Gérard Leclerc, journaliste : «C'est dangereux de mettre toutes les drogues sur le même plan».
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00:00 Tiens, moi j'entends, je veux bien être plus intelligent que la Terre entière,
00:03 mais j'entends ce que disent les addictologues.
00:05 Il y en a un qui est venu l'autre jour ici, qui l'a dit aussi.
00:08 Hélas, hélas, ce problème n'est pas un problème français.
00:11 Là-dessus, vous serez tous d'accord.
00:12 Et les addictologues vous disent que l'idée d'interdire absolument
00:19 tous les psychotropes de la même façon, ça ne marche pas.
00:22 C'est tout. Et deuxièmement, tous ces pays qui sont confrontés
00:27 à ce même problème ne réagissent pas.
00:29 Pourquoi vous disiez que les Pays-Bas reviennent ?
00:30 Or nous, on n'est pas exemplaires.
00:33 C'est la seule chose que je dis.
00:34 Alors moi, je ne prétends pas avoir la solution.
00:36 Et je dis simplement qu'il me semble comme ça.
00:39 Il me semble que c'est dangereux de mettre, là je maintiens,
00:43 que c'est dangereux de mettre toutes les drogues sur le même plan
00:47 et de dire qu'un jeune qui fume un pétard une fois de temps en temps,
00:51 c'est aussi grave que quelqu'un qui prend de la cocaïne ou de l'héroïne.
00:56 Mais là, je ne fais pas de la morale.
00:57 Mais quand c'est nos enfants, on réagit souvent différemment.
01:02 Non, mais Charlotte, par contre, tous les gens qui ont pris de l'héroïne
01:05 ou de la cocaïne ont commencé...
01:06 Alors moi, je veux bien qu'on interdit.
01:08 Charlotte, déjà pour commencer, tout est interdit.
01:11 Précisons-le, parce que vous dites je veux bien qu'on interdise tout.
01:14 Je ne demande pas de faire évoluer.
01:15 Je précise que c'est déjà interdit.
01:16 Première chose.
01:17 Oui, mais on n'applique pas comme vous le dites vous-même.
01:18 D'accord, mais c'est déjà interdit.
01:20 C'est un problème.
01:20 Et la question, c'est que vous parlez du chichon.
01:27 Or, ça a évolué dans le temps.
01:28 En fait, il y a aussi une habitude qui a été prise par rapport à des années
01:32 où on ne parlait pas du même produit.
01:34 Le taux de substances actives dans le cannabis,
01:36 il est de 0,2 pour les drogues dites légales.
01:39 Le fameux CBD qui est en vente, 0,2.
01:41 Dans les années 70, le taux de THC, il était à 3%.
01:45 Aujourd'hui, en vente, vous en avez de 13 à 40% de substances actives.
01:51 Donc, vous voyez bien qu'on ne parle pas de la même chose.
01:53 Mais sauf que l'interdiction, que la quasi-prohibition
01:57 arrive au résultat inverse.
01:58 Je continue.
01:59 Dans les pays qui ont légalisé le cannabis,
02:02 le taux de THC du cannabis légalisé est très faible.
02:05 Et qu'est-ce qu'on constate ?
02:07 La consommation augmente sur les taux faibles,
02:09 puisque désormais c'est légal.
02:10 Il y a des gens qui se disent "je peux y aller".
02:12 Et elle ne diminue pas, en tout cas pas de manière substantielle,
02:16 sur les taux forts.
02:17 Donc, c'est un échec aussi sur la consommation réelle.
02:20 Et vous pensez qu'on fait de la morale quand on dit ça ?
02:23 On ne fait pas de la morale.
02:24 On s'inquiète des conséquences de la consommation de ce produit.
02:26 Il ne s'agit pas juste de dire c'est bien ou c'est mal.
02:28 C'est bien ou c'est mal parce que c'est catastrophique.
02:31 Non mais...
02:32 [Musique]
02:34 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]