Aujourd'hui, Guillaume Meurice est allé parler du comptage de manifestants avec les gens dans la rue.
Retrouvez « Le Moment Meurice » dans C'est encore nous ! sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-moment-meurice
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AmusantTranscription
00:00 Moi je vais vous parler manif aujourd'hui, surtout comptage de manifestants, parce qu'on
00:03 est en 2023, donc on s'est envoyé des bagnoles, des Tesla dans l'espace, on a des sextoys
00:08 profilés par la NASA, mais on ne sait pas compter le nombre de gens qui marchent dans
00:12 une rue.
00:13 Donc à chaque manif, c'est pareil, on a l'estimation des syndicats, par exemple selon la CGT, autour
00:18 de cette table, on est 74, on a l'estimation de la police, donc selon eux, autour de cette
00:22 table, on est 2, dont un dealer, désolé, Thomas Vélébé, mais ils font ça au faciès,
00:27 on ne peut pas leur en vouloir, et s'ajoute à ça le désormais fameux cabinet occurrence,
00:32 donc selon eux, il n'y a personne autour de la table, l'émission n'existe pas du tout.
00:35 Donc c'est vraiment très compliqué en tant que citoyen de s'y retrouver.
00:38 Pour savoir comment font les gens, je suis allé les voir dans la rue ce matin.
00:41 On commence par un monsieur, il fait confiance à qui lui ?
00:43 Plutôt la police, moi j'ai plus confiance en la police, même si des fois quand ils
00:47 m'arrêtent, je n'ai pas trop confiance et je ne comprends pas trop pourquoi, mais
00:49 bon, le principal c'est leur métier.
00:50 C'est vrai, pourquoi ils vous arrêtent ?
00:51 L'autre fois j'avais grillé un feu, en fin de compte c'était pour l'excès de vitesse.
00:54 Oui, on ne peut pas faire hyper confiance à la police.
00:56 Oh si, ils font très bien leur travail.
00:58 Oui, alors autant, on aime bien dire du mal de la police, autant si vous grillez un feu
01:01 en excès de vitesse, pour ne pas s'étonner.
01:04 Sachez quand même que si vous conduisez sous cocaïne, il vaut mieux juste être une vedette
01:08 pour que la presse titre "la descente aux enfers", si vous êtes juste un toxicopauvre,
01:12 on vous envoie ces news, porte de la chapelle.
01:14 Voilà, deux salles, deux ambiances.
01:15 Allez, continuons avec une dame qui fait comment pour se faire un avis ?
01:18 Je multiplie par deux la police, c'est tout.
01:21 Alors ça fait le chiffre de la CGT souvent ?
01:23 Oui, pourquoi pas.
01:25 Mais alors pourquoi vous ne prenez pas directement le chiffre des syndicats ?
01:27 Parce que ça met complètement égal leur chiffre.
01:29 Mais vous prenez quand même celui de la police pour le multiplier par deux ?
01:32 Non, mais ça n'a pas d'importance.
01:33 Bon là on est dans un bon vieux balai, comme on dit, les chiffres on s'en fout.
01:37 Comme on dit à l'institut Olivier Véran, les chiffres, oulala, ça fait bobo à la tête.
01:41 Allez, on continue avec une autre méthode.
01:43 Entre ce que dit la préfecture de police et ce que dit les syndicats, bon, s'il y
01:50 a par exemple un million de manifestants pour la préfecture, deux millions pour la CGT,
01:56 je partage en deux, je mets un million cinq.
01:58 Vous faites une moyenne ?
01:59 Une moyenne, oui.
02:00 Alors ça veut dire que si la CGT dit trois millions, vous dites deux millions ?
02:04 C'est une question de bon sens.
02:05 Alors c'est un peu pervers ça, parce que dans ce cas-là, la CGT va dire douze millions
02:09 et la police deux cent quatorze.
02:10 La moyenne, je vous rappelle, c'est un truc très trompeur.
02:12 Par exemple, si dans une pièce, il y a trois stagiaires de Radio France et que Nagui entre,
02:16 ça fait augmenter la moyenne des salaires.
02:18 Et il y a une personne sur quatre qui va voir des matchs de foot en jet privé.
02:21 Donc il faut se méfier toujours des moyennes et des statistiques.
02:25 Arthur H a raison.
02:26 Autre méthode.
02:27 J'avais un copain dans les RG qui disait que ce n'était pas difficile.
02:30 Il se mettait dans un hôtel et puis à chaque rangée de la manifestation, il cliquait
02:36 sur un petit truc.
02:37 Et au bout de la journée, il avait un temps et il multipliait par le nombre.
02:40 Aux doigts mouillés de manifestants qui faisaient front, qui étaient de l'ordre de dix à
02:45 quinze.
02:46 C'était un peu aux doigts mouillés.
02:47 Mais de toute façon, forcément.
02:48 Il y a toujours le doigt mouillé qui rentre en compte à un moment donné.
02:51 C'est quand même la méthode de calcul préférée en France.
02:54 Alors le principe de la ligne comme ça, comme il l'expliquait, n'est pas déconnant.
02:56 Mais ça n'empêche pas de repasser deux fois devant la ligne.
02:59 Par exemple, Charline en manif, elle fait souvent des allers-retours pour aller chercher
03:02 du vin chaud.
03:03 Donc bon.
03:04 Oui, ça compte pas ceux qui se sont arrêtés juste avant cette ligne là ou qui ont commencé
03:10 juste après ?
03:11 Non, ça ne compte pas.
03:12 Alors est-ce que c'est une méthode fiable ?
03:14 Je ne sais pas.
03:17 C'est compliqué, on ne sait pas.
03:19 On tourne en rond.
03:20 Et si on tourne en rond, on va être compté deux fois.
03:21 C'est le bordel.
03:22 On ne sait pas à qui faire confiance alors que tout dans la vie, je vous le rappelle,
03:26 est une question de confiance.
03:27 Est-ce que vous avez toujours confiance en votre petite amie ? Je ne sais pas.
03:31 Quand on aime, on aime.
03:33 On ne calcule pas.
03:35 On n'est pas dans le doute.
03:36 Alors là, on fait confiance à qui ? C'est qui votre petite amie ? La police ou la CGT ?
03:39 Moi, je préférerais faire confiance à la CFDT.
03:42 Oh, la CFDT !
03:43 Mais pourquoi pas ?
03:44 Parce que la CFDT, on l'a dit tout à l'heure, est en train de se radicaliser.
03:48 Laurent Berger a été s'acheter de l'audace à la Allo Courage.
03:51 Il ne lâche rien du tout.
03:53 Allez, rendez-vous tous à la prochaine manif.
03:55 Qui vient autour de la table ?
03:56 Levez la main.
03:57 Moi !
03:58 Ok, 272, je vous compte.
03:59 C'est bien.
04:00 C'est un bon début.
04:01 Merci Guillaume Meurice.