Ce matin, Damien Thévenot reçoit Frank Leboeuf. L'ancien champion du monde 98 revient en tant que comédien dans une pièce de théâtre, « Hernie fiscale », à la Comédie Saint Martin à Paris.
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00:00 - Allez, place à l'invité culture ce matin, Damien, vous recevez Franck Leboeuf.
00:04 - Absolument, Maude. Franck, bonjour. - Bonjour Damien.
00:07 - Merci d'être là parce que, en fait, vous n'êtes pas du tout un matinal.
00:10 - Alors pas du tout. - Mais pour Télématin, vous avez dit "je me réveille".
00:12 - Ah oui, oui, oui. Mais que pour vous. - Ah, c'est gentil.
00:16 Votre actualité, Franck, et on a besoin de vous les artistes en ce moment pour se changer les idées.
00:20 C'est une comédie, ça s'appelle "RMI fiscal", jeu de mots.
00:23 C'est à la Comédie Saint-Martin à Paris, c'est la nouvelle pièce d'Adil Vardar.
00:27 On va en parler dans quelques secondes, on va avoir des images bien sûr, Franck.
00:30 Mais je voulais commencer par un petit message surprise.
00:32 Vous me confirmez, Franck, un comédien, ça aime les bravos, ça aime qu'on l'aime.
00:36 - Oui, il y a un peu de flatterie et puis un grand égo.
00:41 - Oui, alors regardez, voici un joli message d'amour de quelqu'un que vous connaissez très bien, Franck.
00:47 - Coucou papa, donc voilà, je voulais faire une petite vidéo pour te dire à quel point je suis fière de toi,
00:52 de tout ce que tu entreprends, de tout ce que tu fais, de la personne que tu es et que tu es devenue.
00:56 Je t'aime de tout mon cœur et il faut absolument qu'on se voit bientôt parce que là, ça fait bien trop longtemps.
01:01 Bisous !
01:03 - C'est mignon ! - C'est mignon, hein ?
01:05 - C'est quoi ? C'est vous voulez me faire pleurer ou quoi ? - Ouais.
01:08 - Oh, c'est bien. Ça n'arrivera pas parce que le matin, je n'y arrive pas.
01:10 - Non, bon, joli petit message de jâte. - C'est mignon, merci, c'est ma jâte honnête.
01:13 - Merci bien sûr.
01:14 - Votre actus, donc, Franck, c'est "RMI fiscal", donc au théâtre, je le disais, de la Comédie Saint-Martin.
01:19 Ça a commencé il y a très peu de temps, hein ?
01:21 - Ça a commencé il y a deux semaines. - Oui, donc c'est tout récent.
01:24 En amont, on va voir des extraits, vous campez un magouilleur quand même.
01:28 - C'est quelqu'un qui essaie de berner le fisc, qui va être contrôlé.
01:32 Ce mois, il vient de gagner 50 000 euros l'automne, donc il a essayé de se payer deux jours de repos chez lui ou pas, on verra.
01:39 - On verra, oui. - Et puis, en fait...
01:41 - Des boules, on peut dire, des boules.
01:43 - En fait, il y a son pote qui lui a préparé une surprise,
01:46 mais au bureau, il dit faire venir à l'appartement et quand ça sonne,
01:49 lui, il croit que c'est la surprise, sauf que c'est la contrôleuse du fisc.
01:52 Et la surprise, pour lui, c'est une "scoregirl".
01:54 - Et évidemment, on est au théâtre, donc ce qui fonctionne du feu de Dieu, ce sont les qui-proquos.
01:59 Voici quelques extraits, regardez.
02:01 - Salut, on va bien ? - Ouais.
02:03 - Non, non, toi, tu me diras plus tard. - Je suis à toi.
02:05 - T'es assis, toi ? - T'es assis.
02:07 - Assieds-toi. Tu viens de gagner 50 000 euros l'automne.
02:10 - Si, je te jure.
02:11 - Je crois que ce monsieur s'est offert les services d'une dame de compagnie rémunérée.
02:15 Oui, il pense que je suis cette dame.
02:17 - T'as un Mac ? - Non, j'ai un PC.
02:21 - En fait, toi, t'as le rythme dans le sang, mais t'as les artères bougées.
02:38 Je me faisais une réflexion, Franck, je me disais, pendant des années, vous avez joué au foot.
02:41 Là, maintenant, vous jouez la comédie.
02:43 Donc vous aurez passé votre vie, le privilège, à jouer.
02:46 - Ouais. - Non, mais c'est vrai.
02:48 - Je sais pas si c'est un privilège, on le cherche un petit peu,
02:50 mais c'est vrai que j'ai eu la chance de pouvoir faire les choses que j'aimais.
02:54 Ça a toujours été passionnel et je voulais faire du théâtre quand j'étais petit.
02:58 Et puis j'ai fait du foot, puis c'est venu naturellement.
03:00 J'ai gardé en tête le fait de jouer la comédie au théâtre peut-être un jour.
03:04 Et puis voilà, ça se fait.
03:07 Mais voilà, je fais des choses sérieuses dans la vie aussi.
03:10 - Non, mais si on est sérieux dix secondes, je pense qu'il n'y a rien de plus sérieux que jouer la comédie.
03:14 - Ah, mais c'est une vraie technique.
03:16 - Mais il y a un rythme à garder.
03:18 - Oui, mais surtout dans la formule à l'île Vardar, qui est une formule à succès.
03:22 Vous savez qu'il y a une autre pièce, tout va bien se passer.
03:24 Il y en a une autre, c'est un soir, et ils cartonnent partout.
03:26 Et c'est vrai qu'il y a une vraie technique.
03:28 Il ne faut pas polluer quand quelqu'un parle.
03:30 Quand il y a des rires, on ne bouge pas pour ne pas gêner le spectateur.
03:33 - Oui, parce que le spectateur doit pleinement rire et ne pas être distrait par quelque chose.
03:38 Donc, c'est une vraie technique.
03:40 Donc, nous, on n'est pas là pour rigoler, mais on fait.
03:42 - Oui, ça rit beaucoup, j'y étais, et je vous le confirme.
03:44 Alors, vous l'avez dit, cette passion du théâtre monte à l'enfance, bien avant le foot.
03:48 Alors, je vais vous montrer, Franck, une émission, un extrait d'une émission.
03:52 Nous sommes en 1980. Vous avez 12 ans, si j'ai bien calculé, en 1980.
03:55 - Oui, oui. - C'est ça ?
03:56 - Oui, oui.
03:57 - Vous me direz si cette émission vous rappelle des souvenirs.
03:59 Ça s'appelle "Au théâtre ce soir".
04:00 - Ah ! - Regardez.
04:01 - Décidément, vous me plaisez beaucoup, M. Pierre-Roland.
04:04 Il est con, quoi !
04:06 Vous êtes con, quoi !
04:08 Vous êtes un vieux con !
04:10 Un vieux con !
04:12 Un vieux con !
04:13 - C'est mon papa ! - C'est mon papa !
04:15 (Rires)
04:21 - Oh, non, mon Jojo !
04:23 Mais lui, c'est ma star.
04:25 - Alors, qui ? - Georges Bélair, qui est le jeune garçon, là, que l'on voit,
04:29 qui, bien sûr, tombe bien dans le panneau.
04:31 Moi, c'était ma star. Je lui ai dit "tu es mon platini des planches".
04:34 Et j'ai joué avec lui dans "L'arnaqueur", "L'arna pas de coeur", ça voulait dire.
04:39 Et j'ai comblé un vide de jeunesse, où j'avais envie de jouer avec ces gens-là.
04:47 Michin d'Axe, La Maillan, Marin.
04:49 - Vous regardiez vraiment, Franck, "Au théâtre ce soir", avec votre maman, je crois, dans le canapé.
04:53 - Oui, c'est ça. Mais c'était vraiment mes stars.
04:55 Ils racontaient une histoire, et j'avais envie, moi, de faire pareil.
04:59 J'imaginais ce qu'il y avait derrière, aussi, le décor.
05:01 Les couloirs, les coursives, la salle à manger, je ne sais pas ce qu'il pouvait y avoir, des chambres.
05:06 Et Georges Bélair, voilà, quand je l'ai vu avec Jean Lefebvre, aussi...
05:10 - Jean Lefebvre, il y avait Jean Lepoulin, il y avait Maria Paco.
05:13 - Pouf, là. Non mais vraiment, c'est...
05:16 Et moi, quand je regarde Jojo dans la vie, il est comme ça.
05:18 Moi, je meurs de rire avec Georges Bélair.
05:20 - Regardez, si on a bien préparé cette émission.
05:22 - Jojo, Georges Bélair a un petit message pour vous.
05:25 Regardez, Franck, surprise.
05:27 - Bonjour, Damien. Bonjour, Franck.
05:29 Merci de me donner l'occasion de dire quelques mots à Franck Leboeuf.
05:33 J'ai découvert un acteur magnifique, un acteur plein de talent,
05:37 avec une force, évidemment, de comique, de présence, adoré du public.
05:44 Et j'ai eu vraiment beaucoup, beaucoup de plaisir de partager cette affiche avec lui.
05:49 Et donc, j'ai eu l'occasion de le connaître un peu mieux, de plus en plus, de mieux en mieux.
05:53 C'est devenu un ami, j'allais dire presque un petit frère.
05:57 - C'est vrai. - Que c'est joli.
05:59 - On est voisins, en plus, et c'est vrai qu'on s'appelle tous les jours.
06:02 Voilà, et tous les jours, aujourd'hui, il m'appelle.
06:05 J'ai eu sa femme aussi, Mimi Kern, Michelle Kern.
06:08 Et c'est vraiment des gens d'une bonté extraordinaire, d'un amour...
06:11 - Il est très populaire, Georges Bélair.
06:13 Franck, qui vient d'ailleurs nous voir après la week-end.
06:15 - Mais il a fait énormément d'émissions de télévision.
06:17 - Il a fait "S.P. de sa nuit", oui, mais il a fait aussi plein d'émissions de télévision en tant que présentateur.
06:23 Et il a ce regard qui frise, et c'était impressionnant quand on jouait.
06:27 Je ne pouvais pas le regarder dans les yeux parce que j'avais envie de prendre un fou rire.
06:29 - La voix de Georges est tellement reconnaissable.
06:31 - Non mais c'était... - On l'embrasse, Georges.
06:33 Merci pour la petite surprise. Je vous montre un petit photomontage, Franck.
06:37 Regardez, Lino Ventura, Arnold Schwarzenegger, André Pouce.
06:41 Vous voyez sur quel terrain je vous emmenais.
06:43 - Il y a le catcheur, le bodybuilder, le cycliste, André Pouce.
06:49 Oui, ça prouve qu'on peut faire plusieurs choses dans la vie.
06:51 Ce n'est pas parce qu'on est footballeur qu'on est absolument bête,
06:54 et qu'on ne sait ni lire, ni écrire, ni apprendre des textes.
06:57 - Si on se dit les choses franchement, Franck, vous aviez donc chevillé au corps cette envie d'être comédien.
07:01 Vous avez été champion du monde, footballeur, on le sait, pas besoin de le rappeler.
07:04 Mais vous avez subi un peu l'ostracisme, le regard des gens du métier qui disaient
07:09 "Mais qu'est-ce qu'il vient faire là, le footeux ?"
07:11 Est-ce que c'est ça en gros ?
07:13 - Pas des gens qui réussissent, souvent ceux qui ne jouent jamais.
07:16 - Ah, c'est les jaloux ?
07:17 - Oui, c'est un petit peu ça.
07:18 Ça amène une aigreur.
07:19 Je sais qu'il y a M. Debré qui a fait une pièce aussi,
07:22 qui a joué avec sa femme à la Gaîté Montparnasse.
07:23 - Oui, Jean-Luc Debré.
07:24 - Et en fait, j'ai lu, après les footballeurs, maintenant les politiciens.
07:29 - Comme si c'était chasse gardée.
07:31 - Oui, c'est ça, qu'on avait le sang royal du comédien ou de l'acteur.
07:35 Moi, j'ai appris pendant un an et demi à l'East Strasbourg Institute à Los Angeles,
07:38 à raison de 4 heures par jour, mon métier d'acteur.
07:40 Je suis autant légitime que ces gens-là.
07:42 J'ai joué 1400 fois au théâtre.
07:44 Quand on entend le footballeur, "Oh !"
07:46 Moi, c'est amusant, c'est que maintenant, les gens ne sont pas forcément au courant.
07:49 Ils disent, "Ah là là, quelle belle reconversion !
07:52 Vraiment, bonne chance pour votre début de carrière."
07:54 Ça fait quand même 13, 14 ans.
07:56 - C'est ça.
07:57 Ce sont la meilleure réponse, Franck.
07:58 Ce sont les spectateurs qui se déplacent, qui payent leur place, qui vont vous voir.
08:01 Ça fait 13 ans que ça fonctionne.
08:03 Ça marche déjà très fort à la Comédie Saint-Martin pour RNI fiscal.
08:06 Donc, vous avez une réponse.
08:08 Pas besoin de se...
08:09 - Non, mais on est heureux.
08:10 Moi, je fais comme vous le disiez.
08:11 J'ai joué au foot.
08:12 Maintenant, je joue à la comédie.
08:13 C'est passionnel.
08:15 Moi-même, je m'éclate.
08:17 Je vais nommer Garance, Giacchino, Marie-Licia Vardar et Jérôme, le nôtre,
08:22 qui sont avec moi sur scène sur une pièce d'Ali Vardar.
08:25 C'est génial.
08:26 - Et puis, en ce moment, on a envie de se marier parce qu'on n'en peut plus d'actualité.
08:28 - Ah, ben, venez nous voir.
08:29 Ça devrait être remboursé par la Sécurité sociale.
08:30 - Non, non, il y a déjà un assez gros trou.
08:32 - On va la laisser tranquille.
08:33 Vous êtes d'accord ?
08:34 Vous restez avec nous, M. Le Boeuf ?
08:35 - Avec grand plaisir, M. Dallière.
08:36 - Petit pause et on revient pour la suite de Télé Matin.
08:37 À tout de suite.
08:38 - Viens voir les comédiens, voir les musiciens.