Patrick Stefanini, conseilleur spécial du ministre de l'Intérieur, sur les relations tendues entre la France et l'Algérie : «Sur le plan migratoire, l'Algérie bénéficie d'un accord exceptionnel, mais qui est complètement obsolète».
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00:00Alors pour le reste dans une perspective de moyen terme, en effet, moi je pense que l'Algérie s'est beaucoup éloignée de la France.
00:09Sur le plan militaire et sur le plan diplomatique, elle est aujourd'hui dans l'orbite de la Russie.
00:16Donc elle n'a pas fait les mêmes choix que la France.
00:19Sur le plan migratoire, elle bénéficie d'un accord exceptionnel, mais qui est complètement obsolète.
00:28Le fameux accord de 68.
00:31Et c'est un accord qui favorise l'immigration familiale, de sorte que l'essentiel de l'immigration algérienne en France aujourd'hui, elle est familiale.
00:38Moi je pense que la bonne solution, c'est de dire aux Algériens que nous voulons renégocier cet accord,
00:46et que s'ils ne nous répondent pas, ou s'ils n'acceptent pas de s'asseoir à la table de négociation dans un certain délai, 4 ou 6 mois, il faudrait dénoncer cet accord.
00:56Attention, si on dénonce cet accord, ça ne veut pas dire que c'est la fin de l'immigration algérienne en France.
01:01Je voudrais dissiper cette ambiguïté.
01:03Si on dénonce cet accord, c'est le retour de l'Algérie au droit commun.
01:08Au droit commun de tous les pays étrangers.
01:10Au règle qui s'applique pour tous les autres pays.
01:12Voilà. Pour tous les autres pays qui n'ont pas d'accord bilatéral avec la France, pour être précis.
01:16Mais ça veut dire quoi ?
01:18Ça veut dire que les Algériens pourront bénéficier de clauses qui ont été introduites, notamment sous la présidence de Nicolas Sarkozy,
01:26et qui visent à favoriser l'immigration des étudiants et des salariés.
01:30Donc on aura une forme d'immigration choisie avec l'Algérie, alors qu'aujourd'hui, on a une immigration subie et qui est essentiellement familiale.