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Transcription
00:00 -M. le Président, chers Félix, mesdames, messieurs,
00:02 les ministres, mesdames, messieurs,
00:04 les ambassadeurs, mesdames et messieurs,
00:06 vos grades et qualités.
00:08 Je veux d'abord vous redire tout le bonheur
00:10 que nous avons de vous avoir en France.
00:14 M. le Président, je sais que les 1ers jours,
00:20 les 1res heures de cette visite se sont magnifiquement passées
00:23 et d'ailleurs traduisent, je dirais,
00:26 la complétude de nos relations et de nos ambitions.
00:30 Il y a un an, lorsque je me suis rendu à Kinshasa
00:33 pour ma 1re visite en République démocratique du Congo,
00:36 vous m'avez accueilli en ami.
00:39 Je ne l'oublie pas.
00:41 Et ce, jusqu'à Bandal.
00:44 C'est donc naturellement en ami que j'ai le plaisir
00:48 de vous recevoir ici, à Paris,
00:50 car c'est ici Paris,
00:53 pour cette nouvelle visite,
00:55 la 4e depuis que vous êtes chef de l'Etat,
00:59 mais la 1re visite officielle.
01:02 Et je me réjouis de cette visite car elle témoigne de l'attachement
01:04 qu'il y a entre nos 2 pays
01:07 dans des moments difficiles.
01:09 Il faut bien le dire que vous y vivez.
01:12 M. le Président, l'année dernière à Kinshasa,
01:14 nous avons discuté des pistes de renforcement
01:16 de ce partenariat bilatéral.
01:18 Et je voudrais évoquer tout le chemin parcouru.
01:20 D'abord, nous voulons continuer d'accompagner
01:22 votre développement économique.
01:24 On l'a évoqué ensemble.
01:25 Nos équipes ont travaillé sur ce sujet.
01:28 Et nous le faisons de manière partenariale,
01:30 à votre écoute, en réponse à vos besoins,
01:33 dans 3 domaines principaux,
01:35 l'appui aux métaux critiques, aux villes durables
01:37 et la transformation numérique.
01:39 A ce titre, je me réjouis de l'intensification
01:41 des investissements et des échanges commerciaux
01:43 entre nos 2 pays,
01:44 le partenariat entre Alstom, Metro Kyn et AFC,
01:48 qui sera conclu cet après-midi
01:49 pour construire un train urbain à Kinshasa.
01:52 Et nous voulons continuer d'aller de l'avant.
01:55 Nous avons facilité les mécanismes de financement.
01:58 L'AFD a accru sa présence et continuera de le faire.
02:01 La Banque publique d'investissement avance aussi
02:04 avec les entreprises et le développement
02:06 du secteur privé.
02:08 Je sais votre attachement et je veux vous dire ici
02:10 mon engagement pour aller plus loin
02:11 sur des grands projets d'infrastructures.
02:15 Les corridors ferroviaires, y compris avec l'Angola,
02:18 le projet Inga, et j'ai eu tout à l'heure
02:21 le président de la Banque mondiale qui m'a dit son attachement.
02:24 Et si la France était prête à y aller à votre côté,
02:27 sa volonté d'avancer sur ce sujet.
02:29 Je veux ici vous dire que nous sommes prêts à y aller.
02:32 Et la volonté de continuer à avancer fortement
02:35 avec ce que nous avons signé ensemble,
02:36 c'est-à-dire le travail du BRGM
02:38 pour cartographier à vos côtés vos ressources minières
02:42 et notre volonté ensemble de travailler à une plateforme
02:45 et un mécanisme de traçabilité de tous les minerais.
02:49 Et ce mécanisme que vous appelez de vos voeux,
02:51 c'est celui que nous soutenons,
02:53 celui qui permet de lutter efficacement
02:55 contre les trafics pour tous les minéraux critiques,
02:59 celui, par exemple, comparable au processus de Kimberley
03:02 pour le diamant qui existe aujourd'hui.
03:04 Nous sommes volontaires pour avancer sur cette ligne,
03:08 comme nous avons commencé à en poser les jalons
03:10 lors de ma visite de l'année dernière.
03:14 Nous souhaitons aussi poursuivre les discussions
03:16 pour une convention fiscale bilatérale.
03:19 Nous avons lancé également une communauté Afrique-France
03:21 entrepreneurs à Kinshasa la semaine dernière
03:23 pour rapprocher les jeunes entrepreneurs français
03:25 et congolais. Tout avance,
03:26 et nous voulons donc aller encore plus loin
03:29 sur le plan économique.
03:31 Je sais que vos discussions de cet après-midi
03:33 y contribueront fortement.
03:35 Deuxièmement, la France déploie son action
03:37 en appui de la population congolaise.
03:40 Nous le faisons dans le sillage des actions que vous portez,
03:42 M. le Président, particulièrement en faveur
03:44 de la jeunesse et des territoires.
03:46 Depuis 2022, sur un horizon de 3 ans,
03:49 nous avons engagé ensemble pas moins de 500 millions d'euros
03:51 dans votre pays pour des projets concrets
03:54 en matière de santé, d'éducation,
03:55 d'enseignement supérieur et de recherche,
03:58 de formation professionnelle, d'entrepreneuriat culturel
04:00 ou encore de sport.
04:02 Une fois ces engagements respectés,
04:03 et ils le seront bientôt,
04:05 je souhaite que nous puissions signer prochainement
04:07 un nouveau protocole pluriannuel.
04:09 Je veux ici saluer les initiatives concrètes
04:11 pour la jeunesse, j'en prendrai 2 à titre d'exemple,
04:15 dans le domaine de la mode.
04:17 La France accompagnera bientôt la création
04:18 d'un institut régional de la mode à Kinshasa.
04:21 Et dans le domaine sportif également,
04:23 nombre de grands sportifs congolais jouent en France,
04:26 à commencer par le capitaine des Léopards,
04:29 Jancel Memba, à qui je souhaite le meilleur
04:31 pour le match de jeudi avec l'OM.
04:34 Et nous voulons développer notre coopération sportive
04:38 et allons soutenir la mise en place
04:39 d'un institut national du sport à Kinshasa
04:42 sur le modèle de l'INSEP en France.
04:45 Ce projet vous avait été présenté, je le sais, hier,
04:49 en marge d'un grand match de football
04:51 qui s'est tenu à Clairefontaine.
04:54 Troisièmement, la France voit dans la RDC
04:57 un partenaire clé dans la protection des trésors
05:00 que nous avons en partage.
05:01 La forêt du bassin du Congo
05:03 est l'un des poumons de notre planète.
05:05 Nous avons lancé, lors de la COP 28 de Dubaï,
05:08 un partenariat pour les forêts, la nature et le climat
05:11 ensemble aux côtés des Etats-Unis et de l'Allemagne
05:14 pour mutualiser les appuis financiers et techniques.
05:16 Et je me réjouis que votre pays ait accepté
05:18 de faire de Kinshasa la capitale hôte
05:20 de la prochaine conférence des parties
05:22 du partenariat pour les forêts et du bassin du Congo,
05:25 coorganisé avec le Gabon et la France.
05:29 L'autre trésor que nous avons en partage avec les forêts,
05:31 c'est la langue.
05:33 La RDC est le 1er pays francophone au monde.
05:37 La francophonie est un trésor en partage,
05:40 communauté de valeurs, de solidarité,
05:42 dynamique et créative, et je suis à cet égard heureux
05:45 de pouvoir vous réaccueillir lors du sommet de la francophonie
05:48 en octobre prochain.
05:50 Quatrièmement, nous voulons défendre la consolidation
05:52 de la souveraineté de votre pays.
05:54 C'est l'objectif de notre excédente coopération
05:57 de sécurité et de défense.
05:59 Le ministre des Armées se rendra donc prochainement
06:01 dans votre pays sur la base des échanges que nous avons eus
06:04 pour consolider en particulier les initiatives
06:07 en termes de formation, mais aussi capacitaires
06:10 que nous pourrions prendre pour renforcer
06:12 justement cette souveraineté.
06:15 C'est ce qui s'est manifesté à travers notre soutien
06:18 à la création d'une école de guerre à Kinshasa,
06:19 par notre appui à la formation d'une brigade de combat
06:21 en jungle de votre armée.
06:23 Cette dynamique, nous voulons la poursuivre.
06:25 Elle est clé, y compris pour donner une crédibilité
06:28 à ce partenariat minier et au retour plein et entier
06:32 de votre souveraineté dans toutes les régions
06:35 de votre territoire, et c'est pourquoi nous voulons être
06:37 à vos côtés pour ces objectifs de défense et de sécurité.
06:42 Et donc le ministre des Armées fera le suivi
06:44 dans les prochaines semaines en se rendant à vos côtés.
06:48 Enfin, votre visite intervient, je l'ai évoqué,
06:51 dans un contexte particulièrement tragique
06:53 pour le peuple congolais.
06:55 Nous en avons évidemment longuement parlé
06:56 avec le président à l'instant.
06:58 La population de l'est de la RDC souffre depuis maintenant
07:01 3 décennies des conflits armés,
07:04 des déplacements de population et des ingérences étrangères.
07:08 La France continuera à se battre pour qu'elle ne soit pas oubliée
07:11 et qu'une solution soit trouvée.
07:13 Et vous recevoir, passer le temps que nous avons passé
07:15 à parler en détail de ce qui se joue,
07:18 c'est aussi redire très clairement
07:19 qu'il ne peut pas y avoir de double standard
07:22 et que nous qui défendons l'intégrité territoriale
07:26 en Europe, nous la défendons aussi sur le continent africain.
07:31 Dans ce contexte particulièrement douloureux,
07:33 je veux évidemment réexprimer notre solidarité
07:36 avec le peuple congolais
07:38 et rappeler ici la position de la France.
07:40 D'abord, la France ne transigera jamais
07:43 sur l'intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC.
07:46 Ensuite, nous n'avons aucune difficulté
07:49 à pointer les responsabilités.
07:51 Je vais le dire avec la plus grande clarté possible.
07:54 La France condamne fermement l'action de tous les groupes armés
07:57 et particulièrement l'offensive du M23
07:59 qui doit cesser les combats et se retirer
08:01 de l'ensemble des territoires qui l'occupent.
08:04 Tous les groupes armés, je dis bien tous,
08:06 doivent être désarmés progressivement, démobilisés.
08:10 Et c'est un recours plein et entier
08:12 à votre souveraineté qui doit s'en suivre.
08:15 Le Rwanda, je l'ai redit au président Kagame
08:17 dans un échange récent,
08:19 doit cesser son soutien au M23
08:21 et retirer ses forces du territoire congolais.
08:24 Je lui ai redit et je le rappellerai dans les prochains jours.
08:27 Et l'urgence est à la désescalade.
08:29 Il est également important, dans le même temps,
08:33 de lutter contre les discours de haine
08:35 et l'action des anciens génocidaires du FDLR.
08:38 Et je veux vous remercier pour les engagements très clairs
08:40 que vous avez pris,
08:42 pour à la fois agir de manière très concrète
08:44 et assumer politiquement la lutte contre les FDLR,
08:47 et nous engager la communauté internationale
08:49 et les forces onusiennes
08:50 pour accompagner le processus, évidemment,
08:54 de DDR, de cette force.
08:56 Aucune de ces forces n'a quelque légitimité que ce soit.
09:00 La seule force armée qui peut et doit opérer
09:03 sur votre territoire,
09:04 ce sont les forces armées de la RDC.
09:08 La France salue l'engagement de la RDC
09:09 à mettre fin aux agissements du FDLR,
09:12 l'encourage à mettre en oeuvre cet engagement,
09:14 et nous sommes avec plusieurs autres alliés,
09:17 à vos côtés, vous le savez,
09:18 pour mettre en oeuvre cette avancée.
09:20 Enfin, la France s'est attachée
09:23 au processus diplomatique régionaux.
09:25 Nous pensons que la priorité doit être au dialogue
09:27 et à la recherche d'une solution diplomatique
09:29 sous l'égide du président angolais Lourenço.
09:33 Et nous soutenons cet agenda.
09:35 Je souhaite qu'il puisse maintenant porter ses fruits
09:37 de manière très concrète
09:38 sur le plan, justement, des décisions sécuritaires
09:41 et politiques.
09:43 Et j'ai dit au président, nous allons très fortement l'appuyer,
09:46 nous réengager, et je souhaite que d'ici à la fin de l'été,
09:50 nous puissions avoir des initiatives
09:52 pleinement conclusives pour sortir de la situation
09:55 que vous connaissez depuis trop de temps.
09:57 Voilà, M. le président, cher Félix,
09:59 ce que je souhaitais dire aujourd'hui.
10:01 Je tiens une nouvelle fois à saluer votre présence,
10:04 qui est celle d'un ami,
10:06 du président du plus grand pays francophone au monde,
10:11 mais aussi du président d'un grand pays d'Afrique
10:15 où se jouent beaucoup des questions sécuritaires,
10:17 mais aussi beaucoup des questions de développement économique,
10:22 naturel, et que nous accompagnons
10:24 et accompagnerons dans la durée.
10:26 Vous pouvez compter sur la détermination de la France.
10:28 Merci beaucoup, président.
10:30 -Merci beaucoup, M. le président, cher Emmanuel.
10:34 Merci d'abord pour l'accueil,
10:37 qui me rend un peu jaloux,
10:41 parce qu'à Kinshasa, on n'avait pas fait pareil.
10:45 Là, je crois que la France nous a battus.
10:48 Donc nous avons une revanche à prendre.
10:52 Et donc, vous êtes cordialement à nouveau invité
10:56 en République démocratique du Congo, cher ami.
10:59 Merci également.
11:03 Je crois que le président a tout dit.
11:04 Je veux pas revenir sur les détails de nos discussions,
11:09 mais ce qui a le plus retenu mon attention,
11:11 c'est l'engagement encore plus grand de la France
11:16 aux côtés du peuple congolais,
11:17 surtout dans ce que nous subissons comme guerre injuste
11:22 qui nous est imposée par le Rwanda,
11:25 qui soutient le M23.
11:27 Et je pense qu'avec les discussions qu'on a eues aujourd'hui,
11:33 une lueur d'espoir pointe à l'horizon.
11:35 On peut compter, je peux le dire,
11:38 c'est un risque que je prends, mais je l'assume,
11:41 on peut dire qu'on peut compter sur la France,
11:45 qui sera à nos côtés pour trouver cette paix.
11:51 Parce que de la paix dépendra maintenant
11:55 beaucoup d'autres choses, notamment le développement
11:59 par l'investissement des opérateurs économiques français
12:04 dans tout ce qu'il y a comme opportunité à saisir
12:07 en République démocratique du Congo.
12:09 Ici, on a parlé des minerais critiques,
12:12 mais on a également parlé des infrastructures
12:16 et principalement du grand projet d'Inga.
12:19 Ce projet qui me tient à coeur et qui a beaucoup d'intérêt
12:25 à manifester en ce moment.
12:28 Et la France veut être aux premières loges
12:30 pour nous accompagner dans la réalisation de ce projet.
12:34 Je crois que nous avons eu une très, très belle discussion.
12:39 Et moi, de mon côté, je peux dire que j'ai eu un excellent séjour.
12:43 Avant de rencontrer le président Macron,
12:46 j'ai rencontré plusieurs représentants
12:49 de la classe politique française, des institutions françaises,
12:53 et ça s'est très, très bien passé au Sénat,
12:57 à l'Assemblée nationale,
12:59 et ce matin, au ministère de la Défense.
13:02 Je repars très satisfait et très optimiste
13:08 quant à l'avenir des relations franco-congolaises,
13:13 que vivent d'ailleurs ces relations franco-congolaises.
13:17 Monsieur le président, encore une fois, merci.
13:20 -Merci. -Merci.
13:22 (...)
13:26 -On va prendre, je crois, 2 questions.
13:29 -Bonjour, messieurs les présidents.
13:32 Alors, excusez-moi, mais nous, on a un train de retard.
13:36 On n'a pas participé au dîner.
13:37 Alors je voudrais commencer par parler de cette guerre.
13:41 Tout commence au génocide rwandais.
13:44 La France a beaucoup à se reprocher.
13:46 Le président Macron l'a dit et redit.
13:50 Ce serait peut-être l'occasion de lever
13:52 ou de déclassifier les documents toujours secrets
13:55 pour savoir ce que l'on a exactement à se reprocher.
13:58 Alors aujourd'hui, la guerre continue
14:03 et des sanctions sont demandées
14:05 par la République démocratique du Congo.
14:07 Ma 1re question, c'est est-ce que cela a toujours été
14:11 ou est toujours à l'ordre du jour ?
14:14 Je vous avais déjà posé la question l'année dernière ici.
14:18 Ca, c'est pour le président Macron.
14:20 J'ai une question pour le président Tshisekedi.
14:23 Le président Sarkozy, c'était il y a beaucoup plus longtemps,
14:26 avait parlé d'exploitation commune
14:29 des ressources de la sous-région.
14:32 Jusqu'où n'irez-vous pas
14:38 pour obtenir la paix ?
14:41 Est-ce qu'avoir cette paix pour vous
14:46 aura aussi le prix de concession
14:49 demandé par d'autres pays,
14:52 et particulièrement le Rwanda ?
14:53 Je vous remercie.
14:55 -Merci beaucoup pour votre question.
14:57 Sur les sujets mémoriels
15:01 que vous avez évoqués...
15:03 Sur les sujets mémoriels que vous avez évoqués,
15:10 je veux ici être très clair.
15:12 Il y a un exercice inédit, pas simplement de transparence,
15:16 mais scientifique qui a été conduit à ma demande.
15:19 J'ai mandaté le professeur Nuclaire
15:22 avec toute une commission d'experts reconnus, indépendants,
15:26 qui, pendant de longs mois, ont fait un travail
15:28 sur la base duquel j'ai prononcé le discours de 2021,
15:32 qui est le seul discours et les seuls mots
15:34 qui ont autorité en la matière.
15:36 Il y a ensuite un travail historique et historiographique
15:39 qui se poursuit,
15:40 et tout a été mis à disposition avec un dialogue
15:44 et d'ailleurs même un changement de nos règles
15:46 à la lumière de ces demandes.
15:48 Donc je vous renvoie là aux travaux de la commission duclaire
15:50 à mon discours de mai 2021 sur ce sujet.
15:54 Maintenant, je parle d'avenir.
15:55 Sur la situation, notre volonté, c'est de la régler,
15:58 d'un point de vue militaire, sécuritaire
16:00 et d'un point de vue politique, car tout se tient.
16:02 Et vous avez raison, la situation qu'on est l'est de la RDC
16:06 étant enquistée au fond depuis 3 décennies,
16:08 et certains ont pris des habitudes, il faut bien le dire,
16:11 et elle suppose d'avoir une réponse
16:12 à l'égard de tous les groupes armés.
16:14 C'est pourquoi je veux ici être très clair,
16:16 puisque vous m'interrogez de manière générique
16:18 sur la question des sanctions.
16:20 La France, d'abord, a condamné publiquement
16:22 les agissements rwandais à l'aise de la RDC,
16:24 et ce, à plusieurs reprises depuis la fin 2022.
16:27 Nous avons aussi pris des sanctions.
16:29 Au niveau européen, c'est parce que la France a plaidé
16:33 justement pour le renforcement du régime en vigueur
16:35 en décembre 2022
16:37 que des mesures restrictives individuelles inédites
16:39 ont été prises.
16:41 6 mois plus tard, à l'encontre des groupes armés congolais
16:43 M23 et FDLR,
16:46 et d'un officier rwandais impliqué sur le terrain
16:49 au Nord Kivu.
16:51 Nous continuerons à explorer cette voie
16:52 à chaque fois qu'elle sera nécessaire.
16:54 On a d'ailleurs parlé très précisément
16:56 avec le président de ce sujet.
16:59 Pour le moment, nous considérons que, d'abord,
17:00 on continuera à porter des sanctions
17:02 comme ça individuelles et ciblées
17:04 en fonction des évolutions sur le terrain.
17:06 Notre priorité, elle est à l'action
17:10 des DDR à l'égard de tous les groupes armés,
17:12 réimplication des forces régionales onusiennes
17:14 reconnues et acceptées par la RDC sur son sol,
17:18 et avec un travail et des engagements
17:21 que nous demandons au Rwanda.
17:23 Et ce faisant, nous pensons que le dialogue
17:25 et la recherche de la solution diplomatique et sécuritaire
17:28 est plus efficace à ce jour.
17:32 Mais rien ne doit être exclu,
17:33 et nous ferons tout ce qui est utile à chaque étape
17:35 comme nous l'avons fait
17:36 tous ces derniers mois et ces dernières années.
17:40 -Oui.
17:41 Ce qu'avait dit le président Sarkozy il y a quelques années
17:47 était peut-être sujet à débat en ce moment-là,
17:52 mais je pense que beaucoup d'eau a coulé
17:55 sous les ponts de Willor.
17:57 Et aujourd'hui, la situation est totalement différente.
18:01 Je suis moi-même témoin vivant de ce que je vais dire,
18:09 et lorsque je suis arrivé à la tête de ce pays,
18:12 j'ai tendu la main à tous nos voisins.
18:13 J'ai fait le tour, on en a 9, je les ai tous vus,
18:18 particulièrement le Rwanda et l'Ouganda,
18:21 pour tirer un trait sur nos tensions du passé.
18:25 Et nous avons expérimenté ce dont avait parlé
18:29 le président Sarkozy, c'est-à-dire cette coopération
18:34 sur des projets, des joint ventures,
18:38 une coopération qui allait mettre ensemble nos pays
18:44 et déboucher sur le bien-être de nos populations.
18:49 Mais j'ai été payé en monnaie de singe.
18:52 Je ne vous l'apprends pas.
18:57 Vous le savez, nous avons été poignardés dans le dos
19:00 par le Rwanda, qui, au lieu de se contenter
19:03 de cette proposition que je faisais,
19:07 qui allait garantir une transparence dans nos échanges
19:10 et garantir aussi le principe gagnant-gagnant
19:13 dans cette collaboration,
19:15 ils ont préféré continuer ce trafic illicite
19:18 qu'il mène sur le sang du peuple congolais.
19:23 Et cela me rend donc plus réfractaire
19:29 à l'idée de pouvoir rééditer cette expérience.
19:34 En tout cas, du moins, pendant que,
19:37 tant que sera à la tête de ce pays
19:42 le président Kagame.
19:46 Peut-être que les choses évolueront, qui sait ?
19:48 Mais en ce moment, malheureusement,
19:51 le rêve du président Sarkozy n'est pas réalisable
19:55 en République démocratique du Congo.
19:57 -Bonjour. James André pour France 24.
20:02 Au fond, j'ai une question qui est pour vous 2, président,
20:06 d'ailleurs. C'est-à-dire qu'on voit que le processus de l'Wanda
20:09 patine depuis maintenant un an.
20:10 On peut dire que la situation dans l'Orkivu est pire aujourd'hui
20:13 qu'elle ne l'était il y a un an avec le M23 qui est avancé,
20:16 qui entoure Goma.
20:18 Il n'y a pas de dialogue. Vous venez finalement de le dire
20:20 à l'instant, monsieur Tsitsikliki.
20:23 Vous ne voulez pas parler à Paul Kagame pour l'heure.
20:26 Donc ma question est d'abord, pour vous,
20:29 qu'est-ce qu'il faudrait pour que vous vous mettiez à la table
20:33 et que ces discussions puissent reprendre ?
20:35 Et, monsieur le président Macron, je voudrais savoir
20:39 si vous pensez aujourd'hui que la France,
20:41 qui est engagée à la fois au Rwanda, on le sait,
20:43 fortes relations diplomatiques et militaires,
20:45 et avec la RDC, peut encore, on va dire,
20:49 peser sur ce processus qui, on le voit, se porte très mal.
20:53 Il y avait eu avant cela le processus de Nairobi,
20:57 qui lui aussi s'était terminé en échec.
20:59 Donc comment peut-on sortir de ce nœud ?
21:01 A la fois, que peut faire la France ?
21:03 Et qu'il faudrait-il pour que vous alliez parler
21:06 au monsieur Kagame ?
21:08 -Mais vous l'avez dit, monsieur le journaliste.
21:12 En parlant de Goma, vous avez dit que Goma
21:15 est presque totalement asphyxié.
21:21 C'est fait exprès parce qu'ils ont profité
21:23 d'un moment d'accalmie,
21:27 moment que nous avons saisi pour donner la chance à la paix,
21:30 à la demande de nos partenaires, pour avancer leur troupe
21:34 et ainsi essayer de couper la ville de Goma
21:39 de tout approvisionnement, l'asphyxier,
21:41 et donc pouvoir la prendre.
21:45 Je peux vous garantir que nous sommes en train de travailler
21:48 pour que cela n'arrive pas.
21:51 Et tant que cette situation sera comme elle est,
21:53 ce sera impossible de parler.
21:55 Vous ne pouvez pas parler avec quelqu'un
21:58 qui vous maintient le couteau à la gorge.
22:00 Ce n'est pas possible.
22:01 Donc vous avez compris, pour avoir l'éventualité
22:05 ou la possibilité de discussion, il faut que la situation évolue.
22:08 C'est-à-dire qu'il faut que l'armée rwandaise
22:13 qui actuellement se trouve sur le sol de mon pays,
22:16 et non le M23, parce que le M23, c'est une coquille vide
22:19 que le Rwanda brandit, il faut que l'armée rwandaise
22:22 ait quitté le sol congolais.
22:25 Alors à ce moment-là, oui, ce sera possible de discuter,
22:28 mais discuter pour désormais s'entendre
22:33 sur le fait que le Rwanda n'a plus rien à venir faire
22:36 en République démocratique du Congo au niveau militaire.
22:39 -D'abord, je voudrais défendre quand même le travail
22:44 qui est fait par l'Angola et son président,
22:47 parce que je peux toujours critiquer les processus,
22:50 mais enfin, il a le mérite d'exister,
22:52 et il n'y a pas beaucoup de concurrents.
22:55 Donc l'engagement du président Lourenço est une chance
22:58 pour la sous-région, et je crois vraiment pouvoir le dire
23:01 pour la RDC aussi, et il le fait avec beaucoup d'engagement,
23:05 de courage et de ténacité.
23:07 Et donc nous soutenons ses efforts
23:09 et nous nous coordonnons très étroitement
23:11 avec ce qui est fait par le président Lourenço.
23:14 Ensuite, la priorité aujourd'hui, ça a été dit,
23:16 c'est un processus de désarmement et de sortie du territoire
23:20 des groupes armés qui n'ont rien à y faire.
23:21 Alors désarmement et encadrement,
23:24 si je puis m'exprimer ainsi, des FDLR, d'une part,
23:28 et retrait des forces rwandaises qui sont sur le sol congolais.
23:33 Ca, c'est la priorité.
23:34 Puis désarmement du M23
23:38 et processus d'accompagnement.
23:41 Donc la priorité, elle est là, elle est sécuritaire.
23:44 C'est le plan sur lequel on a travaillé.
23:46 Et donc pour moi, c'est véritablement ces 1ers pas
23:48 maintenant qui doivent être mis en oeuvre
23:51 dans un dialogue que nous allons essayer d'accompagner.
23:54 Le rôle de la France est d'abord d'avoir une voix claire
23:58 sur la question de la souveraineté territoriale en Afrique.
24:02 Et je pense que c'est très attendu sur le continent
24:04 et c'est très attendu pour la crédibilité même
24:06 de notre action. Je l'ai dit, il n'y a pas de double standard.
24:10 Et donc on ne peut pas dire chaque jour
24:12 que la souveraineté territoriale en Europe
24:15 justifie des efforts massifs et notre soutien à l'Ukraine,
24:19 mais que la souveraineté territoriale de la RDC,
24:21 ce serait une question secondaire. Non.
24:23 Donc ça, on y tient.
24:26 La 2e chose, c'est parce que nous parlons à toutes les parties,
24:29 c'est d'essayer d'aider cette médiation.
24:32 Et comme nous l'avons fait aujourd'hui,
24:33 je remercie encore une fois le président
24:35 qui a pris des engagements clairs sur la FDLR,
24:37 qui suppose un engagement aussi très fort
24:39 de la communauté internationale et des forces onusiennes,
24:41 et son poids politique est important pour ce processus.
24:45 Il a du coup de la valeur vis-à-vis des Rwandais
24:47 que je me fais fort de convaincre d'un retrait en parallèle
24:50 de leurs forces qui n'ont rien à faire sur le sol congolais.
24:54 Et si on arrive à réenclencher un tel processus,
24:55 la confiance se crée.
24:57 Je suis très prudent, parce que vous avez raison de rappeler
24:59 que les derniers mois ont plutôt été
25:02 vers un accroissement des tensions.
25:04 Mais il nous faut réengager.
25:05 Le rôle de la France et celui-là,
25:07 c'est de le faire avec beaucoup de transparence,
25:09 avec la défense de nos principes,
25:14 des équilibres de la sous-région,
25:16 et de le faire en lien très étroit
25:17 avec les médiations régionales.
25:19 Donc nous allons continuer de nous engager de bonne foi
25:22 sur des principes très clairement établis
25:24 dont nous avons parlé ensemble
25:25 et que je vous ai exposés dans la plus grande transparence.
25:27 Je pense qu'on peut y arriver.
25:29 Je dirais même que nous devons y arriver.
25:31 La réalité, c'est celle que votre confrère évoquait juste avant,
25:34 c'est que nous parlons là d'une situation
25:36 qui, depuis 3 décennies, s'est installée.
25:39 Et donc nous avons raison de nous y attacher collectivement,
25:42 mais ça va supposer beaucoup de courage de tout le monde
25:47 et un réengagement massif à tous égards.
25:49 C'est aussi pour ça que tout ce qui est fait pour reformer,
25:52 recréer l'unité des forces armées en RDC
25:55 et reprendre la totalité de la souveraineté du territoire
25:57 est très important côté congolais.
26:00 Merci beaucoup.
26:01 Merci, mesdames et messieurs, et merci à nouveau au président.
26:04 -Merci, Emmanuel.
26:06 Merci beaucoup.
26:08 Merci.
26:09 Merci.
26:10 Merci.
26:11 Merci.
26:12 Merci.
26:14 Merci.
26:15 Merci.
26:16 Merci.
26:17 Merci.
26:18 Merci.
26:20 Merci.

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