Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:02 Ce soir sur CNews, l'enquête se poursuit dans l'affaire Pierre Palmade.
00:00:05 Dans quelques instants, nous entendrons en direct la conférence de presse de l'avocat
00:00:09 des victimes qui étaient dans la voiture percutée par celle du comédien.
00:00:12 Un homme d'une quarantaine d'années, une jeune femme de 27 ans qui a perdu son bébé.
00:00:16 Ils sont tous les deux dans un état grave, tout comme un petit garçon de 6 ans.
00:00:19 Leur avocat va donc nous donner des nouvelles de leur état de santé,
00:00:23 de ce qu'ils attendent de la justice.
00:00:26 Par ailleurs, la sœur de Pierre Palmade a pris la parole pour dire qu'il a honte,
00:00:30 qu'il assumera toutes les conséquences de ses actes.
00:00:33 On va faire un point complet sur cette affaire ce soir dans Punchline.
00:00:37 On évoquera aussi tout à l'heure la réforme des retraites,
00:00:39 toujours en débat à l'Assemblée nationale, avec ce qui se passe du côté de la Première ministre.
00:00:43 Mais bien sûr, cette affaire Pierre Palmade, avec l'enquête qui se poursuit.
00:00:47 Sandra Buisson est avec nous du service police-justice de CNews.
00:00:49 Bonsoir Sandra.
00:00:51 Sur quoi les enquêteurs se penchent en ce moment ?
00:00:53 On va entendre dans un instant l'avocat de la famille des victimes.
00:00:57 Les enquêteurs, le but de l'enquête principale,
00:01:00 qui est l'enquête sur l'accident confiée à la police,
00:01:03 eux, ce qu'ils ont à éclaircir, c'est ce qui s'est passé dans cette voiture
00:01:08 juste avant l'accident.
00:01:10 Est-ce que Pierre Palmade a été distrait ?
00:01:12 Est-ce que les deux hommes qui étaient dans cette voiture ont quelque chose
00:01:16 à voir avec cet embardé qu'il a fait au dernier moment sur cette route ?
00:01:20 Est-ce qu'il s'est assoupi ?
00:01:21 Est-ce que sa vigilance a été, on va dire, amoindrie
00:01:25 à cause de la drogue qu'il avait ingérée ?
00:01:27 Est-ce qu'il y a eu un problème mécanique sur cette voiture ?
00:01:30 Ce sont tous ces points qui restent à exclaircir et savoir effectivement
00:01:35 qu'est-ce qui s'est passé avant que Pierre Palmade ne prenne cette voiture.
00:01:39 Combien de temps a-t-il consommé de la cocaïne ?
00:01:43 Selon nos informations, au moment des faits,
00:01:45 il avait une importante quantité de cocaïne dans le sang.
00:01:48 Il y avait aussi d'autres substances, des dérivés de la cocaïne.
00:01:53 Donc les enquêteurs doivent déterminer un petit peu tout ce qui s'est passé
00:01:58 dans cette voiture au dernier moment pour éclaircir aussi la qualification
00:02:02 qui pourra être retenue et contre qui elle pourra être retenue.
00:02:05 Merci beaucoup Sandra Buisson, vous restez avec nous.
00:02:08 On a aussi ces déclarations de la soeur de Pierre Palmade
00:02:11 qui affirme qu'il a honte, qu'il assumera toutes les conséquences de ses actes,
00:02:14 dit-elle.
00:02:16 Elle dit "l'idée d'avoir détruit la vie de cette famille le dévaste.
00:02:19 Il prie comme nous, il prie pour qu'il s'en sorte avec le moins de séquelles
00:02:23 possible. Aussi vain que cela puisse paraître,
00:02:26 Pierre leur demande pardon du plus profond de son âme".
00:02:28 A-t-elle conclu ? Voilà pour la soeur de Pierre Palmade qui s'exprime.
00:02:31 On est, Maître Slama, vous êtes avec nous.
00:02:34 Bonsoir Dylan Slama.
00:02:36 On est avec Gaspard Ganser, enseignant à Sciences Po.
00:02:38 Bonsoir à vous, Louis Deragnelle, chef du service politique d'Europe 1 et républicain journaliste.
00:02:42 On est là face à un drame, évidemment,
00:02:45 et chacun essaie d'expliquer et de prendre la parole ce soir, Maître Slama.
00:02:49 Oui, c'est ça. Chacun commence doucement à donner sa version des faits,
00:02:53 parce qu'en fait, c'est ça qui va se passer dans les jours, dans les semaines,
00:02:56 voire dans les mois à venir. C'est-à-dire essayer de restituer ce qui a pu se passer.
00:02:59 Et c'est très compliqué parce qu'il y a beaucoup de facteurs.
00:03:01 Il y a des facteurs humains, il y a des facteurs scientifiques,
00:03:03 il y a peut-être des facteurs techniques.
00:03:05 Et donc, pour essayer de reconstituer ce qui s'est passé,
00:03:07 on aura bien sûr les témoignages des uns et des autres qui s'exprimeront
00:03:10 soit directement, soit par le biais de leurs avocats.
00:03:12 Alors, ce que je dis s'exprimeront, ça peut être dans la presse,
00:03:15 mais c'est d'abord, je pense, aux enquêteurs et aux magistrats.
00:03:17 Donc, il y a ces différentes versions par des individus,
00:03:20 mais on aura aussi un moment, la science qui va parler.
00:03:22 La science, ça veut dire retrouver quel a été le parcours exact de la voiture,
00:03:26 parfois les traces de pneus, parfois qu'est-ce qui a ingurgité tel ou tel individu.
00:03:31 En plus, on voit, il y a une garde à vue ce matin,
00:03:32 il y a des éléments un peu flous et parfois contradictoires qui s'agitent.
00:03:35 Une garde à vue qui n'a rien à voir avec l'affaire.
00:03:36 A priori, qui n'a rien à voir.
00:03:38 C'est ce que j'ai cru comprendre également.
00:03:39 C'était clairement un homme dans la somme qui disait avoir été dans la voiture de Pierre Palman.
00:03:44 C'est ce que j'ai cru comprendre.
00:03:45 Ce que je veux dire, c'est qu'on n'est pas à l'abri dans un dossier comme ceci
00:03:47 d'avoir, je vais mettre des guillemets, mais non pas des révélations,
00:03:50 mais d'avoir des nouveaux éléments qui viennent s'ajouter, fiables ou non, ou moins fiables.
00:03:53 Donc, ça va être aussi le rôle de la justice d'essayer d'étayer
00:03:56 la fiabilité de chacun de ces témoignages et de chacun des éléments techniques.
00:03:59 Encore une fois, la route scientifique pour savoir qu'est-ce qui est fiable
00:04:03 et qu'est-ce qui ne l'est pas.
00:04:03 Louis Dragnel, il y a aussi deux hommes qui sont en fuite,
00:04:05 deux témoins majeurs de cet accident qui étaient dans la voiture de Pierre Palman.
00:04:08 Absolument. La difficulté, c'est qu'il n'y a pas d'élément visuel très précis
00:04:12 pour les rechercher.
00:04:14 Il y a des consignes qui ont été données au niveau national.
00:04:16 En fait, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce peut paraître choquant,
00:04:19 mais comme c'est un accident de la route, c'est géré par les services départementaux,
00:04:24 donc de la gendarmerie, donc localement.
00:04:26 Et donc, il y a plein de gens qui imaginent qu'il y a un déploiement de moyens
00:04:30 qui est énorme, sauf qu'en fait, pour un accident de la route,
00:04:34 là, il y a un retentissement médiatique.
00:04:36 Donc forcément, le ministère de l'Intérieur déploie un peu plus de moyens.
00:04:39 Mais d'abord et avant tout, l'enquête, elle est confiée à la gendarmerie départementale.
00:04:43 Et donc, il y a deux enquêtes, une enquête qui est conduite aussi par la police.
00:04:47 Et c'est ça qui est compliqué.
00:04:48 Parce qu'en fait, ce qui aurait été peut-être plus cohérent,
00:04:52 et je pense que dans les prochains jours, on va commencer à en parler,
00:04:54 c'est de confier un même service d'enquête des policiers ou des gendarmes.
00:04:58 Vous avez raison, on va y revenir.
00:05:00 On écoute l'avocat des familles des victimes.
00:05:03 L'objet de cette conférence de presse est triple pour moi aujourd'hui.
00:05:05 D'abord, revenir sur les faits.
00:05:07 Ensuite, vous expliquer et vous donner des nouvelles sur l'état de santé des victimes.
00:05:13 Et enfin, sur ce qu'attendent les victimes de cette procédure judiciaire.
00:05:18 À titre liminaire, je voudrais vous indiquer que les victimes souhaitent
00:05:23 conserver l'anonymat.
00:05:27 Et donc, je ne prononcerai aujourd'hui devant vous ni leur nom, ni leur prénom.
00:05:31 Il y avait, comme vous le savez, trois passagers dans le véhicule.
00:05:34 Celui que je nommerai conducteur,
00:05:37 celle que je nommerai, qui était enceinte, et que je nommerai passagère.
00:05:41 Et enfin, l'enfant à l'arrière du véhicule que je nommerai passager arrière.
00:05:47 Je tenais aussi à vous dire, avant de rentrer sur le fond,
00:05:53 que nous avons pris acte du communiqué qui a été fait
00:05:57 par l'avocate de Pierre Palmade.
00:06:00 Nous tenons néanmoins à rappeler de façon ferme et sans aucune équivocité
00:06:07 que les seules victimes dans ce dossier, ce sont mes clients.
00:06:11 Concernant les faits, vous le savez, vendredi 10 février 2023,
00:06:20 à Villiers-en-Bière, aux alentours de 18 ou 19h,
00:06:23 M. Pierre Palmade était au volant d'une Peugeot 3008.
00:06:28 Il a quitté sa voie de circulation et a percuté de plein fouet un autre véhicule.
00:06:33 Dans ce véhicule se trouvait un conducteur de 38 ans,
00:06:39 une passagère de 27 ans, enceinte,
00:06:43 un enfant à naître de 6 mois et un enfant sur la banquette arrière de 6 ans.
00:06:50 Dans le véhicule en face, dans le véhicule fautif,
00:06:53 il y avait M. Pierre Palmade et vraisemblablement deux individus
00:06:59 qui ont aujourd'hui pris la fuite.
00:07:02 Alors, la passagère m'a demandé de remercier
00:07:09 un certain nombre de personnes qui sont intervenues depuis l'accident.
00:07:13 Elle tenait particulièrement à remercier une passante
00:07:17 qui lui a maintenu la tête jusqu'à l'arrivée des secours,
00:07:20 jusqu'à l'arrivée des pompiers, et qui l'a empêchée de perdre connaissance.
00:07:25 Elle remercie les pompiers,
00:07:27 qui ont été d'une efficacité extraordinaire
00:07:31 et qui ont fait leur possible concernant les passagers de ce véhicule.
00:07:35 Elle remercie les forces de police qui enquêtent,
00:07:38 et on le sait, avec beaucoup de force.
00:07:41 Et ce matin, elle vient de récupérer son téléphone portable
00:07:47 et l'a allumé alors qu'elle était évidemment dévastée ces derniers jours.
00:07:51 Elle prend connaissance du soutien national qui lui est fait,
00:07:57 de tous les Français qui lui témoignent ici et là beaucoup d'amour.
00:08:02 C'est quelque chose de très important qui va l'aider à se reconstruire.
00:08:07 Sur le contexte,
00:08:13 on est sur une passagère qui est venue rendre visite à sa belle famille.
00:08:18 Et on a donc le beau-frère qui a très gentiment proposé
00:08:23 de raccompagner sa belle-sœur à son domicile en compagnie de son fils.
00:08:28 C'est un homme extrêmement tendre, très attentionné,
00:08:33 qui va prendre tous les soins
00:08:35 pour que la passagère se sente le mieux possible dans le véhicule.
00:08:40 Elle m'explique donc que dès lors qu'elle monte dans le véhicule,
00:08:44 le conducteur va lui demander si elle est bien assise,
00:08:47 si tout se passe bien pour elle.
00:08:49 Il va lui proposer un choix d'itinéraire
00:08:52 en lui disant qu'on peut prendre un chemin un peu plus long
00:08:56 pour éviter les dodanes et pour éviter
00:09:00 ce qui pourrait être incommodant pour elle,
00:09:02 étant donné qu'elle était enceinte.
00:09:05 Il va lui demander si la température lui convient.
00:09:09 Il va lui demander si la vitesse, qui était tout à fait dans les normes,
00:09:13 lui convient aussi, ou s'il avait besoin de ralentir davantage.
00:09:17 Le conducteur était donc parfaitement attentionné
00:09:21 et respectueux du code de la route.
00:09:24 Ils ont tous les trois attaché leur ceinture de sécurité
00:09:29 et ils ont fait très attention à ce que l'enfant, à l'arrière du véhicule,
00:09:33 attache lui aussi sa ceinture de sécurité
00:09:36 pour l'initier au respect du code de la route.
00:09:40 Ils ont roulé environ 15 minutes avant l'accident
00:09:45 et la passagère a un souvenir en trois étapes.
00:09:48 Un souvenir traumatique, évidemment, en trois étapes.
00:09:52 Elle se souvient d'abord des phares éblouissants
00:09:57 arrivant de pleine face.
00:10:01 Elle se souvient ensuite du coup de volant
00:10:04 donné par le conducteur pour tenter d'éviter
00:10:09 le véhicule qui leur fonçait dedans.
00:10:12 Et elle se souvient ensuite d'être sortie de la voiture,
00:10:18 avoir tenté d'aller instinctivement à l'arrière
00:10:21 pour sauver le passager arrière,
00:10:25 mais s'être effondrée, n'ayant plus de force,
00:10:28 s'être effondrée en pensant instinctivement à son bébé
00:10:33 qu'elle avait dans son ventre à ce moment-là,
00:10:37 et avoir hurlé à de multiples reprises
00:10:40 "Mon bébé, mon bébé", en se tenant le ventre.
00:10:44 Elle est ensuite transportée en urgence à l'hôpital en hélicoptère.
00:10:53 À l'hôpital, ils vont procéder à un scanner.
00:10:57 Ils vont découvrir qu'elle a de multiples côtes cassées,
00:11:00 des vertèbres abîmées, une entorse au cou,
00:11:03 mais l'attention de cette passagère
00:11:08 n'est concentrée que sur son bébé
00:11:11 et sur la grossesse qu'elle avait à ce moment-là.
00:11:15 Donc va être procédée une césarienne en urgence.
00:11:20 Je vous précise que la date d'accouchement était prévue
00:11:25 pour le 14 mai, dans 3 mois,
00:11:28 et qu'avant cet accident, le bébé se développait excessivement bien
00:11:33 et qu'il n'y avait aucune difficulté de grossesse.
00:11:37 Aujourd'hui, elle veut se reconstruire autant que faire se peut.
00:11:43 Elle veut ne pas être reconnue dans la rue.
00:11:46 Et elle souhaite que chacun respecte son choix.
00:11:50 J'en appelle donc à la responsabilité des uns, des autres, des médias.
00:11:55 Je vous demande, à l'issue de cette conférence de presse,
00:11:58 de ne plus vous rendre devant l'hôpital de cette passagère,
00:12:03 de ne pas chercher à la filmer ou à entrer en contact avec elle.
00:12:06 C'est une épreuve excessivement douloureuse et dure pour elle.
00:12:09 Elle souhaite simplement essayer de retrouver sa vie d'avant
00:12:13 et de se reconstruire autant que faire se peut.
00:12:16 Le conducteur, lui, a 38 ans. Il est père de 3 enfants.
00:12:20 Un enfant de 8 ans, un enfant de 6 ans, qui était le passager arrière,
00:12:25 et un bébé de 7 mois.
00:12:28 C'est un homme courageux, qui travaille tous les jours
00:12:31 dans le désamientage.
00:12:33 À l'heure où l'on parle, il est, à ma connaissance,
00:12:36 encore en réanimation, tout comme son fils de 6 ans,
00:12:40 qui, lui aussi, est encore en réanimation.
00:12:44 Il faut savoir qu'il a subi entre 5 et 7 opérations
00:12:48 pendant ces dernières 72 heures.
00:12:51 Et quant à l'enfant, d'après la mère que j'ai eue aujourd'hui
00:12:56 au téléphone, il aurait la mâchoire fracturée
00:13:00 et serait défiguré.
00:13:02 Le frère de 8 ans, resté au domicile,
00:13:07 n'a plus de nouvelles de son père et de son petit frère.
00:13:11 Vous comprenez bien que les dommages collatéraux
00:13:14 sont extrêmement importants dans ce dossier.
00:13:17 Ce que l'on sait aujourd'hui,
00:13:22 c'est qu'il va y avoir, évidemment,
00:13:27 un débat sur la qualification juridique,
00:13:30 puisque, vous le savez, il y a une jurisprudence de 2001
00:13:35 qui nous explique que si l'enfant n'est pas né vivant,
00:13:41 la qualification d'homicide involontaire
00:13:44 ne peut être retenue.
00:13:46 Il va donc y avoir le débat pour savoir
00:13:48 si cette qualification peut être retenue ou non.
00:13:52 Et pour ce faire, nous attendons les rapports d'autopsie,
00:13:56 les retours d'expertise qui nous diront si, oui ou non,
00:13:59 l'enfant est né vivant.
00:14:01 Des informations que nous avons,
00:14:04 l'enfant serait né vivant,
00:14:08 mais cela reste à confirmer par les expertises,
00:14:12 les experts et les autopsies.
00:14:14 Ce qu'encourt M. Palmade, évidemment,
00:14:19 c'est une peine assez lourde qui va de 7 ans à 10 ans
00:14:23 d'emprisonnement selon les circonstances aggravantes
00:14:27 qui seraient retenues.
00:14:29 Et ce qu'attend la famille aujourd'hui,
00:14:31 pour le dire très concrètement et très clairement,
00:14:34 elle attend évidemment que M. Palmade
00:14:36 soit placé en garde à vue le plus rapidement possible.
00:14:40 Elle attend qu'il soit déféré devant un magistrat instructeur.
00:14:44 La famille attend que les deux personnes
00:14:46 qui ont été dans le véhicule au moment des faits
00:14:50 et qui ont participé à ce contexte, à cette soirée,
00:14:53 et qui aujourd'hui ont fui, puissent se rendre,
00:14:57 expliquer le contexte, expliquer ce qu'il s'est passé ce soir-là,
00:15:02 et que justice soit faite, que la justice soit rendue,
00:15:07 et qu'évidemment, la notoriété de M. Palmade
00:15:11 n'influe ni d'un point de vue médiatique
00:15:14 ni d'un point de vue judiciaire.
00:15:16 J'en aurais fini.
00:15:19 Si vous avez des questions.
00:15:21 Je vais prendre 2-3 questions.
00:15:25 Oui ?
00:15:26 - L'homme et l'enfant sont toujours, ce soir, dans une réanimation ?
00:15:30 - On sait aujourd'hui qu'ils sont toujours
00:15:32 dans le service de réanimation,
00:15:34 sur l'état de santé très précis. Je n'ai pas plus d'informations.
00:15:38 - Quand vous dites que l'enfant serait né vivant,
00:15:42 c'est les premières investigations, les premières autopsies qui le...
00:15:46 - Pour l'instant, ça n'est pas un élément scientifique.
00:15:50 Ce sont des informations qui nous proviennent de la famille.
00:15:54 Oui ?
00:15:57 - Est-ce que la mère avait déjà d'autres enfants avant d'être enceinte ?
00:16:00 Et dans quel état d'esprit est-ce qu'elle est aujourd'hui ?
00:16:03 - C'était son premier enfant à naître. C'était une fille.
00:16:06 Ça allait être une fille qui allait voir le jour.
00:16:09 Et l'état d'esprit dans lequel elle est, elle est dévastée.
00:16:14 Elle est parfaitement effondrée par ce qui vient d'y arriver.
00:16:18 C'était une famille qui vivait dans un cocon d'amour
00:16:22 avec un mari, une femme et sept enfants à naître,
00:16:25 sur lequel ils avaient projeté beaucoup d'espoir, énormément d'amour.
00:16:29 Et donc, c'est le fruit de cet amour qui a disparu aujourd'hui.
00:16:33 - Comment votre cliente a-t-elle reçu les excuses formulées par Pierre Palmade
00:16:39 par l'intermédiaire de son avocate ?
00:16:42 Quels sentiments nourrit-elle précisément de son égard ?
00:16:44 - Pour le dire de façon très claire, ils sont insensibles
00:16:47 à ces excuses qui ont été formulées aujourd'hui.
00:16:50 Les dommages directs et les dommages collatéraux sont sans fin.
00:16:55 On parle des quatre passagers, de la passagère, de l'enfant à naître,
00:16:59 de l'enfant à l'arrière du véhicule et du conducteur.
00:17:02 Mais il ne faut pas oublier les familles, les proches, les frères, les amis.
00:17:07 Et donc, tout ça crée des dommages collatéraux infinis.
00:17:11 Ils y sont insensibles, d'autant plus que M. Palmade n'a pas l'excuse
00:17:16 de l'insouciance de la jeunesse.
00:17:18 Et donc, en ce sens, ils seront extrêmement attentifs
00:17:22 à la réponse judiciaire qui sera apportée.
00:17:24 - Est-ce que, justement, une détention provisoire
00:17:26 à l'issue d'une éventuelle garde à vue peut être une mesure juste ?
00:17:30 - C'est évidemment ce qui est attendu par la famille.
00:17:33 - M. Palmade demande pardon.
00:17:35 Ça veut dire que la famille ne souhaite pas lui donner ?
00:17:40 - Ça veut dire que pour l'instant, on n'est pas du tout
00:17:42 à l'étape du pardon. On est à l'étape
00:17:44 où la famille demande à ce que justice soit faite.
00:17:48 - Et la femme aura-t-elle des séquelles ?
00:17:51 - Alors vraisemblablement, c'est beaucoup trop tôt pour le dire,
00:17:54 mais évidemment que tous les passagers du véhicule
00:17:57 auront des séquelles physiques très importantes d'abord,
00:18:00 parce que, comme je vous l'ai dit, pour la passagère,
00:18:03 les vertèbres ont été touchés, les côtes, etc.
00:18:06 Donc évidemment qu'il y aura des séquelles physiques très importantes,
00:18:09 encore plus pour l'enfant et encore plus pour le conducteur
00:18:12 qui a été complètement emprisonné entre le fauteuil et le volant,
00:18:18 qui a été compressé dans ce véhicule.
00:18:20 Donc on parle d'un accident de la route très grave
00:18:22 avec deux voitures qui sont entrées dedans frontalement.
00:18:25 Donc les séquences physiques seront extrêmement importantes
00:18:28 et ils vont traverser un chemin de douleur peut-être infini,
00:18:32 mais je crois que les séquelles psychologiques
00:18:35 seront encore plus importantes.
00:18:38 -Le souvenir est-il conservé des secondes qui précèdent le choc
00:18:40 en dehors de ces phares qu'elle voit arriver devant elle ?
00:18:43 Est-ce qu'elle a une idée plus précise du contexte ?
00:18:46 -Sur le moment précis où les deux voitures se sont fait face,
00:18:50 elle a très peu de souvenirs, parce qu'évidemment,
00:18:53 on ne sait pas encore quelle vitesse était celle du véhicule de M. Palmade,
00:18:58 mais en tout état de cause, ce que l'on sait,
00:19:01 c'est qu'avec un choc de cette violence,
00:19:04 évidemment, elle n'a pas tous les souvenirs.
00:19:06 Il y a eu des moments où elle a perdu connaissance, évidemment.
00:19:10 Ce que l'on sait avant ce choc
00:19:12 et avant cette rencontre entre les deux véhicules,
00:19:15 c'est qu'on était dans un contexte de sécurité routière parfait
00:19:19 dans le véhicule des victimes
00:19:21 et qu'ils respectaient toutes les règles du code de la route.
00:19:25 -Vous avez dit que la femme avait tenté...
00:19:27 Enfin, elle est sortie et puis elle s'est effondrée.
00:19:30 Le passager est resté coincé entre le volant et le siège.
00:19:32 Qu'en est-il de l'enfant, le passager arrière ?
00:19:35 -Vraisemblablement, ce sont les pompiers
00:19:37 qui ont extrait à la fois l'enfant à l'arrière du véhicule
00:19:42 et le conducteur, qui était, comme je vous l'ai dit,
00:19:45 complètement empêtré entre le volant et son fauteuil.
00:19:49 -Donc l'enfant n'a pas été projeté à l'extérieur du véhicule
00:19:52 pendant l'accident ?
00:19:53 -Je n'ai pas d'informations tout à fait précises là-dessus,
00:19:55 donc je ne m'aventurerai pas à répondre de manière précise,
00:19:58 mais de ce que je sais, c'est qu'il avait sa ceinture de sécurité
00:20:01 et que les pompiers sont intervenus après sur tous les détails.
00:20:04 Je ne les ai pas encore aujourd'hui.
00:20:05 -Comment perçoivent-ils le fait que la personne mise en cause,
00:20:08 en l'occurrence Pierre Palmat, soit une célébrité,
00:20:11 et de manière plus générale, l'effervescence médiatique
00:20:16 autour de ce qui leur est arrivé,
00:20:17 alors que c'est plutôt une famille discrète, si j'ai bien compris ?
00:20:20 -C'est une famille discrète.
00:20:22 C'est une famille qui est connue pour son honnêteté,
00:20:26 le travail, le labeur qui est le leur,
00:20:29 l'argent gagné à la sueur de leur front, sans histoire.
00:20:33 Et par conséquent, ils vivent très mal d'abord la pression médiatique.
00:20:39 Ça n'est pas dans leur mœurs,
00:20:41 ça n'est pas quelque chose qu'ils recherchent.
00:20:43 Ils n'ont jamais recherché la lumière, la notoriété.
00:20:46 Ils cherchaient simplement une vie calme, paisible,
00:20:49 faite de travail et de moments d'amour et d'amitié.
00:20:54 Et donc aujourd'hui, c'est la raison pour laquelle,
00:20:56 je vous l'ai dit aussi très fermement,
00:20:58 ils ne cherchent en aucun cas à être mis en avant.
00:21:02 Maintenant, de facto, ce dossier a pris une ampleur
00:21:05 extrêmement importante et nationale
00:21:07 parce qu'effectivement, un des protagonistes est une célébrité.
00:21:11 Ils ont confiance en la justice française,
00:21:13 ils ont confiance dans les institutions de notre République
00:21:16 et ils demandent donc à ce qu'aucun traitement de faveur
00:21:19 ne soit accordé à cet individu.
00:21:23 Et je les ai rassurés là-dessus et nous ferons évidemment
00:21:26 très attention à ce que M. Palmade soit traité comme tout un chacun.
00:21:32 -Est-ce que la famille veut ou compte apporter plainte ?
00:21:35 -Alors pour l'instant, il y a encore...
00:21:38 Les trois membres qui étaient dans le véhicule
00:21:43 ne sont pas sortis de l'hôpital.
00:21:45 Donc pour l'instant, aucune plainte n'a été déposée.
00:21:48 En revanche, effectivement, le deuxième cercle concentrique
00:21:50 a été entendu par les officiers de police judiciaire,
00:21:54 mais les plaintes seront déposées évidemment ultérieurement
00:21:57 et les constitutions de parti civil d'eux-mêmes.
00:22:00 -La passagère a-t-elle vu, par pré-accident,
00:22:02 deux hommes sortir de la voiture de Pierre Palmade ?
00:22:04 -Elle a des souvenirs très flous sur cet élément-là.
00:22:08 Elle a des choses à dire, il y a des choses qu'elle m'a expliquées,
00:22:11 mais elle réservera sa parole aux officiers de police judiciaire
00:22:14 parce que vous savez qu'aujourd'hui, les deux individus
00:22:17 sont encore en fuite et par conséquent,
00:22:20 elle attend que la police puisse œuvrer le mieux possible
00:22:24 et elle ne souhaite pas troubler l'enquête.
00:22:26 -Est-elle sortie de l'hôpital aujourd'hui ?
00:22:28 -Non, elle n'est pas encore sortie de l'hôpital.
00:22:30 -Est-ce qu'il y a déjà des formulations de demande de réparation,
00:22:33 notamment financière ? Ou c'est beaucoup trop tôt ?
00:22:35 -C'est beaucoup trop tôt.
00:22:37 Les victimes sont à l'hôpital,
00:22:39 elles n'ont pas du tout cet aspect-là en tête.
00:22:42 La passagère a perdu son bébé, elle est en deuil,
00:22:45 il faut le dire tel que le slay, elle est en deuil.
00:22:48 Et les deux autres individus, comme je vous l'ai dit,
00:22:51 ils sont en réanimation, donc vous imaginez bien
00:22:53 que ces considérations financières
00:22:55 sont très, très loin de leurs préoccupations actuelles.
00:22:59 -Vous nous avez dit tout à l'heure,
00:23:00 le bébé, d'après les premiers éléments, serait né vivant.
00:23:05 -Des éléments que j'ai de la famille.
00:23:08 Mais encore une fois, nous attendons les résultats des expertises
00:23:12 et les résultats de l'autopsie,
00:23:14 qui seule déterminera de façon définitive si tel est le cas.
00:23:19 -Et avez-vous connaissance, vous aussi,
00:23:22 des tests de consommation de substances
00:23:27 par Pierre Palmade, ou par exemple de la validité de son permis,
00:23:32 des choses comme ça, où pareil, c'est trop prématuré ?
00:23:34 -A l'heure actuelle, moi, je n'ai pas accès à la procédure,
00:23:38 je n'ai pas encore accès à l'enquête
00:23:40 qui est diligentée par M. le procureur
00:23:43 de la République de Melin.
00:23:44 Mais évidemment, ce sont des éléments qui, ici et là,
00:23:50 laissent à penser qu'effectivement, il était sous l'emprise de cocaïne,
00:23:54 de substances illicites, et donc on attend de voir plus en amont
00:23:59 ce qu'il en est sur ces points-là très précis.
00:24:02 Si vous n'avez pas d'autres questions...
00:24:04 -Est-ce que l'audition par la police judiciaire
00:24:05 de la passagère est déjà programmée ?
00:24:08 -Pas encore. Il n'y a pas de date de prévue.
00:24:11 L'objectif, pour être extrêmement pragmatique,
00:24:14 c'est d'abord qu'ils recouvrent leur santé,
00:24:17 qu'ils sortent de l'hôpital,
00:24:18 et ensuite qu'ils se rendent devant les officiers de police judiciaire
00:24:22 pour rendre compte.
00:24:24 -Il y a une date de sortie de l'hôpital prévue ?
00:24:26 -Il n'y a pas de date de sortie de l'hôpital
00:24:28 pour aucun des trois qui est programmée et prévue.
00:24:31 Je vous remercie à tous.
00:24:33 -Voilà pour les premiers mots de l'avocat de cette famille
00:24:40 dans la voiture qui a été percutée par celle de Pierre Palmade,
00:24:43 de M. Mourad Batti, qui a dit que la passagère était en deuil,
00:24:48 il ne veut pas donner des noms parce qu'il y a un souhait d'anonymat
00:24:51 qui a été formulé par la famille.
00:24:53 La passagère en deuil a perdu son bébé,
00:24:55 elle est sortie de la voiture en se tenant le ventre
00:24:57 et en criant "mon bébé".
00:24:58 Le conducteur, qui était complètement incarcéré dans la voiture,
00:25:02 a subi déjà 5 à 7 opérations.
00:25:03 Le petit garçon de 6 ans qui était à l'arrière
00:25:05 a eu la mâchoire fracturée et a été défiguré.
00:25:08 Les trois portaient leur ceinture de sécurité.
00:25:10 Et concernant les excuses formulées par Pierre Palmade,
00:25:14 l'avocat dit qu'ils sont insensibles pour l'instant à ces excuses,
00:25:16 qu'ils n'en sont pas à l'étape du pardon,
00:25:18 qu'il demande de la fermeté à la justice,
00:25:21 que Pierre Palmade, malgré sa notoriété, soit placé en garde à vue
00:25:24 et déféré devant le juge, et il redemande cet anonymat.
00:25:27 Maître Slama, vous êtes avec nous,
00:25:29 on voit que votre confrère a mis en place
00:25:32 tous les éléments de la défense à venir
00:25:35 de ces trois personnes qui sont gravement blessées,
00:25:37 qui sont à l'hôpital, qui n'en sont pas encore à porter plainte.
00:25:39 Oui, c'est ça, ça veut dire qu'il donne vie à ce dossier
00:25:41 dont finalement on n'avait qu'un visage,
00:25:43 voire même qu'un nom, celui de Pierre Palmade.
00:25:45 Et maintenant, on savait bien sûr qu'il y avait une famille en face,
00:25:48 mais si vous voulez, elle prend chair, elle prend corps,
00:25:50 on a des professions, on a des âges, donc si vous voulez,
00:25:52 cette famille-là, aujourd'hui, elle est totalement incarnée.
00:25:55 Donc effectivement, d'un point de vue médiatique,
00:25:57 ça peut peser, parce que malheureusement, on le sait,
00:26:00 la justice n'est pas toujours insensible à l'écho médiatique.
00:26:03 Il a par exemple parlé d'un déferlement devant un magistrat instructeur.
00:26:06 Il faut préciser que dans ce type de dossier,
00:26:08 l'ouverture d'une information judiciaire n'est pas systématique.
00:26:10 Parfois, le renvoi au tribunal peut être décidé
00:26:14 pour une audience dans les trois ou quatre mois.
00:26:16 Là, je ne veux pas trop m'avancer, mais de toute évidence,
00:26:19 je pense qu'il y aura une information judiciaire,
00:26:20 puisque l'ampleur est telle qu'on va vouloir, si vous voulez,
00:26:23 vraiment s'assurer que tout soit certain d'un point de vue scientifique.
00:26:26 Il a donné un certain nombre de faits sur les éléments de contexte,
00:26:29 mais lui-même, maître Batik, a également dit
00:26:31 tout ce que nous ne savions pas sur ce dossier.
00:26:34 Il y a un certain nombre de choses que nous devons encore attendre,
00:26:36 encore une fois, d'un point de vue médical, d'un point de vue scientifique,
00:26:39 du point de vue de deux personnes qui sont toujours, je mets des guillemets,
00:26:41 en fuite, mais en tout cas, qui n'ont pas été appréhendées par la justice.
00:26:44 Donc bien sûr, on avance un petit peu dans la connaissance,
00:26:47 d'un point de vue médiatique, de ce dossier.
00:26:48 Maintenant, ça va être à la justice d'essayer, le plus convenablement,
00:26:52 même si ce n'est pas facile vu le contexte,
00:26:53 de faire son travail en toute sérénité.
00:26:55 Un mot de commentaire rapide, Gaspard Ganser ?
00:26:57 On voit, je trouve que l'avocat a été d'une très grande dignité et responsabilité.
00:27:03 Je pense que les messages qu'il a cherché à faire passer sont bien passés.
00:27:06 Le premier, qui me semble le plus essentiel, de son point de vue à court terme,
00:27:09 c'est de garantir une forme de tranquillité à la famille qu'il défend,
00:27:13 parce qu'il sent vraiment que la pression médiatique
00:27:16 est très, très, très importante.
00:27:17 Donc là, il faut évidemment compter sur la retenue des journalistes.
00:27:21 On sait qu'on peut compter dessus, pas toujours,
00:27:23 mais là, en l'occurrence, je pense que tout le monde est très choqué
00:27:25 par tout ce qui s'est passé.
00:27:27 Donc, je pense que le message de tranquillité va être entendu,
00:27:29 et c'est une très bonne chose.
00:27:30 Puis la deuxième chose, évidemment, que justice soit faite
00:27:32 et qu'il n'y ait pas de traitement de faveur.
00:27:34 Mais honnêtement, je ne pense pas qu'il puisse y en avoir,
00:27:37 compte tenu de ce qu'est la justice dans notre pays
00:27:41 et surtout de la médiatisation dont fait l'objet cette affaire.
00:27:44 Donc, s'il y avait des doutes, je pense qu'il peut ne pas en avoir du tout.
00:27:47 Le récit d'Éric Revelle est poignant de ce qu'a dit l'avocat.
00:27:51 Elle est sortie en se tenant le ventre, en criant "mon bébé, mon bébé".
00:27:55 Elle remercie une dame qui est venue lui soutenir la nuque
00:27:59 pour pas qu'elle perde connaissance
00:28:01 et qu'elle reste, encore une fois, réveillée jusqu'à l'arrivée des secours.
00:28:04 C'est absolument tragique, ce qui a été expliqué.
00:28:07 Oui, oui, oui. Je trouve aussi beaucoup de dignité, de sobriété,
00:28:11 une teintée d'émotion, mais aussi de la fermeté,
00:28:14 parce qu'on sent que Maître Batik referme, s'il tentait qu'il en avait,
00:28:18 toutes les fissures que certains pourraient entrevoir.
00:28:21 Pour lui, c'est assez clair dans ce qu'il dit.
00:28:23 La responsabilité, elle est du conducteur qui est venu en face.
00:28:27 Et puis, ce qui m'intéressait aussi, pardonnez-moi,
00:28:29 c'est le ton très sobre, très neutre.
00:28:32 Voyez, comme si c'était une sorte de réponse un peu au sunlight,
00:28:36 à la médiatisation.
00:28:37 On est exactement dans la contraposée, me semble-t-il, dans le ton
00:28:40 et dans ce qu'il a voulu formuler.
00:28:41 Et de ce point de vue-là, je trouve que c'est plutôt exemplaire,
00:28:44 même si on a eu tous les détails de ce drame absolument abject.
00:28:48 Louis de Ragnel, dans le récit qui a été fait,
00:28:51 on voit évidemment le récit qui a été fait par l'avocat
00:28:54 et le fait qu'il y a toujours deux personnes qui sont manquantes à l'appel
00:28:56 et qui pourraient amener à compléter le puzzle de ce qui s'est passé cette nuit-là.
00:29:00 Absolument.
00:29:01 Tout le monde, à la limite, ce n'est pas trop le sujet des Français,
00:29:05 mais plus des services de police et de gendarmerie.
00:29:08 Tous les services cherchent à mettre la main sur ces deux personnes-là.
00:29:12 Il y a une certitude, c'est que oui, ces personnes-là ont fui,
00:29:16 dans la mesure où elles ne se sont pas présentées ensuite aux services de police.
00:29:19 C'est absolument impossible qu'elles n'aient pas été informées
00:29:24 des suites de l'affaire, du retentissement médiatique.
00:29:26 Donc là, clairement, on est face à deux personnes qui veulent se soustraire,
00:29:30 à des questions des policiers et des gendarmes.
00:29:33 Et donc, la question qu'on se pose, c'est qu'ont-ils à craindre ?
00:29:37 C'est-à-dire, quel était leur degré de complicité ?
00:29:40 Ce sont des personnes qui ont entraîné Pierre Palmade
00:29:43 à aller peut-être plus loin dans la consommation de cocaïne ?
00:29:46 Normalement, quand vous êtes impliqué dans un accident de voiture,
00:29:50 même si vous vous sentez un peu co-responsable
00:29:52 et que vous n'avez pas très envie de porter toute la responsabilité
00:29:55 de ce qui s'est passé, vous vous présentez à la police.
00:29:58 Quelqu'un qui ne veut pas se présenter, c'est par définition assez suspect.
00:30:02 Sandra Buisson du service de police et de justice de CNews est avec nous.
00:30:06 Vous avez écouté cette conférence de presse en même temps que nous.
00:30:09 Il y a un point qui est absolument terrible,
00:30:11 c'est sur le fait que le bébé qu'elle portait dans son ventre
00:30:14 ait été viable ou pas.
00:30:15 Ça va influer sur la suite de l'enquête ?
00:30:17 Ça va influer sur la qualification qui sera retenue in fine,
00:30:21 puisque pour l'instant, le procureur a ouvert sur un spectre large
00:30:24 pour homicide involontaire concernant le bébé que cette femme portait.
00:30:28 Mais cette qualification dépend de ce qui s'est passé précisément pour ce bébé.
00:30:33 On apprend par la voix de Me Mourad Batik
00:30:36 que cet enfant est né par césarienne.
00:30:38 Les médecins l'ont extrait du ventre de sa mère,
00:30:41 qu'il était à six mois de gestation et qu'il était viable,
00:30:46 ce que nous avions également de notre côté comme information.
00:30:49 Pour que l'homicide involontaire soit qualifié,
00:30:52 il faut que cet enfant soit né vivant et viable.
00:30:56 Donc il reste à savoir s'il est né vivant,
00:30:58 c'est-à-dire s'il a respiré quand il a été sorti du ventre de sa mère
00:31:03 et donc s'il a vécu, auquel cas oui, il y aura homicide involontaire.
00:31:07 S'il, en sortant du ventre de sa mère, était déjà mort,
00:31:10 en revanche là, l'homicide involontaire ne pourra pas être qualifié.
00:31:14 – Merci pour ces précisions, mais ça fait froid dans le dos
00:31:17 ce qu'on est en train de décrire.
00:31:18 On parle d'une maman qui a perdu son bébé,
00:31:20 et on dit est-ce qu'il était viable ?
00:31:22 – C'est son bébé, elle savait que c'était une fille,
00:31:26 il y avait une date du terme qui était prévue, je crois le 14 mai,
00:31:30 la grossesse se passait bien d'après ce que dit l'avocat,
00:31:34 mais tout est absolument sombre, terrifiant dans cette histoire,
00:31:39 tout est noir, c'est une affaire vraiment glauque.
00:31:43 – Alors je ne sais pas si on a notre envoyé spécial tout près du cabinet
00:31:47 de l'avocat qu'on a écouté, Maître Mourad Batik, Vincent Ferrandez,
00:31:50 est-ce que vous nous entendez Vincent ?
00:31:52 On a eu un point effectivement très complet par l'avocat de cette famille
00:31:57 qui a été percutée de plein fouet par la voiture de Pierre Palmade,
00:32:00 avec les grandes lignes de la défense qui ont été exposées, Vincent.
00:32:02 – Oui absolument, avec ces victimes qui prennent acte
00:32:10 de se communiquer de Pierre Palmade,
00:32:12 mais le temps n'est pour le moment pas du tout aux excuses,
00:32:15 ces victimes attendent que justice soit faite,
00:32:17 que Pierre Palmade réponde de ses actes devant la justice,
00:32:20 il demande également que les deux personnes qui sont en fuite
00:32:23 se rendent également.
00:32:24 Dans cette voiture il y avait donc trois personnes,
00:32:26 le conducteur âgé de 38 ans, la passagère enceinte,
00:32:29 vous l'avez dit, de 27 ans, ainsi qu'un enfant de 6 ans,
00:32:33 la passagère âgée de 27 ans était donc enceinte de 6 mois,
00:32:37 elle devait accoucher le 14 mai prochain,
00:32:40 à l'hôpital une césarienne en urgence a été pratiquée,
00:32:44 le bébé n'a malheureusement pas survécu à cette opération,
00:32:49 cette personne a plusieurs côtes cassées aujourd'hui,
00:32:52 des vertèbres abîmées également, ainsi qu'une entorse au cou,
00:32:55 elle se dit dévastée mais veut également se reconstruire
00:32:59 dans l'anonymat, c'est très important,
00:33:01 son avocat l'a bien précisé tout à l'heure.
00:33:04 Le conducteur est le beau-frère de la passagère,
00:33:07 âgé de 38 ans, son fils de 6 ans était à l'arrière de la voiture,
00:33:11 ces deux personnes sont toujours en réanimation aujourd'hui,
00:33:15 le conducteur a subi 5 à 7 opérations en 3 jours seulement,
00:33:20 le garçon de 6 ans a la mâchoire fracturée,
00:33:24 il est également défiguré.
00:33:26 Voilà les grandes lignes de ce que nous a confié l'avocat.
00:33:29 - Merci beaucoup, Vincent Flandes avec Jean-Laurent Constantini.
00:33:33 Éric Revelle, la famille est insensible aux excuses,
00:33:36 on la comprend, l'heure n'est pas au pardon,
00:33:39 l'heure est à la souffrance, aux opérations et à l'hospitalisation,
00:33:43 c'est absolument normal et légitime ?
00:33:47 - Bien sûr, et puis je pensais à la mère,
00:33:51 parce que la jurisprudence de 2001 qu'on rappelait,
00:33:55 pour qualifier ou pas un homicide involontaire,
00:33:58 pour une mère c'est absolument glaçant,
00:34:01 même si la jurisprudence peut faire jurisprudence,
00:34:04 parce que ce bébé qu'elle attendait dans 3 mois,
00:34:09 qu'il soit mort dans son ventre à cause du choc,
00:34:11 ou qu'il soit mort ou qu'il ait respiré, il n'est plus là.
00:34:14 Et je comprends, ça rajoute à la douleur,
00:34:18 c'est-à-dire que vous avez une décision de justice
00:34:20 à partir d'une jurisprudence de 2001,
00:34:23 pour qualifier ce qu'on disait tout à l'heure,
00:34:26 a-t-il respiré ou ne respirait-il pas,
00:34:28 mais pour la mère, de toute façon, elle a perdu son enfant.
00:34:30 Et elle l'a perdu sous le choc.
00:34:34 Donc c'est absolument terrifiant.
00:34:36 Et cette souffrance-là, et je pense que maître Batik avait raison,
00:34:39 la souffrance physique de gens qui vont sans doute être cassés à vie,
00:34:44 il y a eu une opération sur le conducteur de la moelle épinière,
00:34:49 sans être un médecin évidemment,
00:34:52 donc c'est par définition extrêmement compliqué de toucher à la moelle épinière.
00:34:56 Mais au-delà de la douleur physique, de la réparation,
00:35:00 des mois et des mois, s'ils s'en sortent,
00:35:02 il y aura toute cette souffrance mentale, psychologique.
00:35:06 Et puis on pense aussi au frère qui est resté de huit ans,
00:35:11 je crois, qui est resté dans la maison et qui attend toujours de voir les siens.
00:35:14 C'est terrifiant.
00:35:15 On va réécouter un extrait d'un de ce qu'a dit maître Mourad Batik,
00:35:17 lorsqu'il dit notamment "les seules victimes sont mes clients".
00:35:20 Il y avait, comme vous le savez, trois passagers dans le véhicule,
00:35:26 celui que je nommerais conducteur,
00:35:28 celle que je nommerais, qui était enceinte, et que je nommerais passagère,
00:35:33 et enfin l'enfant à l'arrière du véhicule, que je nommerais passager arrière.
00:35:38 Je tenais aussi à vous dire, avant de rentrer sur le fond,
00:35:44 que nous avons pris acte du communiqué qui a été fait
00:35:48 par l'avocate de Pierre Palmade.
00:35:52 Nous tenons néanmoins à rappeler de façon ferme et sans aucune équivocité
00:35:58 que les seules victimes dans ce dossier, ce sont mes clients.
00:36:03 En fait, ce n'est pas l'avocat de Pierre Palmade,
00:36:08 c'est sa sœur qui a pris la parole, Louis de Ragnel,
00:36:10 dans un communiqué à l'agence France Presse,
00:36:12 qui dit que Pierre Palmade a honte,
00:36:13 qu'il assumera toutes les conséquences de ses actes,
00:36:16 et qu'il leur demande du plus profond de son âme.
00:36:18 - C'est un peu la moindre des choses.
00:36:22 Après, je trouve que les mots ne sont pas...
00:36:27 Il n'y a rien d'indécent dans les propos que rapporte la sœur de Pierre Palmade.
00:36:32 Ensuite, s'agissant des victimes,
00:36:34 parce que vous l'avez soulevé tout à l'heure,
00:36:37 d'un point de vue judiciaire, évidemment, les victimes,
00:36:40 et je comprends que l'avocat insiste sur ce point,
00:36:42 les seules victimes sont les parties civiles,
00:36:45 les clients de cet avocat.
00:36:48 Et d'un point de vue de l'accidentologie,
00:36:50 forcément, les victimes, c'est toutes les personnes
00:36:52 qui ont dû être soignées par les pompiers.
00:36:55 Et donc, Pierre Palmade fait partie aussi des victimes,
00:36:58 même si c'est lui qui est la cause, évidemment, de l'accident de la honte.
00:37:01 - Maître Slama, qu'est-ce qui va se passer dans les prochains jours ?
00:37:04 - Là, très vraisemblablement, une ouverture d'information judiciaire,
00:37:07 ça veut dire qu'un juge d'instruction va être renommé.
00:37:09 Vraisemblablement, ça pourrait être raccourci
00:37:12 avec une enquête préliminaire rapide et une audience,
00:37:14 mais à mon avis, ce sera une ouverture d'information judiciaire.
00:37:16 Et donc, finalement, une enquête qui peut durer un an, 18 mois,
00:37:20 ça peut être très, très long, avec, finalement, un procès
00:37:22 qui pourrait avoir lieu dans deux ans, voire trois ans, voire plus.
00:37:25 Ça peut être extrêmement long.
00:37:27 Donc, d'un point de vue concret, ce qui peut se passer,
00:37:28 c'est une mise en examen, avec la question qui se posera
00:37:31 de l'éventuelle détention provisoire.
00:37:33 C'est très dur de savoir, à ce moment-là,
00:37:36 si c'est quelque chose qui pourrait être retenu ou pas.
00:37:38 Ce qu'on sait, c'est qu'à charge,
00:37:40 le fait que deux individus soient dans la nature,
00:37:41 c'est quelque chose d'extrêmement compliqué,
00:37:43 parce que le but de la détention, je le précise,
00:37:45 c'est pas une pré-peine, c'est pas de punir.
00:37:46 C'est simplement d'empêcher, il y a trois types de critères,
00:37:49 un, empêcher la fuite, deux, empêcher le renouvellement,
00:37:51 trois, empêcher que l'enquête ne soit gênée par la mise en liberté.
00:37:55 C'est-à-dire qu'ils se mettent d'accord pour une version commune.
00:37:57 Voilà. En gros, on appelle ça la concertation frauduleuse,
00:37:59 et ce serait le fait qu'on cherche à éviter
00:38:01 que les individus se regroupent pour mettre en place une version commune.
00:38:04 Tant que deux individus sont dans la nature,
00:38:06 j'ai envie de dire que c'est quelque chose qui est assez à charge.
00:38:07 Maintenant, il y a quelque chose qui est assez à décharge
00:38:09 et qui irait à l'encontre de la détention provisoire,
00:38:11 c'est tout simplement l'état de santé de Pierre Falmad.
00:38:13 Est-ce que son état, aujourd'hui, est compatible avec la détention provisoire ?
00:38:16 C'est pas sûr du tout, d'autant plus que depuis quelques jours,
00:38:19 son état n'est même pas compatible avec une garde à vue,
00:38:21 qui est pourtant bien allégée par rapport à ce qu'est la détention.
00:38:24 -On peut être en garde à vue sur son lit d'hôpital.
00:38:25 -On peut être en garde à vue sur son lit d'hôpital,
00:38:27 mais on ne l'est même pas depuis. On peut être en garde à vue sur son lit d'hôpital.
00:38:29 -Il y a aussi une raison.
00:38:32 Les policiers et les gendarmes ne veulent pas que la garde à vue commence trop tôt,
00:38:35 parce que c'est un parti dans un temps très précis,
00:38:38 et donc ils veulent avoir quelqu'un qui est en état de leur répondre.
00:38:41 Si vous avez quelqu'un qui fait un mot toutes les 10 minutes,
00:38:44 ça va être un peu long.
00:38:45 -C'est peut-être de la stratégie politique.
00:38:46 -C'est peut-être la stratégie,
00:38:48 mais les enquêteurs ne sont pas seuls à décider.
00:38:49 Il y a un médecin qui vient et qui dit oui ou non, c'est pas compatible.
00:38:52 C'est très difficile pour un enquêteur, quelle que soit sa stratégie,
00:38:55 d'outrepasser la décision du médecin.
00:38:57 Mais après, c'est vrai que ça n'exclue pas totalement parfois
00:38:59 une stratégie de la part des enquêteurs.
00:39:01 -Maître Slamah, où on peut être incarcéré en ayant un service de santé ?
00:39:07 -Alors, il y a en Ile-de-France, en tout cas,
00:39:10 un établissement qui permet ça, c'est Frennes,
00:39:11 puisqu'il y a vraiment un centre hospitalier
00:39:13 qui est rattaché au centre de détention de Frennes,
00:39:15 et en général, les individus détenus qui ont de graves problèmes de santé,
00:39:18 c'est là qu'ils sont placés.
00:39:19 Mais assez souvent, je le précise,
00:39:21 c'est des individus qui sont incarcérés relativement en bonne santé
00:39:24 et dont l'état de santé se détériore,
00:39:26 et c'est là qu'ils sont transférés à Frennes.
00:39:27 C'est assez rare qu'ils soient placés directement
00:39:30 dans la maison d'arrêt de Frennes,
00:39:31 alors même qu'il y a des difficultés de santé.
00:39:33 Donc ça, c'est un point de vue très technique.
00:39:35 Maintenant, bien sûr, et en plus, l'autre complexité de cette chose-là,
00:39:39 c'est qu'on a affaire à une personnalité,
00:39:40 et donc la personnalité, on parlait avant de quartier VIP,
00:39:43 à mon avis, c'est totalement déconnecté de la réalité de parler de ça,
00:39:46 mais en tout cas, de cellules isolées qui ne permettent pas vraiment d'avoir...
00:39:50 Peut-être même le contraire, qui ne permet pas d'avoir
00:39:52 des conditions qui seraient bien meilleures,
00:39:53 mais qui permettent d'être isolés des autres détenus,
00:39:55 parce que ça peut créer beaucoup de troubles,
00:39:57 d'être mélangés et d'aller dans la même cour de promenade
00:39:59 lorsqu'on a une certaine notoriété.
00:40:00 Et donc ça, ça pourrait être à la santé,
00:40:02 où il y a la pitié, ça peut trier à côté.
00:40:03 Bon, ça, c'est des considérations très logistiques et techniques
00:40:06 qui se poseraient éventuellement
00:40:07 si jamais la détention venait à être envisagée.
00:40:09 -C'est-à-dire, Gaspard Gondzer, que la notoriété de Pierre Palman,
00:40:12 évidemment, ne va pas jouer en sa faveur.
00:40:14 Bien au contraire. -C'est sûr.
00:40:15 C'est sûr, parce que les médias vont continuer...
00:40:17 Nous allons continuer à en parler
00:40:19 au cours des prochaines semaines, des prochains jours.
00:40:21 Après, la pression médiatique va baisser,
00:40:24 à un moment donné, quoi qu'il arrive.
00:40:27 Mais il est important, comme vous le disiez, cher Maître,
00:40:29 de bien retenir que la détention provisoire n'est pas une pré-peine.
00:40:32 Donc il faudrait faire attention à ce que, "médiatiquement",
00:40:36 et d'ailleurs, l'avocat ne l'a pas fait,
00:40:37 on ne met pas trop d'enjeux dans l'idée,
00:40:39 dans l'espoir ou la crainte
00:40:42 que Pierre Palman soit en prison ou qu'il n'y soit pas,
00:40:44 parce qu'en réalité, ce qui est important,
00:40:47 c'est qu'il soit jugé, que le jugement soit équitable,
00:40:49 et que s'il doit être condamné, il soit condamné à la bonne peine.
00:40:52 La question de "est-ce qu'il sera en prison avant son procès ou pas ?"
00:40:56 peut sembler symboliquement importante, mais ce n'est pas l'essentiel.
00:40:59 Donc ce n'est pas là-dessus, à mon avis, qu'il faut se concentrer,
00:41:01 du point de vue des symboles.
00:41:02 -M. Slama ? -Je peux préciser une seule chose.
00:41:05 C'est qu'il y a un aspect médiatique qui est extrêmement important,
00:41:07 mais je rappelle, je crois qu'il y a 700 personnes
00:41:08 qui meurent dans des accidents de la route
00:41:10 qui sont dues à l'usage de produits stupéfiants par an.
00:41:13 Et honnêtement, là, la pratique, elle est assez claire.
00:41:15 Lorsqu'il s'agit d'homicides involontaires
00:41:17 ou surtout de blessures involontaires, ce qui n'est pas exclu,
00:41:19 la détention provisoire, honnêtement,
00:41:21 n'est pas forcément majoritaire dans ce cas.
00:41:23 -C'est-à-dire qu'il y a très peu de chauffards qui vont en prison,
00:41:24 on est d'accord. -Assez peu.
00:41:26 Alors il faudrait qu'il y ait un casier, qu'il y ait de la récidive, etc.
00:41:28 -Il faut de la récidive aussi, ça, pour le coup.
00:41:30 -Mais dans ce cas de figure, très honnêtement,
00:41:33 c'est vrai que la médiation, à mon avis,
00:41:34 serait plus à charge qu'à décharge.
00:41:37 -Vous l'avez vu, d'ailleurs, le procès médiatique
00:41:39 peut se dérouler avant le procès judiciaire.
00:41:42 Et donc l'avocat, qu'on a entendu tout à l'heure,
00:41:44 a quand même voulu mettre dans l'esprit du débat public
00:41:49 le quantum de la peine risquée par Pierre Palmade.
00:41:52 Il a parlé de 8 à 10 ans, si je me souviens bien,
00:41:55 ce qui ne correspond pas du tout à ce que nous sommes en train de dire.
00:41:58 Certainement pour mettre une jauge la plus élevée possible
00:42:01 et inscrire peut-être dans l'esprit de l'opinion publique
00:42:04 en influençant la justice de cette manière-là,
00:42:07 une stratégie risquée, s'il n'y a rien du tout,
00:42:09 il y a risque d'avoir de la déception.
00:42:11 -Mettre sa main. -Un mandat de l'incarcération.
00:42:13 -Les peines, pour être précis, c'est 5 ans
00:42:16 si c'est blessure involontaire avec une circonstance aggravante
00:42:19 et 10 ans si c'est homicide involontaire
00:42:21 avec deux circonstances aggravantes.
00:42:23 Une circonstance aggravante, ça pourrait être la consommation suffisante,
00:42:26 une autre pourrait être une vitesse contraire au code de la route.
00:42:30 Selon les qualifications juridiques,
00:42:31 on voit bien qu'il y a eu un débat juridique
00:42:33 dans les années 2000 sur qu'est-ce que la vie, finalement.
00:42:35 Selon les conséquences juridiques, le débat juridique
00:42:38 et selon le nombre de critères qui est retenu,
00:42:40 la peine encourue sera différente.
00:42:42 Mais c'est vrai, il faut être honnête, il faut dire les choses,
00:42:44 la peine encourue est un maximum.
00:42:46 Il est extrêmement rare, il faudrait que les circonstances...
00:42:49 C'est extrêmement rare que la peine encourue soit vraiment prononcée.
00:42:51 Donc là, à mon avis, ils prononcent effectivement cette peine-là,
00:42:53 peut-être d'un point de vue stratégique ou pour dire ce qui est encouru,
00:42:56 mais la réalité, à mon avis, sera bien moindre.
00:42:57 -La raison aussi pour laquelle on est tous sous le choc,
00:43:00 c'est que ça aurait pu nous arriver à chacun d'entre nous.
00:43:03 Mais la question, c'est est-ce qu'on punit assez sévèrement
00:43:07 ces accidents de voiture quand ils sont liés à des excès de stupéfiants ?
00:43:11 On a beaucoup parlé de l'alcool, on parle assez peu des stupéfiants,
00:43:14 encore moins la consommation de psychotropes, d'antidépresseurs.
00:43:18 -C'est très difficile d'avoir un avis complètement tranché là-dessus.
00:43:21 Est-ce qu'on punit assez ?
00:43:22 Est-ce que le fait d'enfermer une personne, on parle de 10 ans,
00:43:26 est-ce que le fait d'enfermer une personne pendant 10 ans...
00:43:28 -Vous connaissez beaucoup de chauffards qui font 10 ans de prison ?
00:43:30 -Non, mais c'est la peine encourue.
00:43:32 Justement, je parle au conditionnel.
00:43:33 Est-ce que le fait d'enfermer une personne pendant 10 ans serait...
00:43:36 -C'est 4 vies foutues. -Serait... Oui, mais...
00:43:37 Alors, je vais dire quelque chose de terrible,
00:43:39 mais on peut l'enfermer aussi longtemps qu'on voudra,
00:43:42 les vies resteront foutues.
00:43:43 Donc c'est vrai que c'est là que se pose la question de la justice,
00:43:47 du sens de la peine.
00:43:48 -On peut aussi comprendre le caractère insupportable
00:43:51 de voir que tout le monde parle de la justice qui passe,
00:43:54 et d'avoir ce sentiment,
00:43:56 c'est un sentiment que la justice ne passe pas,
00:43:58 parce que, précisément, le responsable de votre vie détruite
00:44:02 est en liberté.
00:44:04 Et c'est vrai que pour beaucoup de gens,
00:44:05 et on l'entend de plus en plus, pas que dans cette histoire-là,
00:44:08 il y a cette dimension qui est assez insupportable à vivre.
00:44:11 -C'est vrai, mais la justice,
00:44:12 c'est vrai que c'est quelque chose qui peut être difficile à entendre,
00:44:14 mais la justice n'est pas là, d'une certaine manière,
00:44:17 pour les victimes.
00:44:18 Quand on fait le procès d'un homme, on fait pas le procès des victimes,
00:44:21 on fait le procès de l'accusé.
00:44:22 -Pour l'incarcération, il y a quand même deux volets.
00:44:24 C'est un, protéger la société, et deux, il y a un caractère punitif.
00:44:28 Et vous en oubliez un qui est dans la loi, qui est la réinsertion.
00:44:30 La réinsertion fait partie des critères qui permet de décider d'une peine.
00:44:34 Alors c'est vrai qu'on oublie, et le fait qu'on oublie est assez symptomatique,
00:44:36 mais ça fait partie aussi des objectifs de la loi.
00:44:39 -Mais dans l'opinion, il y a beaucoup de gens qui ont l'impression
00:44:41 que la punition n'est pas à la hauteur.
00:44:43 -Moi, je suis juiste, pardon.
00:44:44 -Avec Eric Robert.
00:44:46 -C'est-à-dire que Gaspard Ganser a dit quelque chose
00:44:48 qui m'a un peu interloqué.
00:44:49 Il a dit, finalement, "maître batik a essayé,
00:44:52 en plaçant un quantum de peine, d'influencer."
00:44:56 -C'est son travail.
00:44:57 -Mais moi, je pense pas.
00:44:58 Je pense que l'émotion était encore extrêmement forte
00:45:01 autour de cette affaire.
00:45:02 Il a essayé de placer la justice devant ses responsabilités
00:45:06 par rapport à la barre d'émotion que suscite cette affaire.
00:45:08 -Il aurait dû le faire, d'ailleurs.
00:45:10 Je ne critiquais pas sa stratégie,
00:45:11 puisque je pense que c'est la bonne et c'est exactement ce qu'il faut faire.
00:45:14 C'est-à-dire qu'on est face à un acte très grave,
00:45:16 un drame épouvantable qui nous remue tous les estomacs et le cœur.
00:45:22 Et donc, il a raison de le faire,
00:45:23 parce que, justement, il faut que cette pression médiatique,
00:45:26 de sens général, reste présente.
00:45:27 Parce qu'on peut craindre que, d'ici quelques mois,
00:45:29 on puisse passer à autre chose, nous.
00:45:31 Et la famille, elle va rester avec son drame, et c'est dramatique.
00:45:34 Mais ce que je voulais ajouter, c'est que, moi, je crois que...
00:45:37 Enfin...
00:45:39 Puisse quand même cette horrible histoire, ce drame épouvantable,
00:45:43 remettre sur le dessus de la pile politique,
00:45:47 pas simplement médiatique,
00:45:49 la question de la lutte contre les stupéfiants.
00:45:53 -On est d'accord. -Parce qu'il y a une banalisation.
00:45:55 -Il y a une banalisation... -De l'usage de la consommation.
00:45:58 De la consommation des stupéfiants en France,
00:46:00 qui est absolument dramatique.
00:46:02 Et je pense que, parfois, le gouvernement,
00:46:04 ou les gouvernements successifs ne critiquent pas celui-ci en particulier,
00:46:08 se trompent de combat en parlant beaucoup de cannabis.
00:46:10 Oui, de légalisation du cannabis.
00:46:12 Est-ce qu'on réalise ce qu'on dit ?
00:46:14 En se focalisant sur ce sujet.
00:46:15 Or, le débat n'est pas du tout là.
00:46:17 Le débat, il est sur la consommation des drogues beaucoup plus dures,
00:46:19 beaucoup plus dangereuses,
00:46:20 qui sont consommées massivement chez des gens extrêmement jeunes.
00:46:24 Et à travers cette histoire horrible,
00:46:26 on se rend compte qu'il peut y avoir un...
00:46:28 -Pardon, Gaspard, le débat, il est aussi sur le cannabis.
00:46:30 -Ah bon, on est d'accord.
00:46:32 -J'ai compris que vous faisiez une différence.
00:46:33 -Il y a beaucoup de cannabis.
00:46:35 -C'est bien, mais je pense que...
00:46:37 -Attendez, attendez.
00:46:38 -Ce que je voulais dire, c'est qu'en parlant beaucoup du cannabis,
00:46:41 parfois, on oublie de parler du reste,
00:46:43 qui est épouvantable.
00:46:45 Et là, je pense que cette histoire va nous faire prendre conscience
00:46:48 que la consommation de cocaïne, de MDMA, etc.,
00:46:50 c'est un drame absolu aussi.
00:46:51 -J'allais acheter le raisonnement de Gaspard Ganser au début,
00:46:54 en disant qu'on fait beaucoup plus sur la prévention de l'alcoolisme
00:46:56 dans ce pays que sur la prévention...
00:46:58 -Oui, c'est vrai.
00:46:59 -En termes de campagne publique,
00:47:00 que sur la consommation de drogues, de synthèses,
00:47:04 notamment en direction des jeunes ou de drogues dures.
00:47:06 Mais pardonnez-moi,
00:47:07 dans les 700 accidents dont vous parliez, maître,
00:47:09 il y en a un certain nombre qui sont dus à la consommation de cannabis.
00:47:12 -Ah oui, bien sûr.
00:47:14 -C'est 700 qui sont dus aux drogues dans leur globalité.
00:47:17 Et la première cause de mortalité sur les accidents de la route,
00:47:20 c'est 1, l'alcool, 2, la vitesse, 3, les drogues.
00:47:23 -En troisième position, et d'ailleurs pas très loin,
00:47:25 il y a un peu de débat sur l'endormissement,
00:47:26 qui est extrêmement fréquent sur les routes.
00:47:28 Mais la première cause de mortalité sur les routes,
00:47:29 ça reste l'alcool.
00:47:31 -Et puis, la réalité, c'est que souvent, tout cela est combiné.
00:47:33 C'est alcool plus cannabis plus drogue de synthèse,
00:47:36 et c'est évidemment épouvantable.
00:47:38 -Mais alors, qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:47:40 Il faut repenser les contrôles de stupéfiants...
00:47:42 -Il faut beaucoup en parler, c'est ce qu'on fait là.
00:47:43 2, je pense qu'il faut durcir, à mon avis,
00:47:46 on verra, non pas les peines,
00:47:48 mais peut-être la répression et les contrôles.
00:47:51 Je pense que c'est quand même totalement indispensable.
00:47:52 -Il y a des alcotès, c'est ce qu'on fait systématiquement,
00:47:54 des dépistages et stupéfiants, lors des contrôles.
00:47:58 -Dès qu'il y a un accident,
00:47:59 vous voyez les contrôles préventifs, entre guillemets.
00:48:01 -Les contrôles préventifs à la sortie des mois de nuit.
00:48:03 -Normalement, c'est avant des événements,
00:48:04 précédemment, ou, je vous donne un exemple,
00:48:06 à Paris, en réalité, il y a très peu de contrôles.
00:48:11 Par exemple, la nuit, si vous n'avez pas d'accident,
00:48:12 vous avez très peu de chances de vous faire contrôler.
00:48:14 C'est factuel.
00:48:15 À Paris, ça se passe comme ça.
00:48:17 -Et puis, il faut aussi en parler à la jeunesse,
00:48:19 dans les lycées, les facs, peut-être même les collèges,
00:48:23 mais de façon très offensive,
00:48:25 parce que je crois qu'il y a vraiment un risque générationnel.
00:48:29 -C'est vrai que quand on a été baptisé par Sam,
00:48:31 on avait été bercés...
00:48:32 Non, mais "bercés", je ne sais pas si le mot est exact.
00:48:35 -Vous, vous êtes de la génération de Sam,
00:48:38 le capitaine de soirée.
00:48:40 -Capitaine de soirée, celui qui ne boit pas.
00:48:41 Honnêtement, on en rigolait un peu.
00:48:44 -Oui, mais on y faisait attention.
00:48:45 -Mais on faisait attention et ça nous parlait.
00:48:47 Et c'est vrai qu'on n'a absolument pas été sensibilisés.
00:48:50 On a été sensibilisés au danger pour la santé du cannabis,
00:48:52 des drogues dures, mais pas au lien avec la conduite.
00:48:55 -Bien sûr.
00:48:56 -Et une chasse sans pitié quand même aux dealers.
00:48:57 Il y a tous ces trafics qui prennent une ampleur de folie en France.
00:49:00 Quand même, je me souviens encore de cette une du JDD
00:49:03 où on voyait toutes ces villes de province moyennes, en région,
00:49:07 qui étaient contaminées par les trafics de drogues dures.
00:49:10 Et d'ailleurs, dans l'affaire qui nous fait parler aujourd'hui,
00:49:14 on a appris aussi qu'il y avait un point de deal
00:49:16 qui n'était pas très loin, visiblement, d'où il se rendait.
00:49:18 Donc en fait, tout ça mérite...
00:49:20 Alors, les forces de l'ordre doivent être appuyées,
00:49:22 mais ça passe aussi, me semble-t-il,
00:49:24 par une chasse aux dealers impitoyables,
00:49:27 parce que ça tue notre jeunesse.
00:49:29 -Maitre Samart, Maitre Samart.
00:49:30 -On doit savoir que dans l'affaire qui nous préoccupe justement aujourd'hui,
00:49:32 il y a deux affaires distinctes, en réalité.
00:49:34 Il y a une affaire qui est l'affaire...
00:49:35 -Et il y a deux enquêtes distinctes.
00:49:36 -Il y a deux enquêtes distinctes.
00:49:38 Quand je dis deux affaires, c'est deux enquêtes.
00:49:39 Il y a une première enquête qui concerne l'accident de la route,
00:49:42 et je dois dire qu'honnêtement, dans 80 % des cas,
00:49:43 lorsqu'il y a un accident de la route,
00:49:45 on ne fait pas de perquisition,
00:49:46 on ne va pas voir chez untel et untel ce qui se passe.
00:49:48 Là, s'il y a eu une perquisition,
00:49:49 c'est qu'il y a eu en réalité une deuxième enquête,
00:49:51 peut-être d'ailleurs due à la médiatisation, je le précise,
00:49:53 ou à la personnalité d'ailleurs de Pierre Palmad, mais c'est lié,
00:49:55 et une deuxième enquête qui a entraîné la perquisition, etc.,
00:49:58 pour essayer de savoir, mais le stupéfiant, d'où vient-il,
00:50:00 y a-t-il un réseau derrière, peut-on faire de la répression, la suite ?
00:50:04 Donc les choses sont prises en compte,
00:50:05 et la lutte contre le trafic de stupéfiants, honnêtement,
00:50:07 moi, je le vois en tant qu'avocat pénaliste,
00:50:09 c'est très très répressif, mais je suis désolé de dire
00:50:12 que malheureusement, la répression ne fonctionne pas.
00:50:13 Alors on va me dire "mais quelle autre solution ?"
00:50:15 J'ai rien de magique, et si jamais quelqu'un l'avait,
00:50:17 ça fait longtemps qu'il l'aurait mis en place.
00:50:19 -Mais il y a des moyens qui sont mis en place par les narcotrafiquants.
00:50:21 Par exemple, en France, maintenant, vous avez des drones sous-marins
00:50:23 qui sont mis en place dans la Méditerranée
00:50:25 pour traverser le détroit de Gibraltar.
00:50:27 -Pour transporter la drogue. -Vous avez des drones de la cocaïne
00:50:29 et même de la résine de cannabis avec des capacités d'emport
00:50:32 de 200 à 300 kg.
00:50:33 Il faut imaginer ce que c'est.
00:50:35 Il y a des drones aériens qui sont utilisés,
00:50:37 et donc la police est toujours en train de courir.
00:50:41 Elle a toujours un peu un coup de retard derrière les trafics de stupéfiants.
00:50:44 -Soyons très concrets, le jour où il y a un de ces dealers,
00:50:46 même de grosse envergure, qui se fait arrêter et emprisonner,
00:50:49 et quand c'est de grosse envergure, ça peut être pour des peines 15,
00:50:51 20 ans, parfois extrêmement lourds,
00:50:53 il y en a 5, 10 autres qui prennent la place.
00:50:54 C'est en sac, c'est très compliqué.
00:50:55 On essaye de vider un océan à la petite cuillère,
00:50:57 mais c'est vrai que c'est quelque chose de tellement lucratif
00:51:00 que c'est très compliqué avec la seule répression.
00:51:02 C'est pour ça qu'il faut marcher sur plusieurs jambes.
00:51:03 -On va juste écouter un extrait de l'avocat
00:51:06 de la famille des victimes qui étaient dans la voiture
00:51:09 percutées par Pierre Palmade.
00:51:11 Il évoque notamment la passagère,
00:51:13 parce qu'il ne veut pas donner leur nom.
00:51:15 Ils ont souhaité être anonymes,
00:51:17 pouvoir ensuite reconstruire leur vie tranquillement à l'abri des médias.
00:51:20 Il parle de ce qui s'est passé cette nuit-là pour cette jeune femme.
00:51:23 -L'état d'esprit dans lequel elle est,
00:51:27 elle est dévastée.
00:51:28 Elle est parfaitement effondrée par ce qui vient de lui arriver.
00:51:32 C'était une famille qui vivait dans un cocon d'amour
00:51:36 avec un mari, une femme et sept enfants à naître,
00:51:39 sur lequel ils avaient projeté, évidemment,
00:51:41 beaucoup d'espoir, énormément d'amour.
00:51:44 Et donc, c'est le fruit de cet amour qui a disparu aujourd'hui.
00:51:47 -Voilà, cette famille absolument dévastée, Louis de Ragnel.
00:51:50 On a évoqué les circonstances de l'accident.
00:51:53 Il reste encore des zones d'ombre.
00:51:55 Il va falloir auditionner Pierre Palman.
00:51:57 Sans doute, est-ce une affaire d'heures, de jours ?
00:51:59 On verra en fonction de ce que diront les médecins,
00:52:01 si son état de santé est compatible avec un interrogatoire.
00:52:04 Et il y a ces deux enquêtes qu'on évoquait.
00:52:06 Il y a à la fois une enquête sur l'accident, c'est bien cela,
00:52:08 et une enquête de gendarmerie sur la consommation de cocaïne.
00:52:11 -Absolument. Et du coup, en fait,
00:52:13 ça peut poser des problèmes d'avoir deux enquêtes
00:52:16 qui sont menées pour un événement
00:52:18 où, globalement, il y a beaucoup de recoupements entre les deux.
00:52:21 C'est-à-dire que l'enquête qui va se permettre de déterminer
00:52:23 les circonstances de l'accident va évidemment s'intéresser
00:52:27 à la consommation de cocaïne pour déterminer
00:52:30 le temps de réaction de Pierre Palman au volant,
00:52:31 qu'est-ce qu'il a voulu faire, qu'est-ce qu'il a voulu éviter ou pas.
00:52:34 Et évidemment, l'enquête sur la consommation de cocaïne
00:52:36 sera liée à l'accident de la route.
00:52:38 Et donc, ça donne lieu parfois à des petits couacs,
00:52:40 voire des gros couacs.
00:52:42 On apprenait hier après-midi, hier matin,
00:52:45 qu'un téléphone portable aurait disparu.
00:52:47 En réalité, il n'avait pas disparu.
00:52:49 C'est simplement le service enquêteur
00:52:50 de la gendarmerie départementale
00:52:53 qui l'avait saisi pour son enquête,
00:52:54 pour élucider la possibilité d'un trafic de stupéfiants
00:52:57 et essayer de connaître toutes les ramifications.
00:53:00 Et donc, moi, je vois cette enquête,
00:53:02 elle ne me semble pas très bien partie.
00:53:05 Alors, c'est facile de dire ça,
00:53:06 bien au chaud sur un plateau de télévision,
00:53:08 mais globalement, quand vous avez deux services enquêteurs
00:53:10 qui sont différents, avec en plus…
00:53:11 – Il y a un risque de couacs, oui.
00:53:13 – Il y a des services nationaux qui veulent se saisir de l'affaire,
00:53:14 alors qu'en fait, d'un point de vue objectif,
00:53:17 ça reste, quand on traite en matière policière,
00:53:20 un accident de la route.
00:53:22 Ça n'est pas un attentat, ça n'est pas quelque chose de très complexe.
00:53:25 Et donc, aujourd'hui, il y a du tirage de maillot
00:53:28 entre certains services enquêteurs, donc c'est compliqué.
00:53:31 Il y a des informations qui fuitent, plus qui sont démenties.
00:53:33 Et puis avec parfois, on peut le dire, du grand n'importe quoi.
00:53:36 Hier soir, nous, on apprenait qu'il y avait par exemple quelqu'un
00:53:39 qui a un SDF qui est connu…
00:53:41 – Dans la Somme.
00:53:42 – Dans la Somme, qui est connu pour 22 citations
00:53:44 au fichier du traitement des antécédents judiciaires,
00:53:47 qui déclare, ivre mort, être un des complices.
00:53:51 – Un des passagers de Pierre Palmade.
00:53:52 – Voilà, un des passagers de Pierre Palmade,
00:53:54 il est d'abord placé en cellule de dégrisement.
00:53:56 Moi, on me raconte cette histoire, on se dit, on ne va rien en faire.
00:53:59 On voit bien que ce n'est absolument pas le profil qui est recherché.
00:54:02 Ensuite, tous les médias partent en toupie en se disant,
00:54:05 "Alors, qui est cette personne-là ?"
00:54:06 Sachant que tous les journalistes, en publiant cette information,
00:54:08 savaient très bien que ce n'était pas la bonne personne.
00:54:11 Et donc, moi, j'ai aussi l'impression depuis quelques jours,
00:54:14 et c'est une responsabilité parfois des médias,
00:54:16 il faut le reconnaître aussi,
00:54:18 qu'on part dans des affaires complètement périphériques
00:54:21 et qu'on en oublie le cœur de l'enquête.
00:54:24 Le cœur de l'enquête, c'est un accident de la route
00:54:26 qui a détruit la vie de toutes ces personnes-là.
00:54:29 Essayer de comprendre ce qui a conduit à cet accident de la route,
00:54:32 et donc savoir que l'alarme a été déclenchée hier soir,
00:54:34 on ne sait même pas si des gens sont rentrés dans la maison de Pierre Palmade.
00:54:37 L'histoire du téléphone portable, en réalité,
00:54:39 c'est un service enquêteur qui l'avait saisi et pas l'autre.
00:54:42 Bon, voilà, je pense qu'il y a…
00:54:43 – Espérons qu'il y ait un peu de cohérence.
00:54:45 – En tout cas, on essaie de se concentrer sur le cœur de l'enquête,
00:54:47 et pas sur tout ce qui pourrait nous dévier
00:54:49 de la manifestation de la vérité sur ce qui s'est passé.
00:54:52 – Absolument, c'est nécessaire pour cette famille de victimes.
00:54:54 – Le plus important, c'est de penser à cette famille détruite, endeuillée,
00:55:00 qui est encore aujourd'hui terriblement sous le choc,
00:55:03 comme l'a dit l'avocat tout à l'heure
00:55:04 dans sa très digne et très belle conférence de presse.
00:55:07 Donc, puisqu'ils puissent trouver les moyens de se reconstruire,
00:55:11 mais d'abord de retrouver la santé,
00:55:12 parce qu'ils sont encore hospitalisés pour la plupart d'entre eux
00:55:14 dans un état très grave, et on est de tout cœur avec eux.
00:55:17 – Bien sûr, Maître Slama, l'enquête progresse, il va y avoir des auditions.
00:55:20 Là, les victimes hospitalisées,
00:55:22 pareil, n'ont pas été entendues par les policiers, on est d'accord.
00:55:25 – Non, a priori, elles n'ont pas été entendues,
00:55:27 et c'est quelque chose qui va être d'ailleurs compliqué pour elles
00:55:29 dans les semaines ou mois à venir,
00:55:30 c'est qu'il va falloir expliquer ce qui s'est passé,
00:55:32 d'abord aux policiers, ensuite peut-être aux magistrats instructeurs,
00:55:34 ensuite une nouvelle fois à l'audience,
00:55:36 et d'ailleurs à des médecins également,
00:55:38 des médecins qui vont venir établir des expertises
00:55:40 pour savoir quel est l'état du préjudice,
00:55:42 parfois c'est extrêmement traumatisant,
00:55:43 on se voit d'ailleurs certifier un préjudice, par exemple physique,
00:55:46 allant de 1 à 7, un préjudice de douleur allant de 1 à 7,
00:55:48 donc tout ça est extrêmement compliqué, difficile à vivre,
00:55:51 et encore une fois, je pense que la grosse difficulté pour la famille,
00:55:55 en plus de la métisation qui s'est été dite par son avocat,
00:55:57 est très difficile, ça va être le temps,
00:55:58 parce que si une information judiciaire est ouverte,
00:56:00 il faut s'attendre à vivre, bien sûr, avec la douleur,
00:56:03 mais la douleur qui peut être ressuscitée, réactivée
00:56:05 par les différentes échéances judiciaires à venir.
00:56:07 – Absolument, et Pierre Palmade peut rester en détention préventive
00:56:09 jusqu'à son procès ou pas ?
00:56:11 – Alors il pourrait, honnêtement, d'un point de vue théorique,
00:56:14 mais si vous voulez, ces durées de détention provisoire
00:56:17 déjà sont limitées, alors ça dépend des cas de figure,
00:56:20 s'il y a récidive, etc.
00:56:21 Maintenant, le procès, très honnêtement, à mon avis, ce sera 18 mois,
00:56:24 encore une fois, les critères sont toujours…
00:56:25 ça dépend, mais si une information judiciaire,
00:56:27 oui, c'est bien 18 mois, les critères sont toujours les mêmes,
00:56:29 donc risque de nuire à l'enquête,
00:56:31 une fois que l'enquête sera terminée,
00:56:33 bon, ce critère ne pourra normalement plus être retenu,
00:56:35 risque de fuite, on imagine mal Pierre Palmade
00:56:37 ne pas avoir de garantie de repostation,
00:56:39 et imaginez qu'il pourrait prendre la fuite de la France,
00:56:41 donc je ne pense pas que ça pourrait être retenu,
00:56:43 il reste quand même, peut-être, surtout s'il est un casier judiciaire,
00:56:45 je crois qu'il avait déjà parlé de ces difficultés-là,
00:56:47 l'éventuel risque de renouvellement des faits,
00:56:49 ça serait un magistrat de décider, éventuellement avec des soins,
00:56:52 auxquels il pourrait être instreint, sachant que s'il est libéré,
00:56:56 ça ne serait pas une liberté totale,
00:56:57 ce serait ce qu'on appelle un contrôle judiciaire.
00:56:59 Le contrôle judiciaire, à l'inverse de la liberté,
00:57:02 l'empêche par exemple de quitter le territoire français,
00:57:04 l'oblige à aller voir un médecin toutes les semaines,
00:57:07 l'oblige éventuellement à aller pointer au commissariat toutes les semaines,
00:57:10 donc ce serait sans doute... -Ou à la gendarmerie.
00:57:11 -Ou à la gendarmerie d'ailleurs.
00:57:12 -C'est en cas de violation du contrôle judiciaire,
00:57:14 il est incarcérable à chaque prison.
00:57:15 -Il y a bien sûr, même si ici, à mon avis, le risque est très limité,
00:57:18 il y a aussi une interdiction de rentrer en contact
00:57:20 avec les victimes très souvent prononcées dans le contrôle judiciaire,
00:57:23 donc ça, c'est l'origine mixte entre la liberté
00:57:25 et la détention provisoire qui pourrait être décidée pour Pierre Palman.
00:57:27 -Pour l'instant, on a entendu la sœur de Pierre Palman,
00:57:29 qui disait qu'il demandait pardon,
00:57:31 on ne sait pas encore qui est son avocat et comment lui, il va se défendre
00:57:34 et compte se défendre, Maître Slamat.
00:57:36 -On ne sait pas encore.
00:57:37 Après, très souvent, défendre, c'est comprendre,
00:57:39 ça veut dire essayer d'expliquer
00:57:41 qu'est-ce qui conduit un individu, effectivement, sur ce chemin-là.
00:57:44 Alors bien sûr, ce n'est pas l'exonérer de toute sa responsabilité,
00:57:47 c'est d'ailleurs... Ce n'est pas ce que fait sa sœur
00:57:49 lorsqu'elle prend la parole en son nom, c'est essayer de comprendre.
00:57:51 Bien sûr, il y a une part de repentance,
00:57:53 essayer de comprendre lui-même,
00:57:55 cette prise de conscience, elle est extrêmement importante
00:57:57 d'un point de vue judiciaire aussi,
00:57:59 et puis après, pour lui, il y a bien sûr toute sa vie à côté,
00:58:01 sa vie...
00:58:02 Alors pour nous, bien sûr, c'est secondaire,
00:58:04 et pour la famille, encore plus,
00:58:05 mais lui, peut-être qu'il l'a en tête,
00:58:06 et ce qui pourra continuer à se produire sur scène, etc.,
00:58:09 ça peut être d'ailleurs des interdictions
00:58:10 qui pourraient être décidées aussi par les magistrats,
00:58:12 tout est possible.
00:58:13 Donc oui, sa défense va se mettre en place à un moment,
00:58:15 et il a bien sûr le droit, comme tout individu,
00:58:17 à un avocat pour se défendre.
00:58:18 -Bien sûr, Gaspard Ganser, évidemment,
00:58:21 on n'imagine pas ce futur-là dans ce cas de figure.
00:58:25 -Non, je pense qu'il va d'abord essayer de lui-même...
00:58:28 J'imagine, il a commencé sans doute à faire son examen de conscience
00:58:31 avant de s'exprimer personnellement.
00:58:34 Je pense qu'il aura, j'espère en tout cas,
00:58:36 qu'il aura la pudeur ou la retenue de ne pas le faire trop vite,
00:58:40 et en tout cas, de le faire de façon très prudente,
00:58:43 et moi, je trouve ça inimaginable qu'un jour, il retourne sur scène,
00:58:47 mais bon, tout est possible dans ce monde, malheureusement.
00:58:50 -Absolument.
00:58:51 On avait eu quand même Bertrand Cantac
00:58:53 qui était remonté sur scène.
00:58:55 Cet exemple-là, évidemment, est assez parlant.
00:58:57 Un tout dernier mot, Éric Revelle,
00:58:58 pensez aux victimes, évidemment.
00:58:59 -Oui, bien sûr, pensez aux victimes.
00:59:02 Et puis, j'ai du mal à imaginer la vie ensuite de Pierre Palmade,
00:59:08 en fait, parce que porté, quand on est un être...
00:59:10 Parce que oui, aussi, fragile, cassé, brisé,
00:59:13 ça fait 20 ans qu'il adresse des signaux d'alarme,
00:59:15 qu'il tend des mains,
00:59:16 finalement, il n'a pas été entendu,
00:59:18 alors ça n'exonère pas évidemment ce qu'il a fait,
00:59:20 mais comment on se reconstruit,
00:59:21 comment on porte cette croix le restant de sa vie ?
00:59:24 -Voilà, et évidemment, c'est d'abord, et je le redis,
00:59:26 vous avez raison de le préciser aux victimes que nous adressons
00:59:29 ce soir toutes nos pensées,
00:59:31 en ayant bien à l'esprit qu'ils veulent rester anonymes,
00:59:33 et donc qu'il faut que la pression médiatique baisse
00:59:36 autour d'eux et de leur hôpital.
00:59:37 Merci à tous les quatre d'avoir participé
00:59:39 à cette première partie de "Punchline" sur CNews.
00:59:43 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:59:46 Bienvenue dans "Punchline" ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:59:48 Pierre Palmade réalise l'horreur de ce qui s'est passé,
00:59:51 de ce qu'il a causé.
00:59:52 Il a honte, il assumera toutes les conséquences de ses actes.
00:59:55 C'est la sœur de l'acteur qui a pris la parole cet après-midi.
00:59:58 On va faire un point complet sur cette affaire Pierre Palmade.
01:00:01 On entendra aussi l'avocat de la famille des victimes
01:00:03 de l'autre voiture, un homme, une jeune femme et un enfant de 6 ans
01:00:06 grièvement blessés dans l'accident.
01:00:08 Il demande que la justice passe et que, encore une fois,
01:00:12 la notoriété de Pierre Palmade n'entrave pas le cours normal de la justice.
01:00:16 On parlera aussi du gouvernement qui est pris dans la nasse
01:00:18 de la réforme des retraites.
01:00:19 Elisabeth Borne a pris la défense de son ministre du Travail,
01:00:22 Olivier Dussopt, malmené dans l'hémicycle.
01:00:25 Elle a fait une nouvelle concession pour les carrières longues.
01:00:27 On en reparle dans un instant dans Punchline.
01:00:29 Ce sera juste après le rappel des titres de l'actualité de 18h.
01:00:34 Il est pile 18h. Bienvenue.
01:00:47 Si vous nous rejoignez à l'instant sur CNews et sur Europe 1.
01:00:49 L'avocat des victimes de l'accident de la route provoqué par Pierre Palmade
01:00:53 s'est exprimé.
01:00:54 Il précise que le conducteur du véhicule et son fils de 6 ans
01:00:57 sont toujours en réanimation, que l'enfant est défiguré.
01:01:01 Il ajoute que le bébé qui attendait l'autre passagère serait né vivant
01:01:05 et que les victimes souhaitent conserver l'anonymat.
01:01:07 On y revient dans un instant.
01:01:08 De son côté, Pierre Palmade, je vous le disais à Honte,
01:01:10 c'est ce qu'a déclaré sa sœur dans un communiqué.
01:01:12 Selon Hélène Palmade, qui a pu le voir à l'hôpital,
01:01:15 l'humoriste est prêt à assumer les conséquences de ses actes
01:01:19 avec la conscience terrible qu'il ne pourra jamais réparer
01:01:22 le mal qu'il a fait.
01:01:24 Les salariés du dispositif carrière long n'auront pas à cotiser
01:01:27 plus de 43 ans pour partir à la retraite dès lors qu'ils auront atteint
01:01:30 l'âge requis.
01:01:31 C'est une annonce d'Elisabeth Borne cet après-midi
01:01:33 lors de la séance des questions au gouvernement.
01:01:35 On écoute la Première ministre.
01:01:38 -J'ai pris un engagement et il donne lieu à un amendement
01:01:41 du gouvernement déposé aujourd'hui pour cette tranche d'âge
01:01:45 qui pose le principe que dès lors qu'est atteint
01:01:49 l'âge de départ anticipé, la réforme ne prévoit pas
01:01:53 pour les carrières longues de durée de cotisation supérieure
01:01:56 à 43 ans.
01:01:58 -A noter que pour la 5e journée de mobilisation
01:02:00 contre cette réforme des retraites du jeudi,
01:02:02 les perturbations s'annoncent limitées dans les trains
01:02:04 avec 4 TGV sur 5 en circulation.
01:02:07 Seul un TER sur 2 circulera en revanche dans les régions
01:02:10 et à Paris.
01:02:12 Du côté de la RATP, le trafic sera quasi normal
01:02:14 dans le métro parisien.
01:02:16 Plusieurs restes humains dont une tête ont été à nouveau
01:02:18 retrouvées au but Chaumont.
01:02:19 Hier, une partie du corps d'une femme avait été découverte
01:02:22 dans un sac par des agents d'entretien.
01:02:24 Ce parc très fréquenté avait été évacué et fermé au public.
01:02:28 Une enquête a été ouverte pour assassinat.
01:02:31 Les médecins libéraux dans la rue aujourd'hui,
01:02:32 ils manifestaient à Paris.
01:02:33 Les syndicats réclament la hausse des tarifs de leurs consultations,
01:02:37 mais aussi le retrait d'un projet de loi qui envisage
01:02:39 d'ouvrir l'accès direct sans prescription médicale
01:02:42 à certains paramédicaux.
01:02:44 Écoutez ces manifestants interroger.
01:02:47 Les honoraires ont été bloqués depuis 5 ans
01:02:49 et aujourd'hui, on nous propose une revalorisation sous condition.
01:02:53 Donc ça, ce n'est pas entendable.
01:02:55 Nous sommes déjà une profession qui est fatiguée,
01:02:57 qui est épuisée, qui est surmenée.
01:02:58 Là, on est vraiment limite par rapport à tout ce qu'on a à dépenser
01:03:03 et les dépenses augmentent, mais les rentrées d'argent
01:03:05 n'augmentent pas.
01:03:06 Cette loi qui est une loi de déstructuration globale,
01:03:08 elle n'a pas été négociée.
01:03:10 Dans ce sens, on va mettre en place une médecine à deux vitesses.
01:03:13 Enfin, un dernier mot de football.
01:03:15 Kylian Mbappé devrait bien débuter la rencontre face au Bayern de Munich
01:03:18 sur le banc, victime d'une lésion à la cuisse gauche.
01:03:21 Il est de retour plus tôt que prévu.
01:03:23 Après avoir passé un dernier test concluant ce matin,
01:03:26 le PSG affronte ce soir le Bayern de Munich en huitième de finale
01:03:28 à l'Île-de-la-Lide des champions.
01:03:30 Une rencontre à suivre sur Canal+.
01:03:32 Il est 18h02.
01:03:33 On est en compagnie de nos invités.
01:03:34 Nous sommes avec Louis de Ragdell,
01:03:36 chef du service politique d'Europe 1.
01:03:37 Bonsoir, Louis. - Bonsoir, Laurence.
01:03:39 Jérôme Méglet, directeur général de la rédaction du JDD.
01:03:41 Bonsoir à vous. - Bonsoir, Laurence.
01:03:43 Nous sommes avec Jean-Christophe Kouvi,
01:03:44 policier, secrétaire national Unité SGP.
01:03:46 Merci d'être là. - Bonsoir.
01:03:47 Et Franck Louvrier, bonsoir, maire LR de La Baule.
01:03:50 On commence évidemment par les mots de l'avocat
01:03:52 de la famille des victimes de la voiture
01:03:55 qui était en face de celle de Pierre Panmad.
01:03:57 Écoutez ce qu'il a dit il y a quelques instants
01:03:59 lors d'une conférence de presse.
01:04:02 - Il y avait, comme vous le savez, 3 passagers dans le véhicule.
01:04:05 Celui que je nommerai conducteur,
01:04:07 celle que je nommerai, qui était enceinte,
01:04:10 et que je nommerai passagère.
01:04:12 Et enfin, l'enfant à l'arrière du véhicule
01:04:15 que je nommerai passager arrière.
01:04:17 Je tenais aussi à vous dire, avant de rentrer sur le fond,
01:04:23 que nous avons pris acte du communiqué
01:04:25 qui a été fait par l'avocate de Pierre Panmad.
01:04:30 Nous tenons néanmoins à rappeler de façon ferme
01:04:34 et sans aucune équivocité
01:04:37 que les seules victimes dans ce dossier,
01:04:39 ce sont mes clients.
01:04:42 Pour le dire de façon très claire,
01:04:43 ils sont insensibles à ces excuses qui ont été formulées aujourd'hui.
01:04:47 Les dommages directs et les dommages collatéraux
01:04:51 sont sans fin.
01:04:52 On parle des 4 passagers, de la passagère,
01:04:55 de l'enfant à naître,
01:04:56 de l'enfant à l'arrière du véhicule et du conducteur.
01:04:59 Mais il ne faut pas oublier les familles, les proches,
01:05:02 les frères, les amis.
01:05:04 Et donc tout ça crée des dommages collatéraux infinis.
01:05:08 Donc ils y sont insensibles,
01:05:10 d'autant plus que M. Panmad n'a pas l'excuse
01:05:13 de l'insouciance de la jeunesse.
01:05:15 Et donc, en ce sens, ils seront extrêmement attentifs
01:05:19 à la réponse judiciaire qui sera apportée.
01:05:21 -Voilà pour les mots de l'avocat de la famille des victimes,
01:05:24 maître Mourad Batik.
01:05:25 Vincent Ferrandez, vous êtes avec Jean-Laurent Constantini
01:05:27 devant le cabinet de cet avocat.
01:05:29 Il a donné des nouvelles de l'état de santé de ces victimes.
01:05:32 -Oui, il y avait donc 3 personnes dans cette voiture.
01:05:38 Tout d'abord le conducteur, âgé de 38 ans,
01:05:41 et son fils, âgé de 6 ans.
01:05:43 Le conducteur, lui, est un père de famille,
01:05:45 il a 3 enfants.
01:05:47 Lui et son fils de 6 ans sont toujours en réanimation.
01:05:50 À l'heure où on se parle, Laurence, le conducteur, lui,
01:05:54 a subi 5 à 7 opérations en 3 jours seulement.
01:05:57 L'enfant de 6 ans, lui, a la mâchoire fracturée
01:06:01 et décrit comme étant défiguré aujourd'hui.
01:06:03 Et puis, il y avait la passagère, âgée de 27 ans,
01:06:08 c'était la belle-sœur du conducteur.
01:06:11 Elle était enceinte de 6 mois,
01:06:13 qui devait arriver à son terme le 14 mai prochain.
01:06:17 Elle a dû subir une césarienne en urgence en arrivant à l'hôpital.
01:06:20 Malheureusement, le bébé n'a pas survécu.
01:06:23 La passagère, elle, a les côtes cassées aujourd'hui,
01:06:26 plusieurs côtes cassées, des vertèbres abîmées également,
01:06:29 une entorse au cou.
01:06:30 Elle est évidemment dévastée,
01:06:32 ce sont les mots de son avocat il y a quelques minutes.
01:06:36 Et elle veut également se reconstruire,
01:06:38 c'est très important, dans l'anonymat aujourd'hui.
01:06:40 – Merci beaucoup Vincent Faandez et Jean-Laurent Constantini.
01:06:43 Jean-Christophe Couville, vous êtes policier,
01:06:45 ce sont des drames absolus, ce qui se passe.
01:06:47 Et là, le récit est effroyable pour ce qui est de ces 3 passagers,
01:06:50 de cette voiture qui arrivait tranquillement,
01:06:52 les 3 avaient leur ceinture de sécurité,
01:06:54 et ils ont vu arriver un bolide qui les a absolument fracassés.
01:06:58 C'est des scènes comme ça auxquelles vous vous assistez régulièrement,
01:07:01 vous, les forces de l'ordre ?
01:07:02 – Oui, effectivement, mes collègues, même les pompiers,
01:07:05 on est les premiers secours, les premiers arrivés sur des accidents.
01:07:09 Effectivement, c'est des chocs émotionnels,
01:07:11 parce qu'on voit bien que des familles sont brisées,
01:07:13 on voit bien qu'à un moment d'inattention,
01:07:17 quelqu'un qui a pris de la drogue, qui boit de l'alcool,
01:07:19 des fois c'est des mélanges détonnants.
01:07:23 Et effectivement, pour une seconde comme ça,
01:07:25 c'est toute une vie et des vies brisées.
01:07:27 Et oui, ça nous choque, il y a beaucoup de mes collègues
01:07:29 qui ont cette image encore en tête,
01:07:31 après souvent, quand ils rentrent chez eux,
01:07:32 parce que souvent on fait un parallèle avec nos vies,
01:07:35 avec des fois des choses même qu'on a vécues nous-mêmes,
01:07:38 et donc là-dessus, on doit faire abstraction.
01:07:40 Mais je pense que cette affaire,
01:07:41 surtout il faut s'en servir, j'allais dire, pour l'avenir.
01:07:44 C'est-à-dire que là, ça doit marquer les esprits,
01:07:46 mais marquer les esprits de tous les Français.
01:07:48 Les affaires palmades, j'allais dire, ça fait 700 morts par an.
01:07:52 C'est énorme, voilà.
01:07:54 Donc il y a 3500 morts environ.
01:07:56 – Des stupéfiants, utilisateurs de stupéfiants.
01:07:57 – 700 morts par an, uniquement des stupéfiants.
01:08:00 – Troisième cause de mortalité des accidents.
01:08:03 Franck Louvrier, maire de La Beaulieu, vous êtes comme nous,
01:08:05 on est tous heurtés et terrifiés par cette histoire.
01:08:08 Quelle leçon on peut en tirer, effectivement ?
01:08:09 – D'abord, il faut espérer que certains s'en sortent le mieux possible,
01:08:14 même s'il y a déjà eu un décès.
01:08:17 C'est vrai que je pense qu'il y a des moments
01:08:19 où il faut respecter la peine de la famille et de tout l'entourage.
01:08:25 Ensuite, il y aura le moment judiciaire,
01:08:28 il y aura le moment, bien évidemment, aussi de la réparation.
01:08:33 Et peut-être que dans ces périodes-là,
01:08:35 il faudra aussi tirer systématiquement des leçons pour les Français
01:08:41 sur le ravage de la drogue,
01:08:43 le ravage d'attitudes inacceptables et inadmissibles
01:08:46 qui amènent à ces horreurs.
01:08:48 Et donc je pense que cette affaire, elle est médiatisée
01:08:52 par le fait qu'un des protagonistes, bien évidemment,
01:08:55 est connu et a une notoriété nationale.
01:08:57 Mais au-delà de ça, peut-être que je pense que la moindre des choses,
01:09:04 c'est de respecter ce que souhaitent les familles
01:09:06 et ce que dit l'avocat dans un monde très médiatisé.
01:09:11 Est-ce qu'on peut laisser la pression se relâcher sur eux ?
01:09:14 Et peut-être que les commentateurs parlent justement du ravage de la drogue,
01:09:18 du ravage de la drogue sur les plus jeunes, on est tous touchés.
01:09:21 Moi, dans ma commune, c'est le cas aussi.
01:09:23 La drogue circule, l'été notamment.
01:09:26 Et donc voilà, je pense qu'il y a des moments où c'est vrai que c'est difficile,
01:09:29 mais il faut aussi laisser un laps de temps, de distance,
01:09:33 à l'endroit de ces terribles événements, cette terrible affaire.
01:09:36 Parce que sinon, on va commenter le commentaire du commentaire
01:09:40 et franchement, on ne respectera pas peut-être ce que demandent les familles.
01:09:44 C'est surtout qu'on les laisse essayer de se réparer, si c'est réel.
01:09:48 - Si tant est que ce soit possible.
01:09:50 Pierre Palma de Lourdes de Ragnel n'a pas encore été interrogé par la police.
01:09:53 On ne sait pas encore si son état de santé le permet.
01:09:55 - Non, on sait qu'il est sorti du service de réanimation.
01:09:58 Il doit être admis en service de chirurgie digestive.
01:10:02 Et ensuite, effectivement, ce sont les médecins d'abord qui établiront
01:10:05 s'il peut être entendu sous le régime de la garde à vue.
01:10:09 La garde à vue, elle peut avoir lieu à son lit d'hôpital.
01:10:12 Un policier ou un gendarme peut dire voilà, je vous entends sous le régime de la garde à vue.
01:10:15 Ça peut aussi avoir lieu en brigade de gendarmerie, dans un commissariat de police.
01:10:18 Mais ça paraît assez peu probable, compte tenu de l'état,
01:10:22 de ce qu'on entend en tout cas des opérations qui sont pratiquées sur Pierre Palma.
01:10:27 Mais en tout cas, je pense qu'aussi les policiers,
01:10:29 les gendarmes vont avoir envie d'avoir quelqu'un qui est en mesure de parler,
01:10:33 parce que par définition, la garde à vue est limitée dans le temps.
01:10:37 Et donc, il ne faut surtout pas prendre entre guillemets le risque que
01:10:40 Pierre Palma n'ait quasiment rien à dire parce que tout simplement, il ne peut pas le dire.
01:10:44 - Jérôme Méglet du JDD, une affaire exemplaire, symbolique, dramatique.
01:10:49 - Si on n'était pas à la radio ou à la télévision,
01:10:50 je vous dirais qu'il n'y a pas de mots pour dire ça.
01:10:52 Maintenant, s'il devait y avoir une micro-vertu dans ce drame,
01:10:56 ce serait de pointer du doigt le fait que pendant très longtemps, trop longtemps,
01:10:59 on a considéré que la cocaïne n'était pas une drogue comme les autres.
01:11:02 C'était une drogue un peu festive,
01:11:04 que ça ne créait pas autant de dépendance que d'autres drogues.
01:11:07 Comme ça coûtait cher, c'était réservé à une élite
01:11:09 et qu'on n'avait pas besoin d'en prendre autant.
01:11:11 Et donc, il y avait
01:11:13 une espèce d'extraterritorialité de la cocaïne par rapport aux autres drogues.
01:11:17 On s'aperçoit que tout ça était évidemment des bêtises,
01:11:20 que ça fait des ravages aussi importants, voire infiniment grands que d'autres drogues.
01:11:25 Qu'il faut arrêter de dire que dans certains milieux,
01:11:27 pour certaines circonstances, quand on est jeune, quand on est artiste,
01:11:31 quand on est confronté à un processus de création,
01:11:33 un petit rail de coke, c'était acceptable ou entendable.
01:11:37 Non, non et non.
01:11:38 Trois fois non.
01:11:39 On voit ce que ça peut créer comme vie brisée, comme drame.
01:11:42 Et il faut maintenant avoir un traitement absolument exemplaire.
01:11:46 Moi, je m'étonne quand quelqu'un
01:11:50 conduit sous l'état de substance illicite.
01:11:53 Les amendes, ça devrait être 10 000 euros.
01:11:55 On ne doit pas rigoler avec ça.
01:11:56 Ça doit être infiniment plus
01:12:00 dissuasif que ça est aujourd'hui.
01:12:01 On va continuer ce débat dans un instant,
01:12:03 parce qu'il faut peut-être ajouter à la liste de l'alcool,
01:12:05 les substances, les psychotropes, tous les médicaments qui altèrent,
01:12:08 encore une fois, la vigilance au volant et qui font qu'on a des réflexes
01:12:12 qui sont ameindrés quand il faut freiner en urgence.
01:12:13 On reprend ce débat dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
01:12:16 Dans Punchline, à tout de suite.
01:12:17 18h16, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:12:25 On évoque cette affaire Pierre Palmade.
01:12:27 On va rejoindre Jeanne Cancart et Charles Pousseau.
01:12:29 Bonsoir, vous êtes devant l'hôpital du Kremlin-Bicêtre
01:12:31 où se trouve hospitalisé Pierre Palmade.
01:12:34 Sa sœur s'est exprimée dans l'après-midi.
01:12:36 Jeanne, qu'a-t-elle dit exactement, la sœur de Pierre Palmade ?
01:12:38 - Oui, Laurence, pour la première fois cet après-midi,
01:12:43 un proche de l'humoriste, en l'occurrence sa sœur,
01:12:46 s'est exprimée.
01:12:47 Pierre demande pardon aux victimes, à tête déclarée.
01:12:49 Hélène Palmade qui a donc pu venir voir son frère
01:12:52 ici à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre.
01:12:54 Le comédien dont l'état de santé n'est plus jugé inquiétant
01:12:58 et qui a quitté cet après-midi le service de réanimation
01:13:00 pour être transféré dans un autre service.
01:13:03 Selon sa sœur, Pierre Palmade se réveille peu à peu
01:13:06 et réalise l'horreur de ce qu'il s'est passé, de ce qu'il a causé,
01:13:09 même si, d'après nos informations, le comédien ne se souvient pas
01:13:13 du moment de l'accident.
01:13:15 "Il est catastrophé, il a honte, l'idée d'avoir détruit la vie
01:13:19 de cette famille le dévasse", assure-t-elle.
01:13:21 Hélène Palmade ajoute aussi que son frère assumera
01:13:24 toutes les conséquences de ses actes avec, je cite,
01:13:26 "la conscience terrible que cela ne pourra jamais réparer ce qu'il a fait".
01:13:31 Il faut aussi ajouter qu'après la publication de ce communiqué
01:13:33 de sa sœur, eh bien, l'avocat de la famille des victimes
01:13:36 qui se trouvait dans l'autre voiture a déclaré
01:13:39 "Les seules victimes de cette affaire sont mes clients".
01:13:42 Jeanne, quand est-ce que Pierre Palmade peut être entendu
01:13:45 par les enquêteurs ?
01:13:46 Eh bien, cela dépendra du feu vert des médecins.
01:13:51 Pour l'instant, il est compliqué de dire exactement
01:13:54 quand cet accord pourra être donné, mais cette future audition,
01:13:57 eh bien, elle pourrait bien avoir lieu ici, à l'hôpital.
01:14:00 Les policiers auront alors deux options.
01:14:03 Soit ils entendront Pierre Palmade sous le régime de la garde à vue,
01:14:06 soit en audition libre.
01:14:08 Un moment crucial pour l'enquête qui va permettre certainement
01:14:11 à ces enquêteurs de déterminer un petit peu plus précisément
01:14:14 les circonstances de l'accident qui reste aujourd'hui encore très flou.
01:14:18 Au terme de son audition, Pierre Palmade pourrait ensuite
01:14:21 être présenté à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle
01:14:24 mise en examen.
01:14:25 Et là aussi, deux options seront possibles.
01:14:28 Soit Pierre Palmade pourra être placé en détention provisoire,
01:14:31 soit il pourra être laissé libre sous contrôle judiciaire
01:14:35 et avec une obligation de soin.
01:14:36 Merci beaucoup, Jeanne Cancard et Charles Posseau,
01:14:38 devant l'hôpital de Kremlin-Bicêtre.
01:14:40 Jean-Christophe Kouvi, le placement en détention est envisageable
01:14:44 dans le cas de Pierre Palmade.
01:14:47 Je n'ai pas magistrat, mais si effectivement il est placé
01:14:51 en détention, je pense que ce serait surtout aussi pour sa protection,
01:14:54 parce qu'il peut y avoir des actes de vengeance.
01:14:57 Et puis peut-être aussi pour marquer le coup.
01:15:01 Après, il faut que tout ça soit compatible avec une mise en détention
01:15:07 par rapport à sa santé, etc.
01:15:08 Donc ça, encore une fois, c'est le magistrat qui décidera,
01:15:11 le juge de la liberté de la détention.
01:15:13 Il va y avoir tout un, j'allais dire, un va-et-vient des navettes
01:15:16 entre les avocats et la magistrature pour essayer de faire des négociations.
01:15:21 Jérôme Béglé, l'avocat de la famille des victimes, disait
01:15:24 "On espère que la notoriété de M. Palmade ne va pas entraver
01:15:27 le cours de la justice".
01:15:28 Là, en l'occurrence, elle risque même d'aggraver son cas,
01:15:31 cette notoriété.
01:15:32 Dans un monde idéal, il faudrait que ça n'aggrave ni n'entrave,
01:15:35 qu'il soit jugé comme si tout un chacun qui nous regarde,
01:15:39 nous écoute, avait commis les mêmes faits, les mêmes délits,
01:15:43 les mêmes crimes.
01:15:44 On sait très bien qu'il y a toujours un certain nombre de frottements.
01:15:48 Je ne peux pas imaginer que sa notoriété lui sèvre de par avant
01:15:52 et lui permette d'avoir un quantum de peine inférieur.
01:15:55 Je pense que ça va plutôt, effectivement, aggraver.
01:15:58 Mais à partir de quoi ?
01:15:59 C'est très difficile à estimer.
01:16:00 Et objectivement, je vais vous dire, au fond de ma pensée,
01:16:03 c'est que quand on est connu, on a aussi un devoir d'exemplarité.
01:16:06 Donc ça ne me choquerait pas outre mesure qu'il ne soit pas
01:16:11 traité de la même façon que M. ou Mme Dupont.
01:16:13 - Franck Louvrier, maire de La Baule,
01:16:15 les Français ne comprendraient pas qu'il y ait un traitement de faveur,
01:16:17 pour le coup.
01:16:18 - Vous avez totalement raison.
01:16:19 Quand on est connu, on a un devoir de responsabilité,
01:16:21 qu'on soit élu, qu'on soit responsable d'une entreprise,
01:16:24 qu'on soit dans toute la société civile, bien sûr, acteur et autre,
01:16:29 artiste.
01:16:30 À partir du moment où vous avez une notoriété,
01:16:32 vous avez une chance d'avoir une notoriété,
01:16:34 parce que ceux qui en ont une en général souhaitent l'avoir.
01:16:36 Vous avez aussi à assumer cette notoriété dans ses bons côtés,
01:16:40 mais dans ses mauvais côtés.
01:16:42 Et du même coup, vous devez être exemplaire.
01:16:44 Ça fait partie, je dirais, de la vie.
01:16:47 Alors, si vous ne voulez pas de notoriété, vous restez chez vous.
01:16:49 Puis vous faites un autre métier que celui d'être acteur ou de celui
01:16:52 d'être homme politique, femme politique, ce que vous voulez.
01:16:55 Mais je pense que c'est pas...
01:16:57 Malheureusement, c'est un élément de circonstances aggravantes.
01:17:02 Dans ce cas-là, parce qu'à partir du moment où vous êtes connu,
01:17:05 vous êtes exemplaire.
01:17:06 - On va écouter un autre extrait de l'avocat de ces familles de victimes
01:17:09 qui explique ce qui s'est passé pour la jeune mère de famille
01:17:12 qui était à l'avant de la voiture.
01:17:14 - La passagère a un souvenir en trois étapes.
01:17:18 Un souvenir traumatique, évidemment, en trois étapes.
01:17:21 Elle se souvient d'abord des phares éblouissants arrivant de pleine face.
01:17:31 Elle se souvient ensuite du coup de volant donné par le conducteur
01:17:36 pour tenter d'éviter le véhicule qui leur fonçait dedans.
01:17:41 Et elle se souvient ensuite d'être sortie de la voiture,
01:17:47 avoir tenté d'aller instinctivement à l'arrière pour sauver le passager
01:17:54 arrière, mais s'être effondrée, n'ayant plus de force,
01:17:58 s'être effondrée en pensant instinctivement à son bébé
01:18:03 qu'elle avait dans son ventre à ce moment-là.
01:18:05 - Voilà, pour Maître Mourad Batik, l'avocat des familles de victimes,
01:18:08 Jean-Christophe Couville, c'est un scénario abominable
01:18:10 qui est décrit là.
01:18:11 - Oui.
01:18:12 - Un film d'horreur.
01:18:13 - Film d'horreur, parce qu'encore une fois, sur une fraction de seconde,
01:18:16 votre vie bascule, la vie de tous vos êtres chers bascule,
01:18:18 toute votre famille bascule.
01:18:20 Et nous, force de l'ordre, on est confronté à ça,
01:18:22 à ce regard aussi des gens quand on arrive sur place.
01:18:25 Et on sait le degré, le drame que ça va être,
01:18:29 des familles en souffrance, des pleurs, parce qu'en fait,
01:18:31 on a aussi ça, il faut après qu'on aille prévenir la famille,
01:18:34 prévenir souvent les maris, les femmes, qu'effectivement,
01:18:38 il y a quelqu'un qui a décédé.
01:18:39 Et je peux vous dire, ce n'est pas un moment très marrant.
01:18:41 Il faut prendre son courage à deux mains pour aller affronter
01:18:43 ce regard et voir des gens qui s'écroulent.
01:18:45 Et on n'est pas forcément formé à ça.
01:18:47 Donc, on prend toute notre humanité pour essayer justement
01:18:49 d'expliquer avec nos mots, comme on peut, ce qui se passe.
01:18:54 Mais ce que je relate, c'est qu'effectivement,
01:18:56 c'est une personne qui avait déjà été sanctionnée.
01:18:59 Et en fait, comme on dit souvent, au lieu d'apprendre de nos erreurs,
01:19:04 en fait, on ne fait que les nier tout le temps.
01:19:06 Et c'est ça qui est terrible.
01:19:07 Et on devrait échanger.
01:19:08 Et en fait, on ne change pas.
01:19:09 On passe notre temps à nier ses erreurs et rester dans cet état.
01:19:12 Et c'est ça qui est terrible.
01:19:13 - On va rejoindre Sandra Buisson du service Police Justice de CNews.
01:19:16 Bonsoir, Sandra.
01:19:17 Il y a encore beaucoup de zones d'ombre dans cette enquête.
01:19:19 Et puis, la question aussi que j'ai envie de vous poser,
01:19:22 c'est que risque exactement Pierre Palmade ?
01:19:24 - Oui, les zones d'ombre principales, c'est qu'est-ce qui s'est passé
01:19:26 dans cette voiture, dans les minutes qui ont précédé ce moment
01:19:30 où Pierre Palmade a déboîté sur la gauche pour aller percuter
01:19:33 la voiture qui venait en face.
01:19:35 Est-ce qu'il a été distrait ?
01:19:37 Est-ce que les passagers qui étaient à bord du véhicule
01:19:39 ont quelque chose à voir avec cet embardé de la voiture ?
01:19:41 S'est-il assoupi ?
01:19:42 Est-ce que c'est la prise de cocaïne qui a altéré sa vigilance ?
01:19:46 Est-ce qu'il y a eu un problème mécanique ?
01:19:48 Tout ça reste en suspens.
01:19:50 Lui pourra peut-être apporter des réponses
01:19:53 si jamais il venait à se souvenir de l'accident.
01:19:55 Pour l'instant, selon ses proches, il ne se souvient pas
01:19:58 de ce moment-là.
01:19:59 Les deux autres individus, bien sûr, quand ils seront rattrapés
01:20:03 par les forces de l'ordre, pourront peut-être éclairer
01:20:06 ce qui s'est passé dans cet habitacle et ce qui s'est passé
01:20:09 avant qu'ils ne prennent tous les trois cette voiture.
01:20:12 Sur ce que risque Pierre Palmade, s'il est démontré
01:20:15 que c'est lui qui, en conscience, a effectué cet embardé
01:20:19 sur la gauche et qu'il est responsable de cet accident,
01:20:23 il risque, en fonction de la qualification,
01:20:25 de 7 à 10 ans de prison au maximum, soit que l'homicide involontaire
01:20:30 soit retenu ou qu'il ne soit pas retenu.
01:20:32 – Merci beaucoup Sandra Buisson pour ces précisions.
01:20:35 Louis de Ragnel, c'est une enquête compliquée qui s'annonce,
01:20:38 ou pas, pour les enquêteurs, en sachant qu'il y a deux enquêtes en plus.
01:20:41 – Alors, pour l'enquête des policiers concernant l'accident de la route,
01:20:45 c'est une enquête pour un accident de la route,
01:20:47 alors qu'il y a un retentissement médiatique très fort,
01:20:51 mais ça reste, pour les policiers, en tout cas, de l'accidentologie,
01:20:54 donc essayer d'établir la vitesse, la trajectoire de la voiture,
01:20:59 tous les paramètres techniques qui ont conduit à cet accident horrible.
01:21:03 Et ensuite, il y a une deuxième enquête,
01:21:04 qui à mon avis est peut-être la plus intéressante
01:21:07 pour comprendre comment vivait Pierre Palmade,
01:21:09 en dépit de toutes ses déclarations, de sa volonté de faire des cures,
01:21:14 de sortir, de désintoxication.
01:21:18 Et cette enquête permettra d'établir aussi toute sa constellation,
01:21:22 son environnement auprès de qui il se fournissait,
01:21:25 est-ce que ce sont des personnes aussi qui sont impliquées dans d'autres affaires ?
01:21:29 Et j'en profite, je rebondis sur une information
01:21:31 que publie le Figaro.fr, là, tout à l'heure,
01:21:34 et qui explique que Pierre Palmade est cité dans une affaire de chemsex,
01:21:39 une affaire qui a été instruite il y a seulement 8 jours,
01:21:42 enfin 8 jours avant l'accident, pardon.
01:21:44 Et en fait, donc, il s'est rendu au commissariat de police,
01:21:47 il a été entendu, parce qu'au cours de cette enquête policière,
01:21:51 il dit avoir confié sa carte bleue à une personne
01:21:55 qui s'en est servie pour acheter des jeux sexuels et des produits stupéfiants,
01:22:00 et à la fin, il a été libéré, il a été relâché,
01:22:03 et il n'a pas été poursuivi.
01:22:04 – C'était 8 jours avant l'accident.
01:22:06 – 8 jours avant l'accident, donc on va vérifier, on va confirmer tout cela,
01:22:09 mais voilà, c'est ce que publie le Figaro, en tout cas, ce soir.
01:22:13 – Jérôme Bélé, le dossier s'alourdit de plus en plus.
01:22:17 – Je crains que l'on découvre le lourd passé,
01:22:20 et je dirais la consommation quasi continue, régulière, répétée de M. Palmade,
01:22:27 et surtout le fait que ses déclarations en disant
01:22:30 "Allez, je caricature un peu demain, j'arrête",
01:22:33 n'étaient que pur habillage et pure comédie.
01:22:37 – Jean-Christophe Couville, est-ce qu'on punit assez sévèrement
01:22:40 les gens qui provoquent ce type d'accident, après avoir pris des stupéfiants ?
01:22:45 – On punit, mais surtout derrière, ce qu'il faudrait soigner…
01:22:48 – Non mais on punit suffisamment ou pas ?
01:22:49 – On punit suffisamment, c'est la justice qui tranche et qui décide,
01:22:53 effectivement, de la hauteur de la punition,
01:22:54 en fonction justement si c'est la première fois que ça arrive,
01:22:57 si c'est plusieurs fois, si on est récidiviste, etc.
01:23:01 Oui, mais la punition, en fait, si vous voulez, regardez,
01:23:02 cet homme, cet individu, a déjà été puni, quelque part.
01:23:07 Et est-ce qu'il en a tiré une leçon ?
01:23:08 Il faut croire que non, et donc encore derrière, il y a aussi l'injonction de soin,
01:23:12 parce que c'est vrai que des toxicomanes, pour les médecins, c'est aussi des malades,
01:23:17 donc il faut les sortir de là, on voit bien d'ailleurs avec le krach, par exemple,
01:23:21 quand ils sont condamnés à des injonctions de soin,
01:23:24 mais derrière, il n'y a pas de suivi, et nous, tout ce qu'on demande aussi,
01:23:26 c'est qu'on donne les moyens à la justice d'avoir ces suivis,
01:23:29 parce que quand vous avez une injonction qui vous prouve que la personne est bien guérie,
01:23:32 est-ce que la personne allait passer devant un médecin pour reprendre le volant ?
01:23:35 Tout ça, c'est non, et tout ça, en fait, il n'y a pas ce suivi-là,
01:23:38 parce qu'encore une fois, il y a un manque de moyens,
01:23:40 un manque de volonté de donner les moyens justement à la justice.
01:23:44 - Et puis vous avez les stupéfiants qui sont absolument partout.
01:23:47 Non mais ce n'est pas que le cannabis, la drogue dure se trouve à chaque coin de rue.
01:23:51 - Ça s'est démocratisé dans l'obéissance du terme.
01:23:53 - Et aussi, ce qui est vrai, c'est que pendant des années,
01:23:56 l'appareil policier, les gendarmes, c'était surtout la police,
01:24:00 s'intéressaient aux gros deals, à ceux qui font venir les produits stupéfiants en France,
01:24:06 et un peu moins aux consommateurs,
01:24:09 et on voit qu'il y a quand même une tendance, même si c'est très compliqué,
01:24:11 puisqu'on demande à la police de tout faire,
01:24:13 mais une tendance qui vise à quand même beaucoup plus pénaliser,
01:24:16 beaucoup plus condamner les consommateurs.
01:24:19 - Un dernier mot, Franck Louvrier.
01:24:20 - Non mais la drogue, c'est sans doute la destruction de notre société.
01:24:24 Il ne faut pas se leurrer, quelle que soit la classe sociale,
01:24:27 quel que soit l'environnement social dans lequel vous êtes,
01:24:29 on voit des terribles images en ce moment qui circulent sur les réseaux sociaux,
01:24:33 de gens pris par la crack, notamment aux États-Unis, à Philadelphie,
01:24:37 qui sont terribles, on voit la destruction.
01:24:39 - À Paris aussi, il y en a un dans le département.
01:24:40 - On voit, il y a des quartiers entiers où des gens se retrouvent
01:24:43 dans des situations physiques incroyables, et exactement, c'est des zombies.
01:24:49 Et le fait est, c'est qu'on le voit bien,
01:24:51 ce n'est plus réservé à une partie de la population.
01:24:54 Ça a pénétré l'ensemble.
01:24:55 C'est pour ça que la lutte contre la drogue est vraiment une priorité
01:24:59 et doit être une priorité,
01:25:00 et quelle que soit l'importance des conséquences de cette drogue,
01:25:05 c'est-à-dire que ce soit du crack, que ce soit du hashish,
01:25:07 que ce soit de la coke.
01:25:09 Moi, je vois, sur un secteur comme le mien,
01:25:11 c'est à peu près 90 euros le gramme qui est vendu l'été.
01:25:15 - 90 euros le gramme.
01:25:17 - Il y a énormément de clients, parce qu'on vient justement en marcher.
01:25:21 Mais c'est terrible.
01:25:23 De même coup, ça veut dire que ça touche tout le monde,
01:25:24 ça touche toutes les populations.
01:25:25 - Bon, allez, il est 18h30.
01:25:27 On va faire le rappel des titres de l'actualité avec Mathieu Devesse
01:25:29 et on se retrouve dans un instant.
01:25:32 (Générique)
01:25:37 - La famille des trois personnes grèvement blessées dans l'accident
01:25:41 provoquée par Pierre Palmade
01:25:42 attend que le comédien soit placé en garde à vue
01:25:44 et déféré devant un magistrat instructeur.
01:25:46 C'est ce qu'a déclaré l'avocat des victimes
01:25:48 lors d'une conférence de presse à Paris.
01:25:50 Selon sa sœur, Pierre Palmade demande pardon aux blessés
01:25:53 et assumera toutes les conséquences de ses actes.
01:25:56 Les perturbations s'annoncent limitées dans les transports jeudi.
01:25:59 Ce sera le cinquième jour de mobilisation
01:26:01 contre la réforme des retraites.
01:26:03 Dans le détail, il faudra compter 4 TGV sur 5 en circulation
01:26:07 et un trafic quasi normal dans le métro parisien.
01:26:10 Huit jours après le séisme en Turquie et en Syrie,
01:26:13 les autorités font désormais face au défi de l'aide aux sans-abri.
01:26:16 Il s'agit d'aider des centaines de milliers,
01:26:18 voire des millions de personnes dont les logements ont été détruits.
01:26:21 L'ONU a lancé un appel au don de près de 400 millions de dollars
01:26:24 pour aider les victimes en Syrie pendant trois mois.
01:26:29 Merci beaucoup pour ce rappel des titres de l'actualité.
01:26:31 Dans un instant, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:26:34 On va parler de la réforme des retraites,
01:26:36 à nouveau des débats houleux à l'Assemblée nationale.
01:26:39 La Première ministre a fait un nouveau geste en direction des carrières longues.
01:26:43 Est-ce que cela suffira pour faire passer sa réforme ?
01:26:45 La réponse dans un instant. A tout de suite.
01:26:47 18h35 pile, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews dans Punchline
01:26:56 avec Frédéric Souillot, secrétaire général de FO,
01:26:58 qui nous fait le plaisir de venir sur le plateau.
01:26:59 Bonsoir à vous. Merci d'être avec nous.
01:27:01 Vous êtes toujours aux côtés de Franck Louvrier,
01:27:03 maire de La Baule, Les Républicains,
01:27:05 Lui de Ragnel, d'Europe 1, et Jérôme Béglé du JDD.
01:27:07 On va écouter Elisabeth Borne.
01:27:09 Les débats ont repris à l'Assemblée,
01:27:11 toujours dans une ambiance extrêmement tumultueuse.
01:27:13 Et la Première ministre, Elisabeth Borne,
01:27:15 a fait un nouveau geste en direction des Républicains,
01:27:18 puisqu'il s'agit d'attirer le vote des Républicains
01:27:20 pour faire passer cette réforme.
01:27:22 Là, elle a annoncé qu'il ne faudrait pas plus de 43 ans de cotisation
01:27:25 pour les carrières longues.
01:27:26 On écoute Elisabeth Borne.
01:27:28 J'ai pris un engagement,
01:27:30 et il donne lieu à un amendement du gouvernement
01:27:33 déposé aujourd'hui pour cette tranche d'âge,
01:27:36 qui pose le principe que dès lors qu'est atteint
01:27:39 l'âge de départ anticipé,
01:27:41 la réforme ne prévoit pas, pour les carrières longues,
01:27:45 de durée de cotisation supérieure à 43 ans.
01:27:49 Ce sera donc aussi le cas
01:27:51 pour les personnes qui ont commencé à travailler à 17 ans
01:27:55 et dont l'âge de départ anticipé est fixé à 60 ans.
01:27:59 Premier ministre, M. Souillaud,
01:28:00 est-ce que ça vous convient, cette avancée ou pas ?
01:28:03 Elle est suffisante ou pas ?
01:28:04 Mais il y a encore le recul de l'âge de départ.
01:28:06 Là, on ne parle que des carrières longues.
01:28:09 Mais autrement, pour le reste,
01:28:10 il y a toujours le recul de l'âge de départ
01:28:12 et l'allongement de la durée de cotisation,
01:28:14 enfin l'accélération de la réforme tourenne
01:28:16 pour le reste des citoyens.
01:28:19 Ceux qui ont commencé à bosser à 16 ans,
01:28:24 il y en a, j'en fais partie.
01:28:27 On va pas rendre notre retraite à partir de quel âge ?
01:28:30 Aujourd'hui, sans réforme,
01:28:32 avec la réforme tourenne, je la prends à 60 ans et 9 mois,
01:28:36 sans faire 43 ans.
01:28:37 Demain, j'aurai un recul de l'âge de départ.
01:28:39 Ce sera 61 ans et 10 mois.
01:28:41 Donc, ce n'est pas suffisant, ce qu'annonce la première ministre ?
01:28:45 Le fond du problème, c'est le recul de l'âge de départ
01:28:48 et l'allongement de la durée de cotisation.
01:28:50 En français, vous voulez la suite du texte.
01:28:54 En fait, aucune concession ne peut vous satisfaire, objectivement.
01:28:58 On l'explique depuis début octobre à l'exécutif.
01:29:03 Toutes les organisations syndicales,
01:29:05 pas de recul de l'âge de départ,
01:29:06 pas d'allongement de la durée de cotisation.
01:29:08 Je sens que c'est la mesure la plus importante du texte.
01:29:10 Après, discuter du reste du texte, ça ne sert à rien,
01:29:13 puisque dans tous les cas,
01:29:14 que ce soit sur carrière longue ou pénibilité,
01:29:18 il y aura quand même un recul de l'âge de départ.
01:29:20 D'accord.
01:29:21 Alors, on va juste faire un souhait à l'Assemblée nationale
01:29:23 où se trouvent Yohann Usaï et Léomar Cheuguet.
01:29:24 Cette annonce d'Elisabeth Borne,
01:29:26 est-ce qu'elle a décidé les Républicains
01:29:29 à voter en faveur de la réforme ou pas, Yohann ?
01:29:31 Oui, à l'évidence, Laurence.
01:29:35 On peut dire qu'Elisabeth Borne s'est quasiment assurée
01:29:38 cet après-midi le soutien des Républicains sur ce texte.
01:29:41 En fait, Elisabeth Borne, elle a abattu la dernière carte importante,
01:29:45 dernière carte maîtresse dans laquelle elle bénéficiait dans son jeu.
01:29:49 Effectivement, elle s'assure le soutien des Républicains.
01:29:51 C'était le dernier point véritablement de blocage
01:29:54 avec la très grande majorité des députés, les Républicains.
01:29:57 D'ailleurs, réunis en bureau politique ce matin
01:30:00 autour d'Eric Ciotti,
01:30:01 ils ont acté collectivement de voter cette réforme,
01:30:05 à quelques exceptions près, bien sûr.
01:30:06 On le verra peut-être à la fin des débats,
01:30:08 mais on peut dire effectivement que le soutien des Républicains
01:30:11 est désormais assuré sur cette réforme.
01:30:13 D'ailleurs, vous savez qu'en politique, il n'y a pas de hasard.
01:30:15 Et Elisabeth Borne répondait, lorsqu'elle a fait cette annonce,
01:30:19 à une députée, les Républicains.
01:30:20 Donc on voit bien que tout cela a été organisé, négocié
01:30:24 depuis quelques heures et peut-être quelques jours maintenant
01:30:26 avec la direction du parti, avec Eric Ciotti.
01:30:29 - Merci. Yohann Ouzaï, Léomar Cheguet,
01:30:30 Franck Louvrier, vous êtes maire, les Républicains de La Baule.
01:30:33 Ca suffit, pareil, l'avancée de la Première ministre ?
01:30:36 - Ecoutez, moi, ce que je dis à mes amis des Républicains,
01:30:38 c'est qu'il faut savoir arrêter une négociation,
01:30:41 il faut savoir arrêter une grève.
01:30:42 Et à un moment donné, on le voit bien,
01:30:46 je pense que le spectacle pitoyable qu'a pu donner
01:30:48 notamment l'extrême gauche ces derniers jours
01:30:51 n'amène pas à vouloir amplifier les choses
01:30:54 et à être surtout raisonnable de la part d'un parti
01:30:57 qui se dit parti du gouvernement, c'est-à-dire qui,
01:30:59 à un moment ou à un autre, doit assumer des responsabilités.
01:31:02 Et je pense que là, les choses ont été faites
01:31:05 de façon, je dirais, de concert.
01:31:07 Alors bien sûr qu'il y aura peut-être encore une minorité
01:31:10 de la minorité des Républicains qui ne sera pas d'accord,
01:31:12 qui seront plus dans une posture que dans une conviction,
01:31:17 parce qu'il faut savoir sortir à un moment de la posture.
01:31:20 Et mon sentiment aujourd'hui, c'est que,
01:31:22 comme il fallait à tout prix d'abord une majorité,
01:31:26 comme vous le savez, il n'y a pas beaucoup de cartouches du 49.3,
01:31:29 il n'en reste plus qu'une, en fin de compte,
01:31:31 pour toute la session parlementaire.
01:31:33 Et je pense que là, les choses font que tout le monde
01:31:36 est d'accord sur le fond du texte.
01:31:38 Et c'est vrai que maintenant,
01:31:40 s'il y a une majorité qui se dégage à l'Assemblée,
01:31:43 respectons cette majorité.
01:31:44 – Alors, je vois que ça vous fait réagir, M. Souillaud,
01:31:47 tout le monde n'est pas d'accord sur le fond du texte pour vous.
01:31:50 – Pour nous, il n'y a pas d'accord sur le fond du texte.
01:31:56 Tout à l'heure, j'avais quelqu'un d'un cabinet ministériel qui disait,
01:32:00 "Vous voyez, avec les carrières longues, on est presque d'accord".
01:32:06 Ah non, il y a deux trucs très simples,
01:32:09 pas de recul de l'âge de départ,
01:32:10 pas d'allongement de la durée de cotisation.
01:32:13 50% de ceux qui liquident leur retraite aujourd'hui
01:32:16 ne sont plus en emploi.
01:32:19 Une partie à l'assurance chômage n'est pas toute indemnisée,
01:32:22 l'autre partie maladie professionnelle et invalidité,
01:32:25 et la dernière partie, 18% d'entre eux sont au minima sociaux
01:32:28 parce qu'ils ont perdu leur emploi à 55 ans et n'en ont pas retrouvé.
01:32:31 Et dans les 18%, il y en a même certains qui sont au RSA
01:32:35 puisqu'ils n'ont plus le minima sociaux et le reste.
01:32:37 Donc s'il y a un recul de l'âge de départ pour tous ces gens-là,
01:32:41 il se passe quoi ?
01:32:42 S'ils sont licenciés à 55 ans de carrière longue ou pas,
01:32:45 pour eux, la fin sera ça, avec une baisse des pensions,
01:32:48 puisque les pensions de retraite sont calculées
01:32:50 sur les 25 meilleures années,
01:32:52 qui sont généralement les 25 dernières.
01:32:55 - Absolument.
01:32:56 - Et là, quand vous êtes à l'assurance chômage
01:32:59 ou au minima sociaux, vous ferez baisser votre pension.
01:33:03 - Jean-Béglé, on voit que même si cette réforme est votée,
01:33:05 elle va faire des dégâts dans l'opinion publique majeure.
01:33:08 - Il faut bien voir que le gouvernement est engagé
01:33:10 dans deux courses de fonds, une course de fonds politique
01:33:12 et une course de fonds social.
01:33:14 La course de fonds politique, ils arrivent à peu près au but,
01:33:17 ils touchent au but.
01:33:18 Je pense qu'effectivement, avec les derniers assouplissements
01:33:20 du texte par la Première ministre,
01:33:22 il y aura la quarantaine de députés LR nécessaires
01:33:25 pour que le texte soit voté.
01:33:26 Je pense, je me mouille 149-3,
01:33:29 dans les semaines prochaines, à l'Assemblée nationale.
01:33:31 Mais une fois que c'est fait, il y a le volet social
01:33:35 qui regarde Monsieur, où on voit bien que,
01:33:37 sans être, vous ne serez pas d'accord avec moi,
01:33:39 je vais au bout de ma phrase,
01:33:40 massive, la mobilisation est constante.
01:33:43 C'est-à-dire qu'elle ne progresse pas, mais elle ne faiblit pas.
01:33:45 Et qu'on voit bien que, de manifestation en manifestation,
01:33:49 la sociologie change, les manifestants de samedi,
01:33:51 t'es pas ceux des jours de semaine antérieurs,
01:33:54 mais que ça n'a pas l'air de faiblir,
01:33:55 ça n'a pas l'air de s'essouffler.
01:33:58 Et ça, il va falloir que le gouvernement en tienne compte,
01:34:02 il faudra à un moment donné qu'il se dise,
01:34:03 bon, est-ce que je peux prendre le risque politique
01:34:05 et le risque de popularité, d'avoir des blocages,
01:34:08 des manifestations, des grèves,
01:34:09 pendant un mois, deux mois, trois mois, quatre mois supplémentaires ?
01:34:12 - Parce que ce qui s'annonce,
01:34:13 il y a une prochaine journée de mobilisation jeudi,
01:34:15 Monsieur Souhio, c'est bien ça ?
01:34:16 - C'est ça, jeudi, et nous allons à Albi,
01:34:18 pour bien montrer la mobilisation massive en province.
01:34:24 - Pas seulement dans la capitale ?
01:34:25 - Mais pas que dans la capitale,
01:34:27 et on voulait mettre le projecteur sur une ville de province,
01:34:33 on est tombé d'accord sur Albi, mais il y en a d'autres.
01:34:38 Aujourd'hui, la mobilisation, elle est plus massive
01:34:41 dans les petites villes et dans les sous-préfectures,
01:34:43 comme on le disait, et ce n'est pas péjoratif,
01:34:46 qu'elle ne l'est dans les grandes métropoles,
01:34:48 parce qu'il y a la réforme des retraites,
01:34:53 mais il y a aussi la verticalité.
01:34:56 Aujourd'hui, l'inflation,
01:34:58 que vous soyez quelle que soit votre catégorie professionnelle,
01:35:03 quand vous faites le plein à la pompe,
01:35:05 le prix du carburant, il s'envole.
01:35:06 Et à la campagne, dans les communes rurales,
01:35:09 si vous n'avez pas de véhicule pour aller au travail
01:35:12 ou faire vos courses ou vous rendre chez le médecin,
01:35:15 vous le payez plus cher.
01:35:16 Et donc, cette réforme des retraites,
01:35:21 elle vient déjà catalyser quelque chose
01:35:27 qui bouillonnait une armite et tout ce qui va avec.
01:35:32 - Qu'est-ce qui nous attend ?
01:35:33 Jeudi, il va y avoir un certain nombre de perturbations,
01:35:35 assez limitées dans les transports.
01:35:37 - Jeudi, c'est une journée d'action.
01:35:39 - Une journée d'action.
01:35:40 En revanche, les 6 et 7 mars, il va y avoir des blocages.
01:35:43 La CGT appelle les éboueurs à la grève reconductible
01:35:46 à partir du 7 mars.
01:35:48 Tous les secteurs seront touchés, M. Souillaud ?
01:35:50 - C'est moi qui ai lu le communiqué samedi.
01:35:52 Je vais remettre mes lunettes.
01:35:53 - Allez-y.
01:35:54 Mais juste nous dire les grands secteurs qui seront touchés
01:35:56 à partir de la mi-mars, fin des vacances scolaires.
01:35:58 - Quelle sauce on va être mangé, quoi.
01:36:00 Voilà.
01:36:03 L'intersyndical est prêt à durcir le mouvement
01:36:08 si l'exécutif et le gouvernement ne nous entendent pas
01:36:12 pour mettre la France à l'arrêt dans tous les secteurs le 7 mars.
01:36:15 Alors, certains parlent des éboueurs,
01:36:18 d'autres des transports publics et tout cela.
01:36:21 On parle de tous les secteurs pour mettre la France à l'arrêt.
01:36:24 - D'accord.
01:36:25 - Et nous avons aussi un certain nombre d'entreprises TPE, PME
01:36:32 où l'artisan avec ses salariés viennent manifester avec nous.
01:36:37 Et ce jour-là, ils nous disent "on n'ira pas sur les chantiers".
01:36:40 Et certains commerces nous disent "on baissera le rideau".
01:36:44 - D'accord. Alors, Jérôme Béglé, JTD et Franck Louvrier.
01:36:47 - Le mouvement tel qu'il se dessine aujourd'hui
01:36:50 dans les préfectures et sous-préfectures
01:36:51 reprend la vague 1 des Gilets jaunes.
01:36:54 C'est-à-dire les premières semaines, les premiers mois des Gilets jaunes.
01:36:56 Comme s'il y avait un problème qui n'était pas réglé en France,
01:36:59 qui n'avait pas été réglé ces 4 ou 5 dernières années
01:37:02 sur à quoi ça sert de travailler.
01:37:04 Pourquoi est-ce que moi, qui travaille beaucoup,
01:37:06 qui suis pressuré, qui ai des cotisations sociales et des impôts importants,
01:37:09 pourquoi est-ce que je n'ai pas la reconnaissance de mes pairs,
01:37:11 de mon employeur, de la collectivité, de l'État de Paris que je mérite ?
01:37:16 Et ça, c'est un problème qui s'enquiste dans la France aujourd'hui.
01:37:19 Et c'est un problème que le gouvernement aurait dû beaucoup plus
01:37:21 prendre en compte à ce qu'il ne l'a fait là.
01:37:23 C'est philosophiquement, ontologiquement,
01:37:26 si je veux dire, travailler, ça sert à quoi ?
01:37:28 On travaille pour quoi ? Pour qui ? Combien de temps ?
01:37:31 Jusqu'à quel état d'épuisement ou de fatigue ?
01:37:34 Ça rapporte quoi à qui ?
01:37:36 Je trouve que ce sont des questions passionnantes
01:37:37 qui n'ont pas du tout été adressées.
01:37:38 - Franck Lourié.
01:37:40 - D'abord, sur le fond, vous avez totalement raison.
01:37:42 Je pense qu'aujourd'hui, un président de la République
01:37:44 ne gagnerait pas avec le slogan "travailler plus pour gagner plus".
01:37:47 C'est une réalité.
01:37:48 - Et vous avez travaillé avec Nicolas Sarkozy à l'époque, on le rappelle.
01:37:50 - Je suis bien placé pour le dire.
01:37:51 Parce que le rapport au travail a changé.
01:37:55 Et moi, je le vois dans ma commune,
01:37:56 où les gens viennent y vivre différemment,
01:38:01 une partie de la semaine avec le télétravail.
01:38:03 Et ce n'est pas uniquement la conséquence de la Covid,
01:38:07 de la situation sanitaire.
01:38:08 C'était déjà latent bien avant tout ça.
01:38:10 Il y a une recherche de qualité de vie,
01:38:12 parfois même au détriment du niveau de vie.
01:38:14 Et ça, c'est une réalité sociale qui est dans tout le pays.
01:38:18 Et sans doute, là où vous avez raison,
01:38:20 c'est que je pense que le gouvernement
01:38:22 n'a pas traité ce sujet du tout.
01:38:24 Il a voulu traiter le sujet que les autres n'avaient pas traité.
01:38:27 Et c'est courageux de sa part, c'est cette réforme.
01:38:30 Et bien sûr que cette réforme, elle a des opposants.
01:38:34 Parce que sinon, les autres l'auraient fait à leur place.
01:38:36 Donc il est normal qu'il y ait des opposants.
01:38:38 Il y en a, c'est vrai, vous avez raison, en province,
01:38:40 et notamment dans les sous-préfectures.
01:38:41 Moi, je vois chez moi, à Saint-Nazaire,
01:38:43 il y a une forte mobilisation.
01:38:45 Maintenant, chercher la convergence des luttes
01:38:49 et des préoccupations des Français, c'est dangereux.
01:38:51 Parce que notre pays, il a besoin d'être dirigé.
01:38:55 Il a besoin d'avancer.
01:38:56 Il est dans une situation où c'est vrai
01:38:58 qu'il y a des situations individuelles qui sont dramatiques.
01:39:02 Mais il faut aussi pouvoir l'aider à faire évoluer sa situation.
01:39:05 Et on le sait très bien, l'équation que vous voulez appliquer,
01:39:08 on ne peut pas la résoudre financièrement.
01:39:10 Elle n'est pas possible.
01:39:11 Il faut aujourd'hui répondre à cette challenge, je dirais,
01:39:15 qui est de pouvoir faire travailler les gens
01:39:18 et pouvoir aussi les mettre en retraite dans un contexte agréable.
01:39:23 Et c'est cette équation-là qu'il faut essayer de résoudre.
01:39:27 Et moi, je trouve dommage qu'on essaye de créer une sorte d'amalgame
01:39:31 entre la situation du prix du gaz et du pétrole,
01:39:34 entre la réforme des retraites,
01:39:36 entre, bien évidemment, la situation difficile
01:39:40 que l'on côtoie tous les jours.
01:39:41 Bien sûr, je comprends que quand on est une organisation syndicale,
01:39:45 on se dit on va surfer là-dessus, mais ce n'est pas très responsable.
01:39:48 Je pense qu'il faut faire attention à ça.
01:39:49 Il y a des réformes qui sont indispensables.
01:39:51 Les réformes des retraites, elles n'ont été faites par la gauche.
01:39:54 Elles n'ont été faites par la droite.
01:39:56 Elles ont été incontournables.
01:39:57 Et à chaque fois, on en a fait un petit bout sans en faire totalement,
01:40:00 parce que, bien évidemment, ça bousculait énormément de situations acquises.
01:40:03 Mais il faut le faire.
01:40:05 C'est notre responsabilité.
01:40:06 Et moi, vraiment, je pense qu'il faut faire attention à ça,
01:40:09 parce que notre pays est un pays fragile.
01:40:12 Et moi, je n'ai pas envie que les extrêmes arrivent au pouvoir.
01:40:14 Vous voyez ?
01:40:15 Et je pense que surfer sur les craintes,
01:40:18 surfer sur les difficultés des Français,
01:40:20 c'est parfois faire des grands boulevards à des parties
01:40:24 que je ne voudrais pas avoir au pouvoir aujourd'hui.
01:40:26 Et ça, c'est ma responsabilité politique.
01:40:28 La réponse de Frédéric Souillot.
01:40:29 Alors écoutez, c'est la première fois qu'on se rencontre.
01:40:33 Je ne vous entends pas quand vous dites qu'on serait irresponsable.
01:40:39 On ne surfe pas sur une convergence des luttes.
01:40:42 Je dis juste que la réforme des retraites,
01:40:45 où on va demander à tout le monde d'aller travailler deux ans de plus,
01:40:48 c'est le catalyseur.
01:40:49 Ce n'est pas ce que nous disons.
01:40:50 Regardez, c'est écrit sur nos banderoles,
01:40:53 on ne parle pas du reste.
01:40:55 Ce que je dis juste, c'est qu'on l'a expliqué à l'exécutif.
01:40:59 Vous prenez les choses par le mauvais bout.
01:41:02 Parlons de l'emploi, notamment de l'emploi des seniors.
01:41:06 Et on a tous repris ce qu'avait écrit la chère ex-Marseille Jean-Hervé Lorenzi,
01:41:13 qui n'est pas un économiste intérêt, je ne crois pas.
01:41:16 Non, non, non.
01:41:17 Il fait des réunions tous les ans avec plein d'économistes.
01:41:20 Il dit que si on augmente de 10 points le taux d'emploi des 55-64 ans,
01:41:24 parce qu'on a le plus bas de toute l'OCDE,
01:41:27 c'est 50 milliards en 2032.
01:41:31 Plus facile à dire qu'à faire.
01:41:33 Ah oui ? Pourquoi ?
01:41:35 Conditionnalité des aides publiques.
01:41:37 Aujourd'hui, tout un tas de gouvernements,
01:41:40 gauche, droite, qui ont mis en place des réformes,
01:41:44 ont aussi pérennisé des aides publiques
01:41:47 pour essayer de rééquilibrer notre balance du commerce extérieur.
01:41:52 Moi, j'en demande l'évaluation.
01:41:54 Et pour le coup, la balance du commerce extérieur,
01:41:58 elle est toujours très déséquilibrée.
01:42:00 Eh bien, on continue de verser des aides publiques
01:42:03 sans aucune conditionnalité.
01:42:05 La première pourrait être l'emploi des seniors,
01:42:08 conditions de travail, localisation,
01:42:11 et pas délocalisation.
01:42:14 Si je prends le cas de Sanofi,
01:42:18 je les aime bien, Sanofi.
01:42:20 Si ils nous avaient trouvé un vaccin,
01:42:22 on aurait tous été contents.
01:42:24 On n'aurait pas dit non.
01:42:26 1,8 milliard de crédits impôts-recherches.
01:42:29 Ils ont délocalisé leurs recherches aux Etats-Unis.
01:42:33 Ils touchent 600 000 euros par an de CICE,
01:42:36 crédits impôts compétitivité emploi.
01:42:39 Ils ont délocalisé leurs structures,
01:42:41 supports informatiques et tout ça en Inde.
01:42:44 Ils continuent de prendre les aides publiques.
01:42:47 Il faut les supprimer.
01:42:49 - Je trouve la focale sur les énormes groupes.
01:42:52 L'économie française, c'est à 95 %
01:42:55 des petites entreprises.
01:42:57 Des entreprises de 5-6 salariés
01:42:59 avec des gens qui essayent de vivre correctement,
01:43:02 convenablement.
01:43:04 Je trouve que parfois,
01:43:06 vous créez un amalgame entre,
01:43:08 je rappelle, les super belles entreprises françaises.
01:43:11 Vous leur reprochez de faire des super profits.
01:43:14 Vous avez un effet de loupe sur quelques entreprises,
01:43:16 alors que ce n'est pas la réalité
01:43:18 de l'économie française ni du travail des Français.
01:43:21 Ce que j'observe depuis le début de ces mobilisations,
01:43:24 je regarde les enquêtes d'opinion
01:43:26 et je rejoins ce que disait Franck Louvrier.
01:43:29 Il y a quelque chose qui me surprend.
01:43:31 Je vois que l'électorat LR,
01:43:33 même une partie de l'électorat d'Emmanuel Macron,
01:43:36 commence à être sensibilisé à votre discours sur le travail.
01:43:41 Votre discours consiste à dire,
01:43:42 j'entends ça maintenant,
01:43:44 il y a une quasi-unanimité,
01:43:46 que le travail est forcément une immense souffrance
01:43:49 et toute sa vie, on travaille en courbant le dos
01:43:52 et en espérant qu'une seule chose,
01:43:54 c'est la lueur d'espoir de la retraite.
01:43:56 - C'est important. On va laisser M. Trudeau y répondre.
01:43:59 - Je rejoins sur le fait que le gouvernement aurait dû commencer.
01:44:02 Il y a une loi de travail qui a lieu dans un mois et demi.
01:44:05 Je pense que ça aurait été plus malin de le faire dans l'autre sens.
01:44:10 Il y a quand même quelque chose qui peut être dangereux.
01:44:12 C'est de dévitaliser complètement la notion du travail.
01:44:15 Il n'y a pas que des gens malheureux au travail.
01:44:18 Il y a des souffrances, des situations à réparer,
01:44:21 mais ce n'est pas qu'un asservissement.
01:44:24 - Est-ce que j'ai parlé d'asservissement ?
01:44:27 Je ne suis jamais dans l'exagération qu'il peut le soir.
01:44:31 Et je dis bien,
01:44:33 c'est avec la paie qu'on remplit le frigo,
01:44:37 sa maison, sa vie, sa famille et tout cela.
01:44:39 Mais pour avoir une paie, il faut avoir un travail.
01:44:42 Maintenant, la reconnaissance au travail.
01:44:45 Il y a bien évidemment le salaire,
01:44:47 mais il y a aussi les conditions de travail
01:44:50 et la manière dont on nous le demande,
01:44:52 et la reconnaissance du travail,
01:44:54 pour les uns comme pour les autres.
01:44:56 Et vous parlez des petites entreprises.
01:44:59 Eh bien, on n'a pas mis...
01:45:01 Alors, on a un petit peu de chance en termes de communication.
01:45:06 La même semaine où on parle de durcir le mouvement
01:45:08 et où on nous dit qu'il faut trouver de l'argent
01:45:11 pour rééquilibrer notre système de retraite par répartition,
01:45:14 qui ne l'est pas,
01:45:16 eh bien, les grands profits, les grands dividendes arrivent.
01:45:19 Moi, je suis content qu'il y ait des belles entreprises françaises
01:45:22 qui gagnent de l'argent, mais bien évidemment...
01:45:25 - Mais ? - Mais ce n'est pas "mais".
01:45:27 C'est comment est-ce qu'on fait le partage
01:45:30 de la valeur à la fin ?
01:45:33 Est-ce qu'on revient sur la valeur travail,
01:45:37 la reconnaissance du travail,
01:45:39 pour les salariés qui y bossent
01:45:41 et pour tous les autres ?
01:45:43 Alors, les petites entreprises...
01:45:45 Tout à l'heure, vous avez dit cotisations, charges et tout cela.
01:45:51 Après, ça s'appelle juste du salaire différé.
01:45:54 C'est notre système de protection sociale collective
01:45:56 qui est construit comme ça.
01:45:58 Et on l'a géré paritairement pendant des années.
01:46:02 C'est les cotisations salariées
01:46:04 et les cotisations employeurs.
01:46:06 Pour l'instant, les seuls allégements de cotisations
01:46:09 que l'on voit, c'est employeurs.
01:46:12 Et l'État doit compenser.
01:46:14 - Dernier mot. - On l'a géré quand on avait 5 actifs
01:46:16 pour 1 inactif, un retraité, c'était facile.
01:46:19 On est à 1,7, on tend à aller à 1,3 d'ici 2030-2040.
01:46:23 On a le droit d'accepter que ce merveilleux système
01:46:26 de répartition à la française s'enraye,
01:46:30 c'est plus efficace quand on a un tel ratio.
01:46:31 Comment on fait ?
01:46:33 - Dernier mot. - La difficulté, c'est que
01:46:35 vous mélangez des réformes structurelles dont on a besoin,
01:46:38 qui sont les réformes des retraites,
01:46:40 et des situations conjoncturelles,
01:46:42 qu'elles soient des surprimes, des taxes, etc.
01:46:46 C'est là la difficulté.
01:46:48 Il faut faire la réforme structurelle.
01:46:50 On en a besoin.
01:46:52 Vous ne réglerez pas par des événements conjoncturels
01:46:55 la réforme structurelle.
01:46:58 C'est cet amalgame que je reproche,
01:46:59 parce qu'en fin de compte, ce n'est pas la même chose.
01:47:01 Je comprends que ce soit l'avis quotidien des gens,
01:47:04 mais ce n'est pas la même chose.
01:47:06 Nous, on a un devoir de faire des réformes structurelles.
01:47:08 C'est le travail de tout le monde.
01:47:10 Et ça, on doit le supporter.
01:47:12 - Un dernier mot, M. Souillaud.
01:47:14 - La réforme structurelle sur l'emploi.
01:47:17 Nous, on dit banco.
01:47:19 Et on l'a dit à la Première ministre.
01:47:22 Vous me parlez d'un projet de loi réforme sur l'emploi.
01:47:27 Ça voudrait dire qu'il faudrait signer un chèque en blanc
01:47:29 sur la réforme des retraites pour après le travail.
01:47:32 - Non, non, non, stop, stop.
01:47:34 Allez-y, terminez, M. Souillaud.
01:47:36 - On ne sait pas très bien ce qu'il y a dans la réforme.
01:47:39 - Oui, mais déjà la semaine dernière.
01:47:41 - En tout cas, voilà, mobilisation à suivre, je dis.
01:47:44 Et puis, à partir du 7 mars, grève reconductible.
01:47:47 Merci beaucoup, Frédéric Souillaud, d'être venu dans Punchline.
01:47:50 Merci, Franck Louvrier, Jérôme Bléguet, Louis de Ragnel.
01:47:52 Dans un instant, sur CNews, c'est Christine Kelly
01:47:54 qui vous attend pour faire ça à l'info.
01:47:56 On repense, c'est Europe soir avec Hélène Zellani et Raphaël Devolvay.
01:47:59 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
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