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Retrouvez "L'entretien - Dimitri Pavlenko" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-dimitri-pavlenko

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00:00 parler du dossier de Carlyle, pourquoi ? Parce que on peut dire que ça tombe pile avec cette grande réunion que vous organisez à Bercy, je le
00:06 disais, avec les industriels de la santé. Est-ce qu'on peut prétendre avoir un système de santé robuste sans avoir une industrie de santé
00:12 puissante derrière ? Ça c'est la question et on voit que la France en maintien de
00:16 pharmacie décline, on était numéro un il y a quinze ans, on est quatrième aujourd'hui
00:20 au niveau européen. De quoi vous allez parler très concrètement ? - Eh bien on va parler du triangle des bermudes de la santé française.
00:26 On veut soigner les français, on veut le faire pas trop cher, mais on veut le faire, vous l'avez dit, avec une industrie
00:31 pharmaceutique forte et en France. Et ça c'est un triangle très difficile à concilier.
00:37 - On peut pas tout concilier. - Bah en fait si, on doit pouvoir le faire.
00:40 Parce que je considère que... - On peut produire pas cher en France,
00:43 alors que les industriels ne cessent de nous dire si on délocalise, c'est parce que sinon c'est trop cher en France.
00:49 - Avec François Braun, on va annoncer aujourd'hui aux industriels de la santé
00:53 une doctrine sur la production industrielle, sur ce qu'on appelle le critère industriel. Si on produit en France et en Europe,
00:59 si on assure la souveraineté industrielle, on doit pouvoir payer un peu plus cher. On doit pouvoir
01:05 intégrer dans les critères de choix... - Vous allez relever le prix du médicament ?
01:08 - Pas tous, on est toujours dans une logique d'économie, mais on doit pouvoir intégrer à côté des économies des critères de souveraineté
01:15 industrielle, qui assure... On a eu des tensions... - C'est-à-dire très concrètement Roland Lescure, les médicaments que les industriels vont s'engager à produire
01:22 en France, à produire à nouveau en France,
01:25 cela, la sécurité sociale, les remboursera davantage. - On intégrera dans les critères de fixation des prix,
01:32 évidemment les économies, mais aussi ce critère industriel et de souveraineté. - Mais c'est pour quand ? Il va y avoir un...
01:39 - Ça va, en fait... - Un projet de financement de la santé...
01:42 - Non, c'est-à-dire qu'on a un comité... - Un PLFSS rectificatif... - Non, non, ça va, on en a eu un, merci. - Je vous dis ça parce que vous avez été
01:48 interpellé, le gouvernement a été interpellé fin 2022 par les industriels de la santé sur le thème, le projet de loi de santé,
01:54 le budget de la sécurité sociale 2023 n'est pas assez généreux sur le poste médicaments.
02:00 On n'accompagne pas la dépense réelle des français sur ce poste-là. - On a surtout un sujet sur la fixation des prix, d'ailleurs on a mis une
02:06 mission en place avec François Braun, à la demande de la première ministre, pour remettre à plat la fixation des prix.
02:11 Aujourd'hui on fixe des prix extrêmement contraints et on a effectivement des industriels qui aujourd'hui
02:17 ont du mal à investir en France et préfèrent parfois investir ailleurs. Donc on a remis à plein
02:23 toute la méthode de fixation des prix et on aura des préconisations concrètes dès cet été,
02:27 mais on a d'ores et déjà annoncé aux industriels que sur certains produits particuliers
02:32 sur lesquels les enjeux de souveraineté sont importants, on est prêt à faire un effort et c'est tant mieux. - Mais sur lesquels ? Est-ce que c'est...
02:38 le gouvernement souhaite, on le sait, être en pole position sur les médicaments du futur, mais quand on voit les pénuries d'amoxycyline,
02:45 quand on voit les pénuries de paracétamol, on se dit peut-être qu'il faudrait peut-être commencer par les produits de base.
02:49 Lesquels allez-vous privilégier dans vos discussions ? - Donc on a en fait, ça c'est une vraie question, est-ce qu'il faut mettre tout ça dans un
02:55 grand sac ou séparer d'un côté les produits innovants, la médecine du futur ? Aujourd'hui on importe
03:00 90% de biomédicaments en France, ça veut dire que on en produit très peu. Donc oui on va investir dans l'avenir,
03:07 mais on va aussi
03:08 faire en sorte qu'on puisse produire
03:10 les médicaments du quotidien dont on a le plus besoin. Alors j'en profite pour passer un message quand même à nos compatriotes,
03:15 essayons de consommer moins de paracétamol, moins d'antibiotiques, parce qu'aujourd'hui on en consomme plus qu'ailleurs. - Surtout si on doit le payer plus cher. - Des défis.
03:24 Voilà donc si vous voulez,
03:25 tout est dans tout. On a tous besoin de faire un effort, mais ce que je dis aujourd'hui aux industriels c'est que l'état français est
03:31 prêt à faire un peu plus pour
03:33 accompagner la réindustrialisation de la France, parce que c'est un enjeu de souveraineté, c'est aussi un enjeu d'emploi, c'est un enjeu de prospérité.
03:39 Moi je crois à l'industrie française, c'est mon job, si je n'y crois pas personne n'y croira, mais je suis persuadé qu'on peut réindustrialiser la France,
03:46 un, en la décarbonant, c'est essentiel, et deux, en produisant en France des produits qui sont indispensables à notre souveraineté.

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