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Jordan Bardella, président du groupe du Rassemblement National, est l'invité du Face à Face sur BFMTV - RMC. Il s'exprime sur la réforme des retraites et les régimes spéciaux.

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Transcription
00:00 Il y a, s'agissant des régimes spéciaux, on parle de 7 milliards d'euros de dépenses
00:05 sur les 360 milliards que nous coûtent les retraites et que coûtent les retraites à l'État.
00:08 Donc on n'est pas là dans un phénomène majeur qui, je crois, peut être entraîne un peu plus de patients que ça en a l'air.
00:14 Ceux qui nous regardent, ceux qui nous écoutent, il y a un sujet de justice autour de la question des régimes spéciaux ?
00:17 Je pense que c'est de la chirurgie. Je pense qu'il y a des régimes spéciaux qui ne se justifient plus.
00:22 Par exemple, celui de la RATP ne se justifie plus et c'est la raison pour laquelle nous défendons une clause du grand-père à compter de 2035.
00:29 Pourquoi compter de 2035 ?
00:30 Vous dites ça et en même temps, vous avez voté à l'Assemblée nationale contre la suppression des régimes spéciaux.
00:35 Pourquoi compter de 2035 ?
00:37 Pour une raison très simple, c'est qu'il y a aujourd'hui à la RATP des difficultés de recrutement.
00:44 Et là où j'en veux encore une fois au gouvernement, c'est de considérer ces régimes spéciaux de les même tous dans le même sac
00:50 et de les considérer avec brutalité.
00:52 Il y a aujourd'hui une grande partie des offres d'emploi à la RATP.
00:55 Je crois que sur les 1300 ou 1400 offres d'emploi l'an dernier à la RATP, il n'y en a eu que 900 qui ont été pourvues.
01:00 On sait qu'il y a 20% du réseau d'Île-de-France Mobilité qui subit des impératifs.
01:06 Je dis que pour l'instant, on ne peut pas retirer les seuls avantages qu'offre une profession,
01:14 alors même qu'on a déjà du mal à recruter dans ce secteur.
01:17 En revanche, effectivement, à terme, il faudra remettre de la justice dans ce système.
01:21 Pourquoi vous votez contre la suppression des régimes spéciaux à l'Assemblée nationale ?
01:25 On a défendu, pas sur celui-ci, on nous a déposé un amendement pour celui-ci.
01:33 Le régime de la Banque de France, par exemple, c'est un régime qui ne se justifie plus.
01:36 En revanche, vous avez des régimes comme le Clair de Notaire, qui sont des régimes qui sont très largement excédentaires
01:41 et qui s'autogèrent parfaitement.
01:44 Il y a d'autres secteurs comme ceux de l'industrie gazière, par exemple,
01:47 où aujourd'hui on voit qu'on a énormément de mal à recruter dans ce secteur.
01:51 Donc quand on a du mal à recruter, on doit donner des dérogations permettant aux gens de partir beaucoup plus tôt.
01:55 Exactement.
01:56 C'est juste.
01:58 Je ne suis pas un idéologue, je suis très pragmatique.
02:00 Et quand on a des professions aujourd'hui où on a du mal à recruter,
02:03 à les supprimer, les quelques avantages qu'offrent ces professions, ces régimes spécifiques,
02:08 je pense que c'est une erreur et que c'est un non-sens.
02:11 Sur les policiers, par exemple.
02:12 Les policiers, ce n'est pas un régime spécial, ce sont des fonctionnaires d'actifs.
02:16 D'accord, c'est un régime spécifique parce qu'on sait qu'un policier part aujourd'hui, grosso modo, avant les 60 ans.
02:20 On fait le choix de faire cotiser plus longtemps des policiers,
02:23 alors qu'on sait que c'est une profession dans laquelle on a énormément de mal à recruter.
02:28 Donc encore une fois, ce n'est pas un phénomène économique majeur dans la retraite.
02:31 On a effectivement dans ce débat sur les retraites un problème de recettes.
02:36 Et on a un problème de recettes, pourquoi ?
02:37 Parce qu'on a de moins en moins de cotisants.
02:39 Donc les leviers les plus essentiels, c'est l'emploi, c'est de faire le patriotisme économique,
02:43 c'est d'engager la réindustrialisation et c'est de soutenir une politique nataliste.

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