Alice Dazavoglu est une danseuse, écrivaine et chorégraphe atteinte de trisomie 21. Elle se produit sur scène avec sa mère, Françoise, dans un spectacle de danse retraçant les épreuves vécues par la mère et la fille.
"Qu’on ait un handicape, qu’on soit sourd, aveugle ou trisomique. On a le droit de faire comme tout le monde"
"Qu’on ait un handicape, qu’on soit sourd, aveugle ou trisomique. On a le droit de faire comme tout le monde"
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00:00 Il y a même des danseurs très omis ou handicapés.
00:05 Tout à coup, les uns et les autres se découvrent.
00:07 Personne n'a le droit de juger.
00:14 C'est très important, ça.
00:15 Acte de danse.
00:21 Je m'appelle Françoise Davazoglou.
00:25 Moi, c'est Aline Davazoglou.
00:28 Je suis la fille de Françoise.
00:30 Je suis danseuse, écrivaine et chorégraphe.
00:35 Et on marche !
00:40 On fait beaucoup d'ateliers dans les écoles
00:46 et puis on fait des ateliers ponctuels comme celui-là,
00:48 qui étaient ouverts à tous, en fait.
00:51 Dire danser tous ensemble.
00:53 On s'exprime pas à la parole, mais par la danse.
00:57 Fatiguée !
00:58 Et prête à danser.
01:03 Tout à coup, les uns et les autres se découvrent.
01:11 Le miroir, la marche ensemble, changer de place.
01:16 Chacun avec qui l'on est, quelle que soit sa motricité.
01:19 Moi, ce qui me touche, c'est que c'est joyeux, souvent.
01:26 Personne n'a le droit de juger.
01:30 On est à handicap, ou sourd, ou aveugle, ou la trisomie.
01:36 On a le droit de faire comme tout le monde.
01:38 "De Françoise à Aline", c'est une histoire entre une mère et sa fille
01:53 qui raconte notre histoire.
01:55 Et qui montre ce qui nous relie.
01:58 La danse, le fait d'être mère et fille, le fait d'être deux femmes,
02:02 le fait d'avoir toutes ces activités ensemble.
02:06 Alors, il y a un moment dans la pièce,
02:09 j'énonce dix phrases parmi beaucoup d'autres
02:12 que j'ai pu entendre ou que tu as pu entendre.
02:15 Des phrases qui sont violentes.
02:17 Je vois que vous y êtes malheureusement déjà attachée.
02:21 Tu avais un mois et demi, et j'étais retournée pour la première fois
02:26 voir le médecin qui m'avait suivie jusque-là.
02:31 Il m'a vue attendre avec toi dans mes bras, dans la salle d'attente,
02:34 et il ne m'a même pas dit bonjour.
02:36 C'est la première phrase qu'il m'est dite.
02:38 Je crois qu'on est tellement saisi
02:43 que les bras nous en tombent et qu'on ne sait pas quoi répondre, en fait.
02:47 Et j'en ai parlé à Mickaël en lui disant,
02:49 tiens, il y a ces phrases qui me sont revenues.
02:51 Et lui a senti tout de suite la force que ça pouvait prendre dans la pièce.
02:57 Tu l'as vu bien plus.
02:58 Ah oui, je suis magnifique.
03:00 Les a priori, ils ne résistent jamais à la réalité.
03:07 Les gens, ils voient que c'est beau, c'est émouvant, c'est triste.
03:12 Il y a de la colère.
03:14 Il vient me voir en me disant, vous êtes magnifique dans votre spectacle.
03:19 Vous êtes rayonnante, super danseuse.
03:22 Je suis vraiment très contente qu'il dise ça.
03:24 Ça nous permet de tenir pour faire d'autres spectacles dans d'autres villes.
03:30 Et ça, ça nous donne aussi du courage.
03:34 Que les gens sachent qu'il y a même des danseurs très zombies ou handicapés.
03:44 J'ai eu un agrément pour co-animer dans les écoles.
03:47 Et je suis intermittent dans les spectacles.
03:51 Ça, c'est très important, ça.
03:54 On est bien ?
03:55 Bah oui.
03:56 Bah oui.
03:57 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]