L'invité du jour - Michel Blanc

  • l’année dernière
Passionné de théâtre depuis son plus jeune âge, Michel Blanc sera sur Télématin ce dimanche, pour nous présenter la nouvelle comédie, « Les petites victoires ». Il y incarne un retraité qui s’est enfin décidé à apprendre à lire et à écrire. Un film plein d’espoir et de tendresse ! 

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Transcription
00:00 Que faites-vous mercredi prochain ?
00:01 Si vous allez au cinéma voir un film que Maude et moi avons beaucoup aimé
00:06 avec ce comédien merveilleux qui est à l'affiche du film, c'est Michel Blanc.
00:09 Bonjour Michel !
00:10 Bonjour et merci.
00:11 On est ravis que vous soyez là, franchement.
00:13 Ça s'appelle Les petites victoires.
00:15 Vous êtes notamment dans ce film aux côtés de Julia Piaton, Lionel Abelanski ou bien Marie-Pierre Cazet.
00:21 On a beaucoup aimé parce qu'on oscille entre émotion et franche comédie.
00:25 On rit beaucoup.
00:26 Est-ce que c'est ce mélange des genres qui vous a séduit Michel ?
00:29 Notamment, mais le sujet aussi.
00:31 Parce que le personnage, on découvre assez rapidement que s'il est aussi désagréable avec tout le monde,
00:41 c'est parce qu'il n'a jamais appris à lire.
00:45 Jusqu'à présent, il vivait avec son frère, les deux vieux gars ensemble,
00:50 que son frère lui débroussaillait tout et qu'il pouvait donner le change.
00:54 Ce qui est le cas de beaucoup de personnes atteintes d'illettrisme.
00:58 Et donc, d'un seul coup, il n'a plus le frère et il devient infernal.
01:02 - Ronchon ! - Plus que ronchon.
01:04 - C'est important parce qu'on peut le lire.
01:06 - Quand on dit "ta gueule d'accrocu" à une dame, c'est plus que ronchon.
01:09 - C'est vrai que ça ne se fait pas.
01:11 - Et donc, juste pour finir, poussé un petit peu par l'ensemble du village,
01:21 mais particulièrement la mère qui est en même temps la maîtresse d'école qui est jouée par Julia Piaton,
01:27 il retourne à l'école.
01:29 - Il va avoir des images !
01:31 - Regardez !
01:33 - Allez, on range les vélos !
01:35 - Qu'est-ce que vous faites là ?
01:37 - Je viens apprendre.
01:39 - Pourquoi tu ne sais pas lire ?
01:41 - Ça n'est jamais rentré dans ma tête et puis après j'ai oublié.
01:45 - A, U ?
01:47 - Non, A, U, ça fait O.
01:49 - Non, ça fait A, U.
01:51 - Non, ça fait O.
01:53 - Et P, H, ça fait F.
01:55 - Tu déconnes ?
01:57 - Non.
01:59 - Tu ne sais même pas tenir ton crayon, bouffon.
02:01 - Et toi, tu es moche comme ton père.
02:03 - Quel nage !
02:05 - T'as émis le menu à l'école.
02:07 - T'es trop gentil, Alice.
02:09 - Et on lève bien les genoux !
02:11 - Dans le feu de la jeunesse, il naisse les plaisirs.
02:13 - Et l'amour fait des prouesses.
02:15 - Vous avez vu ma dictée ?
02:17 - Oui.
02:19 - Presque sans faute.
02:21 - Juste 12.
02:23 - Et la mort, c'est le meilleur.
02:25 - Monsieur Menot, la cigarette ?
02:27 - C'est le réfrais.
02:29 - Michel Blanc, ce personnage ronchon,
02:31 comment vous l'avez construit ?
02:33 Est-ce que vous avez rencontré des gens frappés d'illettrisme ?
02:35 - Il se trouve que je les ai rencontrés à la fin du tournage.
02:37 Mais heureusement, c'était très documenté.
02:39 Mélanie Offret, la réalisatrice,
02:41 a beaucoup travaillé
02:43 et sur la désertification des petits villages
02:45 et sur l'illettrisme.
02:47 Donc, c'était déjà écrit dans le scénario.
02:49 Et quand je les ai rencontrés à la fin,
02:51 j'ai vérifié que ce qu'elle avait écrit
02:53 était extrêmement proche de la réalité.
02:55 - Ça collait avec la réalité.
02:57 - Le personnage de Julia Piatto est très touchant.
02:59 Elle cumule les deux casquettes.
03:01 Elle est mère de son petit village.
03:03 Elle se débrouille comme elle peut.
03:05 Elle est la maîtresse d'école.
03:07 C'est la réalité de plein de villages de France.
03:09 - Oui, absolument.
03:11 Et elle est la confidente de tous les villageois.
03:13 Il y a qu'elle pour eux.
03:15 Elle fait à la fois conseillère conjugale
03:17 et conseillère de la vie.
03:19 Elle fait à la fois conseillère conjugale
03:21 de temps en temps.
03:23 Et ça, c'est une réalité aussi.
03:25 Et Julia, elle fait...
03:27 Il y a quelque chose de commun
03:29 à ces deux personnages-là.
03:31 On s'en aperçoit à la fin.
03:33 Les deux sont enfermés à l'intérieur
03:35 de ce que j'appelle moi mon périmètre.
03:37 C'est-à-dire ce que je ne peux pas dépasser
03:39 parce que je ne sais pas lire.
03:41 Et elle, son périmètre,
03:43 elle ne peut pas en sortir non plus
03:45 parce qu'elle ne peut pas rencontrer
03:47 un autre.
03:49 - Vous êtes comédien, bien sûr.
03:51 Près de 80 rôles à votre actif.
03:53 Mais aussi réalisateur.
03:55 - Je ne savais pas.
03:57 - On a compté.
03:59 Bravo, monsieur Blanc.
04:01 - Je suis très fier.
04:03 - Vous pouvez.
04:05 Vous êtes aussi réalisateur.
04:07 Vous avez réalisé 5 films.
04:09 Le premier, "Marche à l'ombre",
04:11 1984, tout de suite, c'est un carton.
04:13 On s'est posé la question avec Maud.
04:15 - C'est...
04:17 Disons que si on est en face
04:19 de quelqu'un qui,
04:21 ce qui est la plupart du temps le cas,
04:23 qui fait bien son boulot,
04:25 on n'a aucune envie
04:27 de se mêler de quoi que ce soit.
04:29 - Chacun à sa place.
04:31 - Maintenant, ça m'est arrivé,
04:33 pas souvent, mais une ou deux fois,
04:35 devant des gens qui vraiment...
04:37 - Ça flottait un peu.
04:39 - Plus que flotter.
04:41 Oui, mais gentiment.
04:43 Tu sais, si tu mets la caméra là,
04:45 si tu fais ça, ça va.
04:47 - Donc la preuve de dypnomatie.
04:49 C'est une situation gênante.
04:51 - Non, c'est odieux.
04:53 Les comédiens, il y en a,
04:55 mais qui se mêlent de tout,
04:57 c'est insupportable.
04:59 - Damien a évoqué votre premier film
05:01 en tant que réalisateur.
05:03 On va profiter de votre présence
05:05 pour se remémorer quelques-uns
05:07 de vos souvenirs professionnels.
05:09 "Grosse fatigue", avec Carole Bouquet,
05:11 très, très bon souvenir.
05:13 Je me suis magnifiquement entendu
05:15 avec Carole.
05:17 Cela dit, tournage épuisant
05:19 parce que j'étais metteur en scène
05:21 et je jouais deux rôles.
05:23 Et ça, plus jamais après.
05:25 Je me suis dit plus jamais.
05:27 Je me suis même cassé le pied
05:29 de fatigue à la fin.
05:31 Je me suis tordu le pied.
05:33 Normalement, c'est rien du tout.
05:35 Là, ça a fait un petit arrachement.
05:37 Donc j'ai fini le film avec un plâtre.
05:39 - Vous n'allez pas engager une doublure ?
05:41 - Oui, je vais en doublure.
05:43 - Pour une scène avec Carole
05:45 où je devais traverser un champ au courant,
05:47 je ne pouvais pas.
05:49 - Michel, vous allez bien sûr rester avec nous.
05:51 On va continuer à parler de ce film,
05:53 "Les petites victoires" sur vos écrans mercredi.
05:55 Et puis on a un ou deux petits archives
05:57 qu'on a retrouvées.
05:59 - Ça me fait peur, ça, toujours.
06:01 - Vous êtes rare en télé,
06:03 donc on profite de votre présence.
06:05 - Je suis rare quand on m'invite.

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