Bercoff dans tous ses états - Émission du 27 février

  • l’année dernière
Avec Mezri Haddad, ancien diplomate Tunisien auteur de “Du conflit de civilisation à la guerre de substitution” aux éditions Jean Cyrille Godefroy, Didier Buffet gérontologue, membre du bureau de la Société de Gérontologie de l’Est, président et fondateur de l’Association Nutrisenior et Nathalie Firminy, chargée d’animations dans un EPHAD, suspendue car elle ne voulait pas se faire vacciner. Son livre : “Ma vie de soignante en Ehpad - En immersion chez ces grands oubliés” aux éditions Kiwi

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-02-27##

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Transcript
00:00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:04 Nous sommes en guerre.
00:00:06 Nous allons donc provoquer l'effondrement de l'économie russe.
00:00:09 Ah, ça va me coûter combien ?
00:00:11 Nous vivons, et cela pas simplement depuis cet été, ces dernières années,
00:00:14 la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance.
00:00:16 Il y a 2500 études dans le monde qui montrent que plus on travaille, plus on émet du carbone.
00:00:21 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:23 Lâchez nos utérus !
00:00:25 Oui, enfin, c'est plus le problème, ça, Bruno Rousseau, c'est plus le problème, je vous assure que c'est plus le problème.
00:00:29 En tout cas pour le moment, puis on verra après pour la démographie,
00:00:32 on en reparlera évidemment sur Sud Radio et dans Bercov dans tous ses états.
00:00:36 Mais auparavant, que se passe-t-il en Tunisie ?
00:00:40 Que se passe-t-il ?
00:00:41 Le président tunisien, Keyse Saïed, a eu des mots très durs et très précis
00:00:47 envers les migrants clandestins en provenance d'Afrique subsaharienne.
00:00:53 Il évoque même, allez, je ne dirai pas un grand emplacement, mais ce n'est pas loin ce qu'il dit.
00:01:00 On va en parler avec Mezria Dat, qu'on a eu déjà le plaisir de recevoir,
00:01:04 ancien diplomate tunisien, auteur du conflit de civilisation à la guerre de substitution.
00:01:08 On va le recevoir et on va parler de ce qui se passe, parce que c'est important, ça concerne.
00:01:13 Nous avons énormément nous-mêmes de discussions là-dessus en Europe,
00:01:17 au niveau des migrants, de ce qui se passe de Lampedusa à Douvres.
00:01:22 Donc, problème effectivement qui franchit la Méditerranée.
00:01:27 Et puis, nous allons parler d'Emmanuel Macron, évidemment, et sa visite au salon de l'agriculture.
00:01:34 Il y a eu des sonneurs qui n'étaient pas piqués des hannetons.
00:01:37 On va en parler.
00:01:38 Comment le président de la République est aujourd'hui reçu dans une institution comme celle-là ?
00:01:44 Et puis, Adèle Haenel au meeting de révolution permanente.
00:01:48 La comédienne Adèle Haenel m'a écouté et me rappelé les années 68.
00:01:53 C'est très intéressant. C'est retour vers le futur et c'est toujours très intéressant.
00:01:57 On va parler effectivement de ceux qui n'aiment pas telle ou telle couleur,
00:02:01 telle ou telle teinte, telle ou telle ethnie.
00:02:04 On va dire, alors, est-ce que c'est du racisme ou pas ?
00:02:06 Voilà, ça suit un peu l'histoire de la Tunisie autrement.
00:02:09 Roselyne Bachelot, évidemment, que faire sans Roselyne Bachelot ?
00:02:12 Notre Sandrine Rousseau aussi à nous.
00:02:14 Et puis, on va recevoir un ouvrage, les auteurs d'un ouvrage passionnant.
00:02:21 C'est effectivement la vie en Ehpad.
00:02:26 La vie en Ehpad, ma vie de soignante en Ehpad, Nathalie Firmini,
00:02:32 qui raconte un peu ses années en Ehpad, ses années d'infirmière, ses années de soignante,
00:02:37 ses années d'animatrice, avec Didier Buffet qui est géontologue
00:02:41 et qui est membre du bureau de la Société de Géontologie.
00:02:45 On va parler, voilà, on va parler non pas sur fond de scandale,
00:02:48 mais sur fond de vie quotidienne.
00:02:50 Les vieux, comment ça se passe ? Comment traite-t-on une nation ?
00:02:54 Vous le savez très bien, elle se définit aussi par rapport à la manière dont elle traite les aînés.
00:02:59 A tout de suite.
00:03:00 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:03 Le fait du jour.
00:03:04 Voilà, le président tunisien, Kayy Saïed, a eu la semaine dernière
00:03:08 des mots très précis, très durs, je dois dire en tout cas très précis.
00:03:12 Il a dit ceci, le président tunisien,
00:03:15 "des mesures urgentes doivent être prises pour faire face à l'arrivée en Tunisie
00:03:20 d'un grand nombre de migrants clandestins en provenance d'Afrique subsaharienne."
00:03:24 Et puis il a dit aussi, il a dit aussi ceci, très très important,
00:03:28 il a dit "de toute façon, on peut se demander, on peut se demander,
00:03:33 on peut se poser la question de savoir s'il n'y a pas aujourd'hui
00:03:38 une entreprise criminelle pour changer la composition démographique du pays."
00:03:42 Je répète, une entreprise criminelle pour changer la composition démographique du pays,
00:03:48 il n'a pas parlé de grands remplacements, mais quand on sait la violence et l'acuité
00:03:54 des discussions que nous avons en France au sujet de l'immigration,
00:03:59 on peut se demander si ce qui se passe entre la Tunisie et les immigrants clandestins
00:04:06 d'Afrique subsaharienne ne pose pas des problèmes, et qu'est-ce qui se passe vraiment.
00:04:11 Voilà, bonjour Mezri Haddad.
00:04:13 - Bonjour M. Verkoff.
00:04:15 - Bonjour M. Haddad, vous êtes un ancien diplomate tunisien,
00:04:18 vous avez écrit, vous avez reçu d'ailleurs avec beaucoup d'intérêt,
00:04:21 ça a fait beaucoup de réactions très positives sur votre livre
00:04:25 "Du conflit de civilisation à la guerre de substitution"
00:04:28 paru aux éditions Jean-Cyril Godefroy.
00:04:30 Alors, qu'est-ce qui se passe exactement, parce que c'est très frappant quand même
00:04:34 ces propos du président tunisien, très forts en France,
00:04:38 certains hurleraient au scandale, d'autres diraient "mais il a raison", expliquez-nous.
00:04:44 - Écoutez, d'abord vous avez dit dans la présentation
00:04:49 qu'on n'est plus dans le printemps arabe, ça fait longtemps M. Verkoff qu'on est dans le printemps arabe.
00:04:57 - C'est vrai, ça fait 10 ans.
00:05:01 - Oui, 12 même pour la Tunisie.
00:05:04 On était passé, comme vous le savez, à l'hiver,
00:05:10 et Islamo, que j'appelle moi, Islamo-atlantiste, sans provocation aucune,
00:05:16 parce qu'il n'était pas uniquement islamiste ce printemps,
00:05:20 et puis aujourd'hui, depuis quelques années, depuis au moins 5 ans,
00:05:25 nous subissons évidemment les conséquences de cette déstabilisation
00:05:32 de toute une région dont la Tunisie a été le premier pays à être déstabilisée.
00:05:39 Nous récoltons aujourd'hui les fruits de cette déstabilisation.
00:05:43 Mais le plus grave, ça a été la déstabilisation et la destruction de la vieille vie.
00:05:49 Parce que, justement, toutes les migrations, la vague, certains diraient invasion,
00:05:58 sincèrement, pour être honnête avec vous, je l'ai parfois utilisé ce mot, invasion migratoire,
00:06:04 parce qu'on est passé d'un stade à un autre,
00:06:09 un stade d'émigration que l'Europe connaît depuis au moins des années 50.
00:06:17 - Oui, absolument.
00:06:19 Mais vous dites, pardon M. Haddad, vous dites, vous, que cette migration,
00:06:24 qui a effectivement pris des propensions très fortes, notamment en Tunisie,
00:06:28 est due à la destruction de la Libye.
00:06:30 C'est-à-dire concrètement, ça veut dire que les valles ont été ouvertes
00:06:35 par la destruction de la Libye, c'est ça ?
00:06:38 - Non, il n'y avait plus d'État, M. Bercov.
00:06:41 Il n'y avait plus d'État.
00:06:43 Certains disent, par ironie, que les pays de la rive sud de la Méditerranée,
00:06:52 c'est-à-dire Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, comme le gendarme pour protéger l'Europe,
00:06:59 enfin, non, il y avait des conventions, y compris d'ailleurs onusiennes,
00:07:05 pour que chaque pays s'occupe de ses frontières.
00:07:08 C'est comme ça que fonctionne le monde en termes de droit international.
00:07:14 C'est comme ça que ça fonctionne.
00:07:16 Depuis le fameux printemps arabe,
00:07:21 écoutez, il n'y avait plus d'État, il n'y avait plus de frontières, même.
00:07:26 Souvenez-vous bien que les premières vagues de migration,
00:07:31 ça a été, au grand paradoxe, des centaines, voire des milliers de Tunisiens
00:07:38 qui ont immédiatement quitté la Tunisie, après avoir allumé,
00:07:44 la plupart c'était des jeunes, après avoir cru ardemment au printemps arabe,
00:07:49 et bien ils ne voulaient plus rester dans cette future démocratie islamique, n'est-ce pas ?
00:07:55 Ils ont préféré prendre le large et venir se déverser, je dis bien se déverser,
00:08:03 sur les frontières européennes, notamment en Italie et en France.
00:08:08 Je dis se déverser parce qu'on oublie.
00:08:11 Aujourd'hui on parle des Africains subsahariens en Tunisie,
00:08:16 alors quand on regarde les réseaux sociaux,
00:08:18 ils mangent des chats, ils attrapent des chiens, ils sont violents, ils violent, ils groglent et tout ça.
00:08:25 Enfin, là, je parle carrément de racisme.
00:08:29 C'est, c'est, c'est, voilà.
00:08:32 Il n'y a aucun doute là-dessus.
00:08:34 - C'est très fort et dur, oui.
00:08:36 Mais qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il fait juste, monsieur Haddad ?
00:08:39 Expliquez-moi, qu'est-ce qu'il fait qu'aujourd'hui,
00:08:42 on arrive à dire des mots que, je veux dire en Tunisie, qu'une Marine Le Pen ne dit plus en France, quoi ?
00:08:51 - Oui, il y a très longtemps qu'elle ne le dit plus.
00:08:54 - Absolument, absolument.
00:08:56 - Et puis, on dirait tout de suite, on dirait tout de suite que ce genre de propos relève du racisme.
00:09:03 Moi, attention, moi je dis que la parole de KS Haït a dépassé sa pensée, franchement.
00:09:09 Je ne pense pas du tout qu'il ait prononcé ces mots dans un sens raciste
00:09:16 ou que lui-même cultive ce sentiment abject de racisme, n'est-ce pas ?
00:09:21 Ça ne l'aveut pas.
00:09:24 Je dis en revanche que nos sociétés arabo-musulmanes sont ataviquement racistes.
00:09:32 Voyez-vous ?
00:09:33 - Ataviquement, vous dites ?
00:09:35 - Absolument, absolument, absolument, absolument.
00:09:38 Un atavisme culturel, historique, intrinsèquement raciste.
00:09:43 Il faut avoir l'honnêteté de le dire, n'est-ce pas ?
00:09:47 Quand je regarde le traitement réservé aux Africains, je ne reviens pas à l'histoire lointaine,
00:09:53 ça a l'air depuis justement les déstabilisations successives du printemps d'Irabe.
00:09:59 En Ibis, on a connu carrément, carrément, un rétablissement de l'esclavage, carrément.
00:10:06 Souvenez-vous, il y avait beaucoup d'Africains qui ont été réduits carrément à l'état d'esclavage.
00:10:12 En Algérie, les expulsions sont systématiques, et parfois même violentes.
00:10:20 Systématiques, les expulsions.
00:10:23 J'ai relevé quelques chiffres, la Médecins sans frontières, par exemple,
00:10:28 rien qu'en 2020, 23 000 expulsés vers le Niger.
00:10:33 - D'Algérie ?
00:10:34 - D'Algérie, oui. - On n'hésite pas à expulser, voyez-vous ?
00:10:38 En Tunisie, il commence à y avoir un sentiment de ras-le-bol,
00:10:47 compte tenu de la situation économique, sociale, psychologique, culturelle, politique, etc.
00:10:54 - Mais on peut le comprendre, Samez Rehaddad, on peut le comprendre aussi.
00:10:57 - On peut le comprendre, mais ce ne sont pas les Africains qui en sont responsables, n'est-ce pas ?
00:11:01 Ce sont les Tunisiens qui sont responsables, y compris ceux qui,
00:11:06 aujourd'hui, à partir de certaines capitales arabes ou européennes,
00:11:10 notamment la France, traitent le pays de racistes, n'est-ce pas ?
00:11:15 Je parle de ceux-là. Ce sont ceux-là les principaux coupables.
00:11:19 Coupables, responsables et parfois même criminels.
00:11:23 Parce que ce sont eux qui ont dirigé le pays, ne serait-ce que les 8 premières années.
00:11:29 Pour ne pas dire les 10 premières années, n'est-ce pas ?
00:11:32 Ce sont ces démocrates et droidlomistes, n'est-ce pas ?
00:11:36 Qui ont ruiné le pays. L'ont ruiné par l'incompétence, par la suffisance et par la corruption endémique.
00:11:46 C'est un pays hyper corrompu depuis 2011.
00:11:50 Il l'était un peu auparavant, c'est vrai.
00:11:54 - Oui, mais ça s'est accéléré depuis 10 ans.
00:11:56 - Nous étions dans les normes.
00:11:59 Avec ironie qu'en termes de corruption, nous étions dans les normes occidentales avant 2011.
00:12:06 On était dans les normes occidentales.
00:12:09 Depuis 2011, on est tombé très bas et on est passé aux normes extraterrestres,
00:12:15 j'allais dire, en termes de corruption.
00:12:17 Alors ces gens-là, paradoxalement, aujourd'hui, au nom des droids de l'homme,
00:12:22 je parle de mes compatriotes qui ont été au pouvoir.
00:12:27 - Mais alors ça devient quoi ? Ils cherchent des boucs émissaires à votre avis ?
00:12:30 C'est une manière comme ça qu'on a connue ici, qu'on a connue ailleurs,
00:12:34 de recherche de boucs émissaires pour dire "voilà, ça ne va plus, c'est à cause d'eux", etc.
00:12:38 - Oui, moi je crois franchement que...
00:12:43 Lorsqu'on agit sous l'emprise de l'influence des réseaux sociaux
00:12:48 et qu'on consulte tout le temps l'encyclopédie Facebook,
00:12:51 on finit par le fait que la parole dépasse la pensée.
00:12:58 Voyez-vous ? Voilà.
00:13:00 Je dis, de l'un à l'autre accès de racisme, il y a un pas qu'on a franchi allègrement.
00:13:11 - Oui, vous l'avez dit très clairement, ce que je voudrais savoir,
00:13:15 Mezir Haddad, est-ce que, à votre avis, cette situation peut dégénérer,
00:13:21 peut entraîner encore plus de violence, je parle en Tunisie même,
00:13:26 et est-ce que aussi, sur un plan plus général,
00:13:29 ce sont deux questions, est-ce que sur un plan plus général,
00:13:32 cette question de l'immigration, de la traversée de la Méditerranée,
00:13:36 qui effectivement nous occupe depuis des décennies,
00:13:39 cette question elle est là, et donc elle est en train,
00:13:43 non pas de contaminer, mais enfin d'occuper les deux rives de la Méditerranée,
00:13:47 de façon très forte.
00:13:49 - Tout à fait, particulièrement, je le répète, particulièrement,
00:13:53 depuis janvier 2011.
00:13:58 Moi qu'est-ce que je dis aujourd'hui ? Je le dis très gentiment,
00:14:01 que les pays qui sont à l'origine, surtout, surtout,
00:14:06 de la déstabilisation et de la destruction de la Libye,
00:14:09 il faudrait qu'ils aident aujourd'hui la Tunisie à faire face,
00:14:12 parce que nous, nous subissons les conséquences aussi,
00:14:14 en termes migratoires, voyez-vous ?
00:14:16 Il faut rappeler des chiffres, il y a 60 000, 60 000,
00:14:22 immigrés en Tunisie, toute nationalité confondue,
00:14:27 estimés, 22 000 d'Africains.
00:14:34 22 000 d'Africains.
00:14:37 Sur une population d'à peu près 12 millions,
00:14:41 la population tunisienne,
00:14:43 enfin, on ne peut pas parler, quand même, de changement de la composition...
00:14:47 - Oui, on ne peut pas parler de grand remplacement ou de changement...
00:14:50 - Non, évidemment, non.
00:14:55 Et c'est... il y a, principalement, subsahariennes,
00:15:00 des Ivoires, des Congolais, des Cunéens, des Libyens...
00:15:03 - Mais vous avez vu, M. Haddad, vous avez vu que déjà,
00:15:06 les ambassades de Côte d'Ivoire, du Mali et autres,
00:15:08 demandent à leurs ressortissants de rentrer dans leurs pays respectifs.
00:15:12 Il y a eu une réaction comme ça intéressante.
00:15:14 On n'a pas eu cette réaction dans les ambassades en Occident.
00:15:18 On a eu cette réaction, là, tout récemment, il y a deux jours,
00:15:21 des ambassades à Tunis,
00:15:23 qui demandaient à leurs ressortissants,
00:15:26 Mali, Cameroun ou Côte d'Ivoire,
00:15:28 d'essayer de rentrer dans leur pays.
00:15:31 - Oui, oui, oui, j'ai vu ça, j'ai vu ça.
00:15:33 Ben écoutez, je répéterai ce que Michel Rocard a dit il y a quelques années
00:15:41 au sujet de la France,
00:15:43 qu'il ne peut pas recevoir toute la misère du monde.
00:15:46 - Toute la misère du monde, oui.
00:15:47 - Bon, à plus forte raison, la petite Tunisie,
00:15:50 et surtout, surtout, dans la situation dans laquelle elle se trouve aujourd'hui,
00:15:55 à cause, je le répète,
00:15:57 à cause de ceux qui ont présidé et gouverné ce pays
00:16:01 pendant les dix premières années de la démocratie, n'est-ce pas, tunisienne.
00:16:08 Et ça, parce qu'il y a quand même des règlements de compte,
00:16:12 et il y a des actions en profit.
00:16:15 Je parle seulement des Tunisiens,
00:16:17 je ne parle pas des commentaires de la presse occidentale,
00:16:21 les journalistes ont le droit de dire et d'analyser
00:16:26 comme ils l'entendent, cette situation en Tunisie.
00:16:28 Mais je parle de certaines voix qui s'élèvent là,
00:16:31 et qui parlent de xénophobie, du président,
00:16:35 du racisme du président, du complotisme du président, etc.
00:16:39 Parce qu'aujourd'hui, depuis au moins une quinzaine de jours,
00:16:44 il y a une purge au sein de très grands secteurs importants en Tunisie.
00:16:53 Il y a des arrestations,
00:16:54 il ne s'agit pas d'arrestations arbitraires,
00:16:58 mais d'arrestations ordonnées par des juges.
00:17:01 Et il faut, je dis, que ceux qui sont responsables
00:17:06 de l'état, de l'élabrement de l'état, de l'économie,
00:17:10 de la société, de la sécurité en Tunisie,
00:17:12 ils doivent rendre des comptes.
00:17:15 Et ce me semble-t-il, c'est ce qu'il est en train de faire.
00:17:19 Je l'espère en tout cas, je l'espère, je l'espère en tout cas, voyez-vous.
00:17:25 Mais, alors, maintenant il a eu un mot, c'est vrai, maladroit je le pense, maladroit.
00:17:31 - Non mais ça vous l'avez dit effectivement,
00:17:33 mais vous dites que ses propos ont dépassé sa pensée.
00:17:37 On va suivre la chose, on va suivre la chose en tout cas.
00:17:40 Mesdames et Messieurs, merci beaucoup pour vos éclaircissements,
00:17:43 parce que vous avez remis effectivement les perspectives,
00:17:46 on voit mieux ce qui se passe et effectivement,
00:17:49 quelles sont les responsabilités de Tunisie,
00:17:52 mais aussi la responsabilité de certains, je dirais, responsables occidentaux
00:17:57 qui n'ont rien vu venir. Il ne faut pas l'oublier cela.
00:18:01 - Absolument, il faut qu'ils soutiennent aujourd'hui la Tunisie,
00:18:04 ne serait-ce que sur ce registre-là de l'immigration.
00:18:08 Il faut qu'ils aident la Tunisie économiquement, financièrement,
00:18:13 pour qu'on puisse gérer le mieux possible, le plus humainement possible,
00:18:17 cette crise à laquelle la Tunisie ne peut pas faire face toute seule.
00:18:21 - Toute seule, on est bien d'accord. Merci beaucoup Mezri Haddad.
00:18:24 Merci à vous et on vous rappellera parce que
00:18:27 vos éclaircissements sont toujours utiles.
00:18:30 - Merci à vous.
00:18:31 Sud Radio André Bercoff
00:18:34 - Ça balance pas mal !
00:18:36 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:18:39 - C'est vrai, les vaches se morfondaient, les cochons gémissaient,
00:18:44 les paysans se grattaient l'occiput en se demandant
00:18:48 qu'est-ce qui va se passer. Et il est arrivé, il a passé 13 heures
00:18:53 et il s'est passé beaucoup d'épisodes, mais peut-être l'épisode le plus...
00:18:58 Des épisodes très différents, quelques heures, quelques questions.
00:19:03 D'abord, intéressant quand même toujours de voir notre président sur le terrain.
00:19:08 Apostrophé effectivement par un jeune homme qui voulait lui parler du désordre climatique.
00:19:14 Donc là, il y a eu un échange intéressant à écouter.
00:19:17 - Moi je suis... Non, la Convention citoyenne contre le climat,
00:19:20 elle a été balayée, les dénions démocratiques s'enchaînent.
00:19:22 Si c'est vrai, et je suis pas venu là pour débattre, je suis venu là pour vous dire
00:19:25 qu'on n'arrêtera pas parce que là, on n'en a plus... On ne peut plus demander gentiment.
00:19:28 Ces meubles qui sont en jambes, on ne peut plus demander gentiment, monsieur.
00:19:31 Entendez ça ! Sinon ça va être terrible ce qui se passe.
00:19:34 Tous les rapports scientifiques vous le disent. Pourquoi vous ne les écoutez pas ?
00:19:37 Pourquoi ? Pourquoi ? Regardez ça ! Pourquoi vous... Non, vous ne nous faites pas avancer à ce thème.
00:19:41 Vous nous menez dans le gouffre des millions.
00:19:43 Si jamais on a... Si jamais vous ne faites rien, il y aura des gens qui iront en prison.
00:19:46 On ne s'arrêtera pas. Il n'y aura rien qui nous arrêtera.
00:19:48 J'ai fini ce que j'avais à dire. On vous a déjà entendu, monsieur.
00:19:51 - Vous n'êtes pas réconforté. - Vous nous êtes la démonstration.
00:19:53 - Vous nous êtes la démonstration de violence civique. - Vous vous êtes déjà entendu ?
00:19:55 - Vous nous prenez de violence civique. - Non, non, non, ce n'est pas une violence civique.
00:19:58 - Vous nous poussez à boue. - Vous ne voulez pas parler.
00:20:02 On a déceyé les alertes de la Convention citoyenne pour le climat.
00:20:05 Vous êtes à l'inégal, monsieur.
00:20:07 - Mais ne dites pas ça, monsieur. - Vous êtes élu par le peuple français.
00:20:10 Ce n'est pas un débat.
00:20:12 Voilà, j'ai été élu par le peuple français.
00:20:16 Et pas vous. Et pas vous.
00:20:18 Intéressant, quand même, l'argument, tout ça.
00:20:20 Bon, le jeune était exalté, bien sûr.
00:20:23 Mais Emmanuel Macron parle de violence civique.
00:20:26 Surtout après certains épisodes qui sont passés,
00:20:28 où certains contradicteurs ont été saisis par les cheveux et jetés par terre.
00:20:33 Il faut quand même nuancer tout cela.
00:20:35 En tout cas, ce n'était pas très, très, très...
00:20:39 On ne peut pas dire que c'était apaisé.
00:20:41 Bon, il y a eu des moments très bien, où tout s'est bien passé, effectivement.
00:20:45 Mais tout le monde s'est accordé sur une chose.
00:20:49 Ce n'est pas Chirac qui tâtait admirablement, avec le talent qu'on lui connaît, le cul des vaches.
00:20:54 Chirac, au salon de l'agriculture, c'était l'apothéose, quoi.
00:20:57 C'était Napoléon à Austerlitz.
00:20:59 Là, ce n'était pas tout à fait la même chose.
00:21:02 Et il y a eu même des malentendus très intéressants.
00:21:05 Il parlait à la presse des progrès, de tout ce qu'on fait pour la gestion du monde agricole.
00:21:10 Et tout à coup, on entend ceci.
00:21:13 Écoutez bien la réaction d'Emmanuel Macron.
00:21:16 Écoutez bien.
00:21:17 J'ai ce matin pu dire d'abord aux pêcheurs qu'on allait bâtir avec eux
00:21:21 le plan de filière pour les aider face aux grands défis.
00:21:24 Et puis, on a de l'animation derrière qui nous attend.
00:21:28 C'est beau quand même.
00:21:30 Je fais une minute de silence parce qu'on a des compatriotes.
00:21:34 Voilà.
00:21:36 J'arrive !
00:21:41 Formidable.
00:21:46 Alors là, c'est formidable.
00:21:48 Parce qu'il est en train de parler aux journalistes.
00:21:50 Voilà ce qu'il fait pour les pêcheurs.
00:21:51 Voilà ce qu'il fait pour les agriculteurs, etc.
00:21:53 Et tout à coup, des gens qui étaient visiblement et manifestement,
00:21:57 et tous ceux qui étaient là-bas, on dit, c'était plutôt des protestataires, des contestataires.
00:22:02 Et ils chantent la Marseillaise.
00:22:04 Et là, Macron, il est formidable de ce point de vue-là quand même.
00:22:08 Quel acteur, quel acteur, mais quel acteur, je parle au bon sens du terme.
00:22:12 Il dit "j'arrive".
00:22:13 C'est-à-dire qu'il pense qu'en chantant la Marseillaise,
00:22:16 les gens sont là pour lui dire "président bien-aimé, viens nous parler, viens répandre la bonne parole".
00:22:21 Et il leur dit "j'arrive".
00:22:23 C'est magnifique.
00:22:25 Il y a quand même ce que j'appellerais l'esprémisse et l'ombre subtile et délétère
00:22:31 d'un léger ou très lourd malentendu entre le président et son peuple.
00:22:37 Écoutez, auditeurs résistants, hommes et femmes de Sud Radio, qui écoutez Sud Radio,
00:22:42 je vous laisse le soin de conclure.
00:22:46 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, les perles du jour.
00:22:50 Encore, effectivement.
00:22:52 Et notamment, la comédienne Adèle Haenel, au meeting de révolution permanente.
00:22:57 Alors elle, elle n'y est pas allée avec le dos de la cuillère.
00:23:01 Voici ce qu'elle disait, entre autres.
00:23:04 Aujourd'hui, si le gouvernement commence à agiter, le fait de dire que, soit disant,
00:23:08 cette réforme, elle est féministe, c'est d'autant plus inquiétant que ce gouvernement
00:23:12 est en soi composé de violeurs.
00:23:14 De base, c'est déjà un mauvais signe, on va dire.
00:23:17 On dirait carrément que c'est un critère de sélection, même.
00:23:20 Et dans la mesure où le projet ici, c'est de précariser encore plus les plus précaires,
00:23:24 et donc, a fortiori, les femmes, c'est carrément le monde à l'envers.
00:23:28 Ce qu'on veut, c'est renverser le capitalisme, et on a plein d'idées pour ce que pourrait
00:23:31 être un monde post-capitaliste, c'est-à-dire communiste.
00:23:34 (Applaudissements)
00:23:36 Voilà, un monde communiste, l'applaudissement nourri du public.
00:23:42 Et moi, je vais vous dire, ça m'a rappelé des souvenirs formidables.
00:23:47 Eh oui, il y a 40 ans, 50 ans, on va renverser le capitalisme, et on a plein d'idées.
00:23:54 Extinction du paupérisme à 6h de soir, rallumer les lumières, mais pas en ce moment.
00:24:00 Et puis alors, le gouvernement de violeurs.
00:24:03 Allons, allons, allons, Adèle Hénel, il faut se calmer un peu.
00:24:06 Ils ne sont pas tous violeurs, voyons, et qui est violeur ?
00:24:09 Il faut se calmer. Le problème, c'est plutôt amusant, je trouve formidable
00:24:14 que ceux qui veulent renverser le capitalisme, et pourquoi pas, après tout, il y a les racailles
00:24:19 d'en haut ou les racailles d'en bas, mais que ceux qui veulent renverser le capitalisme
00:24:24 arrêtent de faire des déclarations à l'importe-pièce et nous parlent des moyens précis et concrets.
00:24:30 Et là, il n'y a plus personne. C'est un peu embêtant, ça, Adèle Hénel.
00:24:34 Et puis, écoutez, heureusement qu'il y a le cinéma qui est subventionné.
00:24:39 Heureusement que tous ces salauds de capitalistes subventionnent le cinéma français.
00:24:44 Sinon, où seriez-vous ? Où serions-nous ?
00:24:47 Tout de suite, dans le Face à Face du lundi 27 février, nous recevons Didier Buffet,
00:24:52 gérontologue spécialiste en philosophie du soin, membre du bureau de la Société de Gérontologie de l'Est,
00:24:58 président fondateur de l'association Nutri Senior, accompagné de Nathalie Firmeni,
00:25:02 chargée d'administration dans un Ehpad, suspendue car elle ne voulait pas se faire vacciner.
00:25:05 Elle a fait un livre, « Ma vie de soignante en Ehpad, en immersion chez ses grands oubliés », édition Kiwi.
00:25:11 A tout de suite sur Sud Radio.
00:25:12 Eh oui, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
00:25:30 Vous savez, on parle beaucoup de racisme, à tort ou à raison de la Tunisie, ici en France.
00:25:35 Alors quoi, racisme envers anti-noir, anti-arabe, anti-chinois, anti-blanc, anti-quoi ?
00:25:43 Eh bien, écoutez, ce qui prouve le racisme, cette imbécilité fondamentale,
00:25:48 est la chose du monde la mieux partagée, hélas, hélas, sous toutes les latitudes,
00:25:53 et personne n'en est exempté si on ne fait pas attention.
00:25:57 On va en parler, on va parler aussi de l'étrange sortie de Roselyne Bachelot à propos de l'affaire Palmade,
00:26:04 et puis on va parler avec Nathalie Firmini et avec Didier Buffet,
00:26:08 « Ma vie de soignante en Ehpad », et c'est très très intéressant.
00:26:13 A tout de suite.
00:26:14 Eh bien, ça n'empêche pas que ça continue, encore et encore.
00:26:22 Vous savez, la connerie est la chose du monde la mieux partagée,
00:26:25 et la connerie n'a aucun frontière.
00:26:27 C'est pas « Docteur sans frontière », mais c'est « Connard sans frontière ».
00:26:30 Et on va vous le montrer récemment, et ça continue, mais de la manière la plus totale.
00:26:34 Et par exemple, là, sur les réseaux sociaux, à Banane TV,
00:26:39 voilà, qui est un... Eh bien, écoutez, voilà, écoutez quelques phrases...
00:26:43 Écoutez, ça vous...
00:26:46 - C'est quoi le signe de mec que t'aimes pas ?
00:26:48 - Euh... Les blancs ?
00:26:51 - Ben, dis-moi, c'est quoi le signe de mec que t'aimes pas ?
00:26:53 - Les blancs.
00:26:54 - Pourquoi les blancs ?
00:26:55 - Ils m'attirent pas. Les blancs, les yeux bleus, les yeux verts, les blonds, les rouges... J'aime pas.
00:26:59 - Et toi ?
00:27:01 - Pourquoi les rouges, déjà ?
00:27:02 - Je sais pas. Les blancs, ça m'attire pas. Je parle raciste, mais...
00:27:06 C'est pas mon déni, les blancs. J'aime pas trop.
00:27:09 - Ben, les rouges.
00:27:10 - Dis-moi, le signe de mec que t'aimes pas ?
00:27:12 - J'aime pas les blancs aux yeux bleus.
00:27:14 - Pourquoi ?
00:27:15 - Parce que j'aime pas les... Je suis pas raciste, hein, mais...
00:27:18 Je préfère mon frère africain, quoi.
00:27:20 - OK. Dis-moi, c'est quoi le signe de mec que t'aimes pas ?
00:27:23 - Que j'aime pas les blancs, les gouères.
00:27:25 - Voilà. J'aime pas les blancs.
00:27:27 On dit, mais y'a pas de racisme anti-blanc, disent certains intellectuels autoproclamés.
00:27:32 Mais y'a du racisme partout. Partout.
00:27:34 C'est comme... Et alors, ce que j'adore, c'est comme quand on dit,
00:27:37 "Moi, moi, ah ben, moi, les noirs, mais non, mais je suis pas raciste, moi.
00:27:40 Moi, j'ai des amis noirs, vous savez, ou des amis juifs, ou des amis arabes."
00:27:44 Extraordinaire, hein ?
00:27:45 Voyez, ce que je veux dire, simplement,
00:27:47 c'est que c'est l'appalache de tout le monde à cela,
00:27:52 et est tenté par cela, et c'est là où il faut faire très lucide,
00:27:56 et ne pas faire de généralisation imbécile.
00:27:58 Il n'y a pas "les", "les", L-E-S, ça n'existe pas.
00:28:01 Y'a "des". Y'a "des", et de partout.
00:28:04 Y'a des gens formidables, des gens pas bien, etc.
00:28:06 Alors, voyez, encore un exemple de cette espèce de caricature imbécile.
00:28:10 Qu'est-ce que ça veut dire, "j'aime pas les blancs",
00:28:12 qu'est-ce que ça veut dire, "j'aime pas les noirs" ?
00:28:14 Franchement, on est fatigué d'avoir à répéter ça,
00:28:17 mais voyez encore, voilà, des jeunes sur un réseau social
00:28:20 qui s'expriment, mais eux, ils se disent "mais moi, je suis pas raciste,
00:28:23 mon, mais sûr, t'es pas raciste, t'es un bon con, con, mais c'est pas grave."
00:28:26 Enfin, sauf certains.
00:28:32 Mais il paraît que, selon Roselyne Bachelot,
00:28:36 les Français, ils détestent les riches.
00:28:39 Et à propos de quoi s'exprimait-elle là-dessus ?
00:28:41 Sur l'affaire Palmade, sur Pierre Palmade.
00:28:43 Donc, je n'ai pas du tout envie de revenir,
00:28:46 tellement elle est glauque, elle est minable,
00:28:48 elle est lamentable, elle est terrifiante.
00:28:50 Et vraiment, on espère qu'il n'y aura pas là-dessus de poids et de mesures,
00:28:54 selon que vous soyez puissant ou misérable.
00:28:56 Écoutez ce que disait sur BFM TV, je crois, oui,
00:28:59 Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Culture et autres.
00:29:03 Je pense qu'il faut aller au-delà, au-delà de cette écume.
00:29:07 Qu'est-ce que ça nous dit ?
00:29:08 Ça nous dit d'abord que notre société française
00:29:11 est traversée par une sorte de haine des riches.
00:29:14 Et chaque fois qu'il y a ce genre d'affaires people,
00:29:20 derrière, par définition, le riche est quelqu'un de mauvais,
00:29:24 qui non seulement vole les pauvres, mais leur veulent du mal.
00:29:28 Et on se souvient de l'affaire du juge Pascal,
00:29:32 et de la petite Brigitte de Webre,
00:29:34 où forcément c'était le notaire qui était coupable,
00:29:37 et pas, en fait, c'était pas vrai.
00:29:39 Donc là, c'est en résonance avec tout ce qui se passe
00:29:43 sur la haine des milliardaires,
00:29:45 la haine des gens qui ont de l'argent, tout ça.
00:29:48 Finalement, c'est quelque chose de très incrusté
00:29:50 dans la société française.
00:29:52 Et voilà, les bras nous entourent, n'est-ce pas ?
00:29:55 Qu'est-ce que ça a à voir ?
00:29:57 Avec Pierre Palmat, je rappelle quand même
00:29:59 qu'il y a eu un accident,
00:30:00 qu'il y a eu une femme enceinte dont le bébé est mort,
00:30:05 effectivement, dans le ventre de sa mère.
00:30:07 On a eu un homme qui est défiguré,
00:30:09 on a un enfant de 6 ans défiguré.
00:30:11 Qu'est-ce que ça a à voir avec les Français
00:30:14 qui aiment ou n'aiment pas les riches ?
00:30:16 Qu'est-ce que c'est que ces propos grotesques
00:30:20 qui amènent à quoi ?
00:30:22 Pierre Palmat, les gens ne réagissent pas
00:30:25 parce qu'il est milliardaire ou pas milliardaire,
00:30:27 d'abord il n'est pas milliardaire,
00:30:28 ça n'a rien à voir.
00:30:30 Vous mélangez tout.
00:30:32 C'est quoi cette espèce d'élite autoproclamée
00:30:34 qui se prend pour quoi et pour qui ?
00:30:37 Ça veut dire quoi ?
00:30:39 Ah oui, écoutez, voilà,
00:30:41 le type conduisait sous cocaïne,
00:30:43 il est rentré dans une autre voiture,
00:30:45 il s'est passé un carnage,
00:30:47 mais c'est parce que les Français aiment les riches,
00:30:50 voilà pourquoi ils réagissent comme ça.
00:30:51 Eh bien écoutez, il y a franchement des coups de pieds,
00:30:54 non on ne va pas être violent,
00:30:56 il y a peut-être quelques, allez,
00:30:59 quelques gestes, quelques,
00:31:01 qui se perdent peut-être,
00:31:03 quelques petits soufflets,
00:31:05 voilà, qui se perdent.
00:31:07 Sud Radio Bercov dans tous ses états,
00:31:10 le face à face.
00:31:12 Qui a fait un livre très, très émouvant,
00:31:15 "Ma vie de soignante en Ehpad",
00:31:17 avec une préface du docteur Raonick Lefebvre-Denoët,
00:31:20 et une postface de Didier Buffet,
00:31:22 qui est avec nous aussi,
00:31:23 à qui nous donnons la parole avec plaisir.
00:31:27 Mais alors Nathalie Firmini,
00:31:29 rapidement, vous êtes arrivée,
00:31:31 vous racontez comment vous êtes arrivée en Ehpad,
00:31:34 enfin, à être soignante,
00:31:36 à être animatrice en Ehpad,
00:31:38 et vous racontez, c'est un livre,
00:31:40 alors ce n'est pas un livre qui dénonce les scandales,
00:31:42 ou pas les scandales,
00:31:43 c'est un livre qui dit ce que c'est que cette vie quotidienne,
00:31:46 et qui rappelle, et c'est très important,
00:31:48 parce qu'il faut évidemment dénoncer les scandales,
00:31:51 et les scandales terribles qu'il y a eu,
00:31:53 comme ce best-seller, effectivement, "Les Faussoyeurs",
00:31:56 mais qui raconte qu'il y a des gens qui font formidablement,
00:31:59 admirablement, leur travail de soignant,
00:32:01 leur travail d'animateur,
00:32:03 leur travail de soin, leur travail de médecin,
00:32:06 et qui vraiment, alors que,
00:32:08 qu'est-ce que nous avons besoin, effectivement,
00:32:10 quand on arrive à être dépendant,
00:32:12 quand on arrive à être,
00:32:14 quand on a besoin des autres.
00:32:16 Alors, Nathalie Firmini, vous avez passé quoi, 5 ans ?
00:32:19 - 6 ans.
00:32:20 - 6 ans, et donc,
00:32:22 vous m'avez dit juste avant qu'on prenne l'antenne,
00:32:24 que vous avez démissionné,
00:32:26 est-ce que c'est lié au fait que vous avez refusé la vaccination, ou pas ?
00:32:30 - Oui, c'est lié.
00:32:32 J'ai fait le choix de ne pas me faire vacciner,
00:32:35 donc j'ai été suspendue,
00:32:37 comme tout le personnel soignant.
00:32:39 - Tout le monde en septembre 2021, c'est ça ?
00:32:40 - Et j'ai subsisté avec ce que j'avais jusqu'au mois de février,
00:32:43 et au mois de février, j'avais plus les moyens,
00:32:45 donc, du coup, j'ai démissionné,
00:32:47 pour essayer de partir sur mon nouveau parcours de vie,
00:32:50 sauf que quand on démissionne, on perd ses droits,
00:32:52 qu'on a accumulés pendant des années,
00:32:54 donc on m'a enlevé mon salaire quand j'étais suspendue,
00:32:58 mais il faut savoir qu'on ne nous enlève pas les taxes et impôts
00:33:02 dont on doit s'acquitter.
00:33:04 - Ah bon, vous voulez dire, on vous suspend votre salaire,
00:33:06 on ne vous donne aucune indemnité,
00:33:08 on vous suspend la retraite même,
00:33:10 enfin, les années, oui,
00:33:12 et vous payez vos taxes ?
00:33:13 - Absolument, voilà.
00:33:14 - Intéressant.
00:33:15 Je sais, on a eu quelques témoignages là-dessus,
00:33:18 c'est assez hallucinant,
00:33:20 mais je voudrais qu'on reparle de votre vie en EHPAD,
00:33:22 parce que vous dites beaucoup de choses dans ce livre,
00:33:25 sur cette vie de soignante,
00:33:27 et vous dites qu'effectivement,
00:33:29 vous avez eu des rencontres,
00:33:33 et une vue de la dimension humaine,
00:33:35 j'aimerais que vous nous en parliez.
00:33:37 - L'objectif de ce livre, c'était d'abord un cri du cœur,
00:33:41 parce que pendant la période du Covid,
00:33:44 j'ai vu toutes les divisions,
00:33:46 toutes les séparations,
00:33:48 toutes les oppositions qui nous étaient imposées,
00:33:51 on a tous vécu.
00:33:52 - Oui, parce que c'était en pleine période du Covid,
00:33:53 pendant trois ans, ça fait trois ans maintenant.
00:33:55 - Absolument, et mon objectif, c'était en fait,
00:33:57 d'essayer de montrer comment est-ce que,
00:34:00 moi, au poste dans lequel j'étais, animatrice,
00:34:03 avec les soignants dont j'étais entourée,
00:34:05 avec qui j'ai travaillé,
00:34:06 les familles, les partenaires extérieurs,
00:34:10 les résidents,
00:34:11 tout ce qu'on a fait pour essayer de les maintenir
00:34:13 dans la pulsion de vie,
00:34:14 malgré les peurs qui étaient véhiculées,
00:34:17 malgré tout ce qui pouvait être montré,
00:34:19 qui pouvait être déprimé.
00:34:21 Et je pense qu'un grand nombre de résidents
00:34:23 sont morts de solitude,
00:34:25 parce qu'ils n'ont pas pu voir leur famille,
00:34:29 zéro contact.
00:34:31 Qui peut vivre avec zéro contact ?
00:34:33 Nous sommes des êtres humains.
00:34:35 Donc l'objectif pour moi, c'était vraiment d'essayer
00:34:37 de pointer du doigt le fait que,
00:34:39 effectivement, on était dans quelque chose
00:34:41 qu'on ne connaissait pas,
00:34:43 qu'on ne reconnaissait pas,
00:34:44 mais en attendant,
00:34:45 les êtres humains, entre eux,
00:34:46 ont besoin de vivre.
00:34:49 - De communiquer, de vivre, oui.
00:34:50 - Absolument.
00:34:51 Et là, spécifiquement, à l'EPAD,
00:34:53 on m'imposait de faire des choses
00:34:55 qui ont bousculé mes valeurs.
00:34:57 Parler à un résident avec un masque,
00:35:00 un résident qui est déjà cognitivement atterri,
00:35:03 qui n'a plus l'audition,
00:35:05 aller essayer de lui faire comprendre
00:35:07 ce que vous êtes en train de dire,
00:35:08 s'il ne voit pas les mouvements de votre bouche.
00:35:11 Voilà.
00:35:12 - Qu'est-ce qui se passe ?
00:35:13 On va en parler tout de suite après une petite pause.
00:35:15 On va continuer avec vous,
00:35:17 avec Didier Buffet,
00:35:18 et puis avec nos auditeurs, bien sûr.
00:35:20 - Oui, vous nous appelez au 0826-300-300
00:35:23 pour participer à l'émission "Réagir à ce qui se dit".
00:35:26 On vous attend sur Sud Radio.
00:35:27 À tout de suite.
00:35:28 - C'est bon, je n'aime pas la blanquer de rebond.
00:35:32 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:35:35 - Et pas seulement moi, hein.
00:35:37 Nathalie Firmini, ma vie de soignante en EPAD.
00:35:42 Aux éditions Kiwi, effectivement,
00:35:44 en immersion chez ses grands oubliés.
00:35:47 On a beaucoup parlé d'eux.
00:35:49 Justement, Nathalie Firmini,
00:35:51 vous donnez beaucoup d'exemples,
00:35:53 soit de couples, soit de gens qui ont 80, 85, 90,
00:35:56 même 96 ans quelque part,
00:35:58 que vous avez vus vivre et que vous avez vus partir.
00:36:01 - Absolument.
00:36:02 - À un moment donné.
00:36:04 Je voudrais savoir comment ça a été vécu,
00:36:07 là-bas, dans votre EPAD,
00:36:09 là où vous étiez, le confinement.
00:36:11 Le confinement, l'arrivée,
00:36:13 le fait qu'on ne peut plus voir ses proches, etc.
00:36:16 Comment, concrètement, ça a été vécu ?
00:36:18 Par vous, comme par les pensionnaires, bien sûr.
00:36:21 - Je vais parler du haut de mon regard avec les pensionnaires.
00:36:23 - Bien sûr.
00:36:25 - Avec beaucoup de peur.
00:36:27 C'est-à-dire que quand on a vu arriver
00:36:29 les informations, la chape de plomb,
00:36:32 toutes les injonctions qu'on nous imposait
00:36:37 à la télévision, égréner le nombre de morts chaque soir,
00:36:40 imposer aux résidents de ne plus voir leur famille
00:36:44 et leur dire que c'était pour leur bien,
00:36:46 pour les protéger.
00:36:48 Je pense que quand on entend ça,
00:36:50 on doit se sentir un peu coupable, quand même,
00:36:52 de se dire qu'il y a quelque chose qui arrive,
00:36:54 on ne sait pas trop quoi.
00:36:56 C'est nous qu'on protège,
00:36:58 pour ne pas engorger les hôpitaux.
00:37:00 Donc, un grand nombre de résidents
00:37:02 avec qui j'ai discuté,
00:37:04 étaient mal,
00:37:06 parce qu'ils se disaient que si jamais leur fils
00:37:09 ou leur petit-fils
00:37:11 devaient rentrer à l'hôpital,
00:37:13 il y allait y avoir un choix à faire.
00:37:15 C'est une situation...
00:37:17 - Entre le fils et le petit-fils, etc.
00:37:19 - Oui, fils, petit-fils, grands-parents...
00:37:21 - Ils se sentaient coupables d'être
00:37:23 comme ça, enfermés,
00:37:25 ou malades potentiels, ou pas ?
00:37:27 - Alors, moi, j'ai observé que oui,
00:37:29 déjà coupables,
00:37:31 parce que, comme je vous dis,
00:37:33 le fait qu'on expliquait que c'était pour les protéger,
00:37:35 eux n'ont rien demandé.
00:37:37 Donc, en plus,
00:37:39 nous, on devait suivre les injonctions
00:37:41 et les faire respecter.
00:37:43 C'est ce que je dis dans le livre,
00:37:45 en disant qui j'étais, moi,
00:37:47 pour imposer à un résident
00:37:49 de ne pas toucher Mme Y,
00:37:51 qui était à côté de lui.
00:37:53 Et en plus, ils vivent dans une unité fermée,
00:37:55 ils se voient tous les jours.
00:37:57 Donc, je disais qui j'étais, moi,
00:37:59 pour pouvoir aller me rendre
00:38:01 à mon travail tous les matins,
00:38:03 avec mon masque,
00:38:05 et donc, un proche aurait pu venir voir
00:38:07 son proche avec un masque,
00:38:09 qui j'étais.
00:38:11 Juste une animatrice,
00:38:13 qui faisait son boulot,
00:38:15 à qui on permettait de rentrer dans la résidence
00:38:17 pour aller essayer d'apporter de la joie,
00:38:19 de la bonne humeur aux résidents,
00:38:21 et leur donner la pulsion de vie
00:38:23 pour qu'ils aient l'élan de continuer
00:38:25 dans ce chaos.
00:38:27 - Est-ce qu'ils ont eu,
00:38:29 encore une fois,
00:38:31 parlons de votre expérience,
00:38:33 est-ce que c'était difficile ?
00:38:35 Comment ils l'ont vécu de ne pas voir
00:38:37 leur proche ?
00:38:39 - J'ai vu beaucoup de détresse, j'ai vu beaucoup de souffrance,
00:38:41 j'ai vu beaucoup de colère aussi.
00:38:43 Il y en a qui sont partis,
00:38:47 ce que je vous disais,
00:38:49 moi, j'ai observé
00:38:51 à mon niveau,
00:38:53 deux résidents, spécifiquement,
00:38:55 qui sont partis parce que
00:38:57 elles n'avaient plus d'accroche à la vie.
00:38:59 - Elles se sont laissées mourir.
00:39:01 - Oui, oui, absolument.
00:39:03 Mais nous, M. Bercoff,
00:39:05 si demain, on n'a plus d'objectif,
00:39:07 on n'a plus de projet, on n'a plus personne à voir,
00:39:09 on n'a plus personne à toucher,
00:39:11 on n'a plus personne avec qui se réunir et partager,
00:39:13 vous pourriez avoir les millions que vous voulez,
00:39:15 vous n'auriez qu'une envie,
00:39:17 c'est quitter cette terre.
00:39:19 - Oui, c'est vrai.
00:39:21 Mais, il y a une chose intéressante, vous dites à un moment donné,
00:39:23 ces cinq années m'ont offert le grand privilège
00:39:25 d'acquérir de nombreuses confidences
00:39:27 dont je garde un respectueux secret,
00:39:29 et vous ajoutez,
00:39:31 il me semble que le choix de l'EHPAD
00:39:33 se met toujours par défaut.
00:39:35 Intéressant ça.
00:39:37 - Je le pense toujours.
00:39:39 - Ils n'ont pas le choix, ils vont à l'EHPAD parce qu'ils n'ont pas le choix.
00:39:41 - Je le pense toujours. A mon avis,
00:39:43 lorsque un résident décide de partir à l'EHPAD,
00:39:45 ou il le fait pour soulager sa famille,
00:39:47 ou il le fait parce que
00:39:49 les moyens médicaux
00:39:51 ne sont pas en place dans son domicile
00:39:53 pour l'accompagner,
00:39:55 exemple, un résident gravataire,
00:39:57 il aura besoin d'un soulève-malade,
00:39:59 il aura besoin
00:40:01 de personnel autour de lui à longueur de journée,
00:40:03 alors que domicile, ça n'y est pas.
00:40:05 C'est dommageable, c'est là qu'on devrait
00:40:07 commencer à développer
00:40:09 l'accompagnement
00:40:11 déjà pour essayer
00:40:13 de faire en sorte que
00:40:15 les personnes âgées maintiennent
00:40:17 leurs autonomies dans tous les sens.
00:40:19 Autonomie physique,
00:40:21 autonomie psychologique,
00:40:23 autonomie relationnelle...
00:40:25 - Mais quand on ne peut plus,
00:40:27 on ne peut plus aussi.
00:40:29 - Donc, quand on ne peut plus, on va à l'EPAD,
00:40:31 mais on n'a pas choisi d'y aller.
00:40:33 - Oui, je comprends. C'est tout le problème.
00:40:35 Juste, vous évoquez très bien, il y a Mario,
00:40:37 Lily, enfin, les personnages...
00:40:39 - L'amour, parce qu'ils vivent
00:40:41 de l'amour.
00:40:43 - L'amour. Et c'est quel amour, alors, justement,
00:40:45 quand vous dites l'amour ?
00:40:47 C'est quoi ? C'est une affection ?
00:40:49 Parce que quand je dis "c'est quel amour",
00:40:51 je veux dire, c'est toute forme d'amour ?
00:40:53 - C'est toute forme d'amour.
00:40:55 Moi, j'ai vu à l'EPAD,
00:40:57 on peut parler de sexualité pure et dure,
00:40:59 ou des résidents...
00:41:01 - Il y en a.
00:41:03 - Alors, c'est tabou, la sexualité en EPAD.
00:41:05 Moi, j'ai vu, par exemple,
00:41:07 un couple où la
00:41:09 femme était institutionnalisée,
00:41:11 le mari venait la voir
00:41:13 parce qu'ils avaient des besoins,
00:41:15 et parce que peut-être que c'était...
00:41:17 Et il y a une forme d'interdiction
00:41:19 qui est mise,
00:41:21 et en EPAD,
00:41:23 il faut savoir qu'un résident,
00:41:25 on va lui dire que c'est sa chambre,
00:41:27 c'est chez lui.
00:41:29 Il peut tout faire. Mais le problème, c'est que tout le monde rentre
00:41:31 sans frapper, quoi.
00:41:33 - Il ne peut pas fermer à clé, quoi.
00:41:35 - Non.
00:41:37 - D'accord.
00:41:39 - Donc, l'amour, pour
00:41:41 revenir à...
00:41:43 C'est...
00:41:45 Sous toutes ses formes,
00:41:47 ça peut être une forte amitié,
00:41:49 ça peut être un fort désir. Mario,
00:41:51 le personnage central
00:41:53 dont je parle, quand il est arrivé,
00:41:55 il avait juste envie d'en finir.
00:41:57 Il avait envie de partir.
00:41:59 Au fur et à mesure de l'accompagnement,
00:42:01 au fur et à mesure,
00:42:03 il a déployé ses ailes, et cet homme
00:42:05 est tombé amoureux avant de mourir.
00:42:07 Et je peux vous dire que vivre ça,
00:42:09 M. Verkoff, apporter cette
00:42:11 espèce de pulsion de vie chaque jour,
00:42:13 voir un résident qui a
00:42:15 envie de vous payer en vous disant "combien je vous dois
00:42:17 parce que vous avez juste répondu à son attente",
00:42:19 ce sont des
00:42:21 boulots qui sont profondément
00:42:23 humains. Quand on dit que
00:42:25 un soignant n'est pas essentiel,
00:42:27 attendez d'avoir besoin
00:42:29 demain pour comprendre le...
00:42:31 - Franchement, quelqu'un qui dit qu'un soignant
00:42:33 n'est pas essentiel, me parait déjà...
00:42:35 - Ça a été dit. - Oui, je sais. Ça a été dit. Il faut voir
00:42:37 par qui et par quoi. Ça me parait,
00:42:39 c'est quelqu'un qui a un avant-dernier
00:42:41 neurone qui se dispute avec le dernier. Parce que,
00:42:43 franchement... - Est-ce que vous me permettez de faire une petite précision ?
00:42:45 - Je vous en prie. - J'ai
00:42:47 fait partie du personnel soignant qui a refusé
00:42:49 la vaccination, donc j'ai subi des injonctions
00:42:51 comme ceux que je soutiens aujourd'hui
00:42:53 qui sont encore suspendus et qui
00:42:55 attendent la réintégration.
00:42:57 Il y a un grand nombre de gens qui se posent la question de savoir
00:42:59 comment est-ce qu'un soignant suspendu
00:43:01 arrive à tenir
00:43:03 aussi longtemps. - Oui, parce qu'il n'a plus rien.
00:43:05 - Absolument. - Zéro centime, zéro... - Il faut savoir
00:43:07 qu'un soignant suspendu,
00:43:09 s'il attrape le Covid,
00:43:11 il a ce qu'on appelle un certificat de
00:43:13 rétablissement. Il peut réintégrer
00:43:15 l'unité dans laquelle il travaille.
00:43:17 - S'il a le Covid, oui. - À un moment donné,
00:43:19 s'il est touché... Intéressant ! S'il est touché par
00:43:21 le Covid, il peut recommencer à aller travailler au contact
00:43:23 des résidents parce qu'il a obtenu
00:43:25 un certificat de rétablissement.
00:43:27 Avant, c'était six mois, et ça a été
00:43:29 réduit à quatre mois. Alors,
00:43:31 ça veut dire que si un soignant,
00:43:33 depuis que la mesure a été mise en place,
00:43:35 a eu la "je mets ça entre guillemets",
00:43:37 et c'est ironique, la chance d'être touché deux fois
00:43:39 par le Covid, il a pu travailler douze mois.
00:43:41 Ou dix. Voilà.
00:43:43 Donc c'est comme ça qu'on arrive à tenir.
00:43:45 - Oui, c'est intéressant. Enfin, est-ce que vous croyez
00:43:47 que c'est ça qui les fait tenir, ou c'est pas autre chose ?
00:43:49 Moi, je crois que c'est aussi l'amour
00:43:51 ou l'affection et la solidarité de ceux qui sont autour.
00:43:53 - Je voulais juste émettre cette précision
00:43:55 pour dire que... Parce qu'il y a un grand
00:43:57 nombre de gens qui se disent "il n'y a plus de soignants
00:43:59 suspendus". Il y a toujours des
00:44:01 soignants suspendus qui continuent
00:44:03 à militer juste
00:44:05 pour le droit
00:44:07 de prendre une décision qui est la leur,
00:44:09 et qui est légitime.
00:44:11 Et pour le coup, ces gens-là, comme je dis, ce sont des gens
00:44:13 qui sont dévoués. Mais le travail
00:44:15 qu'ils font, c'est un travail qui
00:44:17 est... C'est même pas d'utilité publique.
00:44:19 Qui est
00:44:21 essentiel. Voilà. - Je crois
00:44:23 que, vous savez, beaucoup de gens,
00:44:25 même s'ils ne sont pas conscients, sont convaincus.
00:44:27 - Oui. Parce qu'il suffit
00:44:29 juste... Je vous entendais la dernière fois
00:44:31 partager votre expérience
00:44:33 de l'hospitalisation, en disant
00:44:35 que vous aviez été
00:44:37 entouré, encadré. Et ça,
00:44:39 on ne peut le voir que lorsqu'on
00:44:41 est dans les lieux. - Bien sûr.
00:44:43 On va continuer à en parler après cette petite pause
00:44:45 avec Didier Buffet et avec Nathalie
00:44:47 Firmini. - Au 0826
00:44:49 300 300, la situation de
00:44:51 Nathalie Firmini vous interpelle pour son livre
00:44:53 "Ma vie de soignante en est pas d'un immersion
00:44:55 chez ses grands oubliés". Vous nous appelez au 0826
00:44:57 300 300. A tout de suite
00:44:59 sur Sud Radio. - Sud Radio Bercov,
00:45:01 dans tous ses états. - Eh bien,
00:45:03 dans tous mes états,
00:45:05 parce que quand, encore une fois,
00:45:07 on parle des EHPAD, on parle du traitement,
00:45:09 on parle de ces personnes,
00:45:11 que nous serons tous
00:45:13 un jour, que nous sommes,
00:45:15 que nous serons, etc. De ces personnes
00:45:17 qui se retrouvent effectivement en EHPAD
00:45:19 et où on les soigne souvent
00:45:21 très bien. Il faut le dire, il faut le rappeler.
00:45:23 Didier Buffet, vous êtes
00:45:25 gérontologue, vous êtes membre du bureau de la société
00:45:27 de gérontologie. Vous avez eu
00:45:29 le livre de Nathalie Firmini,
00:45:31 et je crois que ça vous a fait réagir
00:45:33 tout de suite. - En fait, Nathalie
00:45:35 m'a contacté par les réseaux sociaux
00:45:37 et elle m'a
00:45:39 expliqué ce qu'elle vivait.
00:45:41 Et même si j'étais en faveur
00:45:43 de la vaccination, bien sûr,
00:45:45 parce qu'il faut protéger nos personnes
00:45:47 les plus vulnérables,
00:45:49 quand elle m'a expliqué ces situations, moi j'ai surtout
00:45:51 entendu la voix d'une soignante,
00:45:53 même si elle est animatrice, moi j'inclus
00:45:55 dans les animatrices dans le monde
00:45:57 des soignants. - Bien sûr, c'est aussi un travail de soin.
00:45:59 - Je me suis dit, c'est quelqu'un qui a une vraie vocation.
00:46:01 Et aujourd'hui, on est
00:46:03 dans une crise de la vocation. C'est-à-dire
00:46:05 qu'on a du mal à trouver des soignants,
00:46:07 d'abord parce qu'elles ont un métier très difficile,
00:46:09 et qu'il ne faut pas se priver,
00:46:11 se couper de ces gens qui ont cette vocation-là.
00:46:13 Parce que c'est
00:46:15 de l'ordre du sacerdoce.
00:46:17 Je voulais revenir sur ce qu'on a dit tout à l'heure
00:46:19 sur l'EHPAD, il ne faut pas oublier que dans le mot "EHPAD",
00:46:21 il y a le dernier mot, la dernière lettre
00:46:23 "D" qui est la "dépendance". - Dépendance, bien sûr.
00:46:25 - C'est-à-dire que c'est des gens qui sont...
00:46:27 qui ont perdu toute forme d'autonomie,
00:46:29 souvent. C'est pour ça qu'on parlait tout à l'heure
00:46:31 de la porte qui n'est pas fermée à clé, parce qu'on ne peut pas
00:46:33 fermer à clé les portes. - Bien sûr. - Parce qu'une personne
00:46:35 qui est enfermée à clé, elle ne saura peut-être pas,
00:46:37 elle a des problèmes d'apraxie, elle ne sait pas
00:46:39 manipuler une serrure, elle peut rester enfermée
00:46:41 tout le temps. Donc on laisse les portes ouvertes.
00:46:43 En général, quand même, maintenant, on voit aussi
00:46:45 les gens frapper un petit peu.
00:46:47 Et puis... Mais par contre, c'est vrai
00:46:49 que c'est très important aujourd'hui
00:46:51 de se dire qu'on a une population
00:46:53 vulnérable dans les maisons
00:46:55 de retraite, que c'est du
00:46:57 devoir civilisationnel
00:46:59 que de s'occuper des gens les plus fragiles.
00:47:01 Et je pense pas simplement aux
00:47:03 personnes âgées, je pense aussi aux
00:47:05 enfants autistes, aux mamans seules qui élèvent
00:47:07 les enfants autistes, etc. On a un
00:47:09 devoir, on ne peut pas être une société
00:47:11 riche aujourd'hui qui ne s'occupe
00:47:13 que des questions de croissance,
00:47:15 etc. On doit soutenir les gens vulnérables.
00:47:17 Alors, on est dans un grand pays qui le fait déjà.
00:47:19 Moi, j'ai un papa
00:47:21 qui a une maladie à Cordelevi, qui est en EHPAD.
00:47:23 D'ailleurs, je salue tous les gens qui s'occupent de lui.
00:47:25 Heureusement qu'on a trouvé
00:47:27 cette solution. Ma maman qui avait 80 ans,
00:47:29 elle n'en pouvait plus, elle était épuisée.
00:47:31 Il faut rappeler qu'il y a 30% aujourd'hui
00:47:33 des aidants qui meurent
00:47:35 avant les aider.
00:47:37 - 30% des aidants meurent avant les aider.
00:47:39 - Donc, ils meurent d'épuisement.
00:47:41 Et que la maltraitance dont on parle
00:47:43 aujourd'hui, que Victor Castaner a
00:47:45 mis au grand jour... D'abord, je veux
00:47:47 rappeler que les EHPAD, dans la grande majorité,
00:47:49 sont bien traitantes.
00:47:51 - Mais il faut aussi dénoncer
00:47:53 - Quand ça ne va pas.
00:47:55 Je voudrais revenir à Didier Buffet,
00:47:57 aussi, à Nathalie Firmini.
00:47:59 Je voudrais dire que ce problème des personnes
00:48:01 âgées, ce qui est étonnant aussi,
00:48:03 c'est un problème civilisationnel.
00:48:05 Par exemple, en Afrique, effectivement,
00:48:07 on ne traite pas ses parents ou ses
00:48:09 grands-parents de la même façon.
00:48:11 En France, ça a été ça pendant des siècles.
00:48:13 Après, on dit "Éloignez-vous, là,
00:48:15 les gars, on a envie de vivre,
00:48:17 vous nous pesez."
00:48:19 - Mais même à La Réunion, qui est une île que je connais bien
00:48:21 et d'où vient Nathalie,
00:48:23 même si on est dans un département français,
00:48:25 on n'a pas la même façon.
00:48:27 Le système de l'EHPAD, parfois, choque
00:48:29 les Réunionnais. Il faut réinventer
00:48:31 des systèmes
00:48:33 d'hébergement et de
00:48:35 peut-être... - De solidarité, c'est pas facile.
00:48:37 - Inclure les personnes âgées dans les villes,
00:48:39 ne pas les couper
00:48:41 du monde, trouver des
00:48:43 nouveaux systèmes, réinventer.
00:48:45 Aujourd'hui, on a des tas de jeunes,
00:48:47 parce que la géontologie,
00:48:49 j'en profite pour expliquer la différence
00:48:51 entre la géontologie et la gériatrie.
00:48:53 Les gériatres sont les médecins,
00:48:55 les géontologues sont tous ceux qui travaillent autour
00:48:57 du vieillissement. Ça peut être des démographes,
00:48:59 ça peut être des philosophes,
00:49:01 ça peut être des kinésithérapeutes, etc.
00:49:04 Donc, toutes les personnes qui travaillent
00:49:06 autour de la problématique du vieillissement
00:49:08 forment une ingénierie. Cette ingénierie, elle est formidable.
00:49:10 Et vous avez des tas de jeunes, aujourd'hui,
00:49:12 qui développent des projets. Et il faut
00:49:14 aujourd'hui... - Oui, donner
00:49:16 la parole des rôles aux francs.
00:49:18 - Des finances. Puis, dans le cadre
00:49:20 de la loi Grantage qu'on attend
00:49:22 de nos voeux, parce qu'Emmanuel Macron
00:49:24 s'était engagé pour faire voter cette loi Grantage
00:49:26 et de financer le cinquième risque,
00:49:28 il faut aujourd'hui anticiper. - C'est quoi le cinquième risque ?
00:49:30 - Le cinquième risque, c'est comment aujourd'hui,
00:49:32 on contribue, on commence
00:49:34 à financer, à payer
00:49:36 sur sa feuille de paie, une assurance
00:49:38 pour que plus tard, quand on sera
00:49:40 possiblement dépendant,
00:49:42 on puisse prévoir ce risque-là.
00:49:45 - Nathalie,
00:49:47 c'était important, et on reparlera
00:49:49 de toutes façons des solutions.
00:49:51 J'aimerais savoir, comment est vécue
00:49:53 cette mort
00:49:55 qu'on attend, dont on a peur,
00:49:57 tous, ou qu'on n'attend pas ?
00:49:59 Comment est vécue cette maladie
00:50:01 mortelle sexuellement transmissible ?
00:50:03 C'est ça, la vie.
00:50:05 - Je pense qu'on devrait inculquer à chaque
00:50:07 être humain qu'à partir du moment où on vient au monde,
00:50:09 on va mourir.
00:50:11 Les vieux, quand ils sont en EHPAD,
00:50:13 ils le savent. La mort,
00:50:15 j'en parle dans le livre,
00:50:17 c'était quelque chose qui était
00:50:19 tabou, mais lorsque je suis arrivée
00:50:21 à la résidence, c'est un petit volet que je fais
00:50:23 en disant qu'un résident qui mourrait,
00:50:25 on ne l'annonçait pas,
00:50:27 et les résidents à table pouvaient voir
00:50:29 un siège vide parce que monsieur ou madame
00:50:31 un tel était parti,
00:50:33 comment dire, mais parti où ?
00:50:35 Il va revenir ? - On ne l'annonce jamais.
00:50:37 - Alors c'était pas annoncé.
00:50:39 Lorsque je suis arrivée dans l'EHPAD, je me suis
00:50:41 vraiment battue pour essayer
00:50:43 de trouver un moyen
00:50:45 qui soit audible pour
00:50:47 tous pour pouvoir l'annoncer.
00:50:49 Et ça a été une petite bougie qui annonce
00:50:51 "Nous sommes heureux de vous annoncer
00:50:53 le décès de monsieur un tel"
00:50:55 et quelque chose que j'ai mis en place après avec les résidents,
00:50:57 c'est de parler en fait
00:50:59 de la mort en rendant hommage
00:51:01 à la personne qui est partie, en lui faisant un petit clin d'œil,
00:51:03 et ce qui nous permettait, à nous aussi
00:51:05 ensemble, de parler de notre
00:51:07 propre mort, de leur propre mort.
00:51:09 - Vous avez parlé de quelqu'un, je crois que c'est son fils
00:51:11 qui a amené un album de photos
00:51:13 de la vie
00:51:15 de cette personne. - Oui, oui, oui.
00:51:17 De la vie à la mort, voilà.
00:51:19 Et je voulais dire aussi par rapport à ça,
00:51:21 par rapport à ce que tu disais tout à l'heure,
00:51:23 le côté
00:51:25 civilisationnel,
00:51:27 aujourd'hui j'entends dans notre
00:51:29 France qu'on parle
00:51:31 d'accompagner les gens
00:51:33 à mourir dans la dignité.
00:51:35 Il en faut, c'est très bien.
00:51:37 - Il faut. - Il faut, c'est très bien.
00:51:39 - Les soins palliatifs aussi. - Absolument, c'est important
00:51:41 d'être accompagné à mourir
00:51:43 dans la paix, dans la tranquillité,
00:51:45 en excluant la souffrance,
00:51:47 les soins palliatifs
00:51:49 font un boulot formidable.
00:51:51 Par contre, on pourrait aussi
00:51:53 mettre en place des moyens
00:51:55 pour accompagner les gens à vivre
00:51:57 dans la joie, dans la bonne humeur,
00:51:59 vivre dans la dignité,
00:52:01 à avoir des projets, à vouloir
00:52:03 aller vers le lendemain,
00:52:05 parce qu'aujourd'hui, avec toutes les angoisses qui sont véhiculées,
00:52:07 vous aviez une émission
00:52:09 tout à l'heure qui parlait
00:52:11 de la santé mentale,
00:52:13 il faut s'accrocher.
00:52:15 Aujourd'hui, il faut vraiment être...
00:52:17 Nous, on a été suspendus dans le vide,
00:52:19 alors petite ironie,
00:52:21 pour le coup...
00:52:23 - La santé mentale, quelquefois,
00:52:25 on peut en reprendre un coup aussi.
00:52:27 - Absolument, mais je pense que là, depuis 3 ans,
00:52:29 c'est quand même
00:52:31 du lourd, quoi. Donc il faudrait peut-être
00:52:33 penser aujourd'hui à léger
00:52:35 un peu tout ça, parce qu'il n'y a pas
00:52:37 que du mauvais. Je disais,
00:52:39 on nous...
00:52:41 on nous bombarde
00:52:43 avec des choses qui sont...
00:52:45 qui sont tristes,
00:52:47 qui sont...
00:52:49 qui nous font peur
00:52:51 et qui ne nous donnent pas, en fait, l'envie
00:52:53 d'aller vers les autres et de vivre de la joie.
00:52:55 - C'est clair.
00:52:57 On va d'ailleurs interroger nos éditeurs,
00:52:59 je crois qu'ils ont beaucoup de questions à vous poser,
00:53:01 à tous les deux.
00:53:03 - Oui, on a beaucoup de monde et vous continuez
00:53:05 de nous appeler au 0826 300 300,
00:53:07 on attend vos appels, et on accueille Laetitia
00:53:09 de Kaor. Bonjour Laetitia. - Bonjour Laetitia.
00:53:11 - Bonjour,
00:53:13 M. Bercoff.
00:53:15 D'abord, je voudrais dire merci
00:53:17 à Nathalie.
00:53:19 S'il y avait plus de personnes comme elle,
00:53:21 il y aurait sûrement moins
00:53:23 de personnes âgées qui mourraient dans la détresse,
00:53:25 dans la solitude
00:53:27 et qui partiraient heureuses.
00:53:29 Alors moi, M. Bercoff, je vous avais
00:53:31 appelé le premier jour
00:53:33 du lendemain du confinement.
00:53:35 - Ah bon ? D'accord.
00:53:37 Il y a trois ans,
00:53:39 il y a presque trois ans, mais non presque.
00:53:41 - Et j'avais encore mon papa et ma maman,
00:53:43 et depuis
00:53:45 j'ai plus mon papa et j'ai plus ma maman.
00:53:47 Et en fait,
00:53:49 je vais quand même rebondir sur
00:53:51 un sujet qui est très préoccupant
00:53:53 et qui fait l'actualité actuellement,
00:53:55 c'est que
00:53:57 en fait, ma maman
00:53:59 et mon papa m'ont tout caché.
00:54:01 Mais mon papa s'est fait agresser en 2017.
00:54:03 - Oui. - Il s'est fait agresser par trois jeunes
00:54:05 dont un qui était
00:54:07 mineur.
00:54:09 Et suite à
00:54:11 cela, il a fait un AVC
00:54:13 parce qu'il a eu une carotide
00:54:15 de bouchée pendant cinq ans.
00:54:17 Ma maman m'avait tout caché
00:54:19 parce qu'ils avaient subi des pressions
00:54:21 apparemment.
00:54:23 - Pour ne pas parler de ça, oui, je comprends.
00:54:25 C'est terrifiant.
00:54:27 Je comprends, je ne vais pas dire que je compatisse.
00:54:29 - Je crois que vous comprenez, mais
00:54:31 mes parents avaient peur de leur...
00:54:33 Ils étaient victimes et ils avaient peur
00:54:35 de leur bourreau. - Oui, malheureusement.
00:54:37 - Donc ils m'ont caché ça parce que
00:54:39 j'étais maman d'un petit garçon.
00:54:41 Donc ils n'avaient pas envie
00:54:43 que j'aie des soucis.
00:54:45 En fait,
00:54:47 j'ai tout découvert à la mort de ma maman
00:54:49 qui... ça corrobore
00:54:51 les propos du docteur
00:54:53 là, en fait de l'oncologue,
00:54:55 parce que ma maman avait 14 ans de moins
00:54:57 et qu'elle est morte avant mon papa, vous voyez.
00:54:59 Elle a fait un aphartus fatiguée
00:55:01 de s'occuper d'un homme invalide depuis cinq ans.
00:55:03 - Oui.
00:55:05 - Donc, à suite de ça,
00:55:07 ma maman est partie...
00:55:09 Elle a fait un aphartus,
00:55:11 elle est partie en clinique privée à Montauban,
00:55:13 clinique pour laquelle je ne fais aucune pub.
00:55:15 Sur trois chirurgiens,
00:55:17 il y en avait un seul qui était humain,
00:55:19 excusez-moi, vous êtes en présence d'un chirurgien,
00:55:21 d'un oncologue, en l'occurrence,
00:55:23 sur trois chirurgiens, il y en a un qui m'a
00:55:25 malmenée même physiquement,
00:55:27 en pleine période de Covid,
00:55:29 qui m'a jetée au sol,
00:55:31 qui m'a brutalisée.
00:55:33 J'étais sortie manu militari,
00:55:35 et manu,
00:55:37 c'est vraiment à pleine main
00:55:39 par un vigile.
00:55:41 Et de là, ma maman a été
00:55:43 exfiltrée
00:55:45 dans un... Elle venait subir une opération
00:55:47 du cœur. - Oui, d'accord.
00:55:49 - Elle a été exfiltrée dans un EHPAD,
00:55:51 voilà. Elle est partie
00:55:53 dans un EHPAD, et trois jours après,
00:55:55 eh bien voilà, j'avais plus de maman.
00:55:57 Et la dernière chose que j'ai voulu
00:55:59 lui parler, avant
00:56:01 qu'elle parte à l'EHPAD par téléphone,
00:56:03 on m'a dit "mais vous savez, votre maman
00:56:05 aujourd'hui, elle est dans un mauvais jour, elle veut mourir".
00:56:07 Voilà. Donc c'est les derniers
00:56:09 propos que j'ai entendus
00:56:11 de la bouche de quelqu'un
00:56:13 qui m'a même pas passé
00:56:15 ma maman.
00:56:17 - Oui, Didier Buffet,
00:56:19 il y a ça aussi, c'est vrai. On a eu
00:56:21 des témoignages quand même. Alors, encore
00:56:23 une fois, on va pas faire de statistiques.
00:56:25 Mais c'est vrai que quelquefois, moi j'ai eu
00:56:27 ici Stéphanie Bataille,
00:56:29 elle est venue de Vaud. Vous savez,
00:56:31 interdiction de voir ses parents, même morts.
00:56:33 On refusait, vous savez,
00:56:35 ils étaient dans des sacs, et on refusait
00:56:37 d'ouvrir le sac pour qu'il voit
00:56:39 la tête de son père ou de sa mère.
00:56:41 C'est quand même terrifiant, ça. - Ça a été une période
00:56:43 très difficile pour tout le monde,
00:56:45 y compris pour les gens qui travaillaient en EHPAD.
00:56:47 Le gouvernement a travaillé
00:56:49 en urgence,
00:56:51 a suivi des consignes.
00:56:53 Je pense que peut-être
00:56:55 qu'ils pensaient bien faire, je sais pas, mais en tout cas, aujourd'hui,
00:56:57 à Postaiori, on sait que ça a fait beaucoup
00:56:59 de mal. Moi, je voudrais revenir un petit peu sur
00:57:01 l'histoire de la mort, parce que
00:57:03 le paradoxe, c'est que la mort
00:57:05 fait partie intégrante de l'EHPAD.
00:57:07 Et heureusement
00:57:09 qu'il y a des résidents
00:57:11 qui meurent pour pouvoir accueillir d'autres résidents.
00:57:13 Moi, je me souviens quand mon papa
00:57:15 était vraiment très dépendant, on espérait
00:57:17 qu'il y ait une place de libre.
00:57:19 Et ça prend du temps, parfois. Et une place de libre,
00:57:21 ça veut dire que quelqu'un meurt. Et je voulais parler
00:57:23 aussi de ce qu'a dit Nathalie
00:57:25 sur la commission,
00:57:27 sur les soins palliatifs, pardon,
00:57:29 sur l'euthanasie. Moi, je suis un grand défenseur.
00:57:31 J'étais ami avec Axel Kahn.
00:57:33 Et on a vu dans quelle dignité
00:57:35 Axel Kahn a accepté la fin
00:57:37 de sa propre vie, et comment il en a parlé.
00:57:39 Et ça a été un grand défenseur de la loi Léonetti 2.
00:57:41 On a la chance d'avoir une loi
00:57:43 dans les soins palliatifs qui est très bien faite.
00:57:45 On sait aujourd'hui faire des sédations
00:57:47 chez les patients qui souffrent, etc.
00:57:49 On sait faire ça.
00:57:51 - Mais il y a encore la question du choix.
00:57:53 - Oui, je ne dis pas qu'il n'y a pas besoin
00:57:55 d'une...
00:57:57 Mais ce qui est vrai, ce que dit
00:57:59 tout à fait Nathalie,
00:58:01 c'est que, bien évidemment,
00:58:03 cette idée de mourir dans la dignité,
00:58:05 c'est quelque chose dont on entend parler
00:58:07 depuis très longtemps. Mais depuis les lois
00:58:09 Kouchner et depuis qu'on a travaillé sur les soins
00:58:11 palliatifs, aujourd'hui il y a eu des grands
00:58:13 progrès de fait. Il faut encourager aujourd'hui
00:58:15 tous ces gens. Il faut faire en sorte que les soins
00:58:17 palliatifs soient partout en France. C'est ça
00:58:19 le vrai problème. - Bien sûr, on est d'accord. - C'est pour ça
00:58:21 qu'aujourd'hui il y a cette question
00:58:23 de thanasie. Parce qu'il y a des
00:58:25 endroits en France où les personnes n'ont pas
00:58:27 accès à ces services. - Non, non, mais d'accord. Là, on n'est pas pour parler
00:58:29 de thanasie et soins palliatifs. C'est pas l'émission.
00:58:31 On sait ce que... Bien sûr que c'est lié.
00:58:33 Et on en a parlé, vous savez, on en parlera
00:58:35 encore. Je voudrais prendre un autre auditeur.
00:58:37 - On va faire une rapide page de pub et on reviendra.
00:58:39 Vous continuez de nous appeler au 0826
00:58:41 300 300. A tout de suite.
00:58:43 - La Blanquette de Mont.
00:58:45 Je n'aime pas la Blanquette
00:58:47 de Mont. - Sud Radio
00:58:49 Bercov dans tous ses états.
00:58:51 - 13h47 sur Sud Radio, vous êtes bien
00:58:53 dans le face-à-face avec Didier Buffet
00:58:55 et gérontologue et Nathalie Firmini pour son livre
00:58:57 "Ma vie de soignante en EHPAD en immersion
00:58:59 chez ses grands oubliés". Et vous avez la
00:59:01 parole au 0826 300 300.
00:59:03 Et on va en Sarthe pour accueillir Laurence.
00:59:05 Bonjour Laurence. Bonjour Laurence.
00:59:07 - Oui bonjour. Bonjour à tous
00:59:09 dans le studio. - Bonjour Laurence.
00:59:11 - On vous écoute. - Bonjour.
00:59:13 - On vous écoute Laurence. - C'est une question
00:59:15 très pratique que je voulais poser.
00:59:17 Est-ce que dans
00:59:19 le cas d'un...
00:59:21 d'une personne âgée
00:59:23 en EHPAD
00:59:25 est-ce que la famille
00:59:27 au tout début de cette pandémie
00:59:29 avait la possibilité
00:59:31 de retirer sa personne âgée
00:59:33 et de dire "moi je la reprends
00:59:35 à la maison" ou est-ce que
00:59:37 c'était une assignation
00:59:39 à résidence qui ne pouvait pas
00:59:41 être rompue ? - Qui veut répondre
00:59:43 à ça ? - Après
00:59:45 c'est... - C'est à ce qu'elle dit.
00:59:47 C'est-à-dire, elle dit
00:59:49 "bon elle est en EHPAD" et la famille
00:59:51 dit "ben on veut la reprendre". Est-ce qu'elle peut la reprendre ?
00:59:53 - Le problème c'est que si la personne est
00:59:55 en EHPAD c'est qu'elle a vraisemblablement
00:59:57 un degré de dépendance très important.
00:59:59 Aujourd'hui garder une personne à domicile
01:00:01 sans avoir les aides
01:00:03 nécessaires, ça veut dire
01:00:05 c'est un risque de maltraitance
01:00:07 pour la personne âgée. C'est un risque de souffrance
01:00:09 parce que s'occuper d'une personne âgée
01:00:11 qui est très très dépendante,
01:00:13 quand c'est un aidant âgé ou même
01:00:15 la famille, c'est un poids très lourd.
01:00:17 Donc à un moment donné va se poser la question, le médecin
01:00:19 va se poser la question de savoir
01:00:21 si on peut permettre
01:00:23 d'avoir les moyens nécessaires
01:00:25 pour pouvoir faire en sorte que cette personne
01:00:27 puisse... - Oui mais la décision dépend de la famille ?
01:00:29 Est-ce que la famille
01:00:31 peut prendre ce risque ou non ?
01:00:33 C'est à elle de décider, c'est quand même la maman
01:00:35 ou le papa ou l'adopteur. - Oui c'est ça.
01:00:37 Est-ce que la famille peut décider
01:00:39 de dire... - Je la veux chez moi.
01:00:41 - Oui c'est ça, mais je crois
01:00:43 qu'on n'a pas la réponse. - Je crois que c'est
01:00:45 le médecin généraliste qui prendra la décision
01:00:47 avec vous et vous en aurez la responsabilité
01:00:49 après. - Après c'est la famille
01:00:51 qui a la responsabilité bien sûr.
01:00:53 Mais écoutez, ça c'est
01:00:55 un cas, on n'a pas la réponse là exacte.
01:00:57 Et à mon sens,
01:00:59 mais encore une fois,
01:01:01 c'est pas une réponse, je veux dire,
01:01:03 de fait ou scientifique.
01:01:05 Est-ce que l'EHPAD peut se dire aussi
01:01:07 "Bon bah écoutez, vous prenez la responsabilité,
01:01:09 nous ça libère une chambre parce qu'on a
01:01:11 beaucoup de demandes." L'EHPAD
01:01:13 peut dire après tout, mais après la famille ne peut pas
01:01:15 dire au bout de 15 jours ou un mois
01:01:17 "Ah bah écoutez, non ça va pas, je la remets
01:01:19 à l'EHPAD."
01:01:21 C'est ça qu'il... Voilà, il faut le savoir.
01:01:23 Laurence ? - Oui, non mais
01:01:25 moi ce que je voulais savoir, c'est si une
01:01:27 famille avait le droit, enfin pouvait
01:01:29 sans problème reprendre
01:01:31 sa personne âgée chez elle.
01:01:33 Parce qu'on tombe toujours sur ces problèmes
01:01:35 de responsabilité, où chacun
01:01:37 se défonce sur l'autre en disant
01:01:39 "Bah oui, mais les femmes pourraient être accusées
01:01:41 d'un manque de prévoyance,
01:01:43 etc." Et finalement,
01:01:45 la pauvre personne âgée
01:01:47 elle est soumise à
01:01:49 je ne sais quel pouvoir, et pas du tout
01:01:51 parfois. - Écoutez, on va se renseigner là-dessus
01:01:53 et on vous dira, parce qu'il faut
01:01:55 la réponse juridique, parce que c'est une réponse
01:01:57 juridique, on ne l'a pas.
01:01:59 Donc on va se renseigner et on vous le dira,
01:02:01 Laurence. - Très bien, merci.
01:02:03 - Merci beaucoup, Laurence.
01:02:05 - Bonne fin d'émission. - Au revoir, madame.
01:02:07 - Et on accueille Francis de Lariège.
01:02:09 Bonjour Francis. - Bonjour Francis.
01:02:11 - Oui, bonjour monsieur Bercoff.
01:02:13 Bonjour à vos invités.
01:02:15 - Bonjour. - Voilà, je
01:02:17 voulais intervenir par rapport
01:02:19 à une décision
01:02:21 de la Haute Autorité de Santé
01:02:23 qui
01:02:25 semblerait
01:02:27 vouloir lever
01:02:29 l'interdiction faite aux soignants
01:02:31 de non-vacciner, de travailler.
01:02:33 Voilà, donc c'était pour faire un petit peu
01:02:35 le rebond par rapport à ce que
01:02:37 vous disiez tout à l'heure. Est-ce que
01:02:39 le gouvernement maintenant,
01:02:41 notre cher gouvernement,
01:02:43 va enteriner
01:02:45 cette décision de la Haute Autorité
01:02:47 pour réintégrer
01:02:49 non seulement les soignants,
01:02:51 les pompiers... - Alors ça, je peux vous dire,
01:02:53 pour le moment, en tout cas, la décision
01:02:55 n'est pas prise. Ils se sont accordés un délai
01:02:57 de réflexion jusqu'à fin avril.
01:02:59 C'est-à-dire que si vous voulez,
01:03:01 aujourd'hui, à l'heure où on parle,
01:03:03 ils sont en train de se pencher sur le
01:03:05 problème en disant "oui, ce n'est plus parce que,
01:03:07 rappelez-vous, il y a encore 15 jours, c'était
01:03:09 absolument non, non, non, pour le moment,
01:03:11 on maintient l'interdiction et la suspension,
01:03:13 etc." Là,
01:03:15 ils ont changé de braquet
01:03:17 et il est question d'une
01:03:19 décision fin mars
01:03:21 ou fin avril au plus tard.
01:03:23 Voilà. Mais on n'en sait pas plus.
01:03:25 - Alors quand vous dites "ils ont
01:03:27 changé de braquet", on parle de la Haute Autorité ?
01:03:29 - La Haute Autorité, absolument.
01:03:31 Et le gouvernement aussi. Mais le gouvernement
01:03:33 a dit qu'il suivrait les décisions
01:03:35 de la Haute Autorité. - Oui. Voilà.
01:03:37 C'était un peu l'objet de mon témoignage.
01:03:39 Très bien. Benjour. Merci beaucoup.
01:03:41 - Merci. - Merci beaucoup, Francis.
01:03:43 Et on accueille Gérard de Colombes.
01:03:45 Bonjour, Gérard. - Oui, bonjour.
01:03:47 - Bonjour, Gérard. - Bonjour, Gérard. - Voilà.
01:03:49 Alors, est-ce qu'en Europe, on a eu
01:03:51 tous la même position ? Est-ce que tous les
01:03:53 Etats européens ont pris la même position ?
01:03:55 Et si on n'a pas pris la même position,
01:03:57 alors à quoi sert l'Europe ?
01:03:59 - Ha ! C'est une bonne question
01:04:01 et je vous remercie de l'avoir posée.
01:04:03 Ben non, non, non. Les Etats européens
01:04:05 n'ont pas pris la
01:04:07 même décision, puisqu'il y a
01:04:09 beaucoup de pays où, effectivement, les soignants
01:04:11 ont été réintégrés
01:04:13 et pas en France. Alors, à quoi
01:04:15 sert l'Europe ? Ça, c'est une vaste question
01:04:17 à laquelle on peut
01:04:19 effectivement... à laquelle on peut effectivement...
01:04:21 Ha ! Pour que l'on le peut effectivement poser.
01:04:23 Il y aurait beaucoup de choses à dire.
01:04:25 Écoutez, on fera au moins... On a fait plusieurs
01:04:27 émissions là-dessus.
01:04:29 Et on a le temps de voir
01:04:31 à quoi sert l'Europe. Ça, c'est une...
01:04:33 Il y a des choses... Encore une fois, le meilleur
01:04:35 est le pire et... Voilà.
01:04:37 Mais, effectivement, en tout cas, pour répondre
01:04:39 à votre question précise, il n'y a pas
01:04:41 eu de décision européenne sur ce
01:04:43 problème. - Et puis, alors, deuxièmement,
01:04:45 est-ce que... - Oui. - On peut pas
01:04:47 servir de ce qui s'est passé
01:04:49 pour prévoir une assurance ?
01:04:51 Parce que si demain, ça recommence,
01:04:53 il faudrait quand même pouvoir payer un peu
01:04:55 ceux qui ne travaillent pas parce qu'ils ne sont pas vaccinés.
01:04:57 - Oui. Alors, écoutez,
01:04:59 ça, c'est une bonne question.
01:05:01 Effectivement. Alors, qui
01:05:03 payera l'assurance ? Ça ne peut pas être
01:05:05 les soignants suspendus. Ils n'ont plus un...
01:05:07 - Oui, oui. - Comme vous le savez, un centime, quoi.
01:05:09 - Oui, mais il faut le prévoir
01:05:11 dès le départ dans les conditions d'envolge.
01:05:13 - Oui, oui. Ben, écoutez,
01:05:15 c'est une...
01:05:17 C'est une idée qu'on va transmettre.
01:05:19 On espère qu'il n'y aura pas une succession
01:05:21 de pandémies dans les cinq ans à venir.
01:05:23 Mais on va transmettre
01:05:25 cela. Effectivement, c'est une
01:05:27 idée, c'est une piste. Tout à fait.
01:05:29 - Merci. Merci beaucoup.
01:05:31 - Au revoir. - Merci beaucoup, Gérard.
01:05:33 Et tout de suite, on retrouve Sandrine
01:05:35 du Tarn-et-Garonne. Bonjour, Sandrine.
01:05:37 - Bonjour, Sandrine. - Oui.
01:05:39 Oui, bonjour.
01:05:41 - On vous écoute.
01:05:43 - Juste, voilà, juste au début du Covid,
01:05:45 mais moi, j'ai une grande tante,
01:05:47 donc qui n'avait pas d'enfant.
01:05:49 Elle était très bien. Et puis bon, là,
01:05:51 juste avant, elle avait voulu rentrer en maison de retraite
01:05:53 parce qu'elle se sentait elle-même en sécurité.
01:05:55 Elle avait besoin d'un salut.
01:05:57 Et comme il y a eu
01:05:59 le début du Covid, et puis,
01:06:01 bon, bien sûr, elle a un âge
01:06:03 de 95 ans, mais bon, ça a eu un peu près.
01:06:05 Et elle a décidé,
01:06:07 donc, à ma grande cousine
01:06:09 qui s'occupait beaucoup d'elle, qui allait la voir
01:06:11 souvent, elle a décidé, ben, elle a dit,
01:06:13 "C'est maintenant, ça suffit. Le monde devient fou."
01:06:15 Et là, il faut que je parte.
01:06:17 Et puis elle est décédée.
01:06:19 Bon, après, elle n'a rien pu.
01:06:21 C'était compliqué pour elle de la voir, et elle est partie
01:06:23 comme ça. Voilà. Et je voulais
01:06:25 simplement dire, bon, ça.
01:06:27 Et après, il y a eu, donc, une amie à moi
01:06:29 qui me racontait que sa sœur travaillait dans des EHPAD,
01:06:31 donc ils n'ont pas compris. Moi, ma question,
01:06:33 c'est simplement, je voulais
01:06:35 savoir si les personnes, malheureusement,
01:06:37 qui sont, bon, qu'ont décidé parce que
01:06:39 ne voyaient plus la famille, si, la plupart,
01:06:41 avaient un mental comme ça,
01:06:43 tout allait très bien dans leur tête,
01:06:45 ou, la plupart, c'est souvent
01:06:47 ceux qui ont eu la maladie d'Alzheimer,
01:06:49 et qui ne arrivaient plus
01:06:51 à comprendre et ne comprenaient plus
01:06:53 pourquoi personne ne les puisse voir. Voilà.
01:06:55 C'était ma question par rapport à ça. - Nathalie Germaini.
01:06:57 - Et bravo pour tout ce que vous faites. - Merci.
01:06:59 Merci beaucoup.
01:07:01 Je ne veux pas trop m'avancer,
01:07:03 mais je pense que celles qui sont cognitivement altérées
01:07:05 n'ont pas la conscience de ce qui se passe.
01:07:07 Parce que c'est juste l'ambiance
01:07:09 autour qui est véhiculée.
01:07:11 Par contre, celles qui ont la conscience,
01:07:13 si, comme je disais, elles n'ont plus de moteur,
01:07:15 elles n'ont plus
01:07:17 de perspective,
01:07:19 oui, effectivement, il y en a qui se sont laissées mourir.
01:07:21 - Et juste un mot,
01:07:23 on est en fin d'émission, je voudrais que
01:07:25 Didier Buffet nous donne le quota des soignants
01:07:27 actuellement en France, en EHPAD.
01:07:29 Combien sont-ils par rapport aux patients ?
01:07:31 - Alors, aujourd'hui, en France,
01:07:33 on parle de 0,6
01:07:35 personnel
01:07:37 par résident. C'est-à-dire qu'on est
01:07:39 sur un quotient où pour
01:07:41 un résident, il y a 0,6 personnel.
01:07:43 Mais si on raisonne en soignant,
01:07:45 on est bien dans tout ça.
01:07:47 Aujourd'hui, en termes de soignants, vraiment, dans une EHPAD,
01:07:49 vous avez
01:07:51 en semaine,
01:07:53 un soignant pour 7 résidents,
01:07:55 ce qui veut dire une douche par semaine.
01:07:57 Parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement.
01:07:59 Et le week-end,
01:08:01 parfois, un soignant pour 14 résidents.
01:08:03 Et la difficulté qu'on a aujourd'hui,
01:08:05 c'est que les EHPAD ont tellement peu de personnel
01:08:07 qu'ils peuvent mettre une étudiante,
01:08:09 des gens qui ne sont pas qualifiés, pour s'occuper.
01:08:11 Et ça pose des vrais problèmes aujourd'hui.
01:08:13 Et la loi Grantage veut aller
01:08:15 vers 0,8.
01:08:17 - On verra la loi Grantage, quand elle sera là,
01:08:19 on en reparle. - Et former les soignants.
01:08:21 Le plus important, c'est de former les soignants.
01:08:23 Aujourd'hui, on a des intérimaires qui remplacent les soignants.
01:08:25 Il faut arrêter ces systèmes d'intérimaires
01:08:27 qui coûtent très cher et qui créent
01:08:29 une concurrence déloyale avec les infirmières.
01:08:31 - Merci, et voilà, écoutez,
01:08:33 l'histoire des EHPAD,
01:08:35 nous allons en continuer à en parler, bien sûr,
01:08:37 parce que l'impéni se mesure aussi
01:08:39 à la manière dont y traitent ses aînés.
01:08:41 - Merci André. - Merci, chers auditeurs,
01:08:43 d'être toujours aussi nombreux à nous écouter.
01:08:45 Merci à Didier Buffet, gérontologue, spécialiste
01:08:47 en philosophie du soin,
01:08:49 et Nathalie Firmini pour son livre "Ma vie
01:08:51 de soignante en EHPAD", en immersion
01:08:53 chez ces grands oubliés d'édition Kiwi.
01:08:55 Tout de suite, l'émission de Brigitte Lay, à tout de suite sur Sud Radio.
01:08:57 sur Sousitradio.

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