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Transcription
00:00 Merci. Nous allons prendre une première question d'un journaliste depuis la salle.
00:17 Bonjour, M. le Président. Je suis Christian Lusaqueno, Top Congo FM, depuis Kinshasa.
00:22 Alors d'abord, je suis étonné de vous voir tenir ce discours ici à Paris et non pas à Ouagadougou,
00:27 mais à Dakar ou Kinshasa. Est-ce que la France a peur de parler aux Africains à partir du continent ?
00:33 Ça, c'est une petite question, mais la grosse question est la suivante.
00:37 La France défend ses valeurs. Elle a notamment parlé de démocratie, de liberté.
00:43 La France a souvent condamné l'intangibilité ou la violation de l'intangibilité des frontières,
00:48 tel que c'est le cas actuellement.
00:51 Rapport ONU et internationaux indépendants pour le Rwanda en République démocratique du Congo.
00:59 Le président Félix Tshiseké dit ce matin à Genève, devant les droits de l'homme, à demander des sanctions.
01:06 Qu'attend la France pour passer, après avoir été en retard sur les autres pour condamner,
01:12 qu'attend la France pour passer aux sanctions comme elle le fait avec la communauté internationale pour la Russie présente en Ukraine ?
01:20 Merci beaucoup, Monsieur le Président.
01:22 Merci à vous. Pour ce qui est de votre première question, j'ai essayé d'y répondre dans mon propos introductif.
01:29 Je souhaitais ici, aussi compte tenu de l'importance de cette politique pour la France, le faire depuis Paris aussi,
01:37 parce que je considère qu'on ne doit pas simplement parler de l'Afrique, de ce qu'on y conduit quand on est en déplacement en Afrique,
01:43 mais le faire en salle des fêtes à l'Élysée donne une solennité toute particulière
01:47 et montre combien ce que nous conduisons est important pour notre pays.
01:51 La deuxième chose, c'est que c'est un peu une discussion, plusieurs sont là de ce sport, d'avant-match.
01:58 Nous allons nous déplacer sur le terrain, c'est une bonne chose de mobiliser tout le monde et de partager les mêmes objectifs.
02:03 Troisième élément, j'étais il y a quelques mois au Cameroun et ailleurs, j'ai discuté encore avec la jeunesse africaine
02:10 et je continuerai de le faire, donc rassurez-vous, ça ne va pas s'arrêter.
02:14 Je pense que ce cadre était approprié au moment où nous nous parlons.
02:18 Pour ce qui est ensuite du Rwanda, d'abord il faut nommer les choses, du Rwanda et de la RDC et des questions que vous avez évoquées.
02:26 Je disais, il faut nommer les choses, nous assistons dans l'Est du Congo à une régression inacceptable.
02:34 L'offensive en cours de la Ministre M23, sous sanction du Conseil de sécurité, est une guerre qui nous ramène dix ans en arrière.
02:45 Elle a des conséquences terribles pour les populations et je pense en particulier aux centaines de milliers de personnes déplacées,
02:51 à qui tout manque et la capitale de la région, Goma, est menacée.
02:56 La première urgence est humanitaire et nous y travaillons avec nos partenaires européens.
03:02 J'ai eu à plusieurs reprises et le président Tshisekedi et le président Kagame sur ce sujet.
03:09 Je voudrais ensuite rappeler deux principes fondamentaux.
03:13 L'unité, la souveraineté, l'intégrité territoriale du Congo ne se discute pas.
03:20 C'est notre position constante et cette position n'a pas changé.
03:25 Deuxièmement, il n'y a pas de deux poids, deux mesures.
03:29 La guerre dans l'est de la RDC ne doit pas être une guerre oubliée.
03:32 C'est pourquoi j'ai passé autant de temps à parler avec chacun des acteurs et surtout que notre politique est de soutenir sans relâche
03:40 le cadre des discussions que le Kenya et l'Angola ont mis en place.
03:45 J'ai pu d'ailleurs aussi échanger avec les deux présidents pour soutenir les médiations régionales qui se sont déployées.
03:52 Nous avons d'ailleurs soutenu le déploiement des troupes kenyanes dès qu'elles ont pu s'installer.
03:58 Nous en avons été, je dirais, à l'initiative diplomatique.
04:02 Et j'ai encore parlé ces derniers jours au président pour unifier les différents processus de médiation régionale.
04:07 Je reste convaincu que la réponse doit être collective.
04:10 Et c'est précisément le sens des entretiens que j'aurai aussi avec mes homologues avant de venir à Kinshasa.
04:27 Bonjour, Sophia Yege, je suis journaliste à Libreville pour une télévision locale TV+.
04:33 Je me demandais, comprenez-vous qu'à quelques mois de l'élection présidentielle ici au Gabon,
04:39 avec un sentiment anti-France qui se propage en Afrique de l'Ouest et qui naît de plus en plus ici,
04:45 que votre venue puisse susciter des réactions ?
04:49 Alors, je comprendrais si je venais faire un déplacement électoral à finalité strictement bilatérale ou politique.
05:00 Mais nous irons précisément à Libreville pour faire ce en quoi je crois,
05:06 c'est-à-dire une grande initiative internationale, essentielle en matière de biodiversité,
05:11 ministre à mes côtés, très cohérente avec ce que nous avons défendu dans les COP successives, y compris à Montréal,
05:17 et de le faire dans un pays qui est concerné et que nous mettons en situation de leadership.
05:24 Regardez ces dernières décennies, on a pris beaucoup de décisions pour les forêts, on les a prises dans beaucoup de capitales du Nord.
05:30 Alors on peut continuer de décider, de Montréal à Paris, l'avenir des forêts primaires qui se situent en Asie du Sud-Est,
05:36 dans le bassin du fleuve Congo ou en Amazonie.
05:40 Moi, je trouve que c'est mieux de le faire avec les pays concernés et chez eux.
05:44 Et donc le sommet de Libreville, puisque c'est ce pourquoi je viens parmi vous avec notre délégation dans quelques jours,
05:51 est un sommet essentiel sur les forêts pour lutter contre les déforestations, les dégradations, la perte de biodiversité,
05:57 parce que la pression sur les forêts tropicales s'accroît.
06:01 Et donc, fort de ce constat, de l'agenda international que nous avons bâti, nous avons choisi le Gabon.
06:09 Donc en organisant à Libreville ce sommet, nous avons souhaité valoriser la richesse des forêts africaines,
06:14 encore trop méconnues du grand public, et associer d'ailleurs les autres pays du bassin du Congo,
06:20 qui jouent un rôle essentiel. C'est le premier poumon de la planète.
06:24 Le bassin du Congo est celui qui séquestre le plus de carbone devant l'Amazonie.
06:30 C'est aussi un réservoir de vie qui s'étend sur plus de 240 millions d'hectares
06:34 et qui contient des trésors inestimables de biodiversité.
06:37 C'est ça, il faut le dire, l'assumer, en être fier.
06:40 Et ce que nous souhaitons faire, c'est créer aussi un modèle qui soit adapté à l'Afrique
06:45 et qui ne vienne pas se plaquer sur le continent africain.
06:49 Et donc l'objectif est à cet écart de rassembler ceux qui développent des solutions et les soutenir,
06:54 avec des scientifiques, des entrepreneurs, des associations, des chercheurs,
06:58 pour justement avancer. Le Gabon, par exemple, est un pays qui a su développer une politique
07:02 de gestion forestière efficace en interdisant l'exportation de bois brut en 2010
07:07 et en favorisant une économie qui transforme localement de manière durable
07:10 et qui rémunère mieux sa population.
07:13 Et donc l'objectif pour moi de ce sommet, c'est pourquoi j'assume pleinement de le faire.
07:17 Maintenant, comme on en a pris l'engagement à Charmel Cher,
07:21 c'est d'abord de mettre en place nos objectifs des différentes COP
07:25 et surtout de réussir à valoriser le capital naturel dont ces économies disposent à profusion.
07:32 Et c'est un des grands paradoxes, on sait rémunérer les reforestations dans nos modèles nationaux et internationaux,
07:39 on rémunère très mal le fait de protéger ce qu'on a, et donc ces réservoirs de biodiversité.
07:45 Et donc c'est ce que nous allons mettre en place, ce sera l'un des grands axes de ce sommet,
07:49 fixer les paramètres d'un accord juste entre les pays forestiers et le reste de la communauté internationale,
07:54 avec entre autres l'initiative Partenariat pour la conservation positive,
08:01 qui se résume assez simplement, c'est un contrat entre un pays forestier qui s'engage à protéger sa nature,
08:06 et notamment les réserves les plus vitales de carbone et de biodiversité,
08:10 en échange d'un soutien plus important de la communauté internationale.
08:14 Et donc c'est tout ça que nous allons faire, et c'est pour ça que je me rends présent dans votre pays,
08:20 et que je serai à Libreville, et c'est le cœur de cet agenda.
08:23 Et donc on avance, on travaille ensemble, je ne viens pas faire un déplacement électoraliste,
08:29 et d'ailleurs on parle à tout le monde, y compris aux opposants, et on continuera de le faire.
08:32 De la même manière, j'irai ensuite en Angola sur un sujet d'intérêt commun, la sécurité alimentaire,
08:37 pour pousser l'agenda farm que nous avons lancé dès le début de la guerre en Ukraine.
08:42 On est le premier partenaire de formation agricole de l'Angola,
08:46 et donc c'est un partenariat de production qu'on va lancer et déployer.
08:50 Nous irons ensuite au Congo-Brazzaville pour honorer la mémoire d'un lieu de renaissance de notre politique avec l'Afrique,
09:00 et là aussi essayer de défendre ce nouveau cap que je viens de déployer ici et d'expliquer.
09:06 Et puis nous nous rendrons en RDC pour parler là aussi des grands sujets d'intérêt commun,
09:12 santé, partenariat économique sur des sujets comme l'infrastructure, tech, mais aussi les mines,
09:19 la culture et la défense, parce que nous sommes le premier partenaire de formation militaire de la RDC.
09:27 Voilà.
09:28 Merci. Une nouvelle question depuis Paris.
09:34 Monsieur le Président, Valérie Leroux de l'agence France Presse.
09:37 Vous avez évoqué la réorganisation du dispositif militaire français en Afrique.
09:41 Vous avez parlé d'une présence qui sera moins visible.
09:44 Peut vous nous en dire un petit peu plus sur ce que vous entendez par une présence moins visible?
09:49 Est ce que les effectifs vont être concrètement réduits? Est ce que vous allez fermer des bases?
09:54 Est ce que vous allez procéder à des transferts de force d'un pays à un autre?
09:59 Et puis également sur. Je voudrais vous demander également quelle est votre évaluation du groupe Wagner en Afrique?
10:08 Est ce qu'on peut craindre qu'il déborde vers d'autres pays que le Mali et la Centrafrique ou le fait qu'il soit déjà très occupé en Ukraine limite à court terme ce risque?
10:21 Alors, la réorganisation que j'évoquais tout à l'heure n'a pas vocation à être un retrait ou un désengagement, mais elle se traduira en effet par,
10:31 si je puis m'exprimer ainsi, une africanisation ou mutualisation de ces grandes bases.
10:36 Là où vous avez des bases avec un dispositif posé parfois des centaines, voire des milliers de militaires français,
10:42 vous aurez une réduction du nombre de nos militaires qui s'accompagneront d'une montée en charge de leurs partenaires africains
10:49 en fonction des besoins qui seront définis et précisés dans le cadre des travaux que le ministre aura à conduire avec le Séma dans les prochaines semaines.
10:58 Et donc ces bases ne seront pas fermées, mais elles seront transformées.
11:01 Elles deviendront pour les unes des académies, pour les autres des bases mais partenariales.
11:06 Elles seront pour certaines rebaptisées. Elles vont changer de physionomie, de logique, d'empreinte.
11:12 Et c'est ça qui est très important. Pourquoi? Parce que les bases telles qu'elles sont aujourd'hui sont un héritage du passé.
11:18 Et elles sont, il faut être lucide, un prétexte pour beaucoup d'opposants de la France
11:26 et parfois un prétexte pour ne pas régler les problèmes politiques sur le terrain.
11:31 Quand tu as une base avec beaucoup trop de militaires, on se dit il y a là une assurance vie,
11:35 ce n'est pas la peine de traiter politiquement un problème qu'on a.
11:38 La France n'est pas une assurance vie au règlement des problèmes politiques des différents pays.
11:43 Je le dis très clairement. Et le rôle de la France n'est pas de régler toutes les situations en Afrique.
11:49 Je le dis tout aussi clairement et humblement.
11:52 Et à côté de ça, nous devons donc avoir une visibilité qui n'est pas la même.
11:57 Parce qu'on l'a bien vu ces derniers mois et ces dernières années.
12:00 Si c'est le cas, très vite, avec beaucoup de propagande aussi, les gens se retournent et disent notre problème est là,
12:05 c'est eux, ils sont en train de soutenir un coup d'État ou ils soutiennent le pouvoir en place.
12:09 Et donc on a besoin que nos partenaires africains expriment leurs besoins, sécuritaires et militaires,
12:16 l'assument, nous le décrivent, que nous, nous soyons au rendez-vous de ce qu'on doit faire.
12:21 Et pourquoi on restera, mais avec une empreinte réduite en propre.
12:25 Mais nous allons plus se former, plus s'équiper et mieux accompagner, parce que ce sera sur la base d'une demande exprimée.
12:33 Et donc ces bases ne seront pas fermées pour ce qui est des principales bases.
12:39 Il peut y avoir des réajustements après des dispositifs en fonction du dialogue que nous aurons avec les uns et les autres et des besoins.
12:45 Mais elles seront réaménagées et elles deviendront académies, bases conjointes, etc.
12:50 Pour ce qui est de Wagner, c'est un groupe de mercenaires criminels, c'est ainsi qu'il est objectivement qualifié,
12:59 qui est l'assurance vie des régimes défaillants ou des putschistes, dont le rôle et la finalité est de protéger les régimes défaillants ou les putschistes
13:13 et au fond de n'apporter qu'une réponse sécuritaire à ces personnes et d'avoir des comportements de prédation sur les mines,
13:23 les ressources premières, voire de violence sur les populations, viol et autres.
13:27 Tout ce que je dis là a été qualifié par des rapports successifs des Nations unies et d'ONG.
13:31 C'est ça le groupe Wagner.
13:33 Donc évidemment c'est une philosophie qui est aux antipodes de ce que nous défendons et nous portons.
13:42 Et je considère pour ma part que le rôle qui doit être le nôtre c'est d'apporter une solution crédible,
13:52 conformément à l'agenda que j'évoquais tout à l'heure.
13:56 Et ma conviction c'est que les différents États africains, y compris ceux qui se sont tournés vers cette solution de court terme,
14:02 finiront par s'en passer parce qu'elles ne sèment que le malheur là où elle se déploie.
14:09 Merci. Nous allons prendre une nouvelle question en visioconférence.
14:15 Bonjour Monsieur le Président. Simon Le Baron pour France Inter.
14:20 Vous avez commencé votre propos en disant que la compétition aujourd'hui sur le continent africain était anachronique,
14:27 que c'était un vestige du passé, tout en donnant dans votre discours d'une certaine manière le sentiment de vouloir participer à cette compétition.
14:35 Vous dites qu'il faut assumer de dire que la France a des intérêts sur le continent africain,
14:39 vous exhortez les chefs d'entreprise à aller se battre pour obtenir des marchés, etc.
14:44 Est-ce que finalement votre positionnement aujourd'hui d'humilité affichée n'est pas une position pragmatique,
14:52 de dire compte tenu du sentiment anti-français qui monte et qu'a évoqué notre consœur gabonaise il y a quelques instants,
14:58 et compte tenu de la place qu'ont prise des pays comme la Chine ou la Russie dans cette région du monde,
15:03 est-ce que ce n'est pas un positionnement pragmatique de dire que la France n'est plus en mesure aujourd'hui d'avoir une place de choix dans cette compétition ?
15:11 Pour qu'il n'y ait pas de malentendu, la compétition à laquelle je ne veux pas participer, c'est celle de la logique de puissance et de déploiement militaire.
15:20 C'est celle-là que j'évoquais au début de mon propos, celle qui consiste au fond à faire de l'Afrique un précaré,
15:25 où dès qu'il y a un problème on le militarise, et au fond être présent c'est déployer son armée et s'ingérer.
15:33 J'assume totalement de défendre nos intérêts et de participer à l'offre éducative, agricole, etc. et d'être dans la compétition économique.
15:43 Celle-ci est bonne, elle est pacifique, elle propose des opportunités économiques et offre de l'avenir aux jeunesses africaines.
15:48 Ce n'est pas la même. Donc il y a une cohérence dans ce discours, et je pense que c'est d'ailleurs le fait même de toutes les puissances.
15:54 Ce faisant, c'est totalement pragmatique, vous avez raison, mais parce que j'essaie d'être lucide, il y a une déception à l'égard de la France.
16:05 Et il y a une déception parce qu'on a peut-être trop laissé croire que c'était nous tous seuls qui allions régler en totalité la question du terrorisme sur le continent africain.
16:15 Je m'honore du fait que dès 2013, nous ayons joué un rôle qu'aucun autre pays non africain n'a jamais joué, aucun autre.
16:24 C'est notre fierté et c'est pourquoi je me mettrai toujours en colère et m'indignerai devant les dirigeants, les journalistes, les opinions publiques qui attaquent la France sur ce sujet.
16:33 Parce que nos enfants sont morts en Afrique pour lutter contre le terrorisme là-bas.
16:38 Mais ce n'était pas la France toute seule qui pouvait lutter seule contre le terrorisme sur le continent africain.
16:43 Et donc là, il y a eu une déception.
16:45 Mais parce qu'il y a une forme de malentendu.
16:48 Si les gouvernements africains ne jouent pas leur rôle, si en quelque sorte ils transfèrent tout à la présence militaire française, on n'y arrivera jamais.
16:56 Et on a en effet trop laissé s'installer l'idée que la France était responsable de tout.
17:03 Et donc quand il y a une déception, assez logiquement, les gens reviennent vers nous en disant "c'est votre faute".
17:08 Non, ce n'est pas notre faute parce que ce n'est pas chez nous.
17:12 C'est une réalité.
17:14 Et donc cette humilité c'est en effet du pragmatisme, c'est juste remettre les choses au bon niveau.
17:19 On a une responsabilité, parfois on accepte à la demande d'État souverain de s'engager parce qu'on considère que c'est notre intérêt et notre devoir,
17:27 ce qu'on a fait en 2013 puisqu'on a continué, mais on n'est pas responsable de tout.
17:32 Et cette logique est une logique impossible.
17:35 Et donc cette déception, elle se nourrit de cela.
17:38 Et j'assume totalement un pragmatisme qui est aussi un discours de vérité sur ce que peut faire la France.
17:42 Mais ni la Chine ni la Russie n'ont été faire ce qu'on a fait.
17:45 Elles n'ont jamais fait croire qu'elles pouvaient tout régler, ni n'ont fait croire qu'elles allaient régler le terrorisme.
17:49 Je pense que certains font des promesses impossibles en matière de financement qui vont se traduire par des catastrophes.
17:54 On essaie de les prévenir.
17:56 D'autres font des promesses impossibles, mais même pas au peuple, à des jeunes militaires au pouvoir pour les protéger.
18:00 Après, il y a eu de la manipulation derrière, où plusieurs des grandes puissances ont utilisé ce contexte pour abîmer l'image de la France.
18:10 Et donc il faut y répondre en agissant de manière très concrète, en effet très pragmatique,
18:16 en luttant contre les contre-vérités, pied à pied, et en étant clair sur les objectifs qu'on poursuit et ce qu'on fait.
18:29 Je crois qu'on a une autre question, toujours en visioconférence.
18:33 Bonjour, Ousmane Diaye de TV5 Monde.
18:36 Monsieur le Président de la République, vous avez parlé du discours de Ouaga,
18:39 qui aboutit à un processus de réforme du Franc CFA.
18:42 Vous proposez même aujourd'hui de changer le nom, d'aller plus loin.
18:45 Par contre, le Franc CFA d'Afrique centrale n'a pas été réformé.
18:50 Pensez-vous ou souhaitez-vous un processus de réforme de même nature que le Franc CFA en Afrique de l'Ouest ?
18:56 Et si je peux me permettre une petite question, c'est votre deuxième visite en Afrique centrale après le Cameroun.
19:02 Est-ce à dire que l'Afrique centrale est la priorité de votre second mandat sur la politique africaine ?
19:07 Merci.
19:08 Alors, pour votre deuxième question, c'est une région qui traverse des crises difficiles,
19:13 et je pense qu'il ne faut pas les écarter, qui est face à des défis,
19:16 biodiversité, climat, qui a des vraies crises sécuritaires, on l'évoquait,
19:20 qui est en même temps une source d'opportunités extraordinaires.
19:25 Et sur laquelle je m'étais moins rendu durant mon premier mandat,
19:28 donc j'assume en effet cet accent tonique, si je puis dire.
19:32 Après, j'ai souhaité me déplacer à travers tout le continent,
19:37 y compris d'aller dans des pays, même si ça peut paraître surprenant,
19:41 où aucun président de la République française n'avait foulé le sol, le Kenya par exemple, imaginez.
19:46 Et donc je continuerai à aller partout en Afrique, mais j'assume en effet ce point.
19:50 Sur la monnaie régionale, moi je suis totalement disponible et disposé à faire les mêmes avancées.
20:00 Mais ça doit être l'initiative, la demande des acteurs, des autorités monétaires et des gouvernements de la région.
20:06 Et évidemment, ça doit avoir un objectif qui est de renforcer l'autonomie et de maintenir la stabilité.
20:13 C'est à eux de l'apprécier, de faire des propositions,
20:15 mais moi j'ai toujours été au rendez-vous en tout cas de la disponibilité pour ce faire.
20:20 C'est ce qui avait conduit à cette réforme du franc CFA que j'avais menée lors de mon voyage en Côte d'Ivoire
20:26 et qui nous avait permis de conduire à ces évolutions.
20:28 Mais il y a encore beaucoup à faire, comme je le disais,
20:30 puisque derrière il faut se saisir maintenant de cette ouverture,
20:33 parce que le sujet est dépassionné, qui était identifié comme des points bloquants,
20:37 et beaucoup de pays de la région peuvent s'en saisir.
20:39 Donc oui, pour le faire dans la région, c'est à la main, si je puis dire,
20:43 des Etats et des autorités monétaires et financières.
20:46 Merci. Nous allons prendre une question d'une dame pour la délégation.
20:53 Monsieur le Président, vous allez entamer une étape à Brazzaville dédiée à la mémoire et à la culture.
21:07 Je voudrais savoir si la question du collier du roi Makoko fera partie de vos échanges avec le président Denis Sassou Nguesso.
21:15 C'était Carmen Seville, d'Actualités d'Afrique Centrale.
21:18 Merci beaucoup. Elle peut tout à fait en faire partie.
21:21 Là, je dirais aussi, c'est à sa main.
21:23 Et comme je l'ai dit tout à l'heure, ça fait partie des sujets sur lesquels, là aussi,
21:27 nous avons démontré notre ouverture.
21:29 Et au-delà des approches au cas par cas, où on souhaite structurer maintenant une politique d'ensemble.
21:33 Donc, en tout cas, moi, je suis prêt à en parler.
21:35 Monsieur le Président, Chouké Hamid Abdelmalek, Al Arabi TV Qatar.
21:54 Un partenariat militaire, ça se traduit comment concrètement ?
21:58 Vous avez des bases militaires, celle de Djibouti, qui est la plus ancienne dans la région.
22:02 Est-ce qu'on va abandonner ce type de stratégie qui défendrait, je dirais, les intérêts militaires de la France ?
22:12 Mais comment ? C'est-à-dire, quelle est la stratégie à adopter, effectivement,
22:17 pour souder et sceller des nouveaux partenariats avec l'Afrique ?
22:22 Et deuxième question, par rapport au Maroc.
22:25 Les relations sont tendues, voire compliquées en ce moment.
22:29 Votre visite, qui a été programmée, normalement, le mois d'april prochain, on a appris qu'elle allait annuler.
22:36 Avec le voisin algérien, les relations ne seront pas meilleures.
22:40 Malgré les améliorations récentes, ça va très mal.
22:45 Merci.
22:49 Merci de cette petite note d'espoir.
22:55 D'abord, ça me permet de préciser que Djibouti n'est pas dans le cadre des opérations que j'évoquais,
23:00 compte tenu de la spécificité de cette base et du fait qu'elle est aussi plutôt là dans le cadre de notre stratégie Indo-Pacifique
23:08 et pas d'une stratégie, si je puis dire, africaine.
23:11 Pour les autres, de manière très concrète, ça veut dire que les bases que nous avons,
23:14 par exemple, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, où vous avez plusieurs centaines de militaires, voire des milliers,
23:20 on va avoir une approche pour se dire, qu'est-ce qu'on veut faire ? De quoi avez-vous besoin ?
23:24 En fonction de ça, former davantage ou associer davantage de militaires.
23:27 Ivoirien là, Sénégal est là.
23:29 Développer des bases à vocation régionale qu'on va peut-être positionner
23:33 et nous réduire notre emprise pour qu'il y ait une réponse aux besoins.
23:37 Mais comme je le disais, renforcer la formation et avoir plus de militaires du pays.
23:41 Voir créer des hubs régionaux, si c'est le souhait de ces pays, d'associer des partenaires dans la région.
23:47 Je prends un exemple très simple.
23:49 Pour lutter contre l'extension du terrorisme dans le Golfe de Guinée et la sous-région,
23:54 il y a une initiative dite "initiative d'Akra" qui est une très bonne chose.
23:58 Si on veut la structurer, il faut que ces pays de la région travaillent mieux ensemble,
24:02 qu'ils développent des cultures communes militaires.
24:05 On peut tout à fait imaginer que nos bases y contribuent en permettant,
24:10 qui au Sénégal, qui en Côte d'Ivoire ou ailleurs,
24:12 de proposer aux partenaires de cette initiative d'Akra à plusieurs pays,
24:16 de venir y former ou y entraîner des militaires.
24:18 Ce sera à eux de nous dire, je donne un exemple là,
24:20 la base du partenariat c'est que la demande doit venir des pays africains.
24:24 Vous me posez ensuite une question sur le Maroc et l'Algérie.
24:29 Un de nos grands écrivains qui a beaucoup écrit plutôt sur l'Algérie que sur le Maroc,
24:37 a beaucoup écrit sur Sisyphe.
24:39 J'aime à citer qu'il faut imaginer Sisyphe heureux.
24:42 C'est le rôle d'un président français quand il s'agit de la région.
24:46 Écoutez, moi j'essaie de réengager avec le plus de sincérité possible.
24:51 Les choses sont de la même manière, c'est-à-dire de manière pragmatique,
24:55 avec les sociétés civiles, dans un dialogue des deux rives,
24:59 en actant que la France est sans doute le pays du monde
25:04 où il y a le plus de diasporas maghrébines.
25:07 Et d'ailleurs si le Maghreb est une réalité géopolitique aujourd'hui,
25:10 c'est sans doute en France qu'elle se précipite,
25:13 beaucoup plus que dans la région quand je vois les relations des uns avec les autres.
25:17 Alors ensuite, moi ma volonté est vraiment d'avancer avec le Maroc.
25:21 Sa Majesté le Roi le sait, nous avons eu plusieurs discussions.
25:23 Les relations personnelles sont amicales, elles le demeureront.
25:27 Il y a après toujours des gens qui essaient de monter en épingle des péripéties.
25:32 Les scandales au Parlement européen,
25:36 les sujets d'écoute qui ont été révélés par la presse.
25:39 Est-ce que c'est le fait du gouvernement de la France ?
25:42 Non.
25:44 Est-ce que la France a jeté de l'huile sur le feu ?
25:48 Non.
25:50 Voilà, donc il faut avancer malgré ces polémiques,
25:54 mais enfin sans en rajouter.
25:56 Parce que je pense que nos jeunesses,
25:58 elles ont besoin qu'on bâtisse des projets et qu'on avance.
26:01 Quant à l'Algérie, je sais pouvoir compter sur l'amitié et l'engagement du président Tebboune.
26:06 Nous avançons là aussi.
26:08 Il y a eu une polémique sur le retour en France d'une franco-algérienne depuis la Tunisie,
26:16 avec aussi beaucoup de choses qui ont été racontées
26:21 et un discours en quelque sorte qui s'est construit.
26:25 Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ont intérêt à ce que ce qu'on fait
26:28 depuis des années maintenant avec l'Algérie ne réussisse pas.
26:31 J'ai un message très simple, je vais continuer.
26:36 Ce n'est pas le premier coup de grisou, j'en ai déjà eu.
26:39 Mais il faut continuer là aussi humblement, pragmatiquement.
26:42 On a fait un énorme travail sur la mémoire, on va le continuer avec nos jeunesses.
26:46 On a fait un très gros travail sur le plan économique et militaire.
26:49 Pour la première fois depuis 1962, nous avons eu en août dernier,
26:53 une réunion avec les deux présidents, les ministres de la Défense, les chefs d'État-major.
26:59 Le chef d'État-major algérien est venu pour la première fois depuis 1962 à Paris.
27:06 C'est des signes.
27:08 Il y a une jeunesse qui veut, en France comme en Algérie,
27:12 qu'on fasse davantage sur la culture, sur le sport, sur l'économie,
27:18 qu'il y ait des échanges universitaires renforcés, etc.
27:21 Et puis après, sur la question aussi des mobilités, j'ai souhaité qu'on avance.
27:26 La ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a confié une mission
27:29 sur la question des visas pour qu'on ait une politique plus claire, plus forte.
27:36 Parce que je pense qu'il faut assumer un discours sur ces sujets-là,
27:42 de lutte contre l'immigration clandestine et de responsabilité.
27:45 Mais il ne faut pas que ça impacte les étudiants, les artistes,
27:49 les familles qui ont leur destin partagé. Donc on doit mieux s'organiser.
27:52 On va avancer. La période n'est pas la meilleure.
27:55 Mais ça ne m'arrêtera pas.
27:58 Merci à toutes et à tous, nous arrivons au terme de cette conférence de presse.

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