:22:21 Ce rendez-vous incontournable qui attire des milliers de touristes,
01:22:24 des costumes colorés, de la musique, beaucoup de bonne humeur.
01:22:28 Demain, dimanche, plus de 50 000 personnes attendues,
01:22:30 notamment pour le célèbre lancé de Haran,
01:22:33 qui va intéresser Jean-Messiache,
01:22:34 j'en suis sûr, après deux années d'interruption.
01:22:38 Pour cause de Covid, c'est la joie dans les rues de Dunkerque.
01:22:41 Écoutez.
01:22:42 Le carnaval, il n'y a pas vraiment...
01:22:44 On se l'approprie, son déguisement, on l'agrémente,
01:22:47 on en met des badges, on en fait...
01:22:49 Il faut sentir à l'aise dedans.
01:22:51 Elle est née ici, elle m'en a toujours parlé.
01:22:53 On a dit qu'on allait créer une bande pour venir le faire.
01:22:55 Donc on est monté à 9 potes pour faire les 3 joyeuses.
01:23:00 C'est Las Vegas.
01:23:01 Voilà, c'est une limite.
01:23:04 Tous les costumes sont bons.
01:23:06 Le ridicule ne tue pas, tout va bien.
01:23:08 Le carnaval, c'est le moment pour oublier tous nos problèmes
01:23:11 et partir nous-mêmes dans la bande.
01:23:13 C'est vrai que ça fait du bien, c'est une belle tradition comme on les aime.
01:23:17 Par les temps qui courent, on a besoin d'un trône aussi
01:23:20 de ces moments festifs, de ces traditions.
01:23:22 C'est agréable de voir ces sourires sur ces visages.
01:23:25 Oui, je ne m'en rappelle pas ce que je pourrais dire d'autre.
01:23:27 Vous l'avez fait le carnaval de Dunkerque ?
01:23:30 En principe, je ne suis...
01:23:31 Enfin, en principe, j'aime peu les foules très nombreuses,
01:23:36 voire alcoolisées.
01:23:38 Je ne suis pas en train de dire...
01:23:39 Contrairement à Jean-Mécia,
01:23:41 qui a mis des...
01:23:43 Certainement, des plumes sur la tête au carnaval de Dunkerque.
01:23:46 Des chasses.
01:23:47 Des chasses.
01:23:48 Non, mais moi, j'aime bien ces ambiances.
01:23:51 Ça correspond à un côté un peu festif et déjante que je peux avoir.
01:23:55 Et donc, j'adore ce collectif où les gens se lâchent complètement,
01:24:01 sont drôles.
01:24:03 Voilà, ça apporte, comme vous disiez, un peu de légèreté.
01:24:06 C'est vrai qu'on a besoin d'un temps de verre.
01:24:09 C'est important aussi pour une société, ces moments de fête, ces traditions.
01:24:12 Oui, bien sûr.
01:24:12 C'est vrai qu'il y a eu une période de suspension
01:24:14 où l'esprit festif a complètement disparu en France.
01:24:17 Je me réjouis de voir tous ces événements revenir,
01:24:20 avec, j'espère, encore plus de joie qu'avant.
01:24:22 Et Dunkerque est une très belle ville.
01:24:23 Ça n'a rien à voir, mais c'est une ville que je trouve très belle.
01:24:26 Eh bien, je vous propose de partir tout de suite à Dunkerque
01:24:29 pour le lancer de Haren.
01:24:30 Ce sera demain, qui sera peut-être une édition spéciale depuis Dunkerque.
01:24:34 Je ne pense pas. Ce ne sera pas pour cette année.
01:24:35 Peut-être une idée pour l'année prochaine.
01:24:38 En tout cas, un grand merci à tous les trois.
01:24:39 Merci beaucoup, Nathan Devers.
01:24:41 Merci, Jean-Mécia. Merci, Judith Vintraub.
01:24:43 Excellente soirée sur notre antenne.
01:24:45 Une émission à retrouver sur notre site www.cnews.fr.
01:24:49 L'actualité continue à minuit.
01:24:51 L'édition de la nuit avec Michael Dorian.
01:24:53 À très vite sur notre antenne.
01:24:54 ♪ ♪ ♪