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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Bonsoir à tous et ravie d'être avec vous ce soir pour Face à l'Info.
00:00:05On embrasse bien sûr Christine Kelly.
00:00:07Il est 19h, on commence par le journal.
00:00:10Simon Guillain, que faut-il retenir de l'actualité ?
00:00:12Bonsoir à chers Cléliers, bonsoir à tous chers téléspectateurs.
00:00:15Un nouveau bilan des inondations qui touchent le sud-est de l'Espagne fait état d'au moins 158 morts.
00:00:20Un bilan qui est toujours provisoire alors que les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver les personnes disparues.
00:00:25La région de Valence a été la plus touchée par cette catastrophe nationale.
00:00:30Les patrons de la police et de la gendarmerie ont été nommés aujourd'hui.
00:00:33Le préfet Louis Logier a été nommé pour diriger les 155 000 policiers.
00:00:37Et le général Hubert Bonneau dirigera, lui, les 150 000 gendarmes.
00:00:41Ces deux nominations ont créé des tensions entre l'Elysée et le gouvernement.
00:00:45Enfin en Géorgie, la commission électorale a confirmé le résultat des dernières élections législatives et donc la victoire du parti au pouvoir.
00:00:52Ce scrutin a été contesté par l'opposition pro-européenne et par la présidente de la Géorgie
00:00:56qui a d'ailleurs rejeté une convocation du parquet pour détailler ces accusations de fraudes électorales.
00:01:02Merci beaucoup Simon et à tout à l'heure.
00:01:06Ce soir, on l'encense ou on l'exècre ? Soit l'un, soit l'autre.
00:01:11Mais pas de demi-mesure, pas de tiédeur.
00:01:13Pourquoi Donald Trump déchaîne-t-il autant les passions ?
00:01:16À cinq jours de l'élection présidentielle américaine, ce sera le premier édito de Mathieu Bocquete.
00:01:20Bonsoir Mathieu.
00:01:21Bonsoir.
00:01:22Hystérie électorale aux Etats-Unis, hystérie fiscale en France, nous dira Vincent Roy
00:01:27qui décrypte pour nous les débats à l'Assemblée nationale autour du budget et certains amendements voulus par le NFP.
00:01:33Bonjour Vincent et bienvenue.
00:01:35À la veille de la Toussaint, on parle de l'un des plus grands scandales de notre époque.
00:01:39Dans les cimetières, il y a de plus en plus de tombes profanées.
00:01:42Une situation qui est offusque, qui enrage Marc Menand.
00:01:46Après la visite d'Etat d'Emmanuel Macron au Maroc, l'occasion pour Charlotte Dornelas de poser cette question.
00:01:51Où en sommes-nous du retour des mineurs isolés ? Que disent les accords entre la France et le Maroc ?
00:01:55Quel bilan peut-on en tirer ?
00:01:57Bonsoir Charlotte.
00:01:58Bonsoir.
00:01:59Enfin, le suspect du meurtre des trois fillettes de Southport cet été en Angleterre était-il un terroriste ?
00:02:03C'est ce que laissent entendre les résultats des perquisitions menées à son domicile quelques jours après les événements.
00:02:09On vient seulement de l'apprendre, ce qui n'a pas échappé à Mathieu Bocquete.
00:02:14Face à l'info, vous avez le programme et c'est parti.
00:02:21Vous pouvez me donner le bonsoir que vous ne m'avez pas donné ?
00:02:33Ah oui, pardon, je vous ai prié.
00:02:34Non, non, non.
00:02:35Mais on se l'a dit tout l'après-midi, Marc.
00:02:36Voleuse !
00:02:37Bonsoir Marc.
00:02:38Merci.
00:02:39Ravie de vous voir ce soir.
00:02:40Ça me fait plaisir.
00:02:41Ça fait longtemps, ça me fait très plaisir.
00:02:42On se connaît bien.
00:02:44On peut commencer ?
00:02:45Oui, allez-y, allez-y.
00:02:46Merci.
00:02:47Mathieu Bocquete, on se tourne du côté des Etats-Unis.
00:02:50Pourquoi est-ce que Donald Trump rend-il tout le monde fou ?
00:02:54Ou pour le dire un petit peu autrement quand même,
00:02:56comment comprendre les passions qu'il suscite au point où certains veulent y voir un démon fasciste ?
00:03:02Je rajoute tous les guillemets qu'il faut.
00:03:04C'est votre premier sujet.
00:03:06Oui, en fait, il y a quelque chose d'absolument fascinant dans ce personnage
00:03:11qui, en quelque sorte, nous fait quitter le domaine de la rationalité politique ordinaire.
00:03:16Ses adversaires le présentent globalement,
00:03:19non pas comme un adversaire politique ni même comme un ennemi politique,
00:03:22mais comme un ennemi de l'humanité.
00:03:24Un homme qui, s'il en venait à s'emparer du pouvoir,
00:03:27entraînerait une régression des Etats-Unis et de l'humanité.
00:03:31On le présente à la manière d'un monstre qui,
00:03:34si on n'est pas capable de le tenir éloigné de la Maison-Blanche,
00:03:37nous conduira à sa manière aux enfers.
00:03:39Il y a une forme de rhétorique diabolisante l'entourant.
00:03:43C'est une forme de présence maléfique qui entraînerait la politique contemporaine.
00:03:47Et lorsqu'on en parle, on utilise un langage qui relève davantage de la démonologie
00:03:51que de la science politique.
00:03:53J'en parlais hier. Quel est l'un des termes utilisés pour en parler ces derniers temps?
00:03:57«Nazi», comme ça, bien sûr.
00:03:59C'est le retour d'Adolf Hitler,
00:04:01mais déguisé en personnage au thé orange, aux cheveux oranges.
00:04:04Donc, si le nouveau Adolf Hitler serait Donald Trump.
00:04:07Au-delà de l'accusation de nazisme,
00:04:09le terme qui s'impose vraiment dans les derniers jours de la campagne américaine,
00:04:13parce que nous y sommes, ça fait 4 ans qu'on attend ça,
00:04:16c'est «fasciste».
00:04:18Fasciste, fasciste, fasciste sans cesse.
00:04:20L'accusation a d'abord été lancée par un de ses anciens conseillers
00:04:23qui était plutôt une tendance néo-conservatrice.
00:04:25Vous savez, les néo-conservateurs,
00:04:27ceux qui considèrent que si on ne déclenche pas une guerre par mandat présidentiel,
00:04:30on a raté sa vie.
00:04:32Donc, qui l'accusait de fascisme.
00:04:35Et l'accusation a été reprise par Mme Harris, bien évidemment.
00:04:39Et c'est la trame de fond du commentariat,
00:04:42et pas seulement aux États-Unis.
00:04:43Regardez ce qui se dit dans la presse britannique,
00:04:45la presse européenne plus largement, la presse française ces jours-ci,
00:04:48comme une forme d'unanimité thématique des commentateurs.
00:04:51«Donald Trump est-il fasciste?»
00:04:53Et quelle que soit la réponse que vous donnez à cette question,
00:04:55le simple fait de la poser sert à marquer le personnage de ce saut infernal.
00:05:01Alors, ça nous montre à quel point, à bien des égards,
00:05:04l'imaginaire antifasciste structure encore les pays occidentaux.
00:05:08Le fascisme étant vu comme le point culminant du mal politique,
00:05:11ce que je ne conteste pas, à condition d'ajouter qu'il avait un petit frère,
00:05:14le communisme, ou un grand frère plutôt, il a commencé par lui.
00:05:17Et les deux, on appelle ça le totalitarisme.
00:05:19Mais on a une mémoire hémiplégique, on se souvient du fascisme,
00:05:22mais on ne se souvient pas du communisme.
00:05:24Et Trump est vu comme le grand retour du mal.
00:05:27Je note, soit dit en passant, que l'ensemble...
00:05:29Ah oui, un petit détail, ce n'est pas insignifiant.
00:05:31Il est tellement dangereux pour la démocratie, Donald Trump,
00:05:34que des républicains se rallieraient à lui aujourd'hui en disant,
00:05:38certes, nous sommes républicains, mais pour bloquer ce candidat,
00:05:41nous sommes obligés de faire le front commun antifasciste.
00:05:44Parmi ceux-là, il y a notamment la famille Cheney.
00:05:46Alors, la famille Cheney, aux États-Unis, je viens de rappeler,
00:05:48c'est l'aile la plus impérialiste du camp néoconservateur
00:05:51au moment de la guerre d'Irak et après.
00:05:53Donc, il y a cette originalité qu'aujourd'hui, c'est au nom de l'antifascisme
00:05:56que vous condamnez un isolationniste pour dire
00:05:58qu'il ne voudrait peut-être pas, lui, lancer des guerres
00:06:00d'exportation démocratique à travers le monde.
00:06:02C'est bougrement tordu.
00:06:04Alors, les sondages en France.
00:06:06Je me permets de le dire parce que ça nous conduit au point central.
00:06:0964 % des Français voteraient Harris.
00:06:1313 % voteraient Trump.
00:06:15Le commentaire général, c'est qu'ils sont éclairés.
00:06:18On pourrait faire une autre hypothèse,
00:06:20c'est que le commentariat médiatique est à ce point,
00:06:22dans la répétition de slogans,
00:06:24qu'on en vient ne plus s'intéresser au phénomène Trump en lui-même.
00:06:27On s'intéresse seulement à sa représentation démonologique.
00:06:30Et je vais vous citer, par exemple, le Canard Enchaîné,
00:06:32qui s'est permis un éditorial sur le personnage.
00:06:35Voilà comment il nous présente le choix.
00:06:37« L'Amérique doit choisir entre un candidat blanc,
00:06:41machiste, fasciste, poutchiste,
00:06:44soupçonné d'avoir fraudé le fisc,
00:06:46et une candidate démocrate, métisse, ancienne procureure,
00:06:50qui défend le droit à l'avortement. »
00:06:52Vous avez peut-être noté que parmi les mots « machiste, fasciste, poutchiste,
00:06:55fraudeur », il y a aussi « blanc ».
00:06:57Être blanc, c'est une qualité de même nature
00:06:59qu'être fasciste, poutchiste et tout ça.
00:07:01Moi, je verrais un peu de racisme là-dedans,
00:07:03mais c'est probablement ce que j'ai mal compris.
00:07:05Mais de l'autre côté, parce que Kamala Harris est vue comme métisse,
00:07:07elle aurait une forme de supériorité dans l'avancement humain.
00:07:10Donc c'est assez intéressant de voir comment ce vocabulaire
00:07:13pénètre le discours médiatique européen.
00:07:16Alors, il y a une formule aux États-Unis
00:07:18pour comprendre cette espèce de fascination morbide
00:07:22qui dérègle l'esprit et les sens lorsqu'il est question de Donald Trump.
00:07:25C'est ce qu'on appelle le « Trump derangement syndrome »,
00:07:28le syndrome de l'esprit qui éclate lorsque Donald Trump apparaît.
00:07:32Donc le sujet Trump est un sujet qui excite à ce point,
00:07:35qui dérègle à ce point, qui passionne à ce point.
00:07:38On ne parle plus du Trump réel, on parle du Trump imaginé.
00:07:41On ne parle plus du Trump politique,
00:07:43on parle du Trump luciférien.
00:07:45On ne parle plus du Trump homme politique républicain
00:07:48avec ses qualités et ses défauts.
00:07:50On parle du symbole hitlérisé, fascisé, satanisé dont on parle.
00:07:55Eh bien justement, c'est le syndrome du dérangement Trumpien.
00:07:58La formule vient d'un politologue néoconservateur, d'ailleurs,
00:08:01Charles Krotamer, qui avait parlé à l'époque, en 2003,
00:08:04du même syndrome pour George W. Bush.
00:08:06Et il constate aujourd'hui, en 2017,
00:08:08c'est la même chose qui arrive.
00:08:10Donc peu importe ce que dit Donald Trump,
00:08:122 plus 2 égale 4, ah, n'est-ce pas le signe du fascisme qui revient.
00:08:15Il fait beau aujourd'hui, il fait effectivement beau aujourd'hui.
00:08:17Ça doit être une conspiration républicaine
00:08:19pour nous convaincre qu'il n'y a pas de troubles climatiques.
00:08:22Donc il y a cette idée d'une forme d'effondrement psychique,
00:08:25quasi psychiatrique, d'une partie du commentariat
00:08:28incapable de parler de ce personnage autrement.
00:08:31Je me permets de dire que ce n'est pas spécialement américain.
00:08:34Quand on regarde, par exemple, en France,
00:08:36des figures à la fois comme la famille Le Pen ou Éric Zemmour,
00:08:39pendant 30 ou 40 ans pour la famille Le Pen,
00:08:41pour Éric Zemmour depuis quelques années,
00:08:43en fait, depuis qu'il s'est lancé en politique,
00:08:45il suffit de dire le nom du personnage
00:08:47pour qu'immédiatement, les sens se dérèglent,
00:08:49l'esprit se dérègle et on voit des gens,
00:08:51les journalistes souvent se transforment en jeteurs de sorts.
00:08:54Donc ils disent, attention, et là c'est toujours la même méthode,
00:08:56fasciste, fasciste, fasciste,
00:08:58et on se dit qu'en le répétant mille fois,
00:09:00on va finir par le transformer en infréquentable tel qu'on le souhaite.
00:09:03Je note, soit dit en passant, et c'est intéressant,
00:09:05dans l'opinion, c'était hier ou avant-hier,
00:09:07une pleine page, une étude qui annonce,
00:09:09un article, dis-je,
00:09:11qui annonce une étude qui va paraître dimanche
00:09:13dans le grand continent,
00:09:15d'Ophélie Roth, qui est professeure de français,
00:09:17qu'on a reçue ici la semaine dernière,
00:09:19sur Trump face aux artistes,
00:09:21entre fascination et détestation.
00:09:23Et elle s'intéresse, dans son article,
00:09:25aux représentations de Trump chez les artistes
00:09:27aux États-Unis, globalement, aujourd'hui.
00:09:29Il y a quelques fans qui le représentent
00:09:31comme un super-héros de Marvel, on s'en doute,
00:09:33mais plus largement, on le représente comment?
00:09:35Généralement, sous le signe d'une forme
00:09:37de masculinité toxique,
00:09:39virile, agressive,
00:09:41monstrueuse,
00:09:43donc toujours sous le signe du monstre,
00:09:45ou alors d'une masculinité à humilier.
00:09:47Vous avez des Trump en train de violer,
00:09:49vous avez des Trump avec un appendice tout à fait minuscule
00:09:51qui ne semble pas confirmer ses prétentions
00:09:53conquérantes.
00:09:55Mais il s'agit de l'humilier toujours.
00:09:57Vous l'avez à la manière d'un monstre,
00:09:59on le réduit quelquefois à sa coupe de cheveux
00:10:01pour dire, regardez, il n'est que cela,
00:10:03il n'est que trace gênante à travers.
00:10:05Donc c'est intéressant de voir comment
00:10:07une partie des artistes subventionnés,
00:10:09qui vendent bien leurs trucs, généralement,
00:10:11ils vendent Trump et ne peuvent en parler
00:10:13qu'en le déshumanisant.
00:10:15Au nom, bien évidemment, de l'humanisme.
00:10:17Mais il y a peut-être quelque chose à comprendre
00:10:19de cette hystérie, de ce délire
00:10:21qui domine
00:10:23et qui domine dans tout le monde
00:10:25médiatique. Est-ce que cette aversion
00:10:27à l'endroit de Donald Trump s'appuie
00:10:29quand même, malgré tout, sur des véritables
00:10:31critiques, sur des faits ?
00:10:33Je reprends votre terme que je trouve très juste, hystérie.
00:10:35Oui, il y a une hystérie, je pense,
00:10:37qui est fondée ensuite sur des critiques
00:10:39qui sont fondées politiquement.
00:10:41Il y a de véritables critiques à formuler
00:10:43contre ce personnage.
00:10:45C'est un personnage plus autoritaire que d'autres.
00:10:47Il n'y a pas exactement la personnalité
00:10:49du parlementaire tranquille, négociant
00:10:51quelque chose comme un accord bipartisan.
00:10:53On n'est pas exactement avec ce profil-là.
00:10:55Ce n'est pas Charles de Courson.
00:10:57Donc il y a de vrais désaccords politiques
00:10:59avec lui, mais il faut avoir son parcours
00:11:01en tête pour comprendre le personnage.
00:11:03Trump, qu'est-ce que c'est ?
00:11:05C'est un fils de millionnaire devenu
00:11:07démocrate qui a voulu toute sa vie
00:11:09intégrer la bonne société new-yorkaise
00:11:11et qui n'y est jamais vraiment parvenu.
00:11:13On l'acceptait parce qu'il était
00:11:15tellement riche, mais on ne l'acceptait
00:11:17qu'à la manière du parvenu, du nouveau riche,
00:11:19du type qui n'a pas vraiment les codes,
00:11:21qui n'a pas vraiment les manières,
00:11:23et il a espéré toute sa vie se faire accepter
00:11:25par un milieu qui le rejetait.
00:11:27Ce qui a créé chez lui une prédisposition,
00:11:29c'est intéressant, à se dire finalement
00:11:31je ne suis pas des vôtres, je vais prendre
00:11:33ma revanche sur vous, et ça a des conséquences
00:11:35à terme, donc une forme de sentiment
00:11:37que je suis l'américain moyen, et vous finalement
00:11:39vous êtes des élites dégénérées dans son esprit,
00:11:41ce ne sont pas mes mots bien évidemment.
00:11:43Ce qui est intéressant à travers cela, c'est que
00:11:45chaque fois que vous avez une révolte populiste
00:11:47dans l'histoire, et c'est une révolte populiste
00:11:49le trumpisme, et bien ça vient, c'est jamais
00:11:51le peuple seul sans leadership.
00:11:53Le peuple seul sans leadership, ça donne
00:11:55une jacquerie ou ça donne les gilets jaunes.
00:11:57À terme c'est informe et ça s'écrase.
00:11:59Mais si vous avez une révolte portée
00:12:01par quelqu'un qui vient de l'élite mais qui est
00:12:03en mesure avec elle, là vous avez les conditions
00:12:05d'un soulèvement.
00:12:07Et c'est un peu ce que représente Trump
00:12:09depuis 2016. C'est l'homme qui
00:12:11incarne le succès, le milliardaire.
00:12:13Aux États-Unis le succès c'est être milliardaire,
00:12:15globalement. C'est une bonne chose
00:12:17dans la vie de l'être, mais on l'est rarement.
00:12:19Alors quoi qu'il en soit, hélas, trop d'impôts.
00:12:23Il a réussi à le placer.
00:12:27Plus sérieusement,
00:12:29qu'est-ce qu'il incarne?
00:12:31Trump s'est emparé d'un discours
00:12:33qui traînait dans les marges de la vie publique
00:12:35depuis des années et qui n'était
00:12:37revendiqué par personne. Ce discours c'était quoi?
00:12:39L'angoisse identitaire des Américains.
00:12:41L'angoisse d'une perte de souveraineté.
00:12:43L'angoisse de la déconstruction
00:12:45des valeurs, des mœurs, des repères identitaires,
00:12:47des repères culturels.
00:12:49Donc qu'est-ce qu'il fait Trump? Quel est son moteur
00:12:51véritablement politique? Il s'empare de la critique
00:12:53de l'immigration. Il faut comprendre
00:12:55qu'aux États-Unis la critique de l'immigration massive
00:12:57est un thème à peu près interdit, sauf
00:12:59dans les marges, jusqu'au milieu des années 2000.
00:13:01Républicains comme démocrates
00:13:03célèbrent l'immigration à la manière d'une présence
00:13:05salvatrice qui confirme la vocation
00:13:07universelle et universaliste des Américains.
00:13:09Les Américains c'est une nation révolutionnaire
00:13:11et elle n'adviendrait pleinement
00:13:13à elle-même qu'en se délivrant de son vieil héritage
00:13:15en devenant finalement une nation
00:13:17humanité, une nation république.
00:13:19Donc lui il dit non, l'immigration cause
00:13:21des problèmes, des problèmes identitaires,
00:13:23des problèmes de sécurité. Il le dit de manière
00:13:25grossière bien évidemment, il le dit avec
00:13:27des excès, il le dit de manière violente,
00:13:29mais il le dit et ça capte l'imaginaire
00:13:31de plusieurs.
00:13:33De ce point de vue, Julie Vance, son vice-présidente,
00:13:35son candidat à la vice-présidence, c'est l'incarnation
00:13:37de ce tournant dans le conservatisme américain
00:13:39où on redécouvre une
00:13:41identité culture et pas seulement
00:13:43une identité république ou une identité juridique.
00:13:45Deuxième élément, la critique
00:13:47de la mondialisation. Que dit Trump?
00:13:49Eh bien il dit fondamentalement on a des élites
00:13:51incarnées par les Clintons cette fois.
00:13:53Clinton, lui, Clinton, elle.
00:13:55Qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils ont désindustrialisé
00:13:57le pays au nom de la mondialisation
00:13:59et tout ça s'est retourné
00:14:01contre les États-Unis avec l'émergence de la Chine.
00:14:03L'émergence de la Chine à partir des années
00:14:0590 est inséparable
00:14:07de la politique menée par les Américains
00:14:09pour favoriser la croissance, bon dans ce cas-là,
00:14:11au nom de la mondialisation de ce nouveau géant.
00:14:13Et ça se retourne contre les Américains aujourd'hui
00:14:15et Trump avec d'autres disent
00:14:17un instant on a un problème, la mondialisation
00:14:19ne nous sert plus, il faut redécouvrir
00:14:21un certain protectionnisme. Ah ça c'est
00:14:23inimaginable aux États-Unis dans les années 2000,
00:14:252010 même, inimaginable.
00:14:27Troisième élément, la fameuse guerre culturelle
00:14:29dont on parle tant, qui s'est fixée
00:14:31ces dernières années autour du wokisme.
00:14:33Alors il faut comprendre, le mot wokisme
00:14:35s'est banalisé dans la vie politique française
00:14:37depuis quelques années. Mais aux États-Unis
00:14:39on comprend cela comme une véritable révolution.
00:14:41C'est une révolution qui veut changer
00:14:43le sens de tout, qui veut changer le sens
00:14:45de ce qu'est une femme, de ce qu'est un enfant,
00:14:47de ce qu'est une identité culturelle,
00:14:49la possibilité, on en parle souvent pour un
00:14:51homme d'accoucher,
00:14:53c'est une drôle d'idée. Mais ça,
00:14:55il y a une résistance américaine
00:14:57contre cela, d'autant que c'est porté
00:14:59par l'industrie, par Hollywood,
00:15:01par le grand capital, ainsi de suite. Donc il y a une résistance
00:15:03américaine très forte devant cela. Et Trump
00:15:05a embrassé cette résistance,
00:15:07la politique étrangère aussi, et ça c'est
00:15:09un tournant important. Consensus américain,
00:15:11dans les années 2000,
00:15:1390, 2000, 2010,
00:15:15les États-Unis doivent piloter quelque chose
00:15:17comme une forme d'impérialisme démocratique
00:15:19qui va permettre au monde de devenir un peu américain.
00:15:21Le résultat a été catastrophique.
00:15:23Il l'a été assurément en Irak,
00:15:25il l'a été par la suite, il l'a été
00:15:27en Libye plus tard, lorsque certains ont décidé
00:15:29de s'inspirer sur ce plan politique
00:15:31de la logique américaine.
00:15:33Mais qu'est-ce qu'on a vu à travers cela?
00:15:35C'est une politique, les Américains n'ont plus les moyens
00:15:37d'être l'empire, l'ont-ils déjà eu d'ailleurs,
00:15:39l'empire qui régule tout.
00:15:41Dès lors, Trump reprend
00:15:43une tradition, qui n'est pas isolationniste,
00:15:45on s'entend, il ne veut pas faire des États-Unis une île fermée.
00:15:47Mais, il dit, nous devons renoncer
00:15:49à cette prétention impériale.
00:15:51Et beaucoup d'Américains se reconnaissent là-dedans.
00:15:53Ceux qui n'aiment pas ça, c'est le lobby néoconservateur,
00:15:55le complexe militaro-industriel
00:15:57qui n'aime pas du tout, du tout
00:15:59cette volonté de rupture.
00:16:01Alors oui, il y a un vrai désaccord, un désaccord
00:16:03profond, un désaccord politique,
00:16:05un désaccord moral même, diraient certains,
00:16:07mais ce désaccord est pensé
00:16:09par une bonne partie de ses adversaires
00:16:11comme un scandale moral,
00:16:13comme le scandale d'autant qu'il a la possibilité de gagner.
00:16:15On tolère toujours
00:16:17la droite décomplexée lorsqu'elle
00:16:19est condamnée à perdre, lorsqu'elle risque de gagner.
00:16:21On appelle ça l'insurrection fasciste.
00:16:23Et de ce point de vue, plusieurs aux États-Unis
00:16:25redoutent, si les démocrates
00:16:27l'emportaient, redoutent une forme de répression
00:16:29assez vive contre les éléments
00:16:31du mouvement Trump, « My God, make America great again »,
00:16:33en disant, un instant, il pourrait y avoir
00:16:35une répression assez sévère de ceux
00:16:37qui ont soutenu ce mouvement. Je ne dis pas
00:16:39qu'ils ont raison, je dis que cette inquiétude
00:16:41habite des leaders de ce mouvement.
00:16:43Il y a eu des photos, des images
00:16:47qui ont fortement marqué l'Amérique
00:16:49et le monde d'ailleurs. Récemment encore,
00:16:51pas plus tard qu'hier, cette photo
00:16:53de Donald Trump dans un camion
00:16:55à une benne à ordures.
00:16:57Pourquoi est-ce qu'il a fait ça ?
00:16:59Et pourquoi l'homme qui veut être
00:17:01le plus puissant des États-Unis s'est mis
00:17:03comme ça dans un camion de poubelle ?
00:17:05C'est original, vous en conviendrez.
00:17:07Il y a quelques jours, il était serveur chez McDo.
00:17:09Là, aujourd'hui, il conduit un camion à une benne à ordures.
00:17:11Qu'est-ce qu'on comprend à travers ça ?
00:17:13Le serveur à McDo, on le sait, c'est qu'il dit
00:17:15« Je suis l'Américain ordinaire. C'est moi l'Américain ordinaire.
00:17:17Regardez, je m'y identifie. »
00:17:19Rappelez-vous, juste après son élection,
00:17:21il reçoit à la Maison-Blanche, de mémoire, des footballeurs,
00:17:23des footballs américains. Et plutôt que de faire
00:17:25un grand buffet à l'européenne, sophistiqué,
00:17:27qui serait une bonne chose en passant,
00:17:29ça serait meilleur finalement,
00:17:31il décide de recevoir des gens avec du McDonald's.
00:17:33Avec du McDonald's.
00:17:35Il manque quelquefois de raffinement
00:17:37chez ce monsieur.
00:17:39Quelquefois.
00:17:41Quoi qu'il en soit,
00:17:43il dit « C'est moi l'Américain ordinaire. »
00:17:45Là, on voit l'image au McDo.
00:17:47Et là, hier, parce que Joe Biden a dit
00:17:49« Les électeurs de Trump sont des ordures. »
00:17:51Eh bien, il dit
00:17:53« Je vais porter le visage chez moi. »
00:17:55Il retourne l'insulte.
00:17:57Il inverse le stigmate, comme dirait les sociologues de gauche.
00:17:59Et il s'empare de ce symbole.
00:18:01Il a une puissance symbolique assez forte.
00:18:03Il a réussi à retourner ça.
00:18:05Il est bon comme.
00:18:07Il est efficace.
00:18:09On peut ne pas l'aimer, mais on ne peut pas constater son efficacité.
00:18:11Et dans une classe politique amidonnée,
00:18:13une classe politique paralysée par des inhibitions,
00:18:15une classe politique qui globalement
00:18:17a toujours peur du mot de trop qui fera des rapages,
00:18:19Trump est dans la politique
00:18:21de la transgression permanente.
00:18:23La transgression systématique.
00:18:25Et c'est efficace parce que ça reconnecte
00:18:27des gens qui avaient décroché de la politique.
00:18:29Ça les reconnecte à la politique en disant
00:18:31« Au moins, lui ne parle pas comme les autres.
00:18:33On n'est pas d'accord avec tout. On sait qu'il y a des excès.
00:18:35On le sait probablement. Mais au-delà de tout ça,
00:18:37il conteste un système qui nous a
00:18:39écrasés depuis 30 ou 40 ans.
00:18:41J'ajoute que pour tenir tête
00:18:43à la campagne qui cherche à l'abattre
00:18:45quand même fondamentalement depuis 8 ans,
00:18:47il faut avoir une personnalité plus originale,
00:18:49plus créative, plus forte que je ne sais
00:18:51quel sénateur égaré dans une région perdue.
00:18:53Et de ce point de vue,
00:18:55la « folie » de Trump
00:18:57est aussi un des éléments qui favorisent
00:18:59un appui des électeurs et sa capacité de tenir
00:19:01dans la durée de combat politique.
00:19:03Ça va être intéressant ce qui va se jouer dans quelques jours.
00:19:05C'est serré.
00:19:07On n'aura pas le résultat le lendemain matin.
00:19:09J'en suis convaincu. Ça va durer un temps.
00:19:11Il y a un film très intéressant qui est encore
00:19:13sur les écrans en ce moment qui s'appelle « The Apprentice ».
00:19:15Je l'ai vu.
00:19:17Justement sur comment Donald Trump
00:19:19est devenu Donald Trump.
00:19:21C'est le point de vue d'Hollywood
00:19:23qui nous dit comment l'homme est devenu un monstre.
00:19:25Mais c'est intéressant de voir comment ses adversaires
00:19:27se le représentent à la manière d'un méchant intégral.
00:19:29Il y a deux mois,
00:19:31le record à battre c'est deux mois
00:19:33pour connaître le résultat de l'élection.
00:19:35C'était Al Gore Bush. Deux mois.
00:19:37À cause de la Floride.
00:19:39On verra là.
00:19:41On revient en France. On change totalement de sujet.
00:19:43Vincent.
00:19:45Vous nous parlez aussi d'hystérie.
00:19:47On utilisait ce terme. Hystérie.
00:19:49Mais cette fois-ci, hystérie fiscale.
00:19:51Vous nous dites qu'il y a de beaux jours devant elle.
00:19:53Oui. J'aurais pu aussi intituler cet édito
00:19:55« Les riches hors de l'hystérie fiscale ».
00:19:57Mais Mathieu est un hystérique fiscale.
00:19:59Justement.
00:20:07Cette chronique est pour lui.
00:20:09Voici ce que j'ai pu lire.
00:20:11Par exemple, il y a peu,
00:20:13défiscaliser la contribution
00:20:15à l'éducation et l'entretien de l'enfant,
00:20:17la CEEE,
00:20:19c'est-à-dire la pension alimentaire,
00:20:21est un combat de longue haleine
00:20:23pour les collectifs de mères isolées
00:20:25et associations féministes.
00:20:27Mercredi 23 octobre,
00:20:29lors de l'examen du fameux projet
00:20:31de loi de finances 2025,
00:20:33l'Assemblée nationale a voté
00:20:35un amendement déposé
00:20:37par la socialiste Céline Thiebault-Martinez
00:20:39visant à défiscaliser
00:20:41ces versements reçus
00:20:43par le parent ayant la garde de l'enfant.
00:20:45Ça, c'est dans l'humanité.
00:20:47Donc, le mercredi 23 octobre 2024,
00:20:49des députés ont adopté,
00:20:51dans le cadre de l'examen du budget,
00:20:53un amendement du groupe socialiste
00:20:55prévoyant la défiscalisation
00:20:57de la pension alimentaire
00:20:59reçue par le parent
00:21:01ayant la garde de l'enfant
00:21:03et partant la suppression
00:21:05de l'avantage fiscal dont bénéficie
00:21:07celui qui la verse.
00:21:09Avantage fiscal, c'est l'expression
00:21:11utilisée par la gauche pour montrer
00:21:13qu'il s'agit d'un cadeau.
00:21:15Messieurs, vous payez votre pension alimentaire
00:21:17et pour vous remercier, on vous fait
00:21:19un cadeau fiscal.
00:21:21C'est un cadeau, sans doute,
00:21:23pour vous remercier la belle affaire.
00:21:25Bref, les féministes, on l'aura compris,
00:21:27sont à la manœuvre. En clair,
00:21:29le parent qui paie la pension
00:21:31déduit le montant de la dite pension
00:21:33de ses impôts
00:21:35quand celui qui la reçoit,
00:21:37celui ou celle qui la reçoit,
00:21:39l'ajoute à ses revenus,
00:21:41ce qui, mécaniquement, augmente ses impôts.
00:21:43Dans les couples divorcés,
00:21:45le parent gardien des enfants,
00:21:47souvent la mère, c'est statistique,
00:21:49paie davantage d'impôts
00:21:51puisqu'il perçoit la pension.
00:21:53Rien ne semble pouvoir
00:21:55justifier le mécanisme
00:21:57fiscal actuel de déduction
00:21:59de la pension versée par le parent
00:22:01non gardien, 97%
00:22:03le perd, tandis que
00:22:05dans le même temps, le parent gardien,
00:22:07dans la majorité des cas, donc la mère,
00:22:09subit une double peine. La pension alimentaire
00:22:11étant à la fois prise en compte
00:22:13dans l'assiette du calcul de l'impôt sur le revenu
00:22:15et dans les barèmes des prestations
00:22:17sociales, affirme le groupe
00:22:19écologiste et social.
00:22:21Un foyer sur quatre ne compte qu'un seul
00:22:23parent. Dans 82%
00:22:25des cas, ce sont des mères seules avec leurs
00:22:27enfants. Dans une majorité écrasante
00:22:29des cas, cela fait suite à une séparation
00:22:31ou à un divorce. Ces mères
00:22:33assument la charge principale de leurs
00:22:35enfants, elles assument la charge
00:22:37principale, elles font tout pour leurs
00:22:39enfants. Cette pension moyenne qu'elles reçoivent
00:22:41est d'environ 190 euros
00:22:43par mois lorsqu'on sait qu'un enfant
00:22:45coûte, grosso modo,
00:22:47150 euros par mois, a expliqué
00:22:49Cyrielle Chatelain, la présidente
00:22:51du groupe écologiste et social.
00:22:53C'est une manière de soutenir ces mères
00:22:55seules avec leurs enfants qui, dans 32%
00:22:57des cas aujourd'hui, vivent
00:22:59sous le seuil de pauvreté.
00:23:01Vincent, parlons peu, parlons bien, mais
00:23:03à quelle mesure rapporterait-elle ?
00:23:05Vous allez voir, parce que déjà quand on parle du
00:23:07seuil de pauvreté, ça veut dire que de toute façon
00:23:09ces mères ne paient pas d'impôts.
00:23:11Donc il n'y a pas de raison
00:23:13pour le coup, il n'y a pas
00:23:15de raison de défiscaliser. Alors,
00:23:17la mesure rapporterait 450
00:23:19millions d'euros, c'est-à-dire
00:23:21un petit peu moins que la moitié de l'AME,
00:23:23ça se fait pour l'ironie, par an
00:23:25à l'État, ce gain s'expliquant par un
00:23:27taux d'imposition plus élevé pour le père
00:23:29que pour la mère, dans la plupart
00:23:31des cas, du fait des revenus qui sont
00:23:33plus importants chez le père, dans la
00:23:35plupart des cas, que chez la mère.
00:23:37Mais pour l'heure, de toute façon, nous ne
00:23:39devons parler que d'une proposition de loi, puisque
00:23:41l'amendement a été adopté dans un hémicycle
00:23:43plus que clairsemé, puisqu'il y avait
00:23:4550 voix pour
00:23:47et 46 contre, et on ne sait pas, à l'heure
00:23:49où l'on parle, s'il figurera toujours dans la copie
00:23:51finale du budget, cet amendement.
00:23:53La gauche a voté pour,
00:23:55le Rassemblement National, alors ça c'est très curieux,
00:23:57le Rassemblement National a voté
00:23:59contre, ou s'est abstenu,
00:24:01avec beaucoup de gens qui sont beaucoup plus abstenus
00:24:03qu'ils n'ont voté contre, c'est surtout l'abstention
00:24:05qui a marqué, et la
00:24:07coalition gouvernementale, alors ça c'est
00:24:09frappant, supposée défendre
00:24:11la grande cause du quinquennat,
00:24:13l'égalité hommes-femmes,
00:24:15le tournant égalitaire dont parle
00:24:17François Furé, puisqu'on parlait de la révolution,
00:24:19l'égalité hommes-femmes, et augmenter
00:24:21les recettes de l'Etat a voté
00:24:23contre. La balle est désormais
00:24:25dans le camp des sénateurs.
00:24:27Et pour savoir pourquoi
00:24:29vous jugez que c'est une hystérie
00:24:31fiscale, et pourquoi vous en parlez, ça sera juste
00:24:33après la pub.
00:24:35Restez bien avec nous sur CNews.
00:24:41On se retrouve sur le plateau de Face à l'info
00:24:43sur CNews, il est 19h30,
00:24:45on reprend Vincent, votre chronique,
00:24:47on parlait d'hystérie, enfin vous parliez
00:24:49d'hystérie fiscale à propos
00:24:51d'un amendement sur la pension alimentaire.
00:24:53Oui, c'est-à-dire que le but
00:24:55de cet amendement, c'est de faire en sorte
00:24:57que la pension alimentaire que
00:24:59reçoit par exemple une femme divorcée,
00:25:01elle était imputable
00:25:03à son budget, c'est-à-dire qu'elle était
00:25:05susceptible d'impôt, et le but de l'opération
00:25:07pour les parlementaires,
00:25:09c'est de faire en sorte
00:25:11que, dans le cadre du budget,
00:25:13c'est de faire en sorte qu'elle ne soit plus
00:25:15fiscalisée. Alors, en revanche,
00:25:17la droite classique
00:25:19s'oppose à cela. Selon certains,
00:25:21les mères isolées sont tellement pauvres
00:25:23que même en déclarant la pension,
00:25:25elles n'auraient pas à payer d'impôt.
00:25:27Jean-René Cazeneuve, EPR
00:25:29ex-Renaissance, a souligné que
00:25:31les femmes sous le seuil de pauvreté
00:25:33ne sont pas, par conséquent, impactées
00:25:35puisqu'elles ne paient pas d'impôt sur le revenu.
00:25:37Le ministre du budget lui-même, Laurent Saint-Martin,
00:25:39s'est déclaré défavorable
00:25:41à cet amendement parce que les personnes
00:25:43ayant la garde de l'enfant
00:25:45bénéficient du quotient familial.
00:25:47Et que, par conséquent, cette mesure
00:25:49est inopérante. Autre argument,
00:25:51le rapporteur général du budget, le centriste
00:25:53Charles de Courson, dont nous parlait
00:25:55notre ami tout à l'heure, a noté que la mesure
00:25:57pouvait toucher des gens percevant
00:25:59des pensions parfois très élevées,
00:26:01dénonçant, par conséquent,
00:26:03un amendement pour les gens très aisés.
00:26:05Mais, pour le mouvement
00:26:07des mères isolées, parce que nous y voilà,
00:26:09en fait tout ça est idéologique,
00:26:11c'est une victoire. C'était une demande de longue date
00:26:13de nos associations pour en finir
00:26:15avec la précarité des mères isolées,
00:26:17écrivent-elles sur les réseaux sociaux.
00:26:19C'est une vraie victoire dans notre combat
00:26:21pour la défense des familles monoparentales
00:26:23à saluer le député PS
00:26:25Philippe Brun.
00:26:27Bon, là, la caricature est patente,
00:26:29les pères doivent payer, je ne parle pas de la pension
00:26:31mais des impôts en plus,
00:26:33les pères doivent, par conséquent, être exonérés.
00:26:35Quand la pension des mères
00:26:37soit défiscalisée,
00:26:39après tout, cela s'entend, on peut
00:26:41à bon droit harguer que la pension
00:26:43alimentaire n'est pas
00:26:45totalement un revenu. Elle est faite
00:26:47pour élever les enfants. Donc, on
00:26:49pourrait entendre qu'on l'a, effectivement,
00:26:51qu'on la défiscalise. Mais pourquoi alors
00:26:53supprimer le fameux avantage fiscal
00:26:55pour les pères ? Sont-ils tous
00:26:57riches, aisés ? N'ont-ils pas, eux aussi,
00:26:59des difficultés ? Sont-ils absolument
00:27:01tous, et radicalement, à l'abri
00:27:03du besoin ? Quant aux mères qui vivent
00:27:05sous le seuil de pauvreté, comme elles ne paient pas l'impôt,
00:27:07elles ne sont, encore une fois, je le répète, elles ne sont pas
00:27:09impactées. Alors, avantage
00:27:11à la famille monoparentale, c'est quand même extrêmement
00:27:13curieux, lorsque tout le monde vous dit
00:27:15on ne fait pas assez d'enfants, il faut recréer
00:27:17la famille... Non, mais là, c'est les familles
00:27:19monoparentales qui sont avantagées. Voici le
00:27:21verdict pour la justice fiscale.
00:27:23Évidemment, on repassera. Le problème,
00:27:25c'est que, à toute force,
00:27:27l'injustice sociale
00:27:29doit être dénoncée. Mais
00:27:31l'inégalité sociale,
00:27:33dans l'absolu, je dis bien
00:27:35dans l'absolu, et j'insiste, n'est-elle
00:27:37pas un signe de justice sociale ?
00:27:39Pourquoi est-ce que...
00:27:41L'hystérie fiscale
00:27:43est bien et bien au programme
00:27:45au moment de voter le budget, et
00:27:47vous allez voir qu'Elefi est
00:27:49à la manœuvre. Mais justement, pourquoi ? J'en reviens là.
00:27:51Pourquoi est-ce que vous parlez d'hystérie ? Pourquoi ce
00:27:53terme ? Ah, mais moi j'en parle pas, vous allez voir.
00:27:55Vous allez voir, en faisant passer, lors des débats
00:27:57sur le budget, un amendement qui porte
00:27:59à 55%
00:28:01l'impôt exceptionnel
00:28:03sur les grands groupes, la gauche
00:28:05je retiens Mathieu, la gauche
00:28:07la gauche a enflammé
00:28:09l'Assemblée. La majorité relative
00:28:11s'est retrouvée à voter même contre
00:28:13l'article de son propre gouvernement.
00:28:15Le Nouveau Front Populaire est parvenu
00:28:17à faire voter
00:28:19une surtaxe temporaire
00:28:21de 120% sur l'impôt
00:28:23des plus grandes entreprises.
00:28:25Plus précisément, porter l'impôt
00:28:27sur les bénéfices à 40%
00:28:29pour celles dont le chiffre d'affaires
00:28:31dépasse 1 milliard d'euros,
00:28:33et à 55% pour
00:28:35celles de plus de 3 milliards
00:28:37d'euros. 109 députés
00:28:39de gauche présents ont voté
00:28:41pour, 95
00:28:43élus du Bloc central, de la droite
00:28:45et de l'extrême droite, contre.
00:28:47Sauf la députée
00:28:49Rassemblement National, Alexandra Masson
00:28:51qui l'a soutenue.
00:28:53Éclair de bolchevisation
00:28:55nous dit Libération. La droite
00:28:57s'est indignée. Ce soir,
00:28:59le piège fiscal se referme sur le
00:29:01gouvernement. C'est désolé Charles
00:29:03Cisentul, je prononce peut-être mal,
00:29:05c'est un nom compliqué, de Renaissance.
00:29:07À l'issue de cette soirée, je serai très inquiet
00:29:09pour nos chefs d'entreprise, a-t-il dit.
00:29:11Son collègue Mathieu Lefebvre a lui
00:29:13accusé la gauche de haine
00:29:15contre la propriété,
00:29:17et d'avoir
00:29:19adopté des impôts
00:29:21à 120% dans un grand
00:29:23moment, c'est lui qui le dit, d'hystérie
00:29:25fiscale. Les amendements votés
00:29:27nous font basculer dans une hallucination
00:29:29collective, s'est exclamé
00:29:31David Amiel, au renaissance.
00:29:33Le taux d'impôt sur les sociétés serait
00:29:35le plus élevé au monde.
00:29:37Vous avez battu les Comores, a-t-il dit à son
00:29:39adversaire, qui étaient jusque-là les champions
00:29:41du monde de l'impôt sur la société.
00:29:43Laurent Saint-Martin, le ministre du budget, est atterré.
00:29:45Ce que vous faites là n'est tout simplement
00:29:47pas sérieux, dit-il à la gauche.
00:29:49À quoi Mathilde Panot,
00:29:51l'inénarrable Mathilde Panot,
00:29:53lui répondait ? Ce qui n'est pas sérieux,
00:29:55ce sont les 1000 milliards de dettes qui ont été faits par
00:29:57Emmanuel Macron, et de demander au peuple
00:29:59de payer les cadeaux faits aux riches et aux
00:30:01multinationales, depuis ces temps, nous sommes en train
00:30:03de montrer qu'un autre budget est possible.
00:30:05120% de taux,
00:30:07ça ne ressemble à rien.
00:30:09Pourquoi pas 500, pourquoi pas 2000,
00:30:11pourquoi pas 3000, a ironisé
00:30:13le député du Rassemblement National,
00:30:15Mathias Renault. Vous êtes totalement
00:30:17irresponsable, vous voulez écraser l'économie
00:30:19française, vous avez décidé d'essayer
00:30:21de prendre le pouvoir par le chaos,
00:30:23que vous soyez éléfi ou socialiste,
00:30:25c'est la même chose, vos esprits sont
00:30:27mélenchonisés, et donc brutaux,
00:30:29et donc agressifs, notre débat
00:30:31ne ressemble plus à rien, a lancé le
00:30:33macroniste Éric Woerth. Vous voyez que ça
00:30:35s'hystérise à tous les niveaux.
00:30:37Tous vos amendements, alors ça c'est extrêmement
00:30:39drôle, tous vos amendements
00:30:41s'inscrivent dans une stratégie
00:30:43anticapitaliste, d'inspiration
00:30:45marxiste, a vociféré
00:30:47le député renaissance Daniel
00:30:49Labaronne, qui a été applaudi
00:30:51et félicité, non sans ironie,
00:30:53par l'extrême-gauche. Il poursuivait ainsi
00:30:55vous vous attaquez aux riches pour aller vers
00:30:57une société sans classe, il a
00:30:59hargué de l'appropriation collective
00:31:01des moyens de production, a reproché
00:31:03à ses adversaires de s'attaquer à l'économie
00:31:05de marché pour aboutir à, je le cite,
00:31:07la dictature du
00:31:09prolétariat. Quel bonheur monsieur Labaronne,
00:31:11ce que vous venez de nous dire, a souri dans
00:31:13la foulée, la députée communiste
00:31:15Nicole Sansu.
00:31:17Le député, Nicolas. Le député, pardon.
00:31:19Nicolas Sansu. Bon, l'hystérie fiscale
00:31:21a fait long feu puisque le bloc central
00:31:23a rameuté ses troupes au
00:31:25moment du vote final de l'article.
00:31:27Le rassemblement national, mais aussi
00:31:29Renaissance et LR l'ont rejeté en bloc
00:31:31par 122 contre
00:31:33et 113 pour.
00:31:35Monsieur Macron, dont l'anagramme
00:31:37prémonitoire
00:31:39est monarque, ça doit être pour ça que
00:31:41il tutoie le roi du Maroc, mais c'est une parenthèse.
00:31:43Monsieur Macron avait prophétisé, il y a
00:31:457 ans, la disparition du clivage
00:31:47droite-gauche. Sur cette question
00:31:49aussi, sur cette question encore,
00:31:51il s'est trompé.
00:31:53Merci beaucoup, Vincent.
00:31:55Nous sommes à la veille de la Toussaint.
00:31:57Peut-être que vous allez aller fleurir
00:31:59ce week-end les tombes.
00:32:01Et là, il y a un scandale qui vous
00:32:03met hors de vous, Marc.
00:32:05C'est la profanation des cimetières.
00:32:07Et vous nous dites qu'il y en a de plus en plus.
00:32:09C'est terrifiant parce que depuis des années,
00:32:11effectivement, on voit
00:32:13constamment des plaintes qui
00:32:15arrivent dans les mairies quand les personnes
00:32:17s'en rendent compte. Car,
00:32:19parfois, les mairies gardent l'information
00:32:21et la famille ne sait même pas qu'il y a
00:32:23eu dégradation de
00:32:25la tombe. Alors,
00:32:27on va essayer de comprendre pourquoi.
00:32:29Est-ce qu'il y a des lieux
00:32:31privilégiés, des régions ? Non.
00:32:33Il semblerait que ce soit partout.
00:32:35Et on agit souvent, lorsqu'on trouve
00:32:37les coupables, ce qui est très rare,
00:32:39on s'aperçoit que ce sont des groupes.
00:32:41Que ce sont même, parfois, des
00:32:43familles. Alors, pourquoi ? Que cherchent-ils ?
00:32:45Eh bien, tout simplement, par exemple,
00:32:47le bronze. Petite statuette en
00:32:49bronze. Des éléments qui peuvent
00:32:51être soit fondus, soit revendus
00:32:53en tant que tels. Une petite statuette
00:32:55de la Vierge.
00:32:57Des objets qui peuvent valoir
00:32:59à la revente entre 300
00:33:01à 350 euros.
00:33:03Une lettre en bronze. Eh bien, une lettre en bronze,
00:33:05c'est 26 euros.
00:33:07Et par conséquent, vous allez, et pratiquement
00:33:09impunément. N'oubliez pas,
00:33:11quand vous promenez dans la campagne, le petit
00:33:13cimetière, il n'est même pas dans le bourg,
00:33:15il n'est pas à côté de l'église. On chemine,
00:33:17on fait quelques pas champêtre,
00:33:19et puis, toc, il est là.
00:33:21On entre, et il n'y a personne pour vous
00:33:23repérer. Il n'est pas question
00:33:25même de regarder derrière soi
00:33:27si vous êtes observé. Non, non. Vous pouvez
00:33:29agir impunément.
00:33:31Et vous vous laissez aller. Et le
00:33:33nombre de tombes à ce moment-là
00:33:35qui sont pillées, qui sont profanées,
00:33:37sont légion. On peut en avoir 10, 15,
00:33:39et rien derrière.
00:33:41Mais j'ai vu qu'il y en avait même qui piquaient
00:33:43les fleurs. Ah, mais je voulais vous le dire.
00:33:45Là, je suis d'abord sur les objets.
00:33:47C'est-à-dire que ce que l'on peut
00:33:49supposer être la
00:33:51probabilité d'une revente
00:33:53et donc d'un enrichissement.
00:33:55Et alors, ce qui est extraordinaire, c'est que ça coûte
00:33:57pas très cher si vous êtes pris la main dans le sac.
00:33:59Un an de prison maximum
00:34:0115 000 euros. Et par exemple,
00:34:03à Mongeron,
00:34:05il y a une famille
00:34:07qui a été arrêtée.
00:34:09Ils ont eu une amende. Je ne connais pas le montant
00:34:11de l'amende. Et une condamnation
00:34:13de prison avec sursis.
00:34:15Ce qui fait que, bon, vous en sortez bien.
00:34:17Et dans le Haut-Rhin,
00:34:19on a une autre famille. Là, ils étaient 4.
00:34:21Il y en a 3 qui sont en
00:34:23détention provisoire.
00:34:25Et imaginez, ils ont
00:34:27profané
00:34:29310
00:34:31tombes.
00:34:33D'après vous, le butin, c'est combien
00:34:35quand on se conduit de façon si saloparde ?
00:34:37Eh bien,
00:34:39175 000 euros.
00:34:41175 000 euros,
00:34:43pratiquement sans risque.
00:34:45Voilà ce que l'on voit.
00:34:47Et alors, l'or du riz va encore plus loin.
00:34:49Il y a le maire de Villejuif
00:34:51qui rapportait à nos confrères du Parisien
00:34:53qu'il l'interrogeait
00:34:55sur ce type
00:34:57d'immondes comportements.
00:34:59Il disait, j'ai même vu
00:35:01la tombe
00:35:03d'un petit enfant où il y avait
00:35:05un ange. Et cet ange
00:35:07a été volé. Vous voyez, il n'y a plus
00:35:09la moindre morale,
00:35:11le moindre respect de quoi
00:35:13que ce soit.
00:35:15Et on va élargir,
00:35:17tel que vous nous l'avez suggéré il y a quelques secondes,
00:35:19ma chère Clélie, il y a les fleurs.
00:35:21Alors demain, c'est la Toussaint. C'est la grande période.
00:35:23Vous avez ceux qui sont là,
00:35:25ils attendent la fin de la journée
00:35:27et hop, ils vont récupérer.
00:35:29C'est la revente.
00:35:31Mais alors, il y a des spécialistes.
00:35:33Au moment des fidérailles.
00:35:35La famille est là.
00:35:37Forcément, les pleurs. On se retire.
00:35:39Et si vous revenez...
00:35:41Oui ! Et revente
00:35:43des fleurs. Je ne sais pas s'il y a quelques
00:35:45fleuristes qui font du recyclage,
00:35:47mais voilà où nous en sommes.
00:35:49C'est-à-dire que cette société
00:35:51n'a plus la moindre morale,
00:35:53n'a plus le sens de quoi que ce soit.
00:35:55Mais là, on peut se dire,
00:35:57on fait du forfait
00:35:59pour tenter d'avoir un gain.
00:36:01Un gain malsain, mais un gain quand même.
00:36:03Mais après, vous avez toutes les profanations
00:36:05qui sont simplement
00:36:07souillures. Simplement le désir
00:36:09de nuire, de marquer
00:36:11les familles et peut-être éventuellement
00:36:13aussi, par exemple, les juifs.
00:36:15Parmi les cimetières les plus profanées,
00:36:17il y a les cimetières juifs.
00:36:19Mais vous avez, par exemple, en Dordogne,
00:36:2182 tombes, le portail
00:36:23et puis
00:36:25deux crucifix.
00:36:27Pof, ça s'en va. A Blanac,
00:36:29sept tombes. Et là, on a été
00:36:31jusqu'à ouvrir les sépultures.
00:36:33Oui, on ne sait jamais, parce que vous pouvez avoir...
00:36:35Il suffit d'aller
00:36:37en Égypte quand on
00:36:39nous ouvre.
00:36:41Vous avez éventuellement des morts qui sont
00:36:43enterrés avec quelques souvenirs
00:36:45et ça peut toujours être bon
00:36:47à prendre. Voilà où nous
00:36:49en sommes aujourd'hui. Alors, ça signifie
00:36:51quoi ? Bien, ça signifie
00:36:53que notre société
00:36:55est dans une décrépitude morale totale
00:36:57et c'est
00:36:59quand même étonnant de
00:37:01s'apercevoir que
00:37:03le chevalier de la barre,
00:37:05lui, a été condamné à mort simplement parce
00:37:07qu'il n'avait pas baissé son chapeau. Mais disons
00:37:09qu'il était dans la jeunesse et ça
00:37:11nous rappelle qu'à l'époque,
00:37:13quand un corbillard passait,
00:37:15on baissait la tête.
00:37:17Devant le mort, c'était le respect
00:37:19le plus total.
00:37:21Devant le mort, même l'ennemi
00:37:23devenait respectable.
00:37:25Or, aujourd'hui,
00:37:27ça va même plus loin que ça,
00:37:29puisqu'il y a des palmes
00:37:31qui sont enlevées sur les monuments
00:37:33aux morts des victimes
00:37:35de la guerre de 14, cette grande guerre
00:37:37sanglante.
00:37:39Mais là, on s'aperçoit
00:37:41que le mal est plus profond.
00:37:43Il y a les ordures et puis après,
00:37:45il y a la société en général
00:37:47qui ne s'intéresse plus à ses défunts.
00:37:49Et ça aussi,
00:37:51c'est un autre signe de notre époque.
00:37:53Il y a une pleine page
00:37:55aujourd'hui dans le Figaro
00:37:57qui appelle,
00:37:59« Morts pour rien,
00:38:01ne laissons pas disparaître
00:38:03les tombes des morts pour la France
00:38:05dans nos cimetières communaux. »
00:38:07Le souvenir français
00:38:09a besoin de votre don.
00:38:11C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:38:13dans une commune,
00:38:15où en général, on a au moins
00:38:17un employé municipal,
00:38:19on n'a même plus le respect
00:38:21de ceux qui ont connu ce grand
00:38:23sacrifice de la guerre
00:38:25la plus épouvantable
00:38:27de tous les temps. Vous voyez où nous en sommes ?
00:38:29Alors moi, je m'étais rendu il y a quelques années
00:38:31de ça pour mon deuxième roman
00:38:33en Irianjaya, c'est la partie ouest
00:38:35de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
00:38:37Et là-bas, il y avait encore
00:38:39des peuplades
00:38:41qui avaient le rituel
00:38:43ne pratiquaient plus
00:38:45l'anthropophagie, mais qui avaient
00:38:47gardé les traces de ce qui
00:38:49se passait dans les années 50.
00:38:51Et là, éventuellement, on tuait
00:38:53son ennemi. Et en tuant son ennemi,
00:38:55on prenait la cervelle
00:38:57et on mangeait cette cervelle
00:38:59pour
00:39:01s'imprégner des forces
00:39:03et de l'esprit du mort.
00:39:05Mais ensuite, on conservait pieusement
00:39:07la tête. On s'en servait
00:39:09comme oreiller, car il n'était pas
00:39:11question de considérer
00:39:13qu'un mort... Non mais c'est
00:39:15intéressant parce que c'est de montrer
00:39:17comment les civilisations
00:39:19avaient ce respect
00:39:21total
00:39:23pour les disparus.
00:39:25C'est-à-dire que même ceux qui avaient été
00:39:27sacrifiés avaient les honneurs
00:39:29de ceux qui les avaient
00:39:31immolés. Voilà
00:39:33donc comment cette
00:39:35humanité
00:39:37est aujourd'hui
00:39:39dans l'impossibilité
00:39:41de se regarder.
00:39:43N'oublions pas que les éléphants sont
00:39:45capables de s'enterrer. Vous avez des bonobos
00:39:47qui pleurent et qui font attention
00:39:49aux membres de la famille
00:39:51disparue. Bien nous, on n'a même plus
00:39:53ça. C'est-à-dire que
00:39:55le mort, aujourd'hui,
00:39:57est quelque chose à jeter.
00:39:59Et le paradoxe, c'est que demain,
00:40:01c'est la fête pour les morts.
00:40:03Non, de la Toussaint.
00:40:05Après-demain, pardon.
00:40:07Demain, c'est la Toussaint. Après-demain,
00:40:09avec quelque chose de fort
00:40:11qui devrait valoir
00:40:13soudain un rejaillissement en dignité.
00:40:15Et aujourd'hui,
00:40:17c'est Halloween.
00:40:19Et Halloween, c'est le guignolesque
00:40:21morbide
00:40:23avec les squelettes qui s'agitent,
00:40:25avec cette
00:40:27mort qui est dégradée
00:40:29et qui est agitée dans
00:40:31toutes les opérations commerciales.
00:40:33Eh bien, je dirais que nous sommes
00:40:35à l'image de cette fête.
00:40:37Nous ne sommes plus que des morts vivants
00:40:39et on ne mérite pas le respect.
00:40:41Voilà ce que m'inspire
00:40:43cette enquête qui m'a
00:40:45déclenché hier le désir
00:40:47d'évoquer ces sinistres pratiques
00:40:49telles qu'elles ont lieu,
00:40:51qu'elles se multiplient
00:40:53et avec, je vous l'ai dit, pratiquement
00:40:55pas de risque puisqu'au plus,
00:40:57c'est un an de prison
00:40:59et 15 000 euros d'amende.
00:41:01Vous avez bien fait d'aborder la question.
00:41:03Après, pour Halloween,
00:41:05je me tourne vers Mathieu Bocoté
00:41:07parce qu'elle nous vient quand même d'Outre-Atlantique.
00:41:09Il n'est pas déguisé ce soir.
00:41:11Est-ce que là aussi, elle a été dévoyée aussi ?
00:41:13Maintenant, effectivement, c'est une fête très commerciale,
00:41:15peu partout.
00:41:17Mais quelles sont les origines d'Halloween ?
00:41:19C'est une question qu'on ne se pose pas.
00:41:21Halloween, c'est la fête des enfants.
00:41:23C'est-à-dire que c'est la fête où tout le monde peut se déguiser.
00:41:25Et depuis quelques années, les adultes aussi aiment se déguiser.
00:41:27C'est une occasion de faire une fête costumée.
00:41:29Mais ça n'a pas d'avantage de porter
00:41:31dans la culture nord-américaine, j'entends,
00:41:33sauf dans l'industrie du cinéma d'horreur.
00:41:35Ça, c'est autre chose.
00:41:37Globalement, on passe, on va chercher des bonbons
00:41:39et normalement, le soir, on est malade.
00:41:41Mais on jette un sort
00:41:43et c'est là où Charlotte, sans doute,
00:41:45dans sa foi ô combien respectable,
00:41:47doit être offusquée
00:41:49parce que c'est un monde de démoniaques.
00:41:51Le fait de jeter des sorts
00:41:53et ce qui est associé, en effet,
00:41:55au travestissement des morts
00:41:57et aux enfers et ce dont on parlait,
00:41:59qui s'est passé à Toulouse, oui, ça c'est sûr.
00:42:01On en revient, justement,
00:42:03à votre résolution, Charlotte.
00:42:05Sans transition aucune, car c'est un sujet radicalement différent.
00:42:07C'était en marge du déplacement
00:42:09d'Emmanuel Macron au Maroc,
00:42:11lors de sa grande visite d'Etat.
00:42:13Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a rencontré son homologue.
00:42:15Notamment pour aborder la question
00:42:17de l'immigration, on en a beaucoup parlé.
00:42:19Et en particulier, parce qu'elle est importante,
00:42:21celle du retour des mineurs isolés.
00:42:23Alors, qu'en est-il de l'accord passé
00:42:25entre ces deux pays, il y a déjà quelques années maintenant ?
00:42:27C'est vrai qu'on a évoqué
00:42:29pas mal de choses, et notamment ce qui avait été
00:42:31entendu entre le roi et
00:42:33Emmanuel Macron.
00:42:35En réalité, c'est l'homologue de Bruno Retailleau au Maroc
00:42:37qui lui a donné une conférence de presse
00:42:39à la fin de cette réunion avec Bruno Retailleau.
00:42:41Et il a expliqué
00:42:43que le roi lui avait donné l'instruction
00:42:45du rapatriement des mineurs étrangers,
00:42:47marocains en l'occurrence,
00:42:49pour eux pas étrangers, mais qui sont en France.
00:42:51Et les mineurs, ouvrez les guillemets,
00:42:53dûment identifiés. Et le roi insiste
00:42:55là-dessus depuis des années.
00:42:57Il n'y a pas grand-chose de nouveau dans cette
00:42:59annonce-là, mais il a également
00:43:01rappelé que des policiers marocains
00:43:03avaient été envoyés en France
00:43:05pour assister les autorités françaises,
00:43:07notamment dans l'identification de ces mineurs
00:43:09en juin 2018. Vous voyez que ce n'est pas
00:43:11très nouveau. Et il y avait un schéma
00:43:13de procédure pour le retour de ces mineurs
00:43:15qui avait été signé par les deux
00:43:17ministres de la Justice, cette fois-ci,
00:43:19marocains et français,
00:43:21en décembre 2020.
00:43:23La nouveauté, c'est que le ministre a affirmé
00:43:25que le Maroc avait désormais
00:43:27préparé une logistique d'accueil
00:43:29appropriée à travers des centres
00:43:31de protection et de formation
00:43:33pour recevoir ces mineurs qui seraient
00:43:35de retour au Maroc. Pourquoi est-ce que c'est
00:43:37nouveau ? Parce que d'abord, évidemment, ce qui
00:43:39n'a pas aidé à la mise
00:43:41en place de cet accord, c'est qu'on l'a suffisamment
00:43:43dit, la crise diplomatique entre la France et le Maroc
00:43:45était assez avancée
00:43:47ces dernières années. Là, on nous
00:43:49explique que c'est la grande réconciliation
00:43:51sur beaucoup de sujets. On verra sur celui-là
00:43:53comment il se met en pratique. Mais évidemment, la
00:43:55mise en place et le respect de cet accord nécessitent
00:43:57une coordination parfaite entre les
00:43:59deux pays. Concrètement, qu'est-ce qui
00:44:01est prévu côté français ? C'est de
00:44:03permettre aux magistrats français
00:44:05de disposer des éléments
00:44:07indispensables, c'est écrit comme ça, pour
00:44:09prendre les mesures les plus adaptées à l'intérêt
00:44:11de l'enfant pour
00:44:13le retour au Maroc. Concrètement,
00:44:15ça veut dire qu'il faut d'abord qu'il y ait un juge
00:44:17marocain qui signe
00:44:19une ordonnance de placement de cet enfant
00:44:21au Maroc pour que le juge français
00:44:23puisse examiner la situation,
00:44:25voir si en effet la protection
00:44:27de l'enfant est assurée à la fois dans
00:44:29le retour et une fois
00:44:31arrivé au Maroc. Il y avait un suivi
00:44:33au Maroc de ces enfants une fois qu'ils
00:44:35étaient retournés
00:44:37avant d'exiger le retour.
00:44:39Mais l'accord n'a pas été appliqué. Pourquoi ? Parce que
00:44:41la France a envoyé des agents au Maroc
00:44:43pour vérifier la faisabilité
00:44:45et ils ont jugé que
00:44:47les structures d'accueil n'étaient pas adéquates
00:44:49au retour et à la prise en charge
00:44:51de ces mineurs. Par ailleurs,
00:44:53il y a un problème au Maroc, c'est que certains
00:44:55enfants ne sont pas reconnus, par exemple les enfants
00:44:57hors mariage, certains enfants ne sont plus
00:44:59reconnus par les familles, notamment
00:45:01avec les problèmes de délinquance.
00:45:03Est-ce qu'il y a l'accord de l'enfant pour retourner
00:45:05au Maroc et quelles sont les raisons
00:45:07pour lesquelles il évoquerait un désaccord ?
00:45:09Toutes ces questions sont des obstacles juridiques
00:45:11selon notre droit français.
00:45:13Et par ailleurs, et ça on le connaît par cœur,
00:45:15en droit il est compliqué de passer le test
00:45:17de l'examen de proportionnalité
00:45:19entre les deux, on va dire,
00:45:21questions de droit qui s'affrontent,
00:45:23l'intérêt de l'enfant d'un côté et
00:45:25la lutte contre l'immigration illégale
00:45:27dont a beaucoup parlé le ministre
00:45:29de l'Intérieur. Car même si le Maroc
00:45:31est disposé, et il l'a été, il l'a
00:45:33dit à plusieurs reprises vis-à-vis
00:45:35de l'Europe sur cette question des mineurs isolés,
00:45:37nos dispositions françaises sont extrêmement
00:45:39restrictives. Pourquoi ? Parce que
00:45:41la France a signé la convention des droits
00:45:43de l'enfant, comme d'ailleurs l'immense majorité
00:45:45voire la totalité je pense
00:45:47des pays européens, et cette convention
00:45:49indique qu'un mineur,
00:45:51quel qu'il soit, quelle que soit sa situation
00:45:53administrative, est d'abord un mineur.
00:45:55Donc les mineurs étrangers ne dépendent
00:45:57pas du code des étrangers,
00:45:59mais de celui de protection des enfants.
00:46:01Donc un mineur étranger est considéré
00:46:03exactement comme un mineur français
00:46:05sans parents, errant, perdu
00:46:07ou placé en foyer d'accueil
00:46:09et seule sa protection
00:46:11entre en compte aux yeux de la justice.
00:46:13C'est d'ailleurs pour ça qu'il y a un énorme enjeu
00:46:15sur la minorité et le fait de rechercher
00:46:17s'il y a une minorité,
00:46:19puisqu'évidemment les filières, notamment de passeurs,
00:46:21se servent énormément de ça
00:46:23pour ceux
00:46:25qui sont tout juste majeurs
00:46:27et dont il est difficile
00:46:29d'identifier l'âge.
00:46:31Donc vous voyez que le seul moyen
00:46:33de contrevenir à cette convention des droits de l'enfant
00:46:35qui oblige la France à prendre en charge
00:46:37ses enfants, c'est-à-dire ses mineurs,
00:46:39c'est un accord bilatéral
00:46:41à condition que dans le pays
00:46:43d'origine, les garanties
00:46:45de la protection des mineurs soient assurées.
00:46:47Donc l'accord seul ne suffit pas,
00:46:49c'est le début d'une longue route.
00:46:51Est-ce qu'on sait ce que représentent en nombre ces mineurs isolés
00:46:53et pour marocains,
00:46:55on s'intéresse au lien isolé marocain,
00:46:57et pourquoi ce sujet-là
00:46:59prend-il autant de place dans les discussions
00:47:01plus vastes, j'allais dire,
00:47:03sur l'immigration illégale et même sur l'immigration légale.
00:47:05Oui, exactement,
00:47:07et les mineurs isolés, de manière générale,
00:47:09sont une petite partie de l'immigration
00:47:11en général, et les marocains
00:47:13encore plus, vous allez le voir.
00:47:15Il y a une mission qui dépend du ministère de la Justice
00:47:17qui s'appelle la mission mineur non accompagné,
00:47:19et qui chaque année
00:47:21rend un rapport sur l'évolution
00:47:23de cette population,
00:47:25et c'est un rapport qui est rédigé avec les différents acteurs impliqués.
00:47:27Déjà du côté français,
00:47:29on va faire simplement la liste des acteurs
00:47:31impliqués dans l'accompagnement de ces mineurs pour voir
00:47:33que c'est un sujet qui mobilise énormément
00:47:35l'état français. Il y a les départements,
00:47:37les associations chargées de l'évaluation
00:47:39de la minorité et de la mise
00:47:41à l'abri de ces mineurs,
00:47:43les juridictions et services déconcentrés
00:47:45de la protection judiciaire
00:47:47de la jeunesse, les autorités
00:47:49indépendantes, le défenseur des droits,
00:47:51les associations et organisations non gouvernementales,
00:47:53et les associations d'avocats
00:47:55qui suivent les éventuels recours
00:47:57au moment du placement ou non
00:47:59de ces enfants. En 2022,
00:48:01cette mission-là, elle dénombre
00:48:0314 800 ordonnances
00:48:05de placement.
00:48:07Une ordonnance de placement,
00:48:09parce qu'on a les chiffres à l'écran,
00:48:11c'est quoi ? Un mineur, quand il arrive en France,
00:48:13il déclare qu'il est mineur.
00:48:15Par principe,
00:48:17puisque surdéclaration ça suffit,
00:48:19par principe, l'état remet
00:48:21par le biais des départements
00:48:23l'enfant à l'aide sociale à l'enfance.
00:48:25L'aide sociale à l'enfance fait un entretien
00:48:27pour évaluer si oui ou non il a réellement affaire
00:48:29à un mineur. Une fois
00:48:31qu'elle accepte, si elle dit
00:48:33vous êtes mineur, ok, on le place
00:48:35en foyer. Si elle dit
00:48:37il y a un doute, nous on vous considère majeur,
00:48:39il part devant le tribunal
00:48:41et là c'est un juge qui évalue ou non la minorité.
00:48:43Donc les ordonnances de placement,
00:48:45ce sont uniquement les mineurs placés par les juges.
00:48:47Mais il y en a beaucoup d'autres qui sont déjà placés
00:48:49par les départements auprès de l'aide sociale
00:48:51à l'enfance. Donc,
00:48:53il est difficile d'avoir un chiffre précis
00:48:55et c'est pour ça qu'on a des chiffres qui varient quasiment
00:48:57du simple au double parfois sur cette question.
00:48:59Ce qui est sûr, c'est que sur ces ordonnances
00:49:01de placement, vous avez 90%
00:49:03de garçons, très majoritairement âgés
00:49:05de plus de 16 ans, massivement
00:49:07originaire d'Afrique de l'Ouest.
00:49:09Et dans ce même rapport, on apprend que les enfants
00:49:11marocains, les mineurs marocains,
00:49:13représentent moins de 3% de ces mineurs.
00:49:15Donc c'est très peu par rapport
00:49:17à l'immigration en général, légal évidemment,
00:49:19même illégal, et encore plus
00:49:21et même, pardon, sur
00:49:23les mineurs isolés. Alors,
00:49:25ils occupent particulièrement les autorités françaises
00:49:27comme marocaines, pour le sujet qu'ils nous occupent,
00:49:29parce qu'ils sont en revanche extrêmement
00:49:31présents dans la délinquance. On parle souvent
00:49:33de la présence des mineurs étrangers dans la délinquance,
00:49:35c'est faux
00:49:37sur la majorité des mineurs
00:49:39étrangers en France. On dit, ils viennent
00:49:41beaucoup d'Afrique de l'Ouest, beaucoup ne sont pas
00:49:43impliqués dans la délinquance, mais en revanche
00:49:45parmi les mineurs marocains,
00:49:47beaucoup sont présents dans la délinquance.
00:49:49On le voit sous l'aspect de la délinquance qu'ils commettent,
00:49:51mais en réalité, ça s'explique par le fait qu'ils sont
00:49:53pris en charge, soit déjà dans leur
00:49:55pays d'origine, soit directement à leur arrivée en France,
00:49:57par des réseaux criminels
00:49:59extrêmement établis, qui donc
00:50:01se servent d'eux très directement. Ils sont sous
00:50:03la coupe de ces réseaux, et
00:50:05ils sont effectivement délinquants,
00:50:07c'est un fait, et ils sont souvent également
00:50:09victimes de ces réseaux qui les...
00:50:11Enfin, c'est de la traite
00:50:13d'être humain absolue, du début à la
00:50:15fin, et de manière très claire,
00:50:17mais qui est très difficile à appréhender, notamment par la justice
00:50:19en France. Mais ça inquiète de plus en plus
00:50:21les autorités. Comment vous, vous explicitez
00:50:23cette présence dans la délinquance
00:50:25de ces mineurs isolés marocains ? Alors, en janvier
00:50:27dernier, on a eu un procès,
00:50:29six Algériens, qui avaient été condamnés
00:50:31en France, pour traite
00:50:33d'être humain, cette fois-ci, et c'était une des premières
00:50:35fois, pour avoir justement enrôlé
00:50:37de jeunes Marocains dans leur trafic
00:50:39en tout genre, et notamment le trafic de
00:50:41stups. On a vu ces derniers jours,
00:50:43mois, et malheureusement
00:50:45quasiment années maintenant, qu'il y avait beaucoup
00:50:47de mineurs impliqués dans le trafic de stups,
00:50:49et pour des missions parfois abominables,
00:50:51par exemple, aller tuer le rival, et
00:50:53parmi ces mineurs, il y a beaucoup de mineurs étrangers.
00:50:55Donc cette question, évidemment,
00:50:57intéresse. Et là, par le biais
00:50:59de ce procès, on a compris quel était le processus.
00:51:01Ces mineurs, ils sont abordés dans la rue,
00:51:03puisqu'ils sont souvent en train d'errer dans
00:51:05les rues, ils sont abordés dans la rue.
00:51:07Ils sont amadoués par une langue commune,
00:51:09parce que souvent, c'est par là que ça passe,
00:51:11donc on leur parle leur langue dans la rue.
00:51:13Les trafiquants leur proposent des psychotropes,
00:51:15comme le rivotril, qui est initialement un médicament
00:51:17mais qui leur est proposé pour
00:51:19être soigné, donc on prend soin d'eux,
00:51:21on leur explique, on a une langue familière
00:51:23et on leur propose ce rivotril,
00:51:25qui a l'avantage immense de générer
00:51:27une addiction extrêmement rapide.
00:51:29Pourquoi avantage immense ? Parce que
00:51:31quand vous êtes addict, vous avez besoin du produit.
00:51:33Et quand vous avez besoin de produit, vous avez besoin d'argent.
00:51:35Et là, vous êtes prêt à rendre service
00:51:37au réseau criminel.
00:51:39Donc là, le réseau vous dit, tu as besoin
00:51:41d'argent, eh bien pas de problème, tu vas faire
00:51:43ci, ça et ça, dans le trafic.
00:51:45Le bénéfice pour les réseaux, c'est quoi ?
00:51:47Ce sont des enfants isolés, évidemment,
00:51:49endettés par l'exil
00:51:51et par leur addiction,
00:51:53sous les radars, évidemment, des autorités,
00:51:55inconnus de la police
00:51:57et de la justice au moment où ils arrivent,
00:51:59évidemment, mineurs devant la justice
00:52:01qui a des avantages, évidemment,
00:52:03au moment d'avoir une peine, et ignares
00:52:05de toute l'organisation criminelle.
00:52:07Donc si, par hasard, la police les attrape,
00:52:09ils sont incapables de donner des noms,
00:52:11de savoir qui dirige,
00:52:13et l'ordre hiérarchique,
00:52:15on va dire, dans ces réseaux, impossible
00:52:17pour eux de balancer.
00:52:19Et, par ailleurs, c'est une main d'oeuvre, évidemment,
00:52:21infiniment moins chère que celle
00:52:23qu'ils avaient l'habitude d'employer.
00:52:25Il y a, par ailleurs, des enfants qui sont déjà
00:52:27enrôlés dans leur pays d'origine par des réseaux criminels
00:52:29installés dans leur pays d'origine.
00:52:31On avait vu ça et on l'avait découvert au moment,
00:52:33vous savez, du procès de la macromafia
00:52:35aux Pays-Bas.
00:52:37Alors là, ils allaient recruter des gamins marocains,
00:52:39ils se revendiquent marocains, la macromafia, d'où son nom.
00:52:41Ils allaient chercher des gamins au Maroc,
00:52:43via les réseaux sociaux, en leur proposant des missions.
00:52:45Et donc, ils les enrôlaient là-bas.
00:52:47Quand ils risquaient une peine au Maroc,
00:52:49ils les transféraient en France
00:52:51pour fuir la peine éventuelle au Maroc.
00:52:53Et là, évidemment, vous avez des gamins
00:52:55sous emprise totale.
00:52:57C'était l'une des inquiétudes évoquées par les magistrats,
00:52:59souvenez-vous, devant le Sénat.
00:53:01Quand ils avaient parlé, les magistrats marseillais
00:53:03avaient expliqué qu'ils constataient de plus en plus
00:53:05que le sous-prolétariat de la revente de cannabis
00:53:07recruté via les réseaux sociaux
00:53:09concerne des personnes extrêmement vulnérables
00:53:11et précarisées que sont les migrants,
00:53:13notamment mineurs.
00:53:15Voilà pourquoi le sujet occupe les autorités.
00:53:17La criminalité de certains de ces mineurs
00:53:19s'ajoute évidemment au poids
00:53:21du nombre de mineurs isolés.
00:53:23Je vous le disais tout à l'heure, c'est devenu une filière
00:53:25identifiée par les passeurs, parce que la minorité
00:53:27vous oblige à les accueillir en attendant
00:53:29de vérifier éventuellement
00:53:31une éventuelle non-minorité.
00:53:33En 2014, l'Assemblée des départements de France
00:53:35recensait 4 000 mineurs
00:53:37à sa charge. En 2018,
00:53:39elle les estimait à 40 000.
00:53:41Donc on comprend évidemment que ce n'est pas simplement
00:53:43des histoires individuelles et que certains passeurs,
00:53:45eux aussi, friands de traite
00:53:47d'êtres humains, se sont saisis
00:53:49du filon.
00:53:51Merci beaucoup Charlotte.
00:53:53On termine avec Mathieu Bockcôté.
00:53:55Là, on part au Royaume-Uni cette fois.
00:53:57On s'en souvient, l'été dernier, il y avait eu des
00:53:59vives émeutes anti-immigration.
00:54:01A l'origine de ces émeutes, il y avait un assassinat.
00:54:03Un assassinat de trois jeunes filles par un fils
00:54:05de migrant rwandais. Les médias britanniques
00:54:07à l'époque ont accusé
00:54:09ceux qui voyaient l'assassin animé par
00:54:11l'islamisme de propager
00:54:13des fake news.
00:54:15Et on constate aujourd'hui que les choses
00:54:17sont un tout petit peu plus complexes.
00:54:19Il y a eu une perquisition. Les Britanniques sont sidérés.
00:54:21Et vous allez nous les expliquer. Pourquoi ?
00:54:23Parce qu'ils semblent être
00:54:25un mensonge d'Etat ou du moins
00:54:27une dissimulation qui
00:54:29suscite beaucoup, beaucoup, beaucoup d'interrogations.
00:54:31Moi, je reviens à mensonge d'Etat.
00:54:33Je pense que c'est le bon terme.
00:54:35Rappel des événements. En effet,
00:54:37juillet 2024,
00:54:39c'est une scène absolument
00:54:41atroce. Trois jeunes filles
00:54:43sont poignardées, sont
00:54:45assassinées dans une classe de danse.
00:54:47Par ailleurs, il y a eu des blessés aussi.
00:54:49Huit autres sont blessés et deux adultes
00:54:51blessés. L'assassin,
00:54:53Axel Mugawa
00:54:55Ruda Kubana,
00:54:57fils d'immigrés rwandais.
00:54:59Mais lorsque vient le temps de le mentionner,
00:55:01on dit non, non, non, pas du tout. C'est un Galois.
00:55:03C'est un Galois comme les autres. C'est un fils
00:55:05du pays de Galles qui a commis cela.
00:55:07Donc la mention de l'origine
00:55:09n'a aucune pertinence
00:55:11dans la description
00:55:13des événements. Donc la question de la surreprésentation
00:55:15potentielle des populations
00:55:17issues d'immigration dans la délinquance
00:55:19ou la criminalité du potentiel
00:55:21est une non-question.
00:55:23Les Britanniques, à ce moment-là,
00:55:25ne sont pas d'accord globalement.
00:55:27Et plusieurs sortent dans la rue, vont jusqu'à
00:55:29l'émeute, une émeute souvent très violente et condamnable
00:55:31dans sa violence, évidemment.
00:55:33Ensuite, réponse,
00:55:35ne l'oubliez pas, des manifestations
00:55:37islamistes pour contrer
00:55:39les émeutes anti-immigration. Les forces
00:55:41de l'ordre s'en mêlent et les forces de l'ordre
00:55:43prennent globalement pour les forces, pour
00:55:45les islamistes plutôt que pour les
00:55:47insurgés du moment. On est toujours
00:55:49dans le rappel des faits. Ah oui,
00:55:51petit détail, à ce moment-là, le gouvernement
00:55:53britannique dit on va libérer des places en prison
00:55:55pour pouvoir placer les émeutiers qu'il y avait
00:55:57quelques fois pour un simple retweet, un retweet
00:55:59d'un propos dit haineux. Il fallait avoir de la place
00:56:01en prison pour ces gens-là. Alors, ça,
00:56:03c'est le récit des événements.
00:56:05Ensuite, le débat à l'époque, on dit qu'est-ce que ça inspire
00:56:07comme débat sur l'avenir de la Grande-Bretagne?
00:56:09Qu'est-ce que ça inspire? N'est-ce pas
00:56:11le temps d'ouvrir un débat sur la place des couteaux
00:56:13dans la société? Comme les Allemands, ou comme
00:56:15une mairesse en France,
00:56:17une mère, pardon, qui nous disent
00:56:19le vrai enjeu, c'est la présence des couteaux.
00:56:21Pas de ceux qui les tiennent, les couteaux,
00:56:23les épidémies de couteaux. Vous savez, des couteaux volants
00:56:25qui agressent comme ça les gens. C'est comme les épidémies
00:56:27d'attaques béliées en voiture, mais sans chauffeur.
00:56:29C'est quand même très fort. Quoi qu'il en soit...
00:56:31Je pense que c'est pas un détail.
00:56:33On nous prend quand même
00:56:35pour des attardés mentaux quand on nous dit ça.
00:56:37Alors, une fois que c'est dit,
00:56:39quelque chose apparaît. Le Télégraphe
00:56:41nous apprend, la BBC aussi,
00:56:43que l'assassin a été mis en examen
00:56:45pour deux choses. Donc, globalement, on le soupçonne
00:56:47d'être terroriste. Premièrement, il avait avec lui
00:56:49un manuel de terrorisme, une version al-Qaïda.
00:56:51Probablement a-t-il cherché un manuel
00:56:53de terrorisme version catholique, mais il n'y a pas trouvé.
00:56:55Donc, il était avec version al-Qaïda.
00:56:57Et ensuite, il produisait des poisons
00:56:59chez lui, dans une logique terroriste.
00:57:01Alors là, la question qui se pose,
00:57:03tout ce qu'on apprend, donc, manuel,
00:57:05terrorisme, al-Qaïda,
00:57:07poisons, dimension terroriste
00:57:09très visible,
00:57:11on se devine qu'on l'a su assez rapidement.
00:57:13Quand on a attrapé le type,
00:57:15les forces de l'ordre ont fait une descente,
00:57:17ils ont vu ce qu'il y avait chez lui,
00:57:19ils ont remarqué ces faits-là. Donc, le manuel
00:57:21al-Qaïda, on le savait, je me permets
00:57:23de le dire. Or, pendant tout le débat
00:57:25qui a suivi, on n'en parle pas du tout.
00:57:27On considère que c'est un non-sujet dans le débat
00:57:29public, donc ce n'est pas mentionné.
00:57:31Comme si, et je reprends la formule qui me
00:57:33semble-t-il devrait nous rassembler, le mensonge
00:57:35d'État, l'État a décidé de tenir
00:57:37éloigné, les forces de l'ordre, de tenir éloigné
00:57:39du débat cette réalité,
00:57:41parce que ça aurait pu informer
00:57:43et orienter le débat d'une
00:57:45manière qui aurait des plus hauts récits
00:57:47diversitaires. Je note
00:57:49que des députés britanniques, conservateurs
00:57:51attaquent le gouvernement britannique en ce
00:57:53moment en disant « mais est-ce qu'on prend en savoir davantage,
00:57:55s'il vous plaît, étiez-vous au courant dès le début ?
00:57:57Étiez-vous au courant dès le début de la
00:57:59présence de ce manuel de terrorisme version al-Qaïda ?
00:58:01Et si oui, et si oui,
00:58:03pourquoi vous ne l'avez pas dit ? » Réponse
00:58:05du gouvernement, fake news, théorie du
00:58:07complot, conspiration, comme d'habitude,
00:58:09circulée, il n'y a rien à voir, sauf le réel qui est
00:58:11passé par là et qui a fait des victimes.
00:58:13Ce n'est pas la première fois qu'un gouvernement en Occident
00:58:15cherche à dissimuler
00:58:17des crimes liés à la diversité.
00:58:19Pourquoi ?
00:58:21Alors, vous avez raison, ce n'est pas la première fois.
00:58:23Cologne, 2015-2016, on s'en souvient.
00:58:25Rappelez-vous, les premiers jours, la police ne veut pas parler
00:58:27des agressions sexuelles massives
00:58:29dans la nuit du Nouvel An,
00:58:312015-2016, parce qu'on craint justement
00:58:33que ça va donner une mauvaise réputation à la diversité
00:58:35et à l'accueil des migrants auxquels on a assisté
00:58:37en Europe en 2015, quand les colonnes migrantes
00:58:39ont remonté et que l'Allemagne a dit
00:58:41« merci ». Autre
00:58:43exemple, on n'en a pas parlé
00:58:45et ça a pris plusieurs jours avant que l'information sorte.
00:58:47Gardez ça à l'esprit.
00:58:492016, au Québec, je me permets de le mentionner,
00:58:51à l'Université Laval, des agressions sexuelles dans les
00:58:53dortoirs à l'université.
00:58:55Et là, on dit tout de suite « c'est bien la preuve qu'il y a
00:58:57une culture du viol chez les Québécois,
00:58:59il est temps de dénoncer cela ». On apprend un peu après
00:59:01que c'est un étudiant guinéen qui est présent.
00:59:03Mieux valait ne pas en parler parce que ça aurait détourné le débat.
00:59:05La Stade de France, 2022,
00:59:07les supporters britanniques, on s'en souvient.
00:59:09Les supporters britanniques, c'est presque une œuvre d'art cette formule.
00:59:11Crépole, la résistance
00:59:13quand il venait le temps de donner les prénoms.
00:59:15Ou encore, tout récemment,
00:59:17Marguerite Stern qui est poursuivie
00:59:19pour avoir mentionné des chiffres,
00:59:21à ce que j'en cite du ministère de l'Intérieur,
00:59:23sur la surreprésentation présumée ou réelle
00:59:25de certaines communautés
00:59:27ou de figures
00:59:29d'étrangers, que dis-je,
00:59:31dans la criminalité.
00:59:33Chaque fois, on décide d'étouffer
00:59:35cette réalité. On ne veut pas
00:59:37la mentionner parce qu'il nous faut
00:59:39préserver toujours le récit de la diversité heureuse.
00:59:41Et quand on décide de le mentionner, le régime décide de mentir.
00:59:43Et lorsqu'une vérité dérangeante surgit,
00:59:45on la nomme « fake news ».
00:59:47On est même prêts à poursuivre ceux qui nomment
00:59:49une vérité dérangeante, ce qui arrive à Marguerite Stern aujourd'hui.
00:59:51Et le dispositif juridique mis en place
00:59:53pour nous censurer,
00:59:55pour censurer les gens, ne cesse de
00:59:57s'étendre et de se radicaliser.
00:59:59Merci beaucoup, monsieur. Et merci en général
01:00:01à tous les quatre. C'est l'heure de retrouver
01:00:03Pascal Pro pour l'heure des pros sur CNews. Alors restez bien avec nous.