• l’année dernière
Retour sur la création du Studio Bagel: des sketchs iconiques comme les Tutos à Moitié.e.s en passant par Brout. Ils nous racontent tous la folle histoire du Studio Bagel.

Category

😹
Amusant
Transcription
00:00 Bonjour madame, qu'est-ce que vous pensez du studio Begel ?
00:01 C'est dépassé, franchement...
00:03 Nul !
00:03 Oh là là !
00:04 C'est de la merde, c'est de la merde.
00:05 On vous pose souvent la question, mais est-ce qu'on pourrait revenir sur l'aventure du studio Begel ?
00:09 Bon écoutez, on va arrêter avec ça.
00:11 C'était énorme, ça nous a dépassé.
00:13 Bonjour, je suis Natoo.
00:14 Je suis Monsieur Poul.
00:15 Berthe Musclat.
00:16 Pauline Clément.
00:17 Marc Jarousso, alias Kemar.
00:19 Gaël Mektoub.
00:20 Je suis Kevin Razy.
00:21 Je suis Maxime Musca.
00:22 Et voici la folle histoire du studio Begel.
00:24 Oh, il me fait trop bien !
00:28 Comment ça a commencé, Begel ?
00:30 Dans les années 2010, 2011, 2012, on a une époque qui est très fiction YouTube.
00:35 C'est-à-dire qu'on a des noobs, nerds, le visiteur du futur,
00:37 vraiment de la série longue, amatrice, qui arrive sur YouTube.
00:39 Et d'un coup arrivent ces gars, qui ont déjà des communautés,
00:42 et sous la direction de producteurs qui ont le nez un peu fin,
00:44 commencent à créer des collectifs pour proposer du sketch.
00:47 C'est-à-dire de la fiction, mais plus courte.
00:48 Le producteur, Monsieur Lorenzo Benedetti,
00:51 avait convoqué un certain nombre de YouTubers qu'il avait kiffés, a priori.
00:55 Et puis on s'est retrouvés comme ça dans un bar, à apprendre à se connaître.
00:59 Enfin, je connaissais certaines personnes sur place,
01:02 dont le bon Jérôme Niel, que je salue.
01:04 Salut, bande de salopes !
01:05 Petit à petit, on est arrivés tous les uns après les autres.
01:07 Il faut parler de cette notion d'amitié qui est importante.
01:09 Comme le pain du Begel qui se partage, finalement.
01:13 On est les grains de sésame sur le Begel.
01:16 Moi, je suis un peu une farine.
01:18 Une farine des potes !
01:20 C'est bien.
01:23 Ouais, ouais.
01:24 En fait, au début, il n'y avait pas de bureau quand Begel s'est créé.
01:27 Les premières réunions, avant que ce soit au dernier bar, avant la fin du monde,
01:30 c'était chez OAM.
01:32 Les gars m'ont contacté pour bosser chez OAM parce qu'ils n'avaient pas de bureau.
01:35 Finalement, la deuxième vision du truc.
01:37 Je suis arrivé quelques mois après.
01:39 Chacun faisait du lobbying.
01:41 Et pourtant, je m'étais juré d'arrêter les vidéos sur Internet
01:43 parce que je sortais dix minutes à perdre.
01:45 Et voir les petits oseaux qui s'amusaient,
01:47 au bout d'un moment, je me suis dit "bon, bah vas-y, pourquoi ne pas y aller ?"
01:49 Et je n'ai pas regretté, puisqu'on a bien rigolé.
01:51 Je me rappelle vraiment du premier jour au Begel,
01:53 parce que j'avais été invité sur un tournage d'un des premiers sketchs.
01:58 C'était celui où ils faisaient la bagarre en prêtre.
02:02 "Cache-toi !"
02:04 "Quoi ?"
02:05 Et je n'étais pas encore dans le collectif, mais ils m'avaient invité en guest.
02:09 Et je pense qu'un mois ou deux après, je rejoignais le crew.
02:12 Donc je me rappelle vraiment très bien.
02:14 - Quand tu as testé sur ce sketch... - C'était un casting, en fait.
02:17 C'était une audition.
02:18 C'était assa de ne pas l'avoir, mais tu as été énorme, comme toujours.
02:20 - Ouais. - Du coup, tu as pénétré le...
02:23 J'ai pénétré Baguel, le Baguel.
02:25 - J'ai pénétré le crew dans Baguel. - Littéralement.
02:27 - C'est une belle image. - Une métaphore de la queue.
02:30 - À la base, ça devait s'appeler comment, déjà ? - Patate.
02:33 Patate. Et j'ai dit "je vous arrête tout de suite, ça ne veut rien dire, ça n'a aucun sens".
02:37 En fait, à l'époque, il y avait chez McDonald's un truc qui s'appelait le Baguel, ou je ne sais pas quoi.
02:42 On voulait absolument manger un Baguel, encore une fois, avec Jérôme.
02:45 Et je ne sais pas pourquoi ce terme de Baguel, c'était une mission à chaque fois de récupérer un Baguel.
02:50 Ce mot est resté en tête.
02:52 Je ne sais plus comment le mot "studio" a été mis avant.
02:55 On s'est peut-être dit que c'était ringard de mettre le mot "studio".
02:58 - Donc on l'a gardé. - Studio Baguel.
03:00 Studio Baguel. Après, tout ça est flou, mais c'est vrai que je suis l'instigateur de ce qui est devenu culte.
03:05 Il fallait un truc concret, parce qu'il n'y avait rien. Il n'y avait pas de bureau, il n'y avait rien.
03:08 Donc le premier truc concret, c'était de fabriquer un logo.
03:11 Pour se raccrocher à quelque chose, finalement.
03:13 - Qui nous rassemble. - Exactement.
03:15 Et donc, le logo, je l'ai oublié comme un con, mais à la base, ça s'est fait chez moi, sur ma table basse,
03:22 dans un cahier, et c'est Ludoc qui a fait le logo.
03:24 Et en fait, j'ai sur plein de pages, j'ai des logos nuls de Baguel, avec des villes, des trucs trop nuls,
03:29 pour arriver au logo final de Baguel.
03:31 - On n'a pas commencé par un grand shooting photo pour... - Si, c'était ça.
03:34 - Voilà, pour officialiser la bande, tout ça. - On peut voir sur cette photo qu'il en manque plein.
03:38 Moi, je ne suis pas dessus. Il n'y a pas, si je ne dis pas de conneries, il n'y a pas Gaël et Bapt.
03:43 - C'était en saison 2, non ? - Oui, c'est ça.
03:45 Le truc fou, c'est que sur la photo, il y a Yvick, Mr V.
03:48 - Au début, il faisait "ouais, pas sûr, pas sûr". - En fait, à la base, il ne faisait pas partie du Baguel.
03:54 Et en fait, vraiment, une heure avant, il a dit "ok". Après, il est sur la photo.
04:00 - C'est ça, ça s'est fait comme ça. - Je ne me rappelle plus, c'était il y a 10 ans.
04:03 Les grandes périodes, c'est vraiment, justement, le début dans le loft et on se cherchait un petit peu, chacun,
04:08 en écrivant, en réalisant des sketchs, un peu action, ludoque à la réelle.
04:12 Chacun tentait un petit peu des formats comme ça.
04:16 C'était rue Maître Léonard, en tout cas, Maître Renard.
04:19 - 16 rue Maître Albert, pour ceux qui veulent partir en pèlerinage dans 5e. - 16 rue Maître Albert, tout à fait, dans 5e.
04:25 Tout à fait, d'ailleurs, jusqu'à peu, il y avait encore écrit "Studio Baguel" dessus, sur la devanture, sur la porte.
04:30 - C'est vrai. - Je ne sais pas si ça existe encore. - C'était où, ça ?
04:33 - C'était, justement, au début du baguel, dans le loft. - Dans le loft.
04:38 - Qui est reconnaissable avec les murs en briques. - En briques, oui.
04:41 - Le décor des tutos de Jérôme, première saison.
04:43 - Et ouais, aujourd'hui, on bouffe comme des gros porcs puisqu'on va faire des gâteaux.
04:46 - Et c'était un studio un peu roots. - Ouais.
04:49 - Il y avait une cave où les monteurs travaillaient un petit peu cachés. - Au milieu des rats.
04:53 - De la lumière, au milieu des rats et on les nourrissait en lançant des kebabs.
04:57 - Vous pensez que c'est une blague ? Non, il y avait vraiment des rats au milieu des monteurs.
05:00 - Les pauvres, ils ont vraiment passé des heures, des jours, des nuits à faire du montage dans cette cave.
05:05 - Et on se nourrissait vraiment de kebabs. - Il n'y avait vraiment que des kebabs partout.
05:08 - Et il y avait une odeur très forte de poubelle à l'entrée du baguel.
05:13 - C'était comme un appart, en fait, un espace avec une grande table, des canapes.
05:16 - Donc un spot assez cool pour écrire... - Une table de ping-pong ? - Une table de ping-pong.
05:20 - C'était fou. Alors que vraiment, on avait besoin d'espace pour tourner.
05:23 - Non, il y avait une pièce, c'était que la table de ping-pong. - Pour la table.
05:26 - C'est toi qui avais... - J'avais insisté, je crois. - J'avais poussé, ouais.
05:29 - Donc on faisait pas mal de parties assez endiablées avec Kemar et Jérôme.
05:33 - Il y a eu des énervements, il y a eu de la tension. - Il y a eu des bagarres physiques.
05:37 - C'est peut-être que de là qu'est parti le perso des tutos de Jérôme qui s'énervait quand je le battais.
05:41 - Et quand tu le battais au ping-pong... - Oui, il se blessait même.
05:44 - Il était très énervé. Et du coup, il a pondu une bombe après, grâce à nous.
05:48 - Montre ta gueule, putain !
05:50 - Il y avait un pieu de l'enfer autour de la table, il fallait faire une tournante, donc tourner autour de la table.
05:54 - Il y avait entendre...
05:56 - Et c'est toi ou c'est Greg qui se prend le pieu ? - Je. - C'est Greg ?
05:59 - Qui c'est qui meurt ? - C'est Greg ? - C'est Greg, ouais.
06:01 - Et du coup, il est empalé sur le pieu. Voilà. - Ouais.
06:03 - Ça, j'aimais bien ce genre de sketch. - Ouais, c'était pas mal.
06:05 - On a eu énormément de sketchs tournés dans ce truc-là.
06:08 - Ah bah pour moi, c'est... Moi, c'est Chabat, hein.
06:14 - Ah, mais tu sais que c'est assez chaud, j'ai revu le truc, là, et... - C'est violent.
06:17 - En fait, en gros, on était tous habillés en rabbins, et t'as Jérôme Niel qui me poursuit avec une batte de baseball,
06:23 il me tabasse à la batte, il pose la batte, il se barre, moi je me lève, je prends la batte, je croise Ludovic, je course,
06:30 et après t'as Maxime Musca, qui est là, collé contre le mur, et t'as Greg Gauetin qui arrive et qui fait "Mais qu'est-ce que vous faites, les gars ?"
06:37 Et Maxime conclure en disant "Bah, on fait Chabat", mais honnêtement, Jamel Debouze m'avait dit "Putain, ce sketch, c'est du génie".
06:42 - Donc c'était, je pense, en 2013. Y avait ébullition, y avait des sketchs de partout, ça tournait très très régulièrement,
06:48 et puis en plus, pour la plupart, on découvrait un peu plus de professionnalisme, et du coup, c'était vraiment très fertile en idée,
06:55 très très cool de découvrir tout le monde.
06:57 - Là, dans ces années-là, vraiment, Begel, ça explose.
07:04 - En fait, tu te rends pas compte quand t'es dedans, donc en fait t'es tout le temps tout le temps dans le rythme,
07:08 mais après coup, tu te dis "Putain, tout ce qu'on a sorti, tout ce qu'on a fait..."
07:13 - Mais de temps en temps, oui, on voyait bien qu'il y avait certaines vidéos qui poppaient plus que d'autres, qui cartonnaient.
07:19 - Au début, c'était très web de célébrer le nombre d'abonnés.
07:23 - Et c'est vrai qu'il y a eu à chaque fois 100 000, 200 000, 500 000.
07:26 - Je sais plus où vraiment est-ce qu'on s'est arrêtés.
07:28 - Moi, j'adore celle du "200 000 merci".
07:30 - C'est ce que j'allais dire.
07:31 - Vous êtes réunis, 200 000 merci.
07:34 - Parce qu'elle est à l'arrache.
07:35 - On a fait un lip-dub d'entreprise pour les 200 000 abonnés.
07:39 - On chante tous mal, mais c'est fait exprès. Normalement, on chante super bien.
07:42 Là, on a dû se forcer.
07:43 - Ça, c'est une vraie super vidéo, c'est très drôle.
07:50 Elle est vraiment horrible à regarder.
07:52 On s'est inspirés de tous les lip-dubs de boîtes qui font genre les décathlon, je sais pas quoi, décathlon, ou Auchan.
07:57 - C'était énorme. Ça nous a dépassés.
08:00 - Il y a une vidéo de Bagel que je me souviens que je trouvais extraordinaire, c'était la "Friendzone".
08:05 - Accrochez ! Vous allez être incarcérés dans la "Friendzone".
08:08 - Ça, je me souviens que je me suis dit "Tiens, c'est quand même hyper fort d'être aussi drôle et en même temps, à la fin, elle est hyper touchante".
08:15 Je me souviens du personnage de Poulpe qui fait "YOLO", qui est un truc qui est resté hyper longtemps pour moi.
08:21 Et surtout, la production de cet épisode, quoi.
08:24 C'est fait avec rien, mais pour l'époque, on avait l'impression que c'était un truc hollywoodien, c'était super bien fait.
08:30 - Lui ? - Non, c'est juste un pote.
08:32 - Oh non, laissez-moi, putain !
08:34 - Et puis après, on a enchaîné sur un truc encore plus ambitieux de "Rejoins le Canal +" et tout, donc ça a été...
08:39 Ça a allé assez vite, finalement.
08:41 - Et je me souviens, moi, de l'annonce où Bagel intègre "Canal +", que Golden Moustache fait partie de M6.
08:47 Là, on commence à sentir qu'Internet, ça devient un vrai truc.
08:50 Un truc qui est sérieux, qui est pris en considération par les médias dits "traditionnels".
08:54 Et nous, c'est à ce moment-là qu'on a ce fantasme avec notre groupe, qui est ce que vous aimez dire ?
08:58 "On va se faire produire, on va se faire produire, on va se faire produire."
09:00 - Très vite, après, on a déménagé à "Canal", on avait un étage même quasi à nous.
09:05 - Ouais, on débarque dans une chaîne de télé, c'est ouf.
09:08 - Et là, ça a été d'un coup encore plus fat, encore plus gros en moyen.
09:11 Des costumes et tout, des décors, des...
09:13 - Beaucoup plus de production qui nous a entourés pour faire de meilleurs sketchs, quoi.
09:17 - Non, le garou ! Non, non !
09:20 - Ça a été le début de notre apparition dans le Petit Journal, dans le Biford du Grand Journal.
09:25 Tous les journaux, en fait, on a trusté tous les journaux.
09:28 Et surtout, mec, ça, tu peux pas l'oublier.
09:30 - Attends, qu'est-ce que j'ai oublié ?
09:31 - Le festival de Cannes !
09:33 Ils nous avaient loué une villa qui, fun fact, appartenait à Richard Gire.
09:37 Et la villa, il y avait un terrain de golf, il y avait des piscines, il y avait jacuzzi et tout.
09:40 Et quand on est arrivé, carrément, je me rappelle, moi, j'étais le premier avec Maxime et Tariq à arriver.
09:44 Parce qu'on est arrivés par salve.
09:46 Et quand j'ai vu ça, je lâche mon bagage et je t'avais pris dans les bras, maintenant.
09:49 - Faut te dire que j'étais émotif, on s'est dit "Putain, mec, genre là, ça va être à nous pendant 10 jours, quoi !"
09:53 - Ouais, c'était ouf, c'était un truc de ouf.
09:54 - C'est à cette époque-là que j'ai mis une tarte à Vincent Cassel.
09:56 - T'as dit oui, t'as dit non, paf. Ah ben non, mais il fallait pas le faire !
09:58 - Ah mais attends, mais là, tu triches un petit peu !
10:00 - Non, je triche pas, j'étais le premier... Oh putain, l'enculé !
10:01 - Et on était à Cannes, à ce moment-là.
10:03 Et avec Gaël, on est tous les deux, on fait "Putain, il faut qu'on sorte une vidéo et tout", on s'est engagés à le faire nous.
10:08 Et on savait plus quoi faire, et on a fait une interview de Steven Spielberg.
10:12 Bon, il faut la regarder.
10:14 - Steven Spielberg, bonjour !
10:16 Je pense qu'il y a eu un petit peu d'incompréhension sur cette vidéo.
10:22 Je crois que c'était la première fois qu'il y avait autant de pouces rouges et de commentaires négatifs sur une vidéo de Baguelle.
10:26 Les gens avaient trouvé ça un petit peu nul à chier.
10:29 Alors que moi, j'avais l'impression de faire un truc un peu moderne, voire avant-gardiste.
10:33 C'était une vraie interview de Steven Spielberg.
10:35 J'ai préféré faire le doublage de sa voix parce que c'était pas clair, c'était en anglais.
10:40 - Je suis magicien, t'es ! Regarde ce que je peux faire avec ma kikouille !
10:44 - Voilà, donc là, je pense... Et là, toujours le record de pouces rouges.
10:49 J'avais posé mon pouce rouge aussi, pour te le dire maintenant.
10:52 - C'est vrai, en premier. - Oui, oui, l'un des premiers.
10:54 - Au moment de blog, ouais. - J'avais senti que c'était une buse.
10:56 Je prends pas mal.
10:57 - Je prends pas mal. Mais je l'aime encore, cette vidéo.
10:59 - On est arrivé en 2015, suite à une vidéo qui s'appelait "Ma bite".
11:03 - Ouais, je l'aime ! C'est ma bite !
11:06 - Suite à cette vidéo qui a fait un buzz sur Facebook, un buzz sur Facebook,
11:11 donc autant vous dire que ça datait. - Ça date.
11:13 - Et bien, Canal+ nous a appelés, nous a proposés de rejoindre le studio Baguelle.
11:17 - C'est Baguelle qui nous a appelés. Tu rêves. - Canal, bah, pas mon numéro.
11:21 - Puis c'est aussi rejoindre un groupe où on admire les gens qui font partie de ce groupe.
11:26 - Quand tu vois les talents qu'il y avait, de se dire qu'on allait être dans le même endroit,
11:31 produit par les mêmes personnes.
11:33 - Une fois qu'on était chez eux, on a été appelés par d'autres concurrents.
11:36 Et on a dit non, non, non, on reste avec le studio Baguelle.
11:39 - Ils avaient des gars qui savaient faire genre c'est du cinéma hollywoodien.
11:42 Et nous, on avait juste moi, quoi, à la caméra. Donc c'était moins bien.
11:45 - Non, c'était qu'on avait fait une vidéo où on faisait des effets spéciaux.
11:48 C'était dans un monde de dessin animé.
11:50 Et d'ailleurs, c'est une vidéo qui avait été peut-être un petit peu incomprise,
11:53 mais nous, on a adoré faire. Donc ça a inspiré des clips japonais.
11:56 Et du coup, j'ai des photos de Bertrand, ouais, tout en vert, sur le fond vert.
12:00 Et on était très, très content d'avoir fait cette vidéo qui avait un drôle d'effet
12:04 chez les gens, genre beaucoup trop what the fuck.
12:07 - Et après cette phase, donc nous, on a fait des vidéos pour l'antenne de Canal+.
12:13 On a fait une web série qui s'appelait "Abonne-toi".
12:15 - Abonné, abonné, abonné.
12:16 - Et à la fin de cette web série, j'ai eu l'idée de faire une vidéo,
12:19 une parodie d'une vidéo d'Aurélien Barraud, une vidéo de Brut,
12:22 sur un fond gris que je filme et que je balance sur mes réseaux perso,
12:26 mais juste comme ça.
12:27 - Mais il faut savoir que même en pleine journée, un gilet jaune à 130, ça se voit pas.
12:30 - Et je crois que c'est 2-3 jours après que je reçois un appel de Ariel Sarako,
12:33 de la création originale de Canal+.
12:35 Genre...
12:36 - Le boss dit boss, quoi. - Où doit il ?
12:37 - Je crois qu'elle me dit "Est-ce que t'as pensé à en faire une série ?"
12:39 Je lui réponds "Non".
12:40 Elle me répond un truc du genre "Bah c'est idiot".
12:43 Et elle m'a dit "Bah je pense qu'il faut en faire plein, il faut essayer".
12:47 Et je sais pas si je vais pouvoir en faire plus de 5 ou de 6, c'est compliqué.
12:50 Et on en a fait 176.
12:52 - Et puis il y avait cette petite blague qui revenait souvent,
12:55 c'est que des fois je disais "Waouh, franchement le décor, je sais pas, j'aurais pas vu ça".
12:58 Et Bertrand me disait "Le jour où tu feras ton programme, tu choisiras ton décor".
13:01 Et après je disais "Le costume, c'est bizarre, je voyais pas le personnage comme ça".
13:04 "Le jour où tu feras ton programme, tu choisiras vraiment ton costume et tu seras responsable".
13:09 Et du coup, cette blague a pris de l'ampleur et à un moment j'ai dit "C'est vrai,
13:13 j'ai envie de faire mon truc à moi que j'y lide".
13:16 Et après, c'est lancé Moitié où évidemment j'ai rappelé tous ceux avec qui on jouait,
13:20 Bertrand et ceux qui ont toujours été là avec nous.
13:23 - Non, moi un des meilleurs souvenirs, c'est juste en fait une espèce d'émulsion,
13:27 d'énergie commune quand on tournait justement le "Desaping" et d'autres programmes.
13:31 Mais "Desaping" c'était chouette parce qu'on était ensemble,
13:33 il y avait la phase d'écriture où on se retrouvait tous ensemble déjà pour lire nos textes,
13:37 partager, échanger les idées.
13:39 Le tournage, vu que c'était une quotidienne, c'était quand même à flux tendu,
13:42 fallait vraiment produire.
13:44 Du matin au soir, sur des fonds verts, c'était un peu dur mais c'était à la fois hyper cool.
13:47 - On devait rentrer des quinzaines, des vingtaines de sketchs dans la même journée.
13:51 On aurait dit en fait qu'on continuait à tourner des sketchs avec très peu de moyens.
13:55 - Ouais, c'est vrai.
13:56 - Ceci !
13:57 - Arrête Jean-Marc, j'en ai marre maintenant, tu me balles tout le temps mes news !
14:00 Tu me laisses travailler !
14:01 - Pour moi c'est des souvenirs super forts parce que, tout simplement,
14:04 on se tapait des barres du matin au soir en plateau.
14:06 Et juste d'être là, de rire avec les potes pour un programme,
14:10 je le souhaite à tout le monde.
14:11 C'était vraiment la rigolade pendant des mois et des mois et des mois
14:14 et on était trop contents de le faire.
14:16 - Ludoc a été quand même un élément fondateur de la touch bagel.
14:20 - Et de la déco même, de studio, il a dessiné une table en forme de bagel.
14:24 - C'est vrai.
14:25 - Eux, ils avaient ce talent de faire croire qu'ils avaient de l'argent,
14:28 alors qu'ils n'en avaient pas du tout.
14:29 Et c'est vraiment que Ludoc a appelé ça, et appelle ça encore ses bidouilles.
14:32 C'est-à-dire qu'en fait, c'est là où il y avait une espèce de prouesse technique
14:35 qui était de faire croire qu'il y avait, alors que c'était juste des mecs malins
14:37 qui prenaient les logiciels de montage, le digital, tous ces trucs.
14:40 Donc en fait, il donnait une illusion d'eux.
14:43 Il y a toujours eu cette idée qu'on avait nous,
14:46 et que je pense qu'ils avaient aussi, qui était de rendre plus que la copie.
14:49 C'est-à-dire qu'on a une commande qui demandait,
14:51 le but est toujours, toujours faire plus.
14:53 Si jamais on te donne un budget de, je ne sais pas, 5000 euros,
14:55 tu vas rendre un truc qui a l'air d'en valoir 15 000.
14:58 Et pour ça, tu mets juste en avant tes compétences,
15:00 les trucs de ta génération que les autres générations n'ont pas,
15:02 dans quelle mesure est-ce que tu vas apporter quelque chose à un groupe de médias ?
15:05 C'est pas l'inverse, que tu ne dépendes pas d'eux, mais qu'eux dépendent un peu de toi.
15:08 Il leur apportait des compétences qu'ils n'avaient pas,
15:10 c'est-à-dire avoir un rendu hollywoodien pour 10 balles.
15:13 Ludoc, c'est un génie de la réalisation,
15:16 qui avec des bouts de ficelle arrive à créer quelque chose qui ressemble à du cinoche.
15:20 Et déjà à l'époque, en 2006, 2007, il faisait ses premiers buzz sur Dailymotion,
15:23 il faisait des clips qui faisaient vidéo star.
15:26 Vraiment, lui, c'est l'as de l'illusion.
15:29 C'est un peu ça notre marque de fabrique.
15:31 Il a aussi formé plein d'autres réalisateurs qui sont arrivés au fur et à mesure.
15:37 Et après, évidemment, tous les techniciens qui ont bossé de près ou de loin sur ce truc-là,
15:41 c'était assez marrant parce que tout le monde voulait en faire partie.
15:44 Et quand ils arrivaient et qu'ils voyaient la table Régis qui était un paquet de chips,
15:48 tout le monde se disait "Ah, c'est ça en fait, Bagel !"
15:50 Mais en fait, du coup, il y a ce truc de suer pour fabriquer de la blague,
15:53 et ça a été, je pense, très formateur pour plein de techniciens qu'on recroise depuis sur d'autres tournages.
15:59 Et il y a ce truc où on se dit "Putain, on a un peu fait la guerre ensemble."
16:02 Comment ça a tenu 10 ans ? Tu me corriges si je me trompe.
16:06 Souvent, si on prend par exemple un groupe de K-pop, comme par exemple les Blackpink,
16:12 les Blackpink, elles sont 400.
16:14 Et en fait, on ne peut pas être amis et ennemis avec tout le monde.
16:18 Mais il y a forcément des sphères d'amitié.
16:21 Nous, on était 12, 15.
16:23 En fait, il y avait des sphères d'amitié qui ne se sont jamais lâchées.
16:26 Par exemple, avec Nat, on ne s'est jamais lâchés.
16:28 Moi, je n'ai jamais lâché d'autres.
16:31 Elle n'a jamais lâché d'autres, mais pas forcément les mêmes.
16:33 Et donc, en fait, ce truc, l'amitié a fait tenir quand même ce crew par les différentes zones.
16:39 Et du coup, c'est ça qui a fait que quand l'un ou l'une lançait un nouveau projet,
16:43 il appelait les autres.
16:44 Et donc, c'est pour ça qu'avec Nat, on continue à faire tourner l'un et l'autre,
16:48 mais avec d'autres, avec Marion, avec Jérôme, etc.
16:50 Donc, on continue à bosser les uns avec les autres quand même depuis 10 ans.
16:54 Je pense que le fait d'être sur Internet, déjà, ce n'est pas un gage de longévité.
16:59 Je pense que c'est très... Comment dire ?
17:01 Je ne trouve le mot.
17:03 C'est très fragile, quoi.
17:05 C'est bien, ça.
17:06 C'est bien, ça.
17:07 Il faut noter ça.
17:08 Très fragile comme statut.
17:10 Donc, on ne savait pas que ça allait durer aussi longtemps.
17:12 Voilà, c'est le mystère de la vie.
17:14 Maintenant, c'est comme pour le Jamel Comedy Club, en fait.
17:16 J'ai essayé qu'il y ait un gage de qualité pour les stand-upers.
17:19 Je dirais que le studio Bagel, c'est devenu un label d'humour chez Canal+.
17:24 Alors, moi, j'ai une question à poser aux autres interviewés.
17:28 Est-ce qu'ils se rappellent de cette soirée où on avait une maison à Cannes
17:32 et dans la maison, il y avait en décoration un bateau ?
17:36 Un bateau, tu vois ?
17:38 En bois.
17:39 En bois, quoi. Un voilier.
17:41 Et j'étais un peu saoul que j'ai dit, "Eh, venez, on met le bateau dans la piscine."
17:46 Et on a mis le bateau, on était une vingtaine,
17:49 on a mis le bateau après dans la piscine.
17:51 Mais j'arrive pas à savoir si j'ai inventé ça.
17:53 Mais j'ai aucun souvenir. J'ai l'impression que tu as rêvé de ce bateau.
17:56 Si tu peux poser la question aux autres.
17:58 J'ai aucun souvenir de cette histoire de bateau dans la piscine.
18:02 En fait, généralement, il y a des photos ou des vidéos
18:04 s'il se passe des trucs un peu fous comme ça.
18:06 Parce que déjà, à l'époque, il y avait des téléphones et tout ça.
18:08 Donc, non, c'est un mytho. C'est un mytho.
18:10 Dominique !
18:12 Sous-titres par Juanfrance
18:14 Abonne-toi !

Recommandations