"C'est une chute, on perd les repères, c'est indescriptible": ancien adepte du chemsex, Mathieu Ferhati témoigne
Mathieu Ferhati, ancien acteur porno, ancien escort, ancien chemsexeur, était l’invité de 22h Max sur BFMTV ce mardi soir.
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00:00 trop de drogue, trop de sexe, trop d'alcool, c'est ce que disait Palma d'à l'instant.
00:03 Ça résonne avec votre histoire.
00:06 Vous avez pratiqué le chemsex dont on parle beaucoup ces derniers jours,
00:10 le sexe sous drogue.
00:11 Vous êtes un ancien acteur porno, ancien escort boy aussi,
00:16 donc toute cette histoire, effectivement, résonne.
00:18 Encore une fois, trop de drogue, trop de sexe, trop d'alcool,
00:21 ce que raconte Palma, c'est aussi ce que vous avez vécu ?
00:24 Trop de sexe, trop de drogue, oui, c'est sûr, l'alcool un peu moins,
00:27 et j'ai entendu aussi maladie, solitude, c'est vraiment des choses qui résonnent en moi.
00:34 Comment ça a commencé pour vous ?
00:36 Ça a commencé dans le cadre de l'escorting.
00:39 Je prenais déjà des drogues en soirée, un peu pour s'amuser,
00:43 et dans le cadre de l'escorting, j'étais amené à prendre des drogues avec des clients
00:48 qui, j'entendais, dénient, se déculpabilisent en faisant venir des escortes
00:54 pour consommer avec eux, et du coup, j'ai été amené à en prendre plus,
00:58 et ça a été un peu l'escalade pour moi.
01:00 Ça veut dire qu'à l'époque, ces clients-là, d'une certaine manière,
01:03 vous forcent, vous incitent à aller vers la drogue, vers de plus en plus de drogue ?
01:07 Un peu les deux, incité fortement.
01:09 Incité fortement, oui.
01:11 C'est-à-dire qu'en gros, c'était des fois la condition sine qua non
01:13 de pouvoir être avec eux, en fait.
01:17 Oui, effectivement, sinon, il n'y a pas de clients.
01:20 Parce que du coup, ça les rappelait à quelque chose,
01:22 le fait d'avoir des gens avec eux qui ne se droguent pas,
01:25 ça les rappelait au fait qu'ils avaient un peu honte de consommer.
01:29 Vous prenez quelle drogue, à l'époque ?
01:33 J'ai commencé avec la cocaïne en soirée, la MDMA,
01:37 enfin tout ce qui était drogue de soirée.
01:39 Puis ensuite, je suis passé au Cristal Meth avec les clients.
01:42 Et là, oui, ça a été un peu la...
01:44 Alors là, il faut nous aider, il faut nous éclairer.
01:46 MDMA, Cristal Meth...
01:47 Ça se fume, en fait. C'est des cristaux qu'on fume dans une pipe.
01:50 C'est de la méthamphétamine.
01:52 Maxime fait semblant, bien sûr, de ne pas savoir ce que c'est.
01:55 Il se met à la plate-lutte.
01:57 Je savais que vous alliez dire quelque chose.
01:59 Mais bien évidemment, ça n'a absolument aucun secret.
02:02 Breaking Bad, vous voyez ?
02:04 La série Brazil Gagnes.
02:05 Voilà, la série Breaking Bad, la fabrication de la méthamphétamine.
02:08 Pour des raisons un peu complexes, la France n'a pas été envahie
02:15 par la méthamphétamine, comme certains États.
02:18 On voit bien, à la fois qu'il y a des poches comme ça de vente et d'acquisition.
02:25 D'une part, la brutalité de cette drogue, je pense, vous pourrez mieux raconter
02:30 que moi avec les pertes de kilos, les insomnies...
02:33 La paralluie.
02:34 Dites-nous, Mathieu, dans quel état ça vous met ?
02:38 En fait, on consomme et puis on consomme.
02:40 Et on ne dort pas pendant plusieurs jours.
02:42 On ne mange pas et on devient parano.
02:45 Forcément un peu agressif.
02:47 L'isolement social, c'est très compliqué.
02:49 C'est vraiment une chute.
02:51 On perd les repères.
02:53 C'est indescriptible les sensations.
02:56 Et en plus, on a envie d'en reprendre parce que quand on en prend, on se sent bien.
02:59 Ça retire la fatigue, on est plus performant.
03:02 Du coup, c'est vraiment une grande...
03:05 On perd toute notion de danger, de responsabilité.
03:09 Je pense évidemment à la conduite, etc.
03:11 Complètement, oui.
03:12 C'est-à-dire qu'on se sent vraiment fort.
03:14 On a l'impression d'être invincible en quelque sorte.
03:18 Comment est-ce qu'on se...
03:20 Comment dire ça ?
03:21 Comment est-ce qu'on se remet d'une session de chemsex ?
03:24 En recommençant ?
03:26 Oui, en recommençant.
03:27 Un peu de repos, comme ça.
03:29 Un peu de repos, mais c'est difficile le repos.
03:32 Parce qu'on a vraiment envie d'en reprendre toujours.
03:36 Et puis en plus, ça permet d'être plus performant.
03:42 À l'époque, vous parliez de solitude.
03:44 Comment ça se passe ?
03:45 C'est en groupe, c'est facile de s'en procurer ?
03:48 C'est open bar dans ces cas-là ?
03:51 Je reprends ce que disait William.
03:52 En France, c'était assez compliqué de s'en procurer.
03:54 Très, très excessif.
03:56 Je ne sais pas où ça en est depuis.
03:58 Ça fait trois ans que je n'ai rien pris.
03:59 Je pense que les prix ont un peu chuté.
04:02 Effectivement, un peu difficile.
04:04 Mais après, quand on est dans un réseau de dealers,
04:06 on le voit sur WhatsApp, tout ça.
04:08 Je reçois encore les messages régulièrement.
04:11 "Promo cocaïne, promo méthamphétamine."
04:14 Malgré que je bloque, c'est toujours des nouveaux numéros qui me resolicitent.