L'édito de Françoise Degois : comment Macron veut enjamber les retraites !

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Transcript

00:00 Bonjour Françoise de Goyes. Bonjour Benjamin, bonjour à toutes et à tous.

00:05 La réforme des retraites, le mouvement social marque une pause avec les vacances, mais on

00:10 prépare bien sûr en coulisses la journée, la fameuse journée du 7 mars et il y en a

00:16 un qui voudrait tourner la page de cette réforme contestée, c'est Emmanuel Macron, Françoise.

00:20 Ben oui, parce que ça ne va pas bien Benjamin, ça ne va pas bien du tout dans les sondages,

00:24 c'est au plus bas depuis 2019, la dernière fois justement c'était avant le Covid, l'opinion

00:30 publique rejetait massivement ce président et c'était déjà à l'occasion de la réforme des

00:35 retraites, mais il avait été sauvé par le Gong, si je puis m'exprimer ainsi parce qu'il ne faut

00:40 pas oublier le caractère dramatique de cette épidémie, mais il avait été sauvé par le Gong,

00:44 par le Covid, puis par l'Ukraine, des éléments extérieurs, Benjamin, qui avaient servi de

00:50 bouclier à Emmanuel Macron par rapport à l'opinion publique, là on ne voit pas bien quels sont les

00:55 ressorts, les leviers pour rebondir dans cette opinion publique. On sait que la colère est

01:00 forte encore sur les retraites, les vacances sont là bien sûr, mais il ne faut pas se fier aux

01:04 apparences, on imagine étant donné le soin pris par les syndicats, ce que sera cette journée,

01:09 le 7 mars, une journée très importante, pourquoi ? Parce que le projet de loi, quoiqu'on critique la

01:15 gauche, la France insoumise, il n'est pas voté et ça d'une certaine manière c'est une forme de

01:19 victoire, car commence la bataille parlementaire, et la bataille parlementaire elle n'est pas si

01:23 facile que cela, parce que la droite parlementaire elle veut voler ce projet à Emmanuel Macron,

01:29 elle veut l'amender, elle veut le durcir pour pouvoir dire ce projet de loi finalement ce n'est

01:34 pas celui d'Emmanuel Macron, c'est le nôtre et nous devons rapporter une bataille. On a vu que la

01:39 gauche a décidé aussi de déposer un certain nombre d'amendements, donc le Sénat ça n'est pas gagné,

01:44 imaginez que nous ayons un scénario où le projet de loi ne serait pas voté non plus au Sénat et hop,

01:49 on repartirait à l'Assemblée. Les syndicats, on le dit, restent très unis, ils ont démontré leur

01:55 force, c'est une forme de renaissance depuis 30 ans pour l'union syndicale, pour le moment,

01:59 à part se mettre d'accord pour taper sur la France insoumise, eh bien Philippe Martinez et

02:04 Laurent Berger, c'est main dans la main au moins jusqu'au 7 mars. Et puis la séquence parlementaire,

02:09 Benjamin, elle est mauvaise également pour Emmanuel Macron, on a vu un mauvais projet mal

02:15 défendu par un ministre complètement submergé qui a été complètement pris et qui s'est enfermé dans

02:20 les mensonges sur les 1200 euros et le flux sur le financement, tout ça est assez catastrophique

02:24 quand même aussi pour Emmanuel Macron. Donc qu'est-ce qu'il fait Emmanuel Macron ? Vous le

02:27 savez, il enjambe, comme d'habitude, c'est un enjambeurné, il y a une difficulté, je ne la

02:31 règle pas, je l'enjambe. Alors on l'a vu réapparaître après un mois de silence, ouh ouh,

02:36 je suis à Rungis, je vais être au salon de l'agriculture avec un petit tombe, prime sautier,

02:39 comme si de rien n'était. Mais oui, c'est évident, les gens ont du bon sens cette retraite, ça c'est

02:44 le meilleur moyen d'enjamber. Et puis ses conseillers commencent déjà à nous vendre les éléments de

02:49 langage. Après la réforme des retraites, nous allons armer la France pour affronter les défis,

02:54 notamment écologiques, du XXIe siècle, c'est beau comme de l'antique, hein Benjamin, ça donne

02:58 vachement envie, surtout quand vous êtes en lutte à l'inflation, le chômage, la peur des lendemains,

03:03 tout ça évidemment ne peut pas permettre très longtemps au président d'enjamber quoi que ce

03:08 soit. Et puis il y a l'international aussi, Françoise. Oui bien sûr, l'Ukraine, comme tous

03:12 les présidents, Emmanuel Macron, on ne va pas lui faire ce reproche. Eh bien quand on a un problème

03:15 à l'intérieur, on va vers l'extérieur. Mais c'est vrai que Emmanuel Macron, depuis un an,

03:20 puisque on fêtera ce triste anniversaire demain, depuis un an Emmanuel Macron est principalement

03:25 concentré sur la situation en Ukraine. Alors on arrive à l'année, on commence à nous expliquer

03:31 qu'il sera en déplacement à Kiev. J'espère quand même pour le chef de l'État qu'il n'aura pas

03:36 l'outrecuidance de se déplacer à Kiev comme par hasard Balthazar le jour du 7 mars de la

03:42 grande mobilisation, puisqu'on annonce ce déplacement en mars. Il était à Morseblon pour

03:46 la première journée de mobilisation en janvier. Il est tout à fait capable de faire cela, de

03:52 expliquer finalement dans cet élan que ce qui est important c'est l'Ukraine et que pour lui

03:56 la réforme des retraites est réglée. Attention, rien n'est réglé, il ne faut pas se fier aux

04:01 vacances. Attention à force vous l'enjamber, on peut se prendre les pieds dans le tapis. Et

04:05 véritablement la réforme des retraites n'est encore pas votée et n'est pas encore appliquée loin de

04:12 là bas. - Il y a encore du travail. Merci beaucoup. - Peut-être que ça finira mal. - Oui, effectivement.

04:17 - Ou bien. - Dans un sens ou dans l'autre. En tout cas merci beaucoup Françoise de Gouin. On vous

04:22 retrouve bien sûr à 8h45 avec Elisabeth Lévy pour les débats du grand matin. 7h41 sur Sud Radio.

04:27 !

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