"Ce que j’ai appris c’est qu’il faut faire semblant que tout va bien"
De ses premiers shows dans la cour de récré à son succès phénoménal sur TikTok, Pierre de Maere nous retrace son parcours dans La Dalle
De ses premiers shows dans la cour de récré à son succès phénoménal sur TikTok, Pierre de Maere nous retrace son parcours dans La Dalle
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00:00 J'ai chanté pour ma mère et pour ma sœur,
00:01 et je m'appelais à ce moment-là Golden Pete, Pierre Fedor.
00:03 J'avais huit ans et je sautais dans tous les sens, et c'était rigolo.
00:06 Très mauvais sans doute, mais c'était marrant.
00:08 J'avais l'air du spectacle.
00:09 Salut, c'est Pierre Demare.
00:10 Voici mon parcours dans la dalle pour Melty.
00:12 J'ai 21 ans et je suis chanteur,
00:17 mais surtout auteur, compositeur et interprète, tout ça à la fois.
00:20 J'écris des morceaux en français romantiques.
00:22 J'ai découvert la musique quand j'ai eu 10 ans.
00:23 Enfin, j'en écoutais bien sûr depuis fort longtemps,
00:25 mais la compo sur Garage Band.
00:27 Puis j'ai chanté en anglais.
00:29 Mon anglais à moi était atroce.
00:30 Tu vas aller chanter français.
00:31 Je m'y suis essayé quand j'ai eu 18 ans
00:33 et j'ai envoyé un morceau sur les plateformes
00:34 qui a atterri un peu par hasard dans les oreilles d'un DA,
00:37 G5/7, ici chez Bagram à Paris, qui a kiffé.
00:39 On a signé ensemble suite à quelques maquettes
00:41 qu'il a écoutées pour plusieurs albums.
00:43 C'est comme ça que tout ça a commencé.
00:45 J'ai chanté dans la cour de récréation quand j'avais 16-18 ans, 9 ans.
00:52 Mon frère n'y comprenait rien et les gens lui disaient
00:54 "Il est trop bizarre, ton frère".
00:55 C'est vrai que j'étais un peu chelou, mais ça marchait bien.
00:57 Il y avait des attroupements pas possibles.
00:59 Déjà à l'époque, les gens me trouvaient un peu spécial.
01:01 C'était sur mon lit.
01:07 Je chantais pour ma mère et pour ma sœur.
01:08 Je m'appelais à ce moment-là Golden Pete, Pierre Fedor.
01:11 C'était comme ça et je chantais dans une langue qui n'existait pas.
01:13 Ce n'était ni de l'anglais, ni du français.
01:14 Un yaourt, j'avais 8 ans et je sautais dans tous les sens.
01:16 C'était rigolo, très mauvais sans doute, mais c'était marrant.
01:19 J'avais l'air du spectacle.
01:20 Première véritable scène devant du monde avec des retours et compagnie,
01:23 c'était au cabaret de mon école, mon collège.
01:25 J'avais 14 ans, je chantais absolument faux.
01:28 La vidéo existe encore, je pense, c'est assez rigolo.
01:30 Ça a commencé comme ça.
01:31 J'étais mort de stress, mais j'avais kiffé.
01:33 Pendant quatre ans, de 14 à 18 ans, je me suis intéressé à la photographie,
01:40 à l'image, à la photo de mode, à la mode aussi particulièrement.
01:43 Parce que j'étais assez moche à cette période-là, 14 ans, on devient laid.
01:46 J'ai eu besoin de changer de bord et passer de l'autre côté de la caméra.
01:49 En donnant 18 ans, je redeviens beau, donc du merci.
01:51 Je tombe amoureux et je trouve ça plus séduisant d'écrire une chanson
01:54 que de prendre des photos.
01:55 Et donc, je me remets à la musique.
01:57 J'étais en phase avec moi-même, j'étais bien dans mes bottes.
01:59 Je chantais en français pour la première fois de ma vie.
02:01 Tout ça devenait beaucoup plus personnel et beaucoup plus sincère, j'ai l'impression.
02:04 Je n'ai pas ressenti le besoin de me masquer,
02:06 de me cacher sous un pseudonyme quelconque.
02:08 Moi, en fait, avec TikTok et compagnie, le morceau est devenu un phénomène.
02:16 C'est devenu un grand tube et j'en suis ravi.
02:18 Le prénom Pierre-Dominique, il commence seulement à être reconnu
02:22 et à être entendu.
02:23 Le visage aussi, et donc dans la rue, on ne me reconnaît pas tant que ça et compagnie.
02:26 Donc en réalité, ma vie, elle ne change pas trop.
02:27 Je ne ressens pas une gigantesque pression sur les épaules.
02:30 J'ai juste envie maintenant d'en faire d'autres, des morceaux qui fonctionnent
02:32 et que les gens assimilent ce titre à un visage qui est le mien,
02:36 à ma personnalité, à mon nom.
02:38 Ce n'est même pas bizarre à vivre, ce n'est pas excessif.
02:40 Je pense qu'il y a une signature vocale qui est particulière,
02:46 avec les airs qui roulent que j'ai empruntés à d'autres,
02:48 je ne les ai pas inventés.
02:49 Les envolées lyriques dans les aigus, les allers-retours,
02:52 c'est comme une montagne russe.
02:52 Et puis même dans la production, dans la couleur de prod,
02:54 le fait qu'en fait, tout cet album ait été fait en famille,
02:56 il n'y a pas eu d'intervenants externes, il n'y a pas eu de producteur externe.
02:58 Pourtant, je sais qu'on m'en a proposé,
03:00 mais l'envie, elle était de faire quelque chose de familial, de vrai,
03:04 quitte à ce que ça soit fragile et maladroit quelques fois.
03:06 Tu vois, si j'avais travaillé avec des grands producteurs,
03:08 peut-être que certains morceaux auraient été plus formatés, plus lisses,
03:10 mieux foutus encore, mais ce n'était pas l'idée.
03:12 Il fallait qu'il y ait une couleur qui soit la mienne.
03:13 Et je pense que le fait que ça soit resté familial,
03:16 ça fait partie des raisons pour lesquelles on reconnaît une certaine patte.
03:19 La vérité, c'est quelque chose de très chanceux
03:24 et que depuis le début de l'aventure,
03:27 tout se passe bien et tout se passe comme on en a envie.
03:29 Vraiment, je ne peux pas me plaindre une seule seconde.
03:31 Ce que les gens ne voient pas forcément, c'est qu'il y a beaucoup de travail.
03:34 Ce n'est pas juste de la chance et enchaîner les bonnes nouvelles.
03:36 Faire un album, c'est un peu de souffrance,
03:38 beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail, de sueur, ça, c'est la réalité.
03:40 Il y a tellement de choses qui sont désagréables à faire.
03:43 On voit à la télé la réussite, les discours, les câlins,
03:46 les bonnes nouvelles et c'est merveilleux.
03:47 Pour faire l'album, on a fait deux semaines de nuit blanche.
03:49 Quand on l'a rendu avec mon frère, on a travaillé pendant un an sur le truc
03:52 et les textes qui s'écrivent en six mois parce qu'il n'y a rien qui vient,
03:54 c'est plutôt le processus de création qui est difficile.
03:57 Ce travail est récompensé, j'en suis très fier et je trouve ça juste.
04:00 Ce n'est pas non plus tomber du ciel.
04:02 Il y en a une, c'est ne jamais faire de compromis, je pense, artistiques
04:10 par peur de ne pas avoir le temps à cause de la pression du temps qui court.
04:13 Alors à cause de la pression d'un budget ou alors même
04:15 parce qu'on vous demande de travailler avec telle personne.
04:17 Soyez vous-même artistiquement.
04:18 En fait, il faut toujours être, quoi qu'il arrive, être fier de ce qu'on sort
04:22 et faire en sorte que ça nous ressemble et que ça vous ressemble jusqu'au bout.
04:25 Et si vous sortez un album, un projet, un morceau, un single, un clip
04:28 qui ne vous ressemble pas, ce n'est pas destiné à marcher, je pense.
04:31 Je pense que la dernière chose que j'ai apprise,
04:37 c'est qu'il fallait faire semblant que tout va bien jusqu'au bout,
04:39 en concert et en interview et en plateau, en direct, tout ce que vous voulez.
04:43 Et je pense que si tu prétends que tout va, les gens penseront que tout va.
04:45 Et en concert, c'est important.
04:46 C'est du courage, en fait, et de la patience et tout ça à la fois.
04:51 Je ne dis pas les bons mots, j'aurais aimé dire cinq mots, mais voilà.
04:53 *Rire*
04:54 *Bruit de la vidéo*