Retraites : "Il y a une mobilisation assez exceptionnelle des petites et moyennes villes"

  • l’année dernière
Retraites : ""Il y a une mobilisation assez exceptionnelle des petites et moyennes villes, qui n’est pas traditionnelle. Plusieurs choses s’agrègent : un sentiment d’abandon, le recul des services publics, l’inflation ou un besoin de respect", note Pascal Savoldelli, sénateur (communiste) du Val-de-Marne

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00:00 Merci d'être avec nous Pascal Saval-Déli.
00:02 – C'est moi qui vous remercie.
00:04 – Dans cette première demi-heure, vous êtes élu du Val-de-Marne,
00:06 membre du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste.
00:08 On va évidemment parler de la réforme des retraites,
00:10 on va parler de la mobilisation dans quelques instants,
00:12 mais d'abord ce qui s'est passé hier à l'Assemblée nationale
00:14 et ce tweet de Jean-Luc Mélenchon
00:16 qui a mis le feu aux poudres,
00:18 incompréhensible retrait des amendements du Parti communiste,
00:20 pourquoi se précipiter à l'article 7,
00:22 hâte de se faire battre.
00:24 Comment vous réagissez à ce tweet ?
00:26 – Bah, écoutez, le feu aux poudres.
00:28 Le feu aux poudres, c'est le gouvernement qui l'a mis.
00:30 – Hier c'est ce tweet, dans l'hémicycle.
00:32 – Non, non, mais je vous le dis,
00:34 il y a quand même, on est aujourd'hui,
00:36 il faut le remettre dans un contexte,
00:38 on est dans un conflit,
00:40 un conflit antidémocratique.
00:42 Le gouvernement, il a choisi une procédure,
00:44 il a trouvé le 47.1 un article qui est le jumeau du 49.3.
00:48 Il a raccourci le débat parlementaire.
00:50 Donc, il y a un moment donné,
00:52 chacun prend ses responsabilités,
00:54 le gouvernement, il a pris les siennes.
00:56 – Mais là, c'est parce que ce tweet,
00:58 parce qu'Alsace Vaudel, il reproche aux communistes
01:00 d'avoir retiré leurs amendements.
01:02 – Oui, alors après, attendez, on va simplifier.
01:04 Franchement, on ne fera pas battre en retraite
01:09 Mme Borne sur son projet de rallonger deux ans
01:13 le temps de travail avec un tweet.
01:16 Tout le monde le sait.
01:18 Le marketing politique ne peut pas faire
01:20 un rassemblement majoritaire.
01:22 Je le dis avec un peu de solennité.
01:24 Parce qu'il faut respecter l'engagement
01:27 de l'ensemble des organisations syndicales,
01:30 la mobilisation des députés de toute la gauche.
01:33 Donc, vous voyez, voilà, pas de marketing politique,
01:36 pas d'effet comme ça qui peut en plus créer des divisions.
01:40 Il faut travailler sur le sujet.
01:42 Et le sujet, c'est quoi ?
01:43 – Et qui est ancré juste dans le tweet.
01:44 – C'est majoritairement…
01:45 – Est-ce que ça illustre une différence de stratégie
01:47 au sein de l'Alliance ?
01:48 – Océane Mancini, vous le savez comme moi,
01:50 l'opinion publique reste, depuis des semaines,
01:53 extrêmement majoritaire opposée à cette réforme.
01:58 Voilà, et on est devant un processus
02:02 totalement antidémocratique.
02:04 C'est le gouvernement qui ne veut pas qu'on discute
02:06 de son projet de loi.
02:07 Pourquoi avoir choisi cette procédure
02:10 avec un projet de loi rattaché, rectificatif
02:13 de la sécurité sociale ?
02:14 D'ailleurs, il y aura des problèmes de constitutionnalité
02:16 quand on regarde l'ensemble des articles
02:18 qui sont posés là.
02:19 Mais décide de raccourcir le débat pour gagner.
02:23 Voilà, pour finir par quoi ?
02:25 De museler le Parlement ?
02:28 J'ai un souvenir, rappelez-vous la loi de finances,
02:30 Océane, la loi de finances.
02:32 On a débattu ici au Sénat, 49-3.
02:35 On vient d'avoir dit 49-3.
02:37 C'est-à-dire à chaque fois, le gouvernement
02:39 asphyxie le travail parlementaire
02:41 et ce qui aussi émane de la société.
02:44 Donc là, il y a trois choses à agréger.
02:46 Voilà, trois choses à agréger.
02:48 La rue, la rue, la rue.
02:51 L'expression de ce qui est visible,
02:53 les manifestations, mais aussi ces femmes et ces hommes
02:55 qui ne peuvent pas toujours manifester.
02:57 Ce qui se passe dans les entreprises
02:59 avec les salaires et cette mobilisation
03:01 contre les retraites et ce qui se passe dans l'hémicycle.
03:03 Et puis, ce n'est pas fini.
03:04 Croyez qu'on a peur de qui par rapport à l'article 7 ?
03:07 Vous savez, les articles, personne n'a peur
03:09 dans les parlementaires de gauche.
03:10 Et mes camarades communistes à l'Assemblée
03:13 ne sont pas tétanisés.
03:14 Evidemment, Jean-Luc Mélenchon,
03:15 il ne veut pas y arriver à cet article 7.
03:17 Comme les autres.
03:18 Jean-Luc Mélenchon ne veut pas y arriver à cet article 7,
03:20 sinon il n'aurait pas fait ce tweet.
03:21 Oui, je ne sais pas.
03:22 Je ne vois pas bien l'utilité d'un tel…
03:25 Enfin, on n'a pas besoin de ça en ce moment.
03:27 Enfin, je vous le dis, ce qu'on a besoin, c'est de gagner.
03:30 Comme on avait gagné en 1995.
03:32 On est dans des conditions différentes.
03:34 Il faut gagner cet objectif.
03:36 C'est une réforme structurelle, Madame.
03:38 Je vous le dis, c'est deux ans de plus,
03:41 c'est une réforme du travail.
03:42 D'ailleurs, ce n'est pas un hasard.
03:43 Vous avez vu, avant, on a eu l'assurance chômage.
03:45 Il n'y avait pas besoin de la réformer.
03:47 On était excédentaire de 4,1 milliards.
03:50 Après, la loi retraite, ils veulent nous faire la loi immigration
03:53 et la loi travail.
03:54 Donc, vous voyez, c'est une réforme structurelle,
03:56 c'est un choix de société, c'est un choix de civilisation.
03:58 Quelle va être votre stratégie ici au Sénat ?
04:00 Le texte arrive au Sénat la semaine du 27 février.
04:02 Que vont faire les sénateurs communistes ?
04:04 Et est-ce que vous allez avoir une stratégie commune
04:06 avec les autres groupes de gauche ?
04:08 Attendez, le 27 février, vous me dites si je me trompe,
04:10 c'est la réunion de la commission des affaires sociales.
04:12 Le 28.
04:13 Donc, cette commission va examiner le rapport.
04:15 Le rapport est issu de l'Assemblée nationale.
04:17 Après, nous allons commencer à débattre le 3 mars.
04:20 Le 2.
04:21 C'est le 2.
04:22 Tiens, en fait, vous avez raison que je ne rate pas cette séance, quand même.
04:25 Et après, on a jusqu'au 12.
04:27 Et après, il y a les navettes avec l'Assemblée.
04:29 Le débat, en gros, va aller jusqu'au 26 mars, quelque part,
04:32 si on prend toutes les procédures.
04:34 Donc, il y a le temps d'ici là pour le gouvernement.
04:37 Alors là, franchement, c'est la formule qu'on a depuis plusieurs semaines,
04:40 avoir un esprit de responsabilité et de retirer cette réforme.
04:43 C'est ça, l'esprit de responsabilité.
04:45 – Mais vous, comment vous allez la combattre au Sénat ?
04:47 Est-ce que vous aussi, vous allez déposer des centaines d'amendements ?
04:49 Ou est-ce que vous souhaitez que le débat au Sénat aille jusqu'au bout des articles ?
04:53 – Mais je ne comprends pas…
04:56 Votre question, elle est pertinente, mais comment vous dire ?
04:58 Comment demander à des parlementaires de ne pas déposer des amendements
05:02 quand vous avez majoritairement l'opinion publique qui est contre une réforme,
05:06 quand vous avez une mobilisation unitaire
05:08 de l'ensemble des représentants du personnel des syndicats ?
05:11 Enfin, comment vous dire ? Non, non, taisez-vous.
05:15 Donc, il y aura des amendements,
05:16 il y aura toutes les procédures auxquelles on peut avoir recours
05:19 pour faire entendre raison à ce gouvernement.
05:22 – Donc, des motions de rejet, des motions référendaires ?
05:25 – Toutes les possibilités qui sont offertes par notre règlement, voilà,
05:28 par notre règlement, par les responsabilités qu'ont les parlementaires.
05:31 Donc, ça sera un débat politique.
05:33 Je vous dis, par exemple, si vous me donnez un amendement,
05:35 je vous dis qu'il y aura un amendement, par exemple,
05:38 pour qu'on aligne les salaires sur l'inflation,
05:40 je vous dis oui, il y aura, entre autres, il y aura.
05:42 Et alors, c'est pas bien de dire que si on augmentait les salaires,
05:46 comme l'inflation, qui n'est pas tout à fait à 7, ça fait 12 milliards.
05:51 Est-ce que vous avez suivi mon raisonnement ?
05:53 C'est déjà le déficit qu'on nous annonce.
05:55 Ça serait réglé.
05:56 – Est-ce que, par exemple, au Sénat…
05:57 – Vous voyez, c'est un amendement pertinent,
05:58 donc ne pas nous dire, ne déposez pas cet amendement.
06:00 Et il y en aura bien d'autres.
06:01 – Mais est-ce qu'au Sénat, vous souhaitez que cet article 7 soit examiné ?
06:04 Parce que, visiblement, il ne le sera pas à l'Assemblée nationale.
06:06 – Alors, attendez, pour l'instant, il y a le débat à l'Assemblée nationale.
06:11 Il va s'arrêter ce soir, vous avez raison.
06:13 Donc moi, je ne commente pas ce qui est factuel, ce qui est la réalité.
06:19 Donc je vais attendre la fin de ce débat, comme tous les autres parlementaires.
06:22 Mais il y a le 7 mars aussi…
06:25 – Et justement, on va parler de cette mobilisation.
06:28 – Ce soir s'arrête l'Assemblée nationale.
06:30 Après, le 2 mars commence le Sénat.
06:32 Le 7 mars, il y a une mobilisation qui est en train de se préparer.
06:35 – On va en parler, mais juste, on va aller au RIAC, dans quelques heures.
06:38 Un mot sur la mobilisation d'hier.
06:40 C'était la plus faible en termes de nombre et de manifestants
06:43 depuis le début de ces journées de mobilisation.
06:45 Est-ce qu'il y a un essoufflement ?
06:47 – Écoutez, il y a un peu moins de monde, incontestablement.
06:51 Après, il faut aussi comprendre.
06:54 Je rencontrais l'autre fois les gaziers à Alfortville.
06:58 C'est 60 à 70 euros une journée de grève.
07:01 J'ai rencontré des enseignantes dans ma ville.
07:03 On n'est pas loin du 100 euros la journée de grève.
07:06 C'est pas si ça.
07:08 Quand il y a 800 000 personnes qui lisent Harry Potter,
07:12 on dit que c'est un succès incroyable.
07:14 Donc vous voyez, quand il y a 1 400 000 personnes qui manifestent encore hier,
07:19 moi je vous dis que c'est ça, c'est vraiment incroyable.
07:21 – Et on va voir comment s'est passée la mobilisation dans nos régions.
07:24 On va au RIAC où on retrouve Pierre Henault.
07:26 Bonjour Pierre, merci beaucoup d'être avec nous,
07:28 directeur départemental de l'édition du Cantal pour le journal La Montagne.
07:32 Et Pierre, vous revenez ce matin dans vos pages
07:34 sur la mobilisation dans votre département.
07:36 – Oui bonjour.
07:38 Alors oui, l'actu hier dans le Cantal, c'était deux choses.
07:41 C'était d'abord l'annonce par le spécialiste des médicaments microbiotiques,
07:45 Bioz Industrie, qui est le leader mondial dans son domaine,
07:48 d'un investissement de 80 millions d'euros dans son site de RIAC
07:51 et la création de 200 emplois d'ici 2004.
07:53 C'était aussi le cinquième round de mobilisation contre la réforme de retraite.
07:57 Alors grosse baisse de fréquentation au RIAC
07:59 qui comptait un million de manifestants dans son cortège,
08:01 ce qui était prévisible en cette période de vacances scolaires dans l'autre zone
08:05 et avant la forte mobilisation attendue le 7 mars.
08:08 Au RIAC, où la sous-préfecture de Saint-Flour,
08:10 comme une grande majorité des villes moyennes,
08:12 avait massivement manifesté depuis le 19 janvier.
08:15 Que reflète d'après vous, monsieur le sénateur,
08:18 cette France des petites et moyennes villes,
08:20 fortement mobilisée depuis le début du mouvement ?
08:23 Alors, donc c'est…
08:26 Cessez-vous !
08:27 Eh bien écoutez, oui, moi je trouve qu'il y a une mobilisation assez exceptionnelle
08:32 des petites et des moyennes villes,
08:34 et qui n'est pas traditionnelle.
08:38 Là, il y a un mouvement de mécontentement.
08:40 Moi, je pense qu'il y a plusieurs choses qui s'agrègent, très sincèrement.
08:43 Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui se sentent relégués, abandonnés.
08:46 Il y a un recul des services publics, de l'État,
08:49 en termes de proximité.
08:50 Il y a les difficultés liées à l'inflation.
08:52 Il y a eu des difficultés liées, y compris à la mobilité.
08:56 Enfin, vous avez vu ce qui se passe.
08:59 Ils vont à la pompe, les gens.
09:00 Vous avez vu ce qui se passe avec l'essence, à 2 euros le litre.
09:04 Donc je pense qu'il y a une exaspération,
09:08 et puis il y a une volonté d'être respecté, franchement.
09:11 Alors, est-ce que c'est plus dans les petites et moyennes villes
09:14 que dans une métropole ?
09:16 Je ne sais pas s'il faut graduer.
09:18 Je pense qu'il faut agréger ça.
09:20 Mais incontestablement, ce que je ressens,
09:22 c'est qu'il y a un besoin d'égalité,
09:24 d'être considéré à égalité sur un certain nombre de droits fondamentaux,
09:28 des droits communs, de ne pas être relégué.
09:30 Et puis, de l'autre côté, d'être respecté.
09:32 Je ressens ça, que leur vie soit respectée,
09:36 leur travail soit respecté.
09:38 Donc ce n'est pas uniquement la réforme des retraites pour vous,
09:41 c'est une agrégation de colère, un sentiment de relégation
09:44 chez les gens qui manifestent dans ces villes ?
09:46 Je ne sais pas ce que pense votre collègue jouailliste de la PQR,
09:49 mais peut-être qu'il va y avoir le 7, le 8, le 9 ou le 10 mars,
09:52 peut-être des villes où les commerçants vont prendre part
09:55 en fermant les commerces.
09:57 Vous voyez, je pense qu'il faut,
09:59 en tout cas, il y a une manifestation très large,
10:02 la manifestation dite classique dans la rue,
10:04 elle est très importante, mais il faut qu'elle ait d'autres formes.
10:07 Il faut qu'elle ait d'autres formes de mobilisation,
10:10 peut-être aussi dans les établissements scolaires,
10:13 dans les universités, etc.
10:15 Puisqu'on parle beaucoup des jeunes, des jeunes, des jeunes,
10:18 mais enfin, quand on voit aller dans le Cantal
10:20 et voir un jeune du Cantal, vous lui dites "un jeune, une solution",
10:23 je ne crois pas qu'il va adhérer à ce mot d'ordre de Gabriel Attal.
10:28 On a beaucoup de solutions dans le Cantal, monsieur le sénateur.
10:31 Ah, c'est bien ça.
10:33 On a un département qui avance.
10:35 Je ne doute pas.
10:37 Elle n'est pas ne fâchée avec les gens du Cantal.
10:39 Non, non, je vais vous dire un petit mot sur le Cantal.
10:42 Quand j'ai vu que c'était le Cantal,
10:44 j'ai trouvé un petit dicton qui est marrant,
10:46 c'est "le meilleur âne garde toujours un coup de pied de maître".
10:49 Donc, ça veut dire dans le Cantal, vous avez un caractère bien trempé.
10:52 Et Pierre, vous aviez un petit éclairage musical à nous faire
10:56 sur la mobilisation d'hier.
10:58 Oui, on va toujours parler de la retraite,
11:00 mais on va en parler sous un angle plus léger.
11:03 Romain Blanc, qui est journaliste à l'agence La Montagne de Riac,
11:05 s'est intéressé à la playlist du Grevis lors de la manifestation d'hier.
11:10 Je vais vous donner la tendance au Riac.
11:12 La CGT penche plutôt pour Damien Cés ou le Collectif Motivé,
11:17 alors qu'il faut un fait pour HK et les certains banques.
11:20 J'imagine que vous avez battu à maintes reprises le pavé.
11:24 Monsieur le sénateur, à quoi ressemble votre playlist ?
11:27 Et si vous êtes de bonne humeur, pour commencer la journée du bon pied,
11:32 est-ce que votre réponse pourrait se faire en chantant ?
11:35 Chanter, c'est une catastrophe pour les auditeurs.
11:40 Très sincèrement, c'est une catastrophe si je chante.
11:44 Par contre, Motivé, j'aime bien.
11:47 Franchement, Motivé, ça me va.
11:50 Vous n'aurez pas à dire.
11:52 Je pense qu'il faut le prendre de manière pacifique,
11:56 mais quand on dit "ce soir, je vous mets le feu",
12:00 je pense que vis-à-vis de l'injustice qu'est cette réforme des retraites,
12:05 je pense que beaucoup l'ont en tête.
12:07 Ce soir, on vous met le feu.
12:09 Franchement, respectez-nous et arrêtez de faire cette réforme des retraites et du travail.
12:16 Vous savez, j'ai en tête, il y a 9 % des gens qui meurent avant 60 ans.
12:21 Alors pas tous, bien évidemment, de par leurs conditions de travail,
12:25 de par leur pénibilité, mais je veux qu'il y ait cette valeur humaine
12:29 dans toute réforme. Il faut aller la chercher, la valeur humaine.
12:33 – Merci Pierre. Vous avez eu votre réponse, mais pas votre chanson du coup.
12:36 – Je suis un peu déçu. – Je me préparerais pour chanter.
12:41 Mais là, ça me demande vraiment beaucoup de préparation, Monsieur.
12:44 – Merci Pierre Reynaud d'avoir été avec nous.
12:46 La une de la montagne Cantal sur l'autre.
12:48 – Merci, bonne journée.
12:49 – L'actualité dans le Cantal, vous l'avez dit,
12:50 Bios investit 80 millions et crée 200 emplois.
12:53 Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Pierre Reynaud.
12:55 On va passer à l'actualité du Sénat maintenant.
12:58 Pascal Savoldelli avec vous, puisque mercredi, le Sénat a voté un texte
13:02 pour sécuriser l'approvisionnement des Français en produits de grande consommation.
13:06 On en parle tout de suite avec notre journaliste parlementaire, Mathias Arès.
13:09 [Musique]
13:17 Bonjour Mathias.
13:18 – Bonjour Auriane, bonjour Monsieur le Sénateur.
13:20 – Ravie de vous accueillir dans cette émission.
13:22 Mathias, bienvenue. – Merci.
13:23 – Et on va parler de ce qui s'est passé au Sénat cette semaine.
13:25 Le Sénat qui a donc adopté, mercredi, en première lecture,
13:28 la proposition de loi sur l'approvisionnement des Français
13:30 en produits de grande consommation.
13:31 – C'est vrai Auriane, mais c'est un texte romanier
13:34 qu'ont adopté mercredi les sénateurs.
13:36 Première modification, son nom le rebaptisant "Proposition de loi tendante
13:40 à renforcer l'équilibre dans les relations commerciales
13:43 entre fournisseurs et distributeurs",
13:45 ce que n'a pas manqué de souligner le ministre de l'Agriculture, Marc Faineau,
13:49 en ouverture des débats.
13:51 – Ce texte vise à un meilleur équilibre des relations commerciales,
13:55 mais il ne s'agit pas de monter les distributeurs
13:57 contre les industriels ou l'inverse.
13:59 Notre souveraineté alimentaire et la sécurité de nos approvisionnements
14:02 sont des préoccupations partagées par tous, par tous les Français également,
14:07 il faut le dire, par l'ensemble des maillons de notre chaîne alimentaire.
14:11 – Parmi les mesures prises, les sénateurs ont donc prolongé de deux ans,
14:15 et non trois, comme le voulait l'Assemblée nationale,
14:17 le dispositif SRP+10, consistant à obliger les distributeurs
14:21 à réaliser une marge minimale de 10% sur les produits alimentaires.
14:25 Ils ont toutefois apporté deux garde-fous,
14:27 un, exclure les fruits et légumes du mécanisme,
14:30 la filière assurant qu'elle y perdait,
14:32 deux, une obligation annuelle pour les distributeurs
14:35 de rendre compte de l'usage des marges réalisées.
14:38 Pascal Savoldelli, ce mécanisme est décrié par les associations de consommateurs,
14:43 il parle d'un chèque en blanc aux distributeurs, pourquoi avoir fait ce cadeau ?
14:47 – D'abord on est sur un sujet extrêmement important,
14:51 parce que, bon il y a cette inflation qui est autour de 6-7,
14:55 on va dire 7 pour nos auditeurs et nos auditrices,
14:58 les chiffres sont affolants, 60% de plus la bouteille d'huile,
15:03 27% pour la farine, 16% pour la volaille,
15:07 mais vous voyez, on est sur certaines, à travers cette moyenne-là,
15:11 on est sur une inflation de l'alimentation qui est catastrophique,
15:15 et c'est encore les mêmes qui sont victimes de ça,
15:17 c'est les plus modestes, les plus précaires.
15:19 Alors ce que je veux dire, c'est qu'il faut qu'on arrive à trouver,
15:22 évidemment, une négociation, c'est évident, entre distributeurs,
15:27 en respectant deux familles, les consommateurs,
15:32 il faut arriver à faire baisser des prix quand même,
15:34 qui deviennent inaccessibles du point de vue de la consommation,
15:37 vous savez, 5 fruits, 5 légumes, beau mot d'ordre, juste,
15:42 du point de vue de notre alimentation, impossible pour beaucoup de gens.
15:46 Et de l'autre côté, il faut aussi améliorer la rémunération des producteurs.
15:49 Donc il faut, voilà, la question qu'il faut, c'est qu'il faut arriver à les tenir,
15:53 ceux qui détiennent la grande distribution.
15:56 Il y a la question d'intervenir, il faut s'inviter dans leur marge,
15:58 je m'excuse de le dire, ça peut paraître un peu intrusif,
16:01 mais la marge des grands distributeurs, il faut un peu la réduire,
16:05 il faut être moins avide, vous voyez, de profitabilité,
16:09 il faut reconnaître le travail des producteurs,
16:11 il faut qu'ils soient mieux pris en compte, les agriculteurs,
16:13 et de l'autre côté, il y a les consommateurs.
16:15 Voilà, il faut trouver cet équilibre et cette harmonie.
16:18 – Mathias, on va continuer à parler de ce texte,
16:20 il y a d'autres modifications qui ont été apportées, lesquelles ?
16:23 – Absolument, les gros morceaux du texte touchaient principalement
16:26 les professionnels du secteur, vous l'évoquiez, une mesure importante,
16:29 jusqu'à présent, les marques de distributeurs n'étaient pas concernées
16:32 par la sanctuarisation de la part, pour le monde agricole,
16:35 part sur laquelle les distributeurs, justement, pouvaient rogner les marges.
16:38 Avec cette version du texte, ce ne sera plus le cas.
16:41 Monsieur le Sénateur, le Sénat ne fondait pas énormément d'espoir dans cette loi,
16:46 je crois que votre groupe encore moins, est-ce qu'avec ces mesures,
16:51 le texte est malgré tout un peu plus juste ?
16:54 – Écoutez, je pense qu'il faut aller beaucoup plus loin,
16:57 vous l'avez compris dans mes propos,
16:59 je pense qu'il faut qu'on ait une proposition plus forte, plus volontariste,
17:06 excusez-moi de le dire, il ne s'agit pas de mettre à plat les grands distributeurs,
17:10 c'est qu'ils réduisent encore leurs marges, et qu'on soit aux côtés,
17:14 je vous le dis, des producteurs, des agriculteurs,
17:16 parce qu'après, il y a la question des circuits courts,
17:18 il y a la qualité aussi de ce qu'on mange,
17:20 et là, on a un savoir-faire extraordinaire dans notre pays,
17:23 de par les producteurs et agriculteurs,
17:25 et de l'autre côté, il faut regarder les produits de consommation,
17:28 parce que là, je vous donne, c'est vraiment des chiffres…
17:31 – Oui, on va parler de l'inflation, mais est-ce que là,
17:34 il y a eu des lois, il y a eu deux lois égalimes pour équilibrer les relations…
17:37 – Au-delà des régimes des uns et des autres,
17:38 et moi je suis ouvert, vraiment très ouvert à l'ensemble
17:40 des régimes alimentaires que chacun souhaite,
17:42 mais pour ceux qui veulent, regardez, le biftec haché, il est à 25-30% ?
17:46 – On va parler de l'inflation, mais là, sur les distributeurs et les agriculteurs,
17:50 est-ce que malgré les tentatives de rééquilibrer ces relations,
17:54 l'équilibre est encore trop en faveur des distributeurs pour vous ?
17:57 – Ah, pour moi, oui, oui, je le dis…
18:00 – Mais qu'est-ce qu'il faut faire pour nos agriculteurs, alors ?
18:02 On est à 8 jours d'ouverture du Salon de l'Agriculture,
18:04 qu'est-ce qu'il faut faire pour nos agriculteurs ?
18:05 – Il faut peser sur la grande distribution, pour leur faire baisser les marges.
18:09 – Et ce n'est pas suffisamment fait ?
18:11 – Après, je vais vous dire, je ne sais pas si c'est le sujet,
18:14 un sujet sur lequel je vais travailler, d'autres y travaillent,
18:18 je pense que, vous voyez, dans la crise de la société telle qu'elle est,
18:22 avec toutes les difficultés qu'il y a, moi, par exemple,
18:24 je veux travailler une sécurité sociale alimentaire.
18:27 Et forcément, vous voyez, ça c'est quelque chose d'innovant, de créatif.
18:31 – Qu'est-ce que c'est quoi, concrètement ?
18:32 – On a le débat sur les retraites,
18:35 on pourrait avoir le débat plus globalement sur la sécurité sociale,
18:38 je pense que cette question de l'alimentation,
18:40 du début du processus de départ, qui est quand même la production,
18:44 donc là, on touche aux producteurs, jusqu'à la diffusion,
18:47 moi, je pense qu'il faut aller à une sécurité sociale de l'alimentation,
18:51 qui sera un événement extrêmement progressiste et prégnant dans notre société,
18:56 donc face à ce travail.
18:57 Donc je pense qu'il faut qu'il y ait un acte législatif
18:59 qui pose cette question d'une nouvelle sécurité sociale alimentaire.
19:01 – Mais que entraînerait-on ?
19:02 – Bah, c'est s'assurer, vous savez, il y a une charge de l'environnement,
19:07 il y a plein de mécanismes qu'on a mis en place sur des enjeux très importants,
19:11 il y a encore beaucoup de travail sur l'eau, sur l'environnement,
19:14 je pense que cette question de l'alimentation, il y a des entretiens qui se tiennent,
19:18 moi je suis du Val-de-Marne, donc je connais le mine de Rungis,
19:21 il y a eu des entretiens de Rungis, il y a un travail qui s'opère,
19:24 mais voilà, il faut revoir cette question-là,
19:27 pour non pas l'étatiser, vous comprenez ?
19:30 – Mais pour que chaque Français ait accès à des produits de qualité,
19:32 à des prix personnels.
19:33 – On est une alimentation de qualité, et pour tous et toutes, voilà.
19:38 – Et justement, on va parler, puisque vous parliez de l'inflation
19:40 et vous nous donniez effectivement les chiffres,
19:42 mais il y a des mesures qui touchent directement au portefeuille des Français, Mathias.
19:45 – Absolument, parmi les mesures grand public,
19:47 on retrouve celles qui visent à limiter les pourcentages de réduction sur un produit,
19:50 sur ce point, c'est quasiment la version de la commission des affaires économiques
19:53 du Sénat qui a été adoptée, les fameux 34% maximum en valeur,
19:57 vous savez pour le 2+1 de l'alimentaire,
20:00 ils ont été élargis à tous les produits de grande consommation,
20:03 en particulier les DPH, drogueries, parfumeries, hygiène,
20:07 pour le coup, c'est une mesure qui ne va pas améliorer le pouvoir d'achat des Français.
20:11 Qu'est-ce que je vous disais, les produits d'entretien premier prix,
20:17 ils ont augmenté de 27,55% !
20:23 Vous savez, pour une famille modeste, le gel douche,
20:27 les protections hygiéniques, vous voyez ce qu'il fait le quotidien de millions de gens quand même,
20:33 vous imaginez, je viens ce matin sur votre plateau avec enthousiasme
20:38 et je me dis, mais Pascal, produit d'entretien, 27,55%,
20:44 les produits d'hygiène, 12,71% d'augmentation.
20:48 Quelle femme, quel homme, quel foyer a une telle augmentation du point de vue de ses revenus ?
20:53 Vous voyez le décalage qui s'opère, et sur des questions là, essentielles.
20:57 Alors justement, le gouvernement travaille à un panier anti-inflation
21:00 sur une cinquantaine de produits justement, pour les rendre plus accessibles,
21:03 des produits d'hygiène mais pas seulement, est-ce que c'est une bonne idée ?
21:06 Ben faisons le panier ensemble !
21:08 Non mais franchement, moi je vais vous dire, sur l'idée qu'il y a un panier
21:12 où on protège réellement au moins 50 produits, si on construit ensemble,
21:17 donc avec les associations, avec ceux qui sont sur le terrain,
21:22 c'est pas les experts des cabinets privés, c'est pas les experts des cabinets privés
21:28 qui vont nous faire le caddie des gens qui sont en souffrance de leurs 50 produits de nécessité.
21:33 Faut être clair, on est dans un autre monde, là faut aller au cœur,
21:36 faut faire de la démocratie de terrain, il faut aller voir les gens les plus modestes,
21:41 enquêter, il y a des associations, il y a des organismes aussi,
21:45 que choisir, 60 millions de consommateurs, on a cette force en France.
21:49 Est-ce que le gouvernement peut qu'il soit lancé vite, et il prévoit de le lancer en mars,
21:51 est-ce que c'est une bonne idée ?
21:53 Bon, l'idée elle est, on peut pas, enfin on peut pas, ça serait irresponsable
21:57 de dire que c'est une mauvaise idée.
21:59 Après, il faut aussi que tout le monde prenne ses responsabilités,
22:01 vous le savez ici au Sénat comme à l'Assemblée, on a un débat sur la TVA,
22:05 qui est l'impôt le plus injuste, et la TVA vous savez qu'elle est différente
22:08 suivant les produits, voilà.
22:10 Donc il faut revoir ça ?
22:11 Il y a plein de choses à revoir, il y a même, je vais vous dire,
22:13 il faudrait presque tout changer.
22:15 On verra, on va parler d'un autre sujet, où là aussi je sens que vous voulez changer des choses,
22:19 je remercie Mathias, à tout à l'heure, Mathias dans le club, on parlera évidemment de la séance.
22:25 Merci Mathias, merci.
22:27 Il y a d'autres prix qui augmentent, c'est le prix des péages, les péages des autoroutes,
22:31 qui ont augmenté de 4,75% au 1er février, est-ce que vous demandez aux sociétés autoroutières
22:37 de faire un geste ?
22:39 Bah écoutez, là c'est encore dans le, c'est le porte-monnaie des ménages.
22:43 Les autoroutes, excusez-moi de cette image, je viens de parler de la TVA,
22:47 les péages c'est comme la TVA, c'est-à-dire que plus vous êtes modeste
22:53 et moins vous avez de revenus, vous payez quand même le même prix que l'autre qui a un très bon revenu.
22:57 Et tant mieux qu'il ait un très bon revenu.
22:59 C'est pareil les péages, quand vous passez, vous payez le même prix.
23:02 Et là, le fait que les autoroutes soient privées, et qu'elles aient été privatisées,
23:07 leur laisse une totale liberté d'augmenter les prix comme vous venez de le faire.
23:11 Alors avec un petit jeu sur les petites portions d'autoroutes, on le fait pas,
23:14 les grandes portions on le fait, franchement, il faut prendre une mesure.
23:20 On arrive à la fin des contrats de concession, tout le monde le sait.
23:25 Vous le savez que le groupe communiste au Sénat le propose, il faut renationaliser les autoroutes.
23:33 – Avant la fin des contrats de concession ? – Non, à la fin, sinon vous êtes dans l'illégalité.
23:37 Il faut le faire à la fin.
23:40 – Mais l'État a les moyens de reprendre à sa charge la gestion des autoroutes ?
23:44 – Oui, l'État a les moyens, il faudrait déjà le dire maintenant,
23:48 parce que ça se prépare, vous voyez, ça se prépare, il faut être compétent quand on veut,
23:52 donc ça se prépare, et donc je vais vous le dire tout de suite,
23:55 puisque ça rejoint le débat y compris sur les déficits publics,
23:59 sur un endettement quand même catastrophique de la France,
24:02 je vais vous dire c'est 50 milliards de recettes pour l'État.
24:07 Donc on n'est pas seulement envoyés là des dépensiers quand on dit ça.
24:10 Et l'État aura les moyens de mettre en place un dispositif
24:13 qui empêche que ce soit encore les ménages qui fassent les frais de leur droit à la mobilité.
24:18 Là c'est la double peine, je vais vous dire, vous avez la peine à la pompe,
24:22 et vous avez la peine, la double peine, après c'est au péage,
24:26 avec la même injustice que la TVA, quelle que soit vos retenues,
24:29 quelle que soit votre situation, vous payez plein pot.
24:32 – Merci Pascal Sabotier, d'avoir été notre invité ce matin.
24:35 – Bonne journée. – Merci, bonne journée à vous.
24:37 Dans 20 minutes dans le "Clau des territoires" on va reparler de la mobilisation
24:39 contre la réforme des retraites et des débats agités également.
24:41 – Très bien. – À l'Assemblée Nationale,
24:43 ce sera à suivre dans 20 minutes.
24:44 Mais d'abord on va parler d'un tout autre sujet,
24:46 on revient sur les un noms de guerre en Ukraine,
24:48 avec notre invité c'est Bertrand Baddy qui nous rejoint.

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