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Aujourd'hui, Guillaume Meurice est allé interroger le peuple de France pour avoir son avis sur la démocratie.

Retrouvez « Le Moment Meurice » dans C'est encore nous ! sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-moment-meurice

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😹
Amusant
Transcription
00:00 17h50 et 30 secondes sur France Inter, la précision, l'humour à la virgule près…
00:05 La rigueur ! C'est moi ça !
00:07 Vous êtes reconnu, c'est Guillaume Meirelles.
00:08 Bien évidemment ! Aujourd'hui j'ai voulu prendre des nouvelles de notre démocratie
00:11 parce que je fais des rêves bizarres en ce moment.
00:14 J'ai rêvé d'une ministre en une de Playboy, d'un président dans PIV, d'un garde des
00:17 sceaux mis en examen, l'Iran qui condamne les violences policières en France, Hugo
00:21 Clément dans une soirée Valeurs Actuelles, Rukiata en duo avec Michel Lebe… Rêve improbable.
00:26 Et quand je me suis réveillé, je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup d'infos
00:30 qui n'étaient pas fausses, qui étaient fausses, je ne savais plus exactement.
00:32 Donc c'est compliqué de voir ce qui se passe dans ce pays.
00:35 On est quand même un pays qui a vu naître Condorcet, Louise Michel, Robert Badinter
00:38 et Stéphane Bern.
00:39 On est un pays… C'est bordélique.
00:41 C'est bordélique, c'est bordélique.
00:42 Alors la démocratie représente-t-elle encore le peuple ? C'est la question que je me
00:45 suis posée aujourd'hui.
00:46 Vous savez ce que j'ai fait ? Eh ben j'ai été voir le peuple.
00:48 J'aime bien aller voir le peuple.
00:49 Est-ce qu'on est encore dans une démocratie ?
00:51 Pas du tout.
00:52 On est dans quoi ? Une pétocratie.
00:54 Qu'est-ce que c'est une pétocratie ?
00:55 Où il y a vraiment n'importe quoi.
00:57 De toute manière, la gauche, l'extrême gauche, Mélenchon, ils me font penser un
01:02 peu à ma femme lors de mon divorce.
01:05 Mensonge et très mauvaise foi.
01:07 Ah oui ? Bon ça vous avez pas bien digéré ce divorce.
01:09 Non ben si, on s'est remariés quatre ans après.
01:11 Ah c'est vrai ?
01:12 Mais on a redivorcé une deuxième fois.
01:13 Ah, eh ben on la salue ! On salue cette dame, ça a pas dû être facile tous les jours.
01:18 On sent qu'il y a même un petit syndrome de Stockholm chez cette dame à un moment
01:21 donné.
01:22 Mais bon, en tout cas, Mélenchon c'est comme ma femme, on me l'avait encore jamais
01:24 sorti, je vous dis, en 8 ans et plus de vie contre toi.
01:27 Alors comme j'avais affaire à un citoyen qui a le sens des comparaisons, j'ai évidemment
01:31 continué avec lui.
01:32 On nous dit souvent au XXe siècle qu'il y a eu deux dates, 14 et 39, 45, qui ont été
01:36 une catastrophe.
01:37 Ce ne sont pas les deux dates les pires.
01:40 Ah bon ?
01:41 Non, non.
01:42 C'est mai 68 et mai 81.
01:43 Ah c'est la pire date.
01:44 Ah oui, il y a qu'à regarder la dégénérescence de l'État français depuis…
01:48 Mais c'est pire que la première guerre mondiale et la deuxième guerre mondiale.
01:51 Pour l'équilibre de notre pays, c'est pire.
01:54 Et oui, c'est pire, parce que les deux guerres mondiales, c'est quoi ? C'est juste des
01:57 morts par millions, si on regarde bien.
01:59 Alors que mai 68, c'est l'arrivée de la gauche au pouvoir en 81, c'est la pilule
02:03 en pharmacie, la retraite à 60 ans.
02:04 Qu'est-ce qui fait le plus peur ? Un nazi ? Ou un retraité à une caisse automatique
02:08 du Monoprix un samedi après-midi ? Ou un vote contre les trottinettes ? Voilà, pose la
02:12 question.
02:13 J'ai l'impression qu'on s'égare un petit peu, revenons à ma question de base,
02:16 qu'est-ce que la démocratie ?
02:17 C'est d'écouter peut-être les autres, d'être tolérant, de voir ce qui se passe
02:21 actuellement.
02:22 C'est pour ça que je fais le sujet.
02:23 Le sujet, les retraites, c'est stupide, d'aller dans la rue, parce que les gens,
02:27 les français ne comprennent pas.
02:28 Alors moi je veux bien les français, vous savez, on est sans arrêt en train de leur
02:31 donner de l'argent.
02:32 Moi on me donne jamais rien, c'est moi qui donne.
02:34 Mais il semblerait que les français soient contre la réforme.
02:35 Ils sont contre la réforme, ils sont contre tout.
02:38 L'art de commencer une phrase par "la démocratie c'est la tolérance" et de la finir par
02:42 "faire cuire le cul, thermos ta 8 finalement".
02:44 Ça c'est ma France, c'est la France que j'aime.
02:47 C'est la France de l'amour, du partage, de la bienveillance.
02:50 La majorité du peuple ne comprend pas.
02:52 Elle ne veut pas comprendre.
02:53 Et alors comment vous faites dans une démocratie ?
02:55 Sincèrement, je ne comprends pas.
02:56 Vous savez que moi j'ai vu plein de familles avec des petits gosses comme ça dans les
02:59 manifestations.
03:00 Vous trouvez que c'est normal ?
03:01 Vous trouvez ça choquant ?
03:02 Oui, ah oui ça me choque.
03:03 Des enfants en manif ?
03:04 Ça me choque parce que je pense que les enfants peuvent faire autre chose.
03:06 Peut-être du piano, aller à du sport, faire des choses.
03:08 Et certainement pas dans les manifs.
03:10 Mais ça c'est vrai les enfants, voilà.
03:12 Pas dans les manifs, on peut les inscrire au piano, au polo, c'est super le polo,
03:15 mais pas à CGT-Bambino, enfin.
03:17 Quel scandale ! Surtout que c'est dangereux, il y a des alcooliques armés dans les manifs.
03:21 On appelle ça les CRS, ça veut dire Chablis-Ricard-Suse.
03:24 Faites attention ! C'est dangereux la démocratie aussi.
03:26 Allez, on continue parce que moi il me semblait qu'il y avait quand même un léger problème
03:29 au niveau du mot "représentatif" dans "démocratie représentative" par rapport
03:34 à la représentation sociale.
03:35 "Ça n'a rien à voir ça.
03:36 La position sociale n'a rien à voir.
03:42 On s'en fout.
03:44 Un ouvrier par définition, il est con.
03:47 Il est con par définition à l'ouvrier ?
03:49 Oui, parce qu'il a une vue qui est très limitée et il n'a pas de conviction."
03:55 Et on salue bien sûr les ouvriers qui nous écoutent avec leur vue limitée et leur absence
04:00 de conviction.
04:01 Alors là sur l'échelle de la condescendance qui va, je rappelle, de Bob Léponge à Emmanuel
04:04 Macron, on est au niveau Frédéric Beigbeder.
04:06 Ce qui n'est quand même pas dégueu, c'est assez haut.
04:08 Alors je vous propose de conclure avec ce sociologue de la rue, ce bourdieu du bitume.
04:12 "Les patrons, on peut être contre les patrons, mais eux ils ont des convictions."
04:17 Et ils ne sont pas cons ? "Ils sont moins cons que les ouvriers en tout cas.
04:21 Parce qu'il y a une réflexion."
04:23 Mais est-ce que ça, c'est pas du mépris de classe ? "Mais il n'y a pas de mépris
04:26 de classe, c'est une réalité mon ami."
04:28 Mais bien sûr, mon pote, voilà, elle est belle cette réalité.
04:32 On est une grande famille la France, c'est ça qui est beau.
04:34 Et dans toutes les familles, ça s'engueule, ça se bat, ça se tire dessus à bout portant.
04:38 Pour ce qui est de la démocratie, ça reste toujours un rêve à atteindre.
04:42 Et comme le disaient si bien Paul Valéry et Michael Schumacher, le meilleur moyen de vivre
04:46 ses rêves, c'est de se réveiller.
04:48 Guillaume Meurice, merci, vous savez ce que vous venez de faire ? Du djihad intellectuel.
04:52 Voilà, j'ose l'affirmer.
04:54 Car chez vous, l'idéologie confine à la religion.
04:56 Oui, c'est un djihad que vous continuerez à mener demain bien sûr.

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