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00:00 Julien Chahida. Bonjour, Julien.
00:02 Vous vous trouvez... -Bonjour.
00:05 -Vous vous trouvez dans une ville
00:07 qui a été très durement touchée.
00:09 Malgré la mort partout autour de vous,
00:11 on s'accroche encore à l'espoir, aujourd'hui.
00:14 -Effectivement, Elisabeth.
00:18 Ici, il y a une ville de 250 000 habitants
00:21 avec une énorme artère qui la traverse de part en part.
00:24 Cette artère, c'est la grande rue d'Adi Aman,
00:27 cette ville qui a été sévèrement touchée par le séisme.
00:30 Cette artère, c'est quasiment un bâtiment sur deux
00:33 qui soit s'est effondré ou qui menace de s'effondrer.
00:36 À l'heure actuelle, sur toute cette avenue
00:39 qui s'étend sur quelques kilomètres,
00:41 il y a des centaines et des centaines de pelleteuses
00:44 qui sont à pied d'oeuvre pour déblayer les gravats.
00:47 Il y a encore beaucoup d'immeubles qui menacent de s'effondrer.
00:50 C'est juste pour l'artère principale.
00:52 Quand on s'enfonce dans les autres rues de la ville,
00:55 on voit des dizaines de tonnes de gravats
00:58 dont les secours n'ont pas encore pu s'occuper.
01:02 À côté de ces scènes de déblayement,
01:04 il y a toujours les mêmes scènes.
01:06 Ces proches, ces familles, ces habitants
01:08 sont là pour regarder soit leur domicile être déblayé
01:12 ou, malheureusement pour elles,
01:14 c'est là où plusieurs de leurs proches
01:17 ont trouvé la mort lors du séisme de la semaine dernière.
01:21 Beaucoup n'ont pas pu nous parler
01:23 parce que nous sommes en état de choc.
01:25 Psychologiquement, c'est beaucoup trop difficile.
01:28 Je pense toutefois à un homme qui a accepté de nous parler,
01:31 qui a perdu son frère ainsi que sa belle-sœur
01:34 et trois de ses neveux qui observaient l'un de ces chantiers en cours.
01:39 Il nous disait que sous ces gravats,
01:41 il y avait encore de l'espoir pour lui
01:44 car seul le corps d'un de ses neveux n'a pas été extrait des décombres.
01:48 Et pour lui, même si nous sommes neuf jours après la catastrophe,
01:51 il y a de l'espoir de le retrouver vivant.
01:53 Pourquoi ? Parce que c'est sa seule façon
01:56 à lui de tenir face à cette tragédie.
01:59 -Cette information lui donnera sûrement peut-être raison
02:02 puisqu'on apprend à l'instant qu'un homme a été sorti
02:06 des décombres à Attaï,
02:08 203 heures après les premières secousses.
02:12 Un mot, peut-être, de l'aide internationale
02:15 qui a mis plusieurs jours à arriver dans la région où vous vous trouvez.
02:19 Quelles opérations se sont-elles fluidifiées à ce niveau-là ?
02:22 -Les opérations de secours ont mis 4 jours à arriver sur place.
02:29 Nous sommes sur un plateau montagneux,
02:31 donc la route est difficilement accessible,
02:33 surtout que la route principale a été en majorité détruite.
02:37 Ca a provoqué la colère de la population,
02:39 mais cette aide est présente depuis plusieurs jours.
02:42 Des dizaines de nations sont présentes
02:44 pour participer aux opérations éventuelles de secours.
02:48 Maintenant, ce que nous avons vu ce matin,
02:50 ce sont des opérations de déblément,
02:52 mais le travail est difficile.
02:54 Nous avons suivi une équipe qui venait de la République tchèque
02:57 qui était sur un ancien site où se trouvaient 2 immeubles
03:00 de 36 étages qui se sont effondrés.
03:02 Là, ce sont des centaines de tonnes de gravats
03:05 qu'ils extraient depuis plusieurs jours.
03:07 Ils ont réussi en une semaine à sortir 2 personnes
03:10 survivant des décombres, mais nous ont-ils dit,
03:12 malheureusement, leur quotidien, depuis plusieurs jours,
03:16 est en danger de disparaître ?
03:18 -C'est un des objectifs de la réconciliation
03:20 des corps. Il n'y a quasiment plus d'espoir,
03:23 nous disait-il, de retrouver des survivants,
03:25 même si, comme vous le disiez, l'espoir est permis.